Chapitre 15 :

Severus Snape

- Severus, murmura Nathaniel en reconnaissant la voix si particulière.

Un silence lourd tomba, les vampires hyper tendus devant cet inconnu manifestement là pour le cadet de la famille qu'ils entouraient étroitement, le cachant. Cela ne les empêcha pas d'entendre son murmure, très surpris. Ce nom. Ce nom, ils l'entendaient souvent en supplique quand le jeune homme parlait dans ses cauchemars. Il y avait plus de deux mois de ça maintenant, juste avant l'anniversaire de Nathaniel, quand Carlisle l'avait convaincu de rester quelques jours de plus après son hypoacousie et qu'il n'était pas encore conscient d'être avec des vampires, ils l'avaient tous entendu pleurer dans sa chambre en s'excusant auprès d'un Severus qui était visiblement mort. Ils l'avaient entendu souhaiter qu'il soit encore là. Il l'avait entendu dire que ce Severus avait veillé sur lui, qu'il lui manquait terriblement et qu'il s'en voulait pour sa disparition. Ils n'en savaient pas plus mais soudain, ce nom ressortait subitement alors que l'inconnu n'avait dit que quelques mots. Jasper sentit un choc et une confusion totale traverser Nathaniel qui était bien caché entre lui, Emmet et Edward qui le tenait dans ses bras, les autres les entourant étroitement. Il sentait aussi une immense douleur comme si on venait brutalement de rouvrir et d'aggraver une blessure pas encore guérie.

Les vampires regardèrent tous l'étranger. Il se tenait immobile à quelques mètres devant eux, parfaitement calme et assuré. Il était assez grand, les épaules solides. Il était entièrement vêtu de noir, portant un pantalon, une chemise, une veste et des souliers de cuir. Il avait des cheveux mi longs aussi noirs que ses vêtements. Il avait la peau extrêmement pâle, les yeux d'un rouge sombre. Un vampire. Ils le devinèrent immédiatement aussi bien à son allure qu'à son odeur. Il n'était pas particulièrement beau mais une aura très agréable l'entourait, le rendant très attirant sans qu'on l'explique. Ils le sentirent tous, il était dangereux, leur instinct leur criait violemment qu'il était dangereux. Toute la famille pouvaient entendre la respiration rapide de Nathaniel et son cœur qui accélérait de manière inquiétante. Ils resserrèrent leur protection autour de lui, fusillant l'intrus du regard.

- Puis je savoir qui vous êtes et ce que vous faîte chez nous ? demanda Carlisle calmement mais fermement en se tenant devant sa famille.

- Je ne vous veux aucun mal, assura platement l'étranger ne manifestant aucun signe de menace. J'aimerais juste voir le jeune homme que vous cachez derrière vous, annonça-t-il. Nathaniel, pouvez vous sortir de là ? demanda-t-il tranquillement.

- Qu'est-ce que vous lui voulez ? Qui êtes vous ? demanda Esmée.

- Il peut répondre lui même à toutes ces questions, remarqua l'inconnu. Nathaniel, montrez vous que l'on puisse discuter et que je puisse vous voir, demanda-t-il calmement.

Dans un même temps, il cherchait le jeune homme du regard sans parvenir à l'apercevoir alors qu'il était efficacement caché par la famille. Il y eut un moment de silence mais il fut finalement brisé par Nathaniel parlant d'une petite voix paniquée et confuse à peine audible pour des oreilles humaines.

- Qui êtes vous ? demanda-t-il alors que l'étranger relevait un sourcil surpris.

- Et bien, je sais que ça fait plusieurs mois que nous ne nous sommes pas vu mais de là à penser que vous m'oublieriez, ricana ironiquement l'inconnu.

- Je sais pour qui vous vous faîte passer, remarqua le jeune homme avec une pointe de colère. Je veux savoir qui vous êtes vraiment.

- Je suis exactement celui auquel vous pensez, répondit-il très sérieusement.

- Je n'entend pas ses pensées, murmura Edward.

- Et je ne sens rien non plus, précisa Jasper.

- Si vous avez des pouvoirs sur l'esprit messieurs, vous n'obtiendrez rien de moi, ricana le nouveau venu. Ce n'est pas demain la veille que quelqu'un entrera dans ma tête. Une seule personne y est un jour parvenu sur un coup de chance, dit-il en cherchant toujours l'humain des yeux. Nathaniel, vous savez que ma patience n'est pas éternelle, sortez de là, pria-t-il.

- Vous ne pouvez pas être lui, remarqua Nathaniel avec souffrance.

- Il suffirait que vous sortiez et que vous me regardiez pour comprendre que je ne mens pas, dit-il alors que la famille réalisait qu'il ne savait pas que le jeune homme était aveugle.

- Ça ne sert à rien. Vous et moi savons bien qu'une apparence se modifie et se vole, une voix peut-être imitée, répondit l'adolescent.

- Vous me connaissez assez pour passer au dessus de ça, remarqua l'étranger avec confiance.

- Vous ne pouvez pas être lui, c'est impossible ! dit-il avec douleur.

- Et pourtant, soupira l'étranger. Sortez de là que l'on puisse parler face à face. Depuis quand vous cachez vous derrière d'autres ? demanda-t-il. Ça ne vous ressemble pas, dit-il en interpellant la famille.

- Qu'est-ce que vous pouvez bien en savoir ? demanda le jeune homme complètement perdu.

- Je vous connais par cœur et vous le savez, remarqua l'inconnu avec une certaine douceur.

- Qui êtes vous ? redemanda-t-il en s'accrochant à Edward qu'il le tenait en scrutant l'autre avec attention.

- Severus Snape, répondit celui-ci avec sérieux.

- La ferme ! hurla alors Nathaniel en faisant sursauter tout le monde. Vous ne pouvez pas être Severus Snape ! Severus Snape est mort ! Je le sais mieux que personne ! Il est mort dans mes bras ! cria-t-il en figeant sa famille adoptive. Il est mort dans mes bras et je sens encore chaque jour son sang sur mes mains ! s'exclama-t-il avec détresse. J'ai écouté ses derniers mots, accompagné ces derniers instants ! Je lui ai tenu la main alors qu'il perdait ses dernières forces ! J'ai vu la vie quitter son corps ! J'ai vu ses yeux s'éteindre et je le revois chaque nuit dans mes rêves ! pleura-t-il. Vous ne pouvez pas être Severus Snape et je vous interdis d'insulter sa mémoire de la sorte ! grogna-t-il férocement.

Un silence choqué s'abattit sur la famille ahuris d'entendre ça, d'entendre qu'il avait traversé une telle épreuve. Ils regardèrent l'étranger dont le regard s'adoucit considérablement, les surprenant.

- Je suis mort pendant un moment en effet, remarqua-t-il. Je suis vraiment désolé que vous ayez dû assister à ça en plus de tout le reste. Égoïstement, j'ai été heureux que ce soit vous, avoua-t-il. Seulement, je ne suis pas vraiment parti ce jour là, continua-t-il.

- C'est un vampire Nathaniel, fit remarquer Edward en le faisant sursauter brusquement.

- Oui, je suis un vampire, confirma l'étranger. J'avais prévu la chose, raconta-t-il. Je savais que je risquais de mourir et j'avais fait une promesse, dit-il. Alors j'ai demandé à un ami vampire de tenter la transformation s'il m'arrivait quelque chose. J'avais mis en place un sort pour le prévenir et le faire venir.

- Un sorcier ? grogna Emmet.

- Un vampire maintenant, corrigea celui-ci. Même si j'ai gardé mes pouvoirs. Cela n'a pas d'importance, je ne suis pas un danger pour vous. Il a dû arriver quelques instant après votre départ Nathaniel, reprit-il en le cherchant encore du regard. Vous savez que pour les sorciers, la transformation est encore possible jusqu'à une heure après la mort, tant que notre magie n'a pas entièrement quitté notre corps. Il m'a mordu. Je ne vous ai rien dit parce que la transformation ne marche presque jamais sur un sorcier et je ne voulais pas vous donner un faux espoir qui vous aurez blessé davantage. Ça n'a fonctionné que cinq fois moi inclus dans l'histoire. Mais ça a marché. Ça a pris un peu plus de deux mois pour que je me réveille, expliqua-t-il. Depuis, je vous ai cherché partout.

- Rien ne me prouve que cette histoire est vraie, remarqua le jeune homme avec souffrance alors qu'il ne pouvait empêcher un espoir fou de naître en lui.

- Vous voulez une preuve ? Je dois pouvoir vous donner ça. Mes derniers mots dans ma vie humaine ont été pour vous. Je vous ai dit que vous aviez les yeux de votre mère, dit-il doucement en faisant sursauter une fois de plus le jeune homme ne sachant plus du tout où il en était.

- N'importe qui a pu espionner ce moment et l'entendre, rétorqua-t-il.

Toute la famille l'entourait de près, attendant de voir ce qui allait se passer, surveillant de près l'étranger, prêt à l'attaquer au moindre signe de menace. Mais s'il était vraiment ce qu'il prétendait, il était vraiment important pour Nathaniel alors ils ne pouvaient pas faire n'importe quoi. Seul Nathaniel pouvait confirmer son identité et c'était de cela qu'il était question à cet instant.

- Toujours aussi têtu à ce que je vois, s'amusa l'inconnu. Réfléchissez. Qui à part moi pouvait vous retrouver ici ? demanda-t-il.

Nathaniel réfléchit rapidement. Les gobelins n'avaient rien dit, il en était certain. Ils avaient prêté serment magique de ne rien dire. C'était impossible. Personne d'autre n'était au courant du lien entre Nathaniel Douglas et Harry Potter. Personne, sauf Severus Snape. C'était lui qui avait créé le nom de Nathaniel Douglas pour se créer une porte de sortie et il avait fait de lui son héritier. Lui mort ou transformé d'après ce qu'il disait mais cela se valait dans la législation magique, c'était lui qui héritait de tout et de Nathaniel Douglas. En réfléchissant et en sachant que cette porte de sortie était très bien cachée et protégée, il était logique d'imaginer qu'il s'en était servi pour s'enfuir en voyant comment on avait agis à son égard dans le monde magique. Et puis Severus n'était pas un imbécile loin de là, il avait pu très vite comprendre cela. À partir de là et connaissant le nom qu'il avait dû prendre, le retrouver devenait plus simple, surtout pour un homme comme Severus. S'il y avait bien une personne qui avait pu le retrouver, c'était en effet lui.

- C'est vrai mais ça n'est pas une preuve, répondit-il. Quelqu'un d'autre à peut-être pu, remarqua-t-il.

Il était désemparé, paniqué, terrorisé alors que la douleur le submergeait accompagné d'un espoir égal à une torture en cet instant. Pouvait-il le croire ? Était-ce un usurpateur ? Était-ce un piège ?

- Alors que voulez vous comme preuve ? demanda le vampire.

- Severus Snape m'a donné quelque chose avant de mourir. Qu'était-ce ? demanda-t-il la voix faiblarde alors qu'il ne se sentait pas très bien et épuisé.

- Des souvenirs, répondit-il immédiatement et sans hésitation. Je vous ai donné des souvenirs sous forme de larmes. Pour que vous sachiez ce qu'il en était réellement.

- Vrai mais encore une fois, un espion pourrait savoir ça, remarqua le jeune homme attentivement écouté par sa famille. Racontez moi le dernier souvenir que Severus Snape m'a donné, en détail, demanda-t-il.

- Hors de question, se rebella l'homme restant pourtant calme. Ce souvenir nous appartient uniquement à nous deux, remarqua-t-il en balayant les vampires qui les entouraient.

- Justement, répondit-il. Ce souvenir, seul moi et Severus Snape le connaissons. Personne d'autre n'était là et il n'a jamais été raconté à haute voix. Severus Snape l'a précieusement conservé dans son esprit sans jamais en parler et il me l'a transmis sans un mot quelques secondes avant de mourir. Je l'ai regardé et je l'ai détruit moi même ce qui veut dire que seul lui et moi en avons connaissance. Si vous êtes Severus Snape, vous pouvez me le racontez et ce sera une preuve irréfutable que vous ne mentez pas.

Et c'était vrai, si l'étranger pouvait raconter ce souvenir alors il ne pouvait être autre que Severus. Eux seuls avaient vécu cette scène et en gardaient le souvenir. Le souvenir du jour ou l'homme avait lié sa vie à la sienne. Il espérait de tout son cœur l'entendre même si d'un autre côté, il n'en n'avait aucune envie. Il y eut un moment de silence avant que l'inconnu ne soupir lourdement.

- Avez vous confiance en ce clan de vampire ? demanda-t-il en scrutant les Cullen.

- Ça ne vous regarde pas ! s'exclama-t-il avec une férocité protectrice.

- Donc oui. Très bien, souffla-t-il. Vous n'aviez qu'un peu plus d'un an. Ce souvenir était celui du soir de la mort de vos parents, commença-t-il en choquant une fois de plus la famille. En apprenant ce qu'il allait se passer, que vous alliez être attaqué, je me suis précipité chez vous pour tenter d'empêcher ça, dit-il en cherchant toujours le jeune homme des yeux. Mais je suis arrivé trop tard. Tout était déjà fini. Quand je suis entré dans votre maison, j'ai trouvé le corps de votre père dans le couloir, dit-il dans un silence lourd seulement coupé par les petits sanglots de Nathaniel. Je me suis précipité à l'étage, vers votre chambre. Quand je suis entré, vous étiez là, dans votre berceau. Vous hurliez à pleins poumons et vous pleuriez toutes les larmes de votre corps, raconta-t-il. Et... votre mère était là, étendue au sol devant vous. Vous ne la lâchiez pas des yeux mais elle était partie, dit-il alors que les vampires écoutaient cette histoire avec horreur. Je l'ai prise dans mes bras, continua-t-il la voix basse, et je l'ai pleuré avec vous, longtemps. Ce soir là, j'ai juré sur le corps de votre mère de vous protéger de ma vie s'il le fallait. J'ai juré de tout faire pour vous. J'ai juré de veiller sur vous. Je suis là pour continuer à tenir cette promesse, termina-t-il.

Un silence très pesant tomba ensuite, Carlisle, Esmée et leurs enfant encaissant doucement cette histoire et l'ampleur de ce que l'homme pouvait être pour Nathaniel. Seul les sanglots de Nathaniel pouvaient être entendu alors qu'Edward le serrait contre lui, Jasper lui frottant le dos. L'inconnu le cherchait encore des yeux, gardant une expression maîtrisée, ne bougeant pas. Seulement, la réponse de Nathaniel fut différente de ce que tous avaient imaginé après cette histoire qui était très certainement celle que le jeune homme voulait entendre en preuve. On ne pouvait pas inventer un truc pareil.

- Partez, bredouilla-t-il dans un sanglot.

- Certainement pas, répondit l'étranger.

- Partez Severus, supplia Nathaniel l'air déchiré. Partez. Vous ne me devez plus rien et vous pouvez enfin être libre maintenant que tout le monde vous crois mort. Partez.

- Je suis là pour vous Nathaniel, je n'ai pas l'intention de partir, répondit-il.

- Allez vous en et oubliez moi, pria-t-il encore une fois. Vous n'avez plus à tenir cette promesse. Vous avez été jusqu'à mourir pour moi, vous avez souffert toute votre vie à cause de moi et cette histoire est finie. Vous en avez assez fait, partez et oubliez moi. Vivez heureux et restez loin de moi, supplia-t-il en touchant tout le monde.

- Vous n'avez pas changé d'un pouce, soupira Severus. Personne ne m'a jamais obligé à tenir cette promesse Nathaniel. Je l'ai fait avec bonheur de plein grès. Même le jour où j'ai cru mourir, je n'ai jamais regretté une seule seconde. Au contraire. Vous êtes tout ce que j'ai Nathaniel, je pensais avoir été clair sur ce point dans les souvenirs que je vous ai transmis. Si j'ai demandé à ce vampire de tenter la transformation, c'est parce que je ne voulais pas vous laisser tout seul. La transformation n'a pas été aussi rapide que je l'avais espéré. Je suis désolé de vous avoir laissé seul durant ces mois. Mais maintenant que je vous ai retrouvé, je ne compte pas m'en aller comme ça. Et tout ce que vous pourrez dire n'y changera rien. Vous savez très bien que je suis beaucoup plus obstiné que vous.

Il y eut alors un long moment de silence mais finalement, Nathaniel commença à se détacher d'Edward, tremblant comme une feuille. Comprenant, le vampire le relâcha simplement. L'aveugle posa une main dans le dos d'Emmet et celui-ci comprit la demande silencieuse, s'écartant doucement alors qu'il laissait sa canne au pianiste. Le grand vampire le guida et il se retrouva dans le dos de Carlisle, toujours caché par celui-ci qui n'avait pas bougé. L'adolescent posa son front contre son dos, s'y appuyant :

- C'est bon Carlisle, il n'est pas un danger, assura-t-il la voix tremblante de multiples émotions. Il est bien celui qu'il dit et je lui dois énormément. Il ne me fera rien et même s'il voulait faire quelque chose, je lui en laisse tout les droits, dit-il tout bas. Ne faîte rien s'il vous plaît, pria-t-il.

- Tu es sûr Nathaniel ? demanda le patriarche.

- Certain, répondit-il.

Carlisle tourna un instant les yeux vers Jasper qui acquiesça d'un signe de tête, visiblement très touché par tout ce qu'il venait de ressentir venant de l'aveugle.

- Très bien, soupira-t-il. Il est droit devant à dix mètres, indiqua-t-il en intriguant Severus. Il n'y a pas d'obstacle.

- Merci, répondit l'adolescent.

Le médecin s'écarta alors, révélant enfin le jeune homme aux yeux de l'étranger. Et pour la première fois, une émotion flagrante pris place sur ses traits : le choc. Il fut vite suivi d'une immense inquiétude et il resta figé en regardant Nathaniel avancer difficilement vers lui, tenant précairement sur ses jambes, tête basse, horriblement pâle et le souffle erratique alors qu'il tremblait affreusement. Il n'eut d'ailleurs pas la force de faire plus de la moitié du chemin, trébuchant. Voyant qu'il allait tomber, les Cullen voulurent se précipiter pour lui éviter une chute mais l'autre vampire fut beaucoup plus rapide. Il sembla presque disparaître pour réapparaître juste devant Nathaniel, le retenant délicatement par les épaules et le tenant debout. Il le regarda avec horreur et angoisse alors que l'aveugle avait sursauté brusquement à son contact. Il leva difficilement les mains pour les poser sur la poitrine du vampire, accrochant sa chemise.

- Je suis désolé Severus, s'excusa-t-il alors que sa voix se brisait. Pardonnez moi, supplia-t-il. Pour tout ce que je vous ai dis, pour tout ce que j'ai pu vous faire subir et pour tout ce que vous avez subi par ma faute, sanglota-t-il. Pour vous avoir laissé mourir. Je suis désolé. Je suis désolé.

Entendant cela, le vampire le serra contre lui avec attention, enserrant sa fine taille d'un bras et posant une main dans ses cheveux.

- Vous n'avez pas à vous excusez Nathaniel, répondit-il. Rien de ce qu'il s'est passé n'était de votre faute. Vous n'étiez qu'un enfant. J'ai conditionné moi même votre attitude envers moi et vous savez pourquoi. Rien de ce qu'il s'est passé dans ma vie n'était de votre responsabilité. Quand à ma mort, si on peut appeler ça ainsi, vous n'y pouviez rien. Vous pouviez pas me sauver et je n'ai jamais voulu que vous essayez. Vous n'avez aucune raison de vous excuser, rien à vous faire pardonner et je peux vous assurer qu'il n'y a rien qui me fasse garder la moindre rancœur envers vous.

Entendant cela, Jasper sentit un soulagement sans pareil déferler dans l'esprit de l'aveugle qui pleura contre l'inconnu, s'accrochant désespérément à lui. Severus lui, l'observait sous toute les coutures, l'air de plus en plus inquiet.

- Bon sang mais que s'est-il passé depuis ce jour là Nathaniel ? demanda-t-il tout bas. Vos yeux ?

- Sort d'Ether, bredouilla simplement l'adolescent.

Entendant cela, l'étranger le serra un peu plus, visiblement déstabilisé par ce qu'il venait d'apprendre.

- Et ce que l'on dit sur vous à propos de... ? demanda-t-il en gardant le mot fatidique pour lui en présence des vampires qu'il ne connaissait pas.

- Je ne l'ai plus. Plus une miette, pleura le jeune homme.

- J'espérais que vous la cachiez, souffla-t-il avec tristesse.

Il libéra une main pour sortir sa baguette, l'agitant un instant avant de la ranger sans que les Cullen ne comprennent. En revanche, ils entendirent parfaitement le gémissement douloureux de Nathaniel.

- Excusez moi, dit alors l'homme. Il fallait que je me pose cette barrière pour que mon pouvoir ne vous porte pas préjudice. Ça ne posera plus de problème maintenant.

- Merci, murmura Nathaniel.

Il ne put cependant dire un seul mot de plus, ses jambes cédant soudain alors qu'une violente douleur éclatait dans sa poitrine, le faisant gémir. Carlisle bondit immédiatement en entendant son cœur prendre un rythme inquiétant. Il avait redouté cela depuis le début en sentant l'extrême tension du jeune. Cela n'était vraiment pas bon pour lui dans son état. Il se précipita donc vers lui suivit de toute la famille alors que Severus le retenait doucement pour ne pas qu'il tombe.

- Nathaniel ! s'écria-t-il d'ailleurs avec inquiétude.

- Nathaniel ! appela à son tour le médecin en arrivant près d'eux.

- Carlisle, bredouilla l'adolescent la voix brisée.

- Ça va aller, assura celui-ci. Respire doucement et calme toi. Donnez le moi, ordonna-t-il ensuite au nouveau venu en tendant les bras pour prendre son fils cadet.

Severus le scruta un moment avant de le laisser faire. Si le fils de Lily s'était ainsi caché derrière ces vampires, il devait pouvoir leur faire un minimum confiance, se dit-il. Il ne fit donc rien quand le blond prit Nathaniel de ses bras, le soulevant avec délicatesse et le serrant contre lui. Sans attendre et usant de sa vitesse vampirique, il réintégra la maison, suivit de toute la famille. Severus leur emboîta le pas, très inquiet de trouver l'adolescent dans un état pareil. Il n'avait fait que cela depuis qu'il s'était réveillé de sa transformation : le chercher. Il avait un peu paniqué en se rendant compte du temps qui avait passé depuis sa pseudo mort. Les quelques jours qu'il avait prévus s'étaient transformés en semaines. Il n'y avait eu qu'une chance sur plusieurs million pour que le changement s'opère sur un sorcier, ça n'était quasiment jamais arrivé mais lui n'avait pas envisagé d'autres option. Il ne pouvait pas mourir. Il savait que son protéger avait encore besoin de lui pour un bon moment. Il ne pouvait pas le laisser seul. C'était pour cela qu'il avait demandé à un vampire qu'il connaissait de tenter la transformation s'il venait à mourir. Il l'avait bien senti arriver, senti l'étau se resserrer. Alors il s'était organisé, n'envisageant pas un instant de laisser le jeune homme seul, guerre ou non. Il savait bien qu'il n'avait personne d'autre et qu'il avait plus que besoin d'un gardien. Il avait donc fait en sorte de pouvoir rester avec lui, ne souhaitant que cela. Pour mettre toute les chances de son côté, il avait fait de longue recherches et il avait préparé son corps à accepter le venin de vampire grâce à des sorts et à des potions de son cru. Cela avait fonctionné mais ça avait pris du temps.

Il s'était réveillé bien en sécurité chez le vampire qui l'avait mordu mais quelle n'avait pas été son angoisse en apprenant la situation. La guerre était finie, ou plutôt, la guerre contre Voldemort était finie et surprise, ce n'était pas Harry qu'on avait élevé en héros mais Dumbledore qui aurait soit disant vaincu le mage noir. Il savait que c'était impossible. Dumbledore était un lâche manipulateur et s'il était puissant, il était loin d'être un combattant aussi formidable que le Survivant et que Voldemort. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas battu. Il fanfaronnait une fois les combats finis et ils donnait des ordres de loin mais il ne se mettait pas en danger. De plus, il savait bien que seul Harry osait faire face au Seigneur des ténèbres et il savait tout ce qu'il avait fait ces dernières années pour le combattre. Il n'y avait que lui qui avait pu réaliser cet exploit, il n'en doutait pas et quelques unes de ses connaissances lui avaient confirmé rapidement. Mais on avait pourtant donné la victoire à Dumbledore. Mais cela à la limite n'était pas encore dramatique alors que Harry n'avait jamais voulu la gloire au contraire. Ce qui l'était en revanche était la véritable descente dont avait été victime le jeune homme. Rabaissé au rang de futur Seigneur des Ténèbres, de meurtrier lâche, de tortionnaire, de traître, de couard... il ne savait même plus citer toutes les insultes dont-il faisait maintenant l'objet chez les sorciers alors que bien sûr, aucune n'était vraie. On disait même qu'il avait perdu sa magie tellement il l'avait trahis et commis des crimes horribles envers elle. Lui savait bien qu'on ne perdait pas sa magie pour cela, sinon, Voldemort l'aurait perdu depuis longtemps. Seulement tout le monde y croyait et on avait officiellement banni l'adolescent pour cela. Il avait aussi vu et lu les soit disant témoignages de son entourage parlant de la mauvaise tournure qu'il aurait pris et cela l'avait mis en rage. Il savait bien que l'entourage du Survivant n'était avec lui que pour l'argent et la popularité mais de là à se retourner contre lui ainsi ! Après tout ce qu'il avait fait !

Il avait ensuite appris qu'on avait bloqué tout ce que possédait le jeune homme pour qu'il n'y touche pas. Dumbledore cherchait à récupérer son héritage. Heureusement, il semblait que les Gobelins n'étaient pas décidés à le laisser faire, usant aisément des anciens procédés d'héritage des Sangs Purs des lignées dont le Survivant était devenu le chef légitime pour empêcher que quiconque s'approprie cette immense fortune. Pour le moment, personne n'était près de toucher à un gallion revenant normalement au Survivant. Cela l'avait soulagé et amusé, sachant bien que les Gobelins s'en donnaient à cœur joie alors qu'ils haïssait le ministère et Dumbledore. Pourtant, s'était bien le moindre des problèmes de l'adolescent. On l'avait d'abord banni et il avait appris qu'il avait disparu sans trace. Il s'était soit disant enfui du champs de bataille le jour de l'affrontement final mais il était certain que son départ datait de bien après. L'adolescent s'était envolé et personne ne savait où il était ni où il pouvait être. La rumeur courait qu'il était mort et les gobelins n'avaient pas démenti mais lui n'y avait pas cru un instant alors que beaucoup étaient sceptiques sur le sujet. Sa mort n'étant pas officiellement confirmée, le gouvernement l'avait condamné à mort pour ses crimes inventés, l'exécution l'attendant s'il venait à réapparaître. Il était recherché en Angleterre mais on n'y mettait pas grande conviction et cela l'avait énormément inquiété. Si Dumbledore et le Ministère était tellement convaincu qu'il était mort, il n'osait imaginer dans quel état devait être l'adolescent la dernière fois qu'ils l'avaient vu. Il savait que le jeune homme était déjà dans un état alarmant depuis longtemps. Ça n'avait rien d'étonnant après tout ce qu'il avait subi, alors après un combat à mort contre Voldemort... il avait eu peur qu'ils aient raison sur sa disparition.

Mais il avait refusé d'y croire tant qu'il n'aurait pas confirmé lui même. Alors il l'avait cherché mais il n'avait pas trouvé un indice. Il était allé voir beaucoup de monde mais personne ne savait rien. Il n'avait pas une piste, Harry s'était envolé sans laisser de trace. Cependant le jeune homme ne devait pas avoir un sou et ne pas être en excellente santé alors comment avait-il fait et où était-il allé ? Réfléchissant, il avait finalement pensé à cette porte de sortie qu'il s'était lui même fabriqué et dont l'adolescent aurait dû hériter à sa disparition. Certain d'avoir très bien caché et protégé cette échappatoire qui était un dernier recours pour lui, il se dit que peut-être, Harry avait pu s'en servir. Il était donc allé voir les Gobelins pour en avoir le cœur net. Seulement, les petites créatures n'avaient rien lâché, pas une information, disant simplement que tout l'héritage d'Harry Potter était bloqué et qu'il n'existait aucun compte au nom de Nathaniel Douglas. Ce compte existait pourtant, à moins qu'on l'ai changé d'une manière ou d'une autre. Il s'était alors plongé dans cette seule piste qu'il avait et il avait cherché Nathaniel Douglas. Il n'avait rien trouvé dans le monde magique et il s'était finalement tourné vers le monde moldu, se disant que c'était plutôt logique si le jeune homme se cachait. Il avait dû persévérer longtemps mais il avait finalement trouvé un petit quelque chose et grâce à un ancien rituel, il était parvenu à localiser l'adolescent dans une région déserte de magie à l'autre bout du monde. Il n'avait pas perdu de temps et il y était allé tout de suite.

Apparaissant, il était tombé sur ce clan de vampires. Cela l'avait surpris mais il avait vite compris qu'il s'agissait de vampires moldus, ils ne portaient aucune trace de magie et les vampires sorciers étaient trop rares pour en être. La majorité des vampires vivaient comme des moldus après tout et ne savaient presque rien du monde magique. Mais ce clan ne l'intéressait pas. Ce qui l'intéressait était celui qu'ils avaient férocement caché derrière eux dans une manifeste envie de protection. Voir ça l'avait rassuré un peu, Harry, ou plutôt Nathaniel Douglas, n'était pas seul. Immédiatement, il avait senti qu'il l'avait bien retrouvé. Il était sûr de lui, il le sentait au fond de lui. Ne pas sentir la moindre magie et sentir son odeur si fade l'avait alarmé, redoutant alors que ce que l'on disait sur son pouvoir été vrai. Si c'était le cas, c'était dramatique pour le puissant sorcier qu'il était, le plus puissant de son temps, de l'époque et peut-être même du millénaire et plus. Espérant qu'il cachait sa magie pour se protéger, il avait alors tenté de le faire approcher. Quel n'avait pas été son choc de constater qu'il se cachait derrière les vampires, ce n'était pas du tout son genre. Il sut tout de suite que quelque chose n'allait pas du tout et il s'inquiéta davantage.

Il avait alors fallu convaincre l'adolescent qu'il s'agissait bien de lui. Il n'avait pu qu'angoisser plus encore en entendant sa petite voix faible, fatiguée, apeurée, sans force ou assurance. Encore une fois, ça ne lui ressemblait pas du tout sans parler de l'évidant malaise physique qui transparaissait. Il avait été heureux de constater qu'il n'était pas naïf au point de le croire sur parole et plus encore d'entendre le sursaut de colère dans sa voix lorsqu'il avait cru que quelqu'un se faisait passer pour lui. Il avait été touché de sentir sa tristesse et sa douleur en évoquant sa mort, s'en voulant de lui avoir fait vivre ça alors qu'il y avait déjà eu tellement. Ils n'avaient pas eu l'occasion de s'expliquer après qu'il lui ait révélé la vérité avec ses souvenirs mais il connaissait si bien le jeune homme qu'il savait comment il réagirait. Il savait bien qu'il lui pardonnerait, qu'il s'en voudrait de n'avoir rien vu, qu'il lui ferait enfin confiance... et tout cela avait transparu dans sa voix lorsqu'il parlait de sa mort. Il n'était plus un salopard pour lui mais une personne cher à son cœur et cela l'avait définitivement convaincu qu'il avait bien fait de tout faire pour lui ces dernières années. Cela lui réchauffait l'âme.

Il avait été agacé de devoir parler du souvenir de ce soir l'halloween devant ces vampires mais le jeune homme avait raison en disant que c'était la seule véritable preuve qu'il pouvait donner en l'état. Ce souvenir n'appartenait qu'à eux et personne d'autre n'avait connaissance de ce moment qui les avait lié. Il avait donc raconté, se disant qu'il devait avoir confiance en ces vampires pour demander ça devant eux et se cacher derrière eux. La réaction du Survivant ensuite ne l'avait pas surpris. Il lui demandait de l'oublier et de vivre sa vie loin de lui. Il n'était pas étonné du tout mais sa vie, c'était lui. Lui faisant bien comprendre, il avait enfin vu l'adolescent bouger et commencer à avancer. Il avait perçu sans mal les lourds regards d'avertissement du clan de vampire qui le surveillait avec attention depuis le début mais pour une raison ou une autre, ils n'intervenaient pas. Harry s'était appuyé dans le dos de celui qui semblait être le chef de famille, lui demandant de ne rien faire et il avait été intrigué de l'entendre lui donner des indications pour le trouver. Il n'avait compris qu'en voyant enfin son protéger et le bandeau qu'il avait sur les yeux, ayant peur de comprendre ce que cela pouvait vouloir dire. Mais il n'y avait pas que ça. Le jeune homme était extrêmement maigre et avait perdu une bonne partie de sa belle musculature. Il était aussi affreusement pâle, marqué de cicatrices visibles et il transpirait la faiblesse et la fatigue. Il peinait d'ailleurs à marcher, le dos voûté et la tête basse. Son cœur battait anormalement et il respirait trop vite. Il tremblait de tout son corps et il ne fut pas surpris de le voir trébucher rapidement. Il ne lui avait pas fallu une fraction de seconde pour le rejoindre et lui éviter la chute.

L'entendre s'excuser auprès de lui ne l'avait pas étonné et il s'était empressé de le rassurer. Il l'avait tenu contre lui en le sentant craquer. Être froid avec lui ne servait plus à rien, il n'avait plus à faire semblant de le détester et il pouvait enfin lui montrer qu'il tenait à lui. L'inquiétude le ravageait littéralement en constatant son état de près et en ayant confirmation que sa magie n'était plus là. Il fut horrifié d'entendre parler du sort d'Ether, sachant parfaitement ce que cela impliquait. Il se sentit furieux en découvrant ce que le monde magique, Dumbledore, Voldemort et les autres lui avaient infligé. Il avait rapidement posé une barrière pour occulter toute magie venant de lui, sachant que l'adolescent ne supporterait pas de simplement en sentir près de lui et cela se confirma lorsqu'il gémit d'inconfort à son geste. Et puis Nathaniel, comme il se faisait appeler ici, avait été pris d'un malaise, son cœur s'emballant subitement avec violence, lui arrachant une plainte douloureuse alors que ses jambes lâchaient. Le vampire blond avait alors accouru et il lui avait repris l'adolescent avec inquiétude, s'empressant de rentrer dans la grande maison juste derrière eux, suivis de toute la famille.

Il avait suivis sur le champs, personne ne s'y opposant malgré les regards vigilants qu'on lui adressait. Ils arrivèrent dans un salon et il les vit s'activer. Le blond demanda à une dame brune d'aller chercher des médicaments pendant qu'une petite vampire allait chercher de l'eau. Une blonde attrapa une couverture pliée sur le canapé pour en entourer l'adolescent qui fut assis dans le fauteuil contre un grand vampire brun qui s'y était installé et qui avait ouvert les bras pour l'accueillir. Tous étaient très visiblement inquiets pour lui, très soigneux dans leurs gestes, délicats et retenant leur force vampirique, attentionnés pour ne pas le blesser. Infiniment doux, ils l'entourèrent alors que le blond accroupis près de lui lui faisait prendre les médicaments amenés en quelques secondes.

- Je veux que tu respires doucement Nathaniel, demanda-t-il ensuite en prenant sa main dans un geste de soutient. Respire le plus profondément que tu peux et calme toi, pria-t-il avec douceur. Ça va aller, les médicaments vont t'aider.

Severus observa à quelque pas de là, très inquiet en comprenant que l'adolescent était au bord de la crise cardiaque. S'il avait pu utiliser la magie sur lui, il aurait pu l'aider en un instant mais il savait bien que là, il ne pouvait pas. Il fut pourtant un peu rassuré de sentir le vampire blond calme, sachant visiblement quoi faire alors que Nathaniel serrait sa main en tremblant. Il suivit d'ailleurs ses instructions et quelques minutes plus tard, la crise se calmait. Assommé, autant d'épuisement, que par l'effet du malaise et certainement des médicaments, il sentit l'adolescent sombrer dans un sommeil lourd à la limite de l'inconscience. Le silence tomba alors, la belle blonde venant s'asseoir près de lui pour replacer la couverture autour de lui avec soin, tenant ensuite sa main libre. Il vit un autre vampire ressemblant étrangement à l'un de ses anciens élèves, venir s'asseoir à moitié sur le dossier du canapé pour caresser un instant les cheveux noirs. Le grand brun l'entourait toujours de ses bras avec attention, l'installant le plus confortablement possible et tout les autres les entouraient de près.

- Ça va aller maintenant Carlisle ? demanda la dame aux longs cheveux bruns.

- Ça devrait aller, confirma le blond. Il faut qu'il se repose, il était déjà épuisé ce matin. La crise est passée pour l'instant. Il faut le laisser dormir et le surveiller. Ne l'allonge pas Emmet, il risquerait d'avoir encore du mal à respirer, conseilla-t-il. Il vaut mieux le laisser ainsi un moment.

- Ok, répondit le colosse qui paraissait vraiment imposant avec le frêle jeune homme contre lui.

- Peut-être pouvons nous faire les présentations maintenant, remarqua Jasper qui avait les yeux posés sur Severus.

Tous se tournèrent d'ailleurs vers lui pour le regarder alors qu'il observait lui même Nathaniel avec inquiétude. Carlisle se releva alors, s'approchant du nouveau venu. Il fallait s'occuper de lui maintenant que l'adolescent était stabilisé et qu'il dormait. Et il était bien sûr hors de question de le faire partir bien au contraire. Ce vampire était visiblement une personne très chère au cœur de l'aveugle et ils avaient tellement entendu son prénom dans les cauchemars du jeune homme. Lorsqu'il l'appelait, cela ressemblait toujours à une supplique déchirante et désespérée. Ils l'avaient entendu souhaiter son retour de vive voix les premiers jours qu'il avait passé chez eux. Ils fallait absolument que le vampire reste là au moins un moment. Il n'avait visiblement pas l'intention de s'en aller de toute façon. Le patriarche s'approcha de lui, usant d'une voix très basse pour lui parler sans gêner le repos de Nathaniel :

- Bonjour, salua-t-il en lui tendant une main. Je me nomme Carlisle Cullen et vous êtes ici chez moi, renseigna-t-il la voix engageante.

- Severus Snape, se présenta l'autre en serrant sa main un instant. Ce n'est pas la première fois que ça arrive n'est-ce pas ? demanda-t-il en regardant Nathaniel.

- Non malheureusement, répondit-il. Nathaniel n'a pas vraiment une santé brillante en ce moment. Venez vous asseoir, pria-t-il ensuite.

Il acquiesça et vint prendre place dans le salon alors que les autres restaient autour de l'aveugle, gardant un œil sur lui. Carlisle fit les présentations, usant toujours d'une voix très basse que tous adoptèrent pour le saluer et laisser dormir l'humain, cela n'étant pas un problème pour eux. Les présentations faîtes, il y eut un moment de silence avant que l'ancien professeur ne prenne la parole :

- Comment va-t-il ? questionna-t-il en regardant Nathaniel.

- Pas très bien, répondit le blond. Mais on veille sur lui pour que tout aille au mieux possible, assura-t-il. Je suis médecin, je m'occupe de lui, expliqua-t-il.

- Je vois. Vous le connaissez depuis longtemps ? demanda-t-il.

- Je l'ai rencontré il y a trois mois jours pour jours, répondit Carlisle.

- Comment ?

- Je travaille dans une clinique en ville, il venait pour faire soigner de graves blessures et c'est moi qui me suis occupé de lui, répondit-il.

- Six jours après ma presque mort alors, constata-t-il. Il était déjà aveugle ?

- Oui, répondit le médecin. Il ne l'était pas la dernière fois que vous l'avez vu ?

- Non, et je ne me doutais pas que ça ait pu arriver. Dans quel état était-il lorsque vous l'avez rencontré ?

- Dans un état grave. Au début, il a prétexté un accident de voiture, puis quand il a compris que nous étions des vampires, il nous a dit que les sorciers étaient responsables de sa cécité et de son état de santé. Il n'a rien dit de plus mais je me doute bien qu'au final, ça n'avait rien à voir avec un accident de voiture.

- Il était seul ?

- Complètement seul malheureusement, répondit le blond.

Étonnamment, cette nouvelle sembla soulager un peu le nouveau venu. Et il l'était en effet, espérant que personne ne savait que Nathaniel était ici dans cette petite ville.

- Vous a-t-il parlé de moi ? demanda-t-il.

- Non, pas vraiment, répondit Esmée. Mais il vous appelle souvent dans ses cauchemars alors votre nom ne nous est pas inconnu, dit-elle en voyant un éclat de tristesse dans le yeux rouges en entendant cela.

- Que vous a-t-il dit sur lui ? questionna-t-il alors.

Il ne savait pas ce que le jeune homme avait pu raconter à ces vampires mais il devait être prudent. Il ne savait pas à quel point son protéger avait confiance en eux ni ce qu'il acceptait qu'ils sachent. Il n'avait pas l'intention d'en dire plus avant d'avoir discuté avec l'adolescent. Il vit la famille échanger des regards prudents, ne sachant pas s'ils devaient répondre ou non.

- Vous savez, si je ne connais pas sa vie par cœur, je suis sûrement celui qui le connais le mieux, remarqua Severus. Je le connais depuis sa naissance et je côtoyais sa mère avant d'avoir dix ans. Vous ne savez probablement rien que je pourrais ignorer.

Soupirant, Carlisle reprit finalement la parole, se disant qu'il avait raison alors qu'il espérait pouvoir en apprendre plus sur le jeune homme grâce à lui.

- Il nous a dit qu'il avait côtoyé le monde magique un moment et que c'était grâce à ça qu'il connaissait les vampires. Il nous l'a dit le jour où il s'est rendu compte que nous en étions. Il nous a dit qu'il était venu s'installer ici pour s'éloigner un maximum des sorciers et qu'il espérait ne plus jamais en voir. Il nous a dit que sa cécité et son état de santé venaient d'eux. Nous savons aussi qu'il a perdu ses parents très jeune, qu'il a perdu son parrain et qu'il vous avait perdu même s'il n'a jamais vraiment parlé de vous. Nous savons juste que vous avez veillé sur lui et il dit qu'il vous doit énormément. Si je me fie à ce que vous avez dit tout à l'heure, je le crois aisément maintenant. Il nous a dit qu'il était seul et qu'il n'avait personne, pas d'ami et plus de famille, qu'il était émancipé depuis ses quinze ans. Nous savons qu'il n'a presque rien pour vivre et pas beaucoup de réserve. En gros c'est ça.

Severus réfléchit un moment. Il n'avait vraiment pas dit grand chose à ce clan et même pas du tout qui il était réellement. Était-ce par méfiance ou juste parce qu'il se cachait et qu'il avait peur de leur dire ? Peut-être un peu des deux, tout dépendait de sa manière de considérer cette famille.

- Pourquoi est-il chez vous ? demanda-t-il alors.

- Au début, je m'occupais de lui tout les jours à la clinique lorsqu'il venait, répondit le blond. Je ne savais pas qu'il vivait seul et qu'il n'avait personne, encore moins qu'il venait juste de perdre la vue. Puis j'ai découvert qu'il était seul et j'ai commencé à aller directement chez lui pour le soigner, venir à la clinique à pieds l'épuisait complètement et c'était inimaginable dans son état. Cela aurait été moi, je l'aurais fait hospitaliser mais il m'a dit qu'il n'avait pas les moyens pour ça, dit-il en voyant Severus grincer des dents.

Et dire que l'adolescent aurait dû être une des personnes les plus riche du monde.

- Je l'ai soigné chez lui et je lui tenais un peu compagnie aussi. Et puis j'ai découvert qu'il venait à peine de perdre la vue et qu'il n'arrivait pas à se débrouiller tout seul. Ça faisait plusieurs jours qu'il n'avait pas mangé parce qu'il ne savait plus comment s'y prendre, dit-il en soupirant à ce souvenir. Je m'étais déjà attaché à lui alors j'ai voulu l'aider. J'en ai parlé avec ma femme et elle a décidé de lui proposer son aide pour le quotidien. On a eu du mal à lui faire accepter, il avait peur de déranger, expliqua-t-il en repérant un sourire triste et compréhensif sur le visage de son interlocuteur, mais il a fini par dire oui. Esmée est alors allée passer ses journées avec lui. Elle veillait sur lui, s'occupait de sa maison et lui faisait à manger pour qu'il puisse se reposer, se détendre et guérir tranquillement. Je les rejoignais après le travail pour m'occuper de lui. Quand il a commencé à aller mieux, Esmée a essayé de l'aider pour se faire à la cécité et lui réapprendre doucement à vivre avec mais il se remettait à peine de ses blessures qu'il est retombé malade alors qu'on l'avait laissé pendant deux jours pour aller chasser. Il a perdu l'ouïe pendant quelques jours, dit-il en horrifiant un peu plus l'autre. Il était paniqué et très faible, le chauffage chez lui ne fonctionnait plus. Esmée et moi avons alors décidé de le ramener ici pour nous occuper de lui et le soigner. Il a guéris doucement et rencontré le reste de la famille. Nous voulions qu'il reste avec nous parce qu'on s'était attaché à lui et qu'on ne voulait pas le voir retourner vivre seul dans la minuscule maison inconfortable qu'il louait en ville.

En face de lui, Severus écoutait attentivement, commençant alors à retracer ce qu'il s'était passé pour l'adolescent ces derniers mois. Il n'imaginait pas l'enfer qu'il avait subi entre ce qu'il s'était passé dans le monde magique, sa situation, sa fuite précipitée, son nouvel handicap, la perte de sa magie, ses conséquences et celles des combats. Ça avait dû être affreux sans parler de son état mental. Il n'osait imaginer comment il devait se sentir et ce qu'il avait vu jusque là ne le rassurait pas du tout.

- J'ai insisté pour qu'il reste, il faisait déjà parti de la famille pour moi, sourit le blond. Mais il a refusé. Il a dit que si nous le connaissions vraiment et qu'on connaissait son passé, qui il était vraiment, nous ne voudrions pas de lui dans la famille.

- Abruti, s'agaça gentiment le maître des potions. C'est bien son style de penser ça, soupira-t-il. Mais en même temps, je ne peux pas lui reprocher.

- Que voulez vous dire ? demanda Edward.

Severus le regarda prudemment, décidant finalement qu'il pouvait dire deux trois petites choses.

- Nathaniel a été seul toute sa vie monsieur Cullen et croyez moi, il a eu la vie la plus difficile que l'on puisse imaginer, dit-il en les interpellant. On peut difficilement faire pire à mon avis et je ne suis pas une petite nature. Il était seul pendant tout ce temps et il n'y avait personne pour lui donner un petit coup de main. Alors il a beaucoup de mal quand enfin, quelqu'un lui tend la main. Il n'a pas l'habitude et il pense qu'on ne veut pas de lui, dit-il en les choquant même s'ils avaient déjà entrevu cela. Pourtant, je peux vous assurer que c'est quelqu'un de bien et qu'il n'a rien fait de mal dans la vie loin de là. Il n'a pas mérité tout ce qui a pu lui arriver.

- Nous nous en doutions, sourit tristement Esmée. Il tellement gentil.

- Et donc, ensuite ? poussa Severus en regardant Carlisle.

- Il n'a pas voulu céder mais il a accepté de rester jusqu'à la fin de la semaine pour que je m'assure qu'il était complètement guéri. On a fêté son anniversaire ce dimanche là, se souvint-il. Il était surpris parce qu'il pensait qu'on ne savait pas et il n'avait rien dit. Il avait oublié que c'était écris dans son dossier médical, s'amusa-t-il. Il était très ému.

- Normal, jamais personne ne lui a fêté sincèrement son anniversaire, répondit le maître des potions en les choquant davantage. Sauf son parrain, deux fois pour ses quatorze et quinze ans.

Il y eut un moment de silence avant que le patriarche ne reprenne :

- On a passé une bonne journée mais cette nuit là, il a fait une violente crise, raconta-t-il. Ça a été si violent que son cœur s'est arrêté, dit-il en voyant Severus s'inquiéter un peu plus. J'ai réussi à le ramener mais cet épisode a encore fragilisé sa santé. On s'est occupé de lui et j'ai de nouveau insisté pour qu'il reste vivre avec nous. Il avait vraiment besoin de quelqu'un pour veiller sur lui. Si on l'avait laissé rentrer chez lui, il serait mort ce soir là. Il a fini pas accepter et il est venu s'installer ici définitivement. Il est là depuis. Il fait parti de la famille maintenant, termina-t-il.

Severus resta silencieux un moment. Si tout cela était bien vrai, ces vampires avaient sauvé son protégé et avaient été d'un secours inestimable pour lui. Il devrait simplement confirmer avec l'adolescent pour être sûr.

- Je suis quelqu'un de méfiant par nature, dit-il alors, j'attendrais donc que Nathaniel me confirme tout cela lui même. Seulement, je ne l'avais jamais vu se laisser faire ainsi et se laisser protéger ainsi alors j'imagine qu'il vous fait confiance.

- Il nous fait confiance, assura Jasper sûr de lui.

- Ça vous n'en savez rien, répondit Severus.

- Je suis empathe, répondit-il tranquillement. Je sens ce qu'il ressent et j'ai senti ce qu'il éprouve à votre propos, remarqua-t-il en intriguant. Avez vous seulement idée de ce que vous représentez pour lui ?

- Je ne le sais que trop bien, confirma Severus. Empathe et télépathe je suppose au vu de votre remarque de tout à l'heure, dit-il en regardant Edward qui acquiesça. Vous n'entendez pas ses pensées n'est-ce pas ?

- Comment le savez vous ? demanda le pianiste.

- Parce que si vous pouviez entrer dans sa conscience, vous auriez probablement perdu l'esprit, répondit-il très sérieusement en faisant planer un silence lourd. Et donc, dit-il en changeant de sujet, un empathe. Dans quel état est-il mentalement ?

- Je ne pense pas qu'il apprécierait, répondit-il en regardant Nathaniel.

- Bonne réponse, sourit Severus satisfait de voir qu'il protégeait l'adolescent. Je le verrais moi même de toute manière.

- Vous êtes un nouveau né, remarqua ensuite Carlisle. Vous vous êtes fait transformer pour lui ?

- Il me semble l'avoir dit tout à l'heure, répondit sarcastiquement le professeur. Je ne pouvais pas le laisser tout seul, dit-il en regardant Nathaniel. J'avais donc prévu le coup au cas où il m'arriverait quelque chose.

- Vous êtes devenu vampire pour lui ? s'étonna Esmée.

- Il le mérite mille fois, répondit le maître des potions avec le plus grand des sérieux. Il fallait que je trouve un moyen de rester auprès de lui quoi qu'il arrive. Je regrette juste que cela ait pris tant de temps alors qu'il avait besoin de moi. C'est pourquoi je vous dois des remerciements pour vous être occupé de lui.

- Nous l'avons fait avec plaisir et nous continuerons, répondit Esmée en le regardant avec méfiance.

Souriant d'amusement, Severus resta silencieux un moment avant de répondre à une question de Carlisle sur le type de sang qu'il buvait. Il annonça alors qu'il était maître des potions, parlant un peu de sa discipline devant les mines déconfites et confuses de la famille. Il expliqua ensuite qu'il s'était fait une potion pour l'aider à contrôler sa soif et qu'il complétait avec du sang animal, ses yeux n'ayant pas encore eu le temps de changer de couleur. Tous semblèrent soulagés d'entendre ça et il le comprit alors qu'il n'avait pas manqué leur particularité. Un moment plus tard, Nathaniel commençait à se réveiller, sa respiration accélérant un peu. Il lui fallut un moment pour émerger, Emmet resserrant un peu son étreinte autour de lui.

- Emmet, souffla d'ailleurs l'aveugle la voix pâteuse et basse.

- Je suis là crevette, assura celui-ci. Comment ça va ?

- Ça va, répondit-il automatiquement.

- Mais bien sûr Nathaniel, remarqua moqueusement Severus. Vous savez que vous devriez arrêter de répondre systématiquement la même chose à cette question alors que c'est visiblement faux.

- Severus, murmura-t-il avec émotion. J'ai cru un moment que j'avais rêvé, bredouilla-t-il.

- Et bien non, répondit celui-ci, et je n'ai pas l'intention de vous lâcher.

- Vous devriez, murmura-t-il avec tristesse.

- Manque de chance pour vous je ne suis pas d'accord, répondit-il simplement. Maintenant, répondez honnêtement à la question, demanda-t-il fermement, je n'ai jamais aimé les menteurs.

- Severus..., soupira l'adolescent. Je ne suis pas très partant pour une joute verbale.

- Je sais et ça n'en n'est pas une. Vous n'êtes pas de taille, dit-il sérieusement en le faisant sourire doucement. Comment vous sentez vous ? demanda-t-il plus sérieusement.

Le jeune homme soupira lourdement, se redressant un peu, vite aidé par Emmet :

- Fatigué, répondit-il tout bas.

- Mais encore, poussa l'ex professeur.

- Mal à la tête, ajouta-t-il plus bas encore l'air embarrassé.

- Vous n'y mettez pas vraiment du vôtre, remarqua Snape, mais je ne peux pas vous le reprocher, soupira-t-il alors qu'un sourire triste apparaissait sur le visage de l'aveugle.

Dire comment il se sentait, il ne savait pas faire. Ça n'avait pas intéressé grand monde dans sa vie.

- Nous devons parler, remarqua alors Severus. Mais avant, j'ai quelque chose pour vous, annonça-t-il.

Il se redressa et sortit sa baguette, tendant un peu les vampires qui reportèrent leur attention sur Nathaniel lorsqu'il gémit doucement.

- Nathaniel ? Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda Carlisle.

- Par pitié Severus, plus de magie, pria-t-il doucement. Je ne la supporte plus, dit-il.

- Je suis certain que vous serez ravi, répondit celui-ci.

À peine avait-il dit cela qu'un bruit s'éleva, attirant l'attention de tout les vampires sur lui. Mais il attira surtout celle de Nathaniel qui se redressa brusquement.

- Hedwige, murmura-t-il la voix tremblante.

Severus sourit alors qu'il venait de faire apparaître la chouette blanche qu'il avait retrouvé un peu par hasard. Et il l'avait soigné avec attention en sachant ce qu'elle représentait pour le jeune homme. L'oiseau n'avait pas changé hormis une cicatrice visible laissant une ligne sur le plumage de son ventre. Elle hulula doucement en se tournant vers son maître venant de prononcer son nom. Et aussitôt, celui-ci s'assit précipitamment au bord du canapé, tendant son bras dans un geste d'habitude.

- Hedwige, vient par là ma belle, demanda-t-il désespérément.

Instantanément, la chouette poussa un cri plus fort, s'envolant un peu en catastrophe pour venir se poser délicatement sur son bras. Nathaniel ramena l'animal splendide vers sa poitrine, se mettant à la caresser d'une main tremblante, un large sourire aux lèvres comme personne dans la famille ne lui en avait encore vu. Le rapace vint chatouiller sa joue de son bec avec attention et affection, couinant doucement.

- Hedwige, bredouilla encore une fois l'adolescent la voix brisée par un sanglot. Je pensais que... que...

- Elle était lourdement blessée mais quelqu'un est intervenu à temps pour la sauver, expliqua Severus.

- Qui ? demanda Nathaniel en câlinant l'oiseau qui en faisait de même.

- Comment l'aviez vous surnommé déjà ? Seigneur Blondie je crois, s'amusa-t-il.

- Vraiment ? s'étonna le jeune homme l'air profondément surpris.

- Vous ne réalisez toujours pas à quel point cette personne tiens à vous n'est-ce pas ? remarqua le maître des potions.

- C'est difficile et je n'ai jamais eu le temps de discuter à tête reposée avec lui, répondit-il.

- C'est vrai. Mais vous êtes précieux à ses yeux et il savait bien ce qu'Hedwige représente pour vous alors quand il l'a trouvé, il s'en est occupé, raconta le nouveau vampire. Et comme j'ai passé du temps chez lui ces derniers temps, je l'ai récupéré.

- Comment va-t-il ? questionna l'aveugle.

- Très bien. Mais il aimerait savoir ce que vous devenez.

Nathaniel acquiesça sans un mot de plus, se concentrant ensuite sur sa chouette qu'il avait cru morte lorsqu'elle s'était jetée devant un sort de Voldemort pour lui le jour de la bataille finale. L'avoir avec lui lui mettait du baume au cœur, l'apaisant d'un coup alors qu'il la caressait. Sa meilleure amie, la compagne de son âme qui l'avait vu pleurer plus de fois que n'importe qui. Elle lui était tellement chère et à cet instant, il remerciait le ciel de lui avoir rendu.