Petit mot de l'auteure : qui veut un peu de Nina en suprématie Kanej ?

post tome 2

La première phrase est reprise de la première phrase d'un des tomes de Enquête au collège. Ca m'a donné l'inspiration de ce petit texte !


Puisqu'il faut un héro à cette histoire, autant me présenter tout de suite.

Je m'appelle Nina.

Nina Zennik.

Là, à ce stade de votre lecture, vous devriez vous arrêter, relire ces trois phrases attentivement, votre bouche se fendant d'un sourire teinté d'incrédulité. « Comment ça, Nina Zennik nous parle ? La Nina Zennik ? » Et oui. C'est bien moi. Je comprends bien le fait que vous remettiez cette révélation en doute. Je suis en effet une dame bien occupée. Comme je vous l'ai dit précédemment, je suis après tout une héroïne. Doublée d'une femme épatante. J'ai mené de nombreuses missions d'infiltration. Je parle plusieurs langues couramment. Je manie la petite science comme personne. J'ai survécu à une guerre, un naufrage, une ville de malfrats. J'ai infiltré l'endroit le mieux gardé au monde et ait réussi à en faire évader quelqu'un. J'ai survécu au jurda padem. J'ai ouvert la porte des morts et ait réussi à les maîtriser. Je me suis dressée contre les politiques de Ketterdam. J'ai réussi à apporter la paix entre Fjerda et Ravka en épousant un druskelle. Mes exploits sont contés dans toutes les nations. Je suis, sans trop me vanter, un exemple pour les jeunes filles et les générations à venir.

Pourtant, si je viens vers vous aujourd'hui, ce n'est pas pour vous raconter un de ces tours de force. Non, ce qui m'amène en ce jour relève d'un exploit bien plus grand.

J'ai réussi à mettre Kaz Brekker et Inej Ghafa en couple.

Certes, vous me direz que ces deux idiots sont suffisamment grands pour se débrouiller tous seuls. À cela, je répondrais que je n'ai jamais nié le fait qu'ils étaient grands. Je ferais plutôt remarquer que, comme je viens de le dire, ils sont idiots. Et donc, en tant que tels, des cas désespérés.

J'avais bien eu un espoir quand j'ai su que Kaz avait offert Le Spectre à Inej. Un bateau et la liberté qui va avec, ça c'est du cadeau. Inej en échange avait laissé à Kaz une de ses précieuses dagues. Autrement dit, on était au niveau numéro de la romance.

Et pourtant.

Quand ils s'étaient retrouvés six mois après la première traversée de Inej, il ne s'était rien passé. Aucune embrassade – certes, l'on parlait de Kaz et Inej, mais j'avais tout du moins espéré un sourire transit, que nenni – aucun « Tu m'as manqué », bref, aucun petit signe que leur relation ait prit un tournant majeur. Au début, j'avais bien tâché de refréner ma frustration. Kaz et Inej avaient toujours eu besoin de temps, cette escale ne faisait pas exception. J'avais ainsi décidé de prendre mon mal en patience, me contenant de souffler de désespoir avec Jesper.

J'avais gardé espoir pendant une bonne semaine, restant respectueusement à distance. Le jour du départ de Inej survint toutefois sans qu'aucune amélioration ne soit notable. Mon optimisme naturel m'avait conduit à penser que Kaz retiendrait Inej sur le quai mais lorsque celle-ci avait grimpé dans le bateau sans que cet idiot ne cherche à la retenir, je n'avais pu faire qu'une seule chose.

M'énerver.

- Mais par tous les saints ça suffit !

Tous mes amis s'étaient alors retournés. Certes, j'étais bruyante et fantasque, mais je ne m'agaçait que rarement. Me voir dans cet état là attira donc leur attention.

- Quand est-ce que vous allez vous avouer votre amour à la fin ?

- Mais nous ne...

- Le déni, avais-je levé les yeux au ciel. C'est très commode, mais au bout d'un moment, il faut en sortir ! Inej. Kaz n'a fait que se lamenter de ton absence. Je n'ai jamais vu quelqu'un pousser d'aussi gros soupirs dramatiques que lorsque cet imbécile contemplait les toits de la ville. Et je dis bien contempler. Pas « Je surveille de possibles ennemis », non, c'était « je contemple nostalgiquement l'endroit d'où l'amour de ma vie surgissait ». Et toi, Kaz. Inej n'a fait que de me parler de toi dans ses lettres. « Comment va Kaz ? Son genou lui fait-il mal ? Surtout Nina n'oublie pas de vérifier l'approvisionnement en café du club, c'est la seule boisson chaude qu'il aime » Aucun mot pour moi. J'aurais pu mal le prendre mais, voyez-vous, je suis une inconditionnelle fan de l'amour. Alors j'ai apprécié que toutes ses lettres tournent autour de Kaz, Kaz et Kaz. Mais là, trop, c'est trop ! Alors avouez-vous votre amour qu'on en finisse !

Je sais ce que vous vous dites en lisant ces lignes. « Nina Zennik, tu es notre porte-parole. Merci à toi » Et bien figurez-vous que ce n'est pas du tout l'accueil que j'ai reçu. Ces deux idiots m'ont regardé avec des yeux noirs avant de me dire gentiment d'aller me faire voir. Possédant un certain instinct de survie, je me suis éclipsée. Inej est bien partie et Kaz m'a fait la tête. Je n'ai donc pas cherché à insister.

Pourtant, une semaine après ces faits, je recevais une lettre de Inej, me demandant d'être sa demoiselle d'honneur.

Et oui, cher lecteur, vous avez bien lu : Kaz Brekker et Inej Ghafa vont se marier. Tout ça grâce à votre dévouée servante.

Ainsi, lorsque je vous disais que j'étais l'héroïne de cette histoire, je ne mentais pas.