Note : Ceci est le recueil frère des deux autres, consacré cette fois-ci aux Ors. Il est dédié à mes collègues / amies d'écriture de fics sur Saint Seiya qui m'ont motivée et encouragée, voire parfois inspirée. Si vous pouvez lire leurs histoires, n'hésitez pas.

Note 2 : Sur ce recueil je n'accepte aucune demande. Il y a peu de chance que j'écrive des ship entre les Ors, vu que je ne les ship pas vraiment entre eux.

Dédicace : pour ShaSei, en espérant que tu aimes. Je te promets une suite à cet OS (voire plusieurs suites)

Correctrice : Clina

Personnages : Taureau Aldébaran, Seika

Mention de : Athéna Bélier Mû Pégase Seiya Lion Aiolia Aigle Marin

Ship : possiblement un pré-ship Seika x Aldébaran mention de Marin x Aiolia

Type d'écrit : amical, romance

Arc temporel : comme pour les autres recueils, quelques années après la fin de la guerre contre Hadès, quand ils sont tous revenus à la vie.

Lieu : Sanctuaire

Autre : Il y aura une suite. Je commence par un Or qu'on voit rarement je trouve.

Nombre de mots : 2079

Titre : Première rencontre


L'air était doux malgré la saison hivernale. Mais il faisait toujours bon à Athènes. Aldébaran aimait le climat méditerranéen qui lui rappelait celui de sa patrie natale de l'autre côté du monde. Les yeux posés sur le lointain, le Taureau observait le décor antique. Ici, peu importait où on allait, on finissait toujours par tomber sur une ruine, une colonne, un temple ou ce qu'il en restait. Le Sanctuaire était un lieu peut-être antique et préservé, mais il avait aussi été marqué par le temps, que ce soit l'usure naturelle, les catastrophes naturelles, les dérapages des entraînements ou encore les diverses Guerres Saintes au fil de siècles. Tout cela avait marqué le paysage. Certaines parties du Domaine Sacré étaient aujourd'hui oubliées, d'autres rénovées et modernisées. Certaines étaient même ajoutées selon les besoins des Guerriers Sacrés d'Athéna. C'était après tout la preuve qu'on vivait ici aussi, que ce lieu était habité par des âmes vivantes. Aldébaran soupira. Vivant. Il peinait encore à imaginer qu'il l'était à nouveau.

Vivant après être mort deux fois. C'était tellement étrange de revenir à la vie, de retrouver son Armure Sacrée, ses frères d'armes et ses fonctions de Saint d'Or. Athéna leur avait fait un cadeau qui n'avait aucun prix, d'une valeur inestimable. Et elle leur promettait une paix durable, de ne plus devoir porter les Armures Sacrées, seulement pour des brèves missions. La paix avait été signée. Il y avait beaucoup d'informations à intégrer. Et parfois, malgré le temps qui s'était écoulé depuis leur réveil, le Taureau peinait à réaliser que c'était réel. Il peinait encore un peu à retrouver un sens à sa nouvelle vie. Ô bien sûr il était reconnaissant à sa Déesse. Et il comptait profiter de sa seconde vie, tout en rendant hommage et en obéissant à sa Déité protectrice. Mais ce n'était pas si simple que cela de revenir et de retrouver un semblant de vie normale. Bon, il ne dirait pas qu'ils avaient eu une vie normale non plus. Après tout choisis très jeunes et entraînés pour devenir des Saints, destinés à protéger Athéna, ils n'avaient jamais eu ce que les autres Humains appelaient une vie normale. Aldébaran se fendit d'un sourire. Voilà qu'il philosophait comme Mû maintenant. S'il continuait, il allait parler par énigme comme Shaka et Camus. Il retint difficilement un rire, ne voulant pas effrayer les oiseaux et autres animaux du coin.

Un léger bruit de chute attira l'attention d'Aldébaran. Il était plutôt rare de croiser quelqu'un par ici. Le Taureau se déplaça vers la droite pour aller à la rencontre de l'autre âme errant en ces lieux. Il était de nature sociable et amicale, et discuter avec quelqu'un serait un passe-temps agréable. Aldébaran prenait à cœur de connaître mieux tous les êtres vivants ou dépendant du Sanctuaire. Il était aimable et il consacrait toujours du temps aux Saints d'Argent et de Bronze, et même aux gardes et aux serviteurs du Domaine Sacré. Tant qu'à vivre à nouveau, il désirait mieux connaître ceux qui partageaient son espace vital quotidiennement. Après tout les Ors ne pouvaient pas se contenter de vivre entre eux ou enfermés dans leur Temple. Aldébaran croyait fermement qu'ils devaient tous former une communauté soudée pour mieux servir Athéna, et aussi pour s'entraider. C'était important, autant que l'amitié et les autres valeurs prônées par leur Déité protectrice. Il ne fallut guère que quelques minutes au Taureau pour trouver la personne. Et ce n'était ni une Amazone, ni un Guerrier, même si elle lui semblait familière. Elle ressemblait énormément à Marin, la fiancée d'Aiolia et le Saint de l'Aigle. Maintenant que les Amazones ne portaient plus systématiquement non stop leur masque, il était facile de constater la ressemblance physique entre les deux jeunes femmes. Aldébaran la regarda un moment. Elle n'avait pas de Cosmos, n'étant pas une Amazone. Une autre preuve qu'il ne s'agissait pas de Marin, s'il en avait eu besoin. Assisse par terre, la jeune femme se massait la cheville en grimaçant. Il en déduisit qu'elle devait s'être tordue le pied.

« Bonjour. », salua poliment Aldébaran de sa voix forte et grave. La jeune femme sursauta et elle tourna un regard surpris et légèrement apeuré vers lui. « Tu es la sœur de Pégase, n'est-ce pas ? Enfin de Seiya … »

Le Taureau resta à quelques mètres d'elle. Il avait conscience que sa carrure était imposante et d'être un étranger pour elle. De plus, il venait de la surprendre. Il lui laissa quelques minutes pour calmer sa surprise. Aldébaran savait peu de choses de la jeune femme. Son prénom lui échappait en ce moment. Il ne lui avait jamais vraiment parlé, à vrai dire. Il savait qu'elle résidait au Sanctuaire avec la bénédiction d'Athéna et au Japon avec son frère. Elle tentait de s'intégrer à ce mode de Guerriers et de Guerrières qu'elle découvrait. S'il ne faisait pas d'erreur, elle avait été amnésique pendant des années. Il la regarda attentivement. Elle avait toujours une main sur sa cheville douloureuse. Elle semblait jeune, mais il aurait été incapable de lui donner un âge réel. En même temps, il n'avait jamais été très bon à ce jeu-là, et il avait zappé une partie des années passées avant son retour à la vie. S'il calculait bien c'était il y a quatre, peut-être cinq ans, enfin moins de six ans qu'il avait combattu contre Pégase.

« Je suis Aldébaran. », se présenta-t-il alors qu'il s'approchait de quelques pas et qu'il s'agenouilla face à elle. « Saint d'Or du Taureau. J'ai autrefois combattu ton frère et il a gagné. », raconta-t-il pour faire la discussion. Il supposait que si elle était ici, Pégase aussi. « Excuse-moi, j'ai oublié ton prénom. »

« Seika. », murmura la jeune femme. « Je m'appelle Seika. » Et elle lui offrit un sourire poli. Elle semblait s'être remise de sa surprise. De plus, elle devait savoir qu'elle était en sécurité sur les terres consacrées à Athéna. Elle dégageait une certaine force, sans avoir de Cosmos et une forme de gentillesse et bienveillance naturelle.

« Alors que t'arrive-t-il ? », demanda Aldébaran en regardant sa cheville qui rougissait et gonflait légèrement.

« Oh rien de grave. Je me suis tordue le pied en marchant. Mais ça va aller. Cela aurait pu être pire. », expliqua-t-elle avec un sourire amusé. « Je suis un peu maladroite et il y a beaucoup de pierres par ici. »

« Ah ça, on n'en manque pas, ni de ruines d'ailleurs ! », répliqua le Taureau avec un rire, qui fit fuir les rares oiseaux encore présents dans les parages.

Seika rigola aussi un peu. Contrairement à ce qu'elle avait imaginé des Saints d'Or, ils étaient plutôt sympathiques et polis, loin de l'image de la garde d'élite distante et froide qu'elle s'était imaginée. Elle soupira et elle massa à nouveau sa cheville douloureuse. Elle regrettait sa distraction pour le coup. Ce n'était pas sa première visite au sanctuaire avec Seiya bien sûr. Mais elle n'était jamais venue par ici. Et Seika pouvait avouer qu'elle se sentait un peu ridicule face à lui. C'était quand même une chute stupide. Elle espérait qu'elle arriverait à tenir debout et à marcher. Seika n'était pas fière au point de refuser de demander de l'aide à quelqu'un, mais elle ne voulait pas déranger les autres. Elle était aussi une femme relativement indépendante en général. Elle avait toujours veillé sur Seiya, enfant, et elle était arrivée seule jusqu'ici pour retrouver son frère. Alors elle allait réussir à se relever. D'ailleurs, très résolue, elle tenta de se remettre sur ses pieds. Mais elle grimaça et elle poussa un léger gémissement de souffrance. Seika se retrouva à nouveau sur les fesses, à même le sol poussiéreux. Elle sentit ses joues chauffer d'embarras. La jeune femme osa à peine relever les yeux vers le Saint d'Or toujours agenouillé face à elle. Après quelques secondes d'un silence complet, elle releva les regards. Elle aurait pensé l'amuser avec sa piètre tentative de se débrouiller seule. Aldébaran lui offrit juste un sourire amical.

« Je peux ? », demanda-t-il en pointant sa cheville.

Seika hésita à peine deux secondes avant d'acquiescer de la tête. Aldébaran posa délicatement sa main sur sa cheville blessée. Il laissa son Cosmos agir lentement, se concentrant pour atténuer sa douleur et guérir en partie sa cheville foulée. Seika ressentit la chaleur émaner de l'énergie du Taureau. C'était toujours étrange de sentir cette énergie chez les Saints. Mais elle s'y était habituée à force de côtoyer Seiya et ses amis, qui eux aussi avaient un Cosmos puissant. Elle avait déjà aussi ressenti celui de la déesse Athéna. Seika constata que malgré la taille de la main et la force brute qui émanait naturellement du Guerrier, il était très doux et délicat. Elle pencha la tête. Finalement, les apparences pouvaient être bien trompeuses. Cela étant, elle connaissait le combat de son frère contre le Taureau, et elle savait qu'il était, selon les dires de tous, le Guerrier avec la plus grande force physique du Sanctuaire. Mais il faisait bien attention de ne pas lui faire mal. Quelque part c'était adorable. Et cela la fit doucement rougir à nouveau.

« Voilà. Je n'ai pas les dons de Mû pour la guérison, mais tu devrais avoir moins mal. », déclara-t-il en retirant ses doigts de sa cheville. « Mais je peux t'amener à lui. Il finira le travail. »

« Oh ne te dérange pas pour moi. Tu as déjà beaucoup fait. Merci d'ailleurs », s'empressa de répondre Seika. Elle bougea pour serrer les mains du Guerrier face à elle en signe de reconnaissance. Elle se sentait bien petite à ses côtés, mais étrangement elle avait un sentiment d'être protégée. C'était assez plaisant. « J'espère juste que tu ne vas pas imaginer que je suis toujours aussi maladroite. » Cela la peinerait, pour une raison inconnue, qu'il pense quelque chose de négatif d'elle.

« Cela ne m'ennuie pas de t'aider. », confirma-t-il lentement. Ce n'était pas non plus comme s'il avait quelque chose à faire. De plus, il n'était pas certain qu'il l'ait assez soignée pour qu'elle puisse marcher seule. Aldébaran prit la peine de la détailler de la tête aux pieds. « Puis tu dois être aussi légère qu'une plume. », la taquina-t-il. « Et au pire je peux me déplacer à la vitesse de la lumière. » Il lui fit un clin d'œil complice.

Seika s'empourpra un peu plus, mais elle eut un rire amusé à sa taquinerie. C'était certain que pour lui, elle ne devait rien peser. Malgré la situation, elle arrivait à discuter facilement et naturellement avec lui. Il semblait avoir l'art de mettre les autres à l'aise en sa présence. Elle se demanda un instant si tous les Ors étaient comme lui, mais elle en doutait. Quoi qu'Aiolia était sympathique aussi, mais plus hyperactif et plaisantin que le Taureau. Finalement elle sourit et pencha la tête sur la droite pour l'observer. Elle pouvait bien accepter son aide. Mordillant ses lèvres, Seika réfléchit quelques minutes. Il était très gentil avec elle. Et elle voulait se montrer reconnaissante. Après tout rien ne l'obligeait de lui venir en aide, à elle, une étrangère qui n'appartenait même pas au sanctuaire. Mais il le faisait naturellement et avec bienveillance. La jeune femme en déduisit qu'Aldébaran avait une belle âme et certainement des trésors de bonté bien enfouis sous ses muscles. Mais il faudrait mieux le connaître pour les découvrir.

« Très bien. », déclara-t-elle toute sérieuse. « Tu me portes jusque chez ton ami pour soigner ma cheville, mais en retour tu acceptes que je cuisine pour toi. En remerciement. Cela me fera plaisir. »

« Tu n'es pas obligée de ... », commença Aldébaran.

« J'insiste. Et puis tu me raconteras ton combat avec mon frère. Je suis curieuse de connaître ta version de cette histoire. », ajouta-t-elle. Puis elle tendit la main vers lui. « Marché conclu ? », demanda-t-elle très sérieusement. Le Taureau eut l'impression qu'argumenter ne servirait à rien devant l'air décidé de la jeune femme.

« D'accord. », répondit-il, et il serra la fine main en n'y mettant guère de force. Sans trop de mal il attrapa Seika, et il se remit debout pour se diriger vers le Temple du Bélier. « J'avais raison, aussi légère qu'une plume ! », commenta-t-il sous le rire amusé de Seika qui glissa ses bras autour de son cou. Finalement sa chute avait du bon, elle avait fait une merveilleuse rencontre !