Eddie et Buck se tenaient par la main, tandis qu'ils marchaient en direction de Chez Martin avec tout le monde. Le plan était de déjeuner en terrasse puis de terminer l'après-midi en flânant au milieu des attractions.

Martin les accueillit avec plaisir et Buck le serra dans ses bras un long moment. Il lui avait parlé au téléphone quand il avait réservé leur immense tablée et Martin, lui avait dit à quel point, il leur manquait à tous.

Il laissa tout le monde s'installer et alla saluer ses anciens collègues en cuisine.

– Hey, Buck ! s'exclama Luis. Tu t'ennuies déjà de nous ?

– C'est une évidence, rit-il. Vous me manquez les gars.

– Menteur ! rit-il. Tu vas devenir un super pompier, c'est plus glamour que sortir d'ici en sueurs et en sentant le graillon.

– Vu comme ça, ça ne va pas vraiment me changer, lui rappela-t-il.

– Tu marques un point, céda Luis. Sinon, comment ça va avec ton petit ami ?

– Tout se passe bien, répondit-il en roulant des yeux face à son côté hyper protecteur.

Il savait que sa décision de démissionner venait à l'origine de son envie de s'éloigner d'Eddie, après leur terrible dispute. Luis savait que tout s'était arrangé entre eux mais il vérifiait et Buck le soupçonnait d'être prêt à aller casser les genoux d'Eddie s'il faisait un pas de travers.

– Nous allons même très bien. Eddie est vraiment adorable et puis... J'ai une famille maintenant et... Je crois que je m'installe vraiment.

– C'est une bonne nouvelle. Je suis content pour toi, tu le mérites.

– Et toi ? Quoi de neuf ? Toujours avec... Marisol ?

– Ouais et tu sais quoi ? Je vais être père.

– Sérieusement ?

– Oh ouais, elle me l'a annoncé hier soir et je suis tellement heureux que j'ai envie d'exploser de joie.

– Félicitation Luis. Je suis content pour toi, pour vous deux.

– Merci mec. Ce n'est pas le tout mais faut que je m'y remette. Ce n'est pas facile de prendre ta place tu sais ? Même si c'est par intérim.

– Tu t'es sortira très bien, le rassura-t-il.

Luis lui rendit son sourire et Buck quitta la cuisine pour laisser ses anciens collègues travailler. Quand il s'installa à sa place, Eddie déposa un tendre baiser sur sa joue, le faisant rougir.

– Vous avez commandé ? s'enquit-il.

– Non, on t'attendait, souffla Eddie. Mais j'admets avoir eu peur un moment que tu ne décides de rester en cuisine.

– J'adore cet endroit, se justifie-t-il. C'est ici que j'ai pu développer mon talent pour la cuisine.

– Je sais et je serai à jamais reconnaissant envers M. Martin pour tout ce qu'il a fait pour toi, pour avoir pris soin de toi avant notre rencontre.

Buck rougit en baissant les yeux. Eddie posa sa main sur sa cuisse et son pouce dessina des cercles apaisants par-dessus son jean. Buck frissonna de plaisir et dû se retenir de poser la tête sur l'épaule de son petit-ami.

S'il avait pu ronronner, il l'aurait certainement fait.

La terrasse du restaurant était abritée par un auvent qui procurait un peu d'ombre, mais il faisait toujours chaud. En voyant que l'établissement grouillait de monde, Buck se félicita de ne plus travailler en cuisine par ce temps caniculaire et de pouvoir profiter de sa nouvelle famille.

Il sourit à Maddie lorsqu'il croisa son regard avant de se pencher sur Christopher, qui bavardait gaiement avec le fils de Hen et Karen.

– Tu passes une bonne journée, champion ?

– Super, Buck ! répondit-il avec un sourire. On peut y retourner après manger ?

– Peut-être, répondit Eddie de sa voix de papa.

– S'il te plaît ? l'implora Christopher alors que Daisy jusqu'alors coucher sous sa chaise se mit à geindre. Je veux retourner sur les chaises volantes !

Buck cacha sous sourire.

Sa chienne avait pris le pli de se liguer avec Christopher pour faire plier Eddie, ce qui, il devait bien l'avouer fonctionnait à tous les coups.

– On verra, dit-il alors que Buck faisait se recoucher la petite chienne.

Puis, il observa toute la tablée qui discutait et mangeait comme une grande famille. C'était si conviviale et Buck adorait ça.

Après cette bonne journée, il pourrait se détendre en regardant un film avec Eddie et Christopher. Et le lendemain, il passerait la matinée avec sa sœur à discuter et peut-être prendrait-il la décision de rattraper le temps perdu avec elle.

Mais pour aujourd'hui, son projet consistait à passer la journée la plus merveilleuse avec son incroyable petit-ami. Eddie, qui parlait avec Karen concernant l'organisation d'une soirée pyjama de leurs deux garçons, se tourna soudain vers lui avec un sourire énigmatique aux lèvres.

– Quoi ? s'enquit-il amusé.

– Rien.

– Pourtant, tu me dévisageais comme si tu allais me dévorer tout cru.

– Je rêvassais, dit-il.

– Oh ? Et on peut savoir à quoi ?

– Je me disais que j'avais de la chance de t'avoir rencontré.

– Je considère que c'est moi qui ai eu de la chance, souffla-t-il.

Eddie était si proche que Buck avait peur de perdre la tête s'il se laissait aller à son désir qui montait en lui aussi sûrement que la chaleur de ce début d'après-midi.

Il y avait tellement d'intensité dans ce regard.

– Tu sais quoi ? Tu as raison. Tu es un gars chanceux, Eddie Diaz.

Eddie eut ce petit rire délicat qu'il avait quand il le faisait rire, celui qui lui faisait des papillons dans le ventre et qui lui donnait chaud partout.

– Je crois que la chaleur me perturbe un peu, souffla-t-il conscient de la rougeur de son visage.

– Ah oui ? répliqua Eddie avec un ton suave. Si je ne savais pas à quoi m'en tenir...

– Hé... Je te rappelle que de jeunes oreilles nous écoutent, murmura-t-il en jetant un œil à Christopher. Alors fais gaffe à ce que tu dis.

Eddie se pencha et il l'embrassa tendrement, tentant d'ignorer les sifflets de loups de Chimney.

– Sérieux les gars, lâcha-t-il hilare. Trouvez-vous une chambre.

– La nôtre nous convient déjà, grogna Eddie avant de reporter son attention sur lui.

– La nôtre ? souffla Buck bouleversé.

– Ouais, répondit-il sur le même ton. Si tu veux.

Buck sentit son cœur s'emballer.

Eddie voulait encore plus avec lui alors que Buck ne pensait même pas que ce soit possible. Il trainait tellement de casseroles mais pourtant, Eddie voulait toujours plus avec lui, aller plus loin dans leur relation, construire leur avenir. Et Buck le voulait aussi. Tellement.

Il se contenta d'acquiescer le faisant sourire avant de se pencher vers son oreille.

– Mais j'aime aussi beaucoup l'arrière de ta voiture, souffla-t-il le rouge aux joues.

Eddie se dégagea le sourire aux lèvres et plongea son regard dans le sien.

– J'aime beaucoup aussi, confirma-t-il avant de l'embrasser de nouveau.

Ni l'un ni l'autre ne remarquèrent l'homme, à la casquette de baseball et aux lunettes de soleil, qui les épiait depuis l'intérieur du restaurant où il était parvenu à se trouver une table.