Elle sortit de la chambre de Harry, son cœur battant à tout rompre et se dirigea vers la sienne silencieusement. Hermione était absente, elle était donc seule. Elle prit un sac à dos et commença à empaqueter ses affaires pour les vacances. Devait-elle vraiment partir avec eux alors qu'elle ne savait même pas ce qu'elle avait fait la veille ? Elle se sentait incroyablement gênée et honteuse. Comment avait-elle pu se laisser aller de la sorte ? Elle avait presque fini lorsque la porte s'ouvrit. Hermione entra, les cheveux dans tous les sens et se figea en voyant Helena.

- Bonjour Helena, ça va ? sourit Hermione, le rouge lui montant aux joues.

- Mal à la tête et toi ? Tu viens d'où ?

- Je… J'ai…

Plus elle bafouillait, plus le sourire d'Helena s'étirait.

- Oh et puis mince hein. J'ai passé la nuit avec Ron, comme tu t'en doutais sûrement déjà.

- En effet.

- Et toi pas trop malade ? Tu as bu énormément hier. Tu as seulement mal à la tête ?

Son sourire s'évanouit et ce fut à son tour de devenir toute rouge et de bégayer.

- Oui oui, souffla-t-elle

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'inquiéta soudain Hermione devant la réaction de son amie.

- Je… Je ne sais pas…

Un sentiment intense de honte la parcouru et des larmes d'humiliation lui remplirent les yeux.

- Helena…

Hermione s'approcha d'elle et la fit asseoir sur le lit.

- Qu'est-ce que tu veux dire par « Je ne sais pas » ?

- Je suis une idiote, j'ai tellement bu, je me souviens de rien.

Hermione commença à paniquer.

- Quelqu'un t'a fait du mal ?

- Non ! s'exclama-t-elle. Enfin… Je ne pense pas… Je me suis réveillée sans ma robe, dans un grand tee-shirt et dans le lit de Harry, murmura-t-elle.

Hermione leva un sourcil tout en réfléchissant aux paroles de son amie.

- Et tu penses qu'il a… que vous avez… qu'il en a profité ?

Helena ne répondit pas.

- Tu sais que ce n'est pas ce genre de personne, s'agita Hermione. Il n'aurait jamais profité de toi ou de la situation ! N'y pense même pas ! Il doit sûrement y avoir une explication Helena.

- Je sais bien, mais avoue que sur le moment c'est vraiment une situation ambiguë ! s'exclama-t-elle.

- Tu as raison, et c'est pour ça que je t'avais demandé de ne pas boire autant ! C'est bien de s'amuser, de profiter, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver !

Helena eut l'impression d'avoir reçu une gifle.

- Écoute, je suis désolée, reprit Hermione en voyant l'expression sur son visage. Je n'aurais pas dû dire ça comme ça, mais avoue que j'ai raison. En tout cas, ne t'inquiète pas, je connais Harry depuis cinq ans, c'est mon meilleur ami, et je peux t'assurer même sans le savoir qu'il a été un parfait gentleman.

Elles finirent de tout boucler et descendirent prendre leur petit déjeuner. Arrivées vers la table, elles entendirent les garçons discuter. Ron était rouge tomate (décidément c'était la matinée) et Harry le fixait.

- Tu vas enfin me dire où tu étais cette nuit ou je dois continuer à faire fonctionner mon imagination ?

- Laisse tomber Harry !

- Laisse-le tranquille, répliqua Hermione.

- Ah ! Je comprends mieux maintenant ! Vous étiez ensemble ? dit-il sur le ton de la conspiration.

Hermione et Ron lancèrent un regard noir à Harry, ce qui eut au moins le bénéfice de le faire taire, puis les filles s'assirent à la table. Helena n'osait pas le regarder. Devant son comportement fuyant, Harry interrogea Hermione du regard et celle-ci haussa les épaules en lui faisant comprendre qu'ils devraient parler.

- Helena, tu peux venir avec moi cinq minutes ? demanda-t-il en se levant.

Elle leva la tête et plongea ses yeux dans les siens. De toute façon, elle ne pouvait rien avaler et il fallait bien qu'ils aient cette discussion. Sans un mot, elle se mit debout et le suivit jusque dans le parc.

- Qu'est-ce qu'il se passe Helena ? lui demanda Harry en douceur.

- Je… Je ne me souviens de rien Harry, je me souviens de notre dispute au bal, d'avoir accompagné Hermione jusqu'à l'after et après… rien… seulement de me réveiller dans ton lit sans ma robe et dans l'un de tes tee-shirts, avoua-t-elle en baissant les yeux.

- Oh ! s'exclama-t-il alors qu'il comprenait enfin. Helena, regarde-moi.

Elle n'arrivait pas à lever la tête. Harry s'approcha alors et l'obligea à lever le menton.

- Il ne s'est rien passé Helena, si c'est ça qui t'inquiète.

Il commença à lui raconter ce qui s'était passé la veille et au fur et à mesure de son discours, Helena se sentit de plus en plus légère et stupide d'avoir pu penser qu'il avait pu se passer quelque chose.

- Je suis désolé que tu aies pu penser ça, je ne voulais pas t'effrayer mais je ne pouvais ni t'emmener dans ta chambre, ni te laisser sur le canapé de la salle commune seule dans l'état où tu étais. Et pour info, je t'avais mise dans le lit de Neville, c'est toi qui es venue seule dans le mien, expliqua-t-il avec un sourire amusé.

Helena piqua un fard.

- Oh… Je suis désolée… Je ne voudrais pas que tu croies que…

- Ne t'inquiète pas Helena, s'impatienta-t-il. Je n'imagine rien, je ne crois rien, tu étais juste bourrée. C'est bon maintenant ? Autre chose, je me suis excusé hier soir, mais comme tu me l'as si judicieusement précisé, je recommence. Je m'excuse vraiment de mon comportement, encore une fois, et crois-moi, je m'en mords les doigts. À l'avenir, je te promets de ne plus m'emporter, de bien réfléchir avant d'agir et surtout de ne plus te parler comme à une enfant de cinq ans. C'est ok ?

- C'est un début, mais honnêtement Harry… Tu m'as déjà fait le coup plusieurs fois, et tu t'es déjà excusé plusieurs fois… Je comprends et je te crois quand tu dis que tu es désolé, mais qu'est-ce qui peut me prouver que tu ne recommenceras pas ? On est juste amis et tu te comportes comme si… comme si je t'appartenais, comme si j'étais une chose qui te revenait de droit. Je suis une personne Harry, pas un éclair de feu. Je vais sûrement m'en mordre les doigts mais… on devrait peut-être rester amis pour le moment, apprendre à se connaître. Je ne te connais pas tant que ça et le peu que tu savais sur moi a changé. Je ne suis plus cette petite orpheline qui ne savait rien de ses origines. Mon père est Severus Snape, un homme que tu détestes et ça me peine de le dire mais… Je ne pense pas que tu réalises bien ce que ça implique.

Harry la regarda comme s'il la voyait pour la première fois.

- Tu sais quoi ? Je pense que tu as raison… La fille que j'ai vue hier n'est pas la Helena que je pensais connaître… dit-il sur un ton plus sec qu'il ne l'aurait voulu. Ton comportement avec Malefoy est quelque chose que je ne comprends vraiment pas mais…

- Harry ne recommence…

- Laisse-moi terminer s'il te plaît, s'énerva-t-il. Mais, c'est ton choix, comme tu me l'as si bien dit, ne comptes juste pas sur moi pour le comprendre, mais du moins je le respecterai. Je parle de ton choix et pas de Malefoy. Je pense toujours que tu te trompes à son sujet et on verra bien qui avait raison. Donc, dit-il d'un ton plus fort en voyant qu'Helena voulait répliquer, on reste amis, encore une fois c'est ta décision, donc ne te vexe pas si je ne t'attends pas trois cents ans comme un abruti. J'ai autre chose à faire que de me faire repousser tous les deux jours. Tu m'as dit que tu n'étais pas un objet, et bien moi, je ne suis pas un jouet que tu peux appeler quand tu as besoin et rejeter quand tu te lasses.

- Je ne te considère pas comme tel… Je suis désolée que tu aies cette opinion de moi.

- On est deux. Donc à partir de maintenant, je te promets qu'il n'y aura plus d'ambiguïtés…

Un grand chien noir accompagné d'un homme à faire froid dans le dos les attendait sur la voie 9 ¾. Helena eut un haut le cœur en le voyant, il avait une jambe en bois et on aurait dit que son visage avait été déformé. Toute sa peau était couverte de cicatrices et ses yeux étaient effrayants. L'un était normal, petit et sombre, l'autre était grand de couleur bleue électrique.

Lorsqu'ils arrivèrent devant lui, il salua tout le monde à tour de rôle. Quand arriva le tour d'Helena, Hermione fit les présentations.

- Alastor Maugrey, voici Helena Jones.

Il la détailla du regard ce qui lui foutu la chair de poule.

- Enchanté. Allez, on se dépêche.

Le chien s'approcha d'Helena pour la renifler puis s'approcha de Harry et commença à courir et à sauter dans tous les sens comme s'il était très heureux de le voir. C'était la première fois qu'elle le voyait aussi détendu et joyeux.

- C'est son chien ? demanda Helena à Ron.

- Non, c'est son parrain, sourit-il.

Elle le regarda comme s'il était devenu fou puis Hermione reprit.

- Tu verras quand on arrivera.

Ils marchèrent près de trente minutes dans un froid à glacer le sang et arrivèrent devant un vieil immeuble.

- Bon, vous êtes sûr qu'on peut lui faire confiance ? demanda subitement Maugrey.

- Oui, répondirent-ils.

Il sortit alors un papier de sa poche afin de le montrer à Helena. Elle lut sur le papier « 12, square Grimmaurd ». Lorsqu'elle releva la tête et repensa à cette étrange adresse, une vieille porte en très mauvais état apparu tout à coup ainsi que des fenêtres sales qui avaient l'air de ne pas avoir été lavées depuis des siècles. C'est comme si une nouvelle demeure avait surgi soudainement du néant pour apparaître devant ses yeux.

- Allons-y, les pressa Maugrey.

Elle le vit ouvrir la porte et remarqua la belle poignée en forme de serpent qu'elle comportait. Par contre, elle trouva bizarre l'absence de serrure. Quand elle entra à la suite des autres, Hermione lui chuchota de ne pas faire de bruit, d'être silencieuse et qu'elle lui expliquerait ensuite. La résidence fit lui fit froid dans le dos, elle était sombre, des portraits noircis étaient accrochés aux murs et un grand tableau était recouvert de longs rideaux. Ils avancèrent tous sur la pointe des pieds et Helena se demandait si quelqu'un de gravement malade habitait les lieux. Lorsqu'ils atteignirent la cuisine, Maugrey ferma la porte et le chien disparut, laissant place à un homme au teint cireux et aux yeux gris. Il avait des cheveux bruns, courts. Elle l'avait déjà vu sur la photo qu'elle avait de l'Ordre du Phénix, mais quand elle le vit en vrai, elle reconnut immédiatement l'homme qui était apparu aux informations moldues il y a deux ans. Elle le regarda avec stupéfaction.

- Helena, voici Sirius Black, mon parrain, dit Harry. Sirius, voici Helena… Jones, une amie.

- Bonjour Helena, répondit chaleureusement Sirius en lui tendant la main.

Elle mit quelques secondes à réagir et la lui serra.

- Enchanté Mr Black.

- Allez poser vos affaires dans les chambres où vous êtes restés cet été, Helena dormira avec Hermione, dit-il. Et surtout, attention dans les escaliers, essayez de ne pas faire de bruit.

Ils partirent donc silencieusement vers les chambres et une fois arrivées dans la leur, Helena regarda Hermione.

- Cet homme, le parrain de Harry, il était aux informations il y a deux ans non ? Je croyais que c'était un criminel.

Hermione entreprit alors de lui raconter l'histoire de Sirius, de leur aventure pendant leur troisième année, de la trahison de Peter Pettigrow.

- Oh… s'attrista Helena. Je comprends mieux… Il était donc innocent… Et maintenant il est obligé de se cacher… Ca me fait vraiment de la peine pour lui… Mais au fait, il y a quelqu'un de mourant dans la maison ?

- Non, pourquoi ?

- Parce qu'il ne faut pas faire de bruit dans le hall.

- Ah, c'est à cause du portrait avec les rideaux, il se réveille et fait un sacré vacarme. C'est la mère de Sirius, expliqua Hermione.

- La mère de Sirius ? répondit-elle avec des yeux ronds. Et donc ici c'est la maison de Sirius ?

- Oui, c'est aussi le quartier général de l'Ordre. Normalement tu devrais voir certains membres passer pendant qu'on sera ici.

- Mon père vient souvent ?

- Heu… Non, pas souvent, lui et Sirius… comment dire… c'est un peu comme Harry et Malefoy.

- Pourquoi ?

- Je ne sais pas, peut-être des rivalités à l'école…

- Tu vas bien Hermione ? Tu as l'air un peu stressée ces jours-ci.

- Pas grand-chose, répondit-elle sur un ton bizarre. C'est juste que… dans quelques jours, nous allons chez Ron.

- Et alors ? Tu connais sa famille non ?

- Oui mais… Avec Ron, on a décidé de leur annoncer pour… pour notre relation. Et je t'avoue que ça me fout la trouille.

- Ah je vois… Ne t'inquiètes pas, d'après ce que j'ai compris, ils t'adorent, sourit-elle chaleureusement.

- On verra bien. Descendons maintenant, ils nous attendent sûrement pour manger.

Lorsqu'ils arrivèrent dans la salle à manger, le repas était prêt et les convives à table. Ils racontèrent à Sirius et Maugrey comment c'était passé le début de leur cinquième année, leur rencontre avec Helena. Elle ne savait pas si elle devait leur raconter qui était son père et ce qui s'était passé n'ayant pas eu l'occasion de lui demander. Ils avaient presque fini de manger lorsqu'ils entendirent la porte d'entrée s'ouvrir.

- Je vais voir qui c'est, dit Maugrey.

Il sortit rapidement et rentra dans la pièce accompagné de Severus. Sirius renversa le verre qu'il avait dans les mains et se mit sur ses pieds comme s'il avait été électrocuté. Helena observa les deux hommes et put lire la haine dans leur regard.

- Qu'est-ce que tu fous ici Servilius ? s'exclama-t-il.

Mais il ne fit même pas attention à lui et se tourna vers sa fille.

- Pourquoi tu ne m'as pas dit où tu passais tes vacances ? dit-il en colère.

C'était la première fois qu'elle le voyait agir avec elle comme cela. Elle le regarda sans le comprendre.

- Tu aurais au moins pu me prévenir ! tempêta-t-il. Je t'ai cherché partout ! Je ne savais pas où tu étais et c'est Dumbledore qui a dû m'expliquer que tu étais venu chez… chez lui ! finit-il sur un ton de dégoût. Tu leur as dit ?

Maugrey et Sirius les regardaient tous les deux sans comprendre.

- Snape, pourquoi donc tu cries comme cela sur cette jeune fille ? Tu la terrorises ! fulmina Alastor.

- Parce que c'est ma fille !