Pour aller plus loin: Are you gonna be my girl - Jet / Sand By Me - Ben E. King

Enjoy !


Le match de Quidditch ouvrant la saison approchait et la tension était montée d'un cran entre les maisons. Flint avait annoncé le retrait de son équipe pour le premier match car son attrapeur, Draco Malfoy, était toujours blessé. Depuis, les cours entre Serpentard et Gryffondor était si tendu que même le professeur Rogue mesurait ses mots. Dubois quant à lui menaçait d'exploser comme un ballon de baudruche à la moindre occasion.

- J'ai une mauvaise nouvelle, lança Elisabeth quand Diana s'installa à sa table.

Elle l'avait convaicue de passer leur temps libre à la bibliothèque pour réviser leurs examens. Diana n'était pas ravie de voir Mrs Pince plus que son emploi du temps ne l'obligeait déjà mais elle se rendait à l'évidence: elle devait travailler si elle voulait quitter Poudlard.

- Je t'écoute, dit la jeune femme en sortant son encrier et du parchemin.

- Lupin est encore malade et les première année ont raconté à Vertoine que Rogue le remplaçait.

- Comment ça ?

Diana avait parlé plus fort qu'elle ne l'aurait voulu et Mrs. Pince leva la tête de son parchemin, l'oeil sévère. Il était vrai que le professeur Lupin n'était pas dans son assiette depuis plusieurs jours, mais il avait tenu ses cours jusque-là.

- Il doit vraiment être à l'article de la mort pour laisser Rogue prendre sa place, s'enquit Elisabeth.

La jeune femme ne répondit pas et plongea la tête dans ses devoirs, pensive. L'heure passa rapidement et elles descendirent dans leur salle commune un peu avant l'heure du repas. Marcus Flint et sa bande occupaient les canapés et Diana décida de monter dans sa chambre, tandis qu'Elisabeth partait les rejoindre.

Quand elle ouvrit les yeux, la nuit était tombée et ses camarades dormaient paisiblement, blottit au fond de leur lit. Une goutte de sueur dégoulinait le long de sa colonne vertebrale, elle avait fait un cauchemar. Plongée dans les ténèbres, un détraqueur la suivait alors qu'elle courait, courait, sans arriver à le distancer. Quand il l'attrapa enfin, il la tira vers lui et la jeta au fond d'un cachot d'Azkaban ou Sirius Black la fixait de son regard fou.

A son deuxième réveil, les rideaux de son lit à baldaquin laissaient filtrer la lumière du jour et Elisabeth était déjà sous la douche. Diana se prépara rapidement et elles prirent la direction de la Grande-Salle. Assis à la table de Gryffondor, l'équipe des lions était démoralisée et Dubois était si blanc qu'il semblait sur le point de s'évanouir. Diana lança un signe discret vers les jumeaux Weasley qui lui répondirent par un sourire crispé.

- Regarde la tête de ces idiots, pouffa Marcus en fixant son regard moqueur sur Olivier.

Malfoy explosa d'un rire cinglant qui fit relever la tête de Potter. Ces deux-là se détestaient autant que Flint détestait Dubois. Après leur petit déjeuner, les serpentard prirent la route du stade de Quidditch. Les conditions météo promettaient un match éreintant pour les deux équipes et Diana serra sa cape contre elle. Les tribunes se remplirent vite et rapidement les joueurs firent leur entrée sur le terrain.

La foule de serpentard huait déjà l'équipe des Gryffondor mais Diana n'en fit rien. Le match commença sous la pluie et les joueurs luttaient contre le vent. Elle regarde les jumeaux Weasley s'envoler sur leur balai jusqu'à disparaître, batte en mains.

- J'ai un truc à faire, je reviens ! Dit-elle à Elisabeth.

Celle-ci secoua la tête en signe d'approbation et Diana disparut dans les gradins. Les couloirs du stade étaient vide et elle s'engouffra dans les vestiaires. Les spectateurs avaient interdiction d'y rentrer mais la jeune femme avait une mission capitale. Elle sortit de sa poche une boite de chocolat et la plaça sous le pull de Dubois qui trainait sur le banc, à côté de son sac. Il s'agissait de la découverte facétieuse que les jumeaux lui avait dégoté chez Zonko quelques jours plus tôt et il était sa nouvelle victime.

- Déja ? S'étonna Elisabeth en voyant son amie arriver.

- C'était rapide.

Diana lui demanda où en était le jeu et apprécia le match avec le reste des gradins. Après quelques heures qui donnèrent du fil à retordre aux joueurs, une sensation détestable la prit aux tripes. Au vue de l'agitation dans les gradins, elle n'était pas la seule à l'avoir ressenti. Des détraqueurs flottaient dans leurs robes noires, leur silhoutte se découpant à travers les nuages et ils fondirent d'un seul corps sur la foule. Diana hurla, paniquée, et ne vit pas Potter chuter de son balais pour s'écraser quinze mètres plus bas.

Dumbledore chassa les créatures de son patronus et les professeurs commencèrent à encadrer les élèves qui s'affolaient. Le mouvement de foule entrainait Diana vers la sortie et elle dût lutter à contre-courant pour retourner dans les gradins. Marcus Flint avait déjà déguerpi avec son équipe et Elisabeth tournait sur elle-même à la recherche de ses jumelles qui lui avait échappé.

- On devrait rentrer ! Hurla Elisabeth en retrouvant son bien.

- Je te rejoins !

Pendant la chute de Potter, Cédric Digorry avait attrapé le vif d'or qui signait donc la défaite des Gryffondor. Diana eut un pincement au coeur, Dubois tenait tellement à gagner la coupe avant de quitter l'école, il n'allait jamais s'en remettre. Elle se cacha derrière les casiers menant aux vestiaires et attendit en silence. Les joueurs sortaient un par un et elle guetta l'arrivée d'Olivier. Après cinq longues minutes, le silence trahissait le départ des derniers joueurs, mais le capitaine brillait par son absence.

Elle sortit de sa cachette et avança prudemment jusqu'à l'entrée des vestiaires. La pièce était vide mais de l'autre côté du mur la douche fonctionnait, il était encore là. Diana avança prudemment jusqu'au sac d'Olivier qui avait été rejoint par sa tenue du Quidditch, pleine d'eau et de boue. Sur son pull, la boîte de chocolat trainait en évidence, signe qu'il l'avait déjà trouvé. Elle l'attrapa et amorça une marche arrière jusqu'à la sortie.

- Qu'est-ce que tu fous là ? Tonna la voix de Dubois.

Diana se tourna vers le Gryffondor qui lui faisait face, seulement vêtu d'une serviette qui lui tombait sur les reins.

- Mais putain Fox, tu vas jamais me lâcher !

Il semblait furieux de la voir s'échapper avec sa boite de chocolat et fonça sur elle pour lui arracher des mains. Diana tenait fermement l'objet et le tira à son tour, empêchant Dubois de lui reprendre. Ils se chamaillèrent quelques secondes avant qu'il parvienne à lui subtiliser avec si peu d'effort qu'elle prit un air offusqué.

- Espèce de serpent, siffla-t-il entre ses dents.

- Donne-moi cette boite Olivier !

Il la serra contre lui et fixa la jeune femme d'un regard méchant.

- C'est la pire journée de ma vie et tu arrives encore à fourrer tes sales pattes dans mes affaires !

Diana grimaça, vexée de se faire traiter de la sorte.

- Crois-moi si tu manges un de ces chocolats, ce sera pire.

- Comment ça ? L'interrogea Olivier, soudainement perplexe.

- C'est moi qui ait posé cette boite sous ton pull.

Toute trace de colère quitta le visage du Gryffondor pour laisser place à l'incompréhension. Son regard passait de la boite de chocolat à Diana et elle prit la parole.

- Elle vient de chez Zonko…

Cette fois-ci elle baissa la tête, prise à son propre piège. Il souffla bruyemment et secoua la tête, mécontent.

- Pourquoi venir la reprendre ? Demanda le garçon d'un ton amer.

Diana trépigna en accompagnant ses explications de grands moulinets, mal à l'aise.

- Je pensais que vous alliez gagner le match et que ce serait drôle de te faire redescendre de ton nuage de gloire… et puis Diggory à attrapé le vif d'or…

La mine de Dubois se renfrogna.

- Je savais que tu comptais beaucoup sur ce match et je me suis dit que c'était pas le bon moment pour ce genre de blague…

Quand Diana releva la tête, Olivier la fixait sans rien dire. Les gouttes d'eau dévalaient son torse pour se perdre sous sa serviette et la jeune femme tourna la tête. Impassible, il tendit la boîte dans sa direction et elle combla la distance les séparant.

- Ne refait plus jamais ça, Fox.

Il avait planté ses prunelles dans les siennes, intransigeant.

- Bien, souffla-t-elle en baissant les paupières, incapable de soutenir le regard du lion plus longtemps.

Il se pencha vers elle et déposa un baiser mouillé sur ses lèvres. Quelque chose remua si fort dans le ventre de Diana qu'elle pensa un moment qu'un détraqueur s'était faufilé dans la pièce. Olivier intensifia son baiser et elle y répondit maladroitement. Quand ils se séparèrent, Diana tenait à peine sur ses jambes tellement elles tremblaient.

Un mois s'était écoulé depuis l'entrée des détraqueurs dans l'école et Noël approchait à grand pas. Le professeur Lupin avait repris sa place d'enseignant et Severus Rogue était à nouveau terré dans son cachot. La victoire écrasante des Serdaigle contre les Poufsouffle avait redonné de l'espoir à l'équipe des Gryffondor qui se sentait en pleine forme. Quant à Olivier Dubois, Diana ne lui avait pas adressé la parole depuis leur dernier échange…

- Bouge de là Fox ! Hurla Marcus Flint alors qu'il grimpait les escaliers en colimaçon à vive allure pour rejoindre son cours d'histoire de la magie.

La jeune femme s'écrasa contre le mur, le laissant passer, mais il ne se gêna pas pour lui jeter un coup de coude entre les côtes. Le serpentard était d'humeur massacrante et n'hésitait pas à harceler ses camarades de classe. Diana était la première à en faire les frais car il avait décrété qu'elle passait beaucoup trop de temps avec les frères Weasley.

- Tu devrais pas te laisser faire, souffla Elisabeth alors que le garçon s'éloignait en ricanant.

- C'est un idiot, si je continue de l'ignorer il arrêtera de lui même.

Le reste de la journée s'écoula paisiblement et Diana se joignit à Elisabeth qui se rendait à la bibliothèque. Le froid glacial était plus fort que la jeune femme qui avait perdu toute volonté de fumer sa cigarette après les cours, aux grands damn des jumeaux qui voyaient leur affaire couler.

- Vous l'utilisez ?

Diana releva la tête de son parchemin. Olivier se tenait face à elles, le doigt pointé vers le manuel de soins aux créatures magiques qui trainait au milieu de la table. Il semblait gêné et ignorait royalement Diana pour se concentrer sur son amie, ce qu'elle apprécia car le rouge colorait son visage jusqu'à la racine de ses cheveux. Elisabeth donna le bouquin à Dubois qui filait et se tourna vers son amie.

- Ca va pas ? S'étonna la jeune femme.

C'est à ce moment là que Marcus choisit de faire son apparition et s'assit à côté d'elle.

- Salut Elisa, lança-t-il, tu n'aurais pas fini ton devoir de potion par hasard ?

- Dans tes rêves Flint, répondit la jeune femme.

Il tourna son visage pointu vers Diana et lui lança un regard féroce.

- Donne-moi le tiens, ordonna le jeune homme.

Diana refusa de céder à ses désirs et il quitta la bibliothèque en rageant contre la jeune femme, Mrs. Pince à ses trousses. Au loin, Olivier Dubois observait la scène par dessus son livre et quand il croisa le regard de la jeune femme, elle crut voir briller dans ses yeux une étincelle de colère.

- Tu as raison Elisa, il va falloir que je fasse quelque chose avec Flint.

Une semaine plus tard, Diana était en cours de défense contre les forces du mal et jetait des coups d'oeil distrait autour d'elle. Le temps derrière les fenêtres était si couvert qu'on ne distinguait plus les toits pointus du château. La prochaine sortie à Pré-au-Lard approchait et les jeunes sorcières avaient prévue de se rendre chez Madame Pieddodu pour célebrer la fin du trimestre.

- Les inferis ne peuvent être détruit que par le feu mais ils se tiendront toujours le plus loin possible des flammes…

Le cours de Lupin était passionnant et la jeune femme regrettait de ne pas réussir à se concentrer. Elle tentait tout de même de griffoner quelques notes sur son parchemin pour ne pas avoir trop de lacunes lors du prochain examen.

- When the night has come, and the land is dark…

Lupin ignora le murmure qui venait du troisième rang et continua son explication.

- And the moon is the only light we'll see…

Cette fois-ci le professeur s'arrêta et toute la classe se retourna vers le chanteur. Marcus semblait se débattre avec lui-même tout en chantant les paroles de Stand by Me. Lupin pencha la tête sur le côté, mains dans les poches, essayant de comprendre qu'elle mouche avait piqué son élève.

- So darlin', darlin', stand by me

Flint s'était maintenant levé et chantait la sénénade au professeur en le pointant du doigt de son bras droit, alors que le gauche essayait de le rabattre contre son corps. Les éclats de rire fusèrent et Diana ne put se retenir plus longtemps, le serpentard avait une voix détestable qui rendait la scène encore plus comique.

Pour embarrasser encore plus le capitaine des serpentard qui tentait de plaquer ses mains contre sa bouche, en vain, les garçons de gryffondor commencèrent à valser sur la mélodie. Diana observa Lupin du coin de l'oeil, qui ne pouvait retenir un petit sourire amusé. Apparemment, il avait jugé que Flint n'était pas si mauvais chanteur et le laissa faire, assis sur un coin de son bureau. Bientôt toute la classe se mit à danser autour du malheureux qui mimait le frottement de l'archer sur son violon invisible, reproduisant la mélodie d'une voix affreusement grinçante.

- Vous m'accorderez cette danse ?

Olivier Dubois s'était approché et tendait une main vers Diana, qu'elle accepta. Elle se retrouva dans les bras du lion, ses mains puissantes dans le bas de son dos et les siennes accrochées à ses épaules solides.

- Tu n'es vraiment pas tendre avec moi, souffla le capitaine qui avait compris qu'il s'agissait de l'effet des chocolats ensorcelés qui lui était autrefois destiné.

- Je suis triste d'avoir gâchée un si beau coup pour un si piètre chanteur mais il le méritait, répondit Diana en jetant un coup d'oeil à Flint qui massacrait la chanson, rouge de honte.

- Pas moi, chuchota Olivier.

Diana leva un sourcil vers le garçon qui la fixait.

- Je peux te serrer contre moi.

Les couples continuaient à danser en riant et Lupin observait de loin Diana et Olivier qui souriaient bêtement, blottis l'un contre l'autre.