Chapitre 30 :

Les larmes de la Vie

William-Léandre ignorait combien de temps avait passé depuis qu'il avait été capturé. Tout ce qu'il savait était que jamais il n'avait connu telle souffrance de toute son existence. Une souffrance qui atteignait son âme et sa magie, le glaçant de peur et d'effroi. Malgré tout, il s'accrochait en bon entêté optimiste qu'il était même s'il ignorait totalement comment sortir de là. Il n'avait plus de magie, plus de force, plus de concentration et ne pouvait même pas remuer un doigt. Sa protectrice ne pouvait rien faire pour lui et ses amis n'avaient aucune chance face aux Trésors de la Vie et leur magie. Sous lui, il sentait une puissante magie de la Vie, une magie pervertie, déviante, qui neutralisait son être, l'empoisonnait, de scellait d'une certaine manière. Il ne pouvait rien faire malgré tout son pouvoir. Il était tombé au seul endroit où il était impuissant. Pourtant, il se refusait à perdre espoir comme toujours malgré la souffrance abominable qui continuait à s'abattre sur lui.

Puis, soudainement, il avait senti une énergie titanesque ce manifester autour de lui, une certaine chaleur pleine de soutient et de réconfort l'atteignant péniblement. Il avait compris sur le champs, un peu surpris, avant qu'une voix ne s'élève dans ses pensées :

- Je suis désolé. Je suis désolé Elfiamine, pleura-t-elle. Tout est de ma faute.

La Vie. La Vie était là. Normalement, les autres entités ne pouvaient lui apparaître sans l'autorisation de sa Mère sauf sur leurs propres mondes s'il venait lui même. Il savait qu'elle ne pouvait rien pour lui. Elle ne pouvait pas agir directement dans l'existence ainsi. Même pour ses Trésors. Ce n'était pas si simple. Des entités comme elles et la Mort n'avaient que très peu de marge de manœuvre d'intervention directe l'existence des choses. Cela concernait toujours leurs Reflets et dans des conditions très particulières uniquement. Elles pouvaient influencer un peu les choses comme lorsque sa Protectrice l'avait mis sur le chemin de la Porte discrètement, sur celui d'Alewe en lui insufflant l'envie d'y aller... Mais elle ne pouvait le faire très ouvertement et encore moins le forcer. Il avait son libre arbitre, son propre chemin à faire, à trouver et ces entités respectaient cela. C'était aussi pour ça que les Déviants existaient et qu'elles n'y pouvaient rien. De toute évidence, la Vie était affligée par ce qu'il se passait. Il le sentait dans le peu d'énergie d'elle qui lui parvenait. Il ne put lui répondre, n'ayant même plus la force de formuler une pensée, restant inerte. Cela ne l'empêcha pas de continuer à lui parler :

- Je suis désolé. J'ai échoué à éduquer mon Reflet correctement et tu en subies les conséquences.

Alors tout cela était la faute d'un Reflet ? Du Reflet de la Vie ? C'était encore pire que ce qu'il avait imaginé. Mais comment cela était-il arrivé ?

- Je vais t'expliquer, répondit-elle en percevant certainement ce qu'il ressentait. Tu es sur Astalaya, le monde de l'un de mes peuples Trésors comme tu l'as deviné. Il existe depuis longtemps et à l'origine, ils me faisaient honneur. Mon Reflet aussi me faisait honneur. Elle était douce et bienveillante. Comme toi, elle avait un peuple sur sa planète et comme toi, elle l'aimait. Mais une catastrophe les a tous emporté. Ta Mère, ma sœur, les a accueilli à elle, dit-elle en lui faisant comprendre qu'ils étaient tous morts. Mon Reflet n'a pas supporté et a dévié. J'ai échoué à lui faire comprendre ce qu'était la réelle relation entre la Vie et la Mort et elle n'a pas accepté que ta Mère fasse son devoir. Elle s'est détournée de moi et s'est dressé contre ma sœur. Lorsqu'elle est venue ici, elle a entraîné mes Trésors dans sa déviance. Je n'ai rien pu faire.

William-Léandre savait qu'elle disait vrai. La Vie, comme la Mort ne pouvaient pas les forcer à quoi que ce soit et lorsqu'ils déviaient, leur lien avec elles s'amenuisaient, rendant la communication entre la Mère et ses protégés encore plus difficile. Si un Reflet déviait et faisait n'importe quoi, il ne pouvait être arrêté par sa protectrice ou son protecteur. Seul un autre Reflet pouvait l'arrêter.

- Elle a vue ton arrivée. Elle a concentré toute sa magie pour combattre la Mort et les siens et cela à déclenché la vision de ton passage ici lorsqu'elle est elle même venue. C'était il y des millénaires mais elle a donné à mes Trésors pour mission de t'arrêter, pervertissant leur vision de toi, de ma sœur et de tes frères et sœurs. Je suis tellement désolé. Elle leur a menti, elle les a perverti et ils ont suivis, menant à ton calvaire.

Il comprenait maintenant même si cela ne l'avançait guère. Il espérait juste de la Reflet de la Vie n'était pas sur ce monde ou son enfer risquait d'empirer encore et elle, elle pouvait le détruire.

- Elle n'est pas là, rassura la Vie. Elle est très loin, dans une autre galaxie. Cela fait des millénaires qu'elle n'a pas approché d'ici. Elle ne sait pas que tu existes et elle n'a jamais trouvé tes frères et sœurs nul part. Il n'y a que des Trésors ici.

C'était déjà ça de prit mais là encore, ça ne l'aidait pas.

- Je suis désolé, je ne peux pas te soulager et je ne peux pas te sauver. Mais tes amis sont en chemin pour te secourir et si je ne peux agir ouvertement, je peux donner un petit coup de main pour réparer les fautes de mon Reflet.

Parce que c'était bien à elle de porter les crimes de son Reflet et ce qu'il se passait en était un. Elle ne pouvait pas intervenir de manière franche et visible pour un autre que lui mais elle avait une toute petite marge de manœuvre.

- Je ne peux pas faire grand-chose mais il n'y aura pas besoin de grand-chose. Tes amis sont forts et ils t'aiment, s'attendrit-elle. Ton œuvre est tellement belle Elfiamine et ma sœur à de quoi être très fier de toi. Tu es son digne Reflet. Lorsqu'ils arriveront, je ferai en sorte que leur technologie soit protégée de la magie de mes Trésors. Mes protégés penseront que c'est toi ou ma sœur qui faîtes cela. Jamais ils ne pourraient admettre d'envisager la possibilité que cela vienne de moi. Quand à tes amis, ils ne se rendront compte de rien. J'annulerai l'effet de la magie sur leur technologie et les aiderai à te localiser discrètement. Ce sera à eux de faire le reste mais je suis sûr que tout ira bien. Sans l'effet de la magie pour rendre la technologie inopérante, ils sont à la hauteur pour te secourir. Mes Trésors ont dévié. Ils n'ont donc aucun pouvoir hors de ce monde, ils ne pourront te poursuivre. Il te suffira de rester loin d'ici.

En effet, en cas de déviance, les Trésor perdaient le soutient de l'entité mère en dehors de leur monde. Ils resteraient donc coincés sur leur monde, sans aucun pouvoir ailleurs et c'était une excellente nouvelle. L'interférence de la Vie serait minime, indétectable pour les autres, acceptable dans ce cas et avec ça, ses amis étaient largement en capacité de l'aider. Le seul véritable problème était la magie pouvant faire disjoncter la technologie si l'utilisateur le voulait. La Vie allait régler ça et ça équilibrait les forces. Son intervention était dans l'acceptable dans le cas de la réparation des fautes d'un Reflet. Heureusement qu'elle avait décidé d'agir, de ne pas l'abandonner et que ses amis avaient ce qu'il fallait pour venir le chercher. Il devait juste patienter.

- Ils seront bientôt là, assura la Vie. Je reste auprès de toi Elfiamine. Je ne te laisserai pas seul dans ce calvaire. Je voudrai prendre ta souffrance sur moi, pleura-t-elle.

C'était impossible. Elle ne pouvait pas. C'était une faute de son Reflet mais il s'était mis dans cette situation lui même. Comme elle, il devait affronter les conséquences. C'était ainsi que fonctionnait l'univers. Un Univers intransigeant avec des êtres comme eux. Comme promis, elle resta à ses côtés, tentant de lui communiquer son soutient et son réconfort pour l'aider, lui parlant doucement, lui assurant que ce ne serait plus long. Ce l'apaisa un peu. Il savait qu'elle devait souffrir terriblement de cette situation. Il n'y avait pas pire pour ce genre d'entité que de voir ses protégés dévier et aller contre elle, bafouer son enseignement et pire, s'attaquer à l'un des siens ou de ses enfants. Les entités suprêmes existaient dans un équilibre et une harmonie parfaite qui permettaient à toute chose d'exister. Ce genre de situation rompait l'harmonie et c'était tout ce qu'elles ne pouvaient permettre et accepter. Lui même était un amoureux de l'équilibre et de l'harmonie. Il ne sut combien de temps cela dura. Il aurait dit des siècles si on lui avait posé la question, son calvaire atroce n'ayant pas cessé une seconde au point qu'il avait fini par ne plus entendre la Vie ni ressentir sa présence, la souffrance le noyant.

Le trajet jusqu'au monde où était retenu William avait paru durer une éternité pour Thor, les Plixia, les Kirionniens, les six équipe SG et l'équipe médicale ayant embarqué sur le Léandre. Le plan était simple : localiser William, le téléporter à bord ou aller le chercher si ce n'était pas possible, remonter à bord et partir. Vu ce qu'il s'était déjà produit, ils avaient décidé de ne pas tenter de négocier, usant de l'effet de surprise pour récupérer leur ami au plus vite et avec le moins de risques possible. Ensuite, on mettrait ce monde sur liste rouge. Le Asgard les avait tous équipé d'émetteurs et de communicateur. Carvin avait demandé à Thor s'il pouvait retirer leur Porte à ce peuple, soucieux de protéger William d'eux à l'avenir, mais celui-ci avait refusé, un peu à contre cœur, expliquant que la loi Asgard interdisait de prendre cette décision pour un autre peuple quel qu'il soit. SG-2 avait compris, s'y attendant même s'ils auraient voulu s'assurer que ces gens ne poursuivraient pas leur ami. Et puis finalement, ils étaient arrivés en orbite de la planète en question, Thor se mettant aussitôt au travail.

- J'ai localisé William-Léandre, annonça-t-il rapidement.

- Vous pouvez le téléporter à bord ? demanda Jack.

- Non, l'endroit où il se trouve est entouré d'une formation minérale altérant le téléporteur. Mais je peux vous téléporter à quelques pas de l'endroit où il se trouve.

- Alors on y va, approuva le Colonel. Docteur Fraisier, vous restez à bord avec votre équipe.

- Dés que vous serez prêt à revenir, prévenez moi, commanda le Asgard, je vous téléporterai sur le champs mais vous devez être hors de l'endroit où William-Léandre se trouve. Il sera à quelques dizaines de mètres derrière vous. Il y a visiblement une entrée pour la salle où il est retenu à cet endroit d'après mes relevés. Il y a quelques signes de vies autour, trois, mais faîte vite et soyez prudents, on ne sait pas ce dont ce peuple est capable.

- C'est compris, fit Charles, envoyez nous.

Thor approuva, téléportant les Kirionniens et les Terriens armes en mains au sol, les Plixia déjà dans leurs chasseurs, prêt à décoller et à intervenir au besoin. Ce fut dans un endroit très sombre qu'ils réapparurent mais ils n'eurent pas le temps de regarder que trois aliens qui étaient sûrement là comme garde leur sautèrent dessus, déclenchant un combat qui ne dura que quelques secondes, leurs ennemis abattus en un instant. Aussitôt, ce qui avait tout d'une alarme raisonna, les faisant bouger. Ils étaient dans ce qui semblait être un tunnel creusé dans une pierre sombre, parsemée de cristaux mauves. Ils prirent la direction indiquée par Thor, entrant dans un tunnel totalement fait de cristal. Une partie des Kirionniens et des Terriens restèrent tenir cette position, sachant qu'ils avaient besoin d'y revenir pour être évacué et que William n'était pas loin.

Ils le trouvèrent d'ailleurs très rapidement, alors que les bruits de combats commençaient derrière eux au milieu de cris furieux. Mais ils ne l'entendirent pas, horrifiés par ce qu'ils découvrirent. William était là, au centre d'une grande salle ronde en dôme faîte de ce cristal mauve, la lumière irradiant du minéral. Il était pendu par ses mains transpercées de harpons de métal noir, ses bras écartés par les chaînes qui y étaient attachées et s'ancraient dans les murs. Ses pieds nus frôlaient à peine le sol et on lui avait tout retiré si ce n'était son pantalon. Les deux harpons éventrant ses épaules étaient toujours là, son dos lacéré. Son visage était entièrement couvert d'une sorte de masque, ne laissant pas une ouverture. Des dizaines de très fines piques de cristal sortaient des murs jusqu'à aller le toucher, perçant sa peau, faisant couler le sang de partout. Elles brillaient, les vagues de lumières allant vers William dont la peau était aussi blanche que ses cheveux, ses veines noircies visibles en transparence de loin. Il était inerte, son sang gouttant au sol se répandant dans les motifs complexes qui y étaient gravés. Tous restèrent choqués un instant devant cette vision atroce, la cruauté de la scène indescriptible pour eux, surtout quand on connaissait William et sa bienveillance, son soucis d'éviter la violence autant que possible.

- William ! s'exclama Charly en accourant.

Une partie d'entre eux veilla à leur sécurité mais très vite, il s'avéra que la salle était vide de présence, sans autre ouverture que celle par laquelle ils étaient entrés. Les autres se précipitèrent vers l'albinos, se glissant entre les piques de cristal. Des piques qui eurent raison du semblant de calme restant à Seveolf. Le Kirionnien dégaina son épée, entreprenant de briser ses piques et à l'ahurissement des Terriens, sa lame les trancha net. Il libéra l'espace autour de William, les pointes tranchées glissant hors du corps de leur cible, disparaissant en une poussière scintillante. Ils purent rejoindre William dans un état tel qu'ils mirent un instant à se décider sur le comment le prendre. Casey le débarrassa immédiatement du masque, révélant des yeux entrouverts brouillés soulignés de cernes profondes, laissant entendre sa faible respiration laborieuse et ses gémissements de douleur, montrant son visage tordu de souffrance. Il n'y eut pas la moindre réponse lorsqu'ils l'appelèrent et cela n'avait rien d'étonnant mais il était toujours en vie et c'était le plus important. Les bruits de combat les pressants, les sauveteurs n'hésitant pas à abattre leurs ennemis, déterminés, ils bougèrent. Sans tergiverser, Charly vint se mettre dos à William, près à le porter, demandant aux autres de le libérer alors qu'il attrapait ses jambes pour les maintenir autour de sa taille. Ses deux camarades ainsi que Daniel qui était près d'eux se préparèrent à soutenir l'albinos alors que Seveolf annonçait qu'il allait trancher ses chaînes. La première fut rapidement coupée et on attrapa délicatement le bras de William pour le faire descendre doucement, la même chose reproduite avec le second. Le mouvement tira un faible cri de douleur au jeune homme, leur faisant serrer les dents. Charles se retrouva avec les deux pointes sortant des épaules de William autour de son cou mais il s'en fichait pas mal, son seul soucis étant se sortir son si précieux ami de là. Ses bras furent doucement ramenés autour du cou de son porteur, Carvin et Carl restant pour l'encadrer et s'assurer qu'il ne tomberait pas, Daniel juste derrière prêt à réagir aussi, Seveolf se plantant devant, protecteur. Sans perdre de temps, ils se remirent en marche, sortir de là au plus vite primordial.

Jack qui gardaient l'entrée avec les autres les précéda en les voyant arriver et ce fut à toute vitesse qu'ils retraversèrent les quelques mètres de couloir pour retrouver leur point d'arrivée défendu hargneusement par le reste du groupe, leurs assaillants tirant d'étranges lumières, visiblement furieux devant eux sans les allées. Dés qu'ils furent tous là, Seveolf demanda à Thor de les ramener et ils disparurent dans la lumière du téléporteur, retrouvant le Léandre s'en allant bien vite dans l'hyperespace. Mais cela, personne n'y fit attention, tous se tournant vers William porté par Kawalsky. Il était vraiment dans un état atroce, les harpons impressionnants encore bien là, son sang noirci et plein d'étranges particules mauves luminescentes coulant de partout.

- Bon sang William ! s'exclama Janet en accourant avec ses collègues.

Thor fit apparaître une table étrange, vraisemblablement technologique.

- C'est une plateforme de soin, informa-t-il. Je vais utiliser ma technologie pour le soigner.

- Très bien, approuva la médecin. On va le déposer dessus, doucement, sur son côté, commanda-t-elle.

SG-2 aida les infirmiers à déplacer William, lui tirant de déchirantes plaintes de douleurs faibles qui leur fit tous serrer les poings. Aussi délicatement que possible, on déposa l'albinos sur la table, reculant un peu alors que Thor activait l'appareil qui s'illumina. Seulement, il ne se passa rien du tout.

- Est-ce que ça va être long ? demanda Janet trépignant en analysant l'état de William du regard.

- Cela ne fonctionne pas, répondit Thor en les choquant. Il y a une substance étrangère dans son corps qui bloque les systèmes.

Rageant, comme tous, Janet retourna près de lui alors que les Plixia revenaient, leurs cris nets lorsqu'ils virent William ainsi. Les Kirionniens puis les Plixia sortirent leurs appareils de soins à leurs tour mais là encore, ils ne purent rien faire. Fraisier prit donc les choses en main pour faire cela à l'ancienne et se mettre à le soigner, Thor pouvant au moins lui donner les constantes de son patient et faire des analyses basiques.

- Il ne semble pas y avoir de fractures ou de dégâts internes autres que ceux des harpons, renseigna-t-il. Mais l'analyse cérébrale mets en évidence une souffrance très intense, dit-il en les faisant gronder de colère. Il est extrêmement faible.

Ce fut dans un silence lourd qu'on laissa les médecins faire leur travail, Thor faisant apparaître tout ce dont-ils pouvaient avoir besoin s'ils ne l'avaient pas avec eux, créant un champs stérile autour d'eux. Il usa de ses téléporteurs pour retirer les harpons des mains du blessé dont les cris et les plaintes se multipliaient, sa respiration très difficile virant souvent à la quinte de toux. On lui avait administré de puissants antidouleurs, tenté de l'endormir mais rien ne fonctionnait. Thor disait qu'il était conscient, bien que trop faible pour réaliser ce qu'il se passait autour de lui. Mais bien assez éveillé pour subir la douleur de plein fouet, tous peinant devant ce spectacle. Les soignants eurent visiblement beaucoup de mal à faire cesser les saignements et ils n'y parvinrent pas totalement, le sang continuant de couler doucement, noir et chargé de ces particules que Thor était en train d'analyser. On retira ensuite des harpons de ses épaules un à un, Janet forcée de mener de véritables opérations pour soigner un tant soit peu les dégâts. Lorsqu'ils eurent fait l'indispensable, ils étaient de retour en orbite de la Terre depuis un moment, les Terriens retournés au SGC si ce n'était SG-1 et 2 restant près de leur camarade. Jack s'était chargé d'informer Hammond de ce qu'il se passait, le général choqué d'apprendre dans quelles conditions et dans quel état on avait retrouvé William.

- L'analyse de son sang est terminée, annonça Thor. Ce n'est pas son sang. Il semble avoir été totalement remplacé par cette substance noire. Remplacé ou empoisonné par quelque chose mais ce n'est plus du sang.

- Comment est-ce possible ? demanda Janet effarée.

- Je n'ai jamais vu une telle chose, répondit le Asgard. Cette substance sature son corps mais j'ignore ce que c'est et l'analyse n'a rien donné. Je ne peux donner plus d'informations sur son état avec ma technologie. Je n'obtiens rien, dit-il en les désespérant.

- On va le ramener à la maison et voir ce qu'on peut faire, décréta Fraisier.

- Il guérira n'est-ce pas Doc ? demanda Kawalsky terriblement angoissé.

- Je ne sais pas, répondit-elle. Son corps est très faible, il souffre atrocement, ses blessures n'arrêtent pas de saigner, ses tissus sont trop fragiles pour que nous le soignons vraiment et tout son organisme et entrain de défaillir. Ce poison est certainement responsable en plus de ce qu'ils ont pu lui faire. Tout son corps est atteint gravement et je ne sais pas quoi faire pour remédier à cela, dit-elle honnêtement. Aucun de nous ne sait visiblement.

- Je vais vous ramener au SGC, déclara Thor. Faîte au mieux pour lui, je me charge de contacter les peuples qui pourraient peut-être aider. Ils viendront pour lui.

Ils approuvèrent et les Terriens furent transportés sur Terre, dans une salle de soins intensifs, William apparaissant dans le lit entouré des médecins qui se remirent au travail pour faire tout ce qu'ils pouvaient, Fraisier appelant plus de monde pour aider, faisant sortir les autres. Ils rejoignirent l'observatoire donnant sur la chambre, incapables de s'éloigner et il ne fallut pas longtemps pour voir Hammond débarquer, se figeant à la vue de William ainsi. Il y eut un long moment de silence alors qu'ils observaient les soignants s'affairer et finalement, le général poussa ses hommes à aller se débarrasser de leur équipement. Si SG-1 obtempéra, rien ne pu faire bouger Charles, Carvin et Carl, pas même les ordres du général alors qu'ils refusaient de s'éloigner de leur ami. Hammond ne les força pas, demandant à d'autres soldats de récupérer leur équipement pour aller le ranger, les laissant rester là. Il resta aussi et il ne fallut pas longtemps pour que SG-1 revienne, aussi choqués que les autres par ce qu'ils avaient vu là bas, par ce qu'on avait fait à leur camarade. Hammond leur posa quelques questions sur ce qu'il s'était passé et ils répondirent sans lâcher le blessé du regard.

Très vite, et à la plus grande frustration des médecins, il s'avéra qu'ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Aucun médicament ne fonctionnait. Pas un antidouleur ne le soulageait aussi puissant soit-il et pas un anesthésiant n'avait d'effet pas plus que William ne parvenait à s'endormir ou juste à tomber dans l'inconscience. Il était visiblement condamné à rester relativement conscient, assez pour subir toute la douleur qui lui était infligé. Tout son corps flanchait, le martyrisant, les saignements ne s'arrêtaient pas et tous étaient glacés par ses plaintes de souffrances qui ne cessaient jamais, démontrant son calvaire. Très vite, de nombreux amis de William avaient fait le déplacement pour tenter de l'aider : les Nox, les Aquiliens, les Tollans, les Gilgern, les Tok'ra… mais aucun ne put faire quoi que ce soit pour lui, ne pouvant que constater son état atroce et l'inefficacité de leurs procédures de soins, frustrant et inquiétant tout le monde. SG-2 ne quittait jamais son chevet, admit dans la chambre une fois que les médecins avaient terminé leur travail. Un travail qui perdurait pourtant constamment pour surveiller William changer ses pansements qui se gorgeaient vite de son sang restant noir et empoisonné. Les perfusions ne fonctionnaient pas, les produits n'entrant même pas dans son corps et il en était de même pour n'importe quelle injection. Lorsqu'on avait tenté de le faire boire un peu, il avait été malade immédiatement, un malaise violent le prenant. Au final, ils n'avaient pu que l'installer aussi confortablement que possible, lui mettre un masque à oxygène et changer ses pansements régulièrement. On le gardait allongé sur son côté, son dos en ruine, ne voulant pas lui faire plus mal encore. Il était redressé pour l'aider à respirer mais ils ne pouvaient rien faire de plus.

Ni Janet ni les autres ne comprenaient même comment il pouvait survivre à un tel choc, une telle perte de sang, un tel état alors que son corps tout entier aurait dû lâcher depuis longtemps. Mais il était en vie, conscient, subissait l'enfer et on se demandait si la substance qui l'empoisonnait n'était pas responsable. C'était comme si elle était là pour le maintenir en vie tout en le torturant abominablement, empêcher les soins et cela enrageait tout le monde, tous furieux pour lui. Autant dire que les responsables étaient désormais ennemis déclarés de tout les alliés de l'albinos qui n'avait certainement pas mérité un tel calvaire, personne ne méritait ça. Il fallut deux jours pour épuiser toutes les possibilités de soins et tout les peuples capables de tenter de l'aider, sans aucun résultat, tous désemparés par ce qu'il se passait.

Ce fut au troisième jour que soudain, la voix de William produisit un autre son que des cris de douleur et son équipe auprès de lui l'entendit nettement lorsqu'il prononça faiblement le nom de Thor.

- Will ? appela doucement Charles alors que Carl appelait Janet accourant sur le champs.

Il prononça de nouveau difficilement le nom du Asgard mais il ne répondit à aucun de leurs appels ou sollicitation. On accéda pourtant rapidement à sa demande, le Asgard toujours en orbite cherchant une solution immédiatement contacté. Il apparut rapidement dans la chambre, s'approchant du lit alors que William l'appelait une troisième fois. SG-1 et Hammond avaient rappliqué en apprenant qu'il reprenait peut-être un peu plus conscience.

- Je suis là William-Léandre, répondit-il près de lui. Que puis-je faire pour vous ?

Et l'albinos sembla l'avoir entendu puisqu'il dit autre chose, péniblement :

- A… A… Ale… we, bredouilla-t-il dans un souffle laborieux.

- Vous savez ce que c'est ? demanda Hammond.

- Oui, approuva-t-il. Alewe est une planète d'Ida habitée par le peuple Alwessir.

- Pourquoi dit-il ça ? Ils peuvent l'aider ? demanda Daniel

- Je l'ignore. Les Asgard ont connaissance de leur existence depuis des siècles. Ils sont probablement avancés mais ils ont toujours refusé tout contact avec tout le monde. Nous ne savons rien d'autre que leur nom et celui de leur planète. Ils ne nous ont parlé que pour nous dire qu'ils ne voulaient pas de contact avec nous et qu'ils voulaient pas que l'on ne s'approche pas de leur monde. Il en a été de même pour tout ceux qui sont entrés en contact avec eux. Nous avons respecté leur volonté depuis. Lors de son premier passage dans Ida, William-Léandre a tenté sa chance avec eux. J'ignore totalement pourquoi et il ne l'a jamais expliqué mais pour lui, ils ont accepté le contact sur le champs, dit-il en les surprenant. Il n'a eu que quelques mots à dire pour être autorisé à aller chez eux et il y a passé pas mal de temps. Il y retourne à chaque fois lorsqu'il vient dans Ida. Mais il n'a jamais rien dit à personne sur eux. Il est le seul à les connaître.

- Alors il fait ça avec vous aussi ? fit O'Neill.

- Quoi dont ? questionna Thor.

- Dire qu'un peuple ne veut parler qu'à lui sans jamais rien dire de plus.

- Votre ton de reproche m'indique que vous désapprouvez O'Neill. Les Asgard n'ont jamais été dérangé par ce fait et le comprennent. William-Léandre est exceptionnel et nous l'avons nous même reconnu. Nous avons fait cela aussi alors nous savons ce qui peut pousser un peuple à lui faire confiance et à lui ouvrir ses portes en les gardant fermées pour les autres. Ce n'est pas une manipulation de la part de William-Léandre, c'est un manque de sagesse et d'ouverture d'esprit de notre part à nous. Ne lui reprochez pas votre défaillance. Nous ne lui avons jamais reproché la nôtre, dit-il en les stupéfiant. Nous nous efforçons au contraire d'apprendre de son exemple. J'ignore ce que les Alewessir pourraient faire pour lui ou juste s'ils l'aideraient.

- S'il les demande, il y a forcément une bonne raison, posa Charly. Il sait ce qu'il dit et ce qu'il fait même dans cet état j'en suis sûr. S'il est en contact régulier avec eux, il doit avoir confiance en eux.

- Il n'a jamais rien dit à propos des Alwessir mais il a toujours assuré qu'il était en parfaite sécurité avec eux, qu'il ne risquait rien et il semble beaucoup aimer leur monde, renseigna Thor. Il semble toujours particulièrement heureux lorsqu'il y va et qu'il en revient.

- Pouvez-vous les contacter ? demanda Hammond.

- Je m'en charge sur le champs, assura-t-il. Ils n'ont jamais quitté leur monde aussi, j'ignore s'ils accepteront venir mais s'il le faut et s'ils peuvent l'aider, nous l'emmènerons là bas immédiatement, promit-il en disparaissant.

Et ce fut assez rapidement qu'il revint, expliquant qu'il avait contacté le Haut Conseil pour qu'ils aillent voir les Alwessir et les contactent. Freyr y était allé lui même et son message au sujet de ce qui était arrivé à William et son appel vers eux avait eu une réponse instantanée. Plusieurs Alwessir étaient montés à bord de son vaisseau, exigeant d'être amené auprès de William sans rien dire de plus et compte tenu que l'albinos les avait réclamé en les connaissant, Freyr avait accepté, en route pour venir sur Terre avec eux. Cela prit pourtant du temps puisqu'il fallait d'abord traverser Ida pour rejoindre la Porte Titan, la Voie Lactée puis la Terre mais finalement, ils furent là, les deux premières équipes de la base, Hammond, Fraisier, Thor et plusieurs infirmiers présents dans la pièces, les militaires armés au cas où alors qu'on ignorait à qui on avait à faire. SG-2 entourait William dont l'état était toujours aussi catastrophique et ce fut face à l'albinos que soudainement, un nuage de brume sombre apparut, Freyr annonçant que les cinq Alewessir qui l'accompagnaient arrivaient.

Ils apparurent, sortant de la brume, stupéfiant tout le monde. Ils étaient grands, mesurant autour des deux mètres quarante, humanoïdes. Ils avaient de longs bras et de longues jambes. Ils étaient aussi noirs que charbon de peau et de cheveux. Des cheveux qu'ils avaient très longs, effleurant le sol, pleins de tresses et d'ornements. Ils semblaient tous plus ou moins harmonieux et athlétiques. Ils avaient trois yeux, le troisième prenant place verticalement au milieu de leur front. Ils étaient grands, en amandes et totalement blancs, légèrement lumineux. Ils avaient un nez presque totalement plat tel les serpents, de longues et fines narines remontant sur leurs pommettes. Ils avaient une grande bouche dont les fines lèvres allaient jusqu'au centre de leurs joues. Ils possédaient aussi seulement trois doigts à chaque main dont un pouce, tous longs et fins, dotées de longues griffes effilées. Ils étaient vêtus de vêtement faisant penser à des kimonos japonais en moins strict, faisant penser à ce que William portait lorsqu'il allait sur Sreogane. Noir là encore, ils traînaient au sol, révélant leurs pieds nus à trois orteils. Ils portaient ce qui semblaient être des bijoux à leurs chevilles, leurs poignets, leurs cou…

Aussitôt qu'ils apparurent, ils semblèrent se concentrer totalement sur l'albinos sans jamais voir le reste. Lorsqu'ils esquissèrent un geste pour aller vers lui, les militaires réagirent dans un réflexe, faisant mine de lever leurs armes. Tout se passa alors en une fraction de seconde sans que les Alewessir ne fassent un geste, focalisés sur William-Léandre. Tout ce qui se trouvait dans la pièce à l'exception du lit de William et des vêtements portés par les présents disparut. Armes, matériel, objets, meubles, caméra… tout s'envola et instantanément, tous furent repoussés contre les murs par une force invisible, les ahurissant et faisant tomber le silence. Bloqués contre les murs, ils ne purent que regarder lorsqu'ils s'approchèrent de William, venant l'entourer de près. L'un d'entre eux se pencha sur lui, venant prendre son visage dans ses grandes mains avec une délicatesse évidente, se mettant à parler d'une incroyable voix enchanteresse dans une langue qu'ils ne comprirent pas :

- Seigneur Elfiamine, fit-il dans la langue de leur Mère. Par la Mort mais que s'est-il passé ?

Tout les présents furent touchés lorsque ce qui semblait être des larmes, des larmes grises apparurent dans leurs trois yeux, coulant sur leurs visages. Une seconde plus tard, ils s'auréolaient d'une lumière blanche qui se propagea rapidement à William et à leur grand effarement, son visage douloureux se détendit un peu, comme s'il était soulagé.

- Vous pouvez l'aider ? demanda Casey plein d'espoir.

L'un des Alewessir se redressa pour le regarder :

- Pas ici, répondit-il. Nous pouvons le soulager un peu mais nous ne pouvons pas le soigner sur cette planète. Nous l'emmenons chez nous, imposa-t-il.

- Nous ne savons rien de vous, fit Hammond.

- Nous ne vous demandons pas votre avis terriens. Il nous connaît. Vous ne pouvez rien faire pour lui et il va continuer à endurer un enfer absolu pour l'éternité si vous ne le laissez pas venir avec nous.

- Nous venons avec vous, fit Kawalsky en désignant son équipe. Nous ne le laisserons pas partir chez des inconnus sans nous.

- Vous n'avez aucun moyen de vous imposer à nous, répondit l'étranger. Il est extrêmement précieux pour notre peuple. Rien ne nous empêchera de faire ce qu'il faut pour le soigner et le soulager même s'il faut le soustraire à votre monde pour ça. Cependant, nous vous connaissons Charles Kawalsky, dit-il en les surprenant, Carl Warren, Carvin Casey, dit-il en les regardant tour à tour. Vous êtes comme des frères pour lui. Vous pouvez venir mais vous seuls.

- Mon général, pria Charles.

- Leur sécurité à tout les quatre est-elle garanti ? demanda celui-ci.

- Contrairement aux humains, les Alewessir n'usent jamais de la violence ou de la contrainte, répondit-il. Jamais nous n'avons fait le moindre mal au plus petit être vivant. Nous ne saurions même pas comment faire. Nous ne sommes pas comme vous.

- Très bien, approuva-t-il en regardant l'un des étranger commencer à prendre William dans ses bras avec douceur. Combien de temps faudra-t-il pour le soigner ?

- Cela prendra du temps. Son état est gravissime. Il faudra du temps pour le soigner et il faudra du temps pour qu'il reprenne des forces. Mais nous savons qu'il aime votre peuple, que ce monde lui tient très à cœur. Nous tiendrons les Asgard au courant et ils transmettront.

- D'accord. Prenez soin de lui, pria-t-il avec inquiétude.

Dés que William fut bien dans les bras de celui qui le prenait en charge, ils disparurent dans cette brume noire, SG-2 avec eux. Ce fut sur le vaisseau de Freyr qu'ils se retrouvèrent un instant plus tard.

- Retournez vers Alewe au plus vite, commanda l'un des Alewessir en se tournant vers Freyr qui se mit immédiatement en route.

SG-2 les observa, relativement calme, ayant toute confiance en le jugement de William. Celui qui le portait alla s'asseoir sur une sorte de large banc présent devant la baie vitrée, installant l'albinos sur ses genoux avec attention, le gardant contre lui dans ses bras. Les quatre autres vinrent les entourer de près, s'asseyant près de lui sur la banquette ou au sol, irradiant de cette lumière qui semblait soulager William. Il ne criait plus mais il gémissait toujours. Ils les regardèrent se mettre à caresser ses cheveux, rassurés par leur délicatesse à son égard. Freyr les rejoignit finalement, observant son ami dans un triste état.

- Vous pouvez le sauver n'est-ce pas ? demanda Carl inquiet.

- Oui. Nous pouvons le soigner chez nous, lui répondit-on en les soulageant tous.

- Savez-vous ce qui lui a été fait ? demanda Freyr.

- Nous pouvons le deviner mais vous ne saurez rien à ce sujet pas plus que sur nous, inutile de demander.

- Ma seule préoccupation est de venir en aide à William-Léandre et rien d'autre, répondit le Asgard, de m'assurer qu'il sera en sécurité et qu'on veillera sur lui comme il le mérite.

- Il ne sera jamais plus en sécurité et chéri que sur Alewe auprès de nous, affirma l'un des Alewessir.

La suite du voyage se fit en silence, Freyr se chargeant de donner des sièges ainsi que de la nourriture et de l'eau aux terriens reconnaissant, restant non loin de William dont l'état ne changeait pas même s'il semblait un peu mieux depuis l'arrivée des extraterrestres auprès de lui. Aucun d'entre eux ne bougea de son chevet même pour boire ou manger, continuant à émettre cette lumière apaisante. Il fallut un bon moment pour atteindre Sreogane au confins de la Voie Lactée mais ils arrivèrent finalement. Ce fut l'occasion pour SG-2 de passer la Porte Titan pour la première fois, observant cela de la baie vitrée. Cela serait d'ailleurs leur première fois dans Ida aussi. Ce fut finalement comme passer une Porte ordinaire en plus impressionnant et ils furent dans l'autre galaxie en un instant. C'était vraiment prodigieux quand on imaginait la distance à parcourir. Aussitôt arrivé, la Porte se referma et ils passèrent en hyperespace pour reprendre la route. La encore, il fallut du temps pour atteindre l'impressionnante géante noire, Alewe et immédiatement, les Alewessir se levèrent avec William toujours dans les bras de son porteur.

- Nous donnerons des nouvelles aux Asgard, fit l'un d'entre eux. Votre vaisseau peut rester à proximité un moment. Vous informerez les Terriens.

- Très bien, approuva Freyr.

Un instant et le groupe, additionné de SG-2, disparut dans leur brume noire. Ce fut avec stupéfaction que les terriens observèrent cette planète noire impressionnante et la splendide ville d'obsidienne monumentale, ouverte, traversée de canaux d'eau et pleine de végétation. Et ils se retrouvèrent au milieu de dizaine et même de centaines d'Alewessir tournés vers eux. Ils étaient arrivés sur une sorte de place ronde cernée de colonnes et d'arbres gigantesques, une coupole translucide la couvrant à une bonne centaine de mètres de haut. Au centre, il y avait comme un kiosque de cristal blanc luminescent. À l'intérieur se trouvait un bassin rond plein d'une eau étrange. Elle était d'un gris argent presque translucide et rutilant, pleine de paillettes de lumière noire. Ce fut vers ce bassin que l'on conduisit William et ils suivirent avec attention lorsqu'il fut doucement déposé dans le liquide, seul son visage restant en dehors alors qu'un Alewessir s'était agenouillé derrière lui, croisant ses mains dans sa nuque pour la soutenir.

Les paillettes de l'eau se mirent à briller plus fort et de nombreux Alwessir vinrent entourer le kiosque comme pour veiller, s'asseyant tout près, un silence anxieux et triste planant partout, les atteignant en plein cœur. Ils surent d'instinct que tous ici étaient très touchés par l'état de Will, un millier de questions se posant. Mais la principale restait de savoir comment allait leur ami, leur angoisse pour lui terrible.

- Vous pouvez approcher, fit un alien près d'eux.

Ils s'empressèrent de le faire, ravis de rejoindre William. Et ils furent infiniment soulagés de voir que son visage s'était détendu complètement et qu'il semblait s'être endormi, enfin libéré de la douleur, sa respiration déjà plus facile. Ils s'assirent près de lui entre les autres, pas du tout gênés, habitués à ce genre de rencontre maintenant.

- Merci, fit Charles en voyant que l'albinos allait déjà mieux.

- Sachez Charles Kawalsky, que nous serons toujours là pour lui peu importe ce dont-il s'agit.

- Vous pouvez le soigner entièrement ? demanda Carvin.

- Oui. Nous allons commencer par purifier son corps du poison qui lui a été infligé puis nous soignerons toutes ses blessures. Cela prendra un peu de temps, il est gravement atteint mais il guérira totalement et nous pouvons l'endormir et le soulager de la douleur le temps de le soigner. Il ne se réveillera que lorsqu'il ira mieux. Nous pouvons pourvoir à tout ses besoins en attendant.

- Merci beaucoup, soupira Carl aussi heureux que ses camarades d'entendre ça.

- Expliquez nous ce qui est arrivé exactement de votre point de vu.

Ils approuvèrent et leur expliquèrent tout sans rechigner. Les Alewessir, qui n'exprimaient rien à leurs yeux, les écoutèrent avec une grande attention et ils eurent rapidement terminé.

- Savez-vous ce qu'est ce peuple ? demanda Charles. Pourquoi ils s'en sont pris à lui avec autant de violence ?

- Oui. Nous vous connaissons tout les trois. Nous savons qu'il vous a dit ce qu'il est, unique dans l'univers, magique aussi, dit l'un d'entre eux en les stupéfiant. Que sa Mère était une entité magique puissante de l'univers.

- Will avait dit que personne ne savait pour ça, pour la magie, fit Carvin.

- Sauf nous mais il n'aurait pas parlé de nous à qui que ce soit pour une raison simple.

- Nous ne sommes pas comme lui, fit un autre mais nous avons la même Mère. Par l'âme et la magie, il est notre frère, fait parti des nôtres. Il est ici chez lui. Nous sommes magiques aussi.

- C'est pour ça qu'il est le seul à avoir pu venir ici c'est ça ?

- Oui. Lorsqu'il est venu la première fois, lui comme nous avons su tout de suite que nous étions frères. Et c'est aussi cela qui fait que Alewe est le meilleur endroit pour lui. Ce monde convient complètement à sa nature véritable. Ce monde a été créé par notre Mère et sa magie chante pour lui comme pour nous. C'est cette magie qui le soigne en ce moment.

- Ceux qui s'en sont pris à lui sont magiques aussi n'est-ce pas ? comprit Carvin.

- Oui. Ils sont les enfants d'une autre entité sœur de notre Mère. Normalement, nous sommes en paix et amis avec ce genre de peuple mais dans certains cas, il y en a qui se retournent contre leur Mère et donc, souvent, contre tout les autres enfants d'une telle entité. De ce que nous avons compris, vous êtes tombé par mégarde sur ceux qui, dans leur trahison et leur fanatisme, le prendront toujours pour un ennemi juré à abattre. Nous n'y pouvons rien et on ne pourra pas les faire changer d'avis. Il ne doit jamais retourner là bas. Parce qu'il était sur le monde de l'entité sœur de notre Mère, un monde qui l'a désigné comme ennemi, sa magie s'est retrouvée totalement neutralisée et la magie de ce monde et de ce peuple s'est aussitôt attaqué à lui, à son âme et sa magie. Il ne pourra jamais se défendre là bas.

- C'est pour ça qu'il s'est senti mal dés qu'on est arrivé. Il y a beaucoup de mondes où il risque d'être attaqué de la sorte sans prévenir ? demanda Charles.

- Non. Les mondes des autres entités comme notre Mère sont extrêmement rares. Si vous en trouvez un par galaxie c'est déjà énorme. Et parmi ces mondes, ceux qui lui seront hostiles sont encore plus rares. Il n'y a quasiment aucune chance pour qu'il y en ait un autre dans la Voie Lactée ou même autour. Il n'y aucun moyen de savoir d'avance quels mondes appartiennent à ces entités et leurs enfants, lesquels sont hostiles, personne ne pouvait savoir pas même lui. C'est cruel mais vous avez joué d'une immense malchance.

- Risquent-ils de le poursuivre ? demanda Carl.

- Ils le voudraient certainement mais ils n'en n'ont sûrement pas les moyens. En s'en prenant à lui, ils ont confirmé qu'ils ont trahis leur propre Mère et cela veut dire qu'en dehors de leur monde, leur magie s'annulera totalement et leurs forces s'amenuiseront considérablement. S'ils quittent leur monde, ils seront extrêmement faibles et s'ils devaient le faire et le trouver quand même, cette fois, il ne sera pas sans défense, il aura ses pouvoirs et ils n'auront aucune chance face à lui. Il ne doit juste pas retourner sur cette planète et il le sait déjà. Il a compris ce qu'il lui est arrivé. Face à eux, il n'hésitera pas a user de sa magie. Les affaires qui concernent ces entités et leurs enfants sont très différentes des affaires des êtres magiques ordinaires ou des non magiques. Dans ce genre de situation, il usera de sa magie sans hésiter et ils n'auront aucune chance s'ils osent. Ils le savent aussi. Il y a peu de chances qu'ils tentent quoi que ce soit. Si nous avons la même Mère que lui, notre peuple est différent de lui. Il est absolument unique dans l'univers, beaucoup plus puissant que nous et beaucoup plus puissant qu'eux. Tant qu'il ne va pas chez eux directement, ils n'ont pas la moindre chance de l'atteindre à nouveau.

- C'est une excellente nouvelle. Êtes vous sûr qu'il aurait été d'accord pour que vous nous disiez tout cela ? demanda Charly un peu inquiet de mettre William devant le fait accompli.

- Il l'a autorisé, affirma un Alewessir. Sinon, nous n'aurions rien dit. Il a énormément d'affection pour vous et il vous considère comme des frères, dit-il en les touchant. Il vous fait confiance et il sait que vous garderez ses secrets. C'est pour cela que nous avons autorisé votre venue avec lui. Nous savons à quel point il vous estime et nous respectons ses sentiments.

Ils sourirent, touchés, comprenant désormais bien mieux ce qu'il s'était passé même si tout ce qui concernait la magie et la nature unique de William était difficile à cerner pour eux. Mais leur ami avait su leur faire comprendre simplement les grandes lignes des choses et c'était suffisant pour saisir. Les explications données, on veilla en silence sur William, les Alewessir se relayant pour soutenir sa tête. On reçut SG-2 avec hospitalité, leur offrant un lieu où se reposer, à manger et à boire, les laissant passer leur temps auprès de William autant qu'ils le voulaient. Après cinq jours, on proposa à Charles de rejoindre Freyr sur son vaisseau pour contacter la Terre à travers la Porte Asgard et donner des nouvelles. Il accepta même s'il peina à laisser Will même pour un court moment. Il fut rapidement sur le vaisseau de Freyr avec lui et ils joignirent la planète Asgard qui activa sa Porte vers la Terre, relayant la communication alors qu'un écran holographique apparaissait devant lui. Il y trouva Hammond et SG-1 ainsi que Fraisier, tous attendant visiblement anxieusement des nouvelles :

- « Comment va le docteur Langford major ? » demanda le général.

- Il va mieux mon général, assura-t-il en les rassurant. Il faudra du temps pour le soigner mais il va mieux d'heure en heure. La médecine des Alewessir a permis de soulager complètement de la douleur et de l'endormir le temps de le soigner. Il est encore inconscient mais ils ont dit qu'il se réveillerait probablement bientôt et qu'ils pourraient le soigner complètement. Il faudra du temps pour qu'il s'en remette mais il va guérir.

- « C'est une excellente nouvelle. Comment avez vous été reçu là bas ? Tout va bien ? »

- Oui monsieur. Nous avons été reçu avec une grande hospitalité, on nous donne tout ce dont on a besoin et ils nous laissent rester avec Will. Nous n'avons rien à craindre d'eux monsieur. Ils sont incroyablement prévenant avec William, c'est évident qu'ils tiennent à lui et ils sont très bien avec nous aussi. Ils sont très calmes et pacifiques. Ce n'est pas étonnant que Will aime ce monde, il lui ressemble énormément. La seule différence c'est qu'eux, ils ne veulent pas avoir à faire aux autres. William est une exception. Nous n'avons rien à craindre ici monsieur, j'en suis certain.

- « Je suis heureux de l'entendre. Savez-vous combien de temps il faudra pour soigner le docteur Langford ? »

- Il faudra encore plusieurs jours pour le guérir entièrement et ensuite, probablement des semaines de repos pour lui permettre de récupérer. Ils nous ont dit que ce qu'il a enduré a été atroce et que son corps mettra un moment à se rétablir complètement. Mais ça ira. Il faut juste être patient. Freyr est bien décidé à rester en orbite tant qu'il n'aura pas vu Will lui même et il va relayer nos communications pour que je puisse vous donner des nouvelles régulièrement.

- « Parfait. Dans ce cas retournez auprès du docteur Langford et veillez bien sur lui. Freyr, merci beaucoup en notre nom à tous. »

- C'est un plaisir général Hammond, répondit-il. Sachez que les Asgard gardent un œil sur William-Léandre et son équipe.

- « Et nous vous en sommes reconnaissant. Major, remerciez le peuple Alewessir en notre nom je vous prie. »

- Je l'ai déjà fait un millier de fois monsieur, s'amusa-t-il. Mais je transmettrai. Je vous recontacterai dans quelques jour ou si Will se réveille.

- « D'accord. Faîtes attention à vous. »

Ils mirent fin à la transmission, le SGC rassuré et Charles remercia Freyr avant d'être ramené sur Alewe, retournant au chevet de son ami. Il fallut encore un peu de temps mais finalement, ce matin là, William commença à se réveiller. Son sang avait retrouvé son aspect ordinaire, l'empoisonnement presque guéri. On ne voyait plus ses veines et si son teint était encore maladif, il était déjà bien plus normal. Il n'avait pas quitté le bassin une seconde et on lui avait retiré tout ses pansements. Les Alewessir lui avaient passé une sorte de kimono comme les leurs mais blanc, un ample pantalon de la même couleur s'ajoutant. Ses blessures étaient à moitié soignées, ses camarades pouvant presque suivre à vu d'œil leur évolution. Et ce matin, il remua un peu, son visage s'animant lentement. On lui laissa tout le temps dont-il avait besoin, comprenant qu'il avait du mal à émerger. Il se mit finalement à cligner des yeux, l'air relativement bien quoi que sonné, ne donnant pas le moindre signe de douleur.

- Seigneur Elfiamine? appela celui qui soutenait sa nuque dans la langue de leur Mère.

- Bonjour mon frère, répondit-il faiblement.

Et pour la première fois, Charles, Carl et Carvin virent une grande émotion s'imprimer sur les visages des Alewessir nombreux qui les entouraient : le bonheur. Ils sourirent largement de leurs grandes bouches, révélant leurs dents de cristal.

- Bonjour mon seigneur, rendit celui qui était penché sur lui. Souffrez-vous ?

- Non. Juste… engourdi.

- Nous sommes en train de vous soigner. L'empoisonnement de magie de la Vie pervertie est presque entièrement guéri et vos blessures sont en bonne voie. Vous devez rester tranquille. Nous nous chargeons de tout. S'il y a quoi que ce soit, il vous suffit d'un mot.

- Merci.

Il sourit alors que naturellement à son arrivée, son esprit avait rejoint l'Élysium, le réseau d'esprit les connectant tous sur cette planète mais il n'en n'avait pas eu vraiment conscience. Maintenant, il sentait que tout les Alewessir étaient auprès de lui par l'esprit, sans exception, lui transmettant soutient et réconfort. C'était tellement bienfaiteur et agréable. Il sentait la puissante magie de sa Mère ici, celle de ses frères et sœurs qui l'entourait étroitement et le soignait avec attention. Il était chez lui, en sécurité. Il se détendit, refermant un instant les yeux pour en profiter, s'apaisant après cette épreuve. Puis il sentit la présence de ses amis près de lui. Il avait entendu leur demande de l'accompagner au SGC et d'une pensée, il avait demandé aux siens de les laisser venir. Il ne fut donc pas surpris. Il releva les paupières, les cherchant du regard pour les trouver rapidement, leur souriant faiblement.

- Salut, murmura-t-il.

- Salut Will, rendit Charles. Heureux de vous revoir parmi nous.

- Heureux d'être de retour. Merci d'être venu me chercher.

- Jamais on ne vous aurait laissé là bas, répondit Carl. Désolé de n'avoir rien pu faire dés le début.

- Vous ne pouviez pas. C'était… pas de chance. Il ne faut pas vous en vouloir. Tout ira bien maintenant. Il ne faut juste pas retourner là bas.

- Cette planète a déjà été mise sur liste rouge par tout le monde, assura Carvin. Plus personne n'ira.

- C'est bien, soupira-t-il en refermant les yeux.

On le laissa tranquille, voyant sans mal son épuisement et il ne tarda pas à se rendormir, tous heureux de l'avoir vu se réveiller. Il fallut encore quelques jours pour totalement guérir l'empoisonnement et les blessures, William se réveillant régulièrement pour quelques minutes avant de se rendormir. Il n'avait pas de force et peu de concentration mais c'était un mieux non négligeable. Lorsque son corps fut totalement soigné, on le sortit du bassin pour le conduire vers une chambre incroyable. C'était une grande pièce presque entièrement ouverte sur un jardin splendide et calme. Elle était cernée de colonnes, de fins voiles gris volant entre elles. Au centre, un espace était aménagé dans la dalle d'obsidienne du sol, un grand matelas s'y trouvant. William y avait été installé, soigneusement couvert d'étoffes fines et pourtant incroyablement douces et chaudes. Si les non magiques ne pouvaient le percevoir, on leur avait expliqué que cette chambre continuerait à aider William en l'entourant de magie puissante et en lui transmettant pour favoriser sa récupération. Une fois qu'il avait été installé là, les Alewessir l'avaient laissé pour la première fois, ne rechignant pas à les autoriser à rester près de leur camarade, leur assurant qu'ils gardaient un œil sur lui pour venir s'en occuper s'il y avait quoi que de soit. On avait placé des sièges pour eux près du lit et Charles s'était assis au sol au bord matelas pour veiller. On leur avait déjà proposé de sortir et de visiter un peu mais aucun ne voulait laisser Will, encore choqués par ce qu'il s'était passé. Ils ne bougeraient que lorsqu'il pourrait venir avec eux.

Aussi, ils furent bien là lorsqu'il se réveilla de nouveau après avoir été installé dans cette chambre digne d'un palais féerique. Il ouvrit péniblement les yeux, ayant toujours du mal à reprendre ses esprits. Il regarda autour de lui l'air perdu, s'arrêtant sur Charles qui lui sourit doucement :

- Votre guérison est terminée, annonça-t-il. On vous a amené dans une chambre et un bon lit pour que vous puissiez vous reposer.

La compréhension s'installa sur son visage et il le laissa émerger tranquillement, Carvin et Carl venant s'asseoir au sol près de lui à leur tour.

- Combien de temps ça fait depuis ma capture ? demanda-t-il finalement.

- En jour terriens je ne sais pas exactement mais ça fait plus de dix jours c'est sûr, répondit le chef d'équipe. Peut-être même une quinzaine. Ce n'est rien. On a le temps Will. Le principal est que vous vous remettiez totalement.

- Hum, approuva-t-il. Personne n'a été blessé en venant me chercher ?

- Non personne, rassura Carvin.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé au juste ?

On lui raconta alors ce qu'il s'était passé pour eux après le départ de la planète, comment s'était passé son sauvetage et ce qu'il y avait eu jusqu'à cet instant.

- J'ai du monde à remercier, remarqua-t-il l'air très touché par la réaction générale et rapide pour venir le chercher ou le soigner.

- Vos amis tiennent à vous, sourit Carl. Personne n'a hésité. Et tous estiment qu'ils vous doivent plus que ça et que ce n'est rien.

- Ce n'est pas rien, c'est beaucoup, remarqua-t-il doucement en les faisant sourire. Les Alewessir vous ont expliqué ?

- Oui et on ne dira rien.

- Je n'en doute pas. On n'a pas eu de chance. Les mondes comme celui là doivent se compter sur les doigts d'une main dans tout l'univers et il a fallu que l'on tombe sur l'un d'entre eux, soupira-t-il. Mais tant qu'on n'y retourne pas, tout ira bien.

- Hammond a déjà mis cette planète sur liste rouge et vos amis en ont fait de même. Personne n'ira là bas.

- Il n'y a que ça à faire.

Indéfectiblement, les trois hommes restèrent à ses côtés, l'occupant lorsqu'il se réveillait et au fil du temps, il parvint à rester conscient plus longtemps. Puis il recommença à bouger et enfin à se lever même s'il eut besoin de soutien, ses camarades l'encadrant, passant ses bras sur leurs épaules pour l'aider. Autant dire que lorsque William fut capable de rejoindre le vaisseau de Freyr pour se montrer lui même au SGC, tous furent absolument ravis de le voir et de lui parler, enfin complètement rassurés, Freyr manifestant sa joie de le revoir. Il pria d'ailleurs le Asgard de rentrer chez lui, assurant qu'il était inutile qu'il reste là. Il accepta, lui précisant pourtant qu'on viendrait les chercher lorsqu'ils voudraient repartir. Cela fait, ce fut le temps de la convalescence pour William qui récupérait très lentement. Mais il allait mieux. Lorsqu'il put marcher un peu, soutenu par ses camarades, ils allèrent se promener, Will leur faisant découvrir lui même ce monde, la ville où ils se trouvaient, leur apprenant plus de choses sur sa famille d'âme. Souvent, ils passaient du temps avec les Alewessir beaucoup plus ouverts, chaleureux et souriant depuis le réveil de l'albinos, semblant reprendre vie avec lui.