Chapitre 13 :
Maître Namikaze
- Senpô ! Invocation ! Dieux élémentaires ! s'écria Naruto.
Immédiatement, on vit apparaître cinq géants aux airs de statues de dieux. Ils étaient chacun fais soit d'eau, de feu, d'air, de terre ou de foudre et ils se mirent à signer, déchaînant une multitude de techniques élémentaires. On vit Kaguya résister avec mal, usant d'un portail pour partir bien plus haut, seul endroit où fuir dans la zone balayée par les éléments. Naruto semblait l'avoir prévu, tombant au dessus d'elle comme une comète pour la frapper sans retenue et l'engager dans un combat au corps à corps où elle semblait désavantagée. Elle finit pourtant par s'enfuir dans un autre portail, prenant cette fois-ci garde à rester à distance. Les dieux élémentaires restèrent pourtant encore quelques minutes, s'abattant sur Kaguya qui prit bien des assauts dans ce déchaînement naturel.
Il se relança sur elle, lâchant son shakûjo qui reprit la forme d'une sphère noire pour en saisir deux autres se transformant en katanas. Il l'assaillit de toute part, déchaînant ses sphères, multipliant les techniques à rythme totalement fou. Elle avait beau disparaître dans ses portails pour reprendre de la distance, il fondait de nouveau sur elle à chaque fois et lorsqu'elle voulut aller plus loin pour déjouer sa rapidité, il lança un multiclonage supra pour être partout dans la zone. Les cinq dieux s'évaporèrent finalement et le duel reprit. Kaguya, désavantagée au corps à corps n'en restait pas moins redoutable, ses cheveux servant d'armes pour elle. On vit Naruto encaisser autant de coups qu'elle, revenant pourtant toujours immédiatement à la charge alors qu'elle aussi déchaînait les éléments, des tempêtes de glaces et de neige fouettant la zone.
Brusquement, on vit Kaguya être projetée au sol dans un immense fracas, Naruto fondant sur elle et l'épinglant au sol de ses Sphères de Vérités transformées en pieux. Il se posta dans les airs un peu plus loin, composant plusieurs mudra à toute vitesse :
- Fuinjutsu ! Ouverture des portes !
Un immense sceau apparut sous la femme puis une immense porte de lumière à plat au dessus d'elle. Les deux battants de chakra s'ouvrirent vers le ciel et soudain une immense masse de chakra en sortit, faisant hurler Kaguya. La masse de chakra se scinda en neuf et bientôt, les Bijuu reprenaient leurs formes tombant en cercle autour d'elle.
- Naruto ! s'exclama Kurama.
- Tu as réussi ! se réjouit Matatabi.
- Attention ! fit Chômei. Elle va se transformer !
Kaguya se changeait en effet en une énorme masse blanche instable affichant des aspects physiques des neuf démons et de Juubi mélangés les uns dans les autres.
- Chibaku Tensei ! lança alors Naruto.
Il plaça le noyau d'attraction de l'Astre Divin au dessus du monstre qui commença à se faire attirer, comprimé autour du noyau hurlant en tout sens. De ne nombreuses roches s'élevèrent du sol pour venir s'écraser sur lui et l'enfermer peu à peu. Une immense boule de rochers se forma, copie miniature de la lune pourtant, Naruto n'était pas décidé à agir de la même manière que Hagoromo. La création d'une nouvelle lune aurait fait bien trop de mal à la Terre par la masse de matière qu'elle lui aurait retiré. Aussi, il se contenta de recouvrir la créature d'une épaisse couche de roche avant de poursuivre :
- Fuinjutsu ! Pétrification !
Son sceau temporel déjà utilisé contre Madara stoppa la formation de l'astre, faisant passer la pierre au gris, la figeant.
- Fûton ! Le vent divin !
Un gigantesque dragon japonnais fait d'air fusa de son propre souffle, splendide et rugissant. Il fusa vers la sphère, s'enroulant autour d'elle jusqu'à ce qu'on ne puisse plus en voir une miette, posant sa tête à son sommet.
- Fuinjutsu ! Le Dragon de Jade !
Le dragon se transforma alors en jade, donnant lieu à une magnifique sculpture géante, se figeant totalement autour du petit astre. Naruto ne s'arrêta pourtant pas, décidé à enfermer profondément Kaguya, Zestu avec elle pour qu'elle ne puisse plus revenir.
- Fuinjutsu ! Les gardiens des quatre chemins !
De grands samouraï aux armures colorés et aux masques élaborés apparurent autour de la prison en formation. Ils bougèrent, lançant des chaînes sortant de leurs mains. Elles s'enroulèrent autour du dragon, les quatre guerriers les tendant en tirant, se figeant alors pour devenir de véritables statues de cristal.
- Kekkaijutsu ! fit-il ensuite. Le labyrinthe de cristal !
De multiples fines couches de cristal se superposèrent autour de tout cela, formant une bulle lisse à la fin. Cette barrière était en réalité un véritable piège illusoire pour qui tentait de la franchir. Prit dans le cristal, on se retrouvait dans un labyrinthe de genjutsu très puissant. Sortir ou entrer devenait quasiment impossible. Avec toute ses précautions, Naruto espérait que jamais elle ne pourrait revenir et Juubi non plus. L'Astre Divin quoi que petit faisait une très bonne prison, le sceau temporel pétrifierait totalement ses prisonniers, le dragon les garderait dans ses anneaux quoi qu'il arrive et empêcherait des intrus de l'atteindre, les gardiens avaient le même rôle, le labyrinthe aussi. Il s'assurait ainsi que non seulement Kaguya ne pourrait sortir mais que des petits malins qui voudraient l'atteindre pour une raison ou une autre ne le pourraient pas. Cela n'était pourtant pas suffisant. Il fallait faire en sorte que Juubi ne puisse jamais revenir et donc rendre les Bijuu vraiment et définitivement indépendant de lui.
- Fuinjutsu ! Révélation de chaînes ! claqua-t-il alors.
Immédiatement, d'immenses chaînes de chakra apparurent, reliant les démons au centre du sceau, mettant en évidence le lien qu'il restait malgré tout. Eux mêmes semblèrent surpris par cela mais ils ne bougèrent pas, calmes.
- Fuinjutsu ! Rupture de chaînes !
Des dragons de chakra dorée fusèrent de lui pour aller refermer leurs mâchoires sur les liens, les brisant net et les faisant disparaître en une pluie d'étincelle.
- Fuinjutsu ! La Sphère de diamant.
Une autre bulle blanche scintillante vint recouvrir le tout, terminant son œuvre. Un peu plus loin de là, tous avaient observé le combat et le scellement avec ébahissement. Naruto avait dis que les Uzumaki étaient des maître en Fuinjutsu et il pouvait être leur fierté après ça. Hagoromo s'était chargé de leur expliquer ce qu'il faisait, ce qu'il se passait et lorsque le dernier sceau fut en place, la barrière qui les protégeait disparut.
- C'est terminé. Cette guerre est finie, sourit l'Ermite en faisant exploser les cris de joies autour de lui. Allons-y, proposa-t-il en se mettant à léviter vers la scène.
Tous lui emboîtèrent le pas pour rejoindre leur héros, s'assurer qu'il allait bien, ne faisant même plus attention aux démons attendant sagement. Ils regardaient Naruto qui était retourné au sol, se plaçant sous son immense création.
- Shinra Tensei ! lança-t-il sur la prison.
Elle commença alors à bouger, repoussée par son pouvoir. Elle s'éleva lentement puis de plus en plus vite vers le ciel. Elle finit par être vraiment expulsée, se dirigeant vers la lune. Naruto s'arrangea pour la mettre en orbite près de l'astre qui avait été la première prison de Kaguya et de Juubi, les mettant ainsi hors porté des mauvaises intentions. Cela fait, le silence retombant, il lui fallut un moment pour se rendre compte que c'était fini. Tout était terminé. Enfin. Il sentait l'Alliance qui venait vers lui mais il était tellement épuisé maintenant. Épuisé, blessé et rongé par la douleur. Sa vision trouble chercha pourtant ce qui lui manquait tant et qui causait le plus de souffrance en lui. Une souffrance qui avait été un moteur pendant son combat mais qu'il priait qu'on soulage maintenant. Il vit brusquement une masse orange devant lui, sentant cette présence qu'il aimait et il sourit, le sang coulant de sa bouche. Il se laissa aller contre la fourrure douce et chaude, respirant de nouveau.
Ce fut sur cette scène que l'Alliance arriva au grand complet avec Hagoromo. Leur ninja errant était toujours dans son mode Sage mais il était dans un pitoyable état, blessé un peu partout, le sang coulant sur son visage, tachant ses cheveux de soleil. Il avait l'air totalement épuisé, ce qui n'était guère étonnant. Les démons l'entouraient étroitement, comme veillant avec inquiétude et Kyuubi avait baissé la tête vers lui. Ils virent Naruto s'appuyer contre le front et le museau que le renard avait placé devant lui, comme pour le soutenir. Et puis brusquement, le sceau qui enfermait Kyuubi en Naruto s'illumina sur lui, ses dessins apparaissant. Tous purent voir les soleils entourés de spirales noires et joint entre eux par des écritures. On vit l'immense renard fermer les yeux et bientôt les mêmes dessins s'étalèrent sur lui, aux mêmes endroits. Ils brillèrent d'une lumière éclatante avant de s'éteindre et de disparaître et on entendit Naruto prendre une grande inspiration comme s'il suffoquait jusque là. Il se blottit un peu plus contre le renard, reprenant son souffle.
- Tu es de retour, bredouilla-t-il.
- Bien sûr, nargua le renard. Tu ne peux pas faire deux pas sans moi, se moqua-t-il en le faisant sourire.
- Voilà qui est fait, intervint Hagoromo en approchant.
La majorité resta en dehors du cercle des Bijuu mais les Hokage, les Kage et Jiraya approchèrent avec lui.
- Toute mes félicitations Naruto, tu as réussi, sourit-il.
- J'avais dis que je le ferais, dit-il faiblement. Je tiens toujours ma parole, dit-il en se redressant.
Il chancelait pourtant dangereusement et son père ainsi que son parrain accoururent pour le soutenir.
- Tsunade ? appela Jiraya.
Elle était pourtant déjà là, prête à soigner le jeune homme visiblement sur le point de s'effondrer.
- Attendez, j'ai pas fini, dit-il en les surprenant.
Il s'écarta d'eux, les rassurant d'un sourire faiblard, Hagoromo leur faisant signe de le laisser faire. Il s'avança un peu avant de lever ses yeux d'ors vers la lune qui en portait toujours les dessins. Ses pupilles brillèrent intensément :
- Mangestu ! Tsuyukomi ! Rupture !
Il y eut un puissant éclat de chakra autour de lui, ses yeux éclatant et la lune reprit peu à peu son aspect ordinaire, le soleil commençant à se lever à l'horizon. Naruto chancela un peu plus, vite rattrapé par son père et son parrain très inquiets comme les autres.
- Naruto, intervint Kurama qui sentait la conscience de son hôte dériver dans la fatigue. Tu dois refermer ton sceau.
- Ah ouais, bredouilla-t-il en effectuant d'autres mudra. Fuinjutsu ! Sceau du démon d'or ! Fermeture !
Les dessins oranges sur son visage se rétractèrent pour rejoindre l'étoile de son front. Elle brilla un peu avant de reprendre son aspect ordinaire. Les marques du Senjutsu sur son visage s'effacèrent et il sortit de son mode du sage qui s'évanouit. Il reprit son apparence ordinaire, ses blessures, sa pâleur et son état d'épuisement encore plus évident ainsi. Il chancela et cette fois, son père et son parrain le forcèrent à s'asseoir au sol, le Hokage venant près de lui pour vérifier son état.
- Tu peux te reposer maintenant, fit Hashirama avec un immense sourire.
Pour toute réponse, le blond lui pointa une direction et il vit au loin le corps de son ancien ami et rival, Madara à l'agonie. Ce fut seul qu'il alla vers lui pour accompagner les derniers instants de celui qui était encore et toujours son frère d'arme pour lui.
- Eh les gars ? fit Naruto en levant le regard vers les Bijuu. Vous allez bien ? demanda-t-il réellement soucieux.
- Naruto ! Tu nous as bien regardé ! s'énerva Kurama. Nous sommes les neuf démons à queues ! Il en faut bien plus que ça pour nous atteindre qu'est-ce que tu crois ! Non mais franchement regarde toi d'abord ! s'énerva-t-il.
On vit le blond rire devant cette réponse, comme quelques autres démons amusés par le comportement du renard.
- Nous allons bien Naruto, assura Matatabi. N'écoute pas ce vieux grincheux, il a toujours été comme ça.
- Eh Kurama, tu aurais quand même pu nous dire que ton Jinchuuriki était aussi extraordinaire, fit Gyuki en faisant grogner le renard dont les autres rirent doucement.
- C'est mon Jinchuuriki, c'est évident qu'il surpasse les autres, répondit-il avec un air hautain qui fit rire Hagoromo.
- Il a notre chakra aussi maintenant, le taquina Saiken. Tu vas devoir partager un peu dorénavant.
- En quel honneur ? grogna-t-il. C'est le miens pas le vôtre.
Laissant de côté les chamailleries entre démons pour le jeune homme, Hagoromo se tourna vers celui-ci. Naruto avait l'air sur le point de s'évanouir mais il souriait aux râlement de Kurama.
- Bien le moment est venu de rompre le jutsu de réincarnation, remarqua-t-il plus sérieusement.
On vit Naruto sursauter et se tourner vers son père accroupit à ses côtés, un bras autour des épaules de son fils pour le tenir contre lui. Le Quatrième Hokage lui sourit avec chaleur, tranquille et le ninja errant vint le serrer comme il pouvait, son père lui rendant l'étreinte avec chaleur et amour, tous les laissant, souriant tristement en regardant la paire. Les autres Hokage réincarnés s'approchèrent et Minato se leva finalement, s'écartant de son fils pour les rejoindre. Naruto avait les larmes aux eux, Jiraya ayant pris le relais pour le soutenir.
- Sensei, continuez à veiller sur lui s'il vous plaît, demanda Minato en regardant son maître.
- Je suis son parrain, bien sûr que je vais continuer à veiller sur lui, assura-t-il en le faisant sourire.
- Naruto, intervint Hiruzen. Avant de partir, je voulais m'excuser. J'étais censé te protéger après la mort de tes parents et...
- T'inquiète papy, dit-il faiblement. C'est du passé tout ça maintenant et je ne t'en ai jamais voulu. À toi comme à personne. Alors te tracasse pas avec ça.
Le Troisième Hokage lui sourit avec émotion, l'air extrêmement soulagé. Le soleil commençait à se lever véritablement, éclairant la région dévastée et Naruto se focalisa sur son père alors que l'on commençait à annuler la technique, les morts s'illuminant.
- Naruto, interpella son père. Bon anniversaire, sourit-il. Je suis extrêmement fier de toi mon fils et ta mère l'est aussi n'en doute pas. Est-ce que tu veux que je lui dise quelque chose pour toi ?
- Ouais. Dis lui que je tiendrais la promesse que je vous ai faîtes. Je serais quelqu'un de bien c'est juré, réitéra-t-il alors que tous étaient émus devant cette scène. Dis lui aussi que je vais bien maintenant, que moi et Kurama, on est libre et que ça va super bien. Dis lui qu'on voyage et qu'on découvre le monde. Tu peux lui dire aussi, poursuivit-il alors que ses larmes coulaient, que je prend bien soin de moi comme elle voulait. Je mange bien, je dors bien. Tu peux lui dire que je me suis fait pleins d'amis géniaux et que Jiraya est avec moi. Dis lui que je continue a apprendre pleins de choses et que je fais ce que je peux pour aider les gens. Dis lui que j'ai une famille aussi maintenant, dit-il alors que l'âme de son père et des autres quittaient les corps sacrifiés pour les ramener en s'élevant vers le ciel. Tu peux lui dire qu'elle n'a pas besoin de s'inquiéter et que je pense tout les jours à vous. Tu peux la rassurer et lui dire qu'elle n'a pas de soucis à se faire.
- Compte sur moi, dit-il. Je lui transmettrais ton message.
Souriant à son fils pleurant à chaudes larmes, les autres Hokage portant de doux regards sur le blond, il disparut avec ses homologues dans une belle lumière qui s'éteignit doucement, un silence respectueux perdurant un instant. Naruto sentit la ferme étreinte de son parrain autour de lui, s'appuyant volontiers contre lui. C'était la deuxième qu'il voyait son père disparaître ainsi.
- Après tout ce temps, nous voilà enfin tous libres, remarqua Songoku. Pour ma part, je vais retourner dans ma grotte.
- Je vais retourner au cœur de la forêt, enchaîna Kokûo.
- On va tous pouvoir retourner dans nos chez nous respectif, s'extasia Chômei. J'ai l'impression de vivre un rêve éveillé pas vous ?
- Et toi Kurama, pas trop déçu de ne pas être libre ? taquina Gyuki.
- La ferme. J'ai un très beau jardin où allez faire la sieste au soleil et où personne ne viendra me casser les pieds, remarqua-t-il en regardant Naruto qui lui sourit avec douceur.
Ses siestes au soleil dans le jardin que Naruto lui avait fait, il les adorait même s'il ne le disait jamais en ces mots. Son Jinchuuriki ne le réalisait pas vraiment mais ce soleil mental et sa chaleur n'était rien de moins que l'expression de la joie et du bonheur du blond, de son affection pour lui, de sa chaleur et il aimait dormir sous ses rayons qui apaisaient son âme. Leur jardin irradiait de la personnalité de son Jinchuuriki, celle qui lui avait rendu sa sérénité et il aimait y être.
- Tu viendras nous rendre visite n'est-ce pas Naruto ? demanda Isobu.
- Bien sûr sans faute, répondit-il alors qu'ils souriaient tous à cela.
- Tu t'es attiré la sympathie de tout les Bijuu, remarqua Hagoromo en attirant de nouveau toutes les attentions sur lui. Je les confie à tes soins désormais et je pense qu'aucun d'eux ne s'en plaindra.
Les démons eurent de petites expressions satisfaites ou de petit reniflement trahissant pourtant leur total accord et Naruto sourit un peu plus.
- Comme vous le savez, reprit le Rikûdo, une partie de votre chakra vit désormais à l'intérieur de Naruto. Sa personne constituera en quelque sorte un lieu de rencontre pour vous tous, dit-il en regardant les démons. Si jamais le besoin s'en faisait ressentir, vous pourriez vous y retrouver par le biais du chakra. Kurama ?
- Oui ?
- Je te nomme gardien de l'assemblée, dit-il alors que le renard lançait un regard hautain et satisfait vers ses homologues. Tu devras veiller sur Naruto.
- Je compte sur toi Kurama, sourit celui-ci.
- Et pas qu'un peu, râla celui-ci. Tu es véritable aimant à problème. Si je n'étais pas là tu ne saurais même pas mettre un pied devant l'autre, se moqua-t-il.
- C'est pour ça que j'ai besoin de toi, répondit Naruto pas du tout vexé alors que les autres démons riaient un peu.
- Ça suffit vous tous ! Qu'est-ce qui vous fait rire ?! s'agaça-t-il.
- Tu ne dis jamais ce que tu penses au fond de toi et ça ne changera pas Kurama, s'amusa Kokûo.
- Naruto, interpella Hagoromo. La réponse à la question que je t'avais posé reste-t-elle toujours la même maintenant que tout ça est terminé ?
- Oui Hagoromo, répondit-il. Pourquoi aurait-elle changé ? Kaguya n'avait aucune humanité en elle, remarqua-t-il.
- J'ai bien peur que tu aies raison mais ne te méprends pas, répondit-il. À l'origine, ma mère était très aimée de son peuple. J'ignore ce qui a fait d'elle ce qu'elle est devenue, ce qui a pu la changer en démon. Peut-être qu'en consommant le fruit du chakra cela a déclenché en elle une forte réaction. Il est certain que tu es très différent d'elle et que même en possédant le chakra des neuf Bijuu, tu ne risque pas d'emprunter la même voie qu'elle.
Naruto lui sourit simplement comme pour l'assurer de ce fait. Il grimaça pourtant, souffrant visiblement de ses blessures que Tsunade ne pouvaient que légèrement soigner, manquant de chakra comme tout le monde sous l'épuisement. Il respirait mal et semblait sur le point de perdre connaissance.
- Naruto, tu devrais désactiver ton dojutsu et te reposer, préconisa la Hokage inquiète. Tu es très affaibli et ton corps a pris un sacré choc avec la puissance que tu as déployé et tout ce qu'il s'est passé. Il est grand temps de...
Elle fut pourtant coupée net lorsque Naruto se tendit soudain, bondissant comme un ressort en faisant sursauter tout le monde. Ses yeux grands ouverts, il fusa vers Alliance et personne n'eut le temps de comprendre qu'il était derrière Sasuke Uchiwa. En une fraction de seconde, il l'avait immobilisé en tenant un bras dans son dos d'une main, fait tombé à genoux de coups dans les articulations avant de couvrir ses yeux de son autre main. La scène s'immobilisa, tout les regards se tournant vers eux pour voir leur ninja errant dont le sang imprégnait un peu plus ses vêtements, coulant de nouveau sur son visage à ce mouvement brusque. Il serrait les dents, essoufflé, tremblant un peu et en sueur mais il avait surtout l'air furieux en fixant la nuque de l'Uchiwa qu'il tenait et qui se débattait un peu :
- Qu'est-ce que tu crois faire en voulant activer ton Tsukuyomi sur les Bijuu ? demanda-t-il dangereusement en surprenant tout le monde. Les Bijuu font partis de ma famille à mes yeux, gronda-t-il en touchant ces derniers, je ne te laisserais pas leur faire quoi que ce soit. Tu devras me tuer d'abord ! dit-il en le tenant fermement.
- Sasuke ?! interpella un Kakashi énervé qui les rejoignit rapidement. Qu'est-ce que tu essaies de faire au juste ?
Rikûdo, les Kage et Jiraya s'approchèrent d'ailleurs aussi comme bien des ninjas de Konoha connaissant l'Uchiwa.
- C'est évident non ? répondit celui-ci. Cela ne vous saute pas aux yeux après tout ce qu'il s'est passé ?! Les Bijuu sont beaucoup trop dangereux. Ils doivent être éliminés ! Comme les Kage d'ailleurs, dit-il en choquant tout le monde. C'est a eux que l'on doit cette situation. Il faut faire table rase et reprendre à zéro. Quand à toi le crétin idéaliste, qui nous dis que demain, tu ne te serviras pas de ta puissance pour asservir le monde à ton tour ?!
- Et c'est parce que t'as peur, que tu n'as confiance en personne et que tu rejettes la faute sur les autres que tu te crois permis d'imposer ta loi ! cria Naruto en colère. Les Bijuu n'auraient jamais fait de mal à personne si l'Homme en premier lieu n'avait pas voulu faire d'eux des objets et des armes pour son intérêt et sa puissance personnelle ! De toute évidence tu ne sais pas ce que ça fait de subir ça, dit-il alors que tous savaient maintenant que c'était son cas. Les Bijuu ne sont pas des objets dont les Hommes peuvent faire ce qu'ils veulent et détruire en toute impunité. Ils ont leurs âmes, leurs esprits, leurs cœurs. Ils sont comme nous. Ils ont des émotions, des rêves, des peurs, des espoirs. Ils sont capables de faire preuve d'un amour et d'une loyauté sans faille ! Ils sont mes amis, ils font parti de ma famille ! claqua-t-il en touchant profondément les démons et tout ceux qui l'écoutaient et qui percevaient son émotion. Je ne laisserais pas les toucher même si je devais y laisser la vie ! Ils ont été enfermé et torturé bien trop longtemps ! Maintenant qu'ils ont retrouvé la liberté, personne n'a le droit de leur reprendre tu m'entends ?! Personne. Tu n'as aucune idée de ce que ça fait d'être traité de la sorte. Leurs libertés et leurs vies leurs appartiennent. Tu n'as aucun droit là dessus juste parce que t'as peur d'eux. Tu ne les connais pas, tu ne sais rien d'eux !
Il prit un instant pour reprendre son souffle, grimaçant et tremblant même s'il le maintenait toujours fermement. Ses yeux d'ors se troublaient et son sang gouttait au sol pourtant, il tenait encore et toujours.
- Quand aux Kage, ils ne sont pas plus responsables que chacun d'entre nous, reprit-il. Nous vivons tous dans ce monde et par conséquent, nous y avons tous nos tords et nos réussites. Tu ne peux pas prétendre que tout est de la faute des autres ouvre un peu les yeux. Nous sommes tous responsables de ce genre de situation que ce soit par ce qu'on a fait ou par la manière dont on décide de réagir. Parce que même si on est pas Kage, même si on est personne, on peut toujours faire quelque chose ! C'est lorsqu'on décide de laisser faire, de fermer les yeux ou de suivre ce qui ne devrait pas être que l'on fait des conneries.
Il prit de nouveau un moment pour respirer péniblement avant de poursuivre :
- Quand à moi, je ne peux que donner ma volonté et tout ce que j'ai fait jusqu'ici en gage de bonne foi. Je n'ai jamais tué personne et je ne pense pas avoir fait de mal autour de moi. Je n'ai pas l'intention de commencer aujourd'hui ni demain. Tu ne peux pas condamner les gens parce que tu n'as foi en personne ou parce qu'ils t'effraient. Tu peux crier à qui tu veux le pire de ce qu'il pourrait éventuellement se passer. Je préfère crier le meilleur parce qu'il n'y a qu'ainsi que les gens se rendront compte que la souffrance n'est pas la seule voie et je refuse qu'elle le soit. Tu es peut-être résolu à ce que seul le pire existe mais ce n'est pas le cas des autres. Ta peur ne te donne pas le droit de dicter la marche du monde à toi tout seul.
- Tu crois que j'ai peur de toi ?! Laisse moi rire, ricana-t-il. Tu es pathétique, dit-il alors que Naruto sentait la colère de tous autour d'eux dirigée vers l'Uchiwa.
- Peur ou pas je m'en fiche, ce n'est pas moi qui me voile la face, remarqua le blond. Dans tout les cas, tu n'as aucun droit de décider pour les autres et de penser que tu as le droit d'éliminer qui bon te semble. Personne n'a ce droit. Faire table rase du passé ? Je vais t'apprendre un truc pauvre tâche, on ne peut pas effacer le passé et l'oublier. On peut juste l'admettre avec humilité, l'accepter, reconnaître nos erreurs et faire ce qu'il faut pour changer les choses. On ne peut pas prétendre tout remettre à zéro pour recommencer, ça ne marche pas comme ça. C'est le passé et ce que nous en faisons qui construira ce que nous serons demain. Tout le monde a droit à une seconde chance parce que souvent ont fait des erreurs sans s'en rendre compte ou sans voir le mal qu'on fait sur l'instant. Mais si on reconnaît nos fautes et qu'on fait ce qu'il faut pour réparer alors on est plus fort que jamais. C'est comme ça qu'on avance. On tombe, on se relève, on tombe, on se fait mal, on se relève en serrant les dents et au bout du compte, si on fait preuve de volonté, on arrive au but. Les ennemis d'hier peuvent être les amis d'aujourd'hui et la famille de demain. Ta bêtise détruirait cet espoir. Si tu veux changer le monde et faire que les souffrances du passé ne se répètent pas, commence par ne pas en causer davantage. On ne construit pas la paix par la violence et la force, dit-il en le relâchant finalement doucement pour se redresser. Donne plutôt le bon exemple pour que les autres fassent pareil et c'est comme ça tous ensemble qu'on construira un bel avenir.
- Tu es d'un naïf c'est affligeant, remarqua froidement l'autre. Ce monde a besoin d'une révolution. Il faut détruire pour rebâtir sur des bases saines sans cultiver ces part d'ombres qui ont causé tant de problème.
- Ok et pourquoi on ne pourrait pas faire ça nous tous ici ? remarqua-t-il. Il n'y a pas besoin de tuer ou écarté qui que ce soit.
- Ouais et on voit ce que ça a donné avec tout ces imbéciles, claqua-t-il.
- Le seul imbécile que je vois ici c'est toi, répondit Naruto. Cette Alliance à elle seule est la preuve du tournant que le monde ninja est en train de prendre et ce n'est pas parce que tu n'as pas confiance en ça et en les autres, foi en ce monde que tu peux qu'octroyer le droit de tout détruire.
On vit le blond tanguer soudain, son dojutsu se désactivant pour révéler un regard trouble prouvant son épuisement. Il vacilla et Sasuke s'en aperçut certainement puisqu'il se retourna vivement pour bondir vers Naruto. Il ne l'atteignit pourtant jamais. Kakashi qui le surveillait de près comme beaucoup l'attrapa sans ménagement pour le clouer au sol, l'immobilisant fermement alors que bien des ninjas s'étaient portés en avant pour l'arrêter. Shikamaru avait d'ailleurs utilisé sa technique de manipulation des ombres en même temps que Kakashi agissait, tenant lui aussi le déserteur de Konoha.
- Arrêtez le et couvrez ses yeux, ordonna la Hokage. Il y a de nombreux crimes dont-il doit répondre à Konoha.
Plus loin, les amis du l'Uchiwa se tenaient tranquilles, surveillés par les regards noirs de l'Alliance les gardant à l'œil. Naruto quand à lui s'était effondré et son parrain l'avait rattrapé, s'accroupissant au sol avec lui alors que Tsunade les rejoignait en catastrophe.
- Il est épuisé, intervint Kyuubi penché au dessus de son Jinchuuriki. Il a déployé, géré et fait passer dans son corps d'immenses masses de chakra ces deux derniers jours. Cela ne se fait pas sans douleur ni dégâts à ce niveau. Il a aussi déployé des techniques très éprouvantes pour le corps et son dojutsu l'a mis à rude épreuve avec une telle durée et une telle intensité d'activation. Notre séparation a aussi été très brutale pour lui. Il a grand besoin de se reposer maintenant.
- Je crois que tout le monde en a besoin, acquiesça Hagoromo. Il est temps pour moi de partir, remarqua-t-il alors qu'il commençait à s'évaporer. J'ai désormais placé toute ma confiance et mes espoirs pour ce monde en Naruto, dit-il en regardant le jeune homme qui avait perdu connaissance. Je sais qu'il saura montrer la bonne voie, sourit-il en disparaissant complètement.
Lorsque Naruto commença à se réveiller, ce fut bien péniblement. Pourtant, tout ce qu'il s'était passé était bien vif à son esprit. La guerre était terminée, cette histoire d'Akatsuki était terminée. Les Bijuu étaient libres et tout allait pourvoir reprendre un court normal. Ces réalisations l'emplirent de soulagement et il se détendit totalement. Maintenant, il allait pouvoir voyager sans cette menace pesant sur sa tête et il n'aurait plus besoin de se cacher. Le monde était sauf et un chemin vers la paix s'était ouvert. Les temps à venir s'annonçaient radieux. Il pouvait aussi percevoir la présence imposante et puissante de Kurama, désormais complet, en lui et cela termina de l'apaiser entièrement. L'énergie de son renard était calme, paisible et tranquille, sereine, lui indiquant efficacement que tout allait bien maintenant.
Son esprit s'éveilla tranquillement et il prit doucement conscience de ce qui l'entourait. Il était bien installé et une douce brise le balayait. Il adorait vraiment ça. Le vent restait son élément préféré. Il ouvrit finalement les yeux, sa vue trouble. Il perçut pourtant la lumière du soleil et cela le fit sourire un peu plus. Ça aussi, il adorait. Il cligna des paupières dans le silence des lieux et lorsque sa vue s'éclaircit, il découvrit qu'il était allongé dans un lit, semi assis, dans une chambre impersonnelle. Il regarda un peu plus autour de lui, souriant avec tendresse lorsqu'il trouva un petit renard à neuf queues roulé en boule contre sa hanche, la tête posée sur son ventre. Il leva sa main posée au dessus des draps, celle-ci couverte de bandages comme son bras, la déposant doucement sur Kurama qui faisait semblant de dormir, il le sentait. Et il continua à faire semblant comme à chaque fois qu'il le câlinait ainsi, préférant ne pas montrer qu'il aimait ça. Il finit par simplement poser sa main sur lui, infiniment heureux de l'avoir avec lui. Il savait que si Kurama s'était matérialisé, c'était pour veiller sur lui pendant qu'il dormait. Il faisait toujours cela, prêt à intervenir si un danger se montrait pendant qu'il se reposait.
- Où on est Kurama ? demanda-t-il faiblement.
- À Konoha, répondit-il en ouvrant les yeux et en tournant la tête pour le regarder. Ça fait cinq jours que tu dors. Tu étais et es toujours dans un sale état. On t'a ramené à Konoha. J'ai pensé que c'est le village que tu préférerais et puis il semblerait que les ninjas d'ici sont bien décidés à te protéger. Tu es à l'hôpital. On est arrivé hier.
- Tout s'est bien fini ?
- Oui. Après ta victoire, la vieille Hokage s'est chargée de cet imbécile d'Uchiwa. Les autres Bijuu sont partis pour leurs domaines respectifs après s'être assuré que tu étais en sécurité. On s'est occupé des blessés et de tout le reste. Tu as été ramené à Konoha avec les autres combattants qui en avaient le plus besoin comme pour les autres villages. Les autres encore relativement bien sont restés là bas pour faire le tour des champs de batailles, vérifier qu'il ne restait rien de dangereux et s'occuper du reste. Des forces qui étaient restées dans les villages en arrières gardes ont été envoyer prendre le relais pour que les autres puissent rentrer. Ils devraient bientôt avoir finis. Tout rentre dans l'ordre. Tu peux te reposer tranquille.
- Génial, soupira-t-il.
Il regarda un peu autour de lui, trouvant toutes ses affaires propres et soigneusement disposées sur une armoire. Il y avait ses vêtements, ses sabres, ses sacoches et tout le reste. On ne lui avait laissé que ses boucles d'oreilles visiblement. Kurama avait dû insister pour qu'elles restent en place et qu'il puisse apparaître et disparaître à volonté à ses côtés. Il portait une tenue blanche simple et il pouvait voir de nombreux pansements sur ses bras. Il se toucha un peu pour voir, grimaçant aux douleurs qu'il ressentait.
- Reste tranquille, râla Kurama. Tu es amoché et avec tout ce que tu as fait, tes capacités de régénérations sont très affaiblies. Tu vas mettre bien plus de temps que d'habitude à guérir et a reconstituer ton chakra. Tu as déployé d'énormes quantités de puissances coup sur coup en plus d'encaisser beaucoup trop de choses. Il faut te reposer.
- Ouais, ça nous fera pas de mal, soupira-t-il en agitant ses doigts dans la fourrure oranger.
Il tourna la tête vers la grande fenêtre. Elle était grande ouverte malgré le temps frais et il se douta que son renard ne devait pas y être pour rien. Il était le seul à savoir qu'il aimait toujours sentir le vent sur lui. Il y avait du soleil et il voyait un peu le village. Kurama avait eu raison de le faire rentrer à Konoha. Rester un peu là n'était pas une mauvaise idée et il avait toujours une visite du village à faire avec Jiraya. Il resta tranquille, prenant le temps de se réveiller complètement. Et ce fut quelques instants plus tard que la porte s'ouvrit, laissant passer une jeune femme probablement infirmière vu sa tenue. Elle fut visiblement surprise de le voir éveiller et Naruto lui sourit naturellement comme il le faisait toujours. Il resta perplexe lorsque la jeune femme rougit visiblement, se faisant embarrassée et impressionnée :
- Vous êtes réveillé maître Namikaze, bégaya-t-elle.
- Maître Namikaze ? releva-t-il en penchant la tête sur le côté.
Kurama ricana à son air perdu.
- Tu es célèbre maintenant, s'amusa-t-il. Qu'est-ce que tu croyais ? Que tu allais rester inconnu après avoir sauvé le monde ?
- Bah non mais quand même, dit-il.
- En plus tu es le fils du Yondaime Hokage et le ninja le plus puissant du moment. Maître est un titre approprié. Ils ont dû mettre des gardes partout pour que personne ne s'introduise ici pour te voir. Tu vas devoir t'y faire.
Il regarda son renard, se demandant ce que cela donnait. Il n'était vraiment pas habitué à être reconnu de quelconque manière et comme il n'avait jamais assisté à ce genre de chose pour lui ou d'autres, il ne parvenait pas à se faire une idée de ce que cela voulait dire au juste. Il reporta son attention sur l'infirmière qui s'était un peu reprise bien que le rouge persiste sur ses joues. Elle avait refermé la porte et elle s'avançait vers lui.
- Bonjour, salua-t-elle. Est-ce vous savez où vous êtes ?
- Oui, répondit-il. Il m'a dit, expliqua-t-il en pointant le renard qui faisait de nouveau mine de dormir.
- Je vois. Comment vous sentez vous ?
Tranquillement, elle fit le tour de son état, professionnelle malgré qu'elle semble toujours impressionnée et gênée. Mais la gentillesse de Naruto la détendit. Elle vérifia qu'il allait bien avant de s'en aller pour prévenir le médecin et aller chercher de quoi apaiser la douleur de ses blessures. Il se remit à contempler l'extérieur, somnolant un peu. Cette fois, il était vraiment au bout du rouleau mais ça n'avait rien d'étonnant après tout ça. Il sourit lorsqu'une douce brise l'atteignit, fermant les yeux pour en profiter un moment. Ce fut la porte s'ouvrant qui attira de nouveau son attention. Il vit entrer Sakura Haruno qui lui sourit, l'air heureuse de le voir éveillé. Il lui rendit :
- Salut, fit-il faiblement.
- Bonjour, salua-t-elle en déposant le plateau qu'elle tenait sur une armoire près de son lit. Comment vous sentez vous ?
Cela lui faisait vraiment étrange d'être vouvoyé ainsi. On l'avait déjà fait. Les villageois ou les gens qu'il avait croisé ou aidé le vouvoyaient et la majorité des ninjas qu'il avait rencontré pendant la guerre l'avaient fait aussi. Seul les Kage et le commandement de l'Alliance l'avaient tutoyé parce qu'ils avaient vu sa véritable apparence, connu sa véritable identité avant qu'il fasse ses preuves et ils n'avaient jamais jugé utile de le vouvoyer, le prenant pour un gamin prétentieux au début. Puis ils avaient continué comme ça. Tsunade et Kakashi ne l'avaient pas fait parce qu'ils se sentaient plus proche de lui certainement après avoir découvert sa parenté. Ce n'était pas la première fois mais il avait toujours du mal avec ça. S'il n'en montrait rien, les conventions sociales étaient encore parfois étranges pour lui qui n'avait pas grandi avec ce genre d'apprentissage social. Mais les gens pouvaient bien l'appeler comme il voulait. Le nom que l'on donnait aux gens était un reflet de la manière dont on les considérait. Ses premiers noms ou plutôt appellations avaient été ceux d'un objet et d'une arme. Puis il avait retrouvé son véritable nom et il en avait gagné d'autres le représentant au fil du temps. Il préférait Naruto tout simplement mais les gens pouvaient bien l'appeler et s'adresser à lui comme ils le voulaient, c'était leur choix.
- Épuisé, avoua-t-il.
- C'est bien normal, remarqua-t-elle. Il va vous falloir du temps pour vraiment récupérer et guérir. Vous avez été très éprouvé et votre système circulatoire de chakra a été endommagé à cause des intensité de puissance que vous avez manipulé. Vous allez guérir sans problème mais ça va prendre un peu de temps et c'est aussi pour ça que votre chakra va mettre un moment à se reconstituer complètement, dit-elle en préparant un médicament. Tenez, c'est pour la douleur, dit-elle en lui donnant le remède.
Il le prit, la remerciant après l'avoir avalé.
- Tu ne prends pas de repos toi ? demanda-t-il.
- Je n'ai eu que des blessures très légères et de la fatigue. C'est principalement grâce à vous. Beaucoup de ninjas vous doivent la vie et entre votre technique de soin, vos sauvetages et la protection que vous nous avez offert. Alors je vais bien et je vous remercie pour ça et pour tout ce que vous avez fait.
- Pas de quoi, dit-il simplement avec un sourire chaud. Mais tu mériterais du repos quand même.
- Je ne travaille pas autant que d'habitude. Je suis rentré avec vous et les premiers blessés et je fais simplement quelques services à l'hôpital. Il y a beaucoup de monde à soigner.
- Je vois, c'est tout à ton honneur.
- Vous en tout cas, vous avez vraiment besoin de repos, souligna-t-elle. Je reviendrais tout à l'heure pour changer vos pansements et vérifier vos blessures. En attendant, j'ai demandé qu'on vous apporte à manger. Vous devez avoir faim.
- Carrément, s'amusa-t-il.
- Ça va vite arriver, assura-t-elle. Vous devez rester au lit un maximum encore un jour ou deux mais il y a une petite salle de bain là, dit-elle en pointant une porte dans un coin. Maître Jiraya a passé beaucoup de temps à votre chevet, renseigna-t-elle. Maître Tsunade l'a forcé à rentrer se laver et se changer ce matin mais il ne devrait tarder à revenir, s'amusa-t-elle. Il y a des gardes à la porte pour s'assurer que vous puissiez rester tranquille alors vous pouvez vous reposer sans crainte et si vous avez besoin de quelque chose, vous n'avez qu'à demander.
- Ok, répondit-il. Merci beaucoup.
- Ce n'est rien. Maître Tsunade viendra certainement vous voir. Elle a suivis et organisé elle même vos soins.
Elle s'assura qu'il avait tout ce qu'il lui fallait avant de repartir et comme elle l'avait prédis, il ne fallut pas longtemps pour voir Tsunade et Jiraya arriver, très heureux de le voir éveillé. Kurama disparus, Naruto l'entendant grommeler dans son esprit qu'il y avait trop de crétins dans la pièce.
- Tu te réveilles enfin, sourit son parrain. C'est pas trop tôt.
- Désolé. Comment vous allez ?
- Bien ne t'en fait pas, assura Tsunade. C'est toi qui nous préoccupe. Enfin, avec du repos et des soins, tu t'en remettras. Mais je suis bien contente que tu te sois réveillé.
Elle prit un moment pour s'assurer elle même de son état et son repas arriva. Les deux Sannin le laissèrent manger jusqu'à ce qu'il demande des nouvelles de ce qu'il s'était passé pendant son inconscience. On lui raconta alors, le rassurant alors qu'il n'y avait plus eu de problèmes.
- On a finalement appris qui avait levé la Réincarnation des Âmes, fit Jiraya.
- Qui ?
- Itachi Uchiwa, répondit-il. Le frère aîné de Sasuke et héros de l'ombre de Konoha.
Tsunade lui donna les grandes lignes de l'histoire d'Itachi, jusqu'à sa mort contre son propre frère.
- J'aurais bien aimé le connaître cet Itachi, sourit-il tristement. Comment il a fait ? C'était un réincarné j'imagine.
- Oui. C'était bien Kabuto qui avait utilisé la technique. Il a ramené Itachi et il a voulu se servir de lui et profiter du contexte pour capturer Sasuke. Il avait comme une obsession pour lui et le Sharingan qu'il voulait étudier. Mais il savait que Sasuke ne se laisserait pas prendre si facilement alors il a voulu se servir d'Itachi pour lui mettre la main dessus. Itachi a trouvé son frère et il semble que Sasuke est parvenu à lever le contrôle de Kabuto sur lui grâce au Mangekyo Sharingan et un genjutsu particulier. Libéré, Itachi s'est aussitôt mis en tête de lever la Réincarnation des Âmes pour nous aider. Il a toujours été fidèle à Konoha et il s'est sacrifié pour la paix. Il a continué par de là la mort. Il est retourné sur Kabuto et il a brisé la technique.
- Il devait vraiment être épatant ce gars là, remarqua Naruto. Son petit frère a rien compris à ce que voulait son frère.
- Sasuke a une vision très froide et individualiste des choses, déplora Tsunade. C'est un gamin qui a souffert et qui s'est enfoncé dans sa douleur et son envie de vengeance. Il est en prison pour un moment maintenant. Espérons qu'il réfléchira à ses actes. Kakashi et Sakura qui étaient ses compagnons d'équipe prennent pas mal de temps pour discuter avec lui. On verra bien.
- Et les Bijuu ? demanda-t-il.
- Ils sont rentrés chez eux d'après leurs propres mots en nous tirant la promesse de te garder en sécurité, s'amusa Jiraya. Les villages se sont déjà mis d'accord pour les laisser tranquilles tant qu'ils ne causent pas de problèmes. Et tout le monde te considère comme leur gardien maintenant. Cela est bien établi même s'il y aura encore bien des discussions à ce sujet. Les démons effraient la plus part des gens alors ça ne sera pas si simple de leur faire accepter qu'ils sont libres et hors contrôle. Mais avec le temps et si tout ce passe bien, ça rentrera dans les mœurs. Et puis le fait que le Héros de la Quatrième Grande Guerre Ninja, l'Ermite au Renard, le Sage d'Or, le Ninja Errant, dit-il l'air amusé, soit leur gardien apaise déjà pas mal les choses.
- C'est moi tout ça ? demanda-t-il avec perplexité.
- On t'a donné pleins de surnoms, sourit Tsunade. Ce qu'il s'est passé se sait déjà partout alors tu es très connu maintenant Naruto. Beaucoup de monde aimerait te rencontrer. Les gens de Konoha en particulier aimeraient voir le fils du Yondaime devenu héros à son tour. Mais tu verras ça plus tard. Il faut te reposer pour l'instant. Tout est en ordre alors il n'y a pas à s'inquiéter.
- C'est bien, sourit-il. C'est le principal. Je vais devoir rester là longtemps mamie ? C'est vraiment pas mon genre de rester au lit sans bouger.
- Et bien il va falloir pour encore deux jours au moins, imposa-t-elle sévèrement. Après, tu pourras te lever et sortir si ça va mais tu vas avoir besoin de repos encore un bon moment. Tu ne tiendras pas longtemps debout de toute façon. Tes jambes comme tout ton corps ont pris un sacré coup.
- Ça va être compliqué, soupira-t-il en les amusant. Et puis il va falloir que je trouve une auberge, remarqua-t-il. Ou je dors à la belle étoile peut-être ? réfléchit-il.
- Tu rigoles j'espère ?! s'exclama Tsunade. Tu ne vas pas aller à l'auberge ou dormir dehors ?!
- Je fais ça tout le temps, répondit-il simplement. J'ai toujours fait comme ça. Je ne reste jamais longtemps au même endroit. J'ai plus l'habitude de la belle étoile avec Kurama qu'autre chose, sourit-il.
- Tu as besoin d'un endroit confortable et calme où rester le temps de te remettre, remarqua-t-elle. On va te trouver un endroit ne t'en fait pas. De toute manière tu restes là pour le moment.
- Je vais rester un moment à Konoha. On a toujours une visite à faire, remarqua-t-il en regardant son parrain qui lui sourit. Et puis maintenant que je peux le faire tranquillement, j'ai bien envie de découvrir un peu plus le village que papa et maman aimaient tant, dit-il en les attendrissant.
- Tu peux même rester si tu veux, posa Tsunade.
- C'est gentil mais non. J'aime voyager et il y a encore pleins d'endroits que je veux voir. Je suis chez moi un peu partout. Je me vois pas rester à un endroit, ça me stresse. Je préfère voyager.
Ils comprirent. Cela provenait certainement de son enfermement. Maintenant, il voulait profiter à fond de sa liberté et c'était compréhensible. Mais ce n'était pas plus mal. Naruto était désormais libre de faire ce qu'il voulait comme il le voulait et avec la fin de cette guerre et de l'Akatsuki cela était plus vrai que jamais. C'était sûrement là tout ce dont-il rêvait depuis toujours.