Une entreprise difficile

Partie 3

[Attention! Contenu Explicite]

Ils atterrirent au milieu du cercle d'invocation démoniaque que Rampa avait pris le soin de tracer avant son escapade au Ritz. Maggie les observait avec stupeur, surprise par sa propre invocation.

- Monsieur Fell ! C'est un plaisir de vous revoir.

Aziraphale lui sourit sans la voir. Il était de retour dans sa librairie. Rien ne semblait avoir bougé. Muriel avait vraiment fait du bon boulot, tous ses livres étaient là, jusqu'aux programmes de théâtre sous son bureau. Il regardait les étagères comme on retrouve une vieille amie. Passant une main rêveuse sur les reliures en cuir, il soupira de bonheur.

Rampa de son côté n'avait d'yeux que pour lui, il était de retour. Plus que soulagé, il se sentait soudainement nerveux, comme si on allait encore le lui retirer s'il clignait des yeux. Heureusement pour lui, les serpents ne clignent pas.

- Monsieur Aziraphale ! Bienvenue chez vous ! Gloussa Muriel.

Rampa lui grogna dessus par réflexe avant de reprendre ses esprits. Elle s'agita d'un pied sur l'autre, en tentant d'attirer l'attention d'Aziraphale, mais celui-ci était trop occupé à parcourir les rayonnages comme un enfant dans un magasin de bonbons. Rampa le suivait comme son ombre entre les rayons. Finalement, le libraire remarqua son agitation et lui prit la main sans un mot. Maggie, qui assistait à la scène, jugea bon d'entraîner Muriel derrière elle. Elles auraient leurs réponses plus tard, ils avaient manifestement besoin de reprendre leurs marques. Aziraphale continuait son inspection entraînant le démon derrière lui, ouvrant à l'occasion un livre pour passer ses doigts sur les pages avec délice. Enfin, quand il fut satisfait, ils s'affalèrent dans leur fauteuil respectif.

- Tout est parfaitement à sa place ! Se félicita l'ange.

- En même temps, je n'aurais pas parié qu'elle arrive à vendre le moindre livre, même avec des millénaires devant elle…

- C'est bon de voir que quelque chose est « normal ».

- Ya juste un truc qui cloche. Ça me chiffonne…

Aziraphale regardait tout autour de lui comme s'il avait manqué une énormité.

- Quoi ?..

- C'est l'ancien libraire, je suis presque sûr qu'il n'était pas sapé comme ça. Un type charmant, bien qu'un peu coincé, tu l'aurais adoré.

- Rampa ! S'offusqua-t-il sans chercher réellement à dissimuler son amusement.

Il jeta malgré tout un regard à son vêtement. Il le préférait avant, élimé et confortable. Il ferait mieux de se changer. Pas vraiment sûr qu'il avait envie de faire un miracle de ci-tôt, il prit la direction du fond de la boutique, bientôt talonné par Rampa. Il se demanda vaguement si Muriel avait utilisé sa chambre ou le morceau de réserve qu'il avait attribué à Gabriel durant son amnésie.

Sa chambre était recouverte d'une fine couche de poussière. Ça avait d'ailleurs toujours été le cas, Aziraphale ne dormait pas beaucoup, et quant il le faisait, c'était généralement écrasé dans un fauteuil confortable, après la lecture d'un livre particulièrement satisfaisant. Rampa était presque plus familier des lieux que lui, il lui était déjà arrivé de piquer une de ses siestes légendaires dans la librairie et qu'Aziraphale soit obligé de le border.

C'était donc en propriétaire qu'il s'assit sur le rebord du lit. Aziraphale n'avait pas prévu qu'il le suive jusque dans la chambre, mais il ne l'avait pas dissuadé non plus. Cependant, maintenant, qu'ils étaient là, il songea que jamais Rampa ne l'avait vu nu, c'était idiot après tout ce temps, tout ce qu'il s'était passé entre eux… Il hésitait en dénouant son nœud papillon, devait-il lui demander de sortir ? Ou de se retourner ? Finalement, il se retourna lui-même et fit tomber à terre la veste puis s'attaqua au veston dont il avait retiré soigneusement la montre. Son regard s'arrêta sur la bague qu'il portait à son petit doigt. Symbole de son statut d'ange et de son allégeance. Il n'était pas encore certain de ce qu'il convenait d'en faire. Avec une main tremblante, il la retira et la déposa sur une pile de livres. Il aviserait plus tard. Il était davantage préoccupé par le regard de Rampa qui semblait vouloir percer des trous dans son dos. Il retira sa chemise et son malaise augmenta. N'y tenant plus, il se retourna pour lui demander s'il voulait bien sortir. Mais la demande mourut dans sa gorge. Rampa avait retiré ses lunettes et ses pupilles jaunes le fixaient au travers de ses mains dont il s'était recouvert le visage. Son expression était noire et sauvage : du désir.

[illustration : ibb. co/ChHfZ1h ]

Quelque chose s'alluma en lui, quelque chose qui avait couvé en lui depuis leurs adieux, depuis qu'il savait la vérité de Rampa. Celui-ci laissa retomber ses mains en essuyant sa bouche quand Aziraphale retira son pantalon en le regardant droit dans les yeux.

- Tu essayes de me tenter l'angelot ? Demanda-t-il d'une voix rauque.

- Je ne sais pas. Peut-être ? Après tout, je suis un démon maintenant.

- Même pas en rêve mon ange, tu n'as rien d'un démon… Au mieux, tu as été mis au coin.

Même si sa réplique faisait montre d'un effort honorable pour paraître maître de lui, un tic nerveux agitait sa jambe et il déglutissait avec peine.

Une partie d'Aziraphale essayait de le raisonner, mais il avait très envie de faire quelque chose de totalement stupide. La séparation avait modifié le souvenir qu'il avait de leur baiser, après l'avoir si souvent repassé derrière ses yeux, tant de fois réinventé sa réaction. Il avait besoin de se rappeler le goût de Rampa, de laver l'affront de ses paroles, de prendre la décision qu'il n'avait pas eu le courage de prendre alors. Il avait été retenu par sa culpabilité, mais aussi par sa foi dans le système qu'il servait. Maintenant qu'il n'y avait plus rien entre eux, tout son être lui hurlait qu'il n'avait jamais rien perdu à céder à une des nombreuses tentations de Rampa, et même qu'il avait tout à y gagner. Cette nouvelle liberté l'enhardissait :

- Ah oui ? Vraiment ? Et que dis-tu de ça mon cher ?!

Alors dans un ultime élan de provocation, il retira son caleçon et s'assit à califourchon sur les genoux d'un Rampa ébahit. Il l'embrassa tendrement, à la fois pour cacher sa honte, mais aussi pour signifier qu'il ne jouait pas. Rampa se pétrifia un instant sous le baiser, avant de l'accompagner dans une nouvelle sorte de danse. Aziraphale ne savait pas où mettre ses mains, il se sentait à la fois terriblement bien et terriblement bête. Heureusement pour lui, le démon semblait avoir plus d'instinct en la matière. Ses doigts redessinaient déjà chaque détour de sa peau, chargeant l'air d'une onde sensuelle. À moins que ça ne soit de l'expérience ? Après tout, la luxure, c'était une prérogative de démon… À quoi pouvait bien ressembler ses précédentes conquêtes ? Comment les aimait-il ? Il était si beau, ses partenaires devaient être à sa hauteur. Lui était ridicule avec ses membres potelés et son sourire naïf. À quoi pouvait bien penser Rampa alors qu'il embrassait sa poitrine ? Aurait-il préféré un sein ? Quand il passait ses doigts dans la petite toison de son torse ? Pensait-il à plus viril que lui ? Sans qu'il ne s'en rende compte, sous les caresses des mains et des lèvres de Rampa, la forme de la peau d'Aziraphale ondulait au rythme de ses pensées. Le corps de l'ange semblait hésiter entre plusieurs formes, tantôt féminines, tantôt jeunes, tantôt poilues, tantôt rondes.

- Qu'est-ce que tu fais l'angelot ? S'interrompit Rampa.

Aziraphale se mordit la lèvre visiblement mal à l'aise.

- Je veux seulement te plaire, répondit il après un moment. Dis-moi comment tu veux que je sois ? Ce que tu veux que je fasse, je t'obéirai…

Rampa gronda, sa mâchoire crispée dévoilant ses crocs. Sur ses genoux, l'ange se rembrunit et son regard devint fuyant. Mais avant qu'il n'ai le temps de s'enfuir, Rampa attrapa son visage à deux mains et le força à le regarder droit dans les yeux. Ses pupilles fendues n'étaient que flammes et fureurs.

- Écoute-moi bien, je ne suis pas comme ces bâtards là-haut ! Je ne veux rien d'autre que toi ! Et je te veux libre.

Il avait détaché chacune de ses paroles en maintenant le feu de ses yeux, comme pour le marquer au fer rouge. Quand il lut dans le sourire de son ange que le message était passé, il embrassa passionnément sa pomme d'Adam, empoignant à pleine main la rondeur de ses fesses pour l'attirer un peu plus contre lui.

Au travers de l'étroit pantalon du démon, Aziraphale pouvait sentir la chaleur de son excitation, qui rendait encore plus rêche le contact du jean contre son propre sexe. S'il n'avait rien à prouver, alors pouvait-il prendre ce dont il avait envie ? Il empoigna les cheveux de Rampa, les tira en arrière, exposant son interminable gorge. Le démon surpris laissa sa mâchoire pendre quelques instants avant que l'ange ne lui ravisse un baiser loin d'être chaste. Sa langue rencontra sa comparse bifide avec une avidité sans nom, mélangeant leur essence en un parfum délicieux. Ses ongles manucurés s'activaient sur les boutons du veston puis de la chemise noire de Rampa, les arrachant autant qu'ils les défaisaient. Quand l'ange délaissa sa bouche pour embrasser le tatouage de sa tempe puis mordiller le lobe d'une oreille, le démon esquissa un sourire carnassier.

- Petit ange dévergondé… Soufflât-il entre le rire et le râle.

En réponse, Aziraphale ouvrit d'un geste théâtral la chemise dont un des boutons vola. Il affichait son petit air satisfait.

- Et encore, tu n'as rien vu !

Rampa dut étouffer un grondement de plaisir quand l'ange planta ses dents dans son cou. Ses longs doigts se crispèrent davantage sur les fesses rebondies, les déformant et les dévoilant. Il roula ses hanches manifestement à l'étroit dans ses vêtements. Aziraphale tenta d'accéder à sa ceinture, mais il le serrait si étroitement que c'était impossible. De plus, la langue de serpent qui s'activait sur son mamelon rendait ses mains moites. Quand les doigts de Rampa commencèrent à jouer avec les limites de son corps, il n'y tint plus. Un petit miracle ne ferait de mal à personne ! Il agita une main et le pantalon disparu, confirmant à la fois l'absence de sous-vêtement et l'excitation du démon.

Celui-ci avait de nouveau délaissé ses tétons pour sa nuque dans laquelle il déposait autant de baisers que de suçons et de morsures. En bas, son bassin ondulait avec autant plus d'assiduité maintenant que leurs deux sexes se touchaient. Ses mains avides pétrissaient tout ce qui était à leur porté : cuisses, aine, hanches, fesses.

Sous toutes ses attentions, Aziraphale sentait qu'il était en train de perdre la raison. Était-il en train de se consumer dans les flammes de l'Enfer ? Il n'était plus sûr de savoir si les grondements de désir et les gémissements provenaient de sa gorge ou de celle de son amant. Pourquoi Rampa, le faisait-il languir ainsi ? Il était prêt à tout lui offrir. Il ne pouvait plus attendre… Il allait mourir si le démon ne le prenait pas tout de suite. Mais le serpent n'en finissait pas de ramper, de mordre, d'enserrer. Aziraphale murmurait tous ses noms à son oreille comme autant d'encouragements. Le démon grognait les dents serrées, le serrait à l'en faire mal, pantelait même. Mais aucun doigt ne le pénétrait, aucune paume n'effleurait son sexe tendu. Bon sang, qu'attendait-il ?! Enfin, Aziraphale comprit, il attendait la permission. Il le repoussa légèrement pour voir son visage. Il était au désespoir. Ses yeux le scrutaient sans le voir, comme perdus dans la brume, rendu fou de désir.

Il le repoussa un peu plus, jusqu'à ce que son dos touche le lit. Rampa écarquilla les yeux, avait-il fait quelque chose de mal ? L'ange le toisait de toute sa hauteur. Il avait une expression que Rampa ne lui connaissait pas. Il tenta de se redresser sur ses coudes, mais une main impérieuse le maintint contre le dessus-de-lit. Aziraphale décolla ses hanches des siennes accentuant son désarroi. Il voulut parler, le supplier, mais l'ange lui intima le silence en posant un doigt sur les lèvres maintenant inaccessibles. Sa gorge se noua, privé du contact de sa peau, il se sentait fébrile. Il contempla le visage tant aimé, l'ange lui souriait. Il lui prit la main et la déposa sur son cœur, avant de s'empaler d'un seul coup. Les ailes de l'ange explosèrent hors de lui, tandis qu'il gémissait son nom dans un râle de plaisir non contenu. La sensation coupa le souffle du démon. Des étoiles dansèrent derrière ses yeux, il suffoquait de plaisir. Enfin. Enfin ! C'était trop. Il reteint le chapelet d'injures et de blasphèmes qui lui semblait la seule description valable de cette sensation. Au-dessus de lui, son ange commençait à bouger, glorieux ainsi nimbé de ses magnifiques ailes. Il lui faisait perdre la tête. Mais il n'allait pas le laisser faire. Il lui empoigna les hanches et s'assit sans le déloger. Sa chemise toujours sur ses bras le gênait, mais peu importait.

- Aziraphale… Dit-il comme un mot d'amour.

L'ange passa ses bras autour de son cou, glissant une main dans ses cheveux, il l'embrassa tendrement sans bouger. Ils restèrent là un petit moment, savourant la connexion de leur corps. Rampa passa un doigt joueur entre les deux ailes déployées. Le contact électrisa Aziraphale qui frissonna, envoyant une décharge de plaisir entrQuelque chose s'alluma en lui, quelque chose qui avait couvé en lui depuis leurs adieux, depuis qu'il savait la vérité de Rampa. Celui-ci laissa retomber ses mains en essuyant sa bouche quand Aziraphale retira son pantalon en le regardant droit dans les yeux.

- Tu essayes de me tenter l'angelot ? Demanda-t-il d'une voix rauque.

- Je ne sais pas. Peut-être ? Après tout, je suis un démon maintenant.

- Même pas en rêve mon ange, tu n'as rien d'un démon… Au mieux, tu as été mis au coin.

Même si sa réplique faisait montre d'un effort honorable pour paraître maître de lui, un tic nerveux agitait sa jambe et il déglutissait avec peine.

Une partie d'Aziraphale essayait de le raisonner, mais il avait très envie de faire quelque chose de totalement stupide. La séparation avait modifié le souvenir qu'il avait de leur baiser, après l'avoir si souvent repassé derrière ses yeux, tant de fois réinventé sa réaction. Il avait besoin de se rappeler le goût de Rampa, de laver l'affront de ses paroles, de prendre la décision qu'il n'avait pas eu le courage de prendre alors. Il avait été retenu par sa culpabilité, mais aussi par sa foi dans le système qu'il servait. Maintenant qu'il n'y avait plus rien entre eux, tout son être lui hurlait qu'il n'avait jamais rien perdu à céder à une des nombreuses tentations de Rampa, et même qu'il avait tout à y gagner. Cette nouvelle liberté l'enhardissait :

- Ah oui ? Vraiment ? Et que dis-tu de ça mon cher ?!

Alors dans un ultime élan de provocation, il retira son caleçon et s'assit à califourchon sur les genoux d'un Rampa ébahit. Il l'embrassa tendrement, à la fois pour cacher sa honte, mais aussi pour signifier qu'il ne jouait pas. Rampa se pétrifia un instant sous le baiser, avant de l'accompagner dans une nouvelle sorte de danse. Aziraphale ne savait pas où mettre ses mains, il se sentait à la fois terriblement bien et terriblement bête. Heureusement pour lui, le démon semblait avoir plus d'instinct en la matière. Ses doigts redessinaient déjà chaque détour de sa peau, chargeant l'air d'une onde sensuelle. À moins que ça ne soit de l'expérience ? Après tout, la luxure, c'était une prérogative de démon… À quoi pouvait bien ressembler ses précédentes conquêtes ? Comment les aimait-il ? Il était si beau, ses partenaires devaient être à sa hauteur. Lui était ridicule avec ses membres potelés et son sourire naïf. À quoi pouvait bien penser Rampa alors qu'il embrassait sa poitrine ? Aurait-il préféré un sein ? Quand il passait ses doigts dans la petite toison de son torse ? Pensait-il à plus viril que lui ? Sans qu'il ne s'en rende compte, sous les caresses des mains et des lèvres de Rampa, la forme de la peau d'Aziraphale ondulait au rythme de ses pensées. Le corps de l'ange semblait hésiter entre plusieurs formes, tantôt féminines, tantôt jeunes, tantôt poilues, tantôt rondes.

- Qu'est-ce que tu fais l'angelot ? S'interrompit Rampa.

Aziraphale se mordit la lèvre visiblement mal à l'aise.

- Je veux seulement te plaire, répondit il après un moment. Dis-moi comment tu veux que je sois ? Ce que tu veux que je fasse, je t'obéirai…

Rampa gronda, sa mâchoire crispée dévoilant ses crocs. Sur ses genoux, l'ange se rembrunit et son regard devint fuyant. Mais avant qu'il n'ai le temps de s'enfuir, Rampa attrapa son visage à deux mains et le força à le regarder droit dans les yeux. Ses pupilles fendues n'étaient que flammes et fureurs.

- Écoute-moi bien, je ne suis pas comme ces bâtards là-haut ! Je ne veux rien d'autre que toi ! Et je te veux libre.

Il avait détaché chacune de ses paroles en maintenant le feu de ses yeux, comme pour le marquer au fer rouge. Quand il lut dans le sourire de son ange que le message était passé, il embrassa passionnément sa pomme d'Adam, empoignant à pleine main la rondeur de ses fesses pour l'attirer un peu plus contre lui.

Au travers de l'étroit pantalon du démon, Aziraphale pouvait sentir la chaleur de son excitation, qui rendait encore plus rêche le contact du jean contre son propre sexe. S'il n'avait rien à prouver, alors pouvait-il prendre ce dont il avait envie ? Il empoigna les cheveux de Rampa, les tira en arrière, exposant son interminable gorge. Le démon surpris laissa sa mâchoire pendre quelques instants avant que l'ange ne lui ravisse un baiser loin d'être chaste. Sa langue rencontra sa comparse bifide avec une avidité sans nom, mélangeant leur essence en un parfum délicieux. Ses ongles manucurés s'activaient sur les boutons du veston puis de la chemise noire de Rampa, les arrachant autant qu'ils les défaisaient. Quand l'ange délaissa sa bouche pour embrasser le tatouage de sa tempe puis mordiller le lobe d'une oreille, le démon esquissa un sourire carnassier.

- Petit ange dévergondé… Soufflât-il entre le rire et le râle.

En réponse, Aziraphale ouvrit d'un geste théâtral la chemise dont un des boutons vola. Il affichait son petit air satisfait.

- Et encore, tu n'as rien vu !

Rampa dut étouffer un grondement de plaisir quand l'ange planta ses dents dans son cou. Ses longs doigts se crispèrent davantage sur les fesses rebondies, les déformant et les dévoilant. Il roula ses hanches manifestement à l'étroit dans ses vêtements. Aziraphale tenta d'accéder à sa ceinture, mais il le serrait si étroitement que c'était impossible. De plus, la langue de serpent qui s'activait sur son mamelon rendait ses mains moites. Quand les doigts de Rampa commencèrent à jouer avec les limites de son corps, il n'y tint plus. Un petit miracle ne ferait de mal à personne ! Il agita une main et le pantalon disparu, confirmant à la fois l'absence de sous-vêtement et l'excitation du démon.

Celui-ci avait de nouveau délaissé ses tétons pour sa nuque dans laquelle il déposait autant de baisers que de suçons et de morsures. En bas, son bassin ondulait avec autant plus d'assiduité maintenant que leurs deux sexes se touchaient. Ses mains avides pétrissaient tout ce qui était à leur porté : cuisses, aine, hanches, fesses.

Sous toutes ses attentions, Aziraphale sentait qu'il était en train de perdre la raison. Était-il en train de se consumer dans les flammes de l'Enfer ? Il n'était plus sûr de savoir si les grondements de désir et les gémissements provenaient de sa gorge ou de celle de son amant. Pourquoi Rampa, le faisait-il languir ainsi ? Il était prêt à tout lui offrir. Il ne pouvait plus attendre… Il allait mourir si le démon ne le prenait pas tout de suite. Mais le serpent n'en finissait pas de ramper, de mordre, d'enserrer. Aziraphale murmurait tous ses noms à son oreille comme autant d'encouragements. Le démon grognait les dents serrées, le serrait à l'en faire mal, pantelait même. Mais aucun doigt ne le pénétrait, aucune paume n'effleurait son sexe tendu. Bon sang, qu'attendait-il ?! Enfin, Aziraphale comprit, il attendait la permission. Il le repoussa légèrement pour voir son visage. Il était au désespoir. Ses yeux le scrutaient sans le voir, comme perdus dans la brume, rendu fou de désir.

Il le repoussa un peu plus, jusqu'à ce que son dos touche le lit. Rampa écarquilla les yeux, avait-il fait quelque chose de mal ? L'ange le toisait de toute sa hauteur. Il avait une expression que Rampa ne lui connaissait pas. Il tenta de se redresser sur ses coudes, mais une main impérieuse le maintint contre le dessus-de-lit. Aziraphale décolla ses hanches des siennes accentuant son désarroi. Il voulut parler, le supplier, mais l'ange lui intima le silence en posant un doigt sur les lèvres maintenant inaccessibles. Sa gorge se noua, privé du contact de sa peau, il se sentait fébrile. Il contempla le visage tant aimé, l'ange lui souriait. Il lui prit la main et la déposa sur son cœur, avant de s'empaler d'un seul coup. Les ailes de l'ange explosèrent hors de lui, tandis qu'il gémissait son nom dans un râle de plaisir non contenu. La sensation coupa le souffle du démon. Des étoiles dansèrent derrière ses yeux, il suffoquait de plaisir. Enfin. Enfin ! C'était trop. Il reteint le chapelet d'injures et de blasphèmes qui lui semblait la seule description valable de cette sensation. Au-dessus de lui, son ange commençait à bouger, glorieux ainsi nimbé de ses magnifiques ailes. Il lui faisait perdre la tête. Mais il n'allait pas le laisser faire. Il lui empoigna les hanches et s'assit sans le déloger. Sa chemise toujours sur ses bras le gênait, mais peu importait.

- Aziraphale… Dit-il comme un mot d'amour.

L'ange passa ses bras autour de son cou, glissant une main dans ses cheveux, il l'embrassa tendrement sans bouger. Ils restèrent là un petit moment, savourant la connexion de leur corps. Rampa passa un doigt joueur entre les deux ailes déployées. Le contact électrisa Aziraphale qui frissonna, envoyant une décharge de plaisir entre eux. En représailles, il mordit la lèvre de son tentateur qui jura avant de le soulever d'un geste et de le plaquer contre une des bibliothèques. Pour ne pas tomber, Aziraphale enroula ses jambes autour des hanches du démon. Rampa le fit tressauter afin de raffermir sa prise et les orteils de l'ange de contractèrent face à la nouvelle sensation de volupté qui l'envahit. Il gémit si bruyamment, que Rampa le dévisagea comme s'il avait eu peur de l'avoir blessé. Pour le rassurer, Aziraphale lui embrassa la commissure des lèvres en rougissant. Rampa dut recevoir le message, car il raffermit sa prise avant d'entamer une série de vas et viens aussi brutaux que divins. C'était fini d'être gentil.e eux. En représailles, il mordit la lèvre de son tentateur qui jura avant de le soulever d'un geste et de le plaquer contre une des bibliothèques. Pour ne pas tomber, Aziraphale enroula ses jambes autour des hanches du démon. Rampa le fit tressauter afin de raffermir sa prise et les orteils de l'ange de contractèrent face à la nouvelle sensation de volupté qui l'envahit. Il gémit si bruyamment, que Rampa le dévisagea comme s'il avait eu peur de l'avoir blessé. Pour le rassurer, Aziraphale lui embrassa la commissure des lèvres en rougissant. Rampa dut recevoir le message, car il raffermit sa prise avant d'entamer une série de vas et viens aussi brutaux que divins. C'était fini d'être gentil.

[illustration NSFW Attention! : ibb. co/KxdYFVr ]

Cette fois, il perdit le fil définitivement. Il n'était plus qu'une poupée de chiffon hurlante de plaisir sous les assauts répétés de son amant. Il sentait ses ailes frotter contre les étagères de livres, il entendait le fracas de leur chute, mais il ne pouvait pas s'en moquer davantage. Tout ce qui comptait était le chant des murmures et des grondements de Rampa. Un moment, il n'aurait pas su dire quand celui-ci le décolla de la bibliothèque pour le déposer sur le lit. Rampa fit mine de vouloir se détacher de l'étreinte d'Aziraphale, mais celui-ci le ramena possessivement contre lui dans un baiser désordonné. Leurs corps étaient brûlants, leur respirations haletantes. Comme avant le début, le temps perdit de sa linéarité tandis que Rampa continuait à onduler en lui. Arriva le moment où l'ange ne put en supporter d'avantage, il sentit quelque chose grandir en lui et il explosa dans une décharge d'énergie qui fit sauter les plombs de tout de quartier. La contraction de son corps entraîna Rampa dans le même état d'ivresse joyeuse, qui le laissa pantelant et ravit. Ils restèrent un instant à se regarder comme saisie par l'intensité de leurs sensations. Puis sans se retirer, le démon s'effondra sur lui hilare avant de rouler sur le côté.

- J'en reviens pas que tu ais fait sauter tout le quartier ! S'esclaffa-t-il en reprenant son souffle.

Il avait ce même sourire euphorique qu'après avoir illuminé tout un coin de l'univers.

- Oui… Ça pourrait très vite devenir un problème…

Rampa le dévisagea en haussant un sourcil, mais toujours souriant. L'ange lui répondit par la moue pincée et malicieuse dont il avait le secret qui arracha un râle à son partenaire. Il le fit rouler sur le côté et se blottit dans son dos, le visage caché dans les plumes aux reflets perle, ses bras glissèrent autour de sa poitrine et se refermèrent comme des serres sur ses pectoraux. Aziraphale l'entendit humer avec délice, lui-même émit un petit soupire d'aise. Ils ne dirent rien pendant un moment, le silence confortable, les peaux rosies par le plaisir. C'était si agréable qu'un instant, il se demanda si l'autre ne c'était pas endormi.

- Darling ?

Rampa grogna en guise de réponse. Il était peut-être vraiment en train de s'endormir en fin de compte. Mais au lieu de se rengorger et de retourner à son repos, il se tortilla jusqu'à remonter sa tête au niveau de celle d'Aziraphale, déposant une série de petits baisers sur son chemin, les bras toujours enroulés autour de sa poitrine. Son souffle chaud le chatouilla quand il se nicha dans sa nuque. L'ange se dégagea assez pour pouvoir se retourner un peu et voir son visage. Ils étaient si proches que leurs fronts se touchaient.

- Si tu veux envoyer une note au paradis pour leur parler de l'excellence de mon travail, pour l'amour de Satan, retiens-toi.

Aziraphale pouffa et cassera le visage ravi de son démon. Ils auraient voulu rester ainsi pour toujours, mais tout deux savaient que des épreuves les attendaient encore. Rampa fut le premier à se lever, remontant sur ses épaules sa chemise froissée. Il rechercha des yeux son pantalon, tandis qu'Aziraphale se levait à son tour.

- Je suppose que tu n'as rien en noir dans ton placard, avec une ceinture en serpent, par hasard ?

- Justement si !

Aziraphale sortit de sa commode le pantalon de Rampa, lavé, repassé, plié. Le démon le saisit avec gratitude et le renifla. L'odeur lui piqua le nez.

- C'est quoi cette odeur atroce ?

- C'est de l'huile d'anis, lui répondit Aziraphale qui continuait de s'habiller. C'est un répulsif naturel pour les parasites des livres.

- La vaseline aussi, tu sais, et ça sent moins mauvais.

L'ange le gratifia d'un coup d'œil qui pouvait aussi bien vouloir dire « Ha. Ha. Très drôle... » que « Je ne tomberai pas dans tes provocations, mais bien tenté. ». Enfin, il noua son nœud papillon, en jetant un regard à sa chevalière. Déjà, Rampa l'attendait dans le chambranle de la porte.

- Allez, viens mon ange. Le monde ne va pas se sauver tout seul.