Une entreprise difficile

Epilogue

[Attention ! Contenu Explicite]

Une RH consciencieuse peut sauver une entreprise en péril. Quand certains se contentent de recruter des profils classiques et mortellement ennuyeux, d'autres choisiront la voie la plus atypique. Il existe même une troisième option pour les audacieux, bien connue des directeurs de casting, celle de créer le rôle sur mesure pour le candidat. Mais quand vous êtes à l'origine de merveilles comme les baleines, quand vous jouez à un jeu que personne n'arrive à comprendre. Alors peut-être que toutes ses solutions vous apparaissent comme une seule.

Le pétillement d'un oiseau le tira de son inconscience. Il était toujours au milieu de la rue fermement agrippée à Rampa. Le décor en revanche avait bien changé. À vrai dire, il avait surtout repris l'apparence qu'il avait avant son départ pour le Paradis. Le soleil était haut bien que couvert, et les badauds s'afféraient sans leur prêter la moindre attention. Heureusement, d'ailleurs, car ses ailes et les blessures de Rampa n'auraient pas manqué d'attirer l'attention.

- Mon Cher Ami, je crois qu'on a réussi, murmura-t-il à l'oreille de Rampa.

Celui-ci ne réagit pas. Aziraphale fut alors prit d'une panique affreuse et plaqua maladroitement sa tête contre la poitrine du démon. Son cœur battait, mais il était faible. Au loin, le tonnerre retentit et une pluie diluvienne s'abattit sur eux. Les gouttes de pluie arrachèrent un grognement à Rampa, qui ouvrit un œil douloureux.

- Salut mon ange, souffla-t-il avec un demi-sourire.

Puisque que personne ne semblait prêter attention à eux, Aziraphale déploya ses ailes pour les protéger tout deux de la pluie.

- Bonjour, mon cher Rampa, répondit-il d'un sourire. Tu penses pouvoir te lever ?

Le démon leva les yeux au ciel comme si c'était une évidence, mais grimaça atrocement en tentant de se relever. Il devait avoir quelques côtes de cassées. Aziraphale passa alors d'autorité ses bras dans son dos et sous ses jambes et le souleva comme s'il ne pesait rien. Il les entraîna dans la librairie où il repoussa miraculeuse tout ce qui se trouvait entre lui et le canapé dans lequel il déposa délicatement Rampa.

- Tu sais, je ne suis pas en sucre, commenta-t-il devant tant d'égards. Ni une princesse.

Aziraphale lui adressa un de ses sourires pétillants qui en disait bien plus long. Il se mit à genoux devant lui et examina son bras blessé. Il déposa délicatement ses mains dessus et souffla les brûlures comme on éteint des bougies d'anniversaire. Il entremêla la main guérie à la sienne, puis il déposa un baiser sur chacune des cloques de son visage, et quelques-uns en plus. Rampa restait étrangement immobile et silencieux. Seules ses pupilles jaunes suivaient attentivement les mouvements d'Aziraphale, il ne semblait même plus respirer. Celui-ci relâcha sa main après avoir baisé chacune de ses phalanges avec une dévotion qui ne manqua pas de faire déglutir le démon. Il savait Aziraphale soigneux, doux et tendre, mais il n'aurait jamais pensé se sentir aussi à nu devant ses gestes de tendresse. Alors incertain, il le regardait défaire les boutons de son vêtement, avec des doigts bien plus fermes que la veille. Aziraphale ne lui retira pas sa chemise, ne la déboutonna même pas entièrement. Il se contenta de passer ses mains chaudes sous le tissu pour effleurer ses côtes. Rampa les sentit se ressouder d'un coup sec, et il put de nouveau inspirer à fond. Expirer était en revanche beaucoup difficile face au regard d'Aziraphale. L'intensité de ses yeux bleus le mettait mal à l'aise, il n'était pas sûr de mérité tout ça, il était même certain du contraire. Il baissa les yeux, tout ce qui c'était passé était de sa faute, à cause de sa chute, il ne méritait pas l'amour d'Aziraphale qui avait été prêt à tout sacrifier pour lui. L'ange parfait, l'ami parfait, le complice parfait. Celui qui continuait d'embrasser chaque recoin de son visage avec une infinie douceur.

- Dis-moi, tu as encore mal quelque part ? Finit-il par murmurer devant son manque de réaction.

- En fin de compte, je crois que… enfin toi tu… En fait...Je ne suis pas sûr qu'on devrait…

L'ange qui l'avait jusque-là regardé avec un air encourageant fronça les sourcils.

- Ne fais pas ça, dit-il simplement.

- Je ne suis pas assez bien pour toi l'angelot ! Cracha-t-il enfin.

- Je t'ai dit de ne pas faire ça Rampa ! S'emporta l'ange en retour.

- Je ne suis pas un ange, tu sais ! J'ai refusé d'en redevenir un, même pour toi ! Alors que toi tu… Tu as tout sacrifié…

- Oui, j'ai tout sacrifié, même nous. C'était stupide. Et tu sais ce qui est stupide ? Penser que c'est une question de mérite ! Toi et moi, on sait bien que le mérite n'a rien à voir dans le Grand Plan, c'est pour ça qu'on est là, qu'on est NOUS !

Rampa l'écoutait le visage plissé dans une expression de détresse qui finit par lui tirer de fines larmes. L'ange le serra contre lui à l'en faire mal et continua :

- Pour moi, tu as toujours été un ange, et je ne comprenais pas comme réparer l'erreur du Paradis… Je comprends maintenant à quel point j'avais tort, c'est le Paradis qui est une erreur, pas leur image de toi… Oh mon cher Rampa, si tu pouvais te voir comme je te vois, il n'y a rien chez toi qui ne sois pas aimable… Et personne ne mérite plus que toi… Rampa, mon doux Rampa, je t'aime tellement…

En même temps qu'il le berçait de ses mots, il le cajolait de ses bras. Les battements de son cœur calmant peu à peu les pleurs silencieux du démon. Il finit par reprendre contenance, il était rassuré, mais la peur de le perdre était encore présente en lui, comme un trou dans son ventre qui ne cessait de grandir. Aimer était-il toujours aussi dur ? Finirait-il par ne plus avoir peur de le voir se détourner de lui ? Sur son crâne, son âme-sœur continuait de lui murmurer des paroles plus douces que le miel. Mais il avait besoin de plus. Il releva la tête et l'embrassa à pleine bouche. Aziraphale lui rendit son baiser avec enthousiasme, se laissant couler sous l'assaut du démon. Cet abandon éveilla à la fois son désir et sa fébrilité. Il ne voulait pas ça. Il rompit presque à regret le baiser pour regarder son ange dans les yeux.

- J'ai besoin de toi.

- Mais tu m'as, lui répondit-il avec le visage le plus doux qu'on puisse imaginer.

- Non, tu ne comprends pas : j'ai besoin de toi Aziraphale.

Une certaine perplexité pinça sa bouche, tandis qu'il cherchait à décrypter ses paroles. Pour lui faciliter la tâche, Rampa l'attira à lui, laissant l'ange le dominé de toute sa stature. « Oh. » fut sa première réaction. Une légère panique fut la seconde :

- Je ne suis pas sûr de savoir comment faire ça… Je n'ai jamais…

- Essaye.

Il hésita un instant. Son hésitation se mua en résolution et il saisit Rampa comme il l'avait fait peu de temps avant les entraînant dans cette chambre qui était manifestement la leur. Il déposa son fardeau sur le lit et retira sa veste et ses chaussures d'un revers de talon. Rampa ne l'avait jamais vu faire quelque chose d'aussi peu précautionneux et tenta de l'imiter.

- Non.

La voix de l'ange était implacable. Rampa le contempla comme s'il le découvrait pour la première fois dans toute sa puissance. Il ne bougea plus une oreille tandis qu'Aziraphale retirait sèchement son veston et remontait ses manches. Enfin, il s'approcha du lit, et entreprit lui-même de retirer les chaussures du démon.

- Je peux le faire moi-même, tu...

Un regard suffit à faire mourir sa voix. Une main s'insinuant contre sa cheville le fit frémir. L'ange retirait maintenant ses chaussettes avec une lenteur volontaire. Il baisa ses pieds avec révérence et ses mains remontèrent le long de ses jambes tandis qu'il s'aménageait une place entre elles. Une fois à son niveau, il dévisagea Rampa comme un prédateur regarde une proie, ses yeux n'étaient plus que deux pupilles dilatées autour desquelles crépitaient les flammes bleues du désir. Le regard de l'ange dériva sur sa bouche. La poitrine du démon se gonfla, la tentation était trop forte. Il saisit le visage de l'ange à deux mains l'attirant à lui. Aziraphale le laissa l'entraîner dans un baiser presque suppliant. Les mains de Rampa saisirent les cheveux neigeux pour approfondir encore plus leur échange. Aziraphale gronda légèrement et saisit sa mâchoire pour le diriger. La proximité de ses mains puissantes avec sa gorge fit rugir l'instinct de survie du démon, mais seul un gémissement de plaisir sorti de sa bouche.

- Aziraphale… Supplia-t-il entre leurs lèvres.

En réponse à sa supplique, il se dégagea à peine de ses lèvres, leur front collé. D'une main, il défit son nœud papillon et le jeta au loin, avant de retirer les premiers boutons de sa chemise.

- Ça te convient comme ça ? Demanda-t-il en s'attaquant à sa gorge de sa bouche et à sa chemise de ses doigts.

Rampa voulut répondre, mais l'ange remonta ses hanches sans prévenir, mettant leurs intimités en relation. Il ne put que gémir ouvertement.

- Je vais prendre ça pour un oui, mon cher.

Sa voix était ronronnante et Rampa en était presque à se demander s'il n'avait pas fait une erreur, il avait peut-être libéré une bête terrible. Comme pour répondre à ses craintes, une main avide détachait déjà sa ceinture, lui arrachant un nouveau soupire d'impatience. Bientôt, il fut débarrassé de son pantalon et de sa chemise. Intégralement nu devant un Aziraphale royale avec ses bretelles sur sa chemise entrouverte, il se sentait agréablement honteux. Son ventre était rempli de feu. Il se concentra sur les taches de rousseur des clavicules de l'ange, essayant de ne pas paraître intimidé. Il se rendu bien vite compte qu'il s'agissait là d'une erreur stratégique, car en plus de découvrir une nouvelle chose à aimer, il en avait oublié de suivre ses mouvements. Alors quand sa bouche engouffra son sexe sans préavis, il dut se cramponner aux cheveux d'Aziraphale pour se retenir de gémir comme une pucelle. Celui-ci dut prendre ce mouvement comme une demande, car il descendit encore plus ses lèvres pour l'avaler tout entier. La bouche d'Aziraphale avait tout du paradis. Sa langue gourmande pressait sur la base de son sexe, tandis que sa gorge se contractait avec délice autour de son gland. Les mains de l'ange maintenaient ses cuisses écartées alors qu'il aurait voulu s'accrocher à lui pour ne pas sombrer davantage dans la volupté. Quand ses doigts se contractèrent davantage alors que sa gorge semblait vouloir le faire sortir, Rampa crut que l'ange allait le délivrer. Mais il lutta contre son réflexe en grondant. La vibration, associée aux mouvements hiératiques de sa gorge eurent raison de Rampa qui se libéra dans sa bouche en grondant d'allégresse.

- Aziraphale, par Satan… Je suis désolé… Finit-il par articuler. Tu vas bien ?

Mais l'ange lui dévorait déjà la bouche, coupant court à ses protestations. Il le laissait à peine respirer, et la tête de Rampa commençait à lui tourner. Heureusement pour lui, Aziraphale avait d'autres projets. Sa langue semblait vouloir cartographier l'ensemble de son anatomie. Il murmurait son nom contre sa peau, alors qu'il le léchait et le humait sans repos.

- Tu es délicieux Rampa, lui avoua-t-il en léchant l'intérieur de son aisselle.

Le démon rougit, il essaya de cacher son embarras dans des mimiques de bouches qui firent sourire son ange. Un sourire à se faire damner, un sourire prêt à ravager le monde. Rampa se rappela que si lui avait été modelé pour être un créatif, Aziraphale l'avait été pour être un guerrier. Il sentait cette nature profonde remonter sous toute sa douceur, toutes ses attentions, toutes ses manières. Il le conquérait à grand assaut de tendresse et de langue. Elle était là sa rédemption, Dieu ne l'avait peut-être pas abandonnée, Elle lui avait donnée ce qu'elle avait de plus beau. Son cœur se gorgea encore davantage obstruant sa gorge.

- Aziraphale… Soupirait-il encore et encore. Aziraphale… Mon ange…

Rampa l'attira encore à lui pour l'embrasser, il le serra contre lui, s'enivrant de sa chaleur et de son odeur. Aziraphale. Un baiser. Aziraphale. Une étreinte. Aziraphale. Un rire joyeux dans sa nuque. Aziraphale. Des mains dans ses cheveux. Aziraphale. Une bouche sur sa peau brûlante. Aziraphale. Une langue avide contre lui. Il se releva sortant brusquement de sa rêverie, et le délogeant d'entre ses cuisses.

- Tu n'es pas obligé de faire ça…

- Laisse-moi goûter tout de toi, répondit-il dans un sourire gourmand. Laisse-moi te dévorer…

Et sans lui laisser le temps de répondre, il replongea son visage entre ses cuisses. Il fit un détour par sa verge de nouveau tendue, effleura ses bourses de son nez avant de le faire basculer et d'accéder à l'objet de son intérêt. Rampa se contracta au contact de ses papilles rugueuses. Mais une main sur son sexe finit de le distraire. Résigné à ne devenir qu'un esclave de son plaisir, il abandonna les dernières bribes de contrôle qu'il avait sur lui-même. Aziraphale jouait avec la limite de son corps, alternant langueur et pression délicieuse. Ses attentions allaient de pair avec la douceur de sa main le long de son sexe. La danse qu'imposait Aziraphale à son corps ne semblait pas avoir de fin, il était condamné à chanter son nom, tandis que ses forces l'abandonnaient.

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Quand sa langue se décida enfin à franchir le pas, la surprise lui arracha un hoquet qui se termina en jouissance. Il n'eut pas le temps de jurer, qu'Aziraphale était déjà sur son ventre léchant sa semence avec voracité. Rampa contempla son visage, toujours tremblant de son orgasme. Ses lèvres étaient roses et enflées, son menton maculé de sa propre salive, et ses cheveux emmêlés par les mains du démon. Le vrai visage de la luxure lui sourit tendrement, tandis que deux doigts le pénétraient sans difficulté. Très vite, ils se recourbèrent pour le désarmer. Rampa s'agrippa à la chemise bleu ciel, tira dessus en maudissant le créateur des bretelles. Amusé par son désespoir, Aziraphale déposa un baiser sur son nez avec sa moue adorable qui contrastait avec son attitude de sadique. Il retourna alors Rampa face contre le lit et l'obligea à se mettre à genoux pour lui. Il bougeait toujours ses doigts impitoyablement à l'intérieur de Rampa qui n'avait pas encore eu le temps de durcir, mais qui sentait le plaisir se fracasser en lui comme des vagues dévastatrices. La main libre d'Aziraphale écarta une de ses fesses laissant assez de place à son visage pour rejoindre ses doigts. Une minute de ce traitement suffit pour que le démon se repende de nouveau sur le matelas dans un râle d'agonie. Le haut de son corps s'effondra sur le lit, le bas était toujours prisonnier des bras de son amant qui ne c'était pas arrêté malgré sa jouissance.

- Aziraphale, pitié, balbutia-t-il contre les draps.

En guise de réponse, il retira délicatement ses doigts. La pression se relâcha sur sa prostate et provoqua un spasme le long de son épine dorsale. Bientôt, Aziraphale était contre lui, attrapant son visage en veillant à ne pas le toucher de ses doigts souillés. Il effaça de son pouce des larmes que Rampa ne se rappelait pas avoir versées.

- Tout va bien mon cher ? Demanda-t-il doucement, plus fière de lui qu'inquiet.

Rampa siffla en riant.

- Comme si tu avais besoin de demander. Monstre.

- Je voulais juste que tu saches combien je t'aime, bouda-t-il.

Rampa eut un nouveau rire faible, et joua avec l'entrebâillement de sa chemise. Aziraphale tressaillit et arrêta son geste.

- S'il te plaît, mon amour, dit-il en désignant son entre jambes. J'ai peur de ne pas pouvoir résister à grand-chose, et je ne voudrais pas me ridiculiser. Laisse-moi un instant.

Rampa laissa glisser son regard. Il était probablement au bord de l'explosion, la braguette de son pantalon en toile menaçait de céder face à la tension. Sa gorge s'assécha et il lui lança un sourire carnassier. Sa main tendue fût arrêtée par Aziraphale avant d'avoir atteint son but, mais c'était une diversion. C'est son genou qui lui arracha un gémissement à faire rougir une putain.

- Rampa, arrête, pour l'amour de Dieu !

- Je n'ai pas envie d'attendre, le provoqua le serpent.

Le sang d'Aziraphale ne fit qu'un tour. Il les roula pour se placer au-dessus de Rampa. À genoux, il retira précipitamment ses bretelles et sa chemise, offrant au démon une vue imprenable. Mais ce fut quand il retira le reste de ses vêtements et qu'il libéra son sexe dégoulinant de son désir, que Rampa sut que s'en était fini de lui. Il était encore trop sensible de ses précédents orgasmes, si Aziraphale le pénétrait maintenant c'est lui qui allait se couvrir de honte. Mais il était trop tard, déjà tout son corps l'appelait. Aziraphale l'embrassa profondément et Rampa découvrit tous ses goûts sur sa langue. Il n'eut pas le temps d'y penser, car l'ange lui demandait une permission inutile du regard. Il lui sourit en guise de réponse et Aziraphale le pénétra lentement, luttant contre l'urgence de ses gestes précédents. Il sentit sa chair faire place à la sienne. Il l'entendit gémir de plaisir. Il gronda, la sensation d'être enfin plein était merveilleuse.

- Rampa, mon amour, regarde moi…

Leurs yeux s'accrochèrent pour ne plus se lâcher. L'ange bougeait lentement en lui, leur arrachant de doux soupirs. Rampa le remercia intérieurement, il n'était pas sûr de pouvoir supporter d'avantage. Il se plongea un peu plus dans le regard d'Aziraphale jusqu'à y voir son propre reflet. Il n'y reconnut pas l'expression d'adoration qu'il lut sur son visage et qu'il pensait réserver à celui d'Aziraphale. Alors il s'arqua dans un ultime effort, pour murmurer à son oreille :

- Je t'aime jusqu'à la fin des temps Aziraphale.

C'en était fini de la retenue du pauvre Aziraphale qui se répandit en lui dans un râle étouffé. Une fois encore les plombs sautèrent. Il eut un silence.

- Tu as raison l'angelot ça risque de devenir un problème, ricana Rampa.

L'ange s'était décollé de lui et avait enfoui sa tête dans un oreiller. Ses oreilles rouges témoignaient de son embarras.

- Pitié n'ajoute rien ! Gémit-il la voix étouffée par l'oreiller.

Rampa le laissa mariner quelques instants, en profitant de la vue qu'il avait sur ses fesses serrées par la honte.

- Tu as été parfait, l'angelot, finit-il par le rassurer.

Il sortit sa tête de l'oreiller pour le regarder.

- Tu le penses vraiment ? Demanda-t-il avec un regard de chien battu.

Le démon balança ses longues jambes pour se rapprocher de lui et déposer un baiser sur ses lèvres pincées.

- Oui, vraiment. Je serais même prêt à recommencer…

Aziraphale se rengorgea comme une perruche et lui sourit avec malice.

- Gardons ça pour plus tard. Et laisse moi te tenter avec un petit-déjeuner ? Je meurs de faim.

- Grande idée, je suis assoiffé. Le Ritz ?

- Où d'autres ? Le snoba l'ange en se levant. Une table pour deux va bientôt miraculeusement se libérer.

- Je te préviens, c'est moi qui conduis et je le ferais comme j'aurais envie.

Dehors, la Bentley rugit. Tout avait repris sa place, ils se soucieraient plus tard des conséquences que pourraient avoir leurs actions. Pour le moment, ils ne se souciaient que d'eux pour la première fois de leur longue vie. Qui aurait pu les blâmer ? Certainement pas les oiseaux qui chantaient.