Bonjour à toutes et à tous !
Dans le chapitre précédent, nous avions laissé Tony en très mauvaise posture. Et les ennuis ne sont malheureusement pas terminés !
Bonne lecture !
Chapitre 10 : La Forêt
La douleur dans sa tête était monstrueuse. Il espéra pendant un quart de seconde qu'il s'agissait d'une bête gueule de bois, mais il n'en était rien évidemment.
Garrett l'avait assommé, salement assommé. Puis, ils lui avaient attaché les pieds ensemble et les mains dans le dos, avec d'horribles filins de plastique qui rentraient dans sa chair, et mis dans le coffre d'une voiture. C'était trop petit, ça puait l'essence et le renfermé, et Tony ne pouvait même pas respirer par la bouche, à cause de l'épais bâillon qui la recouvrait.
Le moteur ronronnait trop fort, et les vibrations se répercutaient dans sa tête, augmentant sa migraine. Sa position était inconfortable et douloureuse. Il n'imaginait pas une seule seconde que voyager dans un coffre de voiture était aussi affreux.
Il n'entendait pas ce qu'il se passait dans la voiture, et il eut peur pour Virginia. La femme avait-elle été enlevée elle aussi ? Était-elle seulement en vie ? Si Garrett et Ward l'avaient tuée, Tony ne répondait plus de rien. Quitte à faire justice lui-même.
Le temps était long, très long. À chaque virage un peu serré, Tony roulait ou glissait contre les parois du coffre, se cognant parfois. Les liens de plastique avaient entamé la chair de ses poignets et un peu de sang coulait sur ses doigts. Repensant à toutes les séries policières qu'il avait vues, il étala le plus de sang possible sur la moquette du coffre (un autre élément horrible de ce voyage, car elle sentait la poussière et d'autres choses que Tony ne voulait pas imaginer).
La fin du voyage n'apporta aucun soulagement, car Tony savait à quoi s'attendre : la fin de son voyage. Il allait mourir, c'était aussi simple que cela. Mais avant, il allait souffrir. Beaucoup.
On le tira du coffre par les cheveux, les habits, et on le balança au sol. La tête de Tony heurta la terre dure, et il s'estima heureux de ne pas avoir percuté un caillou quelconque. Il était toujours ficelé, mais il parvint tant bien que mal à se mettre en position assise. Jusqu'à ce qu'un vigoureux coup de pied le remette au sol.
Une paire de chaussures hors de prix arriva dans son champ de vision rendu flou par la douleur.
« Ah, Tony, soupira le parrain en s'accroupissant près de lui. Je suis tellement déçu. Tu avais tout pour réussir à mes côtés. Mais tu as préféré me tourner le dos. Quel manque de respect de ta part, Tony ! »
Il ponctua sa phrase par un coup de pied dans la mâchoire du jeune homme au sol. Tony vit mille et une étoiles et gémit dans son bâillon. Il avait tellement mal ! Du sang envahit sa bouche, et il ne pouvait même pas le cracher sur Stane.
Quelqu'un coupa les liens de ses pieds, et il en profita pour essayer de se débattre, mais de nouveaux coups le laissèrent hagard. Il fut redressé sur ses pieds et on le fit avancer. Il se rendit compte qu'il était amené dans une forêt dont la lisière était toute proche.
La peur de mourir le prit aux tripes et il se débattit encore. Pour toute réponse, on lui colla quelques coups de poing dans l'estomac, et on lui enfonça un pistolet dans les côtes. Pendant ce temps, Stane reprit son monologue.
« Je l'avoue, j'ai eu la faiblesse d'être surpris par ta disparition. J'y ai cru, tu sais. Toi et moi, faisant de grandes choses. Mais tu t'es enfui, et à peine deux semaines plus tard, j'apprends que tu fais du fric très rapidement à New York ? Je me suis senti trahi. Mais j'ai laissé faire. Je t'ai observé de loin. Jusqu'à ce que quelqu'un vienne me voir avec des informations intéressantes. »
Tony fut poussé trop fort, et s'étala de tout son long sur le sol recouvert d'humus. Il parvint à se relever avec difficulté et à se positionner face à Stane et ses deux minions.
Le parrain sortit d'un petit sac un objet reconnaissable : la lampe de Loki.
Tony se décomposa. Comment avait-il su ? Puis la réponse lui vint dans une grande clarté.
« Ce cher Justin Hammer. On ne s'aime pas trop, lui et moi. Mais on fait affaires de temps en temps. C'est pour ça que j'ai été surpris quand il est venu me parler du cambriolage de sa villa. Je ne me sentais pas concerné. Puis il a commencé à délirer autour d'un sujet bizarre. Il disait qu'il possédait un objet qui l'aidait à réussir dans la vie, que tu le lui avais volé, et que c'était ainsi que tu réussissais si rapidement à New York. J'avoue que j'ai été plus que sceptique. Justin est peut-être un excentrique, et pas dans le bon sens du terme, mais il n'est pas fou. Pas encore du moins. Il le sera s'il continue à sniffer autant de coke sur les fesses de ses escortes. Je disais quoi ?
— Vous parliez de l'objet, patron, l'informa poliment Garrett. »
La scène était un peu surréelle. Tous les quatre ainsi plantés au milieu des bois, lampe torche à la main pour Ward, et pistolet pour Garrett, tandis que Stane conversait comme s'ils étaient dans le salon de sa villa.
« Ah, oui. L'objet. Une lampe. La lampe d'Aladin. Cette lampe en fait. As-tu réellement donné une chambre à l'esclave à l'intérieur ? Alors qu'il peut rester dans la lampe ? »
C'était une question rhétorique bien sûr, car Tony était toujours bâillonné. Stane jouait négligemment avec la lampe, la faisant tourner par l'anse autour de son index.
« Tu es trop naïf Tony. Je suis sûr que tu n'as même pas utilisé tous tes vœux. Ce n'est pas grave. J'en suis le propriétaire maintenant. »
Il arrêta de jouer avec la lampe et affermit sa prise dessus.
« Justin a dit qu'il fallait la frotter, comme dans le film. »
Il prit sa manche entre ses doigts et frotta vigoureusement le bronze déjà luisant. La lampe se mit à briller, exactement comme elle l'avait fait avec Tony si longtemps auparavant. Puis un épais brouillard lumineux en sortit, et lorsqu'il s'estompa, Loki se tenait dans la clairière. D'un geste de la main, il fit apparaître de petites boules de lumières qui vinrent éclairer la nuit sombre.
« Que me voulez-vous, humain ? demanda-t-il en se tournant vers le porteur de la lampe.
— Je suis ton nouveau propriétaire, déclara Stane. »
Tony savait qu'un tel discours ne ferait qu'irriter Loki. Sa relation avec le génie était basée sur le respect mutuel, même s'ils aimaient se chamailler. Tony ne s'était jamais positionné comme « propriétaire », ce terme l'ulcérant au plus haut point.
« Je le constate, répondit simplement Loki. Avez-vous un vœu à formuler ?
— Pas pour le moment.
— Alors je vous prierai de ne pas m'importuner pour rien à l'avenir. »
Son ton était froid et cassant. Tony ne put s'empêcher, malgré la situation et la douleur, de pouffer dans son bâillon.
« Je suis ton maître ! gronda Stane furieux. Tu me dois respect et obéissance !
— Obéissance peut-être, et seulement lorsque vous avez des vœux à formuler. Respect, non. Pas du tout. »
Stane comprenait doucement que le génie ne serait pas son allié et qu'exaucer des vœux n'était pas son passe-temps favori. Il fixait férocement Loki qui regardait autour d'ellui pour déterminer où iels se trouvaient. Tony savait que Loki avait vu dans quelle situation il se trouvait et espérait que son amiæ avait suffisamment de latitude pour l'aider à s'en sortir.
« Justin ne m'a pas prévenu que tu étais un casse-burne, râla Stane.
— Justin Hammer est un imbécile. Et vous êtes ?
— Je suis-
— Je sais parfaitement qui vous êtes, Obadiah Stane. Mais la politesse aurait été de vous présenter dès le départ. »
Stane fulminait parfaitement désormais, son attention et celle de ses sbires totalement tournées vers le génie irritant. Tony sentit ses liens disparaître. Pour autant, il ne bougea pas, ce n'était pas le bon moment.
« Quoi qu'il en soit, reprit Stane en essayant de regagner la main sur la conversation, je t'ai fait apparaître pour montrer à Tony qu'il a tout perdu. Vas-y Garrett, qu'on en finisse. »
Avec horreur, Tony vit l'homme de main s'approcher, pistolet à la main. Son cœur s'emballa et son organisme envoya une énorme dose d'adrénaline dans ses veines. C'était comme si la scène passait au ralenti. Tony pouvait décomposer chaque geste de Garrett et anticiper ses mouvements. Au dernier moment, il bondit en avant, tentant d'arracher l'arme des mains de l'homme. Malheureusement, un coup partit et la douleur explosa dans son bras gauche.
Tony hurla, mais ne desserra pas sa prise. Il mordit à pleines dents le cou de Garrett et du sang envahit sa bouche. Un second coup partit et Tony ne ressentit aucune autre douleur. Par contre la prise de Garrett sur l'arme se desserra d'un coup.
Tony mit du temps à comprendre que le sang qu'il voyait ne venait pas seulement de la blessure au cou, mais aussi du trou qu'il y avait maintenant dans la poitrine de l'homme de main. Le cœur était touché. Garrett ne s'était pas vu mourir.
Tony entendit le rugissement de rage de Ward, puis ce fut le noir complet. Il ne s'était pas évanoui à nouveau, malgré la douleur qu'il ressentait dans tout son corps. Loki avait simplement éteint toutes les sources lumineuses. Le jeune homme n'osait plus bouger d'un cil de peur d'être entendu.
Il sursauta quand il sentit quelqu'un le toucher.
« Je ne peux pas prendre la lampe moi-même. Mais je vais te guider. »
Quelque chose de chaud et d'un peu chatouilleux glissa sur son visage, et soudain, il vit parfaitement bien.
Stane et Ward se tenaient à quelques mètres de lui, beaucoup trop proches, mais suffisamment loin pour ne pas l'entendre. Ils avaient sorti des armes qu'ils braquaient au hasard dans le noir. La lampe était par terre aux pieds de Stane, mais Tony ne pouvait s'approcher sans risquer de se faire tirer dessus.
L'adrénaline qui coulait en abondance dans ses veines faisant trembler ses mains et ses jambes. S'il avançait d'un pas, il risquait de faire craquer les feuilles ou les brindilles sous ses pieds et donner sa position. Il regarda l'arme qu'il avait en main.
Il ne se sentait pas le cran de tirer. Et pourtant, s'il ne le faisait pas, il allait mourir.
Alors, Tony demoiselle en détresse et Loki prince en armure dorée ? Pas vraiment XD
A bientôt !
