Chapitre 9 : Avenir
Harry était chez le psy une fois de plus. Assit sur la même chaise que toujours. Cette fois cependant, c'était différent.
-Comme tu le sais, aujourd'hui sera une séance particulière et plus longue que les autres, lui rappela Snape en tassant des papiers sur son bureau.
Harry le savait oui. Et ça ne le ravissait pas plus que ça. Sa seule consolation résidait dans le fait que, bien que Draco soit avec ses amis, il ne voyait plus Astoria. Il avait rompu avec elle et ça avait envoyé des papillons dans le ventre du petit brun. Il s'était senti comme sur un petit nuage plusieurs jours après ça.
-Je vais te faire passer les tests dont on a parlé là dernière fois. Ça ne dira évidemment rien sur ta valeur mais nous permettra de jauger ton niveau et de te proposer un accompagnement adapté. Est-ce que tu as des questions ?
Il secoua la tête. Il n'en n'avait rien à faire de son test.
-D'accord alors on va commencer par un bilan du langage, même si je ne pense pas que tu aies de problème de ce côté-là.
Ainsi donc, le docteur pensait qu'il avait des problèmes ? C'était plutôt insultant, il renifla.
Les tests lui prirent l'après midi mais le docteur Snape semblait plutôt satisfait. Que croyait il ? Qu'il était un inculte ? Il avait accès à une bibliothèque très garnie chez le Maître. Celui-ci aimait le fait qu'il s'instruise et l'avait toujours encouragé dans ce sens. Il n'avait pas besoin de l'école pour lui apprendre quoi que ce soit ou lui dire quoi apprendre et quand. Fatigué, il retira la paire de lunette qu'il avait apporté pour l'occasion et la posa sur le bureau devant lui. Sans tarder, il se mit a triturer son collier, un toc qu'il avait vite développer pour se rassurer. Draco lui manquait.
-Tout ça m'a l'air très bien Harry, je rédigerais mon compte rendu pour la séance de la semaine prochaine mais je pense qu'il sera très bon. As-tu bénéficier d'un précepteur ?
Il secoua la tête. Son Maître n'avait pas joué ce rôle là non plus. Il répondait à ses questions et lui fournissait des ouvrages dans les sujets qui semblaient l'intéresser mais c'était tout. Harry devait bien s'occuper quand son Maître n'était pas là. Et voir la lueur satisfaite dans les yeux de son Maître quand il pouvait tenir une conversation sur le débarquement de Guillaume Le Conquérant ou encore sur la théorie de l'évolution, était quelque chose qu'il adorait. Leurs débats donnaient toujours le sourire à son Maître.
-Bon eh bien nous en avons fini pour aujourd'hui. Est-ce que tu t'es déjà posé la question sur un métier que tu aimerais faire ?
Un métier ? Il n'avait jamais été question qu'il travaille. Pourquoi le ferait il ? Il n'avait toujours eu vocation qu'à satisfaire son Maître. Il n'avait jamais rien voulu d'autre. Il haussa les épaules, incertain. Est-ce qu'ils s'attendaient vraiment tous à ce qu'il travaille ?
-D'accord alors je vais rédiger ce bilan et la semaine prochaine, on parlera avec Narcissa des options qui s'offrent à toi. En attendant, je te rappelle que tu peux m'appeler à tous moments si tu as un soucis et je te laisse rejoindre ta tutrice. Passe une bonne semaine Harry.
Le sus-nommé hocha la tête et sorti du bureau pour retrouver Narcissa a la même place que là où il l'avait laissée quatre heures plus tôt. Elle n'avait pas bougé, comme elle l'avait dit, au cas où il aurait un problème. Cela le fit sourire.
Ils marchèrent en silence jusqu'à la voiture et Harry écouta sa tutrice chantonner joyeusement sur le trajet. Elle était étonnamment de bonne humeur pour une personne qui avait patienté aussi longtemps dans une salle d'attente.
-Ce soir, je voudrais faire une soirée film en famille. J'ai loué une cassette au video-club. Tu veux bien participer ?
Le brun avait hoché la tête, plutôt enthousiaste à l'idée de faire une activité en famille. Il n'avait jamais eu de famille aimante avant. Son Maître, bien qu'il l'aime, ne comptait pas. Il n'était pas une famille, il était son amant et ce n'était juste pas pareil.
Quand ils furent au Manoir, Harry pu constater que Draco avait tenu sa promesse et qu'il était rentré à temps pour l'accueillir.
-Alors, ça a été le psy ?
-Il a dit que j'allais devoir travailler.
-Ah et euh ça te plaît pas ?
Ils avaient commencer leur conversation en montant les escaliers et bientôt, ils poussèrent la porte de la chambre du blond ou Harry retira immédiatement son t-shirt. Il était devenu moite dans la voiture et c'était devenu plus désagréable encore que d'habitude.
-Je me suis jamais posé la question. Tu vas travailler toi ?
Le blond avait eu ce regard de compassion qu'il affichait parfois quand il le regardait et qui rendait Harry mal à l'aise parce qu'il n'en comprenait pas la raison.
-Moi je voudrais devenir chercheur en bio-chimie. C'est pour ça qu'à la rentrée, il faudra que je me remette à fond sur mes cours. J'ai besoin d'un bon dossier pour être accepté à Cambridge. Et d'un dossier meilleur encore si je veux aller à l'Imperial College of London comme c'est le cas maintenant.
-À Londres ?
Harry préférait que Draco n'aille pas trop loin. Cambridge était très éloigné de la maison. Trop éloigné.
-Oui, mais les sélections sont vraiment rudes alors je vais devoir travailler comme un acharné. C'est mes derniers moments de laisser aller avant un long moment.
-Et moi ?
-J'imagine que tu vas suivre un cursus adapté. Il faut que tu rattrape ton retard, ça ne risque pas d'être marrant pour toi non plus cette année. Et ensuite… Ça dépendra de ce que tu veux faire.
De ce qu'il voulait faire ? Avoir un pouvoir décisionnaire sur son destin était quelque chose de très nouveau qui l'effrayait un peu. Cela faisait déjà deux personnes qui lui faisaient cette même réflexion. Allait il vraiment être obligé de faire des choix ?
-Pour l'instant, je veux faire un câlin. Après , je veux prendre une douche et j'ai dit oui à Narcissa pour la soirée film.
-Ah oui ? C'est cool ça. Tu va voir, c'est bien. On s'empiffre de pop-corn et à la fin, on débat sur nos passages préférés et tout ça.
Le pop-corn n'était pas une chose qui attirait Harry. Encore moins le fait de s'empiffrer. Mais il n'en fit pas la remarque. A la place, il posa son cahier et ses lunettes sur la table de chevet et passa ses bras autour de la taille de l'autre garçon tout en collant son nez dans le creux de son cou. Ainsi, il pouvait prendre de grandes bouffées de son odeur de pomme. Il avait de plus en plus envie de laisser ses mains se balader librement sur le corps jeune et beau mais il ne le faisait pas. Il ne comprenait plus si c'était par manque ou autre chose qu'il se sentait si excité par ces contacts. Il n'y avait plus que Draco qui lui faisait de l'effet. Tout le reste était fade en comparaison avec son blond. Il ne se formalisa pas de son début d'érection. Mais du se retenir de se frotter contre l'objet de ses désirs. Il avait vraiment besoin d'une douche.
-Je me lave et on fait une partie de Mario ?
-Bien sûr, je crois que je vais me laver moi aussi, on a passé l'aprem à la piscine avec la bande et je déteste leurs douches collectives.
Harry fronça le nez.
-Mais tu sens le gel douche pourtant.
-Oui, je me suis lavé mais je me sens sale.
Harry passa une main dans les cheveux pas si humides de son blond. Ce n'était presque plus perceptible. Et puis, il avait consenti à le lâcher, sans remarquer le regard troublé de son ami.
Dans sa salle de bain personnelle, Harry avait sortit son masseur de prostate de sa cachette. Il regrettait désormais de ne pas avoir saisi l'occasion de se masturber de manière plus classique le jour de son anniversaire mais il savait ce cadeau expiré désormais. Pour autant, il ne pouvait pas se décrire comme parfaitement obéissant à sa grande honte. Il ne cessait de penser à Draco chaque fois qu'il se donnait du plaisir et non à son Maître comme il était censé le faire. Son Maître était la seule personne qui avait le droit de le prendre et penser à un autre pendant ce genre de stimulation était une grande trahison. Mais ce n'était pas quelque chose qu'il avait envie de gérer maintenant. Il assumerait les conséquences. Plus tard.
Pour le moment, il se contenta d'allumer l'eau et de sortir son tube de lubrifiant. Il commença doucement sous le jet par frictionner ses tétons qu'il savait sensibles, les faisant rouler sous ses doigts. Il retint un gémissement en se mordant les lèvres et laissa l'un de ses doigts s'aventurer plus bas, pour agacer l'anus. Il le fit entrer doucement, une phalange à la fois. Il se touchait d'une manière experte, de sorte à se détendre le plus vite possible. Il ne voulait pas faire attendre Draco. Draco qui prenait sa douche également, à quelques mètres de lui. Le blond devait déjà être complètement nu sous sa douche. Peut être avait il déjà commencer à frotter son corps avec ce délicieux gel douche à la pomme. Il retint un autre gémissement.
Le deuxième doigt était passé facilement mais il s'était finalement saisi du lubrifiant pour insérer le troisième. Il en mit enfin une bonne dose sur le jouet tout noir avant de commencer sa progression dans son fondement. Une main en appuie sur le rebord creusé dans la douche, il se pencha en cambrant le dos. Un gémissement lui échappa tout de même lorsqu'il trouva sa prostate. Il se mordit le poing immédiatement. Personne dans la maison ne devait savoir pour le cadeau de son Maître. Reprenant un peu ses esprits, il fit une pause pour être sur d'être en capacité de rester silencieux pour la suite.
Dans sa tête, il n'y avait que Draco. Draco et ses cheveux blonds. Draco et son regard d'orage. Draco et sa jolie peau pâle. Draco et sa douceur.
Il ne pouvait l'imaginer que doux avec lui. Parce que c'était Draco et qu'il était comme ça, du genre à prendre soin de lui.
Son nom faillit lui échapper quand il jouit enfin. Le mauvais nom.
Haletant, il laissa l'eau couler sur son dos un peu plus longtemps.
C'est parfaitement propre et remis de ses émotions qu'Harry retrouva Draco dans sa chambre. Ce dernier l'attendait assit sur les draps bleus de son lit, uniquement vêtu d'un pantalon de jogging qui laissait son torse fin à la vue de celui qui le désirait nuit et jour. Il lui souriait gentiment, sa manette dans une main, l'autre à ses côtés sur le matelas. Ses cheveux étaient franchement humides cette fois et paraissaient plus foncés qu' à l'ordinaire.
Rester enfermé en ces murs seul avec le blond à jouer au même jeu jours après jours, c'était ce qui se rapprochait le plus du paradis aux yeux d'Harry. Il n'aurait voulu être nulle part ailleurs à cet instant.
Au moment de la soirée film en famille, la vérité lui revint néanmoins brutalement en pleine face.
Ça avait bien commencé pourtant. Il s'étaient tous entassés dans le grand canapé familial vêtus de leurs pyjamas. Narcissa avait, comme l'avait dit Draco, préparé de grands saladier de pop-corn que le jeune Malfoy s'était fait un plaisir de commencer à vider.
L'ambiance était joyeuse et telle qu'Harry n'avait jamais pu connaître. Il se sentait bien, à sa place. Et puis, Narcissa avait mis la cassette dans le magnétoscope et le film avait commencé. Mars Attacks avait elle dit. Draco avait l'air plutôt heureux du choix de sa mère. Il était vrai que ça avait bien commencé.
La joie d'Harry fut pourtant bientôt gâchée. Dans le film, il y avait des femmes. Un élément qui l'empêchait de regarder ce qu'il se passait à l'écran comme il le devrait.. La tête baissée, il avait serré la main de Draco, le cœur lourd. Le blond avait serré sa main en retour mais ça ne l'avait pas réconforté.
L'interdiction de son Maître était en train de gâcher sa soirée en famille. Une chose qui le rendait heureux. Son Maître avait pourtant promis de toujours le rendre heureux. Cependant, ces derniers temps, tout ce qu'il lui imposait ne faisait qu'ajouter à son mal être. Pourquoi son Maître l'empêchai il de s'épanouir dans sa famille ? Il avait juste tellement envie d'être normal pour une fois.
Une première larme avait roulé sur sa joue. Vite suivie d'une deuxième, puis, ce fut un véritable torrent. Ses sanglots, bien qu'il les ai voulu discrets finirent par attirer l'attention de sa famille qui l'ensevelît de questions auxquels il ne savait pas répondre.
Démunie, Narcissa avait fini par appeler le docteur Snape malgré l'heure tardive et les protestations d'Harry qui avait secoué violemment la tête quand elle avait émis l'idée de l'appeler. L'homme avait répondu présent à l'appel et s'était rendu disponible de suite pour une visite à domicile d'urgence. C'est comme cela qu'il se retrouva face à lui dans la salle à manger. Une tasse de chocolat chaud avait été posée devant lui sur la table, près de son cahier. Il reniflait encore recroquevillé sur sa chaise. Mais il n'avait pas envie d'en parler. Pas envie de mettre des mots sur ce qui n'allait pas. Parce que ça rendrait son mal-être réel et c'était inacceptable. Il ne pouvait pas. Pas après tout ce que son Maître avait sacrifié pour lui. Il se sentait comme un ingrat, un égoïste.
-Je ne suis pas là pour te forcer à parler.
Harry avait jeté un regard en biais au psy avant de tendre un bras pour saisir son stylo et écrire sur une page ouverte du cahier.
« Pourquoi vous êtes là alors ? »
-Parce que tu as besoin de moi. Tu peux aborder le sujet que tu veux ou me poser les questions qui te passent par la tête. Je suis là pour ça.
Harry hésita d'abord. Et puis, il avait de nouveau écrit, avant de raturer et d'écrire à nouveau.
« J'aime bien ma nouvelle famille »
C'était loin de la question qu'il avait souhaité poser mais cela évoquait une vérité qu'il avait eu besoin d'extérioriser.
-Je suis content que tu t'y plaise. C'est vrai que tu as de la chance d'avoir trouvé ta place dans une bonne famille.
« Vous avez une bonne famille vous ? »
-Malheureusement non.
Le pédopsychiatre n'avait rien ajouté de plus, signifiant a l'adolescent qu'il ne souhaitait pas donner plus de détails sur cet aspect de sa vie. Harry reçu le message mais cela le bloquait pour aborder la suite. Il ne savait pas comment le formuler et il espérait qu'écouter son psy s'ouvrir à lui pourrait lui donner le courage suffisant pour s'exprimer un peu plus.
« Je veux juste »
Il s'était arrêté en cours de phrase. Il ne pouvait pas la finir. Il se mit a trembler. Il faisait quelque chose de mal. Il n'avait pas le droit de penser tout ça. Il était une personne horrible. C'est pour cela que son Maître faisait tous les choix à sa place. Qu'il lui disait quoi faire, ce qu'il devait désirer. Parce que lui ne faisait que des choix égoïstes par lui-même. Il couina lamentablement avant de se remettre à pleurer.
Il voulait Draco mais il n'avait pas le droit de le vouloir.
Il se mit a suffoquer.
-Harry, écoute moi. Concentre toi sur ta respiration. On va le faire ensemble : inspire et expire. Très bien, encore : inspire et expire.
L'homme avait réitéré l'exercice plusieurs fois, jusqu'à ce que son patient ne se calme enfin.
-Est-ce que tu dors bien la nuit ?
Le petit brun avait hoché la tête, tremblant encore un peu. Évidemment qu'il dormait bien grâce à Draco.
-Est-ce que tu aimerais quelque chose pour te calmer ce soir ?
Pour le calmer ? Est-ce que son psychiatre parlait de le droguer ? C'était arrivé quelque fois au Maitre de lui donner « quelque chose pour le calmer ». Ça avait été très rare mais il se souvenait parfaitement de l'effet de ces petites pilules. Il hocha la tête. Le psy sortit alors de sa sacoche un flacon dont il extrait deux petits cachets qu'il posa entre eux sur la table.
-Si tu sens que tu en a besoin plus régulièrement, je pourrais t'en prescrire plus. Mais il faut faire attention avec ce genre de médicaments, ça rend accro.
Avec un hochement de tête pour signifier sa gratitude, Harry déplia ses bras et ses jambes pour sortir de sa position recroquevillée. Il avala rapidement les pilules avec l'aide de son chocolat chaud. La boisson chaude lui faisait plus de bien qu'il ne l'aurait cru. Il prit quelques gorgées de plus.
-Est-ce que tu veux me dire ce qui te rend si malheureux ?
« Je ne suis pas malheureux »
Le jeune homme était de nouveau sur la défensive. Severus retint un soupir.
-D'accord. Alors peut être que tu peux me dire ce qui t'a fait paniquer ?
Le silence buté ne surprit pas Severus. Son patient n'était toujours pas prêt à s'ouvrir à lui. Peu importait que le procès arrive à grand pas, il ne pouvait pas forcer les choses. Ce n'était pas comme ça que la thérapie fonctionnait.
-Est-ce que tu veux que je m'en aille ou tu veux parler d'autre chose ?
Harry le regarda franchement dans les yeux. Et puis, il avait fini par écrire.
« Je veux juste être normal »
Il n'avait plus rien dit de plus. Il ne le voulait pas. Il s'était simplement remis à pleurer jusqu'à s'épuiser.
Il ne su comment mais il se réveilla dans la chambre qui lui avait été attribuée. Celle qu'il détestait. Il se sentait suffoquer dans son pyjama qu'il arracha presque immédiatement. La respiration difficile, il se rendit dans la chambre de Draco où il se faufila sous la couette, se collant immédiatement à lui. Le nez enfouit dans le cou du blond, il s'apaisa enfin.
C'était de Draco dont il avait besoin.
Le blond ne fut pas surpris de retrouver son ami dans son lit le matin. Il en était même plutôt satisfait. Il le serra un peu plus contre lui, déposa un baiser sur son front et attendit, les yeux fermés, qu'il se réveille à son tour.
Ça lui avait fait mal de voir l'état dans lequel s'était mis Harry la veille. Il s'était senti impuissant malgré les mots rassurants de ses parents. Il savait qu'il ne pouvait pas aider Harry à gérer ses crises par sa simple présence mais c'était douloureux d'y être confronté. Il espérait que cette journée serait plus calme. Il avait prévu de la dédier à Harry, comme il l'avait convenu avec lui et ils allaient se baigner dans la piscine du Manoir. Draco n'aimait pas y aller habituellement. Sa peau de blond craignait le soleil et il n'y avait pas suffisamment de coins d'ombre. Mais il avait très envie de voir Harry s'épanouir dans l'eau après s'être rendu compte qu'il lui manquait la présence du brun la veille, à la piscine municipale. Celle-ci était couverte, ce que préférait le jeune Malfoy mais il ne pouvait s'y rendre avec le protégé de sa famille.
Quand Harry se réveilla finalement, ils ne se levèrent pas tout de suite. Ils avaient besoin de ce moment câlin tout les deux.
La piscine avait été une bonne idée. Harry semblait comme un poisson dans l'eau.
-Les garçons, n'oubliaient pas de vous hydrater, il fait chaud.
-Mais oui maman, arrête de t'inquiéter.
-Je vous ai ramener de la limonade. Harry je t'ai mis une bouteille d'eau aussi au cas où. Et n'oubliez pas de renouveler la crème solaire, c'est toutes les heures. Déjà que vous n'avez pas de casquette.
-C'est bon maman, il est quinze heures, je pense pas qu'on risque l'insolation.
-Faites attention quand même.
-Oui !
Draco avait soupiré d'un air agacé qui avait fait rire Harry. Il n'avait jamais pu être insolent de cette façon et voir avec quelle désinvolture son blond s'y prenait était quelque chose d'inédit et plutôt amusant.
-On fait la course ?
-Ok, sourit le brun.
Il s'étaient alors élancés, s'éclaboussant à moitié sur leur passage. Les rires emplissaient le jardin sous le regard de Narcissa qui les surveillait de loin, un petit sourire aux lèvres. Elle avait eu peur elle aussi suite à la crise de la veille, mais Harry semblait de bien meilleure humeur ce jour.
Il n'y eut pas d'autres incidents et le mardi suivant, c'est Narcissa qui le précisa au pédopsychiatre. Celui-ci ne prescrit donc pas de médicament, malgré l'air boudeur d'Harry qui aurait aimé en avoir sous la main, juste au cas où.
-Concernant ton bilan de capacité, comme je te l'ai dit, tu as de très bonnes bases.
Harry hocha la tête. Oui, il lui avait déjà dit.
-Maintenant, ce que je me demande, c'est si tu aurais les épaules assez solides pour travailler tes A-Levels. Peut être pas pour les passer cette année, ça me semble un peu tôt mais tu pourrais peut être reprendre à un niveau disons de 10eme année* pour préparer ton GCSE* et ensuite, nous verrons. Est-ce que tu as réfléchi à ce que tu voudra faire ?
Harry se gratta la tête. Ce n'était pas une décision qu'il avait envie de prendre. Pas quand il ne pourrait pas accéder à ce métier en réalité. Son Maître ne voudrait pas qu'il travaille. Il secoua la tête.
-J'ai l'impression que tu as plus de prédisposition vers des milieux un peu plus littéraire. Ça te plairait peut être, bibliothécaire ?
Harry grimaça.
-Il n'y a aucune urgence, tu peux prendre le temps de réfléchir Harry.
C'était Narcissa qui avait pris la parole, un sourcil compréhensif sur les lèvres. Harry l'observa furtivement avant de se recentrer sur son psy.
-C'est vrai, tu le peux. Mais nous aurons besoin de concrétiser un projet avant la fin des deux ans de GCSE pour savoir comment t'orienter correctement. Ça arrivera bien plus vite que tu ne le crois alors continue de réfléchir.
« Et le procès, c'est dans combien de temps ? »
La question surpris Snape qui cligna bêtement des yeux avant de trouver quoi répondre. C'était la première fois qu'Harry abordait ce sujet la.
-Et bien, la date a été fixée il y a peu au 9 mars 1998.
C'était bien plus loin que ce qu'avait pensé Harry. Mais cela ne lui laissait pas vraiment le temps de valider son GCSE. A moins je son Maître ne désire qu'il le fasse. Surtout, ça venait de donner une péremption à ce qu'il vivait avec Draco. Il lui restait donc sept mois pour convaincre son Maître de… Quoi, accepter Draco dans leur vie ? Ça semblait impossible. Il soupira de désespoir.
-Si tu sens que tu as besoin de parler de choses plus personnelles, je peux demander à Narcissa de sortir, je suis sûr que ça ne la dérangera pas.
-Absolument, d'ailleurs, je vous laisse.
La mère de famille s'était levée sans faire d'histoire et avait laissé le psy avec son patient. Elle était prête à encourager chaque pas dans la bonne direction que ferait son protégé. Harry soupira de nouveau. Il n'avait pas envie d'en parler, juste connaître la date.
-Tu veux me dire ce qui te tracasse avec le procès ? Tu sais, si tu ne veux pas y être, personne ne te forcera à y assister.
« Non, je veux y aller »
Le pédopsychiatre le jaugea un instant, pesant ses mots avant de finalement les prononcer.
-C'est parce que tu veux le voir ? Jedusor ?
Harry se tordit les doigts, pas vraiment sûr de sa réponse. Bien sûr qu'il voulait voir son Maître mais il sentait également qu'il devait y être. Que c'était important.
« J'ai peur », écrivit il a la place. Parce que ça résumait bien ce qu'il ressentait pour tout ça. Il avait peur des changements dans sa vie, de son nouveau libre arbitre et de ce qu'il impliquait mais aussi et surtout, de ce qu'il ressentirait quand il retrouverait son Maître. Il avait tellement peur de ne plus ressentir toute la dévotion qu'il était censé éprouver. Il avait peur d'être malheureux. Son psy lui avait expliqué être un médecin du psychique alors c'est sur cela qu'il devait l'aider. Tout serait plus simple s'il redevenait le Harry d'avant tout ça. Celui qui vivait entre les murs sécurisés du Manoir de son Maître. Celui qui n'avait jamais rencontré Draco et sa peau à la pomme.
-Qu'est-ce qui te fait peur ?
L'exprimer était au dessus de ses forces mais la boules qu'il avait sentit enfler dans sa gorge s'était finalement muée en de bruyants sanglots. Il ne voulait pas ressentir tout ça. C'était trop. Beaucoup trop.
-Pleure autant que tu en as besoin et quand tu te sentira prêt, tu pourra me parler de ce qui ne va pas.
Le jeune homme acquiesça avec reconnaissance. Il ne sût combien de temps cela dura mais pas une fois, l'homme en face de lui ne parut s'agacer. Il attendait simplement, patiemment. Son Maître lui, détestait qu'il pleure. Il lui interdisait, s'énervait quand il ne pouvait s'en empêcher, le punissait durement pour qu'il arrête. Il ferma les yeux à cette pensée et se força à se concentrer sur de meilleures pensées, de meilleurs souvenirs.
La respiration encore un peu tremblante, il essuya ses yeux humides et accepta le mouchoir que lui tendit son psy avec reconnaissance. Après avoir reprit contenance, il reprit son stylo.
« Merci d'être patient avec moi »
L'homme avait sourit et l'avait laissé retourner son cahier vers lui pour écrire une autre phrase.
« Parfois, j'ai juste l'impression »
Il ratura sa phrase sans la terminer.
« Je voudrais être le Harry d'avant »
Il savait que c'était impossible. Pas après tout ce qu'il avait vécu mais ce n'était rien d'autre qu'un souhait, de ceux que l'on fait en regardant une étoile filante passer lorsque l'on est enfant et insouciant.
Equivalent de la 3ème en France et de la première année de lycée en Angleterre. Première année de préparation du GCSE
Equivalent du Brevet des Collèges en France. Se prépare sur deux ans.
Bon, j'avoue ne pas être très satisfaite de ce chapitre, j'ai l'impression qu'il manque quelque chose. Mais comme j'ai pris la résolution de ne plus bloquer mon écriture a cause de détails, je le poste quand même et vous me direz ce que vous en pensez. À bientôt pour la suite
