Hello ! :D

Tout d'abord, merci shadowac d'avoir ajouté l'histoire à tes favoris. Contente de voir que tu es de retour pour ce tome 3 ! :D

Petite information, pour celleux qui ont Instagram, je vais mettre en story les Artbreeder de plusieurs personnages ! Donc si vous êtes intéressé-es, n'hésitez pas à aller jeter un coup d'oeil à ma story (je les mettrai à la une). Compte Instagram : lookingforviolette.

Bonne lecture !

CW : Relation toxique

CHAPITRE 13 – Un petit pas vers la victoire

Lors de la dernière semaine des vacances, Violet n'avait eu aucune nouvelle de sa meilleure amie. Elle n'avait pas insisté comme elle lui avait demandé. Holly lui envoyait un hibou un jour sur deux pour la rassurer. Erine lui écrivait qu'elle se portait bien, mais Holly ne la croyait pas. Et rien n'échappait à Holly Dianna Green.

En ce jour de rentrée, Violet appréhendait les retrouvailles avec sa meilleure amie. Elle avait beaucoup discuté avec Fred et George et ces derniers n'étaient pas les plus délicats. Tout comme elle, ils étaient gênés et perturbés par le comportement d'Erine, mais ils n'avaient aucun mot adapté.

Olivier était le plus terre à terre face aux événements, mais il ne serait pas là pour l'aider. Violet devait se charger elle-même de s'assurer qu'Erine ne se laissait pas couler dans les bras de Luke. Elle devait lui maintenir la tête hors de l'eau. Elle devait la sauver de ces eaux troubles.

Pour la sécurité d'Harry, ils arrivèrent directement à Pré-au-Lard. Violet soupira et contempla le village sorcier sous la neige. La prochaine fois qu'elle s'y retrouverait, ils confronteraient Erine.

Elle n'était pas certaine que ce soit la meilleure idée. Elle gardait un mauvais souvenir de celle qu'elle avait eue avec Harry. Mais ils n'avaient plus le choix.

Elle noua son écharpe. Elle plaça correctement son bonnet sur ses oreilles, il ne manquerait plus qu'elle attrape un rhume. La Pimentine de Madame Pomfresh, non merci.

Son père passa un bras autour de ses épaules et la serra contre lui :

— Et toi, je te demande de me tenir au courant si Ombrage s'en prend d'une quelconque manière à toi, est-ce bien compris ?

Il avait murmuré ses mots assez forts pour qu'elle puisse les entendre, mais assez bas pour que personne d'autre ne les entende. C'était entre lui et elle. Cependant, elle ne souhaitait pas l'inquiéter. Les visions d'Harry étaient suffisantes.

— Mais... tenta-t-elle.

— Non, la coupa-t-il fermement. Tu m'envoies un courrier cette fois. Mais encore, je te demande de tenir à carreau. Pas un seul pas de travers. Je ne veux rien savoir d'une quelconque rébellion ou quoi que ce soit. Ombrage serait capable de te renvoyer de Poudlard et je refuse que cela arrive. Tu n'acceptes rien, mais tu te tais. Est-ce bien clair, Violet Lupin ?

— Oui, papa.

Elle chuchota ces mots sans grande conviction. Elle ne comptait pas quitter l'A.D. L'organisation était bien trop importante à ses yeux. Pour le reste, elle était capable de fournir les efforts nécessaires. Si elle s'attirait des ennuis, elle se doutait que son père en aurait aussi. Simplement pour cela, elle devait l'écouter.

Ils prirent la dernière diligence et rejoignirent les grandes portes du château. Elle quitta les Gryffondor et plongea dans la salle commune des Serdaigle qui était en pleine effusion d'élèves.

Elle balaya la pièce du regard espérant trouver sa meilleure amie – ou même Luke. Mais une tout autre tornade aux cheveux noirs se jeta sur elle. Les yeux bleu océan d'Holly se plantèrent sur elle. Elle l'attira vers le Globe dont elle ne cessait de percer les mystères.

— Je sais où se situe le tourbillon noir !

Depuis trois ans, toutes les deux essayaient de comprendre à quoi pouvait correspondre cette détection de magie. Elles n'étaient jamais parvenues à le trouver, mais Holly persévérait.

— Le septième étage ! Cela ne te dit rien ?

— La Salle-Sur-Demande ! réalisa Violet, admirative.

— Je m'en suis rendu compte peu de temps avant Noël. J'y suis donc allée un jour où l'A.D. n'y était pas. Mais je me suis retrouvée dans une pièce bondée d'objets en tout genre... C'est vraiment étrange.

Violet n'avait aucune réponse à apporter à Holly. C'était elle qui connaissait le Globe sur le bout de la baguette et Violet n'avait aucune idée du secret que gardait ce tourbillon noir.

Holly ouvrit un ouvrage spécialisé sur les Globes sorciers et Violet la laissa dans ses recherches. Après tout, elle avait une autre Green à voir aujourd'hui. Dans la salle commune, elle ne trouva ni Erine, ni Luke. Elle espérait que sa meilleure amie n'était pas en vadrouille.

Vers les escaliers de marbre, elle croisa le regard de Connor. Il n'était pas plus rassuré qu'elle. Les deux Préfets-en-Chef effectuaient une réunion de rentrée après le dîner, elle espérait que Connor en apprendrait plus qu'elle si Erine refusait de s'ouvrir.

Dans le dortoir, elle soupira de soulagement. Erine était là. Elle était allongée dans son lit à elle. Curieux, pensa Violet. Elle déposa sa malle au sol, puis s'assit près d'Erine.

Sa meilleure amie ne réagit pas. Violet choisit la douceur à l'interrogatoire. Elle caressa ses longs cheveux noirs en un geste d'apaisement, comme son père l'avait toujours fait.

— Je m'excuse d'avoir pris possession de ton lit, murmura Erine. Ton matelas est bien plus confortable.

— Excuse acceptée. Comment vas-tu ?

— Je vais très bien, je te l'ai dit.

La réponse était claire et concise, une spécialité signée Erine Green. Pourtant, Violet n'en croyait pas un mot.

— Je voulais t'annoncer autre chose, murmura Erine.

— Oui ? l'invita Violet, pleine d'espoir.

— Les cours, les rondes, les ASPIC, l'A.D. Cela me demande beaucoup de temps. J'ai passé mes vacances à faire mes devoirs… C'est pourquoi, je… Je préférerais arrêter le Quidditch.

— QUOI ? cria Violet.

Elle n'aurait pas dû crier. Mais le Quidditch ! Erine était sa meilleure poursuiveuse. Roger et toutes les deux formaient la Dream Team ! Comment Serdaigle allait gagner sans Erine ? Et Erine, elle adorait le Quidditch ! Jamais, elle n'aurait arrêté le Quidditch !

— Désolée, je n'aurais pas dû crier, s'excusa-t-elle. J'ai été surprise. Je… Tu es sûre, Erine ? C'est ce que tu veux ?

— Je sais que cela te tient à cœur, mais je ne peux pas continuer simplement car tu le souhaites.

Même le cognard en cinquième année n'avait pas été si violent. Qu'était-elle censée faire ? Insister au risque de provoquer une dispute entre elles deux ou bien accepter ?

Ils avaient prévu de l'aider, dans deux semaines. Le match contre Serpentard arrivait après. Olivier et les jumeaux parviendraient à convaincre Erine de retrouver l'équipe de Quidditch. Oui, c'était la meilleure solution.

— D'accord. Je demanderai à Eurydice de te remplacer.

— Merci.

Violet ne comptait pas en rester là. Trop d'éléments s'accumulaient dans sa malle à inquiétudes. Elle devait être honnête avec Erine. C'était un des maîtres mots de l'amitié.

— Je ne peux pas m'empêcher de penser que cela ne va pas aussi bien que tu ne le prétends.

Erine se releva. Violet eut un pincement au cœur. Les yeux onyx d'Erine étaient voilés, vitreux comme le jour où elle avait été pétrifiée. De profondes cernes maquillaient son visage. Non, définitivement. Erine leur mentait. Pourquoi ? Elle ne savait pas.

Erine tenta de l'interrompre, mais elle poursuivit.

— La Erine Green que je connais aurait répondu à sa meilleure amie que les nouvelles soient bonnes, normales ou mauvaises. La Erine Green que je connais continuerait le Quidditch. La Erine Green que je connais se serait épanouie avec le garçon avec qui elle se sent bien, et non avec celui qui la force à l'aimer. Mais surtout la Erine Green que je connais ne se cacherait pas de tout le monde... Je ne peux te forcer à me parler mais... Qu'est-ce qui a changé ? Qu'est-ce qui te rend mal au point de ne plus être toi ?

Elle pria de tout son être tous ceux qu'elle aurait invoqués si elle l'avait pu : Merlin, les Quatre Fondateurs, Morgane, les Dieux grecs dont ne cessait de parler Holly. Elle les pria pour qu'Erine parvienne à poser des mots, pour qu'Erine accepte son aide. Sinon, elle craignait d'être impuissante face à cette situation.

Elle détestait ce silence. Elle ne supportait pas qu'Erine ait besoin de réfléchir. Elle ne supportait pas d'imaginer qu'Erine puisse douter d'elle. Elle craignait pour leur amitié. Elle craignait pour Erine.

Les yeux d'Erine fixèrent le vide, à la recherche de mots ou à la recherche d'un silence plus expressif. Violet discernait de l'hésitation et un autre sentiment, mais ce dernier lui échappait tant il paraissait sombre. Ou alors, Violet cherchait des raisons qui lui démontraient qu'elle avait juste.

— Peut-être que tu as simplement la mauvaise image que moi. Je me suis façonnée par rapport à vos attentes, répondit Erine et elle était loin de la réponse que Violet imaginait. Je ne suis peut-être pas celle que tu crois. Je n'ai pas changé. J'ai arrêté d'agir de la manière dont vous l'attendiez. J'agis comme je suis, vraiment. Cela ne veut pas dire que je vais mal.

La voix d'Erine était froissée, comme un torchon qu'on avait mit en boule plusieurs jours. Violet en avait des frissons.

— Alors, parle-moi, lui pria-t-elle. Dis-moi qui tu es. Tu es ma meilleure amie, je t'aimerai toujours de la même façon.

— Tu ne comprends pas, Violet, répliqua froidement Erine. Reste-toi et accepte-moi, je ne te demande rien de plus.

Violet resta de marbre. Sa meilleure amie souffla et rejoignit son propre lit. Violet l'observa. Tous les gestes d'Erine étaient minutieux. Elle cherchait sa place, mal à l'aise, comme si elle retrouvait un lit qui n'était pas le sien. Erine était blottit en boule, comme si elle cherchait à se faire le plus petit possible, comme si elle se cachait. Que se passait-il ?

Violet s'allongea et huma l'odeur du lit qui n'était autre que la rose du parfum d'Erine. La fleur s'était imprégnée à l'oreiller et aux draps. Son amie n'était pas là pour la première fois. Elle en était certaine. Erine dut percevoir son doute car elle prononça ces quelques mots. Quelques mots qui cherchaient à les convaincre toutes les deux, mais ils servirent seulement à mettre le Billywig à l'oreille de Violet.

— Et j'aime Luke.

La sortie à Pré-au-Lard ne s'annonçait pas aussi concluante que leur plan.

Toute la matinée, Erine avait disparu. Violet et les jumeaux avaient rejoint Olivier depuis plusieurs minutes, ils commençaient à s'impatienter.

— Comment ça, elle a arrêté le Quidditch ? s'outra Olivier, il en avait lâché la main de Violet.

— Son excuse est les études, haussa les épaules Violet.

— La vieille excuse, commenta Fred.

— Et si elle ne vient pas ? s'enquit Olivier, tentant d'échapper à ce cauchemar, depuis quand une de ses amis laisser tomber le Quidditch ?

— Elle va venir, se donna confiance Violet.

— Comment peux-tu être aussi certaine alors que chaque jour nous prouve que tout est possible ? lui demanda George, d'un regard sombre.

— Parce que…

La porte des Trois Balais s'ouvrit. Un vent glacial balaya le pub. Tout le monde frissonna. Erine entrait, main dans la main avec Luke Taylor. Olivier était prêt à se jeter sur le garçon, mauvaise décision ou non, il ne savait pas. Mais Erine l'aurait détesté s'il avait agi ainsi. Elle n'avait jamais cautionné la violence. Tout espoir de lui parler se serait envolé.

Contrairement aux autres fois, Erine ne lui sauta pas au cou. Erine ne cria pas. Erine ne lui adressa aucun grand sourire. Même cet été, quand elle allait mal, elle n'était pas aussi éteinte. Il espérait pouvoir discuter avec elle, seul à seule même sans le reste du quintet. Il grinça des dents, la manière dont Luke s'accrochait à elle démontrait que l'affaire serait difficile.

Tous les quatre observèrent le « couple », Olivier refusait de ranger sa meilleure amie dans cette case si elle était avec ce garçon. Il acceptait de fournir un effort aujourd'hui, mais jamais il n'intégrerait Luke Taylor à leur groupe et encore moins dans la vie de son amie.

Ses pensées étaient égoïstes et stupides, mais que pouvait-il faire d'autres ? Il n'avait pas à contrôler sa vie et sélectionner ses fréquentations. Il avait promis de respecter ses choix. Elle lui avait même demandé de ne pas donner son avis.

Mais était-ce vraiment le choix d'Erine ? La question était moins rhétorique qu'elle aurait dû l'être.

— J'ai des Nougats Néansang, proposa Fred à voix basse. Si je les pose discrètement dans l'assiette de gâteaux, vers ce Scroutt-à-Pétard, on aura peut-être la paix.

— Erine va s'inquiéter et elle va forcément partir avec lui, réfuta, Violet non convaincue. Sans compter, qu'elle saura que vous êtes dans le coup et elle vous détestera. J'ai la situation en mains, faites-moi confiance.

Fred ne lui tint pas tête. Selon lui, il y avait toujours un temps pour rire, mais Violivier étaient rarement de cet avis. Il jeta un coup d'œil à Erine, qui paraissait si différente. Pour une fois, il avoua qu'ils avaient peut-être raison.

Il se tourna vers son jumeau, celui qui était son compagnon de vie et avec qui il n'avait jamais besoin de parler pour se comprendre. George était aussi suspicieux que leurs deux amis, inquiet même, alors il le suivit.

Sans grande surprise, Luke prit de la distance avec eux. Il était clair qu'il n'avait pas cette intention de s'intégrer au groupe. Il souhaitait juste être un dragon de garde pour Erine comme ceux de Gringotts. Riddikulus pensa Violet, il la désespérait de jour en jour.

Le malaise n'avait jamais été aussi présent dans leur quintet. Les jumeaux ne souhaitaient pas partager leurs projets en présence de Luke Taylor. Qui savait ce qu'il serait capable d'aller balancer aux professeurs ?

Violet et Olivier n'avaient aucune envie de discuter de leurs vacances d'été devant Luke. Qui savait s'il n'était pas capable de venir retrouver Erine ?

Et Erine ne trouvait pas sa place. Luke lui tenait fermement la main. Elle craignait qu'il ne lui casse une phalange si elle ne prononçait qu'un seul mot qu'il considérait de travers.

Ils discutèrent de Jaqlyn Tempus, la Professeure remplaçante de Sortilèges. Elle n'était pas mal aimée, juste trop exigeante. Parfois effrayante quand ils osaient critiquer le Ministère. Mais surtout, il lui manquait un éclat.

Et cet éclat était Filius Flitwick, il était irremplaçable.

Le Professeur Flitwick était toujours aussi présent pour les Serdaigle. Violet n'hésitait pas à le consulter quand elle avait des questions sur des sortilèges de défense. Bien entendu, elle omettait l'Armée de Dumbledore, elle l'avait assez mis dans l'embarras comme cela. Mais Gryffondor et Poufsouffle se plaignaient eux aussi de l'absence du Professeur de Sortilèges.

— En même temps, réagit Luke quand Violet exprima son opinion, c'est ta faute. Sans toi, il serait encore à la place qui lui revient.

Les Gryffondor se redressèrent brusquement, prêts à le défier de répéter ce qu'il venait de prononcer. Ils étaient prêts à intervenir, les mots leur brûlaient les lèvres. Mais ce n'étaient pas eux de répondre. Violet savait très bien se défendre seule.

— Ne dis pas cela... murmura Erine.

— Parce que tu penses le contraire ? gronda-t-il. Que tu peux être crédule !

Les yeux onyx d'Erine se baissèrent et aucun de ses amis ne fut capable de les voir. Violet trépignait sur place. Elle tenait sa baguette, mais la main que passa Olivier dans son dos lui rappelait que l'idée était mauvaise. Lui aussi et les jumeaux se maîtrisaient avec grandes difficultés.

Violet se mordit la lèvre pour contenir l'élan de colère. La peine qu'elle ressentait pour le Professeur Flitwick était toujours présente et elle n'avait pas besoin d'une bouse de dragon telle que Luke Taylor pour lui rappeler sa culpabilité. Elle avait connaissance de tout cela avec un détail supplémentaire qu'elle avait fini par accepter.

— Erine n'a jamais été crédule, décomposa-t-elle avec la provocation digne de Sirius. Par contre, qu'en est-il de toi ? Tu as vraiment l'innocence de songer qu'Ombrage aurait gentiment laissé à Flitwick l'entrée de sa salle si j'avais renoncé au Quidditch ? Tu es bien le seul à avoir cette naïveté. Ombrage en aurait fait son repas, et j'en aurai été l'entrée !

Elle plissa les yeux, menaçante. Elle constata l'obscurité dans les yeux de Luke, avaient-ils changé de couleur ? La peur la saisissait, mais elle ne pouvait se laisser marcher dessus. Il était temps de mettre en place son plan avant qu'un meurtre n'ait lieu.

En toute discrétion, elle tourna sa baguette vers le reste de la salle. Elle pensa avec conviction et force « Lumos - Nox - Lumos – Nox ». Ses lèvres ne bougèrent pas d'un millimètre. Elle fut fière de voir Connor débarquer. Elle était satisfaite d'estimer sa progression en sortilèges informulés.

— Ah ! Luke, tu es là, McGonagall te cherchait. Est-ce que tu peux venir avec moi, s'il te plaît ?

— Non, merci, ronchonna Luke. Tu peux dégager ?

Pardon ? se retint Violet. Était-il vraiment en train de parler ainsi à Connor ? Les Gryffondor étaient de son avis, leurs yeux étaient aussi gros que des souafles. Connor leur demanda de ne pas intervenir à l'aide de ses mains.

— Ce n'est pas moi qui te demande de venir, répliqua Connor. La Professeure McGonagall souhaite te voir. Je ne pense pas que tu puisses échapper à la Professeure McGonagall, même avec un « dégagez ».

Violet était fière de Connor. Elle leva son pouce dans sa direction.

Les yeux de Luke se posèrent sur Erine. Le souffle de cette dernière se coupa. Il allait lui demander de le suivre. Elle le savait par la force de sa poigne, plus intense. Son estomac se creusa quand le bleu foncé des abysses de son regard se plantèrent dans ses yeux. Elle cessa de respirer, prise de panique.

Un léger coup de pied frappa contre sa jambe. Elle tourna la tête et comprit au regard marron malicieux de George qu'il en était le propriétaire. Il la remontait à la surface. Elle hésita longuement.

— Tu viens, Erine, dit Luke.

Qu'était-elle censée faire ? Si elle refusait, comment allait-il réagir ? Des larmes montaient, elle ne pouvait pas pleurer. Non, non. Qu'était-elle censée faire ? Le pied de George la tapota une nouvelle fois. Peut-être pouvait-elle essayer… Olivier lui manquait terriblement, même si elle cherchait à se prouver le contraire.

— Je te rejoins dans cinq minutes, promis.

Elle avait réussi. Elle l'embrassa avant qu'il ne puisse lui répondre. Elle serait bien plus convaincante ainsi. Elle commençait à comprendre sa manière de fonctionner. Avec ce baiser, elle lui démontrait qu'elle lui appartenait. Elle crut entendre les jumeaux faire semblant de vomir, mais il valait mieux qu'elle focalise son attention sur Luke. Pour elle, surtout pour les jumeaux.

Ses yeux ne quittèrent pas Luke jusqu'à ce qu'il quitte les Trois Balais. Il devait ressentir qu'elle n'avait d'yeux que pour lui, seulement lui. La porte du pub était fermée que Violet se jeta à côté d'elle. Elle lui prit la main, pour une raison qui lui échappait et s'exclama :

— ON A UNE GRANDE NOUVELLE !

— Je croyais que tu attendais qu'elle ait tous ses Optimal avant d'envisager la demande en mariage ? les embêta Fred d'un sourire railleur.

— Personne n'a parlé de mariage, démentit tout de suite Olivier, les joues rouges.

— Oh non ! dit George, totalement horrifié et Fred pâlit aussitôt. Tu n'es pas enceinte ? Ne dis pas que tu es enceinte !

Les jumeaux oscillaient leur tête et appuyaient leur non de leurs mains. Erine eut envie de rire avec eux, mais le son était coincé dans sa gorge. Rien n'était capable de sortir. Elle ne pouvait qu'observer.

— Certainement pas ! roula des yeux Violet.

— Bon alors ? Dites-nous avant qu'un de ces deux-là ne trouvent autre chose.

Son intervention provoqua un silence. Elle-même était étonnée de s'être exprimée, mais elle commençait à s'impatienter. Pas seulement pour la nouveau… Il lui était compliqué de quitter la porte des yeux, Luke reviendrait et elle était curieuse d'apprendre ce qui mettait Violet dans un tel état d'enthousiasme.

Elle croisa les yeux marron foncé d'Olivier. Il comprit son inquiétude car il enchaîna :

— Mes parents nous ont offert, à tous les cinq, une semaine de vacances dans les Alpes françaises !

— QUOI ?

Les jumeaux avaient crié ce dernier mot, de surprise ou d'excitation, elle ne parvenait pas à discriminer la différence. Tout ce qu'elle savait était que chaque client s'était tourné vers eux ce qui l'embarrassa encore plus que l'annonce d'Olivier. Qu'allait-elle faire ?

— Oui ! confirma Violet avec ce qui semblait être de l'hystérie. Une drôle d'histoire avec le grand Oncle Elijah de Ruth.

Violet signifia de sa main que cela n'avait pas une très grande importance pour la suite et Olivier en profita pour donner les détails manquants.

— Ce sera la deuxième semaine de juillet, avant les quarts de finale. Vous êtes partants ?

— SACREMENT PARTANTS ! crièrent à nouveau les jumeaux, cela ne faisait plus aucun doute qu'il s'agissait d'excitation.

Violet sourit de plus belle. Cela annonçait des vacances plus que parfaites. Qui sait ? Peut-être même qu'une tradition en découlerait... Cependant, Erine n'avait toujours pas réagi. Elle la voyait se mordiller la joue. Elle craignait qu'elle ne se fasse mal et elle attira son attention en caressant le dos de sa main.

— Tu n'as pas envie de venir ? demanda-t-elle avec douceur pour ne pas la brusquer plus qu'elle ne l'était.

— Je... Si... Si... balbutia Erine perdue dans toute sa réflexion. Mais vous pensez que Luke pourrait venir ?

Un grand silence s'abattit sur eux. Erine ne put manquer les échanges sourds pourtant si expressifs entre les personnes autour d'elle. Ce qu'elle craignait s'avérait, ils avaient parlé d'elle en son absence et elle n'appréciait guère cela.

— On voudrait te parler, murmura presque Violet, mais cela ne masqua pas sa détermination.

— Vous ne l'aimez pas et je le sais, dit-elle en veillant à éviter leurs regards. Mais vous n'avez pas le droit de me demander de choisir entre vous et lui.

— On ne veut pas te faire choisir, poursuivit Violet et elle discerna toute l'empathie dans sa voix, elle ne mentait pas ce qui était plus douloureux. Mais es-tu heureuse avec lui ? Est-ce qu'il te rend vraiment heureuse ?

Elle avait régulièrement réfléchi à cette question. Elle avait repensé à leur cinquième année, cela avait été une simple amourette. Elle avait repensé au Bal de Noël et ses poils se hérissaient encore. Elle avait repensé à sa lettre pendant les vacances, à ses avances insistantes jusqu'en novembre, jusqu'à ce qu'elle craque. Elle avait repensé au jour où elle avait quitté Flavius, avec regret. Elle avait repensé à ce Noël. Les larmes commençaient à monter, mais elle ne devait pas leur offrir cette faille.

Elle avait beaucoup réfléchi à cette question. Elle n'avait aucune réponse. Aux yeux de ses amis, elle savait que son silence suffisait. Mais elle ne pouvait pas se l'admettre, c'était plus facile ainsi et Luke... Luke faisait attention à elle.

— Oui, bien sûr que oui.

Personne n'était convaincu. Violet s'apprêtait à lui poser une nouvelle question. Fred était prêt à sauter de sa chaise, probablement pour la secouer. Olivier ne lui adressait qu'un triste sourire. Et George avait toujours son pied contre le sien, pour qu'elle garde la tête hors de l'eau.

Une porte claqua. Luke apparut, le visage rouge de fureur. Ses yeux étaient noirs, Erine se fit petite sur sa chaise.

Une grimace de déception marqua le visage de Violet. Le plan élaboré avec Connor avait fonctionné, mais pas aussi longtemps qu'elle l'avait espéré. Elle craignit pour le Préfet-en-Chef, pourvu qu'il n'y ait eu aucun souci quand Luke a découvert que la Professeure de Métamorphoses ne l'avait jamais cherché.

Elle devait gagner du temps. Ils devaient jouer leur dernière carte. Elle profita de son tout nouveau talent pour lancer un Sortilège d'Entrave en toute discrétion. Elle adressa un signe de tête à Olivier pour lui indiquer que c'était le moment et elle partit avec Fred et George pour sortir Luke du pub.

— Viens, Luke ! dit-elle pour éviter d'attirer l'attention sur eux.

— Ouais, mon vieux, ajouta Fred. On va te conseiller des cadeaux de Saint-Valentin pour l'Aigle Amateur.

Elle fronça les sourcils. Mieux valait ne pas trop en faire, les jumeaux en profitaient pour se moquer de Luke. Elle ne pouvait leur en vouloir.

Derrière un sourire, Olivier saisit les quelques minutes qui lui étaient accordées. Il se rapprocha d'Erine qui n'avait pas bougé de son siège, sidérée. Il la prit dans ses bras et il fut soulagé qu'elle ne le repousse pas. Au contraire, elle se lova contre lui.

— As-tu ouvert tes cadeaux ? demanda-t-il car il s'agissait de la meilleure approche, il en était persuadé.

— Je vous ai envoyé une lettre pour vous remercier.

— Je sais que tu ne les avais pas encore ouverts à ce moment et tu sais que je le sais.

Elle haussa les épaules. Elle eut une réaction plus révélatrice encore. Elle posa sa tête contre lui et il fut ravi qu'elle soit capable de se rapprocher.

— Alors comme ça, tu arrêtes le Quidditch ?

— Sérieusement ? soupira Erine.

D'accord. Ce n'était peut-être pas le moment d'évoquer le Quidditch… Mais quand même… Comment pouvait-elle arrêter le Quidditch ? Ah… Si Violet avait raison, cette bouse de dragon de Luke Taylor était un démon. Il secoua la tête.

Il devait être intelligent. Il devait être délicat, la laisser comprendre qu'il était inquiet et qu'il avait toutes les raisons de l'être. Elle devait se sentir accompagnée et non dominée comme une autre personne le faisait.

— Tu m'avais dit que tu ferais attention, murmura-t-il d'une douceur qu'il copiait sur Violet.

— Oli, s'il te plaît. Ne t'y mets pas.

Sa voix était fragile. Il n'osait pas imaginer le mal qu'elle devait ressentir. Erine était brisée non pas de la même manière qu'un verre qui tombe au sol. Elle se fissurait.

Une partie d'elle s'envolait à mesure que les jours passaient.

Il chercha les mots exacts. Il ne trouvait rien qui puisse l'aider. Qu'était-il censé faire ? Il ne voulait pas la trahir. Il ne voulait pas l'abandonner, mais il craignait de la perdre malgré les deux options qui s'offraient à lui. Et il ne pouvait pas perdre Erine Green, jamais. Il tenait bien trop à sa meilleure amie.

— Je n'apprécie pas que vous élaboriez des plans sauvetage et que vous parliez de moi en mon absence, déclara-t-elle plus froidement cette fois, mais il la connaissait beaucoup trop bien pour se laisser tromper.

— Nous pensions bien faire. Nous ne pouvons pas rester ainsi sans agir. Nous ne savons pas ce qu'il se passe. Peut-être même que nous avons tort, mais nous sommes tes amis. Nous voulons être présents pour toi.

— J'aimerais juste qu'on me laisse respirer.

Sa phrase n'avait été qu'un souffle. Elle paraissait exténuée physiquement et psychologiquement. Elle vivait beaucoup trop d'épreuves depuis un an et Merlin savait le futur qu'elle devait craindre. Il se focalisa sur les mots employés. Elle n'avait prononcé aucun nom, aucun pronom précis.

Aucun d'eux n'avait eu tort. Ils avaient eu raison sur toute la ligne.

Leur nouvel objectif tenait à ce qu'elle se libère d'elle-même ou avec leur aide. Ils devaient la diriger vers le droit chemin comme elle l'avait toujours fait avec eux.

C'était à lui de prévenir leurs amis. Ils devaient raconter la situation à Holly, seule personne qui puisse encore garder la même proximité avec sa sœur puisqu'elle les rejetait eux. Ils devaient la rassurer car lui savait qu'ils parviendraient à l'aider. Il espérait juste qu'il ne serait pas trop tard quand ce serait le cas.

Il restait cinq mois avant la fin de l'année, avant la fin des études de ses meilleurs amis. Une fois sortis de Poudlard, il serait plus simple pour lui d'être proche d'elle et qu'ils soient tous ensemble. Il serait plus simple d'éloigner Taylor. Il devait juste lui donner confiance.

— Mes paroles de cet été sont toujours valables, Erine. Nous serons toujours là. JE serai toujours là pour toi. Quoi que tu nous dises, je refuse de te croire. Après Poudlard, nous te sortirons de là. Les vacances en France seront sans lui, seulement nous cinq. Dès ton arrivée au Poudlard Express, je ferai mon possible pour qu'il ne t'approche plus. Quoi que tu aies dit à Violet, nous sommes ta famille et jamais nous ne t'abandonnerons. Jamais, JE ne t'abandonnerai. Nous sommes toujours reliés. Nous te tiendrons toujours la main. Je te le promets.

Elle ne réfuta pas. C'était un petit pas vers la victoire. Il tiendrait sa promesse et quand elle leva ses yeux onyx vers lui, il vit l'éclat de confiance dans ses yeux. Elle le croyait.

Cet éclat s'évanouit une seconde plus, l'obscurité de son regard revint. Son estomac se tordit et il avait mal de devoir la quitter. Aussi difficile que cela était, elle devait retrouver Luke et il ne pouvait qu'espérer qu'il ne s'en prendrait pas à elle après le sortilège de Violet.

Sans quoi, aucun d'eux ne se le pardonnerait.

Jamais il ne se le pardonnerait si Luke la blessait par leur faute, sa faute.

Il l'accompagna vers la sortie, son bras autour d'elle. Elle était si différente. Peu importait les moyens, il la sauverait. Ni lui, ni les autres ne la perdraient. Il essayait de se le persuader pour une simple et bonne raison :

Jamais il ne se le pardonnerait s'il perdait sa meilleure amie et qu'il n'avait rien fait pour la garder auprès de lui.

Ils furent à peine sortis que Luke arriva aussi furieux que quelques minutes plus tôt. Luke le bouscula, mais Olivier ne dit rien. Mieux valait ne rien ajouter. Mais il réalisa l'anormalité de la situation quand Luke s'écria :

— C'était un coup de leur part ! Jamais McGonagall n'avait demandé à me voir !

Erine eut la même surprise que lui, mais elle resta dans le jeu de Luke. Peu importait ce qu'il se passait, il valait mieux pour elle qu'elle profite de ce moment.

— Je m'en suis douté, dit-elle et il prit sa main pour la tirer vers Poudlard. Je leur ai demandé de partir après cela, j'ai juste parlé avec Olivier qui n'y était pour rien.

Taylor se tourna vers lui et le foudroya du regard ce qui ne l'effraya pas du tout. Malgré son innocence, cela ne lui convenait pas. Cette bouse de dragon n'avait toujours pas le monopole d'Erine et il n'en était pas satisfait. Mais Olivier ne pouvait accepter qu'il l'ait un jour.

Il ne détacha pas ses yeux marron foncé de sa meilleure amie jusqu'à ce qu'il entende des voix se diriger vers lui. Des voix qu'il aurait reconnues sans difficulté parmi toute une foule.

Violet, Fred et George apparurent et ils semblaient fiers. Il attendit qu'ils évoquent Taylor et le pourquoi de cette expression sur leur visage, mais rien ne vint. C'étaient eux qui souhaitaient savoir s'il avait réussi.

— J'ai fait de mon mieux. Mais cela ne sera pas pour aujourd'hui... répondit-il tout de même déçu de ce dénouement. Elle sait qu'à la fin de l'année, ce sera terminé. J'espère juste qu'il ne la plongera pas plus dans les profondeurs.

Leur moment d'enchantement disparut aussitôt et il s'en voulut de ne pas avoir atteint leur objectif, mais qu'aurait-il dû faire de plus ? Il aurait pu dénoncer Luke Taylor au Professeur Flitwick ou à Dumbledore, mais il était certain qu'Erine ne leur aurait jamais pardonné. Elle aurait même réfuté leurs accusations.

Il soupira et Violet lui prit la main. Il n'y avait que de l'amour dans ce geste, un sentiment qu'il n'avait pas ressenti lorsque Luke avait pris celle d'Erine. Il s'accrocha à ce que Violet lui faisait ressentir. Il lui sourit. Olivier espérait qu'Erine connaisse un jour ce qu'il ressentait.

— Ce petit oiseau est plein de ressources ! s'exclama George en ébouriffant les cheveux de Violet en même temps que Fred.

— Elle a réussi à Obliviater, Taylor ! Il a oublié qu'elle l'avait ensorcelé et qu'on l'a sorti des Trois Balais, poursuivit Fred.

Elle ne cesserait jamais de l'impressionner. L'Obliviate était un sort complexe, mais elle y était parvenue. Elle leva les épaules d'une moue qui signifiait que ce n'était rien. Elle était beaucoup trop modeste pour admettre qu'elle était extraordinaire. Surtout que ce geste avait dû lui paraître normal, elle l'avait fait pour Erine.

— Pourquoi ne m'a pas l'avoir Obliviaté plus profondément ? Qu'il en oublie son aversion pour Erine ? demanda-t-il innocemment.

— La mémoire est fragile, Oli. Elle fait partie de nous, elle nous forge. Je crains bien qu'Erine ne l'obsède depuis trop longtemps. Si j'avais tenté, j'aurais pu toucher à des souvenirs autres et qui sait ce qu'il serait devenu. Je ne pouvais pas prendre ce risque, j'en ai déjà pris assez.

Cela faisait sens. Trop d'Obliviates avaient mal tourné, elle aurait pu avoir de graves ennuis et aucun d'eux n'avait besoin de problème supplémentaire.

— Prochaine étape l'Imperium, petit oiseau ! plaisanta Fred d'une source insaisissable pour Olivier.

— Je ne tiens pas à finir à Azkaban, répondit-elle en fronçant les sourcils. Je vois très bien ce que cela a donné sur Patmol, c'est à éviter.

Sa voix mêlait rire et pitié et personne n'insista. Même s'ils étaient incomplets, ils suivirent le chemin de Zonko. Là-bas, ils parviendraient à éclipser leurs inquiétudes le temps de quelques instants.

En ces derniers jours de janvier, Violet tentait de puiser une énergie qui lui semblait hors de portée. Les révisions et les devoirs étaient une charge importante et les entraînements de Quidditch n'arrangeaient rien.

Elle avait dû être moins exigeante avec Roger. Elle craignait de perdre son deuxième poursuiveur. L'absence d'Erine était déjà un coup de batte pour l'équipe, alors sans Roger, elle n'osait y songer. Violet tenait au Quidditch, mais elle s'était promis de ne pas être aussi tyrannique qu'Olivier. Cela passait par écouter ses joueurs.

Les mots d'Olivier et les encouragements de Violet n'avaient pas suffi à convaincre Erine de revenir. Violet se tordait de rage, persuadée que Luke restreignait les centres d'intérêt d'Erine. Malheureusement, Violet n'avait aucune preuve.

Enfin… Eurydice était impliquée. Elle n'avait pas le niveau d'Erine, elle n'avait pas la même complicité avec eux. Mais la troisième année était tenace et donnait le meilleur d'elle-même.

Peut-être que Serdaigle pouvait garder espoir de remporter la Coupe cette année.

Peut-être…

Car en ce jour, Violet ne parvenait pas à relativiser. Elle n'avait pas Olivier pour la motiver, elle n'avait pas Erine pour se confier et les jumeaux étaient elle ne savait où ! Elle était seule, torturée par ses craintes face au match à venir.

Au petit-déjeuner, les joueurs de l'équipe n'avaient toujours pas montré le bout de leur bec. Violet hésitait à rejoindre la Tour des Serdaigle pour les brusquer. Qu'attendaient-ils ? Elle était définitivement seule, appréhendant le match.

Du moins, elle pensait être seule. Une tornade avec un chapeau en forme d'aigle ne s'assit à côté d'elle. Holly avait l'air bien décidée à lui tenir compagnie. Violet fut étonnée que Luna Lovegood ne soit pas avec elle. En général, les deux quatrième année étaient inséparables. Holly lui expliqua vite la raison de l'absence de sa moitié.

— La Professeure Chourave a planté de nouvelles plantes dans la cour centrale, Luna voulait s'assurer qu'elles n'étaient pas infestées de Nargoles.

Évidemment. Elle n'était même pas surprise.

— On discute un peu avec Erine, tu sais, murmura Holly. Taylor n'est jamais bien loin, mais... Elle ne m'oublie pas. Vous vous parlez aussi ?

— En cours, surtout… marmonna Violet, attristée de cette relation avec sa meilleure amie dont elle se sentait en partie responsable. Un peu de littérature Moldue, le soir.

— Elle ne le dit pas directement, mais vous lui manquez... Tu penses qu'Olivier a raison ? Il va faire de son mieux ?

— Il fera ce qu'il faut pour Erine, j'en suis certaine. Je sais que tu as confiance en lui, tu peux continuer.

Holly oscilla la tête pour confirmer ses derniers mots. Elle les adorait, Violet en avait conscience. Holly avait pris la défense d'Olivier quand eux-mêmes commençaient à douter de lui. Il n'y avait donc aucune chance pour qu'elle change d'avis maintenant.

— Tu n'as pas l'air très en forme, remarqua Holly. Pourtant, il s'agit de Serpentard ! Tu devrais être d'une détermination Gryffondoresque !

— Je n'ai pas l'intention de les laisser gagner, je ne peux accepter aucune défaite, répondit-elle, sûre d'elle avant de paraître plus incertaine. Il nous manque Erine…

— Je croyais qu'Eurydice était une bonne joueuse ?

— Mais elle n'est pas Erine, soupira Violet. Nous sommes moins préparés… Bref, ce n'est pas tout. Je…

A dire vrai, elle avait un peu honte de sa dernière peur. Elle en aurait parlé à Erine, sans une once de problème. Mais Holly…

— C'est comme tu le sens, Violet, dit Holly avant de plonger sa cuillère dans son bol de céréales et en gober une à pleine bouchée et une fois la bouche vide, elle ajouta. Tes craintes t'appartiennent, tu n'as pas à les partager si tu ne te sens pas en sécurité d'en parler.

Violet sourit. Holly Green… Une sacrée personne. Ses mots eurent le mérite de la toucher et de la mettre en confiance. De toute manière, son état ne pouvait pas être pire qu'il ne l'était.

— C'est juste que… Tu sais… Tous mes matchs contre Serpentard ont mal fini. La première fois : infirmerie, car Flint m'a fait tomber de mon balai. La deuxième fois : infirmerie, car j'ai reçu un cognard de plein fouet. C'est de pire en pire et comme on ne dit : « Jamais deux sans trois » ...

— Ou bien tu peux te dire que la troisième est la bonne ! répondit Holly avec optimisme.

— La bonne pour me tuer oui, déclara-t-elle, ce qui fit rouler des yeux Holly.

— Pfff... Ne dis pas n'importe quoi ! Tu vas n'en faire qu'une bouchée !

Pour soutenir sa confiance, Holly fit glapir son chapeau en forme d'aigle. Un autre glapissement retentit, Luna les avait rejoints.

Si ce n'était pour elle, Violet devait garder toute son assurance pour apporter la victoire à ces personnes qui croyaient en Serdaigle.

Ce match était digne d'un rêve. La malédiction serait brisée.

Pourtant moqueurs et fiers, les Serpentard n'étaient rien face à eux. Les serpents avaient joué la carte de la provocation avec les Gryffondor, mais cela ne fonctionnait pas avec eux. Ils avaient tenté la violence et l'agressivité, mais cela ne suffisait pas à dominer le match, bien au contraire.

Cillian et Kaleb avaient la même complicité que Cillian avec Leni deux ans plus tôt. Ils se complétaient et se partageaient les cognards sans se voler dessus. Malgré les multiples tentatives de Crabbe et Goyle, aucun Serdaigle n'était touché. Violet ne voulait pas mettre son balai à brûler, mais elle avait foi sur la finalité du match.

Aucun de ses joueurs ne serait blessé.

Grant était formidable. Bien entendu, il était loin d'être le meilleur gardien que Poudlard ait connu, mais pour un joueur de loisirs, il était au meilleur niveau qu'il en était capable. Il avait réussi à arrêter la moitié des tentatives des serpents. Tentatives qui n'étaient déjà pas nombreuses.

C'était sans compter sur Roger et Eurydice. Ce n'était pas la combinaison parfaite, ils n'étaient pas aussi performants qu'à leur habitude. Mais leur jeu était propre et parfaitement élaboré. Aucune passe et aucun tir n'était réalisé au hasard.

Non. Tout était calculé et tout réussissait.

Quelques imperfections étaient visibles, mais Violet ne gardait que les qualités. Ces qualités les mèneraient à la victoire.

— 360 A 30 POUR SERDAIGLE ! hurla Lee dans son micro quand Roger marqua. C'EST UNE SACREE DEMONSTRATION DE VOL QUE NOUS MONTRE LES SERDAIGLE !

Il ne manquait plus que Cho. Il suffisait que Cho attrape le vif d'or pour mettre un terme à cette rencontre et la malédiction serait brisée. Officiellement.

Violet reçut une belle passe de Roger juste avant le camp adversaire. Elle entra dans la zone de but avec une accélération propre à l'Eclair de Feu. Elle marqua un but que même Olivier n'aurait pas été capable d'arrêter.

C'est pourquoi elle s'élança dans les airs pour récupérer le souafle que Miles Bletchey lança à Pucey. Ils étaient vraiment mauvais. Bletchey aurait mieux de ranger son balai pour continuer à flirter avec Diane, la cousine d'Olivier. Ridicule.

Un cognard siffla à son oreille. Pfiouh. Elle l'avait échappée belle. Elle sauta de son balai et donna un coup de poing dans le cognard.

— 380 A 30 POUR SERDAIGLE ! BIEN JOUE VIOLET, T'ES LA MEILLEURE ! DEFONCE-LES.

— Monsieur Jordan, soupira la Professeure McGonagall.

— LES FAITS, PROFESSEURE ! LES FAITS ! cria-t-il.

Violet se permit d'adresser un signe à Lee pour le remercier. De toute façon, Bletchey était bien trop lent.

Elle ne cessait de progresser et elle ne comptait pas s'arrêter à cela. Elle n'avait jamais été aussi proche des recrutements pour la Ligue Britannique et Irlandaise de Quidditch. Son entrée ne pouvait lui filer entre les doigts.

Elle ne devait pas se contenter d'être extraordinaire, non, elle devait être la meilleure.

Roger récupéra le souafle. Pucey et Montague arrivèrent sur lui. Violet accéléra. Roger eut juste le temps de passer le souafle à Eurydice qui le récupéra maladroitement. Au loin, Violet remarqua Warrington qui fonçait droit sur Eurydice.

Oh non… Un choix devait être fait. Vite. Elle était trop loin pour qu'Eurydice lui envoie le souafle, mais si Eurydice le gardait, Warrington la ferait tomber de son balai. Violet en était certaine. Elle connaissait ces serpents et leur jeu déloyal. Une seule solution :

— LACHE LE SOUAFLE, EURYDICE ! MAINTENANT !

Malgré tout l'amour qu'elle portait au Quidditch et à la victoire, elle préférait perdre un souafle et un but que perdre une joueuse. Heureusement, Eurydice exécuta son ordre. Le souafle glissa de ses mains et Warrington plongea pour le récupérer.

C'était à elle et Roger maintenant.

Elle désigna Warrington et Roger la comprit, quel bonheur de se connaître sur le bout de la baguette ! Roger fila tandis que Violet perdit de la hauteur pour se trouver quelques mètres en-dessous de Warrington et Montague, qui, elle en était certaine recevrait la passe.

— WARRINGTON AVANCE AVEC LE SOUAFLE, commentait Lee, pourvu qu'il ne soit pas trop bavard. DAVIES S'APPROCHE DE WARRINGTON. PASSE A MONTAGUE. OH QUELLE FEINTE ! DAVIES FAIT DEMI-TOUR ! LUPIN RECUPERE LE SOUAFLE DANS UN MERVEILLEUX PIQUE MONTE !

Les exclamations de la foule hérissèrent les poils de Violet. Elle était passée sous le nez de Montague. Elle se retint de leur rire au nez. Elle aurait pu prendre le temps de se moquer, cela aurait été satisfaisant, mais elle devait rester concentrée. Cela l'avait bien souvent perdue.

Violet apporta le trente-neuvième but à Serdaigle. Son demi-tour à peine terminé, la voix de Lee Jordan, portée par son mégaphone, hurla d'un enthousiasme, presque maladif :

— CHO CHANG A ATTRAPE LE VIF D'OR ! SERDAIGLE L'EMPORTE 540 à 30 !

Ils l'avaient fait !

Ils avaient ridiculisé Serpentard !

Ils avaient cloué la bouche du crapaud !

Elle avait brisé sa malédiction !

Elle était indemne et Serdaigle avait gagné.

La Coupe leur tendait les bras et elle comptait bien la saisir à pleine main.

Et voilà. :)

Ce chapitre vous a-t-il plu ?

Malheureusement, cela ne s'arrange pas pour Erine... :( Luke est une véritable sangsue.

A ce sujet, trouvez-vous que les jumeaux, Olivier et Violet agissent au mieux ? Que leurs mots sont bons ?

Qu'avez-vous pensé de ce passage aux Trois Balais ? De cette amitié entre Olivier et Erine ? Vous n'imaginez pas à quel point Erine est importante aux yeux d'Olivier. J'essaie de le transparaître au mieux, j'espère que vous le ressentez. Et on applaudit Violet Lupin pour sa magie ! (et aussi Connor, qui a participé au plan).

Et cette dernière partie ? Holly Green, ce petit ange. Violet a vécu sa meilleure vie contre les Serpentard ahah. Je pense qu'elle se souviendra de ce match toute sa vie, ahah.

Au prochain chapitre "Spero Patronum" : Le moment de gloire de Violet. Un rassemblement de connaissances. Un cheminement de pensées. Des Patronus (non, non, vous ne rêvez pas. Je suis d'ailleurs curieuse d'avoir vos théories sur les Patronus de chacun ahah). Un plan de fuite. La trahison. Une grave erreur. Des mots blessants.

A très bientôt ! :)

Blue.