Note : Voici le premier chapitre de cette nouvelle histoire. Un triangle amoureux ou Mlle Parker devra choisir l'homme qu'elle aime vraiment. N'hésitez donc pas à me dire ce que vous en pensez. Bonne lecture !
Prologue : Ignorant tout du Centre, Thomas se lie d'amitié avec Jarod, un caméléon-humain. Ce dernier désireux de voir son amie d'enfance jouir d'un peu de bonheur, orchestre leur rencontre. Tandis que Mlle Parker et Thomas tombent éperdument amoureux, un secret inattendu va mettre en péril leur relation. Lorsque la vie du jeune charpentier est menacée, Mlle Parker et Jarod s'allient pour le sauver coûte que coûte. Les événements se précipitant autour d'eux, le caméléon et sa compagne de jeu redécouvrent leurs sentiments respectifs, endormis depuis de nombreuses années. Entre romance interdite et devoir, Mlle Parker doit choisir. D'ailleurs, n'est-ce pas ce que Jarod lui demande de faire ? Choisir entre lui et Thomas ? Alors que les émotions s'entremêlent et que les souvenirs refont surface, une course contre le temps les entraîne vers une déclaration d'amour très particulière. L'histoire explore le lien complexe entre trois âmes liées par le destin, alors que la traque impitoyable du Centre les pousse jusqu'aux limites de l'amour et de la loyauté.
Chapitre 1 : Thomas
Résumé : Mlle Parker se souvient de sa première rencontre avec Thomas. Retour à la réalité, ce dernier propose à Mlle Parker d'emménager ensemble.
Maison de Mlle Parker 431 Mountain Spring Drive, Blue Cove, Delaware, 01991
Mlle Parker, dans sa chambre, fixait son reflet à travers la vitre. L'image que cette dernière lui renvoyait la satisfaisait pleinement. C'était grâce à lui. Les yeux clos, elle pensa à lui. Ce beau brun qui avait su faire chavirer son cœur de bien des façons...
Trois mois s'étaient écoulés depuis ce moment singulier où leurs destins s'étaient entrelacés de manière fortuite. C'était lui. Thomas Michael Gates, né un jour de juillet en 1962, était une personne marquée par les épreuves de la vie. Alors qu'il avait à peine 20 ans et poursuivait des études universitaires prometteuses, la tragédie avait frappé. Ses parents, piliers de son existence, s'en étaient allés, laissant derrière eux un fils brisé, égaré au croisement de son avenir. La douleur et la colère l'avaient poussé à abandonner ses rêves de Wall Street, troquant les chiffres contre les planches, les gratte-ciel pour les charpentes. Ainsi, il embrassa audacieusement une tout autre reconversion, celle d'un charpentier autodidacte, façonnant non seulement le bois, mais aussi sa propre voie. Son entreprise du nom de « Restauration Gates » portait la devise éloquente : « Quand tout est vieux, c'est neuf à nouveau. » À travers ses mains habiles et viriles, les vieilles demeures retrouvaient une jeunesse nouvelle, une reviviscence méticuleuse à chaque coup de marteau. Ses créations étaient imprégnées de cette même énergie, une renaissance qui brillait d'une jouissance mélancolique, un hommage aux temps passés.
La première étincelle de leur histoire avait jailli dans une station-service à l'enseigne bien trop familière de Blue Cove, un endroit de passage où leurs chemins s'étaient croisés pour la toute première fois. C'était alors que Mlle Parker, une femme à l'apparence froide et au caractère bien trempé, une habituée des lieux, hésitait devant un paquet de cigarettes. « L'accro de la nicotine » voilà comment on l'avait surnommée. Thomas, ancien fumeur, avait courageusement tenté de la dissuader, mettant en avant les méfaits du tabac. Sa tentative de la séduire avait été promptement repoussée par les griffes acérées de la jeune femme. Cependant, une petite lueur s'était allumée en elle. Quelque chose chez lui avait retenu son attention. Étaient-ce ses paroles qui prônaient la sincérité ? Ou bien son assurance sûrement trompeuse ? Ou encore son sourire narquois néanmoins charmeur ? Pourquoi suscitait-il autant d'intérêt chez elle ? Quelle importance ! C'était fait de toute façon !
Flashback
« Va-t-elle craquer ou non ? Je ne dirais rien à votre cardiologue. Augmentez votre consommation de beignets et de viande pendant que vous y êtes. Après tout ce n'est pas si grave une crise cardiaque.
- On se connaît ?
- Je suis Thomas Gates. Mes amis m'appellent Tommy. Et vous, comment vos amis vous appellent-ils ?
- Je n'ai pas d'amis.
- Oh. 2 ans, 3 mois et 21 jours.
- Quoi ?
- C'est le temps qui s'est écoulé depuis que j'ai fumé ma dernière clope. Et vous, c'était quand ?
- J'ai arrêté de compter… Merde !
- Vous croyiez au destin ?
- Oubliez-moi !
- Mais voyons, une ex fumeuse sensible comme vous viens de gâcher deux dollars cinquante pour tenter de rejoindre le club des drogués de la nicotine et un distributeur défectueux donne comme par hasard à un étranger en jean et en chemise à carreaux le temps suffisant pour la convaincre de ne pas intégrer le TI club... (abaissement du levier du distributeur) Jackpot. »
Une deuxième rencontre avait suivi la précédente. Elle discuta avec lui, découvrant qu'il était l'artisan de la résurrection, le sculpteur de ces maisons oubliées, et que l'une d'entre elles se dressait fièrement à côté de la sienne. Une question lui venait à l'esprit. Comment savait-il son nom ? Puis une autre. Comment savait-il son adresse ? Loyal, il avait refusé de révéler sa source. Alors qu'elle échangeait un sourire avec lui, ses yeux bleu azur avaient accroché furtivement les siens. Avant de disparaître, il lui remit sa carte de visite telle une promesse à venir.
Flashback
« Vous n'avez aucune passion, Mlle Parker ?
- Vous savez mon nom.
- hmm, j'ai mes sources. (il lui tendit sa carte de visite.)
- Restauration Gates. Quand tout est vieux, c'est neuf à nouveau.
- J'ai écrit ça moi-même.
- C'est digne d'Hemingway.
- Eh bien, passez une bonne journée, Mlle Parker. J'ai l'impression que vous la méritez. »
Ce fut donc à la troisième rencontre que Thomas franchit le seuil des conventions. Doté d'un nouveau télescope, il avait invité Mlle Parker à se joindre à lui pour une observation nocturne depuis les falaises voisines. Accepterait-elle de partager une nuit d'émerveillement sous les étoiles avec lui ?
Flashback
« Tiens, on dirait que ça va être la pleine lune ce soir.
- Je crois que ça se produit tous les mois, non ?
- oui, c'est vrai. Écoutez, je sais que c'est un peu rapide, mais je voudrais aller me balader aux falaises et essayer mon nouveau télescope. Vous voulez venir avec moi… ? Je suis un très mauvais dragueur. Et le pire des dragueurs qui soit, en fait… Alors vous venez avec moi ?
- Vous croyez que je suis le genre de fille à traîner dans les bois ?
- Eh bien, pas avec ce genre de chaussures. Mais on ne peut jamais savoir quand quelqu'un est prêt à se lancer dans une nouvelle aventure. Vous voyez ce que je veux dire ? »
Après une brève conversation avec le beau caméléon, elle s'était décidée à prendre le risque de se lancer. Ce soir-là, elle avait enlevé ses talons hauts pour être une personne tout à fait ordinaire. Et sous l'éclat argenté de la lune qui inondait la nuit, elle l'avait finalement rejoint aux falaises, là-bas, près du pont. Les mots qu'ils avaient tous les deux prononcés cette nuit-là étaient le début d'une très belle aventure.
Flashback
« Je pensais que vous ne viendriez pas.
- Parlez-moi de vous.
- Que voulez-vous savoir ?
- Qui êtes-vous ? »
L'histoire de leur rencontre avait évoluée, prenant racine dans le sol de Blue Cove. Mlle Parker, avec son esprit révolté et indomptable avait peu à peu accepté de laisser Thomas entrer dans sa vie. Engagé pour des réfections à son domicile, il avait apporté non seulement son professionnalisme, mais aussi sa présence et son écoute. Leur relation au fil des jours avait pris une tournure inattendue. Les murs qu'elle avait érigés tout autour d'elle se fissuraient doucement pour ne dévoiler d'elle que le meilleur de sa personnalité, une femme différente de ce qu'elle était ou de ce qu'elle montrait. La gentillesse et l'amour dont son amant faisait preuve à son égard la rendaient plus légère et plus joyeuse. Thomas, proclamé le maître des métamorphoses, avait su transformer la jeune demoiselle en un projet inimaginable. Son projet. C'était ainsi que Mlle Parker et Thomas avaient écrit les premiers chapitres de leur existence ensemble. Deux âmes, autrefois égarées dans les ombres de leurs passés, avaient trouvé réconfort dans les bras l'un de l'autre.
Plage de Blue Cove, Delaware
Retour à la réalité. Une douce brise marine se jeta sur les rues de la ville, entraînant avec elle l'odeur salée de l'océan. En cette fin d'après-midi, Thomas avait invité Mlle Parker à se joindre à lui pour une promenade tranquille le long de la plage, loin du tumulte de leurs quotidiens. Les vagues apaisantes s'écrasaient en un rythme, jouant une mélodie qui semblait être la trame sonore de leur moment romantique. Marchant côte à côte, leurs pas s'étaient synchronisés comme s'ils partageaient un même souffle. Les réverbères, de l'autre côté, projetaient une douce lumière sur leurs visages. Le regard de la Miss errait sur l'horizon, perdu dans ses propres réflexions. Thomas, quant à lui, la regardait avec discrétion.
« Faire une pause de temps en temps, ça peut être bénéfique, commenta-t-il.
- Peut-être. C'est plus facile à dire qu'à faire.
- Qu'est-ce qu'il se passe, Parker ? Tu sembles être ailleurs, il lui prit la main.
- Oh, ce n'est rien Thomas. Ma famille.
- J'aimerais que tu te confies un peu plus à moi. Tu ne me dis jamais rien, n'y sur ton travail, ni sur ton ami. Je ne sais même pas son nom. En as-tu d'autres des amis ? J'aimerais beaucoup que tu me les présentes.
- Thomas, tu es quelqu'un d'extraordinaire, mais il y a une partie de moi que je ne souhaite pas encore te partager, je voudrais que tu comprennes que ça n'a rien avoir avec toi. C'est moi, un frisson traversa ses épaules tandis qu'elle fixait un point imaginaire devant elle. C'est juste que…
- Nous avons tous nos secrets, c'est ça ?
- Mon travail, ma famille, mon ami… Tout ça, c'est si compliqué. Tu n'as pas besoin de tout savoir, crois-moi.
- Parker, tu n'as pas à te justifier. Je ne te demande pas de me raconter chaque détail.
- C'est difficile pour moi, Thomas. Tu es entré dans ma vie comme un ouragan. Je ne m'y attendais pas, elle l'embrassa. On est ensemble depuis peu. Laissez-moi du temps. Et ne me pose aucune question. Je t'en prie.
- Parker. Prends tout le temps dont tu as besoin. Je ne vais nulle part. Et si tu décides un jour de me confier un bout de ton monde, je serai là pour toi. Je serai toujours là pour toi. »
Le bruit de l'eau caressait leurs oreilles alors que le jeune couple s'était assis sur le sable, leurs pieds plongeaient sous l'eau fraîche, leurs cheveux se soulevaient au gré du vent quand Thomas leva la tête vers le haut. À l'intérieur de lui, un tourbillon d'idées se mélangeait dans un kaléidoscope de doutes et de perspective. La présence de la demoiselle à ses côtés était comme une étoile brillante dans son ciel, illuminant le moindre recoin de son être. Chaque sourire qu'elle esquissait, chaque rire qu'elle adressait, chaque regard qu'elle offrait, étaient devenus son trésor le plus précieux. L'idée de vivre avec elle était une étape qu'il n'avait jamais envisagée avec autant de sérieux. Tout à coup, il tourna la tête vers elle. La décision avait été prise, le désir était clair. Il allait lui exprimer ses sentiments, lui proposer cette nouvelle expérience. Son cœur frappait aussi vite dans sa poitrine alors qu'il s'apprêtait à faire le grand saut.
« Tu sais, il n'y a rien de plus paisible que cette plage au crépuscule.
- Paisible... C'est un mot rarement associé à mon univers.
- Parker, je sais que ça ne fait pas longtemps que nous sommes en couple, mais les choses ont évolué entre nous assez rapidement. Tu ne crois pas que ce serait bien si on envisageait la suite un peu plus sérieusement ?
- Qu'est-ce que tu sous-entends ?
- Eh bien, peut-être, qu'on devrait penser à s'installer ensemble.
- Emménager ensemble, vraiment ? Je veux dire... Sommes-nous prêts pour cela ?
- Pour ma part, je suis prêt. Je te l'ai dit l'autre jour, je suis amoureux de toi. Je t'ai dans ma vie depuis un moment maintenant, et je ne peux pas m'imaginer revenir en arrière.
- Ce n'est pas que je ne le veuille pas, elle baissa les yeux, laissant ses doigts filer sur le sable. C'est que je me demande si je suis prête à franchir cette étape. C'est un grand pas en avant, Thomas. Je veux être sûre de moi. Tu comprends ? »
Elle s'était allongée sur le dos, les paupières closes. Thomas s'avança vers elle. Sa main glissait tendrement dans sa chevelure noire, dont les grains dorés, s'étaient logés entre plusieurs couches de ses mèches rebelles. Doucement, il en dégagea une qui s'était innocemment collée sur son visage. Ses doigts amorcèrent une descente lente vers sa joue, tracèrent des chemins presque invisibles, tandis qu'à peine quelques centimètres au-dessus d'elle, son torse se rapprochait, pressant son envie contre la courbe de sa poitrine. Son souffle chaud se mêlait au sien. Elle ressentait le frôlement délicat du bout de sa langue, une caresse fugace sur ses lèvres entrouvertes, invitant cette union muette de toute émotion à se poursuivre. Elle ouvrit les yeux un court instant, son regard se connecta avec celui de Thomas. Il afficha un sourire dont lui seul avait le secret, un sourire irrésistible et qui la faisait craquer à tous les coups. « D'accord, Thomas, emménageons ensemble. Mais je te préviens, tu risques de le regretter. » Soudain, une pulsion irrépressible s'empara de lui, le rapprochant davantage d'elle. Mais avant qu'il ne puisse agir, elle se redressa brusquement, son regard se détourna vers quelque chose d'autre cherchant frénétiquement l'origine de son trouble. Thomas la rassura. « Il n'y a rien là-bas. Tout va bien. » Pourtant, même avec les paroles sécurisantes de son amant, une ombre persistait dans les profondeurs de ses pensées. Mlle Parker crut reconnaître une forme bien trop intime à son goût, un ami d'enfance. Un ami qu'elle aurait aimé avoir laissé derrière elle. Vraiment ? « Jarod. » pensa-t-elle.
Le vent murmura son nom, emportant les syllabes avec lui. Pendant ce temps, caché derrière un arbre, une silhouette se dessinait nettement. C'était celle de Jarod. Celui qui était désigné sous le nom de « Caméléon. » Ses yeux observaient intensément la scène se déroulait devant lui. Une émotion indéfinissable l'envahissait, une sensation qu'il ne comprenait pas totalement. Une sensation qu'il ne connaissait pas. C'était comme si on lui avait arraché l'autre moitié de son cœur. La poitrine serrée, il ressentait une pointe de douleur à la vue du jeune couple amoureux, bien qu'il ne puisse expliquer pourquoi. « Qui aurait cru… . Au revoir Parker, prends soin de toi. » Une larme solitaire s'échappa de son œil pour venir mouiller sa joue, et d'un geste vif, il l'essuya, laissant derrière lui une traînée d'amertume et de regret. Il se retourna et s'en alla. « Mission accomplie ! »