En musique: Carol of the bells - Les rêveries de Debussy
Have fun xxx
Le soir du 31 décembre, le cottage des McCarthy resplendissait dans la pénombre. La bâtisse en pierre découpait sa silhouette sombre dans le manteau de neige qui recouvrait la campagne. De ses nombreux meneaux brillaient chandelles et décorations de Noël et ses toits pointus portaient de nombreuses cheminées fûmantes. Derrière sa lourde porte en bois noble, le "poc" caractéristique d'un transplanage retentit et l'elfe de maison se matérialisa presque aussi vite devant les nouveaux arrivants.
- Molly ! Lança Mrs McCarthy d'une voix guillerette en avançant sur le perron.
Mrs Weasley salua chaleureusement son amie, et sa famille presque au complet, s'engouffra dans l'entrée.
- Votre maison est splendide Anita, s'extasia la mère des jumeaux.
Elisabeth et Diana dévalèrent l'escalier à la rencontre des Weasley. Pour l'occasion elles avaient revêtu des tenues de soirée que Diana maudissaient. La jeune femme ne se sentait pas libre de ses mouvements et devait tenir sa respiration pour ne pas ressembler à un éruptif.
- Bonjour Molly !
- Elisabeth tu as tellement grandi !
Depuis leur arrivée Mrs Weasley semblait flotter sur un nuage de bonheur et d'emerveillement.
- Et tu dois être Diana dit-elle en s'approchant de la jeune femme, les jumeaux parlent très souvent de toi. Venez dire bonjour les garçons, ne soyez pas mal poli !
Toute la tribu passa rapidement au salon. Mrs McCarthy et Mrs Weasley bavardaient sur le choix des rideaux tandis que Mr. Weasley et le père d'Elisabeth buvaient un verre de Whisky-Pur-Feu près de la cheminée. Ron, l'avant dernier de la progéniture, était resté à Poudlard pour fêter Noël avec ses amis.
- Salut Percy, lança Diana.
Le rouquin leva le nez d'un air suffisant et parti examiner les livres de la bibliothèque de Mr. McCarthy. Il ne s'était apparemment pas remit de la petite blague qu'elle avait faite à sa chère et tendre Pénélope.
- Il a pleuré si fort quand Pénélope a dit qu'elle ne voulait plus le voir qu'il a empêché le dortoir entier de dormir pendant une semaine, chuchota Georges à l'oreille de la jeune femme.
Le sorcier était engoncé dans une chemise de seconde main trop courte pour lui, ce qui laissa nul doute à Diana que l'avait menacé de porter une tenue de soirée, lui aussi.
- Pas mal le coup des bombabouses dans les couloirs, le félicita la jeune femme, mais un peu trop prévisible à mon goût.
George éclata d'un rire cristallin et lui adressa un clin d'oeil. Avant leur départ de Poudlard, ils avaient fêté la fin du trimestre dignemment en embaumant tous les couloirs du château. Fred les rejoingnit rapidement et les trois compères se lancèrent dans une discussion animée. Les conversations allaient de bon train quand la famille Dubois entra dans le salon.
- Entrez, entrez ! Tonna la voix de Mr McCarthy.
Mr. et mrs Dubois avaient une cinquantaine d'année et étaient tous les deux dotés d'une grâce naturelle qui les rendaient impressionants. Mrs Dubois portait ses cheveux blonds en un chignon très élégant et son mari aux tempes grisonnantes ressemblait à un membre royal dans son costume trois pièces.
Le coeur de Diana rata un battement quand Olivier franchit la porte à son tour. Sa chemise et son pantalon à pince galbaient parfaitement sa silhouette athlétique. A Poudlard, il passait la plupart du temps dans ses tenues de Quidditch ou emmitouflé dans sa cape de sorcier et pourtant, il plaisait déjà à la gente feminine. Alors si les étudiantes du château avaient eu l'occasion de le voir comme Diana le voyait aujourd'hui, elles l'auraient porté aux nues pour les siècles à venir.
- Tu as vu Olivier, chuchota Elisabeth à l'oreille de Diana, en observant du coin de l'oeil le jeune homme qui discutait avec les jumeaux.
- Oui je l'ai vu parce qu'il est venu me saluer, comme il l'a fait avec le reste des invités, répondit la jeune femme d'un ton qu'elle aurait souhaité moins sec.
L'apéritif se prolongea et quand ils passèrent à table, Mrs Weasley ne pût s'empêcher de commenter toutes les décorations présentent sur la nappe de satin. Diana était assise entre Fred et Elisabeth, juste en face d'Olivier. Depuis le début de soirée il la regardait à la dérobée et elle tentait de l'éviter, l'épiant à son tour quand il avait le dos tourné.
Les plats s'enchaînaient. Homard flambé, Foie gras et confiture d'oignons, saumon fûmé, dinde rôtie aux agrumes, pomme de terre croustillantes, marrons, confit de canard et des dizaines de petites patisseries aussi délicieuses les une que les autres, suivies de sorbets aux mille saveurs…
Diana n'en pouvait plus, elle avait mangé trop de mets et bu plus de vin que son estomac pouvait en contenir. Rapidement les adolescents quittèrent la table pour rejoindre le salon, laissant les adultes à leur discussion ennuyeuse.
- J'ai tellement mangé ! Lança Elisabeth en s'écrasant de tout son long dans le canapé.
Le feu ronflait dans la cheminée et ils s'assirent tous autour de la table basse. Les Weasley se lancèrent dans une partie d'échecs sorciers, Elisabeth discutait de quidditch avec Olivier et Diana en profita pour sortir prendre l'air sur le balcon.
La brise nocture faisait virevolter ses cheveux autour de son visage quand elle alluma sa cigarette, comtemplant l'étendu du paysage. La neige immaculée brillait sous la lueur argentée de la lune. Au loin, comme un murmure, un doux chant religieux s'élevait de l'église du village où les moldus célèbraient la messe du nouvel an.
- Tu vas attraper froid.
Olivier venait de la rejoindre et déposait un plaid duveteux sur ses épaules. Diana s'emmitoufla dedans et se tourna vers le gryffondor qui venait de s'approcher du balcon, les mains dans les poches.
- C'est si calme, lança-t-il d'une voix songeuse.
- Je n'ai jamais aimé les fêtes de fin d'année, avoua Diana.
Il leva un sourcil intrigué vers la jeune femme.
- Mon père n'était jamais là pour les fêter, expliqua-t-elle.
- Tu as connu ta mère ?
- Elle nous a quitté quand j'avais un an mais je ne garde aucun souvenir d'elle.
- Je suis désolé, lança-t-il simplement.
Il restèrent silencieux un moment, pourtant la langue de Diana picotait d'un sujet épineux.
- Elisabeth t'aime bien, lança-t-elle sans pouvoir se retenir plus longtemps.
- J'ai vu, répondit Olivier en fixant ses prunelles dans celles de la jeune femme.
Il n'ajouta rien et continuait de l'observer, semblant chercher un moyen de lire dans ses pensées.
- Et ? Tenta la sorcière.
Un fin sourire, presque triste, étira les lèvres du capitaine.
- Qu'est-ce que je fois faire selon toi ?
Diana tourna la tête pour se concentrer sur un mouvement invisible dans le jardin.
- Tu fais ce que tu veux, Olivier.
- Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse, toi ?
Il s'était approché d'elle et avait penché sa tête jusqu'à la sienne, son front presque collé au sien, sans pour autant ôter les mains de ses poches. Diana sentait son coeur s'affoler dans sa poitrine, le parfum d'Olivier l'enveloppant d'une étrange torpeur.
- Je voudrais qu'aucune autre ne pose les yeux sur toi…
Elle avait chuchoté ces mots comme s'ils étaient interdits. Olivier déposa un baiser sur sa tempe et sortit une main de sa poche pour aller chercher celle de Diana. Ses doigts se glissèrent entre ceux de la jeune femme, comme s'ils avaient été créent pour s'emboiter parfaitement.
- Peu m'importe les autres, je ne vois que toi, chuchota Olivier dans le creux de son oreille.
Au loin, les feux d'artifices sonnaient la nouvelle année.
…
La rentrée fût difficile pour les jeunes sorciers et sorcières qui s'étaient habitués au rythme des vacances. Dans les couloirs les mines fatiguées et les airs dépités s'étaient succédés, Diana ne faisant pas exception à la règle. Mais le match de Quidditch qui s'était tenu entre Serdaigle et Serpentard avait remis tout le monde sur pied. La maison de la jeune femme avait gagné de justesse, entraînant l'allégresse dans la salle commune pendant plusieurs jours.
- Miss Fox, appela le professeur Flitwick au détour d'un couloir.
- Professeur, le salua la jeune femme en avançant vers lui.
Il se tenait dans l'encadrement de sa salle de classe. Sa petite taille donnait à Diana l'étrange impression de parler à un enfant, un enfant bien plus intelligent et sage qu'elle.
- Comme convenu, vous avez fait votre part du travail et vous méritez votre récompense, lança le petit sorcier, vous pouvez reprendre les cours de musique.
- Merci ! Lança la serpentard qui aurait pu lui sauter au cou de bonheur s'il n'allait pas s'écrouler sous son poids.
- Je maintiens que vous devriez vous inscrire au club de duel, rajouta Flitwick, je suis sûre que vous y trouveriez votre place.
- J'ai déjà beaucoup d'activités extra-scolaires, professeur.
Il posa deux yeux rieurs sur Diana.
- Jetez des maléfices à vos camarades ou faire entrer des produits interdits dans l'enceinte de l'école ne sont pas des qualités qui vous feront décrocher un travail, miss, mais une place à Azkaban.
La jeune femme resta interdite tandis qu'il mettait fin à la conversation en s'éloignant vers la Grande-Salle.
Comment savait-il ?
Quand elle franchit la porte de la salle de musique, rien n'avait changé. Elle avait été renvoyée l'année précédente après avoir frappé un Poufsouffle avec son archer car son violon criait un son affreux dans ses oreilles. Le professeur Flitwick s'était entretenu avec son directeur de maison et le professeur Dumbledore, qui avaient été intransigeant. Mais elle restait persuadée d'avoir agi pour la bonne cause car tous ses camarades avaient été soulagé de ne plus entendre ce son infâme.
Elle s'assit au piano et entama les Rêverie de Debussy. Dans les couloirs, les élèves se dirigeaient bruyamment vers leur salle de cours, baissant la voix en entendant la mélodie qui provenait de la pièce. Diana était heureuse de retrouver son vieux piano qu'elle avait étrenné des années durant. A la sonnerie qui marquait la fin de journée, elle avait joué tout l'après-midi.
- Professeur !
Diana courait à la suite du professeur Lupin qui dévalait les escaliers, terminant son cours avec les 3ème année. Elle se prit les pieds dans sa cape sur l'avant dernière marche et tout son corps plongea vers l'avant quand il la rattrapa de justesse par la manche, la tirant en arrière.
- C'était moins une, dit-elle en repoussant ses cheveux en bataille.
- Il semblerait, lança Lupin en fourrant ses mains dans les poches de son pantalon, la tête penchée sur le côté.
Diana trouvait cette habitude rigolote, signe qu'il était pleinement disposé à écouter son interlocuteur.
- Je voulais savoir s'il y avait n'importe quel moyen pour n'importe quel professeur de l'école, de trouver que, n'importe quel élève de n'importe quelle année fasse entrer n'importe quel produit dans l'enceinte de l'école ?
Elle le fixait d'un air très serieux.
- Je crains ne pas avoir saisi le sens de votre question miss Fox, s'excusa Lupin un sourire navré sur les lèvres.
Diana serra les dents et fronça les sourcils. Elle n'avait pas du tout envie de faire sauter sa couverture devant son professeur de défense contre les forces du Mal.
- Dans un cas hypothétique, commença-t-elle, est-ce que le professeur Flitwick pourrait, par exemple, savoir par un sort si je fais entrer des choses interdites dans l'enceinte de l'école ?
Lupin retira les mains de ses poches pour les croiser sur sa poitrine.
- Est-ce le cas ?
- Je me suis utilisée comme exemple pour que ce soit plus simple à comprendre, se reprit la serpentard en moulinant des bras, je ne parle évidemment pas de moi !
- J'imagine que vous ne causeriez jamais ce genre d'ennuis, commença Lupin en s'éloignant.
Diana marchait à sa suite en forçant le pas, car il faisait de trop grandes enjambées pour qu'elle puisse le suivre à son allure habituelle.
- Mais si toutefois, continua le professeur, vous parlez de vos petites excursions à heure fixe en haut de la tour d'astronomie il se pourrait, en effet, que le professeur Flitwick en soit informé.
Il s'arrêta et fit face à la jeune femme qui faillit se cogner le nez contre son torse.
- Pour sa défense, je dirai qu'aucun sort ne lui a été utile pour vous démasquer, juste du bon sens et un peu d'analyse…
- Et vous êtes au courant ? Lança la jeune femme, pleine de mauvaise foi.
- Je fais parti de l'équipe pédagogique miss Fox, on aborde ce genre de sujets entre collègues.
Lupin tourna les talons et s'éloigna dans le couloir, laissant Diana en plan.
- Est-ce que le professeur Rogue est au courant ? Se risqua la jeune femme d'une voix teintée d'appréhension.
- Bonne soirée, miss !
Sur le chemin de la salle commune des Serpentards, Diana boudait. Après sept ans dans ce château elle pensait être plus maline que l'équipe enseignante et ils l'avaient dupé. Elle allait devoir user de stratagèmes plus farfelus les uns que les autres pour détourner leur attention et avec les examens qui approchaient, elle n'avait plus le temps pour penser à ça.
Et pourquoi les jumeaux n'étaient jamais pris la main dans le sac alors qu'ils lui fournissaient la matière première?
- Je t'ai cherché tout l'après-midi, lança Elisabeth quand Diana s'écrasa dans un canapé de la salle commune.
- Je jouais du piano.
- Alors Flitwick t'a autorisé à y retourner, c'est une bonne nouvelle ! Se réjouit-elle en levant le nez de son parchemin.
- C'est le devoir de potions ? Lança Diana en pointant son menton vers le parchemin de son amie.
- Tu changes des mots et la construction de tes phrases, dit-elle simplement.
Diana s'assit à côté de son amie et lui piqua une plume, du parchemin et son devoir.
- Ca avance avec tu-sais-qui ? Demanda-t-elle inocemment.
Elisabeth fixait Diana d'un air contrarié.
- Je crois que j'arrive trop tard…
- Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Lança la jeune alors que son coeur tambourinait dans sa poitrine.
- Allez Diana, ça se voit comme un détraqueur au milieu de la foule ! S'exclama Elisabeth.
La sorcière s'apprêtait à se fondre en excuses quand son amie reprit la parole.
- Il mets toujours sa tenue de quidditch depuis qu'il est capitaine et étrangement il commence à mettre des chemises, commença Elisabeth en énumérant les faits sur ses doigts, il a changé son parfum ET son gel douche et il…
- On va s'arrêter-là Eli, tenta Diana qui se voyait embarquée dans des théories fafelues jusqu'au petit matin.
- Normalement il mange trois toasts le matin et ne prends pas de jus de citrouille, et devine quoi ?
- Il boit du jus de citrouille ?
- Exactement ! S'exclama Elisabeth.
- Waouh.
Elisa continua sa check-list spéciale Dubois de longues minutes alors que Diana esseyait vainement de se concentrer sur son devoir de potion pour ne pas avoir à subir les explications très border de sa meilleure amie, concernant son petit-ami secret.
- Au fait Diana, s'arrêta brusquemment Elisabeth.
La jeune femme leva un regard noir de son parchemin, peu encline à continuer de parler d'Olivier.
- Pourquoi tu as un bleu sur le nez ?
