Octobre
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Dans l'ombre d'Arès
L'acier chante, la peur danse
Bataille en silence
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Chapitre XVI : Les Voiles de la Guerre
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Alors qu'Harry et Hermione étaient assis sur un des bancs du hall du château, plongés dans une conversation à voix basse, la porte du hall s'ouvrit dans un fracas épouvantable et Drago apparut, le visage tendu par l'effort, portant dans ses bras un Severus Snape saignant abondamment, une plaie béante dans l'abdomen.
Hermione se leva précipitamment avec effroi : « Que s'est-il passé ? » s'écria-t-elle.
Drago posa avec précaution Severus sur un banc voisin, essoufflé par l'effort. Il jeta un regard grave à Harry et Hermione. « Je l'ai trouvé dans le parc. Il était blessé, très gravement. »
Severus laissa échapper un râle de douleur, sa main pressant fermement sa blessure. Son regard croisa celui d'Harry, empreint d'une gravité sombre. « Ma couverture d'espion... elle est tombée », murmura-t-il à voix basse.
Le cœur d'Harry martelait sa poitrine alors qu'il se précipitait vers Severus, l'urgence et la détresse résonnant dans chaque battement. Il n'avait pas le temps de réfléchir, pas le temps de se laisser envahir par la panique qui menaçait de le submerger. Les volutes rouges de sa magie s'échappèrent de ses mains tremblantes, tournoyant dans l'air avant de s'écraser sur la blessure béante de Severus.
Mais c'était comme si ses efforts étaient vains, comme s'il tentait de retenir l'eau entre ses doigts ouverts. La magie qu'il tentait de transmettre à Severus semblait glisser sur la plaie sans la toucher réellement. Elle refusait de se refermer, résistant à ses tentatives désespérées. Le sang continuait de s'écouler, rouge vif, contrastant avec la pâleur du teint de Severus.
La frustration et la détresse tourbillonnaient en Harry alors qu'il essayait de nouveau, sa magie se déversant avec une intensité croissante. Il s'acharnait, sa volonté de sauver Severus se transformant en une force désespérée. Alors qu'il fixait la blessure béante, il sentit la magie bouillonner en lui, cherchant à être libérée. Elle se déploya dans l'air, une force invisible mais puissante, prête à être canalisée pour accomplir des miracles. Il sentit une pulsation de chaleur et de froid traverser ses veines.
Ses paumes glissèrent au-dessus de la plaie, ses doigts formant une toile invisible. Il visualisa le sort de guérison, les mots se formant dans son esprit comme des échos lointains. Ses lèvres bougèrent silencieusement.
La magie répondit à son appel, crépitant d'une lueur rougeoyante autour de ses doigts. Elle se fondit avec sa propre énergie, créant un torrent qui se déversa vers Severus. C'était comme si un ruisseau de lumière traversait l'obscurité, illuminant le chemin devant lui.
Pourtant, la magie se heurta à la plaie comme des vagues se brisant sur des rochers. La frustration gronda en lui, telle une bête en cage cherchant à être libérée.
Les sourcils froncés, les mains toujours posées sur la blessure, il sentit la pression qui montait en lui. Il ne pouvait pas échouer, il ne pouvait pas laisser la vie de Severus s'échapper entre ses doigts.
Pourtant, malgré tous ses efforts, la plaie demeurait béante. Harry sentait sa propre magie faiblir, comme si elle était aspirée par la fissure poisseuse qui ouvrait le corps du professeur en deux.
Il serra les dents Les mains de Severus, autrefois si fortes et autoritaires, agrippaient faiblement le banc, comme s'il essayait de se retenir à la vie elle-même. Harry ressentit une douleur aiguë au creux de son estomac alors qu'il voyait la détresse et la souffrance sur le visage du maître des potions.
Severus posa une main faible sur l'épaule de Harry, l'arrêtant alors qu'il s'apprêtait à prodiguer à nouveau des soins magiques. « Vous n'avez plus de temps à perdre, - déclara-t-il d'une voix entrecoupée, ses yeux sombres scrutant l'urgence de la situation. - C'est trop tard pour moi. »
Harry sentit la panique monter en lui, mais il tenta de la réprimer en se concentrant sur le sort de guérison. Cependant, les mains de Severus vinrent trouver les siennes, l'obligeant à arrêter.
« Potter, regardez-moi » demanda Severus d'une voix ferme. Harry détourna le regard, luttant contre les larmes qui menaçaient de couler.
« Harry, mon enfant... » murmura Severus, forçant Harry à soutenir son regard.
Les yeux de Harry se posèrent sur Severus et il secoua la tête, les larmes brouillant sa vision. « Severus, vous ne pouvez pas mourir ! - s'exclama Harry d'une voix brisée. - Ce n'est pas comme ça que les choses doivent se passer. »
Sa voix tremblait d'émotion et de désespoir alors qu'il tentait de convaincre autant lui-même que Severus de la vérité de ses paroles.
Un sourire doux et triste étira les lèvres pâles de Severus. « Rien ne se passe jamais comme on le souhaite, Harry. Écoutez-moi attentivement maintenant, mon garçon. »
Les mots de Severus étaient un mélange d'instructions, de conseils et d'encouragements. Il parlait de contrôler ses émotions, de ne pas laisser la magie le submerger. « Je suppose que votre petite cervelle peut faire cela pour moi, n'est-ce pas ? Vous ne voudriez pas que je m'inquiète pour vous ? » Son ton était léger, presque taquin et malgré la situation, un sourire tremblant se forma sur les lèvres d'Harry.
Dehors, les premiers hurlements de terreur, les premiers craquements des sorts commencèrent à résonner. Le monde entier semblait sur le point de tomber en poussière.
Harry resta prostré sur Severus, sentant son souffle fragile et irrégulier. La réalité s'abattit sur lui avec une force destructrice : Severus était en train de mourir et il n'y avait rien qu'il puisse faire pour l'en empêcher.
Severus repoussa doucement Harry et il sourit, malgré sa propre douleur. « Ils vous attendent. Pensez à ceux qui ont encore besoin de vous. Harry. Je suis si fier de vous. Vous n'en avez même pas idée. - Sa voix était un murmure rauque et il caressa paternellement les cheveux de Harry avec une tendresse infinie. - Vous avez… les yeux… de votre mère. »
Harry sentit son cœur se briser alors qu'il ressentait l'adieu dans les mots de Severus. Tandis que le souffle du professeur s'éteignait, il sentit sa propre magie reculer, se retirant de la blessure qui ne pouvait plus être guérie.
Les mains de Harry tremblaient légèrement alors qu'il se redressait. Puis, il s'éloigna finalement, un pas à la fois, sans se retourner.
Sans un mot.
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Le tumulte de la bataille se déversait dans chaque recoin de Poudlard, un crescendo de sorts et de cris qui faisait trembler les murs. Hermione se tenait aux côtés de Ron, ses yeux scrutant l'horizon pour repérer le moindre signe de danger. Autour d'eux, les enfants qu'elle avait instruits étaient regroupés.
Elle tenait fermement sa baguette entre ses doigts. Les sorts d'invisibilité et de protections qu'elle avait répétés maintes fois en classe étaient maintenant mis en pratique. « Rappelez-vous ce que je vous ai dit », murmura-t-elle aux enfants en leur lançant un regard rassurant : « Essayez de vous fondre dans les ombres. N'oubliez pas votre sortilège de bouclier. Ensemble vous êtes plus forts. Ne montrez aucune peur. Et si vous avez besoin de protection supplémentaire, n'hésitez pas à demander. »
Son attention se tourna vers Ron, dont le regard était tout aussi déterminé malgré les épreuves qu'il avait endurées. Si Hermione était le bouclier, Ron était son épée. Depuis son fauteuil, il lançait ses sortilèges offensifs avec une précision surprenante. Les éclats lumineux mortels fusaient de sa baguette, trouvant leur cible parmi les rangs des mangemorts.
Hermione et Ron formaient un duo harmonieux, un équilibre parfait de compétences défensives et offensives. Les sorts de Ron perçaient l'obscurité, repoussant les attaquants et créant des opportunités pour les autres. Pendant ce temps, Hermione veillait à ce que les enfants et son fiancé soient en sécurité, utilisant ses sorts de protections pour créer des barrières invisibles contre les sorts ennemis.
Leurs regards se croisèrent dans un moment de connexion silencieuse. Ils savaient ce qu'ils avaient à faire, comment s'appuyer l'un sur l'autre pour surmonter l'adversité.
Ron lança un sort puissant qui repoussa un groupe de mangemorts, créant un instant de répit. « Hermione, tu tiens bon ? » appela-t-il, sa voix empreinte d'inquiétude.
Elle hocha la tête, un sourire déterminé étirant ses lèvres. « Nous allons y arriver, Ron. Nous ne les laisserons pas passer. »
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Le chaos de la bataille était comme un bourdonnement incessant, une cacophonie de cris, de sorts et de rugissements qui remplissait l'air. Neville avançait à travers ce tumulte, chaque nouveau pas plus lourd que le précédent, sous le poids de son chagrin. Sa baguette était serrée dans sa main, ses doigts blanchissant sous la pression. Le visage déterminé qu'il affichait masquait à peine la douleur qui brûlait en lui.
Ses yeux scrutaient les rangs des mangemorts, cherchant sa prochaine cible. Sa colère, son chagrin et son désespoir se mélangeaient dans un tourbillon d'émotions qui menaçait de l'engloutir. Il se souvenait de sa femme, de ses rires, de ses sourires, de tous ces petits moments qu'ils avaient partagés.
Et maintenant, elle n'était plus là, emportée par les ténèbres de la guerre.
Il les haïssait tellement.
Les sorts fusaient autour de lui, des éclairs de lumière et d'obscurité se heurtant dans des éclats étincelants. Neville les évitait avec agilité, son instinct de survie aiguisé par le désir de se venger.
Il ne voulait plus ressentir cette douleur, cette perte. Il ne voulait pas que d'autres subissent ce qu'il avait subi.
Les sorts qu'il lançait étaient puissants, dévastateurs. Les mangemorts reculaient devant lui, pris de court par l'intensité de ses attaques. Neville laissait éclater sa colère, sans la moindre compassion, sans la moindre pitié.
L'un d'entre eux surgit devant lui, sa baguette brandie avec un sourire malsain. Neville l'observa avec haine, sa propre baguette se levant pour répondre au défi. Les sorts fusèrent, créant des éclats de lumière qui dansaient dans l'air.
Neville était en train de perdre pied. Il pouvait sentir la fatigue s'installer dans ses muscles, chaque mouvement devenant plus difficile que le précédent. Sa baguette faiblit légèrement, un moment d'hésitation qui permit à son adversaire de lancer un sort puissant. Neville le sentit frapper sa poitrine, le projetant en arrière avec une force brutale. Il tomba au sol, son souffle coupé, la douleur brûlante dans tout son corps.
Pourtant, alors même qu'il était à terre, Neville refusait de se laisser abattre. Sa main serra la baguette avec une force renouvelée, sa détermination prenant le pas sur la douleur. Il se releva lentement, son regard fixé sur le mangemort qui le défiait.
Sa voix était empreinte de résolution, une promesse à lui-même autant qu'une déclaration à son adversaire. « Tu ne me briseras pas. Tu ne briseras pas ce qui reste de moi. »
Il lança un sort, un éclair vert qui traversa l'air, implacable, et qui frappa le mangemort en plein torse, le jetant en arrière avec une force brutale.
Neville se tenait là, son souffle haletant. Il n'était pas vaincu. Il ne serait pas vaincu.
Et même si son cœur était brisé en mille morceaux, Neville Longbottom refusait de se laisser broyer par les ténèbres.
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Dans le tumulte du champ de bataille, Harry avançait avec une détermination presque surnaturelle. Son regard était fixé droit devant lui. Autour de lui, les sorts semblaient se dévier, rebondissant comme s'ils refusaient de le toucher. Les éclats lumineux et les éclairs sombres glissaient sur lui, comme s'il était protégé par un bouclier invisible.
Il ne voyait pas le carnage qui l'entourait, les corps ensanglantés et les débris qui jonchaient le sol.
Il ne semblait pas entendre les cris d'agonie qui perçaient l'air, les lamentations des blessés et les hurlements de terreur.
Il ne sentait pas l'odeur métallique du sang, l'odeur de la mort.
Il ne ressentait pas la fatigue qui aurait dû l'étreindre après tant d'heures de bataille. Il ne se laissait pas distraire par les tourbillons chaotiques des sorts qui zébraient le ciel nocturne.
Chaque pas qu'il faisait était mesuré, chaque mouvement empreint d'une confiance tranquille.
Ses pas l'emmenèrent à travers les ruines, à travers les combats qui se déroulaient autour de lui. Il savait où il allait, guidé par un sentiment inexplicable, une intuition profonde.
À mesure qu'il approchait de sa destination, il sentait une présence, une aura sombre qui semblait s'étendre autour de lui.
Mais il ne fléchit pas, il ne faiblit pas.
Il avait une mission à accomplir. Une mission qui dépassait toutes les souffrances et toutes les pertes. Une mission qui exigeait tout ce qu'il avait à offrir.
Et dans cet instant, alors que le monde semblait suspendu dans une éternité, Harry se tint prêt à affronter le dernier acte de cette bataille.
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Drago se mouvait avec une grâce mortelle, lançant des sorts avec une précision fulgurante. Il n'avait d'yeux que pour Harry. Chaque fibre de son être était tendue vers la protection de cet homme qui avait transformé sa vie.
Il virevoltait autour de lui, d'une victime à l'autre, créant un enfer macabre de sorts destructeurs. Les mangemorts tombaient sous son assaut, leurs cris s'élevant dans l'air saturé de magie.
Il ne connaissait que l'urgence de son unique mission : la nécessité de défendre Harry à tout prix. Il se battait avec une intensité brûlante, une colère profonde qui avait pris racine dans son cœur depuis longtemps.
Ses mouvements étaient fluides, ses réactions instinctives. Il parait les sorts ennemis avec une aisance prodigieuse. Il était prêt à tout sacrifier pour Harry, même s'il devait laisser derrière lui une rivière de sang et de destruction. Les visages déformés par la haine et le désir de vengeance, les échos lointains des cris et des sorts qui se heurtaient, tout cela n'était qu'une toile de fond pour sa dévotion inébranlable.
Chaque geste, chaque sort lancé était un hommage silencieux à l'homme qu'il aimait. Son rôle était clair : il était le bouclier, il était l'épée de Harry. Et il se tenait à ses côtés dans la tourmente, refusant de reculer même devant les pires horreurs de la guerre.
Dans les yeux de Drago, on pouvait voir l'amour, pur et inconditionnel, un feu qui brûlait avec une intensité féroce. À travers les détonations des sorts, les éclairs lumineux et les échos des combats, il continuait à se battre, à donner tout ce qu'il avait pour protéger Harry.
Dans cet orage de violence, de vices et de chaos, Drago était le roc sur lequel Harry pouvait s'appuyer. Il était le rempart qui le séparait des forces obscures qui cherchaient à le détruire.
Une explosion retentit, déchirant l'air et propulsant des débris en tous sens. Drago fut projeté au sol, désorienté. Il se releva en chancelant, cherchant frénétiquement du regard celui qu'il ne pouvait pas perdre.
Les flammes crépitaient, les cris de douleur et de désespoir s'élevaient autour de lui, mais tout cela était comme un bruit lointain dans son esprit. Il avançait comme un animal possédé, un chien sans maître, ses pas le menant à travers les débris et les corps tombés au combat.
Ses yeux cherchaient frénétiquement la silhouette de son compagnon, mais il ne trouvait que des éclairs lumineux et des ombres mouvantes. Sa rage grandissait à mesure qu'il avançait. Les sorts qu'il lançait étaient de plus en plus puissants, de plus en plus destructeurs.
Alors qu'il fendait la mêlée, son regard se posa soudain sur un mangemort qui émergeait des ombres, sa baguette brandie pour l'attaque. Drago n'eut pas le temps de réagir, pris au dépourvu, mais avant que le sort ne le touche, une figure familière surgit de nulle part.
Lucius Malfoy se jeta devant Drago.
Le sortilège le frappa de plein fouet, le projetant en arrière avec une force colossale. Drago hurla, sa voix se mêlant aux hurlements de la bataille, alors qu'il se précipitait vers son père.
Lucius gisait au sol, son corps brisé. Drago tomba à genoux à côté de lui, ses mains tremblantes touchant le visage de son père. « Père... non... » murmura-t-il.
« Imbécile. » murmura douloureusement Lucius Malfoy.
Le bruit d'un sort lancé dans sa direction le tira de sa torpeur. Drago se releva brusquement, créant un bouclier défensif de manière instinctive. Son regard se posa sur le mangemort qui l'avait attaqué, la colère et la douleur se métamorphosant en une fureur incontrôlable.
Drago se défendait avec une habileté sauvage, déviant les sorts ennemis avec une maîtrise incontestable. Le mangemort attaqua à nouveau et Drago répondit avec une fureur qui faisait écho à celle qui brûlait en lui. Les sortilèges se croisèrent, créant des étincelles lumineuses qui zébraient l'obscurité. Les émotions se cristallisaient en une puissance brutale, une énergie farouche qui émanait de chaque mouvement qu'il faisait.
Chaque geste était fluide et calculé, chaque sort exécuté avec une habileté maîtrisée. Chaque incantation lançait un torrent meurtrier d'énergie magique.
Enfin, après un échange intense de sortilèges, Drago trouva une ouverture dans la défense de son adversaire. Son sort frappa avec une précision implacable, projetant le mangemort en arrière avec une force inattendue. Le corps du mangemort s'écrasa au sol, son dernier sortilège inachevé s'évanouissant dans les airs.
Lorsque le silence retomba, Drago resta debout, respirant lourdement, sa poitrine se soulevant au rythme de l'effort intense qu'il venait de déployer. Alors qu'il se retournait, prêt à retrouver son père, il fut retenu par un ordre lancé d'une voix rauque : « Drago, va ! » ordonna Lucius, sa main tremblante pointant vers les ennemis qui les encerclaient.
Et Drago obéit.
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Les cieux grondaient au-dessus du champ de bataille. Harry avançait d'un pas assuré, le visage calme et résolu. Son cœur battait d'une manière étrangement paisible, comme si toute sa vie avait convergé vers cet instant. Les éclairs déchiraient l'obscurité, projetant des ombres erratiques sur les visages tendus des combattants et sur la silhouette qui l'attendait au loin.
Voldemort se tenait là, son regard rouge brillant d'une lueur malsaine. L'excitation dans ses yeux était palpable, comme si la perspective de cette rencontre le remplissait d'une satisfaction perverse. Il avait traqué Harry pendant si longtemps, avait fait couler tant de sang pour le retrouver, et enfin, son adversaire de toujours était là, face à lui.
Harry s'approcha, son regard fixé sur Voldemort. Il ne le craignait pas, car il savait que cette rencontre était inéluctable.
Les lèvres de Voldemort s'étirèrent en un sourire froid, ses yeux fixés sur Harry. « Harry Potter, l'enfant qui a survécu - murmura-t-il d'une voix empreinte de satisfaction - Je t'ai cherché si longtemps et te voilà enfin devant moi. »
Harry attendit. Le Seigneur des ténèbres le fixait avec une lueur de fascination malsaine dans ses yeux. « Harry, imagine tout ce que je pourrais te montrer, tout ce que tu pourrais apprendre. Rejoins-moi et je te dévoilerai des secrets que tu ne connaîtras jamais avec nul autre. Je te promets un pouvoir incommensurable, une maîtrise totale sur la vie et la mort. » Il tendit sa main blanche et fine, ses longs doigts effleurant l'air entre eux. « Rejoins-moi, Harry. Je créerais un nouveau monde pour toi. Je t'offrirai ton propre enfer. Un lieu où tu t'enliseras jusqu'à ce que tu ne puisses plus respirer. Où tu supplieras pour que l'on mette fin à tes souffrances, où tu sombreras dans la folie. »
Harry secoua lentement la tête : « Je suis déjà dans cet enfer, Tom. »
Voldemort sourit cruellement : « Alors laisse-moi t'offrir le salut. »
Harry resta calme, sa voix ferme et inébranlable. « C'est fini, Tom. C'est ici que tout s'arrête. Quoi que je doive faire. Quoi que cela me coûte. »
Voldemort regarda Harry d'un sourire cruel, ses yeux luisant d'une lueur sadique. « Harry, je vais te tuer, comme j'ai tué tes parents. Je me souviens encore de ce moment, de la satisfaction que j'ai ressentie en voyant leur vie s'échapper lentement de leurs yeux. Tout comme j'ai pris plaisir à arracher les boyaux de ce traître de Severus Snape, à le voir supplicié par la douleur que je lui infligeais. Sa souffrance était délicieuse, mais elle n'était rien comparée à celle que tu ressentirais en le voyant. » Sa voix était glaciale, empreinte d'une cruauté inhumaine. « Et quand je t'aurai tué, Harry, je déverserai toute ma haine sur ce monde. Je le mettrai à feu et à sang, j'instaurerai la terreur et le chaos. Je réduirai tout en cendres et je créerai la fin des temps. »
Voldemort évoqua avec un plaisir malsain les images de désolation qu'il projetait, décrivant un avenir de cauchemar où la souffrance serait le seul héritage. Il détailla les horreurs qu'il avait en tête, laissant entrevoir un avenir sombre et terrifiant.
Harry écoutait en silence. Son regard ne trahissait ni peur, ni désespoir. Sa tranquillité était troublante, comme s'il avait transcendé les émotions humaines pour atteindre un état second.
Voldemort s'interrompit, agacé par le calme apparent de Harry. « Dis quelque chose, Harry Potter ! »
Harry fixa Voldemort sans répondre. Voldemort fulmina de rage, sa voix se faisant plus stridente. « Tu n'as aucune idée de ce que je suis, de ce que je suis devenu ! Je suis le Seigneur des Ténèbres, le maître de la magie noire et tu n'es rien face à moi ! Sors ta baguette, combat moi, montre-moi à quel point tu peux être pitoyable en essayant de protéger tous… ces insectes. »
Harry le regarda sans ciller. « Je n'ai plus de baguette, Tom. Je n'en ai plus besoin. »
Un rire glacial jaillit des lèvres de Voldemort. « Ah, vraiment ? Tu crois que ton arrogance te protégera ? »
Sans avertissement, Voldemort lança un sort en direction de Harry. Le sort se forma dans l'air, mais avant qu'il ne puisse toucher Harry, il se dissipa, se dispersant comme de la brume.
Voldemort plissa les yeux, incrédule : « Qu'est-ce que... ? »
Harry resta calme, son regard fixé sur lui : « Je te l'ai dit, je te vaincrai, quoi que je doive faire. »
Voldemort gronda de frustration, mais il avança vers Harry. Il se retrouva à quelques centimètres de lui, observant avec une certaine fascination le pendentif autour du cou du garçon. « Ce pendentif... je sais ce que c'est. Je sens ses pouvoirs émaner de lui. Allons, finissons tout cela en beauté, Harry. Retire ton collier, montre-moi à quel point tu es prêt à tout abandonner. »
Harry obéit sans un mot, retirant le pendentif et le lançant au loin. Voldemort sourit, satisfait et lança un nouveau sort. Cette fois, il toucha Harry à la joue, laissant une fine ligne de sang apparaître. Des volutes de fumées noires commencèrent à s'enrouler autour du corps d'Harry, serpentant de manière sinistre.
Voldemort éclata de rire. Il lança un autre sort, entaillant cette fois-ci l'épaule d'Harry. Les volutes noires s'intensifièrent, tandis que des filaments dorés semblaient apparaître, parcourant les veines d'Harry.
Un rictus de satisfaction déforma le visage de Voldemort. Un autre sort fut lancé, touchant cette fois la jambe du jeune homme. Des volutes noires s'élevèrent en spirales autour de lui, tandis que ses yeux prenaient une teinte sombre, reflétant les ténèbres qui semblaient s'insinuer en lui.
Voldemort riait. « Je n'ai jamais vu un monstre aussi sublime. Je te ferais t'agenouiller devant moi, me supplier. Tu seras mon objet. Puis je te détruirais, petit à petit. Je te briserai en mille morceaux. »
Alors que le corps d'Harry subissait une métamorphose progressive, ses contours semblaient se fondre dans l'obscurité qui l'entourait. Les volutes noires continuaient à l'envelopper, comme s'il absorbait les ténèbres pour mieux les transformer.
Voldemort riait alors qu'il envoyait sort après sort sur le corps en mutation d'Harry. Les jets de lumières l'entaillaient, traçant des lignes vermeilles sur sa peau, mais Harry restait immobile.
« Tu n'as même plus la volonté de me combattre ? » cracha Voldemort.
Harry le fixa : « Dis-moi, Tom, de quoi as-tu le plus peur ? »
Un rictus dément étira les lèvres de Voldemort. « Rien ne me fait peur, Harry. Rien ne peut m'atteindre. »
Harry énonça mécaniquement, d'une voix forte : « Le rejet. La solitude. L'oubli. Ce sont les véritables horreurs qui te hantent, n'est-ce pas ? »
Le sourire de Voldemort se fana. Ses yeux se rétrécirent, sa colère montant rapidement. Il lança de nouveaux sorts, cherchant à infliger plus de douleur, à briser Harry.
Mais quelque chose avait changé.
Le corps du survivant brillait désormais d'une étrange lueur, une lumière dorée qui semblait émaner de l'intérieur de son être. Les volutes noires semblaient se heurter à cette lueur, s'enroulant autour d'elle comme des serpents égarés.
Ses cheveux s'étaient teintés de fils argentés, miroitant dans la lueur qui l'entourait. Ses yeux fixaient Voldemort avec intensité. « Je ne les laisserai pas. Je les protègerais de toi. Quel qu'en soit le prix. »
Voldemort hurla, un cri de rage et de frustration alors que ses sorts semblaient perdre de leur efficacité. Chaque incantation qu'il lançait s'altérait soudainement, comme si la magie refusait désormais de répondre à son appel.
« 70% » murmura Harry d'une voix calme, alors que ses jambes semblaient se fondre dans la lumière qui l'entourait.
Voldemort le fixa, perplexe. « Quoi ? »
Le regard d'Harry s'ancra dans celui de son ennemi et, alors que Tom plongeait dans les yeux noirs du garçon, il eut l'impression d'être aspiré dans des abîmes sans fin.
« 75% » murmura à nouveau Harry, sa voix résonnant étrangement dans l'espace.
Voldemort hurla encore, son cri se mêlant à la cacophonie de la bataille qui faisait rage autour d'eux. Il sentit son propre corps se figer, comme s'il était paralysé sur place.
La lumière émanant du corps de Harry se mêlait aux volutes de fumées noires qui l'entouraient, semblant dissoudre le corps du jeune homme, le rendant presque insaisissable.
Soudain, Voldemort se retourna brutalement. Il entendit la voix de Harry, distincte et claire, venant de derrière lui : « 80% ». Pourtant le sorcier était toujours devant lui, immobile.
Voldemort lâcha sa baguette, sa main tremblant légèrement. Il avait l'impression de sombrer dans la folie. Tout ce qui l'entourait était en train de se déformer, de se tordre. Ses sens semblaient le tromper, le trahir. La réalité se fracturait devant lui, se transformant en une distorsion cauchemardesque.
Les abîmes dans les yeux d'Harry semblaient s'étendre à l'infini. Et Voldemort réalisait, avec une horreur grandissante, qu'il se trouvait face à quelque chose qu'il ne pouvait pas comprendre, ni contrôler.
Alors que la réalité même semblait se désintégrer, Voldemort se rendit compte qu'il avait sous-estimé son adversaire. Et maintenant, il était face à une énigme qui le consumait tout entier.
Le corps d'Harry avait maintenant disparu, englouti par la lumière noire qui semblait tout envahir, se mêlant aux ténèbres dans une tornade chaotique. Tout se heurtait et se mélangeait sous l'effet de forces insaisissables.
« 90% » chuchota une voix à peine audible, un murmure indistinct qui semblait provenir de partout et nulle part à la fois.
Soudain, il n'y eut plus rien. Le monde autour de Voldemort s'évapora, le propulsant dans un néant insondable. Il flottait au milieu du vide, seul dans un silence oppressant.
Où était Poudlard ? Où était Potter ? Tout avait disparu. Plus... rien...
Une onde de force brutale le frappa, le projetant violemment au sol dans un craquement d'os brisés. La douleur se répandit en lui, transperçant chaque fibre de son être. Mais ce n'était rien comparé à ce qui allait suivre.
Alors qu'il gisait là, impuissant, il commença à entendre. Entendre tout. Tout en même temps, dans sa tête. Des rires stridents, des hurlements déchirants, des chants barbares, des cris d'animaux sauvages, le grondement du tonnerre, le sifflement du vent, le fracas des vagues, le rugissement de la lave en fusion... tout cela s'entremêlait dans un crescendo infernal qui semblait exploser à l'intérieur de son crâne.
Il tenta de mettre ses mains sur ses oreilles pour bloquer le bruit, pour échapper à cette cacophonie insupportable. Mais les horribles sons persistèrent, vibrant dans chaque fibre de son être, comme s'ils étaient devenus partie intégrante de lui-même.
Voldemort hurla. Pas de colère, non. Il hurla de désespoir, de terreur, de cette torture insupportable qui le submergeait. Il était pris au piège dans un gouffre de douleur et de folie, le détruisant de l'intérieur.
Et il réalisa qu'il était confronté à une punition bien pire que la mort.
Une nouvelle onde de choc s'abattit sur lui, le projetant cette fois vers les cieux. L'indicible douleur se répandit en lui de manière encore plus intense, le terrassant complètement. Il sentit ses membres se tordre et sa conscience vaciller, tandis qu'il suppliait mentalement que tout cela prenne fin, que l'agonie insoutenable cesse enfin.
Le monde autour de lui se dissolvait en une mélasse de sensations déformées et seul le battement sourd de son propre sang battait désormais à ses oreilles, comme le rythme d'un tambour funeste.
Alors qu'il gisait là, au seuil du désespoir absolu, une pensée traversa son esprit. Une pensée qui ne lui appartenait pas, murmurant dans sa tête comme un écho spectral. « 100% »
Voldemort fut englouti.
C'était une explosion aveuglante qui n'appartenait ni à la lumière, ni aux ténèbres. Elle emporta tout sur son passage, le submergeant et le consumant.
Voldemort disparut, aspiré par le néant, englouti par l'infini.
Dans le silence abyssal qui suivit, il ne resta plus qu'un vide immense, une absence totale.
Il n'y eut plus rien.
