Bonjour à tous, j'ai eut beaucoup de mal à sortir ce chapitre qui est à la troisième réécriture. Comme quoi, ce n'est pas parce que le scénario d'une histoire est écrite que c'est pour autant facile à la rédaction. J'espère que la suite sera plus facile à rédiger en tout cas ! J'en profite pour vous souhaitez une bonne rentrée que ce soit au travail ou à l'école. :)

Chapitre XVII : Le Pré Aux Ruines

Dans les méandres couverts de lierre et d'herbes de l'ancien château, Harry, Drago et Albertine cherchèrent des indices sur ce qui avait réduit ce dernier à néant. Les couloirs autrefois remplis du bruit des élèves, et du crépitement des torches étaient désormais détruits, vides et silencieux. L'air y était lourd, et la lune éclairait les restes des vitraux d'une lueur pâle et sinistre.

Ils arrivèrent finalement dans les vestiges de la Grande Salle. Le plafond magique s'était effondré, mais les bougies, elles, lévitaient toujours à plusieurs mètres au dessus du sol. Leur flammes bleutées illuminaient les colonnes éparses, et les rangées de pierre tombales enveloppées d'herbes qui, depuis longtemps, avaient remplacé les tables des différentes maisons. Une centaine de dalle en marbre s'étalaient sur quatre ligne régulières. Sur les épitaphes, on pouvait lire des noms et des prénoms connus ou inconnus en lettres dorées. Drago porta son attention sur les dates de décès, elles étaient toutes identiques.

-Ils sont tous morts le 25 Avril 2007, indiqua t-il. C'est probablement une bataille...

-Un massacre, rectifia Harry. Regarde leur âge. Certains étaient encore en première année... C'est atroce. Nous avons toujours protégé les élèves les plus jeunes, face à Voldemort ou à Crivey, pourquoi ici, ils n'ont rien fait ?

-Ils n'ont peut-être pas eut l'occasion de le faire, lança Albertine qui depuis plusieurs minutes, notaient toutes les différences entre leur monde et celui-ci. Elle nota autant l'état du château que les différences architecturales préexistantes à sa destruction.

Ils entendirent le bruit d'un transplanage dans leur dos, et derrière le pupitre brisé et à moitié enterré du directeur, ils trouvèrent un homme dans une cape usée, la baguette pointée dans leur direction. Harry fixa ce dernier, il mit quelques instants à reconnaître que derrière les balafres et les cernes, se trouvaient son vieil ami, Neville Londubat.

-C'est un sanctuaire ici, annonça ce dernier d'une voix profondément triste qui ne lui ressemblait guère. Vous n'avez rien à faire ici.

Drago vit immédiatement à la manière dont ce Londubat alternatif tenait sa baguette qu'il avait une blessure mal soignée au bras. Il n'était pas difficile d'en déduire que ses esquives seraient douloureuses et ralenties, même face à lui qui n'était pas un duelliste né. Les intrus qu'ils étaient, avaient également l'avantage du nombre. Ce Neville surestimait probablement ses capacités, ou alors il tenait plus à cet endroit qu'à sa vie ?

-Tu ne nous reconnais pas ? Demanda Harry.

-Vous n'êtes pas les premiers à prendre l'apparence de personnes connues, expliqua Neville. J'ai vu un pillard prendre l'apparence de Beatrix Lestrange pour terroriser un campement de survivant. Vous chercher à voler des tombes pour vos prochaines potions de Polynectar, c'est ça ? D'ailleurs, vous avez l'air d'avoir retrouver les restes de Harry Potter, où est-il ? Il mérite une tombe digne de ce nom.

-J'ai des tas de blagues de très mauvais goût à faire sur le fait de consommer une potion à base de Potter, mais tu es complètement à côté de la plaque, Londubat, lança Drago avant de se tourner vers Harry. Dit donc, j'ai l'impression que notre version de ce type est plus intelligente.

-Nous n'avons pas l'intention de piller ces tombes, tenta le brun pour désamorcer la situation. En revanche, on aimerait bien savoir pourquoi ce château est en ruine.

-Vous êtes amnésiques ? Demanda cette version sinistre de Neville.

-On devrait peut-être jouer carte sur table ? Proposa Albertine.

C'était la meilleure option, effectivement. Dans le pire des cas, le fils Londubat n'aurait pas confiance, et comme c'était déjà le cas, ils ne risquaient pas grand chose.

-Écoute, souffla Harry. Nous enquêtions sur quelqu'un qui à attaquer plusieurs personnes chez nous, et nous avons trouvé des traces de son passage près d'un étrange portail. Nous l'avons traversé, et nous nous sommes retrouvé ici. Nous ne savons rien de ce monde ou de son histoire, si ce n'est qu'il ressemble au notre.

Les convictions de Neville vacillèrent quelques instants. Drago et Harry comprirent immédiatement que quelque chose dans leur récit, leur donnait du crédit. La carte de l'honnêteté, même si leur histoire semblait improbable, était visiblement leur joker inattendu.

-Cette personne, vous savez quoi sur elle ?

-Pas grand chose, c'est notamment pour ça que nous sommes là. C'est une femme, elle est capable de voler les connaissances dans les livres et dans les esprits, et elle possède une épée étrange.

-Cette épée n'a rien d'étrange, expliqua Neville. Si les histoires de nos mondes sont sensiblement les mêmes alors tu devrais la connaître. C'est l'épée que tu as utilisé pour tuer un Basilic, celle que j'ai utilisé pour tuer le serpent de Voldemort.

-L'épée de Gryffondor ? C'est...C'est votre épée de Gryffondor ?! Harry était surpris de l'aspect de cette dernière, mais surtout de son pouvoir.

L'expression sur le visage de Harry fit comprendre à Neville qu'ils ne mentaient pas. Il baissa sa baguette, tout en fixant Harry en détails, d'un air aussi suspicieux que mélancolique.

-C'est étrange, tu lui ressembles tellement. J'ai l'impression de retrouver un vieil ami alors que nous sommes des étrangers, l'un pour l'autre. En revanche, continua t-il n se tournant vers Drago, le Harry que je connais ne s'acoquinerait pas avec un Mangemort !

-Il aurait peut-être dû, visiblement le contraire ne lui a pas réussi, rétorqua fielleusement le blond. Pour ton information, je suis aujourd'hui si peu un Mangemort, que j'ai réussi à retirer ma Marque.

Il remonta la manche et Neville eut ainsi l'occasion de vérifier qu'il n'y avait plus rien sur l'avant-bras gauche de l'héritier Malefoy.

-Revelio ! Lança t-il tout de même, mais la Marque avait bel et bien disparue.

Cette action rassura Drago ; cette version de Londubat surestimait peut-être ses compétences au combat, mais il n'était pas naïf.

-Tu veux bien nous dire ce que tu sais sur l'épée, et sur sa propriétaire ? Demanda Harry.

-Je sais que l'épée peut trancher n'importe quoi, cela va du cuir, au métal jusqu'à la réalité elle-même, avoua Neville. La plupart des reliques, des armes enchantées, et notamment l'épée de Gryffondor, ont disparu le jour où notre monde est tombé. Je ne sais donc pas qui l'a entre les mains en ce moment.

-Votre monde ? Ce n'est pas juste l'école qui est dans cet état ? Demanda Albertine.

-Un jour, il y a des années, une horde, des créatures et des mages noirs sont apparus. Ils n'avaient pas de revendication, ils n'ont rien demandé, ils se sont contentés de prendre absolument tout ce qu'ils pouvaient, des vies, des prisonniers, et les objets magiques les plus puissants, puis ils ont disparu aussi rapidement. Les ministères de la Magie sont tous tombés en quelques jours, et ensuite, ce n'était plus qu'une chasse à l'homme dont les sorciers étaient les proies.

Harry se raidit, un frisson lui parcourait l'échine alors que Neville racontait l'histoire de ce monde. Il se souvenait de ce que la voleuse armée de l'épée de Gryffondor avait dit. Elle parlait d'une menace. C'était peut-être cette armée. Si c'était le cas, alors elle n'était pas le danger principal, mais juste un héraut, une annonciatrice. Mais avait t-elle était sincère ? Elle avait peut-être jeter le trouble pour pouvoir faire avancer ses plans plus simplement...

-Combien êtes-vous à avoir survécu ? Demanda finalement Drago.

-Quelques centaines de sorciers dans le monde, plusieurs dizaines en Angleterre.

-Même si vous êtes peu nombreux avec vos pouvoirs vous devriez être capables de reconstruire une ébauche de gouvernement, et cette école, considéra Albertine, curieuse.

-Nous marchons sur les cendres de nos enfants. Il ne reste que du désespoir ici. Vous savez ce qui prospère au rythme des drames et des malheurs ?

-Les détraqueurs, répondit le Survivant, dans un souffle.

-Ils sont des milliers, et ils sont affamés. Ils harcèlent chaque communauté de survivant et nos souvenirs heureux sont tous entachés par le massacre. La plupart d'entre-nous sommes incapables de produire un véritable patronus, quand certains ne sont pas trop malades pour lancer le plus simple des sorts de protection.

-Vous avez des malades ? Demanda Drago. De quoi est-ce qu'ils souffrent ?

-Nous n'avons pas de difficulté à soigner les maladies bénignes comme l'éclabouille, mais les infections, et les maladies plus graves... Nous n'avons pas de personnel soignant, et nous ne sommes pas en état d'importer certains ingrédients pour des potions complexes.

En disant cela, Neville remonta la manche de sa robe usée. Il dévoila aux trois étrangers, une entaille profonde sur l'intérieur du coude. Les veines alentours étaient jaunâtres et une lueur verte s'échappait de la plaie. Drago s'approcha et sans la moindre explication, il saisit le bras pour étudier la plaie.

-Une lame empoisonnée avec de la liqueur de livèche, annonça t-il en sortant de sa sacoche un baume d'un noir profond aux reflets dorés et à l'odeur acre. Avec deux doigts, il enduit la mystérieuse pommade sur la plaie.

-Mais qu'est ce que tu fais ? C'est quoi ce truc répugnant ? Harry pourquoi tu le laisses faire ?

-Je te soigne. C'est un baume aux ailes de lutin de Cornouailles. Et Harry te laisses faire parce que je suis médicomage, je peux finir tranquillement ou tu comptes poser toutes les questions stupides qui te passe par la tête ?

Harry confirma par un mouvement de tête silencieux, tout en réfléchissant à l'état de ce monde. Il prenait soudain conscience que le statut de héros était nécessairement éphémère, s'il venait un jour à faillir, comme un autre « lui » l'avait fait ici, alors il ne serait plus le Survivant, plus le Sauveur, mais juste Harry. « On ne sauve jamais le monde que jusqu'à ce que l'on échoue » fut la sinistre réalité qui le frappa soudain. S'il voulait se défaire des oripeaux de gloire et de célébrité, ce n'était certainement pas de cette manière qu'il souhaitait réaliser ce souhait.

-Devenir médecin ne t'a pas rendu plus aimable en tout cas, rétorqua Neville au blond.

-Si la bonne humeur pouvait soigné des maladies, toi et tes amis ne seriez pas en train d'agoniser, enchaîna le blond en refermant sa sacoche après avoir suturer la plaie avec un fil d'argent.

Il se redressa et s'approcha de son petit-ami silencieux pour murmurer discrètement à son oreille.

-Qu'est-ce qu'il y a, Potter ? Tu as le regard perdu depuis tout à l'heure.

-La version de moi-même qui était dans ce monde à échouer à le protéger. Il avait sûrement sensiblement les mêmes principes que moi et il a échoué. Cette femme est peut-être dangereuse, mais peut-être qu'elle a raison, et que cette fois, la fin justifie les moyens.

Drago fronça les sourcils d'un air mécontent.

-Je croyais qu'on avait réglé ça depuis longtemps, pourtant. Tu es héroïque, gentil et moralisateur, et je suis manipulateur, cynique et sans le moindre principe. Si je dois me salir les mains pour te garder auprès de moi, je n'aurai aucun scrupule à le faire.

-C'est une blague ? Demanda sérieusement Harry. Tu es en train de me dire que tu veux m'empêcher de me salir les mains, d'abandonner des principes auxquels tu n'as jamais cru ?

-Je trouve ton moralisme ridicule, tu as raison. Mais le principal, c'est que toi tu continues d'y croire. Je ne suis pas tomber amoureux d'une copie de moi-même, bien que ça aurait été plus facile, mais de toi, avec ton courage idiot, et tes valeurs stupides. Et puis, notre conversation avec la version bas de gamme de Neville me fait prendre conscience que moi aussi j'ai un code morale.

-De quoi est-ce que tu parles ?

-Quand nous étions enfants, ma seule boussole du bien et du mal, c'était mon nom. Est-ce que je ferais honneur ou non, au nom des Malefoy ? Mais quand la réputation de ma famille a été anéanti... Tout cela n'a soudain plus eut la moindre importance. J'ai choisi la médecine pour faire honneur à Rogue, et parce que je pensais que ce serait une matière plaisante, mais le jour où j'ai prêté serment devant l'Ordre de la Médecine Magique, j'ai retrouvé une boussole, un code morale. Et la boussole me dit qu'il y a des gens à soigner non loin d'ici.

Harry eut un rire discret, et glissant ses lèvres sur celles de son petit ami, il déposa un baiser sous les yeux exorbités de Neville.

-La plupart des gens trouvent leur rédemption en devenant des personnes plus aimables, plus gentilles, et plus dévouées aux autres. Tu as réussi la prouesse de faire mieux que tout le monde en étant pire que tout le monde. Nos patronus sont assez puissants pour pouvoir combattre quelques détraqueurs. Je suis d'accord avec toi pour leur donner un coup de main.

« Merci, Drago, de te salir les mains pour que, sans crainte, les miennes puissent rester immaculées. » Ce fut la pensée qui traversa Harry, en cet instant, avant que Neville ne gâche l'étreinte des deux amants, par des questions inutiles, et malvenues.