Thème 48 : Eté ensoleillé
Voillà 10 images estivales, à vous d'en choisir deux au minimum et de construire votre propre histoire d'été.
1000 mots minimum
Assis sur un tabouret, dans un bar reggae, il sirotait un verre de rhum. Il était arrivé le matin même à Hawaï et était en manque, il avait besoin de sa dose d'adrénaline et de se livrer à son hobby pour relâcher la tension. Un homme, grand, blond, élancé, vêtu seulement d'un mini-short l'aborda. L'excitation l'envahit, cet homme était parfait. Ils flirtèrent toute la soirée et sortirent sur la plage vers une heure du matin. Ils marchèrent un moment sur le sable, main dans la main, jusqu'à n'être éclairés que par la lune, ils arrivèrent dans une crique à l'écart des habitations et ralentirent. L'homme s'arrêta alors, se tourna vers lui, il sentit l'excitation le gagner, son sexe se tendre alors que l'homme se penchait pour l'embrasser. Leurs lèvres se touchèrent, sa main gauche se glissa dans la nuque de l'homme, la droite dans sa poche. Ses doigts agrippèrent les cheveux d'un côté, le manche de son couteau de l'autre. La langue de l'homme pénétra sa bouche, son couteau le flanc exposé. Il appuya sur la nuque de l'homme et étouffa ses cris alors qu'il le poignardait encore et encore. L'excitation montait en lui, son orgasme se rapprochait, il se frottait contre le corps qui se tordait de douleur et jouit lorsque le corps se fit lourd dans ses bras. Il tira le corps mort dans la mer et l'abandonna là.
Assis sur la plage, il attendait que la plage se vide. Le soleil se couchait et les hawaïens retournaient vers le centre ville pour dîner. Ces familles ou groupes d'amis ne l'intéressaient pas, il attendait l'heure de partir en chasse. Il était à Hawaï depuis trois semaines et il avait laissé neuf corps derrière lui, à neufs endroits différents, il visitait les îles. Il se fichait d'être recherché par les forces de l'ordre, ce qui l'intéressait était la jouissance, de transgresser ces interdits avec lesquels il avait grandi, ces interdits qui lui interdisaient d'être lui-même, ces interdits au nom desquels il avait été rééduqué étant adolescent et de flirter avec la mort.
Il attendit qu'il soit vingt-deux heures passées et se rendit dans le bar qu'il avait repéré quelques heures plus tôt. Il y avait peu d'hommes à l'intérieur, un brun aux yeux bleus, musclé, il portait un jean moulant et une chemise ouverte ; un asiatique aux épaules carrées, vêtu d'un pantalon de cuir et d'un t-shirt noir moulant. Il y avait aussi deux ou trois autres hommes, moins sexy que ces deux-là, mais aucun ne l'intéressait. Il s'assit au bar et commanda un rhum, il sentait les regards sur lui, mais les ignora. Il resta une heure à siroter un rhum arrangé avant qu'un homme blond, vêtu d'un jean moulant et d'un t-shirt résille qui ne laissait aucun doute sur sa musculature développée et la toison blonde qui recouvrait son torse entra. L'homme vint s'asseoir à ses côtés et commanda une bière sans lui dire un mot. Cette ignorance l'agaça, mais ce n'était pas la première fois. Il engagea la conversation.
Il était presque trois heures du matin quand il fut sûr que le blond allait le suivre, il lui chuchota alors quelques mots à l'oreille en laissant sa langue goûter la peau au passage. Un sourire étira ses lèvres alors qu'il sentait ce beau blond frissonner à son contact. Il savait qu'il n'aurait pas le droit à l'erreur, que cet homme, même blessé, serait capable de se battre. Il pourrait même lui échapper, mais il ne permettrait pas que ça arrive. Le défi l'excitait même plus encore que l'adrénaline de la chasse.
Il sortit, l'homme le suivit, mais l'arrêta dès qu'ils eurent passé la porte. Il se dit que sa proie était impatiente et se retourna vers cet homme qui le plaqua contre le mur de la maison et approcha sa bouche de la sienne. Il dut prendre sur lui pour accepter ce contact sans se laisser aller à ses envies profondes, mais il y parvint. Ils se séparèrent en souriant et il entraîna l'homme à l'écart, sur la plage à quelques mètres du bar, de l'autre côté de la route.
Ils marchèrent quelques mètres, mais l'homme avait les mains baladeuses qui le rendaient impatient. Il n'alla pas aussi loin que ce qu'il faisait d'habitude, mais il n'en pouvait plus, sauf que rien ne se passa comme il l'espérait.
Lorsqu'il s'arrêta, l'homme s'écarta de lui.
"Jonas Reichman, tu es en état d'arrestation." lui dit l'homme avec calme.
La rage d'être ainsi interrompu dans son fantasme l'aveugla. Il se saisit de son couteau et sauta sur le policier en face de lui. Il eut le temps de le poignarder trois fois avant qu'une intense douleur ne l'arrête. Il recula en titubant avant de tomber dans le sable. Il sentait la vie s'échapper de lui, mais il savait qu'il n'était pas le seul. Les cris qui lui parvinrent le lui confirmèrent.
"DANNY ! Eh Danny, babe, reste avec moi, l'ambulance est en route."
Il entendit un grognement venir du blessé alors que l'autre continuait de lui parler.
"Garde les yeux ouverts babe, s'il te plaît, reste avec moi."
Il sentait la vie le quitter, il l'accueillait avec plaisir, ça aurait pu être jouissif, mais son corps ne parvenait plus à être excité. Sa béatitude fut interrompue par l'asiatique en cuir qui compressait sa blessure. La douleur le sortit de sa torpeur, au loin les sirènes hurlantes se rapprochaient alors qu'à côté de lui, les encouragements du policier pour Danny se faisaient plus faibles, cet homme chuchotait à présent.
Il ne décodait plus les mots et regarda les étoiles, il laissa son esprit dériver, la torpeur revenir, la mort le cueillir. La mort était bien plus jouissive que la prison. Il l'accueillit avant que les ambulanciers ne puissent essayer de prolonger le cauchemar de sa vie.
