I think about it

Quelques précisions :

- cette histoire doit se placer quelque part vers le début de la saison 4, ce n'est pas très important :)

- j'ai classé en « Romance » car il y a une relation un peu plus qu'amicale mais de là à parler de romance... C'est libre d'interprétation ! En tout cas de la légerté !

- comme ils s'appellent constamment par leurs noms de famille dans la série, j'ai eu tendance à n'utiliser quasiment qu'eux, au lieu des prénoms, j'espère que ça ne fait pas bizarre.

- le titre fait référence à la chanson de College, elle peut coller à l'ambiance (version originale pour le début, remix de Keenhouse pour la dernière partie héhé) !

- bref, si quelqu'un passe ici, bonne lecture, j'espère que ça vous plaira :D

(xXx)

Tout commence par une chamaillerie un soir, au bar profitant que Beckett ne soit pas là, les deux autres inspecteurs de la criminelle chambrent Castle sur sa relation avec elle, ou plutôt, sur le manque d'avancement de la dite relation. Ils flairent que quelque chose a changé mais l'écrivain ne veut surtout pas leur avouer qu'il a déclaré sa flamme à Beckett, lorsque celle-ci s'est faite tirer dessus, mais qu'elle n'en aurait aucun souvenir.

« Arrêtez les gars, vous êtes plus un couple que Beckett et moi !

Castle boit une gorgée sur ces mots mais il voit bien que les deux autres le fixent toujours avec des petits sourires en coin, attendant une confession. Il panique intérieurement et lâche n'importe quoi pour tenter de détourner leur attention :

- Alors, dites moi tout les garçons, qui est au dessus, qui est dessous ?

- Je pense qu'on le sait tous. » se dépêche de répondre Esposito en se redressant et bombant légèrement le torse, le biceps négligemment bandé alors qu'il pose le coude sur la table.

L'inspecteur Ryan lève les yeux au ciel :

- Mais qu'est ce que c'est que ce cliché de un au dessus et un en dessous, ça veut rien dire ! » refusant d'admettre quoi que ce soit, il fait exprès d'ajouter : « Moi je ne vois pas lequel de nous deux serait plus au dessus. »

Espositio enchaîne alors une série de gestes outrés visant à signifier quelque chose comme « mais enfin, regarde toi, regarde moi, enfin, enfin ! ». L'autre préfère couper court :

« La question ne devrait même pas se poser car de toutes façons je refuserais de coucher avec toi.

- Tu voudrais pas coucher avec moi ?! » L'orgueil de son collègue est apparemment piqué au vif. « Mais, dans ce cas moi non plus je voudrais pas coucher avec toi je te signale !

- Et bah parfait alors ! »

S'ensuit un blanc où les deux hommes se jaugent du regard. Ils ne remarquent même pas que Castle en a profité pour s'esquiver. C'est Esposito qui rompt le silence :

« Et pourquoi tu ne voudrais pas coucher avec moi de toutes façons, hypothétiquement ? »

Évitant de le regarder directement, son interlocuteur prend quelques minutes pour y réfléchir. Il sait exactement pourquoi mais il cherche la bonne formulation, pour éviter l'incident diplomatique. Il est intimement convaincu qu'au lit, Esposito se conforte dans un rôle de latino au sang chaud, ténébreux, qui pilonne à tout va, transpirant la virilité avec un air sombre, déterminé, sans décocher plus de trois mots, et en étant persuadé que toutes les femmes adorent ça. Et probablement que certaines oui. Mais de part des conversations avec Jenny et des amies de celle-ci, Ryan commence à avoir une vue d'ensemble peu reluisante des relations hétérosexuelles et il est à peu près convaincu que son collègue fait partie de tous ces gars sympas mais un peu forceurs, un peu égoïstes au lit et immatures sentimentalement que les femmes tolèrent car elles pensent qu'ils sont tous comme ça. Il est d'ailleurs assez flatté de faire, à leur yeux, figure de perle rare. À contrario au commissariat, être le gentil mignon est clairement péjoratif, mais il a appris à être au dessus de ça.

« Je pense que tu serais du genre à y mettre beaucoup trop d'ardeur, sans vraiment te soucier de ton partenaire pour compenser t...

- Compenser quoi ? S'insurge immédiatement l'autre, prêt à la poser sur la table si il le faut pour préserver l'honneur. Ryan lève les mains en signe d'apaisement.

- Ohla, j'allais dire ton manque d'imagination, tu peux la garder dans ton pantalon ! Mais tu vois, tu as trop d'égo quoi, je suis sûr que tu es à fond dans la performance.

L'irlandais d'origine saute sur l'occasion; ils parlent bien sûr de plein de choses entre eux d'habitude, mais rarement de sujets trop personnels, rien qui n'implique des sentiments et surtout, sans rentrer dans les détails. Aussi c'est l'occasion de creuser un peu...

- T'as déjà eu une panne ?

Instantanément, Esposito a le regard fuyant.

- Mais bordel, parle pas de ça au bar !

- Vu le brouhaha, je pense qu'on peut parler tranquilles... Alors ?

Ryan avale une gorgée de bière pour masquer son sourire c'est un petit plaisir mesquin de mettre son coéquipier mal à l'aise.

- Pas que je me souvienne.

- Mec ! Tout le monde en a déjà eu ! C'est exactement ce que je te dis : trop dans la performance ! Je suis sûre que t'es capable de ghoster une fille si ça t'arrive avec elle, pour prétendre que ce n'est jamais arrivé !

- Mais non ! Si j'en ai eu, et je dis bien si, c'est uniquement à cause de l'alcool et dans ce cas là je ne m'en souviens pas clairement ! Je ne commence pas une course si je ne suis pas sûr de franchir la ligne d'arrivée !

- Je vois, prudent. » conclut-il en gardant tout de même un air sceptique.

Ils boivent quelques gorgées en silence, regardant vaguement les personnes alentours.

« Mais en vrai, comment deux mecs déterminent qui est au dessus et qui est en dessous ? » reprend Esposito. Son collègue hausse un sourcil avant de répondre :

«Ça t'intrigue alors. Tu crois qu'ils tirent à la courte paille ?

- T'es con, mais sérieusement, si personne ne veut être en dessous ? Quand tu rencontres quelqu'un ce n'est pas écrit sur sa tête, si il aime être au dessus ou dessous, si ?

- Peut-être que dans ce cas ils font juste d'autres choses ? Genre avec les mains, la bouche, les pieds qui sait...

- Bah oui mais après ça ?

- Bah je dirais que ça peut suffire, non ?... Est-ce que c'est vraiment décevant si à la fin aucune bite ne finit dans quelqu'un ? C'est pas parce que tu vas "jusqu'au bout", que ça ne peut pas être ennuyeux... Et vice-versa.

- Oui mais... » commence sans réfléchir le latino, s'interrompant en se demandant si il est lui même est effectivement sans imagination et ennuyeux dans ses relations. « Ok, je vois. C'est à l'école catholique que t'as peaufiné ces réflexions ? Moi qui te pensais encore vierge.

- Non, ça s'appelle l'ouverture d'esprit, mais attention, c'est pas à la portée de tout le monde. » Ryan s'esclaffe en esquivant de justesse un coup de coude de son camarade. « Allez, je paie la prochaine tournée. »

(xXx)

Peu à peu la curiosité s'est mue en autre chose... de l'envie peut-être ? Mais passons, Javier est un homme d'action, il ne va quand même pas perdre de temps à nommer ses sentiments ! Bon, il n'est pas aussi insensible que ce qu'il laisse paraître mais il n'a jamais été habitué à parler beaucoup ou même s'attarder sur ce genre de choses. Mais en tout cas il a des yeux et sait donc très bien que son coéquipier est joli. Peut-être même bandant. Peu à peu cette idée ne le quitte plus. D'autant plus que Kevin est supposé se marier d'ici quelques mois et, dans une forme toute relative de respect pour cet engagement, Javier se dit que si il veut expérimenter quelque chose, ce doit être fait avant la date fatidique. La perspective d'une date limite de consommation ne fait qu'attiser les braises.

Il a l'occasion de revenir sur le sujet alors qu'ils doivent attendre dans la voiture, au cas où le suspect que Beckett et Castle veulent coffrer, se sauve du bâtiment et qu'ils doivent alors l'intercepter. Après quelques minutes à juste fixer les différentes issues, il se lance :

« Quelles seraient les conditions si on couchait ensemble ?

Son coéquipier garde le regard concentré au loin pour lui répondre.

- T'es encore là dessus ? » Il précise tout de même :

« Que tu respectes les limites que je fixe déjà.

- Mais évidemment ! Tu me prends pour un putain de bourrin ? Je n'ai jamais forcé quelqu'un !

- Sauf à avoir cette conversation, le taquine-t-il.

- Tu veux que j'arrête ?

- Hmm non, j'attends de voir où tu veux aller.

- Que personne ne soit au courant, ajoute alors le brun.

- Bien entendu.

- Et que ça n'implique rien d'autre que ce que c'est, à savoir du sexe entre adultes consentants.

- On dirait que tu y as déjà réfléchi.

Un peu. » admet-il en regardant ailleurs.

La radio de la voiture se déclenche pour leur sommer de barrer la route au suspect qui s'est, comme d'habitude, carapaté par une fenêtre donnant sur la ruelle qu'ils surveillaient, et met fin à cette mise au point.

(xXx)

Ils ont bu seulement une pinte au bar après le travail et quand Esposito propose à son coéquipier de passer chez lui ensuite, celui-ci accepte spontanément, sans être complètement dupe sur ce que cela peut possiblement impliquer.

Une fois arrivés, le suspense est de courte durée, ils posent leurs vestes, se dirigent vers la partie cuisine de l'appartement pour sortir deux bières du frigo, mais avant même de les avoir décapsulées, ils se dévisagent avec une tension inhabituelle, guettant un signal de départ dans les yeux l'un de l'autre. Esposito repose lentement le décapsuleur pour ne blesser personne et à la seconde où l'objet heurte le plan de travail, l'un, peut-être même les deux, attrape l'autre par la nuque et l'attire à lui. C'est d'abord fouillis, comme un premier baiser, mais ils se font rapidement l'un à l'autre. Faire à peu près la même taille, leur fait d'abord drôle, mais se révèle plutôt pratique pour s'embrasser debout sans se tordre le cou.

Esposito enfouit les doigts dans les cheveux de son ami et le pousse légèrement pour que son dos vienne s'appuyer contre le mur à proximité. Leurs jambes s'entrecroisent permettant aux entrejambes de se presser contre la cuisse de l'autre à chaque mouvement lascif de hanches. L'excitation de la nouveauté et de l'interdit les électrise au plus haut point et ils ne s'attendent pas à faire long feu.

Rapidement Ryan passe les mains sous le sweat-shirt de son coéquipier pour caresser directement son dos et son torse musclés. Le dit coéquipier ferait bien de même, mais la chemise parfaitement boutonnée et bien renfoncée dans le pantalon, probablement jusqu'aux genoux, le ralentit quelque peu dans sa tâche.

« Tu as la peau... douce, remarque-t-il d'un ton légèrement surpris, une fois qu'il touche au but.

Ryan rigole :

- Tu t'attendais à trouver un reptilien sous ma chemise ? »

Puis il ajoute : « Toi aussi. » en posant le menton sur l'épaule de son vis-à-vis pour qu'ils n'aient pas à se regarder en face; les compliments entre collègues masculins sont si inhabituels qu'ils en deviennent un peu embarrassants.

Il est un peu nerveux, malgré l'excitation et ça s'en ressent plus bas, au contraire d'Esposito, qu'il peut clairement sentir déjà incroyablement dur contre sa cuisse. Il sait que c'est idiot mais il ne peut s'empêche de comparer. Heureusement, son ami se rend compte du léger malaise que créé leur différence d'état et le désamorce par un faussement sérieux « il ne faut pas être dans la performance, Kevin », faisant référence à leur première conversation sur le sujet. Ils ricanent ensemble et les choses semblent alors tout de suite plus naturelles.

Ils recommencent à s'embrasser tout en commençant à défaire leurs pantalons, il y a une seconde d'hésitation avant de vraiment se toucher, un peu à travers le tissu d'abord puis Esposito prend l'initiative de baisser leurs sous-vêtements. Le risque d'embrasement est grand, il vaut mieux écarter tout tissu inflammable.

C'est quand il lâche un soupir en sentant enfin les doigts de son coéquipier sur sa peau à nu, que Ryan se rend compte qu'il était en apnée, en attente de ce contact, pour finir de basculer dans un état second délicieux, dominé par la luxure. Leurs érections brûlantes se frottent succintement l'une à l'autre avant de que chacun ne prenne l'autre en main pour amorcer une série de va-et-vient.

À part quelques indications comme « moins vite » « plus vite » ou « continue », ils ne parlent pas, le souffle leur fait défaut.

Se rendant compte de l'effet que produisent les sons sa respiration chaude et progressivement gémissante sur Esposito, Ryan fait bien exprès de garder sa bouche près de son oreille et de ne surtout pas chercher à se contrôler. Il se réjouit de sentir les frissons d'excitation qui affleure sous la peau de son ami et pousse le vice jusqu'à lui lécher lentement le bord de l'oreille. Cela produit une véritable décharge électrique chez Esposito, qui en réponse se sert de la main qui est dans les cheveux de son partenaire pour lui renverser légèrement la tête en arrière et lui mordre le cou, avec une passion sauvage.

C'en est définitivement trop pour Ryan et il se relâche dans un gémissement rauque, bien trop sexy, qui achève la combustion de son partenaire et les laisse tout deux pantelants. Heureusement que le mur est là pour les soutenir, car leurs jambes semblent en coton.

Ils se rhabillent presque immédiatement, après avoir essuyé leurs mains et autres traces du crime, échangent un furtif sourire de connivence et décapsulent les bières qui les ont sagement attendu et ne répéteront pas ce qu'elles ont vu...