.
… 11 …
"Une fois qu'on choisit l'espoir, tout devient possible."
Christopher Reeve
.
Isabella se contenta de le prendre dans ses bras. Plus tard, il ne sut jamais exactement combien de temps elle resta là, ses bras l'enveloppant d'un poids chaud et réconfortant. Elle ne parlait pas mais ses caresses et ses effleurements en disaient long. Finalement, il se cala contre elle avec un soupir d'épuisement. Puis il s'endormit à nouveau.
Elle le tint jusqu'à ce qu'il se réveille et il remarqua que lorsqu'il se déplaça et qu'elle bougea enfin, Isabella grimaça à la protestation de ses muscles. Immédiatement, Edward eut des remords d'avoir bougé si inconsidérément.
"Allons préparer le déjeuner," dit Isabella en se levant avec raideur et en le tirant du canapé.
Ils travaillaient bien ensemble dans la cuisine, leurs mouvements étant pratiquement chorégraphiés maintenant et ils étaient à l'aise dans leur silence. Edward trouvait toujours ces moments étrangement revigorants. D'une certaine manière, ces moments lui rappelaient sa mère et la façon dont ils travaillaient souvent ensemble dans la cuisine.
Edward aimait cuisiner et faire des pâtisseries, même si son père n'avait jamais été ravi de voir Edward si heureux de s'adonner à des tâches domestiques et, à ses yeux, intrinsèquement féminines. En grandissant, Edward avait appris que le voir préparer une tarte avec sa mère ou perfectionner une recette de marinara avait agacé son père. Peu à peu, il avait cessé de le faire, plus à cause de la tension que cela provoquait entre ses parents que par peur de son père.
Ce n'est que lorsqu'Isabella est entrée dans sa vie qu'Edward s'est souvenu de ces moments ou des raisons pour lesquelles il avait arrêté. Aujourd'hui, pour la première fois, Edward se demandait si ces heures passées avec sa mère n'étaient pas plus significatives. Ressemblait-il plus à sa mère qu'à son père ? Et le sang de sa mère suffisait-il à contrebalancer le monstre qui se cachait inévitablement en lui ?
Ils mangèrent des sandwichs au fromage grillé et des frites maison. Le bruit des pommes de terre dans la graisse grésillante était le seul son dans la petite cuisine mais Edward était satisfait. Il était bien reposé, l'odeur de la bonne nourriture lui emplissait la tête et surtout, Isabella était toujours là. Elle ne s'était pas enfuie en criant, même si elle connaissait l'horrible vérité à son sujet.
Après avoir mangé, ils nettoyèrent leur petit désordre et, une fois de plus, Isabella le prit par la main. Cette fois-ci, elle le conduisit dans sa salle de bains et ouvrit la douche. Il jugea que l'eau était à la limite de l'ébullition mais il l'endurerait pour elle. Lentement, tendrement, elle le débarrassa de ses quelques vêtements puis enleva les siens en silence. Elle entra dans la douche et l'entraîna derrière elle.
Edward siffla lorsque l'eau chaude toucha sa peau mais après quelques instants, il s'adapta à la température. Isabella semblait se délecter de la chaleur et il dut sourire à la façon dont elle fermait les yeux et se prélassait sous le jet d'eau fumante, se tournant dans tous les sens pour que chaque centimètre de son corps soit bientôt rose et chaud.
Il avait envie de la toucher.
Brusquement, elle ouvrit les yeux et sourit. Elle lui tendit la main et la posa sur son ventre. "Tes mains me font toujours du bien," chuchota-t-elle. "Touche-moi encore"
La permission ayant été donnée, Edward ne pouvait pas résister. Son autre main s'avança pour caresser délicatement un sein et ils gémirent tous deux doucement à ce contact. Sa poitrine était un poids délicieux dans sa main, chaude et lourde, rose et douce. Tellement douce. Son pouce effleura légèrement un mamelon et elle se cambra à son contact.
Etrangement, il n'y avait pas d'urgence dans ses contacts ou dans ses réponses. Ils n'étaient pas pressés, même si leur besoin était grand. Lentement, il approcha sa bouche de la sienne et elle ouvrit les lèvres, l'accueillant avec un soupir de satisfaction. Edward gémit et l'attira contre lui. Sa bite était coincée entre eux, dure et douloureuse et déjà suintante de plaisir.
Les mains d'Isabella s'approchèrent et saisirent, le poussant instinctivement plus près d'elle. Ils se déplacèrent l'un contre l'autre, leurs chairs lisses et affamées. Edward pressa doucement le sein d'Isabella et ses hanches exprimèrent son appréciation du mouvement. Sans réfléchir, Edward avança, poussant Isabella à reculer contre la paroi de la douche, ce qu'elle fit sans hésiter ni protester. Il la sentit frissonner légèrement à la sensation du carrelage frais contre sa chair surchauffée et il s'excusa en gémissant.
Puis sa bouche quitta la sienne, provoquant une protestation qui mourut rapidement lorsque sa bouche descendit dans sa gorge. Il se pencha pour pouvoir introduire son mamelon dur dans sa bouche avide et le cri d'Isabella fut bruyant dans l'étroitesse de la douche. Ce cri le rendit encore plus dur, alors qu'il n'aurait jamais cru une telle chose possible.
L'une de ses jambes vint s'enrouler autour de sa hanche et c'est le plus naturellement du monde qu'ils se poussèrent l'un contre l'autre, les amenant tout près du moment où il allait se glisser en elle. Outre la douche, il était conscient de l'humidité qui s'accumulait entre ses jambes, une réponse qui lui indiquait que son approbation murmurée était authentique. Ses doigts rencontrèrent une chaleur gluante et accueillante.
Il aurait été si facile de faire un petit ajustement et de s'enfoncer dans le havre de paix qui l'attirait.
Mais Edward n'avait jamais baisé sans préservatif et il n'avait pas l'intention de commencer maintenant, avec la femme la plus importante au monde. Il ne pouvait pas salir son corps parfait avec la souillure qui persistait dans sa semence. Il la prendrait, ils le savaient tous les deux mais il la protégerait aussi.
"Attends," dit-il d'une voix tremblante. "Je n'ai pas... mes préservatifs... dans la chambre..." Ses mots étaient décousus et tremblants mais elle comprit.
"Je suis sous contraception," expliqua Isabella. "Je suis clean. Et toi ?"
"Oui, mais..." La question lui rappela tout ce qu'Edward voulait oublier. Etait-il propre ? Des maladies sexuelles, oui. Mais son cœur et son esprit ne l'étaient pas. Il avait été contaminé avant sa naissance, dès la conception, le monstre avait pris racine en lui, existant dans chaque cellule de son corps. "Pas sans préservatif," réussit-il enfin à articuler.
Isabella se retira à son tour, bien qu'il lui fût plus difficile de le faire, son dos étant appuyé contre la douche. Elle l'étudia attentivement, comme si elle percevait tous les mots qu'il ne prononçait pas et qu'elle scrutait les recoins les plus profonds de son cœur et de son esprit. Il était à nu devant elle, comme toujours. Ses yeux s'étrécirent comme si elle avait deviné ses raisons mais après un moment de pause, elle hocha la tête d'un air saccadé.
Elle se retourna et leva le visage vers l'eau, le laissant haletant derrière elle, ses mains ayant littéralement envie de saisir ses hanches alors qu'il s'enfoncerait profondément en elle, jusqu'aux couilles et à nu.
Après s'être lavé les cheveux, elle le tira sous le jet d'eau et lui frotta les cheveux pendant qu'elle les lavait, lui demandant silencieusement de se pencher en avant pour lui faciliter la tâche. Lorsqu'elle eut terminé, elle lui lava tendrement le corps et le poussa hors de la douche. Lorsqu'elle voulut le sécher, il lui arracha la serviette des mains et s'occupa d'elle, savourant l'intimité et l'affection de l'acte. Elle lui rendit la pareille et il ferma les yeux pour mieux apprécier la chaleur.
Lorsqu'ils furent tous deux enveloppés dans des serviettes, elle sourit. "Je veux que tu me fasses l'amour, Edward." Il ne s'attendait pas à une déclaration aussi directe, même s'il aurait peut-être dû, réalisa-t-il. Isabella le surprenait toujours.
Les surprises n'étaient pas toujours une mauvaise chose, avait-il découvert.
"Je le veux aussi," lui dit-il. Mais à l'intérieur, il n'était pas sûr de lui. Et s'il était incapable de faire l'amour ? Et si tout ce que son cœur et son corps pouvaient faire, c'était baiser ? Isabella méritait plus qu'une baise. Mais il n'eut pas l'occasion d'argumenter son point de vue car l'instant d'après, il se tenait à côté de son lit, couvert de draps parfumés par Isabella.
La serviette tomba de son corps et il sentit son souffle se bloquer dans sa gorge et ses poumons. Encore rose et chaude après leur douche, sa chair brillait d'un éclat invitant. Il avait envie de la toucher.
C'est ce qu'il fit.
Il voulait l'embrasser.
C'est ce qu'il fit.
Il voulait voir ses cheveux noirs s'étaler sur son oreiller et il lui murmura son désir. Un instant plus tard, elle réalisa cet humble souhait et Edward sentit son cœur se dilater à l'intérieur de sa poitrine. "Je te veux en moi," murmura Isabella en levant les bras, l'invitant à l'embrasser.
Il accepta l'invitation.
Leurs corps se rapprochèrent avec autant de fluidité dans le lit que sous la douche. Edward embrassait, suçait et donnait des coups de dents enjoués qui faisaient cambrer, siffler, gémir et rire Isabella. Le sexe et le rire n'avaient jamais fait bon ménage dans l'expérience d'Edward. Dans toutes ses rencontres précédentes, il avait cherché une simple libération physique.
Aujourd'hui, cependant, il y avait plus que des rires. Il y avait de l'affection et de la confiance mutuelles et il baissait sa garde parce que c'était la première femme qui le connaissait vraiment. Au moment où il plongeait ses doigts dans le tiroir de la table de nuit pour trouver un préservatif, il réalisa qu'il n'avait jamais eu autant envie d'une femme.
Les mains avides d'Isabella firent glisser le préservatif sur sa longueur palpitante et ils gémirent tous les deux sous la caresse. Il positionna le bout contre elle, sentant sa chaleur et se souvenant de la sensation soyeuse de sa réponse. Il voulut la pénétrer mais elle secoua la tête et appuya ses mains sur ses épaules.
Il la regarda avec incrédulité mais le sourire sur ses lèvres gonflées par le baiser était taquin. "Rappelle-toi... ? "
Elle dut lire la confusion sur son visage car elle laissa échapper un petit rire. "Appelle-moi Bella," lui rappela-t-elle. "Appelle-moi Bella tant que tu es en moi."
Ses mots et la sensation qu'elle lui procurait le firent presque fait jouir à ce moment précis. Il gémit et enfouit son visage dans la chair parfumée de son cou. "Bella… Bella… Bella..." souffla-t-il avant de la pénétrer.
Ils crièrent tous les deux et il s'arrêta un instant, subjugué par la différence de sensation qu'il ressentait en elle. Ses talons vinrent frotter légèrement ses fesses, lui rappelant de bouger et il rit, ce qui ne fit que le pousser plus loin en elle. Ils sursautèrent tous les deux et se mirent à bouger l'un contre l'autre de façon tâtonnante.
Après quelques poussées maladroites, ils trouvèrent le rythme parfait qui faisait bouger ses hanches et réagir les siennes. "Bella," murmura-t-il avec respect. "Ma Bella..." Une main tremblante se leva pour effleurer ses lèvres avec le pouce. Elle le mordilla de façon badine puis l'aspira dans sa bouche. A l'intérieur d'elle, sa bite bondit et se gonfla et elle gémit en la sentant.
Ses mains s'agrippèrent alors à ses épaules, ses ongles entaillant légèrement sa chair. C'était une douleur minuscule, qui l'émoustillait plus qu'elle ne le distrayait. Son dos se décolla du lit et il observa avec fascination ses yeux se fermer et la belle rougeur s'épanouir sur sa poitrine, embrassant légèrement ses seins avec plus de couleur.
Il sentit son corps palpiter autour de lui, la suppliant doucement de répondre à son orgasme. Il ne pouvait pas lui refuser. Rien. Jamais.
Avec un cri de surprise et de satisfaction, il s'enfonça profondément, ses couilles se resserrant tandis qu'il pompait, pompait et pompait dans le préservatif. Cela ne semblait jamais finir et pourtant, il s'effondra contre elle. "Bella," chuchota-t-il. Maintenant qu'il avait prononcé son nom alors que son corps était à l'intérieur du sien, il ne pouvait plus le répéter assez. "Ma Bella...
"Ta Bella,"répondit-elle en le serrant contre elle. "Toujours ta Bella."
ooo OOO ooo
Ils ne baisèrent pas deux fois. En fait, Edward était presque sûr qu'ils n'avaient même pas baisé une fois. Ce qu'ils avaient fait était différent. Meilleur, sans aucun doute, mais aussi unique d'une manière qu'il ne pouvait pas décrire. Ils se levèrent et regardèrent un film pendant un moment, se touchant avec désinvolture puis avec moins de désinvolture.
Avec quelqu'un d'autre, cela aurait pu conduire à l'utilisation d'un autre préservatif. Mais avec Bella, cela conduisit à quelque chose d'encore plus satisfaisant à sa manière. Ils se retrouvèrent dans son lit, enroulés l'un autour de l'autre comme des bretzels, ne disant pas grand-chose avec des mots mais tout avec leurs corps.
Ils finirent par s'assoupir puis se réveillèrent à nouveau, s'embrassant, se caressant et se murmurant des encouragements. Lorsqu'elle se retourna et appuya son dos contre sa poitrine, ce fut la chose la plus naturelle au monde que de remonter sa jambe pour la poser sur sa hanche et de glisser en elle - lentement et régulièrement. "Bella, ma Bella," murmura-t-il en se déplaçant à l'intérieur d'elle. Les mots étaient une prière. Un espoir. Une supplique.
"Ta Bella," lui répondit-elle une fois, avant de pousser un petit cri lorsqu'il accéléra le rythme en réponse à ses paroles.
Edward n'oublia pas d'utiliser un préservatif mais cette fois-ci Isabella ne posa pas de questions. Il avait le sentiment, une fois qu'ils seraient rassasiés et haletants dans les bras l'un de l'autre et qu'il aurait jeté le préservatif dans la poubelle près de son lit, que le moment viendrait où il devrait s'expliquer.
Et il le ferait, pleinement et aussi honnêtement qu'il en était capable. Parce qu'il s'agissait d'Isabella, et qu'avec elle, il serait toujours sincère.
A ce moment-là, la nuit était de nouveau tombée et ils s'étaient précipités dans la cuisine pour se restaurer, riant en faisant des omelettes et des toasts en pagaille. Puis, par un accord tacite, ils s'étaient retrouvés dans son lit. D'une manière ou d'une autre, Edward avait ainsi obtenu deux nuits avec elle. Les vêtements n'étaient pas un problème car aucun des deux n'était souvent habillé. Une brosse à dents supplémentaire avait résolu le seul autre problème pratique, de sorte qu'ils étaient libres de se livrer à leurs envies.
"Edward ?" La voix d'Isabella était douce dans l'obscurité.
"Oui ?" Il laissa ses doigts courir le long de son bras.
"Ce soir-là... " Elle laissa ses mots s'envoler et il la caressa légèrement pour lui faire comprendre qu'elle pouvait continuer. Elle soupira et il sentit son souffle. "Ce soir-là... quand ton père t'a offert le couteau ?"
"Oui ?
Il la sentit se tourner et dans l'obscurité, il ne pouvait pas voir ses yeux, mais il sentit son regard sur lui. "Je sais que tu es convaincu que ton père a vu ce monstre en toi, qu'il était sûr que tu deviendrais comme lui."
Edward attendit, tremblant.
"Mais quand tu m'as raconté ce soir-là, quand tu m'as raconté ce que ton père a dit et fait, tu n'as jamais parlé de ce que ta mère a fait quand ton père t'a offert le couteau." Les mots emplirent l'obscurité et remplirent Edward. Soudain, il remit en question tout ce qu'il avait toujours su sur lui-même.
Isabella continua, décidée à avoir son mot à dire. "Avait-elle l'air d'avoir peur de toi ? Avait-elle l'air de penser que tu serais comme ton père ?" Il y eut une pause, qu'Isabella interpréta correctement, comme elle le faisait toujours. "Je pense que ta mère savait que tu n'en étais pas capable. Je ne pense pas qu'elle ait jamais eu peur de toi, Edward. Et qui te connaissait mieux que ta mère ?"
"Cours, Edward, cours..."
Son père lui tendit le couteau, l'incitant à le prendre, à continuer à sa place, père et fils...
Il n'avait pu qu'apercevoir le visage de sa mère à ce moment-là mais il n'y avait pas de peur de lui dans ses yeux. Elle avait craint pour lui, certainement, les larmes glissant silencieusement sur ses joues, lavant le sang, la purifiant un instant de la douleur. La peur d'une mère qui est forte et profonde.
"Cours, Edward...cours..."
Les lèvres d'Isabella se posèrent contre sa joue froide. "Dors, Edward. Nous avons une longue journée demain - et tu dois travailler." Le travail semblait à des millions de kilomètres.
Puis elle se réfugia plus profondément dans son étreinte et il sentit son corps s'alourdir sous l'effet du sommeil. La confiance d'Isabella en lui était totale et écrasante.
"Je ne pense pas qu'elle ait jamais eu peur de toi, Edward. Et qui te connaissait mieux que ta mère ?"
Edward ferma les yeux, laissant l'angoisse et l'espoir s'affronter.
