Salut tout le monde !

Un petit chapitre intermédiaire qui j'espère vous plaira !

Bonne lecture !

6

Le lendemain matin, Sam s'éveilla toute seule dans le lit. La place à ses côtés était froide, signe que Jack était levé depuis un moment. Jetant un coup d'œil au réveil, elle vit qu'il était 05h40.

Les habitudes de leur vie souterraine allaient mettre quelques jours à s'estomper.

Elle se leva et descendit, guidée vers la cuisine par des légers bruits d'ustensiles et par l'odeur du café frais.

Jack déposa dans l'assiette le dernier pancake et arrêta le gaz. Il posa sur sa femme un regard mélancolique et doux, un peu craintif aussi.

Et si la trêve de la nuit dernière prenait fin au matin ?

Sam avait les cheveux délicieusement ébouriffés et elle portait un de ses tee-shirt de l'académie qu'elle adorait lui piquer. Ce n'est qu'à cet instant qu'il réalisa à quel point elle était maigre. Son corps disparaissait sous le vêtement d'homme. Il se demanda avec stupeur comment il avait pu ne pas s'en rendre compte avant.

Puis, il réalisa que Jonah n'avait pas ses souvenirs. Il n'avait pas vraiment de point de comparaison lorsqu'il lui avait fait l'amour la première fois. Il avait juste remarqué que ses hanches étaient un peu trop saillantes et ses côtes trop marquées.

Jack étouffa un juron il s'en voulait tellement ! Il aurait faire plus attention à elle !

Pourtant, tandis qu'elle avançait vers lui, il se fit la réflexion qu'avec ses longues jambes fuselées, elle était toujours aussi sexy…

Sam rougit sous son regard appuyé et tira machinalement sur le tee-shirt pour couvrir ses cuisses.

Elle s'installa sur un tabouret haut, à même l'ilot de cuisine.

Jack tenta un sourire timide et déposa un mug de café et l'assiette de pancakes devant elle. Une offrande de paix.

– Tu as cuisiné ? s'étonna-t-elle.

Après leur si longue absence, il ne devait plus rien rester de comestible dans le réfrigérateur.

Il fit la moue :

– Ouais, enfin, si on veut. J'ai dû jeter tout ce qu'il y avait dans le frigo. Donc pas d'œufs, pas de lait ni de bacon mais, il restait de la préparation toute prête dans le placard…

– Merci… souffla-t-elle en avalant un morceau qu'elle venait d'arroser de sirop d'érable.

Un petit gémissement de plaisir lui échappa. Jack s'offrit le luxe de sourire plus ouvertement, heureux de la voir manger.

Sam arrosa sa première crêpe d'une gorgée de café mais, soudain, le goût et l'odeur lui soulevèrent le cœur.

Elle sentit des sueurs froides envahir sa nuque et sa poitrine. Son pouls accéléra et sa vision devint trouble.

Jack la vit blêmir brusquement et partir en courant vers les toilettes du rez-de-chaussée.

Le temps qu'il réagisse, il la retrouva accroupie par terre, en train de vomir. Il se pencha aussitôt et posa une main chaude et rassurante sur son front, écartant sa frange et la soutenant tandis que son corps était parcouru de violents spasmes.

Lorsqu'elle se calma enfin, Sam resta immobile quelques secondes de plus, comme pour s'assurer que ça n'allait pas recommencer. Puis, lasse, elle ferma l'abattant et tira la chasse.

Jack l'aida à se relever et l'accompagna en la soutenant jusqu'au lavabo pour qu'elle se rafraîchisse.

– Je suis désolé… murmura-t-il. Je n'ai pas pensé à regarder la date sur le paquet…

Il s'en voulait à mort mais, Sam secoua la tête :

– Non… Je pense que c'est mon estomac… Il n'est plus habitué à la nourriture normale... Ce n'est rien, ça va passer.

– Si tu veux retourner t'allonger, je peux appeler Georges et lui dire que tu es malade ?

– Non, j'ai du boulot au labo. Ça va aller…

Ne voulant pas provoquer une nouvelle altercation alors que l'orage semblait commencer à l'éloigner, Jack ne protesta pas.

Il fut malgré tout surpris qu'elle accepte lorsqu'il proposa de la conduire en voiture.

Ils se séparèrent dans la base, se souhaitant une bonne matinée.

Vers 10 heures 30, Daniel passa la tête à la porte du labo de Sam.

– Salut Sam !

Elle leva les yeux de son microscope et lui sourit :

– Salut, ça va, Daniel ?

– Je vous ai apporté du café et un beignet ! Au chocolat, vos préférés !

Daniel déposa le gobelet et le gâteau à côté d'elle et demanda

– Qu'est-ce que vous faites de beau ?

– Oh, je bosse sur le réacteur… Le Naquadah n'est pas encore assez stable.

Sans réfléchir, elle saisit le café et le porta à ses lèvres… avant de courir aux toilettes.

Daniel resta immobile, surpris et perplexe quant à ce qu'il devait faire.

Lorsqu'elle reparut, Sam était vraiment très pâle. Daniel fronça les sourcils.

– Je crois que vous devriez allez voir Janet, Sam…

– Non, ça va… Ce n'est rien. Juste l'odeur du café qui semble m'incommoder ce matin. C'est probablement parce que je n'en ai pas bu depuis trois mois !

Daniel lui saisit le coude en la voyant vaciller.

– Sam… protesta-t-il.

Réalisant qu'il avait raison, la jeune femme finit par hocher la tête :

– D'accord… Je devrais peut-être aller à l'infirmerie.

– Je vous accompagne.

Janet reparut avec le dossier médical de Sam à la main. Elle compulsa les derniers résultats de ses analyses et tendit à la jeune femme deux boîtes de comprimés.

– Un de chaque tous les matins. Et je vais te prescrire quelque chose pour ces nausées sinon, ta perte de poids va finir par avoir des conséquences…

– Des conséquences ? souffla Sam, tout à coup inquiète.

Elle jeta un coup d'œil aux boîtes et écarquilla les yeux :

– Les vitamines prénatales ?

Janet fronça les sourcils et fixa Sam intensément avant de murmurer :

– Tu n'es pas au courant ?

Perdue, Sam secoua la tête :

– Au courant de quoi, bon sang ?

Janet s'approcha et lui prit la main :

– Tu es enceinte, Sam. Tes analyses de sang sont formelles. Quand as-tu été réglée pour la dernière fois ?

Sam réfléchit intensément :

– Une semaine avant notre départ en mission pour P3R118.

– Et rien depuis trois mois ?

Sam secoua la tête.

Elle avait mis ça sur le compte de la fatigue et de la malnutrition mais, maintenant qu'elle y repensait… les vomissements de ce matin prenaient une autre signification.

Voyant la compréhension se faire jour dans les yeux de Sam, Janet lui serra plus fort la main et proposa :

– Nous devrions faire une échographie, pour voir exactement où tu en es. Comme tu ne m'en avais pas parlé, j'ai pensé que tu voulais peut-être simplement que ça reste discret encore quelques temps…

Jack ! Bon sang ! Comment allait-il prendre la nouvelle ? Bien sûr, il avait accepté de lui faire un bébé mais, les conditions n'étaient pas… idéales… Entre les nouveaux dangers et leur dispute… Elle ignorait si ce projet était toujours à l'ordre du jour pour lui.

Pourtant elle voulait savoir.

– Oui, je suis d'accord pour l'écho, répondit-elle.

– Viens, on va s'installer dans une salle d'examen, ce sera plus pratique.

Sam enfila la blouse que lui tendait Janet en sentant l'appréhension et l'excitation se disputer dans son cœur.

Elle s'allongea sur la table et Janet tira le matériel à côté d'elle. Elle déposa un drap sur les jambes de Sam et souleva la blouse pour dégager juste son ventre. Sam se regarda étrangement. Non. Son ventre était toujours plat. Plus plat qu'avant même du fait de sa maigreur.

Était-il possible que malgré cela… ?

Janet lui jeta un regard rassurant.

– On va commencer. Le gel va être un peu froid.

Sam ne sourcilla pas. La Doc appliqua la sonde et commença l'examen.

Rapidement, une forme apparut sur l'écran en noir et blanc et les yeux de Sam se figèrent sur la petite silhouette.

– Il est là, lui confirma Janet en souriant.

Elle se pencha pour appuyer sur divers boutons, provoquant de petits bips sur la machine.

Sam laissa échapper un sanglot incontrôlé.

À ce son, le rideau de la salle d'examen s'écarta brusquement et le visage défait de Jack apparut.

Daniel était passé au bureau de Jack dès qu'il avait laissé Sam à l'infirmerie.

– Salut Daniel ! Comment ça va ce matin ?

Jack semblait moins abattu que la veille lorsque Daniel l'avait quitté.

– Euh… Pas vraiment bien, Jack.

Surpris, le Colonel s'inquiéta :

– Qu'est-ce qui cloche ? Vous êtes malade vous aussi ?

Daniel comprit que Sam avait déjà dû avoir le même type de malaise alors, il décida d'être direct :

– Je viens de conduire Sam à l'infirmerie. Elle n'était vraiment pas en forme…

Daniel n'eut pas le temps de finir sa phrase. Jack avait lâché un juron et était parti en courant.

Lorsqu'il arriva à l'infirmerie, Sam n'était dans aucun des box. Craignant le pire, il attrapa une infirmière qui le rassura :

– Elle est en salle d'examen numéro 2, avec le Dr Fraiser.

Salle d'examen…

Le sang de Jack ne fit qu'un tour.

Lorsqu'il arriva devant la salle en question, il perçut la voix étouffée de Janet, sans comprendre ce qu'elle disait. Puis, il entendit Sam sangloter bruyamment et il entra, affolé.

Son regard se posa sur la scène qui se déroulait devant lui et il mit quelques instants à comprendre ce qui se jouait.

Sa femme était en train de passer une échographie… Et elle sanglotait.

Machinalement, il posa les yeux sur le moniteur, effrayé à l'idée de voir une tumeur de la taille d'une orange ou un truc de ce genre mais, au lieu de ça, il vit… un embryon.

Le fœtus était minuscule, enroulé sur lui-même comme une petite crevette. Mais, il était bien là. Il avait suffisamment souvent regardé les clichés des échographies de Sara quand elle attendait Charlie pour savoir reconnaître un bébé quand il en voyait un.

À l'époque, il était en mission lorsqu'elle avait découvert qu'elle était enceinte. Il avait manqué presque toute sa grossesse.

Foutue prison irakienne !

Il jeta un coup d'œil à Janet comme pour en avoir la confirmation.

– Vous devriez peut-être vous asseoir, Jack, lui dit gentiment la Doc en le voyant soudain pâle et silencieux.

Posant l'échographe, elle lui amena un tabouret. Jack s'assit et saisit machinalement la main de Sam. Il sembla retrouver sa voix et demanda :

– Eh… ça va, ma douce ? Daniel m'a dit que tu avais encore fait un malaise.

Sam hocha la tête et lui offrit un petit sourire contrit :

– Je crois que nous connaissons la raison, à présent, souffla-t-elle.

Ses yeux étaient remplis de larmes qui dévalaient la courbe douce de ses joues mais, ils brillaient d'un éclat intense.

Le bonheur à l'état brut.

Voilà ce que pensa Jack en la voyant. Tendrement, il caressa sa joue, effaçant ses larmes et lui sourit pour la rassurer.

– Est-ce que vous êtes prêts ? dit doucement Janet.

Le couple acquiesça et elle fit à nouveau glisser l'appareil sur le ventre nu de Sam.

L'image du bébé reparut puis, soudain, dans le silence de la pièce, un battement de cœur résonna. Fort, rapide, régulier.

Sam étouffa un nouveau sanglot derrière sa main libre et Jack serra plus fort leurs doigts entremêlés.

Apparemment, elle s'était inquiétée pour rien : Jack peinait à retenir ses larmes et un sourire incrédule et béat éclairait son visage.

– Il va bien. Le cœur bat bien. Ta perte de poids fausse probablement un peu les grilles de lecture mais, je dirais que tu en es à environ six ou huit semaines.

Presque deux mois…

Sam n'en revenait pas.

– Je vais t'arrêter quelques jours, Sam. Il faut vraiment que tu te reposes et que tu te remplumes un peu maintenant qu'il est là !

Jack ne dit rien mais déposa un baiser discret sur la main de sa femme, comme pour la supplier d'accepter.

Sam hocha donc la tête et essuya ses yeux.

– Je vais noter sur le rapport que tu souffres de malnutrition et que tu es trop faible pour reprendre le service tout de suite, leur proposa-t-elle. Ça vous laissera le temps de vous retourner.

Janet tira l'appareil hors de la salle d'examen et les laissa tous les deux, en tête-à-tête.

Un bébé… Ils allaient avoir un bébé. Ce qui n'était encore qu'un vague projet quelques mois en arrière devenait tout à coup bien réel.

Jack serra la main de sa femme et murmura :

– J'ai un débriefing avec Hammond dans quinze minutes mais, je te ramène à la maison après si tu veux ?

– Je peux aussi demander à Daniel, sinon…

Jack fit la moue mais réalisa que sa femme serait mieux dans leur lit, à la maison qu'ici ou dans ses quartiers, à l'attendre.

– Entendu, je vais aller lui demander.

Sam le retint par le bras alors qu'il allait s'éloigner :

– Ne lui dis pas… supplia-t-elle.

Il lui jeta un regard surpris, vaguement inquiet. Alors, elle ajouta :

– Je voudrais garder ce secret pour nous, encore un peu. D'autant que je n'ai pas passé le premier trimestre…

À la fêlure dans sa voix, Jack comprit qu'elle se faisait du souci quant aux conséquences de son état de santé sur leur bébé.

Il déposa un tendre baiser sur ses lèvres et souffla :

– On leur annoncera quand tu seras prête, Sam. Mais, je suis certaine que nos amis seront ravis pour nous.

Oui. Il avait sans doute raison.

Mais, elle avait d'abord besoin de réaliser…

Elle allait être Maman.

À suivre…

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