Chapitre 3 : Dîner
Jamais il n'avait raconté à Daisy la soirée qu'il avait passé. En réalité, elle n'avait pas demandé de nouvelles d'Ervyn, elle lui avait juste questionné une fois dans la semaine et dans sa panique, Alec avait prétendu qu'il n'avait jamais eu de messages de cet homme. Sa fille fut alors déçue et ce fut un sujet clos.
En vérité, Alec était en contact avec lui quasiment tous les jours, par sms très souvent. Depuis cette soirée, il textait régulièrement avec lui. Il dut même apprendre à utiliser les émojis pour ne pas paraître trop froid. Au départ, Ervyn cherchait juste des conseils à propos des épiceries, des magasins de vêtements ou de meubles où il pourrait faire des achats. Ensuite, il posait des questions sur les différents lieux de promenades. Et au milieu de ses questions, ils en apprirent un peu plus sur l'un et l'autre, puis parfois ils se charriaient, Alec tentait en vain d'agacer Ervyn, sur son physique et ses cheveux trop longs à son gout, et ce dernier, lui, jouait sur l'asociabilité de l'inspecteur. Il était conscient qu'il n'était pas sociable mais le fait d'en rire sur ça était plus agréable qu'il ne l'aurait cru. Les gens qui le connaissaient le critiquaient pour cela, mais Ervyn préférait en rire de cela avec lui, impliquant ses origines écossaises pour justifier son caractère irascible.
Leur amitié toute nouvelle se renforça quand ils se rencontrèrent plus souvent physiquement. Alec lui proposait de se voir après son travail, passant une heure ou deux à boire un verre avec lui, avant de rentrer chez lui. Il n'avait pas de cas particulier donc pouvait tranquillement quitter à l'heure qu'il souhaitait. Ervyn lui s'installait tout juste, il venait tout juste de trouver une petite maison et donc avait encore du temps pour le voir.
Durant sa vie, Alec avait rarement eu des personnes proches de lui qu'il qualifierait de « amis». A Broadchurch, la personne qui se rapprochait le plus de ce terme était Ellie. Elle était la seule qui puisse le supporter. Donc il avait très peu d'amis. Les gens qui le connaissaient l'évitaient ou bien lui parlaient sèchement, sans vraiment en savoir plus sur lui. Ce qui était le cas de la plupart des collègues et des gens qui l'entouraient.
Est-ce que pouvait-il dire que Ervyn était un ami pour lui ? Était-il trop tôt pour le confirmer ?
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« Bon, ça suffit, qu'est ce qui se passe ? »
Ellie Miller était entrée dans son bureau, un début d'après-midi, après le déjeuner. Elle avait refermé la porte derrière elle et avait croisé ses bras l'air très sérieux. Alec ne s'attendait pas à sa venue, il n'y avait pas d'affaires urgentes actuellement, rien de tendu pour leur service. Elle n'avait donc aucune raison particulière de venir le voir.
« Il n'y a pas de problèmes, Miller, fit-il confus.
- Je sais, c'est pour ça que je vous demande.
- Quoi ?
- Ecoutez, vous partez plus tôt que d'habitude ces derniers temps, vous êtes moins grincheux, vous quittez votre bureau à l'heure du déjeuner, alors que vous ne faites jamais ça normalement, vous avez pris du poids, vous avez pris des couleurs et, bon sang, c'est si frustrant de pas savoir ce qui se passe dans votre vie en sachant que je vous ai connu dans les pires moments ! »
La tirade de sa collègue avait de quoi le rendre bouche bée. Jamais il n'avait pensé que son comportement changerait ou bien même serait remarqué. Il ne se méfiait jamais de son talent d'observation et il voyait à quel point c'était efficace, surtout quand elle le voulait.
« Je vais bien, c'est tout, dévoila-t-il, ma santé est bonne, Daisy est heureuse et tout est paisible.
- Et… ? continua-t-elle en gesticulant pour qu'il en révèle plus.
- Et…quoi ?
- Et…vous avez rencontré quelqu'un ?
- Quoi ?
- N'allez pas me faire croire que tout à coup, vous vous êtes réveillés et que vous vous êtes dit « oh tiens, et si j'allais mieux à partir aujourd'hui ? ».
- En quoi cela vous regarde ? s'agaça Alec de plus en plus embarrassé.
- Alors, une rencontre Tinder ? Elle vient d'ici ? Elle est comment ? Est-elle un bon coup ? »
Fort heureusement pour lui – et pour elle - , son téléphone l'alerta d'une notification. Il jeta un œil et vit alors un message de Ervyn, qui lui proposait un dîner ce soir chez lui. Dans son élan, il oublia presque que sa collègue était avec lui et il parvint à se ressaisir rapidement, se levant et la poussant vers l'extérieur.
« Quoi, vous n'allez vraiment rien me dire ? s'écria Ellie scandalisée, et notre relation de confiance ?
- Pas vos affaires, lança-t-il en ouvrant la porte.
- Vous êtes au courant que je vais vous harceler, jusqu'à que vous craquiez ?
- Et je pourrais porter plainte pour harcèlement, rétorqua-t-il de même.
- Vous ne le ferez pas.
- Pourquoi pas ?
- Daisy est au courant ? questionna-t-elle avec un sourire qui en disait long.
- Oh, allez-vous faire foutre, Miller. »
Sèchement, il claqua la porte sur son nez. Il soupira intérieurement et retourna à son téléphone, envoyant un message à Ervyn, confirmant sa présence. Jamais il n'avouera qu'à ce moment il avait hâte d'être le soir.
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« Ne t'en fais pas, papa, de toutes manières j'avais prévu de dormir chez Chloé, elle et sa mère souhaitent m'aider pour un exposé oral. »
Craignant d'inquiéter sa fille, il l'avait appelé sur le chemin qui menait à la maison d'Ervyn, pour lui prévenir qu'il rentrerait tard. Pour son plus grand soulagement, elle était bien accompagnée, pour le rassurer elle avait même envoyé une photo d'elle, de Chloé et Beth Latimer lui évitant d'avoir des remords.
« J'aurai pu t'aider pour l'exposé, gémit-il culpabilisant un peu.
- Je n'ai pas envie de faire peur quand je parle, papa. »
A ces mots, il rit doucement, elle n'avait pas tort, il n'avait jamais été bon pour parler, en réalité. Il n'avait pas de tacts et disait ce qu'il pensait, ce n'était pas un secret. Quand il s'adressait à une foule, c'était pour des sujets graves et effrayantes au premier abord.
« Il faut que je te laisse, papa, passe une bonne soirée, je t'aime.
- Je t'aime aussi. Bonne nuit. »
Et il raccrocha, fixant son téléphone pendant un moment, remettant en question son propre choix. Heureusement que Daisy avait des amis sur qui elle pouvait compter et à cette pensée, il s'interrogea sur le souhait de sa fille pour qu'il ait plus d'amis. Peut-être qu'elle voulait être rassuré qu'il ait des amis sur qui compter quand elle ne sera plus à ses côtés.
Cette perspective paraissait impensable.
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La maison de Ervyn Logan était située non loin du centre-ville, se trouvant entre deux boutiques souvenirs. D'ailleurs, l'entrée était si discrète qu'Alec n'aurait pas remarqué si le numéro n'avait pas été indiqué. Il sonna à la porte, puis attendit quelques secondes avant qu'elle ne s'ouvre sur le visage joyeux de Ervyn.
« AL ! s'exclama-t-il pour salutation.
- Bonsoir, j'ai…ramené du vin et du chocolat, dit-il en lui montrant ses cadeaux, ne relevant pas du tout son prénom qui avait été raccourci.
- C'est gentil, mais tu n'aurais pas dû, j'avais tout ce qu'il faut. »
Ervyn le fit rentrer dans un petit couloir. Il lui présenta alors rapidement les lieux. Le rez-de-chaussée était pour le travail, il y avait deux pièces, son cabinet et un petit salon de musique, les deux étages au-dessus étaient réservés pour son lieu de vie.
A l'étage, Alec fut introduit dans un salon de taille moyenne avec une cuisine ouverte. Les murs étaient en papiers peints, qui ont mal vieilli, mais des tableaux modernes ont été accrochés, rendant la pièce un peu plus jolie. Juste à côté du canapé, il y avait trois étagères, qui débordaient de livres. L'endroit avait l'air d'avoir été rangé récemment, mais un déménagement récent était bien visible.
Le policier, anxieux, tenta de se détendre en enlevant son manteau, qu'il lui fut retiré doucement d'entre ses mains. Ervyn l'avait saisi sans prévenir.
« Laisse-moi t'en débarrasser, dit-il avec un sourire charmant.
- Oh, merci. »
Dans leurs mouvements, sa main effleura la sienne, mais Ervyn ne le remarqua pas ou alors cachait bien son jeu. Mais ce petit contact avait déstabilisé Alec pendant quelques secondes.
« Installe toi, fais comme chez toi, lança Ervyn en lui désignant la table à manger, qui avait été préparé pour l'occasion.
- C'est…plutôt cool chez toi, approuva-t-il en s'asseyant.
- Oh, tu peux le dire, c'est ennuyeux ici…quand j'ai vu les murs j'avais envie de déchirer le papier peint.
- Pourquoi tu as choisi ici alors ?
- J'avais les pièces que je voulais, pas loin du centre-ville, répondit-il en s'affairant à la cuisine, deux chambres et une cave ! Et le loyer n'était pas cher.
- Effectivement c'est un bon argument.
- Est-ce que ça ira pour Daisy ? s'enquit Ervyn tout à coup, j'ai oublié de te dire qu'elle pouvait venir et…
- Ne t'inquiètes pas, elle est…avec des amis. »
Il se garda bien de lui dire qu'il n'avait jamais parlé de leur relation, alors que ce fut elle qui l'avait initié au premier abord. Cette pensée l'angoissait, il ne savait pas vraiment pourquoi, il n'avait jamais voulu y réfléchir.
Le dîner, préparé par Ervyn, le sortit de ses petits angoisses, qu'il oublia presque sa propre vie, profitant de chaque instant qu'il échangeait avec son nouvel ami. Le repas était tout aussi délicieux, rendant la soirée presque parfait pour l'inspecteur de police. Il se permettait de se détendre, de mettre de côté le « DI Alec Hardy », tout en riant joyeusement aux plaisanteries et histoires d'Ervyn.
« …et puis, elle m'a même envoyé des cartons de coquelicots ! Je ne pouvais plus voir de coquelicots !
- Oh mon dieu, je ne sais pas comment tu fais pour avoir des patients de la sorte, commenta Alec en pouffant de rire imaginant très bien la scène.
Ervyn avait raconté une de ses mésaventures à Londres avec une patiente qui avait fini par tomber amoureux de lui, lui offrant des cadeaux excessifs.
- Tu peux pas savoir à quel point, je regrette de faire ce métier parfois. Mais je l'aime bien, je ne me vois pas faire autre chose.
- Je te comprends, murmura Alec doucement, c'est pareil pour moi.
- Et toi, la police, ce n'est pas éprouvant des fois ?
- Parfois. Mais il faut bien que quelqu'un se dévoue pour faire le sale boulot. »
Une tension revint sur ses épaules, sans qu'il ne veuille. Mais parler de son travail n'a jamais été facile, il ne savait jamais quoi dire, en fait, il n'avait jamais vraiment envie d'en discuter, cela lui rappelait trop de douleurs, trop de souffrances. Ses propres ténèbres venaient de là, cela avait causé sa dépression et son arythmie cardiaque. Même s'il avait subi une intervention pour cette dernière, il n'était jamais guéri, il devait constamment faire attention à ce qu'il faisait.
« Je suis désolé, fit Ervyn face à son long silence, je ne voulais pas plomber l'ambiance.
- Non, ce n'est pas…Je veux dire, ça n'a pas d'importances, mon métier veut que j'en dise le moins possible à mes proches, je suis désolé de ne pas…pouvoir t'en dire plus.
- Ne t'inquiètes pas, j'ai déjà eu des patients policiers et je sais que ça peut difficile.
- Oh vraiment ? s'étonna Alec.
- Bien sûr. »
Il fronça les sourcils, tout en s'interrogeant intérieurement sur le cas de ses collègues. Il était au courant qu'ils pouvaient bénéficier d'un suivi psychologique pendant ou après une affaire difficile. D'ailleurs, Ellie lui avait dit une fois qu'elle avait dû recourir à un psychologue suite à l'affaire Danny Latimer, elle lui avait conseillé d'en voir un et cela s'est avéré être un échec.
« Penses-tu sérieusement à venir me consulter, taquina Ervyn face à son expression réfléchi.
- Quoi ? Non !
- Franchement cela ne me gênerait pas du tout.
- J'ai déjà vu un psychologue et ça ne m'a pas réussi, grimaça Alec en joignant ses mains nerveusement.
- Vraiment ?
- J'étais…mal à l'aise, quand je suis sorti de la séance, j'avais la nausée.
- Sérieusement ? Eh bien, peut-être que tu n'as pas eu le bon psy pour toi.
- Je n'aime pas les psy en fait.
- Oh et bien ça tombe mal, rit Ervyn en le toisant gentiment du regard.
- Non ! Enfin, ce n'est pas…Tu n'es pas pareil, je…tenta-t-il de rattraper.
Il a encore merdé. C'était plus fort que lui. Pourquoi devait-il tout gâché ? Il s'apprêta à formuler des excuses mais une main se posa sur la sienne et il tressaillit, levant les yeux vers Ervyn qui affichait une douce expression rassurante.
« Ne panique pas, ça m'est bien égal que tu n'aimes pas mon métier, moi non plus, je n'aime pas le vôtre. »
Déconcerté, il cligna des yeux, puis retira sa main, rejetant inconsciemment son contact, ne discernant pas la douleur de son compagnon face à son geste involontaire.
« Tu n'apprécies pas la police ?
- Non, pas vraiment, répondit Ervyn en croisant les bras, une fois j'ai été arrêté par un de tes collègues, à Londres, on m'avait accusé d'agression sexuelle sur mineur, uniquement parce que j'étais gay. Le gamin avait 16 ans, quand sa mère a appris que j'étais gay, elle a demandé à son fils de m'accuser…La police ne m'a pas aidé, elle n'a pas cherché à comprendre, heureusement, il n'y a pas de preuves et finalement, le gamin, qui m'appréciait en réalité, a avoué avoir menti pour faire plaisir à sa mère, suite à cela, elle a fini par admettre le mensonge et j'ai eu une compensation financière. Mais cette période de ma vie m'a été volé et plus jamais je n'ai voulu faire de consultation avec des mineurs.
- Je suis désolé, je…nous ne sommes pas tous comme ça.
- J'espère bien, mais je n'ai pas de bons souvenirs de votre profession.
- Est-ce pour cela que vous avez quitté Londres ? Pour …un nouveau départ ?
- Non, cela s'est passé 5 ans auparavant…et j'ai eu…une rupture. Une rupture amoureuse. Elle n'a duré que trois ans, mais c'est assez pour briser quelqu'un.
- Que s'est-il passé ?
- On devait se marier, mais la veille, j'ai surpris mon partenaire en train de coucher avec un de nos témoins de mariage »
Alec grimaça alors, il était bien placé pour comprendre la douleur et l'humiliation d'être trompé par son ou sa partenaire.
« Le mariage fut annulé, évidemment, j'ai dû remboursé les prestataires, continua Ervyn avec un soupir quelque peu nostalgique, et au lieu de me réconforter, de me soutenir, ma famille a cru bon de me dire que j'aurai du lui pardonner, que j'aurai du faire avec.
- Quoi ? Mais tu as été trompé ! s'écria Alec scandalisé, c'est insensé.
- Ma famille pense que les homosexuels peuvent se tromper librement, c'est moins gênant qu'un couple hétéro. Ils ont le cliché du gay qui baise n'importe qui.
- Je suis vraiment désolé pour toi, ta famille ne te mérite pas, tu es un gars bien, Ervyn. »
C'est alors que l'autre lui jeta un regard étrange, mêlé à une excitation sourde et à une joie intense. Son visage s'égailla et un sourire s'agrandit. Alec déglutit alors devant ce changement d'expression si rapide.
« Tu m'as appelé Ervyn, souffla-t-il ravi.
- Quoi ?
- Tu m'appelles pas Ervyn, d'habitude.
- Eh bien, tu m'appelles par mon prénom alors…
- Non, je t'appelle Al'. Tu n'aimes pas que je t'appelle par ton prénom.
- Oh. Je…C'est bien, ça me va. Une syllabe, pas de « -ek », c'est correct.
- Tu détestes vraiment ton prénom.
- Je déteste les prénoms en général, marmonna-t-il d'un ton sincère.
- Et mon prénom ?
- Je ne ferai pas de commentaires. »
L'autre homme rit de bon cœur, soulageant Alec qui était rassuré de ne pas avoir rendu cet instant embarrassant.
« Si tu le souhaites, tu peux m'appeler « Vyn ».
- Vyn ? Vraiment ? On t'appelle comme ça ? »
Le concerné hocha la tête, avec un petit sourire. Cependant, Alec réfléchit à cette proposition. Ce n'était pas vraiment un prénom, juste un surnom entre eux. Vyn. C'était court et rapide, ça paraissait plus simple pour lui, il n'aurait pas à dire le prénom en entier. Cela impliquait une certaine proximité avec lui, mais étonnement, cela ne le dérangeait pas. Ce n'était pas une véritable intimité artificielle, comme il aurait pu le qualifier ordinairement, mais une intimité exceptionnelle. Il était presque content que Ervyn l'appelle Al' et qu'il puisse l'appeler Vyn.
« Ok, Vyn, juste parce que c'est toi.
- Tu m'en vois ravi, Al. »
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« Merci pour la soirée, tu as été un très bon cuisinier. »
Devant la porte d'entrée, Ervyn lui tendit son manteau, qu'il enfila lentement. Alec était un peu fatigué, il n'avait pas vu l'heure, il était minuit passé et pourtant, il avait l'impression que la soirée avait durée des dizaines d'heures.
« Je suis content que ma nourriture te fut comestible, plaisanta son hôte.
- Tu es un bon cuisinier.
- Merci pour ce compliment, inspecteur Hardy. »
Ce dernier émit un grognement involontaire, faisant rire Ervyn. Alec s'apprêta à ouvrir la porte, mais Ervyn s'avança aussi au même moment, ils se percutèrent soudainement, perdant de peu l'équilibre. Le psychologue était plus grand et plus imposant physiquement, il poussa involontairement Alec contre le mur. Ce moment dura que quelques secondes, mais assez pour qu'il puisse percevoir chaque muscle contre lui, respirer son odeur et sentir son souffle contre son oreille.
Ervyn s'écarta rapidement, reculant subitement.
« Je suis désolé, s'excusa-t-il, je suis maladroit…je voulais t'ouvrir la porte et…
- Ne t'en fais pas, c'est bon. Ma faute, j'aurai du te laisser faire. »
La porte fut ouverte et Alec sortit alors. La chaleur disparut, il fut accueilli par un froid anormalement glacial. Le contact physique avec Ervyn planait comme un fantôme sur lui.
« On remettra ça, lança-t-il en se tournant vers lui.
- Aucun problème, rentre bien, Al', envoie moi un message dès que tu arrives chez toi. »
Il hocha la tête et lui fit un signe de la main, tout en s'éloignant. Il ne savait pas s'il avait hâte de rentrer ou bien s'il avait hâte d'être le plus loin possible d'Ervyn. Pourtant, paradoxalement, il avait hâte de le revoir à nouveau.
