Happy Birthday Aomine !

Et non, je ne pouvais pas ne rien poster pour l'occasion... Question d'équité xD
Par contre, changement d'ambiance pour ce chapitre... Que voulez-vous, toutes les insomnies ne se valent pas !

Bonne lecture !


Assemble

Allongé sur son lit dans une pénombre relative, striée de temps à autre par la lumière des phares d'une voiture, de la musique dans les oreilles, Aomine fixe son plafond sans le voir. Il se fait tard et il devrait dormir s'il veut retrouver le rythme de la rentrée qui approche. Mais il n'y parvient pas. Des images de ses vacances se succèdent derrière ses rétines comme des diapositives. Des vacances parfaites. Pas une journée sans basket, ou sans Kagami. Même s'il a trouvé ce dernier un peu ailleurs ces derniers jours, il a aimé chaque moment en sa compagnie. Et il est déjà nostalgique de devoir retourner en cours, se plier à un emploi du temps contraignant, se contenter des week-ends pour trainer avec le tigre. D'un autre côté, après ce dernier semestre au lycée c'est le grand flou… Un immense champ des possibles bien trop vaste, et bien trop vide si Taïga ne devait pas en faire partie.

C'est avec ce genre de pensées qui ont commencé à fleurir dans son esprit jusqu'à l'envahir tel un jardin abandonné, qu'il a pris conscience de ses sentiments pour l'As de Seirin. Si au départ il l'estimait juste en tant que joueur, comme le rival qu'il désespérait de trouver, il a appris à apprécier la personne au fil de leurs affrontements. Au départ, il a bien essayé de chercher d'autres explications. Perdu dans son monde terne et gris, il s'était dit que ce n'était pas si grave… Qu'en redécouvrant la palette de ses émotions, les couleurs devaient se mélanger un petit peu. Mais plus il passait de temps avec lui, plus le rouge se faisait vif, se distinguant des autres teintes revenues peindre son univers.

Avec un sourire aux lèvres, il repense à la soirée d'anniversaire de celui qui hante encore ses rêveries. Il a enfin réussi à l'embrasser, et l'expérience fut au-delà de tout ce qu'il imaginait. Pourtant, ils n'en ont pas reparlé. Il n'utilise même pas ce souvenir pour le vanner ou le l'embarrasser comme il en a l'habitude. Et étrangement depuis, ils se crient moins dessus. Ces dernières semaines n'étaient que rire et bonne humeur. Vraiment parfaites... Comme si une part de la tension qui existe entre eux s'était apaisée. La frustration sans doute… Il faut dire que maintenant qu'il a la confirmation que Kagami ne lui est pas insensible, il se sent beaucoup moins nerveux en sa présence et il le cherche moins.

Poursuivre son numéro de charme et l'avoir à l'usure, c'est le plan de la panthère. Si l'autre fauve est borné, Aomine n'est pas en reste. En fait, même dans leur jeu de séduction à là « je t'aime moi non plus », la compétition fait rage. Et ça ne fait qu'attiser sa convoitise.

Prêt de lui, son portable vibre et le détourne de ses réflexions. Il s'en saisit pour consulter le message. Il sourit. À peine minuit, et Satsuki lui a déjà envoyé une vieille photo d'eux gamins, accompagnée d'un joli texte dont elle a le secret. C'est toujours la première à lui écrire pour son anniversaire et ça le touche toujours autant. Malgré tous les ennuis qu'il peut lui causer, elle poursuit cette espèce de tradition qui a débuté dès lors qu'ils ont eu leurs propres téléphones. Avant ça, elle se précipitait chez lui aux premières heures du matin, traversant la rue en pyjama. Ce souvenir le fait sourire de plus belle pendant qu'il lui répond. Tandis que ses doigts filent sur le clavier, un nouveau message lui parvient. S'attendant à lire les vœux de Tetsu, il se fige en découvrant l'émetteur. Le cœur battant soudain plus vite, il ouvre le texto de Kagami.

Bakagami – 00h03
Tu veux quoi pour ton anniversaire ?

Ravi de constater que Kagami ne l'a pas oublié et souhaite en plus lui offrir quelque chose, il se dit que c'est peut-être son jour de chance. Alors il tente :

Aomine – 00h04
Tu sais très bien ce que je veux… Mais si t'es pas encore prêt à me l'offrir, tes lèvres me suffiront. Elles me manquent…

Bakagami – 00h10
Charmant… et tellement prévisible ! Tu peux sortir ? J'ai un truc à te dire.

Alors que le temps de réponse lui a paru durer une éternité, assez long pour parvenir à le faire douter de sa proposition, il retient son souffle en lisant le nouveau message. Son ventre se noue, entre inquiétude et excitation à la perspective de le voir. Sans plus réfléchir, il sort de son lit et se rue sur le palier de l'étage où il vérifie que la télévision occupe toujours ses parents dans le salon. Il entend les sons étouffés d'un film, et les ronflements de son père. Il risque de se faire passer un savon pour ça mais il ne peut pas résister, trop curieux de savoir ce que Kagami veut lui dire.

Aomine – 00h12
Où ?

Bakagami – 00h12
Chez moi.

Sans parvenir à se défaire de son sourire, Aomine s'habille en vitesse et laisse un mot sur son lit au cas où. Puis il ouvre en grand les volets entre-baillés et se faufile par la fenêtre de sa chambre. Ce n'est pas la première fois qu'il joue les fugueurs et il connait par cœur le chemin pour rejoindre la terre ferme sans encombre. En longeant le mur telle une ombre pour éviter la lumière émanant de la pièce où veille encore sa mère, il se fait la réflexion que ce genre d'escapades est devenue plus fréquent depuis qu'il connait Kagami et s'en amuse. Ce n'est pas lui que ça dérange le plus…

Aomine – 00h17
J'arrive.

Dans des cas comme celui-là, il est plutôt content que Tokyo ne dorme jamais. Mais sur le chemin il a tout de même le temps de se demander ce qui peut être si urgent et qui nécessite sa présence. En plus ce n'est pas comme si Kagami était le genre à s'épancher ou à se confier… Alors forcément, plus il se rapproche de son appartement, plus il s'inquiète. Est-ce que ça pourrait avoir un rapport avec son air distrait de cette semaine ? Il avait mis ça sur le compte de la rentrée scolaire que ni l'un ni l'autre n'a très envie de voir venir mais… s'il y avait autre chose ? Quelque chose de plus grave ? Lorsqu'il arrive devant sa porte, l'excitation a laissé toute sa place à l'angoisse, nouant son ventre d'une façon beaucoup moins agréable. Et les traits tirés qu'il découvre sur le visage de son ami quand celui-ci ouvre la porte ne font qu'alimenter ses doutes.

« T'as une salle gueule. Qu'est-ce qu'il y a de si urgent ? Demande-t-il sans préambule.

— J'avais envie de te voir… »

Surpris d'un tel aveu à peine murmuré, sa poitrine se serre mais Aomine ne parvient pas à s'en réjouir. Incertain, il s'approche de Kagami qui n'a pas quitté l'entrée.

« Et ça pouvait pas attendre que t'aies dormi ? S'inquiète-t-il.

— J'y arrive pas. »

Cette fois le ton du tigre est plus ferme et il le regarde enfin. Il cherche dans les prunelles rubis un indice quelconque mais avant qu'il ne puisse demander à Taïga s'il va bien, ce dernier lui saisit la main pour l'attirer à lui. Le cerveau grillé par ce geste inattendu, Aomine se trouve incapable de bouger. Son corps se laisse guider toujours plus près, jusqu'à rencontrer le torse de son rival. Le brun se dit vaguement qu'il a dû s'endormir, et que tout ça n'est qu'un rêve. Qu'il va se réveiller là, maintenant, juste avant que Kagami ne l'embrasse. Pourtant, les lèvres qu'il désirait tant retrouver épousent doucement les siennes sans rien réveiller du tout si ce n'est son désir pour leur propriétaire.

Daïki ne comprend toujours pas ce qui se passe, mais n'a pas envie de stopper l'élan du fauve pour le lui demander. À la place il accueille le baiser, fébrile, sans oser bouger un muscle de peur de l'effaroucher. Seul son cœur galope et cogne entre ses côtes. C'est seulement lorsque Kagami se fait plus téméraire, glissant une main sur sa nuque qu'il lui rend son baiser. Il le saisit par les hanches et caresse ses lèvres des siennes. C'est si délicieux qu'il en gémit de plaisir, lâchant prise et laissant le contrôle à ses envies refoulées. Des envies que Taïga semble enfin partager s'il en croit l'ardeur de ses gestes. Très vite, l'échange n'a plus rien de tendre ou de timoré. Leurs langues se joignent à la danse et l'enflamment, si bien que tout son corps en frémit et le brûle de l'intérieur. Sa poitrine est sur le point d'exploser de bonheur alors qu'il la presse contre celle de Kagami, coincé entre lui et le mur.

Stupéfait, Aomine ouvre les yeux lorsque le tigre croque sa lèvre. Il croise alors son regard assombri et brumeux. Si les intentions de Kagami n'étaient pas claires jusqu'ici, ses mains qu'il peut sentir se faufiler sous son t-shirt l'électrisent en dessinant leur projet sur sa peau nue. Jamais Taïga ne l'a touché comme ça… Et tandis que les vagues de frissons générées par ce contact inédit et audacieux parcours son corps, le baiser de Taïga se fait plus passionné, presque… désespéré. Même s'il se délecte de cet échange mainte fois désiré, Aomine réalise avec désarrois que cette fois, ils ne sont pas en phase. Que quelque chose cloche. Et cette sensation lui laisse un gout amer dans la gorge, gâchant son moment. Le souffle court, il s'écarte du tigre et l'observe un instant. Tête basse, pouls affolé, yeux de braise fuyants… Cette fois il en est sûr… La sourde angoisse muselée par ce baiser surprise revient étreindre sa poitrine et il recul encore pour se détacher des bras de Kagami et le sonder, sourcils froncés.

« Attends… elle est où l'arnaque ? Pourquoi aujourd'hui, pourquoi maintenant ?

— C'est ton anniversaire… j'me suis dit que c'était l'occasion. » Tente Taïga dans un haussement d'épaule.

Il aimerait vraiment y croire… mais son ton détaché ne le trompe pas. Kagami n'a jamais su mentir et le simple fait qu'il essaie malgré tout augmente son appréhension d'un cran supplémentaire et l'agace au passage.

« Bullshit ! T'en as eu milles des occasions. Crache le morceau Baka !

— Ao… »

Un soupir à peine audible et un regard qui tente difficilement de soutenir le sien. Non… non pas ça. Aomine déglutit, son esprit tournant à plein régime pour trouver une autre explication que celle qui s'impose dans son esprit. La pire de toute. Le rêve qu'il pensait faire se transforme soudain en cauchemar et il aurait vraiment préféré se réveiller avant de s'entendre poser la question dont il connait déjà la réponse.

« Tu pars… souffle-t-il avec effroi. Ça y est tu t'en vas, c'est ça ?

— Tu savais que ça arriverait… C'était prévu depuis longtemps… » confirme Kagami.

Sa mine désolée et son ton à présent dépité n'apaisent en rien la brûlure du reproche qu'il entend. Comme si le savoir pouvait vraiment l'y préparer. L'angoisse, l'incompréhension et un sentiment d'impuissance face à cette fatalité se mêlent en lui, formant un magma cuisant et douloureux dans sa cage thoracique qui ne demande qu'à sortir. Ravalant son envie de pleurer, Aomine laisse éclater son animosité.

« Non, c'est pas ce qui était prévu !

— Que je parte maintenant ou au semestre prochain, ça change quoi dans le fond ? S'emporte aussi Taïga.

— Ça fait que tu me laisses aucune chance ! »

Face à la sienne la colère du tigre retombe comme un soufflet. Kagami se passe une main dans les cheveux avant de s'adosser au mur en ricanant. Un petit rire incrédule et sans joie, accompagné d'un sourire triste. Une expression flirtant avec la pitié qui lui fait serrer les poings à s'en blanchir les phalanges.

« Tu parles comme si ça aurait pu marcher entre nous…

— Et toi t'es qu'un abruti d'aveugle borné ! Ça marche déjà… Réplique-t-il amer, sa voix brisée par un sanglot.

— Daïki… » Souffle Kagami en esquissant un pas vers lui.

Aomine recule jusqu'au mur opposé. Il sent ses jambes sur le point de flancher sous le poids de sa douleur. S'il laisse Taïga le toucher, il est certain de s'effondrer.

« Quand ? Parvient-il à demander la mâchoire serrée.

— …

— Tu nous as laissé combien de temps ? insiste-t-il.

— Je décolle après-demain… »

Aomine encaisse, se pliant en avant comme s'il avait reçu un vrai coup dans le sternum. L'empêchant de respirer. Il a envie de hurler sa peine mais trouve la force de poser une autre question. Comme si poursuivre cette conversation pouvait les amener à une autre conclusion, une autre fin.

« Et tu l'as su quand ? Pourquoi t'as rien dit…

— La semaine dernière… Je ne voulais rien dire avant d'être sûr… »

À ces mots, son infime espoir de le faire changer d'avis se brise, entrainant avec lui le barrage contenant tant bien que mal ses émotions. Les larmes coulent sans qu'il ne puisse rien faire, brulant ses yeux et son visage. Il savait que Kagami repartirait aux États-Unis pour intégrer une fac et jouer en semi pros. Et il l'envie d'avoir cette chance inouïe d'être repéré un jour par la NBA. Lui mieux que personne peut le comprendre. Ils rêvent à la même échelle, en grand, en très très grand. Pourtant son cœur en miette est incapable de se réjouir pour son ami. Il reste prostré, dans l'incapacité de dire ou faire quoique ce soit si ce n'est laisser les rivières de malheureuses se tarirent.

Aomine est complètement paralysé par la perspective du départ précipité de Taïga. Il s'était dit qu'il avait encore un peu de temps pour se préparer. Qu'il y penserait après leur dernière Winter Cup. Mais Kagami en a décidé autrement. Comme à chaque fois, il débarque sans prévenir, pulvérise ses certitudes et le laisse avec des insomnies et des émotions trop intenses à gérer. À travers le rideau de larmes accrochées à ses cils, il distingue la silhouette de Kagami bouger. Il le voit passer ses avant-bras puis ses mains sur son visage, avant de s'éloigner de lui dans un sanglot étouffé. Son ventre se contracte alors violemment, refusant de le laisser partir, ou s'éloigner de lui. D'un bon il le rattrape et saisit son poignet. Il le serre plus fort qu'il ne le devrait et l'attire contre lui, écrasant son torse contre le sien avec la rage au cœur.

S'il le laisse prendre ce foutu avion sans avoir saisi la chance de lui dire, lui montrer tout ce qu'il ressent pour lui, Aomine sait d'avance qu'il le regrettera toute sa vie. Là tout de suite c'est pourtant la dernière chose qu'il a envie de faire, son instinct hurlant à ses oreilles de faire mal autant que Taïga lui fait mal et de prendre la fuite. Mais au lieu de ça, il laisse le désespoir l'emporter sur sa fierté. Avec autorité, il prend son visage en coupe et l'embrasse de toutes ses forces, revendiquant ses lèvres comme siennes. Kagami s'agrippe à ses poignets et lui cède, répondant à son baiser avec la même férocité, mêlant ses larmes à celles qui nimbent déjà ses joues. Entre deux baisers, il prend le temps de le contempler. De graver son image dans sa mémoire. Aomine peut lire le reflet de sa propre détresse dans son regard éteint, et la dague glacée du chagrin s'enfonce un peu plus dans sa poitrine. Il se demande égoïstement pourquoi Kagami tient tant à partir, s'il en souffre autant que lui... Sans le penser vraiment mais en essayant de s'en convaincre, il souffle contre sa bouche :

« J'te déteste Taïga...

— Je sais, j'suis désolé… je voulais pas… j'aurais pas dû. Mais j'pouvais pas partir en emportant des regrets. »

Le front de Kagami se pose sur le sien tandis que ses mains se crispent sur les manches de son t-shirt, de nouvelles larmes dévorant son beau visage.

Aomine le serre fort contre lui, enfouissant son nez dans ses cheveux tandis que Kagami niche le sien dans le creux de son cou qu'il enlace à l'étouffer. Pourquoi ça fait si mal… Alors qu'il a longtemps rêvé de ce genre d'étreinte ? Et pourquoi le console-t-il, alors qu'il se sent lui-même si impuissant et démuni ? Pourquoi a-t-il l'impression de mourir, alors qu'il avait enfin réappris à respirer ?

Au bout d'un long moment, il sent une douce caresse sur sa peau et comprend avec étonnement que Kagami dépose une pluie de baisers le long de son cou. Puis il peut entendre sa voix écorchée de tristesse s'élever entre eux dans un murmure :

« S'il te plait Daï… je veux que ce soit toi. Je veux que tu sois ma première fois… »

À ces mots, Aomine se tend mais ne s'écarte pas. Il continue d'imprimer de petits cercles rassurant au bas de son dos avec ses pouces, et réalise que Taïga y tient vraiment. Il finit par se détacher un peu de lui à la recherche de son regard et tente de lui sourire alors que tout son corps est crispé et meurtri.

« Tu fais chier Taï… j'avais vraiment pas prévu ça comme ça… » Admet-il mi moqueur et mi sérieux.

Kagami lui offre une ébauche de sourire qu'il peut lire dans ses yeux. Tandis que le tigre revient chercher ses lèvres, Aomine sait déjà qu'il va le regretter, qu'il accepte ou non. Mais il n'a simplement plus la force de lutter contre ce qu'il ressent pour Taïga ainsi planté face au mur que ce dernier vient de dresser devant lui, et qui s'étendra bientôt entre eux de la largeur d'un océan. À tort ou à raison, il a l'impression que c'est maintenant ou jamais. Et ce simple constat lui donne le courage suffisant pour oublier sa peine dévastatrice encore un peu. Le temps de l'aimer.

Aomine se laisse alors envouter par ce nouveau baiser chargé et ne résiste pas plus longtemps. Lorsqu'il entraine Taïga en direction de sa chambre, ce dernier soupir de soulagement contre ses lèvres et l'enlace plus fermement. Sans se défaire de l'étreinte du tigre, il referme la porte derrière eux d'un coup de pied puis vient gouter sa peau de ses doigts presque tremblants, les nerfs à vif. Avec délicatesse il lui retire son haut avant de se mettre torse nu à son tour. Ils prennent le temps de se découvrir dans ce contexte beaucoup plus intime que tout ce qu'ils ont connu, le regard de Taïga trainant sur son corps, le sien rivé sur son visage, se nourrissant du désir qu'il devine sur ses traits. Il frissonne sous les caresses du tigre qui parcourent le tracé de ses muscles entre douceur et convoitise. Et Aomine s'attendri du rougissement qui colore ses joues lorsque Taïga remarque l'effet qu'il lui fait. Cependant loin de s'effaroucher, le fauve plante son regard dans le sien tandis qu'il presse sa paume sur son érection, lui arrachant un grognement. D'une main Daïki crochète sa nuque pour l'attirer à un nouveau baiser sulfureux alors que l'autre part à la découverte des courbes de son dos. Toujours river l'un à l'autre ils s'échouent sur le lit, où ils poursuivent leur jeu d'exploration et d'effeuillage, se dégustant avec tendresse.

Le corps nu de Taïga contre la sien est brulant. En plus de sa chaleur et de son parfum familier, un sentiment d'irréalité l'enveloppe. Perdu entre l'instant présent et toutes les nuits où il a rêvé de lui, du gout de sa peau et de son touché sur la sienne. Tous ses sens son sollicités et s'emplissent de Kagami, saturant assez son système pour tenir le lendemain à distance. Le temps s'est arrêté et il n'y a plus rien entre eux que cette exigence dévorante de se perdre dans l'autre.

Tous deux allongés sur le flanc, alors que la queue de Taïga palpite contre la sienne et que leurs hanches ondulent ensemble, Aomine ose glisser un doigt entre les monts fermes de ses fesses. Le cœur battant à tout rompre, il se fige pour guetter la réaction de son amant. Ses yeux luisants dans la pénombre et un hochement de tête de sa part l'invite à poursuivre. Alors il détourne son attention en dévorant son cou, tandis qu'il imprime un mouvement circulaire autour de ce qu'il convoite, s'obligeant à être le plus doux possible malgré sa fébrilité. Mais curieusement, il ne faut pas beaucoup d'efforts à la panthère pour se frayer un passage dans l'intimité de Kagami. Un gémissement échappe à ce dernier et ses mains se crispent un peu sur lui lorsqu'il le pénètre mais ses chaires se détendent peu à peu sous ses caresses. La sensation est grisante… il peut sentir au bout de ses doigts comment le corps de Taïga répond à ses stimulations et il n'a rien connu de plus excitant jusqu'à aujourd'hui. Quoique… il est tout aussi enivré par les attentions du tigre qui mordille, lèche et suce sa peau comme s'il était le meilleur dessert du monde.

Sentant que la tension est à son comble, Aomine vient chercher les lèvres de Taïga qui se déhanche à présent à la recherche de plus de frictions. Après un baiser suave et affamé, il aspire sa lèvre inférieure et la suçote en cherchant son regard. Une flamme intense est revenue y rougeoyer et sa poitrine se gonfle d'adoration en la découvrant. Il glisse sa main libre dans ses cheveux et lui demande d'une voix rauque.

« T'es prêt ?

— Yeah… I want you now. » Souffle Kagami en caressant ses lèvres du pouce, un sourire étirant les siennes.

Il lui sourit en retour, repiquant sa bouche pendant qu'il retire ses doigts de lui. Puis il laisse vagabonder sa main sur sa fesse, sa hanche et sa cuisse qu'il saisit. D'une légère pression il l'invite à passer sa jambe par-dessus son bassin, et effleure l'entrée de Kagami de son gland. Lover contre lui le tigre frémit de la même impatience. Sans lâcher son regard incandescent, il le pénètre d'une poussée et s'enfonce doucement dans le fourreau étroit et torride. Le souffle court Aomine s'immobilise, attendant que la douleur qui fait grimacer Taïga s'estompe. Il le caresse, l'embrasse du bout des lèvres partout où il peut, savourant la sensation exquise d'être confiné en lui. Kagami finit par bouger, repartant à la découverte de son corps de ses grandes mains rendues un peu calleuses par le basket. Alors il l'enlace et oscille doucement des reins en plaquant son bassin tout contre le sien.

Aomine va et vient au fond de lui avec langueur, fasciné par la sensation d'être aspiré par le corps de Kagami chaque fois qu'il se retire. Peu à peu, les plaintes de Taïga se font plus lourdes et plus sonores. Ses mains sur son corps et dans ses cheveux plus pressantes. Il ne cesse de le caresser en réponse, découvrant la puissance des muscles qui roulent sous ses mains à chaque nouvelle ondulation. Malgré sa respiration précipitée, Aomine revient chercher les lèvres de son amant pour mêler leurs souffles. Et tandis qu'il fait l'amour à Taïga, il se surprend à prier pour que son cœur affolé n'explose pas.

D'un mouvement de bassin, Kagami le surprend et le fait basculer sur le dos. Sans interrompre leur baiser le tigre à présent le surplombe. Il le laisse faire, caressant les fesses offertes et les cuisses de part et d'autre de son corps. Le tigre finit par se détacher de ses lèvres pour se redresser, les mains plaquées sur son torse. La vision de Taïga s'empalant plus profondément sur sa queue manque de le faire jouir malgré la morsure de ses ongles sur sa peau. Pour le distraire de l'inconfort qu'il devine sur son visage, Aomine empoigne doucement sa verge et commence à le masturber. Ça semble fonctionner, puisque bientôt Taïga roule des hanches contre son bassin et rouvre les yeux pour s'arrimer aux siens. Le brun en perd le souffle et la raison. Ce regard embué de désir et ce sourire de vainqueur qu'il distingue dans la pénombre, c'est beaucoup trop érotique. En vain il se mord la lèvre pour retenir un gémissement plaintif, puis il se saisit des hanches de Taïga pour l'accompagner, soulevant son bassin à la rencontre du sien.

Kagami ondoie sur lui à la découverte de son plaisir et adopte un rythme plus vif, leur arrachant de nouveaux soupirs. Aomine se délecte des sons indécents produits par leurs corps qui se percutent emplissant la chambre. De la vision de son sexe enfouit dans les chaires de Taïga tandis que sa verge bat joyeusement ses abdominaux à chaque assaut. Et des regards lourds de non-dits qu'ils échangent pendant leurs ébats. L'excitation se mêle à de puissantes émotions qui lui nouent la gorge et rendent sa voix rauque lorsqu'il souffle le prénom de l'homme qui le chevauche. En réponse, ce dernier saisit ses mains et l'invite à se redresser contre lui. Alors Daïki se recule contre les oreillers et l'enlace, le serrant amoureusement contre lui. Taïga l'embrasse, les bras enroulés autour de ses épaules et les mains perdus dans ses cheveux.

Ainsi arrimés l'un à l'autre ils ne forment plus qu'un corps. Dans une harmonie parfaite, ils éprouvent physiquement pour la première fois la connexion qui les lie. Depuis le premier jour, un lien invisible les unis et aujourd'hui, Aomine peut le sentir. Il est aussi palpable et solide que le corps vibrant entre ses bras. Un corps qui ondule plus vite et qui se contracte sur sa queue dans des spasmes divins. Il gémit en reconnaissant la chaleur de l'orgasme l'envahir lui aussi. Il est tout prêt du précipice.

« Daï… I_ I'm cumming … soupir Taïga dans le creux de son cou.

— Moi aussi … » Assure le brun en resserrant sa prise sur lui.

Il ne faut que quelques coups de reins supplémentaires pour faire décoller Kagami qu'il sent se tendre et de resserrer violement autour de lui. Aomine grogne lorsque le fauve lui mord l'épaule pour y rugir son orgasme et que sa semence éclabousse et brûle son ventre. Les multiples sensations lui font tourner la tête et lâcher prise à son tour. Il jouit dans un feulement guttural, le corps et l'âme secoués des convulsions d'un plaisir intense. Comme ceux de Taïga, tous ses muscles finissent par se détendre. Étourdit et le souffle court, il se laisse retomber sur le dos sans lâcher son amant tout aussi hagard que lui. Le brun a du mal à retrouver ses esprits, ses pensées perdues et disloquées dans un monde cotonneux, le corps encore frémissant.

Toujours enlacés, Aomine finit par ouvrir les yeux sous les caresses de Kagami. Il s'écarte un peu pour croiser son regard et ce qu'il discerne lui vrille la poitrine. Le monde s'ouvre de nouveau sous ses pieds et essaie de l'engloutir. La douleur reprend son cœur en otage et le ramène durement sur Terre. En retenant ses propres larmes, il essuie celles de Taïga de son pouce et effleure ses lèvres des siennes.

« Taï… Je… Je t'_

— Please don't… I know… »

Vaincu, le brun pose son front sur celui de son amant dans un soupir tremblant et laisse l'émotion l'envahir. Kagami le serre un peu plus contre lui et emmêle ses jambes entre les siennes. Ils pleurent en silence leur séparation imminente, incapable de se défaire l'un de l'autre. Et tandis que Taïga les recouvre d'un drap et revient se lover dans ses bras, il se fait la réflexion débile qu'il aurait vraiment dû choisir le costume de Peggy Carter pour cette fête d'anniversaire… Parce qu'il a l'horrible impression qu'ils viennent de se dire adieu alors qu'il l'a tout juste trouvé. C'est injuste… et pourtant, c'est une bonne chose pour son rival. Se raccrochant à cette certitude, Aomine esquisse un sourire et redresse le visage. Il passe une main dans les cheveux de Taïga pour qu'il le regarde et murmure :

« T'as intérêt de tout déchirer … »

Le tigre lui offre un rictus complice, pose sa main sur la sienne et noue leurs doigts. Les braises de son regard ranimées par la détermination dont il est tombé amoureux, Taïga chuchote tout bas :

« Of course I will. »

Satisfait, Daïki l'embrasse pour sceller cette promesse. Si leur histoire doit ne jamais exister mais que Kagami peut réaliser son rêve, alors il trouvera un certain sens à ce qui n'en a aucun pour l'instant.

La fatigue et l'accablement finissent par les rattraper et les deux fauves s'endorment dans les bras l'un de l'autre, leurs silhouettes enlacées telles deux pièces de puzzle faites pour être ensemble.


Bon... je vous l'accorde, on a vu mieux comme cadeau d'anniversaire... Et même si je suis ok avec le fait que tout n'est pas toujours tout beau tout rose, il se pourrait que j'ai des problèmes de conscience à les laisser comme ça. Du coup, il est possible que cette histoire se conclue par un dernier chapitre. Pas de promesses cela dit, il faut encore que j'y réfléchisse.

À la prochaine !