Happy birthday Aomine Daiki !
Eh bien nous voilà avec une suite finalement !
Bon, je vous dois quelques explications : à la base je n'avais imaginé que l'anniv de Kagami, donc quand je l'ai posté, ça s'appelait "Le livreur de pizza". Mais après j'ai imaginé ce chapitre qui en est la suite, donc j'ai changé de titre parce que ça n'a aucun rapport avec un livreur de pizza. Et j'ai dû changé le rating, le résumé, tout ça... J'espère que ça ne vous a pas fait trop bizarre quand vous avez reçu la notif ! Si c'est le cas, désolée et appréciez ce chapitre rien que pour vous ;D
(L'histoire n'a plus de rapport avec les Replace Plus, j'ai fait du freestyle XD)
Shadow : Ils sont trop bien les mangas, pas vrai ? J'étais trop heureuse quand je les ai découvert ! Oui, oui, Kagami a mûri, hum hum... XD Un Aomine torse nu, ça donne chaud à tout le monde ;D Un dessert comme ça, personne n'est capable de dire non ;) Tu voulais une suite, la voilà, on espérant qu'elle te plaise, bises ;D
Je soupirai de lassitude en remplissant mon plateau pour servir de nouvelles personnes. Foutu oncle qui m'avait forcé à travailler pendant les deux dernières semaines d'août. Il était venu faire une visite surprise pour récupérer son chien dans la soirée du 4 août et il m'avait vu affalé sur le canapé en train de regarder la télé.
- Qu'est-ce que tu fiches, je croyais que t'étais un athlète ?! m'avait-il sorti en éteignant mon documentaire sur les tigres de Russie.
Je lui avais évidemment rappelé que j'avais bossé d'arrache-pied pendant tout le mois de juillet, en témoignait mon corps musclé, et que je méritais bien quelques jours de pause. Il m'a accordé la fin de la semaine puis m'a forcé à reprendre la muscu dès le lundi puis à travailler avec lui les deux dernières semaines.
- Ça va t'apprendre la vie, un peu ! Gagner de l'argent par toi-même ça peut pas te faire de mal !
J'aurais pu me battre un peu plus et lui dire que la musculation était amplement suffisante et que je n'avais pas envie de travailler dans son vieux restaurant pourri. Pourtant, je n'ai rien dit, je me suis peut-être plaint un peu pour la forme, mais je n'ai pas dit non.
Déjà, gagner de l'argent m'arrangeait bien parce que qui disait nouveau corps disait nouveaux habits et, depuis ma défaite contre Seirin l'année dernière j'ai eu quelques discussions avec mes amis, et j'avais envie de demander à Kise pour une journée shopping. Je sais, ça sonne complètement fou. Quand j'ai dit à Satsuki que j'avais envie de faire ça, elle a carrément pris ma température. Je sais que ça ne me ressemble pas, mais depuis quelque temps on a beaucoup discuté et quand il a appris que j'avais mis Haizaki au sol pour pas qu'il se venge à la fin de son match, il s'est mis en tête de me rendre la pareille. Et comme je sais que mon style vestimentaire n'est pas toujours au top niveau, je voulais lui demander conseil.
Mais, la deuxième raison, c'est que depuis qu'un tigre du Japon est venu me rendre visite pour me donner des pizzas, j'ai envie de m'essayer au travail moi aussi. Je n'ai jamais eu de travail de toute ma vie, et pourtant, aujourd'hui, je touche à mes 17 ans. Avoir un job étudiant pouvait toujours aider, et si j'avais l'opportunité de faire mes débuts maintenant, autant sauter sur l'occasion.
Mais je devais avouer que travailler est sûrement l'une des choses que je détestais le plus au monde. Déjà que mon oncle m'a obligé à venir le jour de mon anniversaire… En plus c'est le dernier jour avant la reprise des cours et tout le monde a envie d'en profiter et venir manger au restaurant.
- C'te galère, jurai-je entre mes dents.
Je revins vers le comptoir pour poser les restes d'assiettes et en prendre des nouvelles.
Mais, honnêtement, le travail était presque le cadet de mes soucis en ce moment. Mon plus gros problème était l'arrivée de ce tigre devant ma porte en début du mois. Il n'était pas sorti de ma tête une fois depuis ce jour.
Ce jour… Ce jour où j'ai réalisé mon attirance pour Kagami Taiga. Ce jour où Kagami Taiga a réalisé son attirance pour moi. Ce jour où nous avons mangé des pizzas chez moi. Et ce jour où j'ai perdu ma virginité.
Je m'en souvenais comme si c'était hier. Son regard qui me reluquait dans ma pauvre serviette. La tension dans son pantalon qui n'avait pas su rester discrète. Son corps de Dieu grec parfaitement moulé dans sa tenue de livreur. Les rougeurs sur ses joues. La transpiration dans son cou. Tout était parfait.
Je n'avais pas réfléchi en prenant son poignet, mais la brûlure que j'avais ressentie au contact de sa main sur mon pectoral avait rendu mes idées très claires : il fallait qu'on aille plus loin. Et nous sommes allés plus loin. Très loin, très profond.
Je savais par Satsuki l'attirance de Kagami pour les hommes, je ne savais pas d'où elle avait cette info et je n'avais pas envie de le savoir. Et comme il avait grandi aux US et que l'homosexualité était plus acceptée, j'avais l'intuition qu'il avait déjà fait sa première fois. Et c'était loin de me déranger, au contraire, c'était plutôt rassurant de savoir qu'il y en avait au moins l'un de nous deux qui savait ce qu'il faisait. Bien qu'il semblait décontenancé au début, dès que nous avons commencé à rentrer dans le vif du sujet, il a été parfaitement lucide. Pour mon plus grand bonheur.
Il mérite bien son titre de tigre : comportement bestial, carnivore, insatiable… Il m'a littéralement mangé. J'ai pris moins de temps à réussir à marcher sans douleur, qu'à faire partir les traces de ses dents sur moi. Je n'ai plus trainé torse nu de tout le mois. Même en caleçon c'était quasiment impossible.
Je savais que je n'étais pas entièrement hétéro depuis quelques mois. En fait, je m'en doutais depuis plus longtemps que ça, mais j'ai accepté cette information que récemment. Je m'étais longtemps imaginé être top mais quand Kagami a pris le lead et qu'il m'a plaqué contre mon canapé, j'ai changé d'avis. Et je ne regrette pas du tout. C'était violent, mais Kagami savait ce qu'il faisait et il s'est occupé de moi avant et pendant.
Après… On s'est affalé sur le canapé puis on a dormi. Et à mon réveil, vers 14h, Kagami avait disparu. Je n'ai pas osé appeler. Pour lui dire quoi ? « Salut, t'as disparu, repasses quand tu veux, le sexe avec toi c'est une tuerie ». Certainement pas. Et je savais très bien que dans notre situation, c'était plutôt problématique. Aux yeux de tout le monde nous étions que des rivaux qui se prenaient le chou à chaque fois qu'on se voyait. Si l'on commençait à devenir un plan cul, comment ça allait être ? Puis une discussion sérieuse veut dire être sérieux avec Kagami, chose qui n'était sûrement jamais arrivée de toute notre vie.
- Daiki ! Arrête d'être dans la lune et active-toi ! me reprit mon oncle. Il y a deux personnes qui attendent dans l'entrée, va t'occuper d'eux.
Je grommelai dans ma barbe. Mes pensées étaient toujours les mêmes : se remémorer cette soirée magique puis se rappeler que ça n'arrivera plus jamais. Enfin… C'est ce que je croyais.
Une bonne étoile doit être avec moi aujourd'hui, pensai-je en apercevant une touffe de cheveux rouges. Mon cœur battait la chamade et je me battais corps et âme pour pas que mon sourire amusé et ravi soit trop apparent. Je perdis pourtant cette bataille quand son regard croisa le mien.
La dernière fois que je l'avais vu avec un air aussi désemparé c'était quand j'avais ouvert la porte pour récupérer mes pizzas. Il détailla mon corps avec le même désir qui fit remonter un frisson le long de ma colonne vertébrale. Il n'y avait pas de tenue à ma taille dans le restaurant et celle que j'avais était assez serrée. Sa langue qui glissa sur l'arrière de ses dents en observant ma poitrine me rappela notre soirée et j'eus soudainement envie de me jeter sur lui et l'embrasser de pleine bouche.
Mais cette fois il avait l'air encore plus perdu, et un poil inquiet. Je ne comprenais pas la raison avant de tomber sur le garçon qui l'accompagnait. Mon sourire flancha.
Il n'était pas venu tout seul dans ce restaurant et mon gaydard m'indiquait que le garçon à ses côtés n'était pas du tout hétéro. Je devais rester professionnel et ne pas le toiser de toute ma hauteur en le jugeant des pieds à la tête. À la place, je fis le sourire le plus faux possible en essayant de ne pas sentir le regard lubrique de Kagami sur moi.
- Une table pour deux ? demandai-je au garçon inconnu pour éviter de regarder le tigre et faire quelque chose d'inapproprié.
- C'est ça ! répondit-il avec toutes ses dents et en s'accrochant au bras bodybuildé de Kagami.
Je fis du mieux que je pus mais c'était impossible de ne pas dévisager les dents de ce type. Dans l'ensemble, il n'avait rien de particulier, même s'il était passablement mignon avec sa coupe au bol. En revanche, son sourire était loin d'être éblouissant. Franchement, je sais pas ce qu'il s'était passé dans la tête de Kagami pour passer d'un gars comme moi à ce garçon tout mince et banal. Je me sentais presque offensé.
Je les emmenai à une table à deux, collée contre le mur. C'était la dernière de deux places et nous n'avions pas encore eu le temps de la vider des précédents clients. Ils s'assirent en face à face pendant que je retirais les verres. Et soudainement, une idée fleurit dans mon esprit. Je changeai de place et me mis derrière Kagami pour prendre les couverts. Mon torse frôlait son dos et sa nuque à chaque fois que je me penchai. Je sentais sa tension et sa gêne à des kilomètres. Je ne savais pas quelles intentions avait Kagami en ramenant ce garçon au restaurant – j'avais une idée derrière la tête mais je ne voulais pas y croire – et comment il se sentait par rapport à moi. Mais une chose était sûre : je n'allais pas laisser cette chance filer.
Mes mains étaient pleines donc je dus repartir, non sans effleurer la joue de Kagami avec mon bras en prenant une dernière baguette. Je l'avais senti frissonner, j'en jubilais.
- Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ? Tu les connais ? me questionna mon tonton en me voyant revenir avec un grand sourire alors que j'avais fait la gueule toute la journée.
- Juste un peu, mentis-je en détournant le regard.
- Mouais… En tout cas, occupe-toi de cette table et laisse les plus grandes aux autres.
Tonton, je ne t'ai jamais autant aimé. Mon sourire s'élargit encore plus, il pouvait presque toucher mes oreilles. Je reposais la vaisselle et pris les cartes pour les leur donner.
- Voici vos menus, présentai-je en passant mon bras au-dessus de l'épaule de Kagami.
Il sursauta, je me réjouis. Je levai rapidement les yeux vers son accompagnant qui lorgnait ma poitrine. Je fronçai les sourcils. Comment se permettait-il de me regarder comme ça ? Kagami était le seul à y avoir droit, qu'il dégage ses yeux de mes pecs. Puis comment pouvait-il me reluquer comme ça alors qu'il avait un dieu grec tel que le rouge devant les yeux ? Quel irrespect. Je détestais de plus en plus cette personne. Kagami méritait bien mieux. Ok, nouvel objectif : ruiner leur rencard.
Je revins vers le milieu de la table et me tournai légèrement vers Kagami.
- Je reviens rapidement pour prendre vos commandes, annonçai-je en me penchant.
Je sentis ses yeux me brûler le corps. Ma gorge devint sèche. Je m'enfuis, craignant de réagir un peu trop à ses pupilles rouges. Mon cœur battait à tout à l'heure, c'était tellement jouissif. Mais je voulais plus. C'était mon anniversaire, j'avais bien le droit d'être désireux.
Je pris les couverts qui leur manquaient et élaborai un plan avec une excitation mal maîtrisée. Je me mis devant la table, entre eux deux. Il ne fallait pas que j'abuse de la carte « arrivée surprise derrière Kagami » ou son prétendant allait se rendre compte de quelque chose. Je disposai les assiettes, les verres et les couverts. Mais je fis « malencontreusement » tomber une baguette. Je commençai à m'abaisser, dos à Kagami, pour lui montrer une partie de mon corps qu'il avait bien martyrisé la dernière fois. Mais ce satané invité de mes deux se baissa à son tour, le cul collé à la chaise contrairement à moi, et ramassa le couvert à ma place. Je pris la baguette avec une puissante envie de la lui enfoncer dans la carotide mais à la place je lui fis le sourire le plus forcé que je n'avais jamais fait de ma vie.
- Vous pouvez en ramener une nouvelle ? Celle-là est inutilisable à mon avis, constata Monsieur banal.
- Bien sûr, je vous apporte ça tout de suite, répondis entre mes dents.
Connard, connard, connard. Il faisait tout pour m'énerver celui-là. Je retournai au comptoir avec une aura beaucoup moins positive que tout à l'heure. Je pris une nouvelle baguette en grognant.
- Daiki, t'es pas aussi maladroit d'habitude, arrête de jouer au con et va servir les autres tables ! me reprit mon oncle devant ma bêtise parfaitement maîtrisée.
Il me donna des plats à servir avec le numéro de la table. Je grognai de nouveau. Je posai la baguette sur la table de l'autre imbécile et partis sans un regard. Ce qui n'était pas le cas de mon plus grand fan, alias Kagami. Je ne le voyais pas, mais je sentais son regard sur mon dos. Ça me décrispa. Je m'autorisai même une démarche plus féline en sachant qu'il me regardait, sans en abusée évidemment. Juste décontracté, les hanches se balançant un peu plus. Si là il ne s'en léchait pas les babines, je ne comprenais plus. Je donnai les plats à la table recommandée puis rejoignit quelqu'un d'autre pour apporter de l'eau, puis pris une commande, apporté du vin, nettoyai une table…
Finalement, ce ne fut que bien plus tard que je pus retourner à mon tigre favori. Il était avachi sur la table, sa joue contre son poing et regardait son invité comme s'il voyait à travers lui. Son ennui était visible et plus qu'appréciable. Il se redressa instinctivement quand il m'aperçut et ne put cacher son rougissement.
- Vous avez fait votre choix ? demandai-je en dégainant un crayon et un calepin.
- Oui ! répondit mon ennemi de ce jour. Je vais vous prendre-
- Attendez, le coupai-je. Vous voulez peut-être un apéritif avant ?
Il releva les yeux sur Kagami qui hocha la tête. J'avais suivi les yeux du garçon et mon regard rencontra celui rougeoyant. J'avais l'impression que ça faisait des heures que je n'avais pas croisé ses yeux et sa couleur carmin me consuma l'intérieur du ventre. Un début de sourire glissa sur mes lèvres avant que je ne reprenne mon sérieux, tout de même décontenancé.
- Je vais prendre… Un sirop d'orgeat s'il vous plaît.
- Très bien, répondis-je méthodiquement en écrivant sur mon carnet. Et vous monsieur ?
Je posai une nouvelle fois mes yeux sur le visage de Kagami, mais cette fois son regard n'était pas dans le mien. Il observait attentivement mon biceps qui avait bougé pendant mon écriture. Je ne pus réprimer mon sourire cette fois et son visage s'empourpra. Je me demandais si son prétendant voyait toute l'attraction que le tigre avait pour moi, mais finalement je m'en fichais. Ce n'était pas plus mal comme ça, je pouvais marquer mon territoire.
- Euh… Je… vais prendre… Une limonade ?
- Parfait, concluais-je en notant. Et pour les repas ?
- Je vais prendre des tempuras, s'il vous plaît.
- Bien. Monsieur ?
C'était bizarre d'appeler Kagami ainsi, j'étais plus souvent en train de l'insulter habituellement. Mais, en même temps, est-ce que le contexte était normal ? Pas du tout. Sinon je ne serais pas en train de prendre sa commande en imaginant sa langue dans mon cou.
- Je vais vous prendre des sushis, un donburi, et des yakitoris.
Je vis la mâchoire de l'homme en face en train de pendre en comprenant que Kagami allait manger trois plats. Je ne fus pas surpris du tout.
- Ce sera tout ? demandai-je pour enfoncer le clou.
- Je peux avoir du riz et de la soupe miso en entrée ?
- Bien sûr, je crois que c'est compris dedans, avec les sushis.
- Parfait, fit-il en me rendant sa carte.
Je notai le tout et partis en entendant l'imposture s'exclamer que Kagami mangeait beaucoup trop. Mais ce dernier lui répondit qu'au contraire il se demandait si ça n'allait pas être trop peu, et j'étais d'accord avec lui. Je déposai ma note avec la commande puis pris un plateau de boissons que l'on me donnait pour une famille un peu plus loin. Je disposai les verres un à un sur la table avec lenteur pour ne pas tout renverser.
Je ne pus me retenir de lancer un regard à la table de Kagami et je vis son invité lui prendre la main. Le rouge eut un mouvement de recul et le regarda en fronçant les sourcils. L'autre avait l'air de lui parler paisiblement mais ça ne semblait pas être au goût du tigre. Je décidai donc de le sortir de là. Je pris les boissons que l'on me tendait et vins les servir.
Kagami avait l'air plus détendu mais sa main était toujours emprisonnée. Je me glissai furtivement dans son dos et me penchai pour lui donner son verre. Mon torse frôla son dos, je sentis comme une décharge le long de ma colonne vertébrale. Je ne me fatiguerai jamais de cette sensation. Je revins au milieu pour donner l'autre boisson et je fis mine de vouloir la mettre là où était son bras.
- Hum, hum, excusez-moi, l'interpellai-je.
- Ah, oui, pardon.
Il retira sa main. Victoire ! J'étais à deux doigts de laisser un grand sourire moqueur exploser sur mon visage.
- Je reviens rapidement avec des amuse-bouche.
Je repartis vers le comptoir en laissant mon sourire grignoter mes lèvres. En prenant la commande de quelqu'un d'autre, je lançai un regard à la table et vis que Kagami avait ses mains dans ses poches donc loin de toute emprise. Bien joué, commandant Daiki.
- Aomine-san, m'interpella un cuisinier. T'as marqué quatre plats pour une table de deux personnes ?
- C'est ça, le gars aux cheveux rouges est un puits sans fond, expliquai-je.
- Tu le connais ?
Je détournai le regard, incapable de mentir. Je haussai les épaules, je le connaissais surtout physiquement. Mieux que personne d'ailleurs.
- Il fait du basket donc on se connait de là.
- Je vois. Tu lui tournes un peu autour depuis tout à l'heure, j'ai l'impression.
On avançait sur un terrain glissant… Je n'avais pas particulièrement envie de raconter ma vie sexuelle à un employé de mon oncle. L'info allait faire le tour de ma famille, et je m'en passerai bien pour l'instant.
- Tu devrais pas être en train de cuisiner au lieu de regarder les serveurs travailler, toi ? le sommai-je pour m'extirper de là.
- Ouais, ouais, « travailler » hein ? répondit-il avec un sourire moqueur aux lèvres.
Je pris les amuse-bouche et le quittai en levant les yeux au ciel. Je regagnai ma table favorite pour leur donner des échantillons de saumons et de je-ne-sais-plus quelle plante. Je voyais ce large dos et ces épaules carrées en me rappelant la manière avec laquelle je m'y étais agrippé presque un mois plus tôt. Juste me rappeler la puissance de ses coups de rein contre mon corps en extase et je sentais mon corps s'échauffer.
- Hum, hum, amorçai-je pour me redonner contenance. Voici vos hors-d'œuvre.
Je les leur tendis en expliquant ce qui était dessus comme un automate. Kagami prit ses baguettes et n'attendit pas plus pour commencer à goûter. Je m'apprêtais à partir quand de Travers me retint.
- Excusez-moi, je vous regarde depuis tout à l'heure et je voulais savoir si vous pratiquiez un sport pour avoir un si beau corps.
Nan, nan, je traîne tous les jours devant la télé en mangeant des chips et les muscles arrivent comme par magie. J'étais presque tenté de lui répondre ça tellement sa question me paraissait stupide. Mais il valait mieux rester sérieux, ne pas faire de vague, Daiki, ne pas faire de vague.
- Oui, je fais du basket-ball, répondis-je instinctivement.
- Vraiment ? Lui aussi ! s'exclama-t-il en attrapant l'avant-bras de Kagami.
Je compris ma boulette en voyant les yeux mi-réprobateurs, mi-paniqués du rouge. Nous n'étions pas censés nous connaître et je l'avais complètement oublié. C'était trop tard pour que je me mette à réfléchir à une échappatoire crédible, j'improvisais :
- Mais nan ?! C'est dingue ça ! Il faudrait qu'on joue ensemble un de ces quatre !
Je sentais le faux à plein nez mais l'homme n'avait même pas l'air de s'en rendre compte. Kagami faisait mine d'être d'accord en acquiesçant frénétiquement. Nous étions vraiment les deux pires menteurs que le monde est connu.
- Mais carrément ! Je viendrai vous regarder jouer !
Il ponctua sa phrase d'un grand sourire qui me rendit presque aveugle. Kagami déglutit sa bouchée avec un bruit à en faire réveiller un ours en hibernation et me lança un regard en pensant que j'allais trouver quelque chose pour nous sortir de situation. Je fronçai les sourcils dans sa direction, lui faisant comprendre que c'était à lui de se remuer le cul pour nous sauver.
- Eh bien… Tu sais… Le basket c'est violent, improvisa-t-il.
Je me frappai le front mentalement. Mais qu'est-ce que c'était que cette excuse pourrit ? Rien qu'en regardant dans ses yeux je comprenais qu'il ne savait même pas ce qu'il disait. Son cerveau tournait à vide, je me demandais sérieusement si son cœur prenait encore la peine de l'irriguer.
- Ah bon ? demanda son interlocuteur, dubitatif.
- Mais oui ! Tu peux te prendre une balle dans la tête à tout moment ! C'est pour ça que les spectateurs sont en hauteur, pour ne pas être blessés.
Kagami, tu mériterais un trophée pour la plus grosse connerie jamais racontée sur Terre. Je pense que le pire dans tout ça c'est que l'autre croyait à de pareilles sottises. Il opinait avec de grands gestes en prononçant un « Ahhhh, c'est pour ça ! ». Pas un pour rattraper l'autre, il faisait presque la paire finalement. Je partais à nouveau, bien décidé à les laisser seuls dans leur bêtise mais je me fis rappeler une nouvelle fois.
- Vraiment désolé, je ne veux pas passer pour quelqu'un d'impoli… Mais est-ce que je peux toucher vos muscles ?
Pardon ? J'avais l'air d'être la catin du coin ou quoi ? Je le dévisageai un long moment mais devant son air de chien battu, je cédai. Ce n'était rien de vraiment important de toute manière, je lui tendis mon biceps contracté en espérant que le cuisinier de tout à l'heure n'était pas en train de me juger sur la façon dont je « travaillais ».
- Ohhh ! Vous avez vraiment de sacrés muscles ! Je n'en ai jamais touché d'aussi dur ! Fais voir les tiens, Taiga-chan !
Je laissai échapper un petit rire à ce surnom ridicule et « Taiga-chan » me fusilla du regard. Le petit bonhomme se mit à palper son biceps. J'avais des fourmis dans les doigts tellement j'avais envie de faire la même chose. Sa peau douce, ses muscles durs, leur forme si juste… Je regardais la main de l'autre se retirer avec un petit commentaire, et je ne pus résister à l'appel que me faisait ce corps. Je glissai mes doigts sur cette montagne dure, douce et chaude.
Kagami releva les yeux sur moi avec étonnement mais j'étais trop hypnotisé par son biceps pour le regarder. Je laissai ma main tenir son bras et appuyer sur son muscle. Sans m'en rendre compte, je la laissai remonter sur son épaule et rapidement sur son dos, là où j'avais sûrement fait des traces.
- En effet, de beaux muscles, commentai-je comme si rien ne s'était passé. Je vous laisse déguster votre entrée.
Kagami, montrait son désarroi sans pudeur. Yeux ronds, bouche semi-ouverte, et légères rougeurs sur ses pommettes. Je partis sans réponse, mon cœur battant à vive allure, la main électrique.
Je m'étais carrément emporté. Mon self-control s'était envolé bien loin. Je pris de longues et grandes inspirations pour me détendre parce qu'un serveur qui tremble de partout et qui est en surventilation, ça effraie la clientèle. J'étais à deux doigts de me renverser un verre d'eau sur la tête pour me calmer, mais ça ne faisait pas très bonne impression non plus.
- Daiki mais qu'est-ce que tu fous ?! m'interpella mon oncle en sortant de derrière le comptoir avec des assiettes.
- De quoi ?
- Quand je t'ai dit de ne pas manger le reste des plats des gens hier c'est pas pour que tu te retrouves à manger les clients !
- Mais j'ai mangé personne qu'est-ce que tu racontes ?
Un homme passa devant nous pour aller aux toilettes et nous regarda bizarrement en entendant notre conversation.
- T'as vu comment t'as bouffé des yeux le gars aux cheveux rouges ? Et ta main, là, elle était tout sauf innocente !
Je relevai la tête et regardai autour de moi en prétendant ne rien avoir entendu. Je me raclai la gorge avec gêne. J'étais donc si peu discret ? En même temps, pour que Kagami comprenne mes signes, il ne fallait pas être dans la discrétion ni dans la subtilité. En tout cas, là, j'étais sûr qu'il avait compris. Le problème c'est que tout le restaurant l'avait compris aussi. Je devais corriger le tir.
- Va pas t'imaginer des choses bizarres, tonton… On est seulement amis.
Il me dévisagea en jonglant d'un œil à l'autre, il ne croyait pas un traitre mot de ce que j'avais dit.
- Et mon cul c'est du poulet ? Un sex friend à la limite je veux bien, mais pas un simple « ami » ! Vous êtes plus près de la bromance qu'autre chose !
J'étais dans un sale pétrin, c'était clair et net.
- Au fond, qu'est-ce que ça change ? tentai-je.
- Tu veux vraiment que je cite tout ce que ça change ? me provoqua-t-il.
Je réfléchis une seconde et… Non, mieux valait qu'il ne cite pas tout ce que ça changeait.
- Tonton.
- Daiki.
- Du moment que j'ai cette tenue de serveur, notre relation n'impactera pas mes compétences.
Il fronça les sourcils, épia mon air sérieux, puis soupira.
- Tu t'es cru dans un film à me balancer des répliques comme ça ? abandonna-t-il.
J'étais prêt à faire une danse de la joie tellement j'étais heureux. C'était mal engagé, mais quand je veux, je peux ! Quelle phrase, Daiki, t'es vraiment un chef !
- Tu diras rien à mes parents, hein ?
- Je m'imagine mal venir voir mon frère pour lui dire que tu dragues des mecs pendant ton service au restaurant.
- En effet, je te vois mal faire ça. Ça reste entre nous, du coup ?
- Nous, et toutes les personnes dans le restaurant, ouais…
- Parfait ! Merci tonton !
Je pris un calepin et un stylo et retournai à mon travail. Je pense que je vais me calmer sur les signaux maintenant, il a l'air d'avoir compris. Nos yeux qui se croisaient toutes les dix minutes me le prouvèrent. Sans compter le nombre de fois où il ne croisait pas mon regard, trop concentré à me déshabiller de ma chemise blanche et de mon pantalon noir moulant. Je n'étais pas en reste, je pensais encore et encore à sa peau sous mes doigts, ses muscles noueux, sa chaleur... J'étais devenu addict. Il a suffi d'une seule soirée pour que j'y pense jour et nuit. C'est toujours comme ça avec Kagami de toute manière : il a suffi d'un match pour qu'il me hante. Ce type m'obsédait depuis bien trop longtemps, il fallait que je lui rende la pareille.
Une demi-heure plus tard, leurs plats étaient prêts. Je les leur ramenai et réveillai Kagami qui était en train de s'endormir sur la table. Le petit homme n'était pas intéressant apparemment.
- Les tempuras… Et les yakitoris, citai-je en essayant de ne pas renverser les assiettes. Les autres plats arrivent rapidement.
Kagami hocha la tête et prit ses brochettes pour s'en enfiler une en vitesse. Le tigre était affamé. Le petit lapin en face de lui était beaucoup plus calme mais… TERREUR il mâchait la bouche ouverte ! Mon Dieu, mais que fait-il avec Kagami, il n'est pas de son niveau, là ! Je le dévisageai impunément puis secouai la tête et pris les amuse-bouche terminés.
Je me penchai au-dessus de la table pour attraper celui de Kagami, il l'avait mis à l'opposé de moi cet imbécile. Il ne fut pas dérangé du tout en me voyant galéré, au contraire, il regarda mes tétons frôler la table comme si j'étais soudain devenu beaucoup plus appétissant que ses brochettes. Mais c'est qu'il allait me faire bander, le con. Je me reculai et pris le deuxième, que l'autre me donna avec amabilité sans que j'aie besoin de me pencher. Je m'enfuis, priant que l'effet du tigre n'avait pas eu trop d'effet sur moi.
J'avais encore la sensation de ses pupilles rougeâtres sur moi, mêlée au souvenir de ce qu'il avait fait subir à mes pauvres tétons. Je ne pus qu'ouvrir la poubelle de derrière le comptoir et regardai les abominations que les clients avaient laissées pour me calmer et penser à autre chose. Tout ça sous le regard déstabilisé des cuisiniers.
Je repris le service et quelques instants plus tard, j'apportai le reste des plats. Kagami avait déjà terminé son plat alors que son invité n'en était qu'à la moitié. En m'approchant je vis que les sourcils du jeune homme étaient froncés, il avait l'air de se disputer avec Kagami, ça jouait en ma faveur.
- Et les sushis avec les donburis, donnai-je au-dessus de l'épaule de Kagami.
Je ne reçus qu'un grognement voulant sûrement signifier « merci » dans le langage de Kagami. Un silence pesant régnait autour d'eux tandis que je débarrassais l'assiette du rouge. Je fronçais les sourcils, curieux de savoir ce qu'il se passait. Mon premier réflexe fut de garder ma curiosité mal placée pour moi, mais je me souvins que mon rôle de serveur était de veiller à ce que les clients profitent de leur repas. Il faut dire que j'avais pas mal oublié mon rôle de serveur depuis leur entrée dans le restaurant.
- Est-ce que tout va bien, messieurs ? Vous avez besoin de quelque chose ?
Au début, il n'y eut aucune réponse et je me demandai s'ils me faisaient la tête. Puis après quelques bruits de mastication, l'inconnu me répondit :
- Pouvons-nous avoir une cruche, s'il vous plaît ?
Pfff… Je m'attendais à quelque chose de plus impressionnant que ça. Je pensais qu'il allait faire un scandale en s'énervant, et comme le bon serveur de 1m92 que j'étais, j'allais lui dire « Monsieur, vous n'êtes pas autorisé à crier ici, si vous avez un problème vous pouvez quitter le restaurant ». Et après ça, j'allais enfin avoir le tigre rien que pour moi et on allait batifoler sur la table.
Mais non, il semblait vouloir rester ici. La plaie. Je rejoignis le comptoir et avant que j'aie eu le temps de faire la demande d'une cruche, on me mit des assiettes dans les mains. En me tournant, je vis que l'on était dans un rush, le restaurant était bondé et les gens s'impatientaient. La cruche allait attendre. Je déteste ce travail.
« Et les donburis pour madame. », « le menu du jour pour monsieur. », « non désolé nous n'avons plus de place pour quatre. », « je reviens tout de suite avec les hors-d'œuvre. », « vous prendrez un apéritif ?», « un jus de tomate pour la petite. », « un yakisoba sans carotte… », « je vous apporte ça tout de suite, monsieur. », « un dessert, peut-être ? » …
- Excusez-moi…
- Oui ? demandai-je sans faire attention à qui me parlait.
- Nous avons demandé pour une cruche.
J'écarquillai les yeux comme si je voyais seulement la personne qui me parlait. J'avais presque oublié Kagami et son invité, comment était-ce possible ?
- Je vous l'apporte tout de suite.
Je retournai au comptoir, pris un récipient et y versai de l'eau. Je revins vers la table où j'apercevais le dos musclé de Kagami, mais bizarrement il me sembla plus tendu qu'à l'ordinaire. Je me mis au milieu pour donner la cruche quand, brusquement, un coude me rentra dans la main et me fit renverser l'eau.
En effet, l'invité de Kagami s'était soudainement levé et m'avait donné un coup qui me fis basculer la cruche. Sur moi.
- Si j'avais su que tu allais être comme ça je ne serais pas venu ! cria-t-il en prenant sa veste et en quittant le magasin.
Je me tournai vers Kagami pour savoir quel était le problème et quelle mouche l'avait piquée, mais ses yeux ne regardaient pas mon visage. Ils étaient occupés à reluquer mes abdos et mes pecs qui étaient devenus visibles à cause de l'eau sur ma chemise. Ses pupilles s'élargirent, sa langue passa sur ses lèvres, son souffle se fit profond. Je perdais pied. Mon cœur battait la chamade. Il me consumait. Comme la fois précédente, sur le pas de ma porte, il me regardait comme si je n'étais qu'un bout de viande. Et ça me rendait fou.
- Daiki, qu'est-ce que t'attends ? Va changer de chemise en haut ! s'écria mon oncle.
Je repris brusquement connaissance et me tournai vers l'adulte puis vers Kagami pour aligner mes pensées. Mon corps se refroidit quand je sentis la morsure de l'eau froide sur mon torse et je compris enfin ce que mon tonton m'avait demandé. Je partis dans le fond du restaurant sans demander mon reste.
Nous avions deux portes « réservé au personnel » et l'une d'elles était la porte d'entrée de l'appartement de mon oncle, il habitait juste au-dessus de son lieu de travail. Je montai les marches quatre par quatre et rentrai dans la chambre où se trouvaient d'autres chemises. Je rejoignis ensuite la salle de bain pour m'essuyer le torse et aussi jeter ma chemise trempée.
Je n'arrivais pas à me calmer, j'avais besoin de prendre une pause pour faire descendre la tension. Ses yeux, sa langue, son corps… Il me rendait complètement fou. Kagami devait être arrêté pour son surplus de sensualité. Sérieusement, c'était un péché d'être aussi désirable. Je ne m'étais jamais senti aussi attiré par quelqu'un de toute ma vie. Pourtant, c'était loin d'être la première fois que j'étais excité par un corps, j'ai passé toute mon adolescence à me toucher sur de grosses poitrines. Mais là c'était Kagami. Mon rival au basket, le meilleur ami de Tetsu, ce n'était pas une femme inconnue à travers un magazine.
J'étais tellement plongé dans mes pensées que je ne sentis pas la personne entrant dans mon dos. Et mon cœur rata une multitude de battements quand deux mains s'agrippèrent à mes hanches et me collèrent contre le meuble de salle de bain.
- You're a fucking sin, Daiki, grogna une voix rauque dans mon cou.
Ses dents se plantèrent dans mon corps sans plus d'attente. Son souffle brûlant s'échoua sur ma peau et me provoqua des frissons. Je l'avais tellement attendu, je n'essayai même pas de retenir le gémissement qui glissa sur mes lèvres. Il agrippa ma poitrine, il l'avait tellement désiré pendant une heure, son empressement se faisait sentir. Il la malaxa sans patience et il prit un téton entre ses doigts. Un nouveau gémissement sorti de ma gorge.
J'étais frustré de ne rien sentir sous mes mains et de ne rien voir du corps divin derrière moi. Je fis volte-face pour pouvoir m'amuser avec cette langue qui s'était jouée de moi depuis son entrée dans le restaurant, mais il ne me laissa pas accéder à sa bouche et la pressa contre mes pecs à la place. Je n'allais pas me plaindre : ses dents, ses lèvres et sa langue jouaient avec mon torse d'une façon si érotique. Je passai une main maladive dans ses cheveux désorganisés. Mon souffle se faisait lourd et profond. De là où il était, il pouvait très bien sentir les battements de mon cœur s'accélérer sans relâche.
Je ne voulais pas être en reste et j'attrapai les pans de son t-shirt pour les remonter au-dessus de sa tête. Il retira son vêtement avec empressement et l'on fondit sur les lèvres de l'autre. Nos langues se mêlèrent. Cette chaude humidité était addictive. Je glissai mes ongles le long de son corps et des frissons le parcoururent. Ses muscles se contractèrent, ses abdos saillants étaient dur comme fer. Je l'approchai de moi en m'accrochant à son dos musculeux. Il avait toujours une main sur mon pectoral et l'autre se colla à ma nuque pour approfondir notre combat buccal. Je devenais fou, j'étais en manque d'oxygène et c'était putain d'excitant.
On se sépara enfin, à bout de souffle. Un filet de bave nous reliait avant de glisser sur mon menton, Kagami le récupéra. Il était pire qu'un acteur porno.
- Vous voulez un dessert, peut-être ? demandai-je avec la même intonation que si j'étais serveur.
Il me regarda avec étonnement puis un sourire amusé fendit son visage.
- Je suis venu pour ça, répondit-il en replongeant contre mon torse.
Une main dans ses cheveux, l'autre sur son épaule, je le laissai me dévorer. Je montai une jambe contre sa cuisse, souhaitant plus de friction entre nos deux corps. Il comprit le message et glissa une main sur ma fesse pour nous rapprocher. Son érection contre la mienne, nos gémissements plaintifs la chaleur montait. Nos pantalons étaient de trop et nous décidâmes de nous en débarrasser au plus vite. Il fit remonter sa main sur le haut de mon pantalon pour le tirer vers le bas. Sa bouche remonta sur ma gorge où il y laissa des suçons. Je défis le bouton de mon jeans et descendis la fermeture éclair. Mon bas se retrouva à mes pieds et la main du tigre agrippa l'une de mes fesses avec un grognement de plaisir. Mon souffle se coupa, le plaisir montait à toute vitesse. Je ne savais pas que cette partie de mon corps était une zone érogène mais force est de constater que je perdais la tête à chaque fois qu'il me touchait ici.
Je défis son bas aussi et le baissai à mi-cuisse avant que Kagami n'attaque mes lèvres. Il planta ses dents dans ma lèvre inférieure et tira. Un gémissement plaintif m'échappa et fondit contre sa bouche. Sa langue glissait contre la mienne, me tournait autour. Je mis mes deux mains autour de sa nuque, je ne voulais pas le lâcher. Il me compressait de plus en plus, ses mains étaient de part et d'autre de mon corps, contre le meuble. Il lâcha finalement mes lèvres et s'attaqua à mon cou sans plus attendre. Il posa sa main sur ma bouche pour m'empêcher de reprendre ma respiration. Il savait à quel point ça m'excitait d'être en manque d'air. C'était magique.
Nos corps se touchaient, se frottaient, se consumaient. Il nous fallait plus, bien plus. Il retira le dernier tissu présent sur moi et empoigna ma verge. Je gémis et jetai la tête en arrière. J'étais déjà bien dur, notre danse enflammée ne m'avait pas laissé indemne. Il entama des mouvements de va-et-vient avec son poignet. Je respirais fort, rapidement, comme si l'air de la pièce était trop lourd pour mes poumons. Il continuait de me mordre et de pincer mes tétons, je perdais la tête. J'avais mes ongles plantés dans ses épaules, j'allais laisser des traces.
Sa main seule ne me suffisait pas, je descendis son caleçon et collai nos deux membres l'un contre l'autre. Un râle nous traversa. Cette sensation nous avait tellement manqué. On se masturba ensemble, c'était mille fois mieux que quand je le faisais tout seul. Ces sensations-là ne peuvent pas être égalées. Ma main descendit et attrapa une de ses fesses. Un cul à damner un saint. Punaise, j'avais déjà louché dessus pendant les matchs de basket, mais dans ce contexte je me rends encore plus compte de ses muscles. Sexy à souhait. Et dire que c'était ce même homme qui était en train de faire glisser sa langue sur ma pomme d'Adam.
- Tai…ga, suffoquai-je entre deux baisers. Je veux plus.
Comme si cette phrase avait déclenché quelque chose en lui, il agrippa mon arrière-train avec encore plus d'ardeur. Je lâchai nos membres et mis mes deux mains contre son dos pour le laisser faire ce qu'il voulait de mon corps. Mais, contrairement à ce que je pensais, il retira une main de moi et la mit dans la poche arrière de son jean, toujours à mi-cuisse.
- C'était pas pour toi à la base… Mais tu le mérites bien plus que lui.
Il sortit deux sachets de sa poche : du lubrifiant et une capote. Ce type était fou.
- T'avais prévu de le faire avec l'autre gringalet ?
Il ouvrit le premier sachet de lubrifiant et y trempa ses doigts.
- Crois-moi, il était mieux en photo.
Il continua les mouvements de va-et-vient avec moins d'ardeur, concentré sur sa nouvelle tâche.
- Et il sentait pas mauvais de la bouche, murmura-t-il, comme pour une révélation.
Je ris à cette déclaration mais mon rire s'arrêta dès que je sentis un doigt s'introduire en moi. Comme la dernière fois, il le fit doucement, déposant des baisers et des léchouilles contre ma peau. Mais plus rapidement, il en introduisit un deuxième et démarra des mouvements de ciseaux. Ses baisers s'arrêtèrent quelques secondes et il releva la tête.
- T'es vachement détendu, constata-t-il. Tu te serais pas touché depuis la dernière fois, par hasard ?
Mon visage était caché dans son cou, il ne pouvait pas voir mon rougissement. Je me mordis la lèvre, gêné par sa voix suave. Pourtant il n'y avait rien d'embarrassant en soit, c'est comme si je lui demandais s'il s'était masturbé en pensant à moi, je ne doutais pas que oui, il l'avait fait. Mais la manière dont il l'avait dit… Je déglutis pour toute réponse.
- Putain… Tu sais pas à quel point c'est bandant de t'imaginer faire ça…
Et pour me le prouver, il colla sa verge contre ma hanche. Je sentais déjà du liquide pré-séminal perler. Il était déjà très excité, je décidai d'accélérer le rythme, pour pas qu'il finisse avant qu'on ait commencé. Je bougeais mes hanches sur ses doigts, essayant de me détendre un maximum.
- On pourra pas continuer dans cette position, affirma-t-il avec regret.
J'avais une cuisse collée contre sa hanche, mon autre jambe était au sol mais elle tremblait déjà à cause de l'excitation, elle n'allait pas rester longtemps solide. En effet, c'était assez bancal.
- Tu pourras pas me porter avec tes gros muscles ? jouai-je.
- Si, mais ce sera pas une position très agréable. Le mieux serait que tu puisses t'allonger sur le meuble derrière toi mais il y a plein de trucs dessus…
Je grognai et balançai un bras en arrière pour retirer les médicaments et les autres babioles du meuble.
- Je rangerai après. Bouge tes doigts maintenant, le pressai-je.
Il me fit basculer sur la surface froide et se mit sur moi pour recommencer ses gestes et ses suçons. Je gémissais sans retenue, c'était trop bon et je voulais que tout le restaurant le sache.
- Tu vas pas ranger après, avoue, se moqua-t-il dans mon cou.
- Ferme-la…
Il laissa échapper un petit rire et remonta à mes lèvres pour m'embrasser à pleine bouche. Un troisième doigt vint enfin rejoindre les autres. Je pris une grande inspiration pour m'habituer au nouveau venu. Kagami était aussi impatient que moi et il n'attendit pas pour s'aventurer plus loin et essayer de toucher ma prostate. J'avais l'impression d'être dans la zone à chaque fois qu'il la touchait, tout se passe avec comme on le veut, nos sens sont décuplés, et évidemment une fois qu'on a goûté un tel plaisir on veut recommencer. Je transpirais, tellement de tension dans tout mon corps… J'entourai la taille de Kagami avec mes jambes. On était brûlant.
- Anh, mets-la Taiga, le suppliai-je.
Il n'avait pas touché ce qu'il cherchait mais je n'en avais rien à faire, je ne pouvais pas attendre plus longtemps pour le sentir en moi. Il retira ses doigts de moi, la sensation de vide était bizarre et je tendais mon bassin vers lui pendant qu'il mettait sa capote.
Il attrapa mes hanches, une vague de frissons me parcourut. Et il commença à entrer. J'avais déjà oublié à quel point son membre était gros. Ah… Le kiff…
- Putain c'est trop bon, souffla-t-il contre moi.
Sa forme, sa chaleur, sa taille, tout me faisait perdre la tête. Il se redressa et admira mon corps dans son entièreté. J'étais dévoré par son regard et j'adorais ça. Il prit une brusque inspiration et commença à bouger. Il sortit presque complètement et s'enfonça en moi avec une certaine violence. Je me crispai sur ce geste brutal mais les gouttes qui commencèrent à perler au bout de mon membre parlèrent pour moi. Il recommença. J'entendais nos corps claquer l'un contre l'autre, je sentais sa verge s'enfoncer toujours plus loin et ses mains caresser, griffer mon corps. Je savourai tout ça.
Soudainement, je m'arquai fortement et jetai ma tête en arrière. Il avait touché le point. Un long gémissement m'échappa suivi d'un autre et d'un autre… Il s'acharna sur cet endroit, il adorait me voir perdre pied comme ça. Son souffle brûlant sur ma peau, nos corps transpirants, et ses coups de reins toujours plus puissants. Je m'accrochai à son dos comme si ma vie en dépendait. Je collai ma bouche contre son cou ou son épaule pour étouffer les bruits obscènes qui sortaient de ma gorge. Je n'avais plus aucun contrôle sur mon corps, j'étais en train d'exploser. Il était autant en extase que moi, bougeant avec rapidité et force. Mon membre était gorgé de sang, je me retenais du mieux que je pouvais pour ne pas venir trop vite mais il ne me rendait pas la tâche facile.
Il colla nos bouches, suça la mienne, tira sur mes lèvres, enroula son muscle rose au mien. On se dévorait, l'oxygène n'était plus qu'une option, le plus important était de ne pas se séparer. Ses lèvres pulpeuses, sa langue joueuse. Sa main qui tirait mes cheveux en arrière l'autre qui s'aventura contre ma verge. Je gémis dans sa bouche. On se sépara à bout de souffle, les lèvres rouges et enflées. Il était putain d'érotique. Des larmes de plaisir glissèrent sur mes joues, ça le fit sourire.
Tous mes sens étaient décuplés fois cent et je ne pus donc me retenir plus longtemps. Je me relâchai dans un cri étouffé, des taches blanches bouchant ma vue. Kagami ne tarda pas à me rejoindre dans mon plaisir. Je le regardai se relâcher comme si c'était la septième merveille du monde : ses muscles développés par l'effort, ses yeux noirs de désir, sa peau luisante de transpiration, ses traits tirés par le plaisir… Il s'écroula sur moi dès son orgasme fini. On essaya de reprendre notre respiration du mieux qu'on pouvait.
Après avoir repris un peu de contenance, je pris conscience de son poids sur moi et je puisai dans mes dernières forces pour le relever. Il grogna mais comprit et se redressa en se passant la main dans les cheveux, comme si ça ne lui avait pas suffi d'être sexy pendant l'acte il fallait qu'il le soit après aussi. Il se retira de moi et enleva sa capote. Je mis mon avant-bras sur mes yeux et tentai de trouver la force de me relever. Je l'entendis se rhabiller et je compris qu'il allait repartir.
- Tu vas faire comme la dernière fois et partir sans un mot ? soupirai-je sans espoir.
Il arrêta son mouvement.
- C'était à cause de ton chien.
J'enlevai mon avant-bras de mes yeux et plantai mon regard dans le sien.
- Darki ? Qu'est-ce qu'il a à voir là-dedans ? demandai-je dans l'incompréhension la plus totale.
- C'est à cause de lui que je suis parti si tôt : il était en train de dormir à côté du canapé !
Je fronçais les sourcils et détaillai Kagami pour vérifier qu'il n'avait pas pris un coup dans la tête pendant l'acte.
- Bah oui, il en avait marre de jouer dans la cuisine, il est allé dormir dans son panier, je vois pas où est le problème.
C'était son tour de froncer les sourcils et me détaillait comme si j'avais reçu un coup sur la tête.
- Mais t'es fou ! Imagine s'il nous avait mordus pendant notre sommeil ! Avec une mâchoire comme la sienne je suis sûr qu'il peut nous arracher le bras en un croc !
Il fut traversé de frissons et je compris enfin ce qui lui arrivait.
- Attends, Kagami, t'aurais pas peur des chiens quand même ?
Un sourire apparut sur mon visage au fur et à mesure que je comprenais. Il détourna les yeux et enfila son T-shirt avec des rougeurs sur les joues. J'explosai de rire.
- Arrête de te moquer ! Il est carrément flippant ton chien !
Mon fou rire amplifia quand je repensais à Darki, ce chien tout mignon qui ne veut que des câlins tout le temps.
- Ouah, si un jour on m'avait dit que Kagami s'enfuirait après ma première fois parce qu'il avait peur des chiens, j'y aurais pas cru !
Ma crise de rire se finit et je vis que Kagami semblait mal à l'aise par rapport à quelque chose.
- Donc, c'était bien ta première fois ? demanda-t-il pour être sûr.
- Ouais, j'ai jamais eu de relation homosexuelle avant. Jamais eu de relation tout court, en fait.
Il se gratta l'arrière de la tête avec sa main.
- Je… t'ai pas fait trop mal ?
Je soupirai et m'approchai de lui. Il me regarda enfin dans les yeux et j'arquai mon doigt avant de lui donner une pichenette sur le front.
- Hey ! s'écria-t-il en se tenant la marque rouge que j'avais faite.
- Je suis pas en sucre, baka. J'ai eu mal pendant quelques jours mais c'est vite passé. En revanche, les marques que tu as faites ont pris beaucoup plus de temps à partir.
- J'imagine, reprit-il avec son air soucieux. Je t'ai pas épargné aujourd'hui non plus.
J'arquai un sourcil et me tournai vers le miroir pour regarder l'étendue des dégâts. Et…
- Oh mon dieu ! Mais c'est pire que la dernière fois !
Le haut de mon corps, de mes pecs à ma mâchoire, était couvert de marques bleuâtres et de morsure. Punaise, le tigre n'avait pas du tout était rassasié par les plats. Je n'avais jamais vu mes tétons de cette couleur. Le rouge s'invita à mes côtés et admira son art avec une certaine fierté.
- Et tu m'expliques comment je suis censé retourner travailler comme ça ?!
- Au moins tu es sûr que plus personne ne te regardera comme s'ils allaient te prendre sur la table, ils savent que quelqu'un d'autre a déjà la place.
- Personne ne me regardait comme s'ils allaient me prendre sur la table à part toi, débile.
- Tu rigoles ? Tout le restaurant te bouffe du regard ! Et rien que d'y penser, ça me donne envie de te prendre contre ce miroir et de te faire jouir à nouveau !
Un long blanc s'installa après cette déclaration. Sa tête devint au fur et à mesure aussi rouge que ses cheveux et il ressemblait à présent à une immense tomate. Je sentis mon corps s'échauffer à ces mots mais mon dernier orgasme était trop récent pour repartir aussi rapidement pour un second round. Je déglutis, j'étais malgré tout assez excité à l'idée de le refaire.
- Tu fais quoi cette après-midi ? demandai-je en le regardant à travers le miroir.
Il releva les yeux vers moi, les joues toujours un peu rouges.
- J'ai rien de prévu, pourquoi ?
- Je finis dans deux heures, tu me rejoindras chez moi ? proposai-je en regardant cette fois droit dans ses yeux à mes côtés.
Il s'empourpra à nouveau en comprenant ce que ça signifiait puis il hocha la tête.
- Il y aura le chien ? s'assura-t-il tout de même.
J'esquissai un sourire amusé avec un petit rire puis secouai la tête.
- Mon oncle est revenu le chercher. On sera que tous les deux.
Et pour accentuer mon propos je pris sa main et la posai sur mon pec. En souvenir à la dernière fois où je l'avais fait. Il dut sentir mon cœur s'accélérer à toute vitesse, mais en regardant son visage, je comprenais qu'il était dans le même état. Il hocha frénétiquement la tête comme si l'information venait d'atteindre son cerveau. Je souris et le lâchai. Il retira sa main avec répit et s'en alla en vitesse sans un regard en arrière, sûrement par peur de ne pas résister à ses fantasmes s'il continuait à me regarder.
Je mis mes mains sur les hanches et regardai mes habits au sol.
Bon, c'est reparti pour travailler.
Miam miam !
J'ai cru comprendre que le chien vous avez fait quelque chose, donc j'en ai fait une petite allusion ici ;D (Pauvre Kagami XD)
Précision : l'oncle d'Aomine a accepté que Kagami entre chez lui parce qu'il avait compris qu'il y avait une tension entre eux deux. C'était son cadeau d'anniversaire pour son neveu. PS : Aomine s'est quand même fait engueulé après ça parce qu'il a pris trop de temps et qu'il était pas assez concentré à son retour.
J'avoue que c'est le premier lemon que j'écris de ma vie, à vous de me dire ce que vous en avez pensé ! (J'ai une petite préférence pour Aomine en bottom, je trouve ça super méga sexy de ouf)
Pour ceux et celles qui suivent mon autre histoire "Tes yeux", j'ai fait une pause dedans pendant que j'écrivais ce chapitre là, donc ne vous attendaient pas à une suite tout de suite... Je dirais courant octobre ou peut-être pour mon anniversaire si tout se passe bien (j'en doute quand même un peu(c'est le 30 septembre )).
Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit ou une bonne journée ! Que du bonheur, prenez soin de vous, bises ;D
