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Notes de l'Auteure, malade au fond du lit :
Oui, je suis bien malade, clouée au lit, j'ai mal à la gorge, les ganglions gonflés, drogué aux médicaments et j'ai de la fièvre.
Et donc, qui dit fièvre, dit cauchemars plus violents, plus flous parfois, mais parfois plus vifs et bien plus improbables !
Je pense que le titre vous met déjà sur le chemin du côté du 'What The Fuck ?' de la nuit dernière.
Oui, cela ressemble clairement au film de 'Indiana Jones 1', dont je me suis refait la saga il y a deux mois, suite à la sortie du 5e opus.
Pas de musique pour cette histoire, je suis crevée avec une migraine au fond du lit. Je devrais dormir, mais je n'y arrive pas. Mon corps est K.O mais mon esprit fonctionne encore trop vite.
Pour vous dire, j'ai fait ce cauchemar dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 Août 2023 , mais je termine l'écriture et la publication le : 31 Août 2023 !
J'ai passé des journées affreuses, des nuits blanches, des douleurs atroces, je ne suis toujours pas guérie, il va falloir des semaines pour m'en remettre !
Bonne aventure !
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Sans surprise, mon histoire commence dans la maison Refuge de chez ma grand-mère, merci mes Trouble de Stress Post-Traumatique. Et, comme souvent également, je reste fidèle à moi-même avec ma robe noire, mes Converses blanches aux pieds et ma longue tresse de couleur châtain cascadant dans mon dos. J'étais aussi en présence de ma jeune sœur Helya, qui était quant à elle vêtue d'un leggings noir, d'un ample pull gris et de chaussures en cuir, elle avait les cheveux plus foncés que les miens, plus courts aussi et la peau très mate, faisant contraste avec la blancheur de la mienne.
La nuit venait de tomber et la maison entière, de plain-pied, baignait dans une ambiance tamisée comme au mois d'octobre. Helya et moi n'étions pas seuls dans la demeure. Non, il y avait une bonne amie à nous, que nous appellerons Emma, ainsi qu'un groupe de gardes armés jusqu'aux dents et ce, pour une raison bien précise :
Notre garage cachait un secret.
Un terrible secret.
Là où nous étions censés garer des voitures, dans la fraîcheur du hangar, le nôtre contenait une énorme pièce de 131cm de haut et de 79cm de large, en bois d'Acacia et recouvert entièrement de feuilles d'or. Deux statues d'Anges, en or, avec leurs ailes déployées les unes vers les autres à chaque extrémité du couvercle rendait le container plus majestueux encore.
L'Arche de l'Alliance.
Ou l'Arche d'Alliance.
Comme vous souhaitez.
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Évidemment, si vous avez déjà vu Indiana Jones 1, vous savez à quel point cet Artefact est dangereux et ne doit SURTOUT pas être ouvert !
Eh bien, devinez quoi, Emma le savait, mais elle s'en fichait éperdument. Elle voulait ouvrir l'Arche à tout prix. C'était son unique but. Nous avons passé des années, des mois, des semaines à la raisonner, mais rien n'y faisait.
Il nous fallait donc faire ça 'bien', pour éviter de blesser ou de tuer des gens. Nous y compris.
De fait, pour nous préparer, nous avions vidé tout le salon, qui faisait aussi salle à manger, la pièce la plus grande de la maison familiale. Désormais vide, Emma se tenait en son centre pour recevoir et ouvrir l'Arche. Il nous fallait de la place, des fois que l'Artefact ouvrirait une brèche Spatio-temporelle. Crénom, j'aurais voulu que le Maître soit là, avec moi !
Pendant que je fouillais l'énorme buffet en bois du couloir, j'ai vérifié que le souhait d'Emma n'avait pas changé. Je l'espérais :
- Est-ce que tu es toujours sûr de vouloir ouvrir l'Arche ? Tu es au courant que ça peut te tuer ?
- Non, je sais que ça va aller.
- J'aimerais avoir ton optimisme...
Ah ! Trouvé ! J'ai attrapé deux épaisses et longues cordes que j'ai gardées avec moi, puis j'ai regardé les gardes apporter l'énorme Arche au centre du salon. Emma se tenait déjà devant, les yeux pétillants de joie. J'ai donné une corde à Helya, en expliquant :
- Pour nous attacher, nous ancrer à la maison, juste au cas où.
Helya n'était de toute évidence pas très ravis de la tournure des événements. Une fois l'Arche posée dans le salon, Emma avait du mal à garder patience. Mais, une dernière fois, je lui ai laissé une chance de ne rien risquer :
- Emma, je ne suis pas sûr de ton plan.
- Moi, si. J'ai attendu trop longtemps et j'ai même dû avorter pour ça.
J'ai tiqué, sous le choc.
- Pardon ?
- Oui, je ne peux pas faire ça en étant enceinte ! C'est trop dangereux pour moi.
Euh... Pour elle et pas pour le bébé ?
Je commençais à me poser de sacrées questions...
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Comme notre amie ne pouvait pas ouvrir le couvercle toute seule, les gardes devaient l'aider. Mais, avant, j'ai voulu la convaincre une dernière fois :
- Sérieusement, Emma... Tu es sûr de... ?
Elle me coupa la parole pour m'admirer d'une façon malsaine et angoissante :
- Oh, Alisone... Je ne m'appelle PAS Emma. Mais Velléda, je suis la descendante de le Prêtresse 'qui voit tout'. Et cette Arche m'appartient.
Euh... Plaît-il ?
Néanmoins, avant que je ne puisse en savoir plus, les deux gardes commencèrent à soulever le couvercle.
Oh, shit...
J'ai attrapé ma sœur pour la tirer vers le couloir, puis j'ai pris les cordes pour les nouer solidement aux barreaux de l'épaisse porte d'entrée. Nous avons tout noué aussi rapidement que possible. Un vent violent se leva au milieu du salon, comme si une tornade se trouvait juste à côté de nous, faisant un bruit épouvantable et assourdissant. J'ai tenu mes mains sur le nœud de la corde ainsi que sur la porte, puis j'ai hurlé à ma sœur pour me faire entendre :
- FERME LES YEUX !
La pluie tombait du plafond et des éclairs rutilants grondaient dans la maison. J'ai réitéré :
- FERME LES YEUX ! NE LES OUVRE SOUS AUCUN PRÉTEXTE ! JAMAIS !
C'était difficile, car la terre tremblait sous nos pieds, le vent soufflait partout et nous étions trempés et aveugles. J'ai entendu les cris d'Emma, ou Velléda, peu importe. Puis une source chaude commença à brûler la maison. Ce n'était pas du feu, mais...
… de la lave...
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Toutes les Apocalypses de l'Univers se jetèrent autour de nous, les murs s'effondrèrent, l'eau se mélangea à la lave, les tornades sifflaient comme si nous étions dans l'œil d'un cyclone.
Mais toujours les yeux fermés, aussi difficilement que cela était possible de faire. Malgré les paupières closes, je pouvais voir la brillance des éclairs à travers celles-ci tellement les flashes étaient violents.
Lorsque, enfin, tout se calma, j'ai ouvert lentement les yeux.
J'avais l'impression de me trouver désormais au milieu d'un désert de désolation, sans vie, sans végétation, la maison était entièrement détruite et la lave sortait d'un nouveau volcan qui venait d'émerger à quelques mètres de nous. J'ai hurlé à ma sœur de se défaire de la corde et de me suivre. Sous la nuit poussiéreuse, nous avons couru le plus rapidement possible en sautant par-dessus les rivières de lave pour arriver sur la route bétonnée la plus proche, qui était toujours intacte. Les Apocalypses de l'Arche n'avaient eu lieu que dans la maison.
Désormais détruite.
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Les réverbères éclairaient notre route, les chauves-souris tournaient autour des lumières tels des papillons de nuit. Nous avons descendu la route en pente le plus rapidement possible, jusqu'à arriver sur un parking éclairé, en bas d'un vieil immeuble ocre.
Sur un banc de bois, nous avons rejoint un ami qui nous attendait déjà, avec un ordinateur en face de lui. Klaus, appelons-le ainsi, nous demanda de lui expliquer ce qu'il venait de se passer. Son visage se décomposa tout en tapant sur le clavier avec peur.
Il faisait frais en cette nuit-là, les feuilles colorées des arbres autour de nous nous servaient d'abri, lorsque, soudain...
… Nous nous sommes faits entourés par des... Homards ?
Des gros, énormes homards, de la taille d'un chien, marchèrent autour de nous. Le plus étrange arriva lorsque des poissons volants virevoltèrent au-dessus de nos têtes.
Helya tiqua, en demandant :
- Mais qu'est-ce qu'il se passe ?
Sans quitter son écran des yeux, Klaus expliqua :
- Les 10 plaies de l'Égypte. Depuis l'ouverture de l'Arche, l'Apocalypse a commencé.
J'ai sursauté à mon tour :
- Hum... Klaus... Je ne connais pas le Livre de l'Exode par cœur, mais je suis sûr qu'il n'y a aucun homards géants ou poissons volants.
- Non, en effet. Disons plutôt que c'est la version moderne de l'Apocalypse.
Je fus soulagée :
- Ouf ! J'ai la phobie des sauterelles !
Helya toussota avant de rappeler :
- Et, c'est quoi la version moderne de 'La mort des premiers nés' ? Non, parce que, Alisone, dois-je te rappeler que tu es l'aînée ?
- Ah merde... C'est pas faux. Klaus ?
- Attends, je traduis tout...
Helya et moi l'avons aidé à tout pianoter sur l'ordinateur portable. Malheureusement, nous entendions des voix au loin. Des voix vindicatives, de toute évidence. Les intrus ne venaient pas dans notre direction pour nous offrir à manger.
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Klaus nous expliqua que les sbires de la Grande Prêtresse Velléda étaient à nos trousses, car ils souhaitaient la traduction moderne des 10 Fléaux. Une fois que Klaus termina son travail, il mémorisa par cœur les Plaies de l'Apocalypse, puis il ferma son ordinateur et le jeta violemment par terre au milieu des homards. Il l'écrasa de tout son poids, avant de nous dire :
- OK, suivez-moi. Allons nous cacher dans l'immeuble.
Nous l'avons ainsi suivi dans les méandres des couloirs ocres, quelques secondes avant que nos ennemis ne débarquent sur le parking.
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Ellipse Temporelle : 5 ans plus tard.
L'Humanité essaya de reprendre une vie normale, mais la Plaie désignant les 'Ténèbres' se changea en une nuit infinie...
Oubliez donc l'énergie solaire ou même l'agriculture normale. C'était le bordel, évidemment, la Fin du Monde, quoi.
La routine.
Une journée ténébreuse, certes comme les précédentes, j'ai décidé d'aller au cinéma pour me détendre. Oui, j'ai décidé de m'enfermer dans une salle sombre, pour oublier les Ténèbres...
Klaus, Helya et moi avions passé beaucoup de temps à faire des recherches au sujet des Plaies d'Égypte et surtout au sujet de la terrible Grande Prêtresse Velléda.
Malheureusement, sans grande surprise, cette dernière cherchait toujours à se venger et nous n'avions que peu d'information...
Mais, encore une fois, la routine !
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Donc, toute seule, je suis allée vers la salle de cinéma de mon bled et je me suis installée pour regarder le film.
Mais, au bout d'un quart d'heure, j'ai compris que quelque chose clochait, parce que le film se déroulait dans ce fameux immeuble où, cinq ans auparavant, Klaus, Helya et moi avions fuit la Fin du Monde. J'ai commencé à plisser des yeux tout en fixant l'écran avec intrigue. Et, plus le film avançait dans son histoire, plus tout ceci avait de moins en moins de sens...
La salle n'était pas plongée dans le noir total. Avec compréhension, l'Humanité avait développé une phobie du noir, du coup nous étions plutôt plongé dans une semi-obscurité cosy et tamisée. De fait, j'avais certes une vue imprenable sur l'écran, mais également sur la salle en général. Et, les spectateurs me semblaient étranges. Disons, plus que d'habitude.
Je me trouvais au troisième rang, en bout de rangée avec le couloir sur ma gauche.
Lorsque, soudain, je sentis une violente douleur au niveau de ma cheville droite. Un éclair atroce de quelques secondes seulement vrilla mon corps. Les gens autour de moi se mirent à hurler, surtout en découvrant la longue forme émeraude qui s'échappa de sous mon siège en rampant lentement.
Un serpent.
Je venais de me faire mordre par mon animal préféré, quelle ironie !
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Je sentais la drogue des crocs du serpent se répandre dans mon sang, je suis restée assise sur place, sur mon siège, pendant que tout le monde hurlait en quittant le cinéma. J'ai suivi le serpent onduler sur le sol pour doucement se diriger vers sa Maîtresse la Grande Prêtresse Velléda.
Évidemment...
Pourquoi cela ne me surprend-il pas ?
Dans sa longue et magnifique robe en rouge, mon ancienne amie se dirigea vers moi avec son air hautain et ses deux gardes du corps. Je ne pouvais plus bouger, le venin devait faire son boulot.
Du très bon boulot, bien sûr...
Velléda me toisa de haut en souriant et crachant presque :
- Oh, Alisone... Je sais bien que toi et le reste de ton pathétique gang connaissez les 10 Plaies traduites modernement. Vous allez sauver le Monde, n'est-ce pas ?
Spoiler : Non. J'en avais pas du tout l'intention. Je fais des pauses, parfois, dans mon syndrome du Sauveur !
Mais bon, la Prêtresse débile se fichait pas mal de mes explications.
Je ne sais pas bien ce qu'il s'est passé par la suite, tout était mélangé à ma fièvre IRL ainsi qu'à l'Apocalypse du cauchemar...
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Je me suis réveillée en sursaut au milieu de la nuit, nageant dans la sueur de ma fièvre, mais surtout avec un mal de gorge horrible, que j'ai encore maintenant.
Je ne peux rien avaler, ni même ma salive, ni eau, ni nourriture.
En me droguant d'antidouleurs, j'arrive parfois à manger quelques cuillères de glaces ou des fruits mous et frais, mais rien de consistant depuis déjà cinq jours...
Youpi...
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31.08.2023
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