Hey ! Et me revoilà sur 3H, avec un beau et gros OS. Que je n'imaginais pas si grand quand j'ai commencé à écrire. Ah, les merveilleux aléas de l'écriture...
Alors, j'ai essayé un nouveau style, en plus de la narration au présent. Donc cet OS est mi-théâtral avec la construction des dialogues, avec des parties romancées entre. J'espère que le rendu sera agréable pour vous !
C'est pas précisé dans le texte, mais le moment où la fic prend place c'est en milieu d'année, je dirais. Un peu avant ou un peu après la bataille de l'Aigle et du Lion.
Bonne lecture !
Simplement une dizaine d'heures à tenir. Qu'est-ce une toute petite journée dans sa vie déjà bien remplie ? Et alors qu'il marche dans l'église, traversant les premières lumières de l'aube reflétées par les vitraux, il sent bien que son travail ne se finira pas en un clin d'œil.
Le noir de sa tenue lui manque déjà. L'albe qui le recouvre de la tête au pied le rend trop voyant, une cible facile à atteindre pour ses ennemis. Enfin, le monastère est plutôt bien protégé, il ne risque pas de subir une attaque. En temps normal, bien sûr. Byleth soupire. Menace exclue, il ne pense pas que le blanc soit sa couleur. Il n'a pas voulu voir son reflet, mais le fou rire de Sothis a été un bon indicateur sur ce à quoi il doit ressembler. Cependant, il ne peut faire l'impasse sur l'habit de prêtre. Cela serait un blasphème s'il travaillait dans un autre apparat que celui-là, même s'il ne comprend toujours pas pourquoi.
Rhea, il y a de cela quelques jours, lui a demandé s'il pourrait exceptionnellement remplacer le prêtre qui officie habituellement au confessionnal, devant partir voir précipitamment ses parents dans l'Empire. Et face au sourire maternel et doux de l'Archevêque, l'ancien mercenaire n'a su lui refuser cette faveur. Puis, a contrario du bleu, la chef de l'Église semble confiante dans la capacité qu'il a pour réussir cette entreprise. Il fallait juste écouter et guider les personnes sur le chemin que la Déesse a destiné pour eux et non trouver une solution à leurs problèmes, d'après ses mots. Ce qui, honnêtement, n'aide pas beaucoup Byleth.
Il s'est levé plus tôt que d'habitude, afin d'éviter de rencontrer les personnes qu'il connaît. Surtout son père. S'il le verrait, costumé ainsi, il ferait une syncope à n'en pas douter. Le pauvre… Le mercenaire arrive devant la porte du confessionnal et l'ouvre aussitôt qu'il la referme une fois à l'intérieur. Sa respiration n'est plus bloquée dans sa cage thoracique. Il a passé l'épreuve la plus difficile.
Il a apporté un livre sur les différentes manœuvres à adopter lorsqu'on est en sous-effectif lors d'une bataille, pour patienter entre les allées-et-venues des personnes qui veulent le voir. Au moins, il sait qu'aucun de ses étudiants ne viendra ici. Ils préfèrent utiliser la boîte à question pour demander conseil face à leurs soucis, et Byleth s'amuse à y répondre – et à deviner lequel de ses élèves a posé la question – lors de son temps libre. Ils ne risquent donc pas de le démasquer dans ce travail temporaire, et l'épéiste n'aura pas la honte de sa vie, d'être vu dans cette tenue. Il n'a pas beaucoup ressenti ce sentiment au cours de sa vie, mais le peu de fois où cela a été le cas a suffi pour qu'il ne veuille pas l'éprouver à nouveau… Il n'y aura que des membres de l'Église souhaitant un peu d'aide pour rester performant dans leurs tâches ou des Chevaliers de Seiros expiant leurs crimes. Rien de bien compliqué.
Peu de temps après qu'il se soit installé, deux minutes il dirait, l'autre porte du confessionnal s'ouvre. Déjà ! Certainement un moine qui commence sa journée, et souhaitant que la bénédiction de la Déesse l'accompagne. Byleth prépare ses répliques alors que son invité s'installe dans un silence mesuré.
Edelgard : Bonjour. Je ne suis pas ici pour quémander la pitié de la Déesse ni pour rechercher son pardon, alors je vais être concise.
Oui, ça ressemble bien à ce que dirait Edelgard. La future impératrice est juste à côté, et elle est venu pour recevoir des conseils ?! C'est sa voix, le bleu en est sûr. Doit-il agir comme son professeur, ou simplement comme un homme de foi – sans la foi qui va de pair ? La déléguée des Aigles de jais a besoin d'aide, et Byleth s'est toujours promis de guider ses élèves peu importe ce qu'il se devait de faire. Par contre, il doit modifier sa voix pour qu'elle ne soit pas trop reconnaissable.
Byleth : Je vous écoute, mon enfant.
Il grimace à ses propres mots. Il a essayé d'imiter dame Rhea, pensant que cela lui donnerait un air plus solennel. Mais cela ne lui allait vraiment pas.
Edelgard : Il m'arrive occasionnellement d'accueillir un chat dans mes appartements.
Byleth : Un… chat ?
Edelgard : Oui, un chat. Je sais déjà que c'est contraire aux règles du monastère, alors ne vous donnez pas la peine de me sermonner. Et si vous comptez faire remonter l'information, ne vous gênez pas. J'assumerai mes actes.
Il est bien mal placé pour lui faire des remontrances. Il a après tout un perchoir pour la chouette du monastère dans sa chambre, et ne refuse pas non plus l'entrée aux chats et aux chiens. Même s'il ne peut lui dire cela. À moins qu'il veuille un rappel des règles de la part de la blanche… Celle-ci a beau être dans la pièce d'à côté, Byleth sent toute l'assurance qu'elle dégage à travers la cloison. Elle se défendra sur ses raisons, il n'y aura pas moyen de lui demander d'arrêter d'accueillir ce félin – même s'il l'ordonne. Ce qu'il ne compte pas faire.
Byleth : Et pourquoi hébergez-vous ce chat ?
Edelgard : Il est de mon devoir de protéger les plus faibles. Y compris nos amis à quatre pattes. Le laisser dans le froid de l'obscurité et de la nuit est une chose que je ne peux tolérer. Je pensais que l'Église partageait ces mêmes valeurs…
Byleth : C'est bien le cas, vous avez raison. L'Église a pour mission de protéger quiconque sur le continent. Il me semble ainsi qu'elle ne vous tiendra pas rigueur de cette entorse au règlement. Elle serait sans doute fière de vous, de voir que vous tenez réellement à protéger tous les habitants de cette terre.
Edelgard : Fière, vous dites ? Si ce que vous dites est vrai, l'Église ne verra point de mal à abolir cette règle désuète. Je vais m'entretenir de ce pas avec Seteth, sur ce sujet. Et… Merci. Je ne m'attendais pas à ce que vous soyez aussi efficace pour m'aider à trouver une solution face à ce problème.
Byleth : De…
Il n'a pas le temps de finir sa phrase que le bruit de la porte qui se referme le coupe dans son élan. Cela a été rapide… Il ne s'est pas attendu à une première confession de la sorte, il a été pris un peu au dépourvu. Mais il pense s'en être bien sorti. Et parler comme un religieux est bien plus dur que cela en a l'air, surtout lorsqu'on ne connaît rien à l'Église.
Des échos de l'extérieur lui parvint. Il comprend quelques bribes de mots : « Il fallait être plus rapide », « prendre du temps », « leçon à recevoir » et toute la tension qu'elles apportent avec. Pourtant Byleth est réputé pour garder son sang-froid même pendant les batailles les plus ardues… C'est pour dire !
Puis après une minute, c'est la porte du confessionnal qui s'ouvre, une nouvelle fois. Il n'a même pas le temps de saluer le nouveau fidèle que celui-ci s'exprime déjà, de sa voix la plus cérémonieuse possible.
Dimitri : Je vous souhaite un bon jour, illuminé par la grâce de la Déesse. Qu'elle vous guide. Je tiens d'abord à la remercier de m'offrir cette opportunité de parler à cœur ouvert. Je vous remercie également d'être présent et de me porter la parole de la Déesse. Et également à tous mes camarades de l'Académie qui m'ont toujours soutenu et aidés. Puis j'aimerais adresser une prière à tous les habitants de Faerghus, aux chevaliers du royaume, à toute l'intendance du château…
La liste continue de s'allonger, encore et encore. Et encore. Et toujours. L'ancien mercenaire n'a au final pas été si surpris d'entendre la voix du prince émanant de l'autre salle, surtout après avoir été témoin de la sortie quelque peu sonore d'Edelgard. Quand le blond évoque les grand-parents des grands-parents de son peuple, le professeur décide qu'il vaut mieux l'interrompre en étant le plus délicat possible.
Byleth : Je suis persuadé que toutes ces personnes se sentent flattées d'être dans vos prières et que la Déesse guide chacune d'entre elles. Puis-je savoir ce qui vous amène ici ?
Dimitri : Oui, bien sûr. Je regrette vraiment, et j'espère que de là où elle est, la Déesse fera preuve de mansuétude à mon égard…
Byleth : Je n'en doute pas. Allez-y, je vous en prie.
Dimitri : Il m'arrive certains soirs quand je ne trouve pas le sommeil, et malgré les remontrances de mon fidèle vassal Dedue, de m'exercer au terrain d'entraînement…
Byleth : Le repos est certes important, et je ne peux que vous conseiller de prendre soin de vous. Cependant, s'entraîner durant la nuit n'est pas interdit. Cela ne devrait pas vous inquiéter.
Dimitri : En effet. Mais lors de ces sessions nocturnes, j'essaie les armes d'entraînements du Monastère et je finis souvent par les briser… Par toutes les briser.
Alors c'est Dimitri qui casse les armes ! Et pas un fantôme vengeur d'un ancien élève de l'Académie mort lors d'un tournoi étudiant clandestin… Cette rumeur a terrorisé pendant des semaines Lysithea, Annette et Ashe. Les pauvres enfants tremblaient comme des feuilles dès qu'ils s'approchaient du terrain d'entraînement. Désormais, Byleth va pouvoir les rassurer. Comment ? Il ne sait pas encore. Sans vendre le délégué des Lions, en tout cas.
Dimitri : Évidemment, je mesure les conséquences de mes actes et je regrette profondément. Je compte rembourser intégralement les dommages que j'ai pu causer… Et ce même si la Déesse doit me châtier pour ma nigauderie.
Le professeur a-t-il vraiment le droit d'inciter un de ses élèves – qui plus est le prince d'un royaume – à verser une importante somme d'argent là où il travaille ? C'est vrai que son salaire suffit juste à acheter les divers équipements dont il a besoin pour ses cours, et qu'une augmentation n'est jamais de refus… Mais non, il ne peut décemment pas permettre cela ! Adieu l'épée en argent qui lui fait tant envie depuis un mois… De toute manière, Dame Rhea lui a confié que sachant qu'un Blaiddyd était dans la promotion de cette année elle a mis de côté des fonds pour racheter des armes. Sur le moment, l'ancien mercenaire n'a pas compris, mais maintenant tout paraît plus clair.
Byleth : Ni le monastère, ni la Déesse ne réclame votre argent. Notre mission à tous ici est de vous aider et de vous former afin que vous deveniez des adultes et des dirigeants responsable. Venir nous confier votre erreur prouve que l'enseignement du monastère porte ses fruits. Ayez l'esprit en paix, la Déesse doit être fier du courage que vous avez eu. Et n'oubliez pas que si vous voulez vous entraîner n'hésitez pas à aller voir vos professeurs qui eux pourront vous aider au mieux.
Dimitri : Êtes-vous réellement certain de ne pas vouloir que je vous rembourse ? Eh bien... Je vous remercie. De vos conseils et de votre présence. Je tâcherai en effet de m'orienter vers mes professeurs à l'avenir. Sur ce, je vais prendre congé. Que la Déesse vous guide.
Byleth : Que la Déesse vous guide.
Et un autre élève qui repart libéré de ses maux. Une pointe de satisfaction envahit le cœur du mercenaire. Savoir qu'il peut être utile à ses protégés d'autres manières que le tutorat ou le combat suscite des étincelles qui n'attendent que de s'embraser grâce aux sourires de ses étudiants. Même s'il ne s'habitue toujours pas à jouer au prêtre face à ces derniers. Il prie la Déesse pour ne plus être confronté à ce genre de situation. Pas qu'il n'aime pas cela, mais la gêne – il croit que c'est bien de la gêne, en tout cas cela ressemble bien aux expériences qu'ont partagées ses élèves avec lui sur ce sujet – est très forte. Et franchement, c'est assez dérangeant.
Le confessionnal est désert depuis un moment – Byleth ne se comptant pas cette équation. Il a eu le temps d'avancer dans son livre et de réfléchir à de nouvelles manœuvres pour exercer l'autorité de ses élèves sur leurs escouades. Il a aussi aidé un moine qui hésitait entre quelles couleurs de jonquilles plantées devant l'orphelinat du monastère et une prêtresse qui veut se muscler plus efficacement pour la gloire de la Déesse. Au final, cela n'a été dû qu'au hasard qu'Edelgard et Dimitri soient les deux premières personnes qu'il a conseillé !
La porte s'ouvre et dans la seconde qui suit une voix qui porte toute la bonté du monde et pourtant énergique s'exprime.
Flayn : Bonjour, que la Déesse vous guide ! Excusez mon retard pour aujourd'hui. J'ai dû remplacé à la hâte une prêtresse tombée malade dans ses tâches matinales. Et vous, allez-vous bien ? Avez-vous besoin de quelque chose ?
Byleth : Je vais bien… Je vous en remercie. Mais n'est-ce pas plutôt à moi de vous poser ces questions ?
Il répond surpris, de un car la question de la nouvelle venue l'a pris de court. Et de deux car il a parlé – pensé trop vite. Une autre de ses étudiantes lui parle en ce moment même, remettant le hasard des choses en question… Certes Flayn fait partie avant tout des membres de l'Église mais elle n'en reste pas moins son élève ! Enfin, cela ne lui coûte rien de la conseiller elle aussi. Et peut-être qu'avec l'expérience récemment accumulée, il sera moins gêné.
Flayn : Oui, en effet, hi hi. Moi, je vais bien ! Je fais beaucoup de progrès grâce à l'aide du professeur Byleth, je suis contente ! Bon, c'est vrai, et cela reste entre nous, qu'il peine parfois à comprendre toute la complexité de la magie blanche…
Ça, ça fait mal. Même s'il ne peut certainement pas réfuter la véracité de ses propos. Au moins, il sait dans quoi s'améliorer.
Flayn : Après, il y a aussi mon frère…
Byleth : Votre frère ?
Le bleu se doute bien ce qu'elle a à reprocher à son frère, la question visant à ce qu'elle élargisse son propos. Il se rappelle encore de la fois où Seteth lui a explicitement fait comprendre que Flayn ne devait pas avoir une seule cicatrice lors de ses sorties sur le terrain, sous peine de « conséquence ». Alors oui, il voit très bien quel comportement pose problème à la plus jeune.
Flayn : Il ne comprend pas que je suis capable de me défendre ! Je suis encore une petite fille pour lui… Il m'empêche d'avoir les relations que je veux, pensant me protéger alors que c'est tout le contraire ! Et vous ne savez pas ce que j'ai appris dernièrement.
Byleth : Non ?
Flayn : Il a missionné Shamir de surveiller le professeur Byleth dans ses moindres mouvements, pour savoir s'il prévoit de me faire du mal ! Vous y croyez ?
Pardon ? Il a fait quoi ? Les yeux céruléens de l'homme passe en revue toute la minuscule pièce à la recherche d'une présence cachée, dans une déglutition peu ragoûtante. Il semble tout seul, ce qui le rassure un peu. D'un geste rapide, il chasse la goutte qui glisse le long de sa tempe.
Byleth : C'est en effet… déconcertant. Je comprends votre colère de ne pas être prise au sérieux par votre frère. Même si comme vous le savez déjà, il fait tout ceci par amour pour vous. N'hésitez pas à vous imposer contre ces actions, et surtout lui confier que cette situation vous blesse. Que vous méritez qu'il vous fasse confiance, malgré son inquiétude.
Flayn : Vous avez raison ! Merci beaucoup ! J'irai lui en parler dès que l'occasion se présente et après que Dame Edelgard soit sortie de son bureau… Je dois vous laisser, il y a encore quelques corvées dont je dois m'occuper. À bientôt !
Byleth : Au… revoir.
Il répond difficilement encore sous la choc de la révélation que lui a faite la verte. Est-ce que Shamir l'attend en dehors de cette salle ? Il secoue sa tête de gauche à droite. Ce n'est pas le moment de penser à cela. Il a une mission à accomplir et d'autres personnes qui souhaitent être conseillées. Il vérifie, encore, par pur précaution qu'il est bien seul dans la pièce exigu…
Un chevalier de Seiros un peu trop émotif vient de partir en pleurs. Des larmes de joie. Aussi étrange que cette réaction physique et émotionnelle paraît à Byleth. Il lui a juste dit qu'il ne devrait pas avoir honte de dormir avec son crabe en peluche. C'est si rare que cela ? Certes, même s'il a gardé le lion en peluche que son père lui a offert petit, le mercenaire ne dort pas avec. Mais il en donne souvent à ses élèves, de divers animaux, et ceux-ci ont l'air heureux.
Un rire aussi bruyant qu'irritant dès les premières secondes retentit dans toute l'église, traversant même l'insonorisation du confessionnal. Des talons claquent également le carrelage, dans un rythme régulier mais insupportable. Les sons se rapprochent du mercenaire et… Oh non. Le mystérieux individu souhaite certainement s'entretenir avec lui. Enfin, peut-être qu'il aimerait recevoir l'aide de la Déesse afin de cesser tout le tapage qu'il produit ?
La porte s'ouvre et l'inconnu s'installe dans une cacophonie dont il est à l'origine. Son rire est sans fin, et son propriétaire n'a apparemment pas le besoin de reprendre sa respiration. Et toujours avec ces éclats de voix sardoniques, il se présente avec une suffisance qui peut étouffer l'Immaculée à elle seule.
Lorenz : Oh oh oh ! La Déesse vous a certainement prévenue de mon arrivée, celle de l'unique Lorenz Hellman Gloucester ! Remerciez-la pour moi si vous le voulez bien.
C'est plutôt le bruit qui l'a avertit de sa présence plutôt que la déité… Enfin, si cela lui plaît de le croire. Celui aux cheveux violets malgré son apparente arrogance et son caractère hautain n'est pas foncièrement mauvais. Il a juste un sens de l'éthique et de la morale bien différent de la plupart des personnes… Mais peut-être qu'avec les conseils de la Déesse, il pourra se remettre en question. Pour son bien. Et de tous ceux qui l'entourent. Surtout pour eux.
Byleth : Oui, bien sûr que je le ferai.
Il répond, en forçant un sourire, même s'ils ne peuvent se voir.
Byleth : Puis-je faire quelque chose pour vous aider ? Avez-vous des interrogations à adresser à la Déesse ?
Lorenz : Aussi surprenant que cela puisse être, vous avez bien deviné. Comprenez-vous, je ne peux requérir l'aide des manants face à mes tribulations. Il est de mon devoir de noble de les protéger de mes inquiétudes.
Oh ! Le professeur a toujours su que le noble pense aux bien-être de ceux et celles qui l'entourent, bien qu'il ne l'exprime pas de la manière la plus conventionnelle.
Lorenz : Puis celles-ci ne sont pas à la compréhension du tout-venant, évidemment. C'est pour cela que je me tourne vers la Déesse, seule sa grandeur est capable de répondre pertinemment à mes craintes.
Ou pas…
Byleth : Évidemment, oui… Il est de mon devoir de vous préciser que toutes les personnes que vous rencontrez sont envoyées par la Déesse, même les roturiers. Elles vous forgent en tant qu'individu, vous font réfléchir et vous épaulent. Elles sont un précieux présent pour toute votre vie, et pour rien au monde la Déesse voudrez que vous les échangiez pour recevoir sa parole.
Du moins, c'est ce qu'a appris Byleth durant ces quelques mois passés au monastère. Et c'est sans aucun doute l'enseignement qu'il veut le plus transmettre à tous ses élèves.
Lorenz : Je peux vous concéder ce point. Passons à la raison pour laquelle je suis venu m'adresser à vous. Prêtez la plus grande attention à mon propos, pour que vous ne vous sentiez point perdu. Je deviendrai le futur dirigeant de l'Alliance, comme vous pouvez vous en douter, ah ah ! Il m'est donc indispensable de trouver une femme noble et digne pour devenir mon épouse. Et ce, le plus rapidement possible, n'ayant plus l'opportunité d'y travailler dans quelques années. Et pourtant, toutes les jeunes femmes que je rencontre me fuient instantanément. Il me semble que la Déesse a dû faire une légère erreur quant à tous ces incidents ?
Byleth : La Déesse ne peut être tenu entièrement responsable de l'attitude de vos comparses. Peut-être est-ce un signe de sa part, pour vous inciter à effectuer une introspection sur votre comportement.
Lorenz : Je n'ai strictement rien à me reprocher ! Je suis à la lettre l'étiquette des nobles, ce qui me différencie du bas-peuple. Il est par conséquent logique que j'attende cela également de ma future épouse.
Byleth : Il est tout à votre honneur de respecter un code moral et sociétal. Cependant, vous ne pouvez pas seulement juger une personne sur des critères aussi superficielles. Il existe bien des façons de forger une épée, par exemple. Pourtant ce sont toujours les mêmes métaux à l'œuvre, et toujours pour combattre. Les personnes ne sont pas si différentes des épées, par exemple. Au fond elles brillent toutes mais elles offrent au monde un éclat différent. Ne négligez pas certaines lueurs au profit d'autres qui vous semblent plus lumineuses, car ce n'est au final qu'une illusion. Trouvez celles que vous appréciez, et non celles qui vous paraissent les plus belles.
Lorenz : La Déesse me demande donc d'apprendre à mieux connaître toutes les personnes qui m'entourent, au lieu de m'arrêter simplement sur leur maison ? Oh oh, je devrais pouvoir le faire ! Préparez vous à ce que roturiers et nobles admirent ma lumière intérieure ! Je ne pensais pas qu'une personne de votre rang aurait résolu mes craintes ! Au revoir.
Au moins, il a essayé de corriger les travers de sa personne. Mais il ne pourra changer que s'il le veut. Le noble n'a pas été surpris de l'analogie que Byleth a utilisé, tiré de son expérience personnelle. C'est si courant que cela les moines qui maîtrisent l'art de la guerre ? En pensant directement à Dame Rhea, la question paraît bien absurde. Une aura de combattante émane d'elle, malgré la douceur dont elle fait preuve au quotidien. Ce n'est donc pas étonnant que les autres membres du clergé aient aussi une affinité avec les armes.
Cela fait cinq minute qu'il attend. Il est certain d'avoir entendu la porte s'ouvrir. Puis… plus rien. Doit-il prendre la parole ? Jusqu'alors ça a été les fidèles, même si cette définition ne correspond pas à tout le monde, qui ont initié la conversation. Même s'il n'est pas vraiment croyant, il ne veut pas commettre de blasphème. Ou plus que ceux qu'il a pu commettre par mégarde depuis ce matin…
Marianne : … Que la Déesse vous bénisse. Je ferai mieux de vous laisser finalement, pour que vous ne subissiez pas son courroux.
Byleth : Que la Déesse vous bénisse, également. Et je vous prie de bien vouloir rester. Dites-moi ce qui vous a amené ici, sans peur.
Marianne : Je ne sais pas vraiment… D'autres personnes nécessitent votre aide plus que moi, avant qu'ils ne leur arrivent malheur par ma faute.
Byleth : La Déesse veille sur chacun de ses enfants, sans distinction. Alors, prenez tout le temps qu'il vous faut pour vous confesser.
Marianne : Je me suis réveillée en me sentant vide… C'est le cas tous les jours, je m'y suis pourtant accommodée. Mais aujourd'hui, c'est plus fort. Plus cruel. Il n'y a déjà plus rien à l'intérieur, mais on continue de me dépecer. Et tout ce qui m'entoure est si loin, si inaccessible. Le coton dans mes mains n'est qu'une poussière sans consistance, comme tout le reste. Je sais que je n'ai pas le droit de me plaindre et que c'est mon châtiment.
Le cas de Marianne est épineux. C'est bien plus profond que toutes les situations qu'il a traité jusque là. Et il ne sait pas s'il a les connaissances nécessaires pour lui apporter le soutien dont elle a désespérément besoin. Byleth était vide toute sa vie, avant sa rencontre avec les trois délégués au village de Remire, et depuis il apprend à assimiler toutes les émotions qu'il ressent. Sauf que pour la jeune noble sa situation est complètement inverse : elle est passé du monde sensible à un autre où elle ne ressent plus rien. Et le professeur ne sait pas comment agir…
Sothis : Je viens à peine de me réveiller, et je vois que tu as besoin de mon aide ! Franchement, qu'est-ce que tu ferais sans moi, penses-y un peu ? Donc pour le problème de ton étudiante – c'est toujours tes étudiants, c'est pas compliqué à deviner – il faut qu'elle se recentre sur elle-même. Si toi tu es capable d'apprendre les sensations que tu n'as jamais connu, cela ne devrait pas être trop compliqué pour elle non plus.
Elle n'a pas vraiment tort. Et comme il n'a pas d'autres conseils qui lui vient, autant tenter.
Sothis : Je t'entends, tu sais ?! Oublie pas que je t'ai sauvé la vie à plusieurs reprises. Pff… Il n'y a qu'un rustre comme toi pour ne pas savoir reconnaître les conseils en or que je partage miséricordieusement.
Byleth : Je sais. Merci pour ton aide. Ce que vous devez éprouver est très difficile, sachez que la Déesse est à vos côtés à tout moment pour vous soutenir. Et je ne sais pas si cela va marcher, en tout cas je l'espère, mais pensez à vous d'abord. Cessez de faire passer les autres avant vous, quitte à vous blesser. Puis, il vous est peut-être possible de réapprendre toutes les sensations qui vous semblent si lointaine, de même que vos sentiments ? Cela sera sans doute différent de ce que vous avez connu, et c'est normal. Notre perception de nos émotions évoluent en même temps que nous, et peuvent varier d'une personne à une autre.
Marianne : Je vous remercie sincèrement pour ces mots. Mais je ne peux rien faire contre la malédiction que je porte dans mon sang… Je ne peux que me tenir à distance pour ne blesser personne.
Le professeur ne pourra pas résoudre sa dépression seulement en quelques mots, dans un échange aussi court. Ni tout seul. Il devine que la solitude de la soigneuse lui fait plus de mal qu'elle ne le pense. Et qu'il doit travailler sur ce point avant tout. Le plus important c'est de l'aider, et qu'elle sache qu'elle est soutenue. Il devra aussi se renseigner sur ce mal avec Manuela.
Sothis : Si elle n'est pas ivre ! On a plus de chance de voir la Déesse débarquer plutôt que Manuela ait toute sa tête.
Il chasse la contradiction de Sothis d'un mouvement de tête, pour se concentrer sur son élève.
Byleth : Je ne peux pas vous dire que ce sera facile, ou qu'il y aura une solution miracle, mais ne cédez pas à la fatalité de cette « malédiction » dont vous me parlez. Et vous n'avez pas besoin de fuir les autres, ils seraient heureux d'être plus proche de vous.
Marianne : Je ne pense pas… Qui m'apprécierait alors que je n'apporte que de la souffrance ?
Byleth : Vos camarades des Ce… de votre classe doivent déjà vous aimer. Et ceux des des autres classes ont sans doute la volonté de tisser des liens avec vous. Et tous les adultes du Monastère seront là pour vous écouter. Vous n'êtes et ne serez jamais seule, même si vous en doutez à l'heure actuelle. Mais lorsque vous ferez un pas vers tous vos proches, vous verrez qu'ils vous tendent les bras.
Marianne : J'ai envie de vous faire confiance… Je vais réfléchir à ce que vous dites. Et essayer d'aller vers mes… amis.
Byleth : Que la Déesse vous donne la force d'affronter cette épreuve.
L'adolescente part comme elle est arrivée, sans un bruit. Il ira la voir très vite, en tant que « Byleth » pour la soutenir encore un peu plus. Mais… Il n'aime pas n'avoir pu régler la situation immédiatement, même s'il sait que c'est impossible. Il ne désire pas que de les protéger sur le champ de bataille, mais partout. Il répugne l'idée que leur éclat ternisse à cause de quoique ce soit qu'il n'ait pu empêcher.
Sothis : Ohw, tu t'es vraiment pris d'affection pour ces enfants ? Ça te rendrait presque mignon, ah ah !
Les cloches du monastère ont sonné les douze coups, annonçant l'heure du repas. Offrant un répit bien mérité au mercenaire. Il n'a pas pris de déjeuner, et n'ose surtout pas se pointer au réfectoire dans cette tenue. Il n'y aucune chance qu'il y croise son père, étant trop âgé pour supporter le capharnaüm d'enfants mal éduqués, d'après ses dires. Byleth se doute plutôt qu'il préfère boire des coups à l'Abysse plus qu'autre chose… et parier… et se plaindre de ses vieux os… Apparemment, il est trop jeune pour comprendre tout cela, et il le sera toujours à ses yeux. Et même sans le risque de croiser Jeralt, tous ses élèves seront là et ne manqueront pas de s'agglutiner autour de lui et de poser leurs questions sans pudeur…
Enfin, ça ne le dérange pas de sauter un repas. Il lui est arrivé de ne presque rien manger pendant plusieurs jours, quand il était encore mercenaire. Depuis son arrivée à Garreg Mach sa gloutonnerie s'est décuplé… Et il n'est pas contre perdre un peu de poids, il se dit en regardant son ventre. Pour conserver la forme. Et pas car il fait attention à son apparence car il est amoureux, comme le suggère trop souvent Sothis. Il ne sait pas même ce qu'il est censé ressentir s'il est amoureux, donc cela ne risque pas d'être le cas. Il ne s'est jamais écrié « Je suis amoureux ! », après tout. A contrario de certains de ses étudiants…
Il a aussi raconté en détail toutes ses entrevues de la matinée à Sothis. Qui n'a pas manqué de rajouter ses commentaires caustiques sur chacune des histoires.
Sothis : Fais pas semblant de ne pas les trouver drôle ! Je sais que tu ne peux résister à mon humour délicat et subtil.
Même s'ils ne doivent avoir les mêmes définitions de certains mots, il ne peut lui donner tort. Il s'amuse bien en compagnie de Sothis.
Byleth : Tu devrais quand même arrêter de dormir pendant que je fais cours. Ça pourrait t'aider à combler certaines de tes lacunes.
Sothis : Ah ! Je n'ai rien à apprendre d'un gamin qui ne sait même pas reconnaître quand il est amoureux ! Ou qui est incapable de réfléchir avant de sacrifier sa vie bêtement.
Alors que le professeur va rétorquer quelque chose sur le ton de la plaisanterie, il s'arrête pensant avoir entendu la porte du confessionnal. Et le long soupir profond qui vient de l'autre salle le confirme. Étrange qu'à cette heure-ci quelqu'un veuille le voir. Cela doit être grave, s'inquiète-t-il déjà.
? : Que la Déesse vous guide… Je ne sais vraiment que faire, si vous savez…
La voix appartient à une femme, et elle est grave mais avec des notes d'une douceur fragile. Comme si elle empêche au monde entier de la voir vulnérable mais que cela transparaît malgré tout. En tout cas, Byleth est sûr que ce n'est pas une étudiante. C'est la première fois qu'il entend un tel timbre, qui écorche son cœur.
Byleth : Que la Déesse vous guide. Je suis certain qu'elle vous aidera à y voir plus clair sur ce qui vous pèse.
? : Souvent, je rêve que la Déesse et moi sommes profondément amies, faisant de longues ballades auprès d'un fleuve et s'offrant mutuellement des couronnes de fleurs. Mais n'est-ce pas indigne d'une fervente fidèle comme moi ?
Sothis : C'est tellement niais, ergh... On dirait une de tes élèves en pâmoison. En deux fois pire !
Byleth : Tu devrais pas te moquer avec le malheur des autres… La Déesse est sûrement flattée de voir à quel point vous l'estimez et son importance dans votre vie. Mais elle ne voudrait pas que vous oubliez les personnes qui vous entou-...
? : Non, attendez, je vous prie ! Le véritable problème dont j'aimerais vous parler est celui-ci : la dernière fois que je suis allée en cours, j'ai brûlé les livres de mes camarades, en voulant essayer un nouveau sort… Je me demande si cela est si grave ?
Est-elle sérieuse ? Ni Hanneman ni Manuela ont abordé avec lui un incident de ce genre. Et il est sûr que cette voix n'est pas celle d'une élève. Puis cette façon qu'elle a eu de le couper dans son intervention pour changer de sujet est encore plus étrange. Il commence à avoir un mal de tête. Et Sothis n'y est pour rien, étrangement. Autant répondre à sa demande et en finir le plus vite possible.
Byleth : En toute franchise, cela est très grave en effet. Mais la Déesse vous pardonnera, si vous exprimez des reg-...
? : Non, pardonnez-moi ! J'ai cassé la statue de Saint Cichol juste avant de venir et… Non, euh… Plutôt… j'ai décidé de recueillir un loup géant dans ma chambre et il sème quelque peu le bazar…
Sothis : Non mais elle se décide à la fin ?! Elle croit qu'on a notre temps pour ces idioties ? Enfin, toi, j'en doute pas que tu l'as. On dirait qu'elle écrit un roman où elle recense toutes les bêtises pour être exclue de l'académie, non ?
Maintenant que son amie le lui dit, oui cela en a tout l'air…
? : Laissez-moi un peu plus de temps pour trouver, s'il-vous plaît, mon enfant.
Byleth : Mon enfant ? Est-ce une mauvaise plaisanterie ? Si c'est le cas, je vous prierai d'arrêter.
L'inconnue se met à rire, sa voix perdant toute nuance grave. Et peu à peu, il reconnaît la voix. Mais c'est impossible. Cela ne lui ressemble clairement pas. Et pourtant… L'archevêque.
Rhea : Je suis désolé mon enfant, pour ce comportement qui peut vous paraître puéril. J'étais venue voir comment votre travail se passe, et si vous ne rencontrez pas de difficulté particulière. Mais je me suis laissée prendre par le jeu, on dirait, ah ah…
Byleth : Eh bien… Tout va bien. Je vous en remercie de vous préoccuper de cela. Je te donne l'autorisation de te moquer, vas-y.
Sothis : J'ai besoin d'aucune autorisation pour faire quoique ce soit ! Surtout que je vais le faire par pur plaisir personnel, et peu m'importe l'avis de la Déesse. Non mais elle se prend pour qui de nous faire perdre notre temps pour des futilités pareilles ? Certainement car elle ne doit pas bosser beaucoup qu'elle trouve l'opportunité de nous faire une plaisanterie… Et des personnes en toute conscience sont prêtes à lui confier leurs enfants, et de l'argent ? Ils sont tous fous ! Et t'as vu comment elle ment ? Elle pourrait faire un effort, je connais des nourrissons qui mentent mieux qu'elle !
Sothis continue encore son pamphlet, déballant tout ce qu'elle a sur le cœur. En tout cas, elle en a du souffle. Bien qu'il n'en a jamais douté. L'ancien mercenaire essaye tant bien que mal de se retenir de rire quand la plus petite compare la chef de l'Église à une méduse blanche, de par leur manque de cervelle. Entre l'Archevêque et Byleth, il y a un silence gêné qu'il n'est pas prêt de rompre.
Rhea : Je vous remercie pour cette distraction. Continuez comme cela, vous faites du très bon travail. Je dois cependant vous laisser, devant m'occuper de diverses affaires au sein de l'Église.
Byleth : Bonne journée à vous.
Répond timidement le professeur, toujours un peu impressionnée par la figure religieuse malgré les mois passés à la côtoyer. Et si maintenant il doit se méfier de ses blagues inopinés, en plus de se faire continuellement du soucis pour ses élèves… Il aura des cheveux blancs bien plus tôt qu'il le pense.
Il entend Dame Rhea sortir du confessionnal, tout en délicatesse, comme son rang l'exige. Il écoute alors attentivement Sothis qui n'a pas fini sa complainte, tout en s'entraînant à faire des traits d'humour avec elle. Pour ne pas avoir le même que celui de l'Archevêque, avec tout le respect qu'il a pour cette dernière.
La conversation avec Sothis n'a pas encore pris fin, ramenant sur le tapis tout ce qu'ils ont vécu ces dernières semaines. Cela fait un petit moment qu'ils n'ont pas eu l'occasion de se parler autant et librement, les devoirs de sa fonction de professeur passant avant tout. La porte s'ouvre dans un fracas et se referme encore plus bruyamment. L'heure du déjeuner est-elle déjà arrivé à son terme ? Il n'a pas dû voir le temps passé, avec la discussion dans laquelle il était.
Caspar : Que la Déesse te guide ! Kof, argh… C'est bien comme ça qu'il faut dire, hein, c'est Linhardt qui me l'a dit avant de venir ! Pff, ah…
S'écrie le jeune noble tout en toussotant de sa voix cassée, ce qui donne un résultat très particulier et discordant. Il n'est pas vraiment du genre à prier la Déesse, non plus.
Byleth : Que la Déesse vous guide, également. Allez-vous bien ?
Caspar : Ouais, la forme ! Ark, huh... Je devrais arrêter de crier, je crois.
Sothis : Pour mes oreilles, ça serait mieux, oui !
Caspar : J'ai un peu trop forcé sur ma voix, ces derniers jours… Alors, je me suis dit que comme la Déesse est trop intelligente, elle doit avoir un remède contre la voix brisée, ah ah ah ! Kof, aïe…
Ah. Alors là, il n'a aucune réponse à offrir… D'un naturel peu loquace, il n'a jamais eu d'extinction de voix. Alors comment peut-il trouver une solution ? Pourtant, la Déesse a réponse à tout et il doit trouver quelque chose à dire vite…
Byleth : Tu as une idée ?
Sothis : T'as qu'à lui dire que c'est une punition divine, car la Déesse aimerait un peu de calme, elle aussi.
Pourquoi il s'est préparé à une réponse comme celle-ci ? Il ne peut décemment lui répondre de cette manière. Byleth se rend à l'évidence qu'il ne peut faire plus que conseiller à son élève d'être patient.
Byleth : Vous devriez prendre quelques jours pour reposer votre voix. Et ce sera très vite un mauvais souvenir. Je comprends que ceci peut être handicapant, mais c'est une opportunité que la Déesse vous offre pour élargir vos méthodes.
Caspar : Ouais, mais je fais comment pour donner des ordres à mon escouade de l'autre côté du champ de bataille ?
Byleth : Eh bien…
Alors que le professeur va pour lui expliquer de ne pas s'éloigner de son escouade, il se fait couper par un puissant borborygme. Sothis lui fait remarquer qu'il ne supporte plus aussi bien la faim qu'il le croit, sauf que ce n'est pas de lui ! Le gargouillement vient de la pièce d'à-côté.
Caspar : Je crois que je dois aller à l'infirmerie… J'aurais dû écouter Ashe quand il m'a dit de pas manger trop vite…
Et sans que l'épéiste ne comprenne vraiment de quoi il en retourne, il entend l'étudiant sortir précipitamment dans une symphonie peu harmonieuse. Il espère que Manuela est bien à l'infirmerie et pas dans les bras d'un chevalier qui lui brisera le cœur dans quelques heures… En tout cas, lui qui ne s'est pas attendu à croiser ses élèves de cette façon, voilà qu'ils ont défilé toute la matinée. Mais cette après-midi, ce ne sera pas pareil. Le hasard ne fait pas si mal les choses, hein ?
Aucun adolescent n'a franchi les portes de ce confessionnal depuis deux heures ! Plus de mensonge, plus de honte. Une douce sensation de sérénité se ressent quand il aide tous ceux qui viennent lui demander conseil. C'est plus facile de guider des inconnus, puisqu'il y a moins de facteurs à prendre en compte et Byleth peut exclusivement se concentrer sur le problème partagé. Certes peu de personnes, pour ne pas dire aucune, sont venus le voir pour des problèmes de foi ou de péché. Mais vu qu'il n'est pas un fin connaisseur des règles de l'Église, c'est sûrement normal. Peut-être que cela occupe la Déesse, de là où elle est ?
Un nouvel inconnu arrive, et Byleth cherche à deviner la raison qui l'amène. Un plat raté ? Un pétale tombé d'une fleur, qui annonce la fin du monde ? Un rêve de la résurrection d'un Dragon Déchu ?
Ashe : Que la Déesse vous guide.
Et ce n'est finalement pas un inconnu… Mais ce n'est pas grave. Il peut bien comprendre qu'un de ces élèves ait besoin de parler, en cet après-midi. Malgré le soupir inexplicable de Sothis.
Byleth : Que la Déesse vous guide. Que puis-je faire pour vous ? Enfin, je veux dire que peut faire la Déesse pour vous ?
Et le voilà qui s'embrouille déjà dans les termes, dès l'arrivé d'un de ses protégés…
Ashe : Cela fait plusieurs mois que Lo… mon père adoptif a trouvé la mort. J'ai reçu beaucoup de soutien de la part de tous mes amis, mais je ne suis pas arrivé à faire mon deuil complètement… Je m'en veux, car j'ai l'impression que tous les efforts qu'ont fait mes proches pour me remonter le moral ne compte pas.
Oh… À entendre ceci, le professeur éprouve de la peine pour l'adolescent. C'est de l'empathie, ça, il lui semble. Et apparemment, c'est une bonne chose de la ressentir. Même si c'est assez désagréable il trouve de percevoir la douleur des autres. En plus, il n'a jamais expérimenté le deuil, alors il ne sait quoi répondre, une nouvelle fois…
Byleth : Votre père adoptif a rejoint la Déesse, et il doit en être heureux.
Sothis : C'est sûr qu'avec ça, il ira forcément mieux ce gamin ! Même un ours mal léché a plus de tact que toi…
Byleth : Ce que je veux dire c'est qu'il doit être heureux et fier du jeune homme que vous devenez, même s'il est auprès de la Déesse. Et qu'il ne voudrait certainement pas que sa mort pèse à ce point sur vous.
Il se rattrape de justesse, peu sûr de lui.
Ashe : Je le sais bien. Sauf que je ne sais plus quoi faire pour passer à autre chose… Et je n'ai pas envie de réduire tous les efforts qu'ont fait mes amis en vain, ni qu'ils s'inquiètent encore plus pour moi.
Byleth : Le deuil est un long processus. C'est normal que vous ne puissiez tourner la page du jour au lendemain. Et pour vos amis, ils vous soutiendront quoiqu'il arrive.
Ashe : Oui… Et pourtant j'aimerais faire plus. Pour chacun d'eux. Je voudrais leur tendre la main comme eux l'ont fait pour moi, leur montrer que je suis plus fort grâce à eux. Ça serait ma façon de les remercier, même si c'est peu… Mais comme en témoigne l'impossibilité de faire mon deuil, je n'ai pas grandi, pas changé. Je suis toujours le même garçon qui n'est ni très bon en cours ni très bon sur le champ de bataille, comme à mon entrée à l'Académie.
L'ancien mercenaire devra sans doute l'inviter à prendre le thé. Ou lui acheter des fleurs. Ou les deux, même. Pour lui montrer qu'il le soutient.
Byleth : Vous êtes trop dur avec vous-même. La Déesse voit vos efforts de chaque jour, et vous encourage à continuer sur cette voie. Et tous vos proches aussi, j'en suis sûr. Même si vous faites encore votre deuil, cela ne veut pas dire que vous n'avez pas changé, ce sont deux choses différentes. Et si je peux vous donner un conseil concernant votre deuil, faites-le de la manière que vous souhaitez. L'accepter, chercher des réponses, continuer à faire vivre sa mémoire ou ses rêves, ou même de ne pas le faire. Tant que vous êtes en paix avec ce que vous décidez.
Il ne sait pas trop si tout ce qu'il dit va aider son élève à aller mieux, mais il l'espère vraiment.
Ashe : Je n'ai jamais vu les choses sous cet angle… Mais vos paroles m'ont faites du bien, et je continuerai à être la personne que je rêve d'être. C'est ce que Lonato m'aurait encouragé à faire. Au revoir, et merci beaucoup.
Byleth : Au revoir à la Déesse. À vous, je veux dire !
Il se corrige maladroitement, alors que le rouge lui monte aux joues. Il s'en veut de s'être laissé aussi facilement déstabilisé… Il a tellement été surpris de voir un autre élève, qu'il a perdu toute contenance… Sothis à cette pensée se met à rire. Pourquoi ? Elle ne répond pas. Ashe quitte la salle, et le professeur sait qu'il a réussi à lui faire naître le même sourire qu'il a actuellement.
La suite de l'après-midi s'est faite plus calme, avec quelques personnes qui sont passées. La dernière a été une chevaleresse qui aurait aimé avoir la bénédiction de la Déesse pour créer un royaume rempli de champignon… Un petit moment s'est écoulé depuis cette confession. Le professeur annote son livre de stratégie, commençant à préparer ses prochains cours. Jusqu'à ce que la porte s'ouvre et qu'un parfum de rose sucré se répand dans tout l'habitacle. L'ancien mercenaire pense soudain à son diabète.
Hilda : Que la Déesse vous guide, hi hi !
Byleth : Que la Déesse vous guide.
Hilda : Vous devez vraiment être fort pour avoir une relation privilégiée avec la Déesse ! J'ai beau prié chaque jour, je n'entends que le vent. Elle doit vous dire les secrets de tout le monde.
Byleth : Eh bien… Pas vraiment.
Il répond vaguement. Il ne comprend pas pourquoi il perd son assurance en présence de ses élèves. Pourtant c'est lui l'adulte. Alors comment cela se fait qu'il ait l'impression que ce sont ses élèves qui mènent les conversations depuis ce matin ? Ne s'est-il pas amélioré sur ce point ?
Sothis : Parce que ça a toujours été comme ça, tu préfères être à l'écoute de ces enfants plutôt que de les diriger. Puis c'est ta façon à toi de les remercier pour tout ce qu'ils ont fait, j'imagine.
Byleth : Hmmm…
Sothis : Tes fameux silences. Si la Déesse est aussi loquace que toi, vous risquez pas de vous ennuyer…
Celle aux cheveux verts a sûrement raison dans ce qu'elle avance sur son comportement avec ses protégés. Elle a toujours raison, s'écrie-t-elle dans sa – leur – tête. Et tant que les adolescents sont heureux et repartent avec de bons conseils, le professeur ne devrait pas s'inquiéter.
Hilda : J'adorerais en discuter avec vous, mais deux nobles font gracieusement mes corvées et il faut que je les complimente avant qu'ils ne les finissent. Alors, savez-vous pourquoi la Déesse a puni une douce et fragile fille comme moi ?
Byleth : Elle vous a puni ? Pourquoi le pensez-vous ?
Hilda : Vous avez sans doute compris que je laisse mes camarades m'aider dans mes tâches. Et tout le monde est gagnant ! Je ne m'épuise pas et eux ils font une bonne action en tendant la main à une personne dans le besoin.
Et il faudra que l'ancien mercenaire lui explique une nouvelle fois qu'elle ne pourra pas toujours échapper au travail qui l'attend. Que si on lui demande de remplacer un prêtre une journée au confessionnal alors qu'elle ne connaît rien à la religion, elle ne peut pas refuser… Bon, il reconnaît qu'il n'a pas essayé de refuser non plus. Mais il était en face de Dame Rhea, et Dame Rhea peut être terrifiante même quand elle ne dit rien.
Byleth : Je vois. Et concernant cette punition ?
Hilda : J'y viens. Récemment je fais équipe avec une camarade de classe, Marianne. Elle parle pas beaucoup, mais elle est d'une agréable compagnie. Elle est aussi très maladroite… Alors, je me retrouve à tout faire seule, et c'est épuisant !
Sothis : Je comprends cette gosse. Quand je dois tout faire à ta place, je n'ai qu'une envie après c'est de faire une sieste !
Byleth: Vous aidez juste une amie, vous devriez être fière de vous. Premièrement, tu as toujours envie de faire la sieste. Et puis, tu fais rien à ma place.
Hilda : Ce n'est pas normal, je vous dis ! Et le pire c'est que cela me fait plaisir ! Je vous supplie de m'apporter votre aide, dites à la Déesse que je m'excuse pour mon comportement !
L'adolescente semble vraiment paniquée de se retrouver dans cette situation. Mais il doute que la déité soit à l'œuvre concernant ceci. L'épéiste peut même essayer de la convaincre des bienfaits du travail. Pour les mercenaires leurs conditions de vie dépendent essentiellement du travail à faire et de la somme qui va avec. Cette règle doit s'appliquer aussi aux nobles, malgré les différences entre eux et les roturiers ? Il n'a qu'à regarder les sang-bleus du Monastère pour voir que la rose est une exception.
Byleth : La Déesse n'est en rien responsable de votre plaisir à effectuer vos tâches. Ce que vous ressentez est la fierté, pas seulement pour le travail accompli, mais aussi car votre amie peut compter sur vous. Vous êtes une bonne personne et fiable, et le travail vous le prouve.
Hilda : Vraiment ? Argh… Bon, d'accord. Mais je vous préviens, je ne compte pas m'épuiser à la tâche ! Je dois allez rejoindre mes deux braves camarades, au revoir !
Byleth : Au revoir.
Et seul le parfum de la jeune fille reste pour lui tenir compagnie, se dissipant lentement au fil des minutes. Le bleu a un sourire aux lèvres, en repensant à tous ses élèves qui sont venus aujourd'hui. Il n'aurait jamais pensé les reconnaître seulement à leur voix ou en quelques mots. Ni en savoir autant sur eux. Et pourtant… Être professeur lui plaît bien.
Le mercenaire commence à piquer du nez... Même s'il se bat contre l'ennui qui l'assaille de toute part. Sothis s'est endormie, le laissant dans un silence religieux. Et pour cause, depuis le départ d'Hilda, seule une personne l'a succédé. Un jeune chevalier qui se demandait s'il est capable de manger des « gigots » de pierre, comme il les appelle et a souhaité avoir l'avis de la Déesse. L'épéiste voit dans les ouvertures de la porte que l'Église se pare d'or, signalant que le jour prend fin bientôt. Plus que quelques efforts !
Il entend la porte s'ouvrir, et bénit le nouvel arrivant. Celui-ci va chasser la monotonie de ces dernières heures !
Yuri : L'argent est à l'endroit où vous savez. Quels infos vous avez à m'offrir ?
Byleth : Que la...
L'argent ? Quel argent ? Pourquoi la Déesse aurait besoin d'argent ? C'est le deuxième élève qui lui propose des écus, Byleth commence à mal le prendre... Il achète certes plein de cadeaux pour tous ses proches, mais il est pas dans une nécessité financière tout de même. Et il peut se passer de l'épée en argent qui lui fait très très envie... D'un coup, un éclair de logique frappe son esprit embrumé par la fatigue. Un éclair qui a un nom : Yuri.
Yuri : Alors, vous le remplacez ? Il aurait quand même pu me le dire. Vous me donnez les infos et je vous indique où l'argent est planqué. Ou vous préférez que je vous rejoigne dans votre cabine pour partager un moment... disons plus privé ?
Byleth : Pourquoi ? ... Je préfère qu'on continue de se parler de cette manière. Le confessionnal a été pensé de la sorte.
Il sent bien le ton lascif du jeune homme, mais le professeur n'en comprend pas la raison. Sothis aurait sûrement pu l'aiguiller... Ou se moquer encore une fois de lui. Elle lui dirait qu'il y a sûrement un sous-entendu dans ses propos ! Le voleur désire peut-être voir à qui il parle ? Pour savoir comment il peut le faire chanter ? Ou bien... Le professeur sait qu'il est plutôt doué au chant. Peut-être que le rossignol propose de lui interpréter une ou deux musiques, dans un murmure à cause d'une timidité masqué, en échange d'information ? Mais il ne peut accepter.
Yuri : Sérieux ? Vous ne comprenez pas ?
Byleth : Je ne peux pas divulguer ce qui a été partagé ici. Ces mots appartiennent à la Déesse, je suis désolé. Mais j'aurai bien aimé vous entendre chanter, et ce n'est en rien contre votre voix.
Yuri : M'entendre chanter ? Mais qu'est-ce... Je suis tombé sur qui, franchement. Il faudrait que l'Archevêque fasse plus attention au personnel qu'elle engage...
Ça c'est méchant. Le mercenaire fait de son mieux pour être un bon prêtre... Même s'il ne sait pas vraiment ce qui fait un bon prêtre.
Byleth : Même si je n'ai pas le droit de vous parler de mes entrevues passées, vous pouvez me parler de vos préoccupations ou de vos problèmes. La Déesse écoute et guide tous ses enfants.
Yuri : Vous voulez que je me confesse, moi ? Ah ah ! Je trouve ça très drôle. Je suis un homme très occupé, et j'ai quelques comptes à régler cette nuit. Enfin, ma proposition est toujours valable. Si vous êtes trop timide de le faire ici, je connais quelques endroits tranquilles à l'Abysse. Vous n'avez qu'à venir me voir, si vous changer d'avis.
Byleth : Au revoir.
Il dit, sans savoir si l'élève des Loups de cendre l'a entendu avant de fermer la porte. Plus le bleu réfléchit à ce qu'il vient de se passer, moins le concert privé fait vraiment sens. Mais alors qu'insinuait-il ? Surtout qu'il ne voit pas non plus la raison pour laquelle il voudrait des renseignements sur les confessions des fidèles – et moins fidèles – de l'Église. Ils ne lui ont fait part d'aucun secret, de complot pouvant mettre à mal une institution ou un groupe de personne. Quasiment toutes les confessions ont été sans réel importance et fantasque, même si plutôt amusante il le reconnaît.
Sothis : Hmm... Pourquoi tu fais la même tête qu'une perche de Fòdlan qui vient d'être péché ? J'ai manqué quelque chose ?
Il n'a préféré rien dire à son amie, sur la dernière visite qu'il a eu. Pas avant d'avoir trouvé ce que Yuri a vraiment voulu sous-entendre. Le bleu a un peu mal à la tête à force de ne rien trouver de concluant. Il ne reste plus qu'un rayon de soleil dehors, et il attend qu'il disparaisse pour pouvoir enfin enlever la robe blanche et se reposer. D'une seconde à l'autre, il sortira. La porte s'ouvre et...
Claude : Bonsoir ! Ou devrais-je plutôt dire « que la déesse vous guide » ?
Plaisante le délégué des Cerfs d'or, qui vient tout juste d'arriver. Le professeur a soudain un mauvais pressentiment.
Claude : Enfin, j'ai besoin de l'avis de la Déesse.
Byleth : Elle vous écoute, oui.
Claude : Elle est miséricordieuse, à ce qu'on m'a dit. Elle me pardonnera facilement si j'ai oublié de faire mes devoirs pour lundi. Il serait donc normal par conséquent que mon professeur en fasse de même et ne me punisse pas, non ?
Byleth : C'est important de faire les exercices que l'on vous donne pour...
Claude : Vous n'êtes donc pas d'accord avec moi, Professeur ?
Comment ? Il s'est caché de tous les regards indiscrets pourtant. Il a fait en sorte de ne pas être démasqué. Comment l'archer s'y est-il pris ? Le mercenaire doit garder son sang-froid. Même si la gêne coule dans son sang et qu'il se sent ridicule...
Sothis : Oh, le petit impertinent ! Je suis curieuse de voir comment tu vas t'en sortir.
Byleth : Votre professeur sera d'accord avec la Déesse, cependant il aimera sans doute savoir ce qui vous a empêché de faire ce qu'il vous a demandé. Puisque ces activités sont dans votre intérêt en tant que futur dirigeant et chef de troupe.
Claude : Eh bien... Il est possible que j'ai été un peu trop pris par les dernières potions que j'ai créées. Elles demandent du temps et de l'attention ! Mais n'ayez rien crainte, elles ne sont pas bien dangereuses. Enfin, rien de létal.
Ah, il le tient !
Byleth : La Déesse vous rappelle de ne pas négliger votre éducation au profit de vos passes-temps. Surtout ceux qui enfreignent plusieurs règles du Monastère et qui peuvent vous valoir de sévères sanctions de la part de Seteth.
Claude : Oh, je suis serein ! Je sais garder les secrets aussi bien que la Déesse elle-même ! Et je ne doute pas que mon professeur ait aussi cette capacité. J'irais jusqu'à dire que c'est un échange de faveur qui nous bénéfice tous les deux, vous n'êtes pas d'accord ?
Ah... L'adolescent avait tout prévu ! Si le bleu parle, le délégué n'hésitera donc pas à tout révéler. L'épéiste se retrouve piégé et acculé... Il n'a pas d'autres choix que d'accepter. Il le fait pour son père, qui ne survivrait sûrement pas à cette nouvelle, et pour sa dignité.
Byleth : La Déesse me dit que votre professeur laissera passer cet oubli si cela ne se reproduira pas dans le futur.
Claude : Vous direz à la Déesse de ma part que je savais à quel point mon professeur est un homme bon et sensé ? Merci, je ne vous retiens pas plus longtemps vous devez être fatigué.
Sothis : Il a du culot, je l'avoue ! Ah ah ah ! Aie pas peur, il t'estime trop pour tout révéler même si tu l'aurais sanctionné. T'es tombé dans le panneau, on dirait.
Byleth : Je le punirai peut-être pas pour les devoirs, mais il sera bien occupé sur le terrain d'entraînement. Je suis sûr qu'Edelgard et Dimitri aimeront faire des duels contre lui.
Sothis : Oh, je rigole déjà de la tête qu'il va faire ! Tu grandis si vite, j'en ai la larme à l'œil. T'apprends tout de moi, hein ?
Il sourit. Il peut répondre, mais il préfère faire languir la plus petite. C'est plus amusant ainsi. La gêne quant à elle est toujours présente et il prie la Déesse pour qu'elle disparaisse après une bonne nuit de sommeil.
La nuit couvre l'ensemble du monastère, y compris le confessionnal. Byleth attend quelques minutes, pour être sûr de ne croiser aucun élève. Quant à son père il doit être soit à une taverne en ville soit... eh bien, à la taverne de l'Abysse. Donc aucun risque de tomber nez à nez avec, ce qui est rassurant. Avant de sortir, il confie à son amie.
Byleth : Cela doit être plus facile de gérer les confessions lorsqu'on peut vraiment parler à la Déesse, comme les autres prêtres...
Sothis : Je te le fais pas dire...
Ils soupirent en même temps. Cela a été long. Le professeur n'a pas pour habitude de parler autant en moins d'un nycthémère... Le hasard est bien curieux parfois. Comment se fait-il que ses étudiants soient tous venus aujourd'hui, alors qu'ils n'ont pas cette habitude ? La démiurge a-t-elle voulu s'amuser avec lui ? Non, elle est bien trop sage pour organiser tout ça... Il veut vraiment y croire.
En sortant du confessionnal pour regagner ses appartements, il ne souhaite plus que dormir et faire de joli rêve. Et même s'il ne comprend toujours pas encore tout à fait ses sentiments, et malgré la gêne qu'il a eu, Byleth sait qu'il gardera d'heureux souvenirs de cette journée.
Et c'est la fin ! Ça m'a fait plaisir d'écrire du théâtre !
Byleth s'est donné du mal pour donner une réponse à tous les problèmes de ses étudiants, j'espère que vous les avez appréciées !
Et bonne rentrée à tout le monde !
