Disclaimer : Magnificent Century Kösem est l'oeuvre de Yılmaz Şahin .
Résumé : La jeune femme se fige. Ma sultane? [Magnificent Century : Kösem]
Note de l'auteur : Cet écrit a été réalisé dans le cadre du défi hebdomadaire n°224 de la page Facebook « Bibliothèque de Fictions ». Les règles étaient : Vous devez écrire sur deux personnages qui n'ont pas de lien de sang mais se considèrent comme une famille, en montrant le lien qui les unit. 100 mots minimum, bonne mission !
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de personnages historiques (32/50) + Personnage historique du 16/12/20222 au 23/12/2022 : Osman II dit Genç Osman + Osman II + Taureau : Kösem + Prénom 202 : Osman + Quatre aspects de… Yelena (Marvel) : 1/4 : Enfance pas sympa : Écrire sur quelqu'un séparé de sa famille ou sur un enfant qui pleure
D'être une vraie maman
Osman a le coeur brisé. Kösem le voit bien et ce n'est pas parce qu'il a six ans que cela veut dire que cela ne compte pas: les chagrins des petits sont tout aussi importants et valides que ceux des grands. Peut-être sont-ils plus importants à dire vrai. Les adultes ont parfois du mal à gérer leurs émotions alors un enfant qui n'a pas encore la maturité pour!
Elle s'inquiète.
Il y a quelques jours, Ahmed et elle ont pensé que c'était le bon moment pour lui dire qui était Mahfiruze. Ils n'ont jamais caché à leur fils qu'elle était sa mère biologique. Il l'a toujours su, d'une certaine manière, mais ils n'ont jamais cherché à le corriger quand il appelait la favorite royale "Maman". Parce qu'aux yeux de la sultane, c'est ce qu'elle est. Elle ne l'a pas porté en son sein mais il est son fils. Elle avait espéré le mettre au monde, elle l'a nourri elle-même, elle l'élève avec le même amour qu'elle a pour tous les enfants dont elle a accouché. Là, ils ont expliqué un peu plus en détail, avec des mots qu'il comprendrait, des raccourcis nécessaires, des facilités, tout pourvu qu'il comprenne :
Ils vivent dans un harem. Il y a plein de jeunes filles qui y vivent et elles vont à l'école, elles apprennent à lire, à écrire, à chanter... Et le sultan, lui, comme c'est lui à qui appartient le palais, eh bien, il a le droit d'avoir plein d'amoureuses. Oui, certaines filles sont un peu tristes de ne pas être la seule amoureuse mais elles sont contentes de compter parmi les amoureuses.
Et parmi les amoureuses de Papa, il y a eu sa maman de sang: Rasha, à qui sa grand-mère Handan a donné un joli prénom ottoman: Mahfiruze.
Elle a été l'amoureuse de Papa en même temps de Maman et c'est elle qui l'a mis au monde. C'était une très jolie dame et surtout, elle l'aimait de tout son coeur! Il était son petit prince et elle s'occupait de lui avec douceur. Mais un jour, des personnes méchantes sont entrées au palais pour faire du mal aux gens et pour que Papa ne soit plus le sultan. Elles ont échoué. Cependant, à cause de ces méchantes personnes, Mahfiruze avait rejoint les rives d'Allah. Elle s'était cachée avec lui, tout bébé, c'est pour ça qu'il ne s'en souvient pas. Elle a rejoint le Paradis en le protégeant parce qu'elle l'aimait très fort. Elle a fait ce que toutes les très bonnes mamans font: elles aiment leurs enfants et elles les protègent. Il doit être fier d'elle: elle était l'une des meilleures mamans du palais et Papa comme Maman ont été tristes quand elle est partie.
Osman, malgré son jeune âge, avait semblé comprendre. Ahmed et elle lui ont toujours dit que s'il avait des questions, il a juste à les poser.
Mais aujourd'hui, dans les jardins, alors que ses frères et soeurs jouent et rient, lui, il est assis sous la pergola, il regarde ses pieds et il y a des larmes dans ses grands yeux noirs.
-Osman, mon petit lion. S'inquiète Kösem
Elle s'assoit à ses côtés et lui caresse la nuque: c'est un geste qui l'apaise toujours.
-Qu'as-tu, mon enfant? Te sens-tu malade? T'es-tu fait mal en tombant?
Il secoue la tête en signe de négation.
-Non, ma sultane...
La jeune femme se fige. Ma sultane?
-Osman? Pourquoi m'appelles-tu ainsi? Je suis ta maman.
-Mehmed, il a dit que tu n'étais pas ma vraie maman... que ma vraie maman, elle était morte, et que... Hoquète-t-il
-Et que?
-Comme tu n'es pas ma vraie maman, je ne suis pas ton vrai fils et que je n'ai pas le droit de t'appeler maman... Lui, il peut, parce qu'il est ton vrai bébé.
Le coeur de la sultane se brise. Elle n'ignore pas la tendance jalouse de son premier fils biologique. Elle ose espérer qu'il lui a dit cela parce qu'il ne comprend pas tout: Mehmed a cinq ans. On a expliqué à la fratrie la vérité, histoire que ce ne soit pas un secret qui explose à la face de tous, surtout du concerné, ce qui ferait plus de mal qu'autre chose. Oui, elle ose espérer que cela ne soit dû qu'à un âge tendre où tout se confond parfois. Elle en parlera à Ahmed, ils en discuteront ensemble avec lui, en privé. Là, la priorité n'est pas Mehmed. La priorité, c'est Osman. Elle lui lève le menton avec douceur et sèche avec ses pouces ses joues humides.
-Mehmed s'est trompé, mon lionceau. Ta première maman est au Paradis, il est vrai.
-Parce qu'elle m'a protégé des méchants qui voulaient prendre le trône de Papa.
-Exactement. Elle t'a protégé, comme toutes les bonnes mamans et les héroïnes. Mais je suis ta maman, Osman. Sinon, pourquoi m'occuperai-je de toi?
-Par pitié. Ou parce que tu es l'amoureuse de Papa.
Sa logique déjà fine n'a de cesse de l'impressionner comme de l'attrister.
-Non, Osman. Je m'occupe de toi parce que je t'aime. Oui, j'ai promis à ton papa que je m'occuperai de toi. Mais je ne lui ai jamais promis de t'aimer: je t'aime parce que je t'aime. Ca ne se commande pas. Je n'ai pas eu la chance de te mettre au monde. Mais je t'aime de tout mon coeur comme si je t'avais mis au monde. Je t'aime aussi fort que tous tes frères et soeurs. Il n'y a pas de différence pour moi.
-Mais je n'ai pas ton sang...
Elle sourit.
-Non. Mais tu as mon lait. Je t'ai nourri moi-même, comme tous tes frères et soeurs. Cela remplace le sang.
-Je veux que tu sois ma maman...
-Et je suis ta maman, Osman. Je serai toujours ta maman.
Il sourit enfin, causant sa propre joie. Elle l'enlace contre son coeur, lui embrasse le front.
Non, elle ne l'a pas mis au monde.
Mais le sang n'est qu'un détail face à ce qui les unit.
Osman est son fils.
Et personne n'a le droit de dire que ce n'est pas le cas.
FIN
