. . . . .

Dans son bureau, Antoine tenta à nouveau de joindre Candice mais tomba directement sur sa messagerie. Il souffla, rongé par les remords de ne pas avoir su gérer la situation. Encore une fois, il avait merdé et encore une fois il était à un cheveu de perdre la femme de sa vie. Le schéma se répétait. Indéfiniment… Il reposa le dossier sur sa table lorsque la porte s'ouvrit.

« Tu voulais ? demanda-t-elle volontairement froide.

- De ? l'interrogea-t-il perdu.

- Bah je sais pas mon assistant à dit que tu voulais me voir !

- Ah… Excuse-moi Nath… Je voulais savoir si t'avais eu les résultats d'analyses du tissu qu'on a retrouvé hier…

- Bah non, sinon je te l'aurais dit ! répondit-elle froidement.

- Ok…

- C'est bon j'peux y aller ?

- Oh… Nath tu vas pas t'y mettre… se plaignit-il.

- C'est nul ce que t'as fait ! lui reprocha-t-elle légèrement énervée. Je la comprends hein…

- Mais j'ai rien fait ! C'est plus compliqué que ça… J'te jure… mais elle veut pas m'écouter…

- Tu m'étonnes…

- Tu veux pas essayer de lui parler ? Juste lui dire de m'écouter… c'est important…

Nathalie tiqua.

- Écoute c'est pas à moi de faire ça… Et je la connais, si je lui dis ça elle va se braquer et m'en vouloir en pensant que je suis au courant de quelque chose… non… désolée mais j'veux pas jouer ce rôle…

Antoine souffla en se réinstallant dans son siège.

- Quand j'essaye de l'appeler je tombe sur sa messagerie… J'ai laissé au moins 3 messages… Elle répond même pas à mes sms…

- Laisse-lui le temps de redescendre… Ça fait que deux jours…

- Trois ! rectifia-t-il l'air abattu. T'as des nouvelles toi ?

- Non ! mentit-elle.

- Nath…

- Oui bon… je l'ai eu au téléphone hier soir…

- Et ? insista-t-il.

- À part manifester des envies de meurtre à ton égard… ça va…

- Eh bah c'est super… souffla-t-il en sentant ses yeux s'embuer.

- En même temps… excuse-moi mais… t'as un peu agi comme un con là…

- Je sais… J'm'en veux…

- C'était qui cette fille ?

- J'ai pas envie d'en parler… Mais il s'est rien passé avec elle… Et il se passera plus jamais rien…

- Parce qu'il s'est déjà passé quelque chose ?

- Oui mais y a douze ans… Et maintenant c'est terminé…

- Donc c'est une ex… Ça va lui faire plaisir ça, c'est sûr !

- Bon Nath c'est bon !

- Écoute j'ai pas envie de me mêler de vos histoires ok. Je sais juste qu'elle va pas bien et ça s'arrête là. Attends qu'elle revienne vers toi maintenant…

- Et si elle revient pas ? demanda-t-il inquiet.

- Eh bah t'auras plus qu'à te mordre les doigts ! Sur ce, bonne journée commissaire. »

. . . . .

Le soir même, le commissaire tenta de joindre sa compagne pour la énième fois. Il souffla lorsqu'il entendit la troisième sonnerie retentir et jura lorsque la voix du répondeur chanta dans le téléphone. Il hésita à raccrocher et finit par se lancer.

« Candice… C'est encore moi… J'ai vraiment besoin de te parler… C'est important et… encore une fois je te jure que c'est pas ce que tu crois. Laisse-moi une chance de t'expliquer… Je… J't'aime et j'ai pas envie de te perdre… S'il te plaît… »

À peine sa phrase terminée qu'il sursauta en entendant toquer à la porte. Il posa le téléphone sur le canapé et ne tarda pas à apercevoir Candice munie d'un sac derrière la vitre. Perplexe, le commissaire sentit son cœur se serrer et son pouls s'accélérer. Il ouvrit doucement la porte et la blonde n'hésita pas à entrer, presque en le bousculant.

« Candice ? Je…

- J't'ai ramené tes affaires. Tu m'excuseras mais j'ai pas pris la peine de les repasser hein… expliqua-t-elle en lâchant le sac sur le sol. J'suis venue rechercher les miennes. Je peux ? demanda-t-elle en montrant les escaliers vers la chambre.

Face à la situation critique, Antoine sentit ses yeux s'embuer.

- Attends… On peut parler quand même ?! s'indigna-t-il en la suivant jusqu'à la chambre.

- J'crois qu'on s'est tout dit justement… répliqua-t-elle froidement en ouvrant les placards de la commode.

- Candice arrête… la pria-t-il en s'approchant. Arrête ! ordonna-t-il en s'énervant.

La blonde le toisa alors qu'Antoine avait attrapé son poignet pour l'empêcher de continuer.

Écoute-moi bon sang !

- Eh bah vas-y je t'écoute ! s'emporta-t-elle à son tour en balançant ses affaires sur le lit.

Il souffla de soulagement.

- Ok ce soir-là je t'ai menti… Et les autres soirs j'ai trouvé une excuse mais c'était pas pour la rejoindre. Je te jure. J'étais juste pas bien et je préférais être seul…

- T'étais pas bien ?!

- Ouais… commença-t-il hésitant alors qu'elle le fixait les bras croisés. La fille que t'as vue c'est… c'est Louise mon ex.

- Ton ex ? l'interrogea-t-elle

- Oui... C'était un peu avant que t'arrives à Sète… Notre histoire s'est mal terminée et je l'ai revu quand… quand on était au marché et j'avais besoin de clarifier certaines choses du passé…

- Et pourquoi tu m'as rien dit ? demanda-t-elle sonnée.

- Je sais pas je… C'est pas facile pour moi de parler d'elle et encore moins avec toi parce que je voulais pas que… que ça te blesse… Mais il s'est rien passé avec elle je te jure… On s'est vu ce soir-là pour discuter c'est tout…

- C'est tout… répéta-t-elle amère. Ça fait beaucoup là quand même…

- De quoi tu parles ? demanda-t-il doucement en s'approchant de Candice qui avait les larmes aux yeux.

- Bah je sais pas… je viens d'apprendre que t'as UNE ex qui est de retour dans ta vie…

- Je suis désolé Candice…

- Et qui est au courant de cette histoire ?

- J'en ai parlé avec Nathalie tout à l'heure… et ma mère mais elle l'a connue donc c'était plus simple d'en parler avec elle…

- Donc c'était une histoire vraiment sérieuse ?

Antoine acquiesça difficilement.

- Si t'as le temps je t'offre un thé et je t'explique tout… Enfin si t'as envie…

- Vous êtes restés combien de temps ensemble ? éluda-t-elle.

- Euh… 3 ans et demi…

- Ah oui quand même… répondit-elle la gorge nouée.

- Elle est partie sans me donner d'explications et je m'attendais pas à la revoir un jour… C'est pour ça que ça m'a perturbé… Tu comprends ?

- Ça t'a perturbé… répéta-t-elle en baissant la tête. Bien sûr…

- Candice… Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il presque paniqué en la voyant mettre ses affaires dans son sac.

- Je m'en vais. C'est trop pour moi là… annonça-t-elle les larmes aux yeux en le contournant pour descendre les escaliers.

- Attends ! On peut parler quand même…

- J'en ai déjà assez entendu… Salut ! lança-t-elle en claquant la porte d'entrée. »

Le bruit figea le commissaire. Planté au milieu du salon, il souffla alors que ses yeux s'embuaient à vitesse grand V. Évidemment que Candice l'avait pris comme ça… Évidemment qu'elle avait du mal à encaisser… Évidemment qu'il avait fait une erreur en refusant de lui dire la vérité dès le début… et maintenant, Antoine Dumas en payait les conséquences. Et désormais tout seul dans son salon, il finit par rejoindre le placard où se dissimulait son remontant préféré. Il s'empara de la bouteille et vida le liquide marron dans son verre.

. . . . .

Deux jours plus tard.

Les bras chargés de provisions, le commissaire venait tout juste de refermer son portail. Fixant le sol pour ne pas chuter, il marchait avec difficulté jusqu'à l'entrée de son appartement. À quelques mètres de la porte, Antoine finit par oser lever les yeux et s'arrêta brusquement.

« Candice ?! s'étonna-t-il en posant son pack d'eau au sol.

- Salut… lâcha-t-elle gênée.

- Ça fait longtemps que t'es là ?

- Euh non mais je t'attendais… En fait je… J'ai réfléchi et j'ai écouté tes messages aussi et… fin, j'suis prête à t'écouter.

- Entre… déclara-t-il en ouvrant la porte.

- Merci… T'as besoin d'aide ?

- Non ça va… merci. Va t'installer je te prépare un thé…

- C'est gentil… »

La blonde lâcha enfin un sourire. Elle accrocha son manteau à l'une des chaises de la cuisine et fixa son commissaire en silence. Il osa lui rétorquer un sourire alors qu'il appuyait sur la bouilloire sifflante. Candice finit par se diriger jusqu'au canapé et s'installa en fixant la table basse devant elle. Rapidement, ses yeux se posèrent sur une photo glissée sous le meuble. Intriguée, elle la récupéra et observa le cliché, mutique.

« C'est elle ? demanda-t-elle à Antoine qui venait de s'installer à côté d'elle.

- Euh oui… T'as trouvé ça où ?

- Elle avait glissé… sous le canapé… expliqua-t-elle la gorge serrée.

- Ah…

- Elle est jolie… T'as l'air heureux…

- Oui c'était au début… et surtout c'était y a longtemps…

- Vous l'avez prise où ? s'intéressa-t-elle faussement.

- Euh… c'était pendant nos premières vacances je crois, en Espagne.

- Avec elle au moins, t'as pas eu d'harpon dans les fesses… ironisa-t-elle.

- Ah c'est sûr que c'était plus calme oui…

- Mais c'est ce que tu aimes, le calme…

- L'aventure c'est bien aussi, non ? la contredit-il pour la rassurer.

- Hum… Et… Vous vous êtes rencontrés comment ?

- Euh… Elle représentait un suspect pendant une enquête un peu difficile et disons qu'on a eu un premier contact un peu houleux et…

- Avocate en plus… le coupa-t-elle. Ça a dû plaire à ta mère ça !

- Elle l'adorait oui…

- Pas comme moi… répondit-elle en levant les sourcils.

- Pourquoi tu dis ça ? Ma mère a rien contre toi…

- À chaque fois qu'elle me voit… Elle m'évite…

- Oui mais tu sais bien comment elle est… Mais bon… Tu vois cette fois j'aurais dû l'écouter…

- De ?

- Elle m'avait dit de te dire la vérité plutôt que de revoir Louise en cachette. Ça nous aurait peut-être évité d'en arriver là…

- Peut-être… répondit-elle en esquissant un bref sourire. Tu l'as revu depuis ?

- Pas depuis la dernière fois non. On a échangé quelques textos mais ça s'arrête là. Puis je voulais d'abord t'expliquer et qu'on en discute.

Candice acquiesça en baissant la tête.

- Et… tu lui as parlé de moi ?

- Bien sûr… Je lui ai dit que j'avais eu de la chance de tomber sur toi après son départ… Et que la seule peur que j'avais désormais c'était que… que tu fasses pareil qu'elle.

La blonde fronça les sourcils.

- C'est-à-dire ?

- Louise et moi ça a duré plus de 3 ans. C'était la première fois que je tombais vraiment amoureux de quelqu'un… j'avais vraiment l'impression d'avoir trouvé la bonne. J'ai fini par la convaincre d'emménager avec moi et… ça se passait bien. Je lui parlais d'avoir des enfants… des projets… j'ai même fini par la demander en mariage et… elle a accepté. Un mois après, je suis rentré un soir après le boulot. Elle avait pris toutes ses affaires et elle était partie, sans aucune explication. Elle a juste laissé sa bague sur la table avec un « pardon » et c'est tout.

- Ah oui quand même… lâcha-t-elle simplement les yeux embués par les larmes.

- Quand je l'ai revu au marché, j'ai complètement perdu pied. Ça faisait douze ans que j'avais pas entendu parler d'elle et la voir devant moi…

- T'avais jamais eu de ses nouvelles ?

- Nan… Elle est partie sans rien dire à personne… Même ses amis ont pas compris… Elle avait pas de famille… Alors oui au début je l'ai cherché mais… ça me faisait plus de mal qu'autre chose alors… j'ai fini par arrêter…

- Donc… commença-t-elle difficilement. T'es en train de me dire que tu viens de retrouver l'amour de ta vie c'est ça ?

- Les choses ont changé en douze ans…

- Mais ce que vous avez vécu tous les deux ça reste et ça s'oublie pas…

- Bien sûr. Mais j'oublie pas non plus le mal qu'elle m'a fait…

- Quand même… si ça t'a perturbé autant c'est qu'il y a une raison…

- Bah ça me chamboule forcément oui… Mais ça enlève rien à ce qu'on vit maintenant tous les deux…

- Ah bon ?

- Bien sûr… Louise c'est le passé…

- Le passé qui est de retour dans le présent…

Antoine laissa le silence s'installer.

Ça t'a fait quoi de la revoir ?

- Je sais pas… C'est un peu bizarre… Je l'ai détesté pendant toutes ces années et pourtant, j'ai été incapable de lui dire… en fait je crois que ça me donne surtout envie de comprendre pourquoi elle est partie… comprendre ce que j'ai fait de mal… ou ce que j'ai pas fait justement…

- Donc tu vas la revoir ?

- Sûrement, parce qu'on a encore plein de choses à se dire…

- Ok… répondit-elle attristée en baissant la tête.

- Candice… commença-t-il en approchant d'elle alors qu'elle essuyait ses larmes en silence. Je te jure que y a rien avec Louise, c'est du passé.

- Peut-être mais… l'amour de sa vie ça s'oublie pas… Regarde nous, à chaque fois on disait que c'était le passé, on se faisait du mal et pourtant…

- Mais nous deux c'est pas pareil… répondit-il en caressant sa joue.

- Et si demain elle te dit qu'elle est prête à recommencer avec toi ? demanda-t-elle en le fixant droit dans les yeux.

Antoine ravala sa salive, étonnée de la vigueur de cette question.

- Bah c'est pas possible parce que je t'ai toi et que je veux plus perdre la femme que j'aime…

- Hum…

- T'es pas convaincue ?

- Bah non… Tu m'avais jamais parlé de cette histoire… Et maintenant que la femme de ta vie est de retour… ça complique un peu les choses tu vois…

- Mais si c'était vraiment la femme de ma vie, elle serait pas partie comme ça… Puis tu sais ce que je me suis toujours dit ?

- Non…

- Que son départ c'était peut-être un signe du destin. Fallait que je réalise que c'était pas la bonne et sans ça, je t'aurais pas rencontré et on vivrait pas ce qu'on vit aujourd'hui. Alors oui j'ai aimé Louise, mais aujourd'hui c'est toi que j'aime et j'ai pas envie que ça change…

Candice baissa la tête en pleurant.

- Je sais pas si je vais y arriver… finit-elle par lâche à peine audible.

- À quoi ? osa-t-il en frottant son menton.

- À faire comme si de rien, comme avant…

- Laisse-nous le temps… »

Les yeux rouges, Candice le fixait, l'âme meurtrie par cette histoire qu'elle ne soupçonnait pas. Antoine n'était pas mieux. Et même s'il était inévitablement chamboulé, il tentait de feindre la certitude pour ne pas l'inquiéter.

« S'il te plaît Candice… Laisse-nous le temps… »

Cette répétition sonnait comme une supplique. Une dernière volonté pour ne pas la laisser s'échapper. Antoine le sentait, sa partenaire luttait pour ne pas tout envoyer valser. Elle était choquée, blessée, presque humiliée par ces aveux. Depuis dix ans, elle avait toujours pensé être la seule et l'unique femme qu'Antoine avait convoitée. Et en quelques jours, tout venait d'être remis en cause. Elle n'avait finalement pas été la seule et surtout, elle pouvait craindre de se faire doubler par cette charmante avocate qui revenait comme une fleur douze ans plus tard.

Alors Candice avait entendu les mots d'Antoine. Oui… Mais l'hésitation demeurait, en concomitance avec l'intime impression que quelque chose venait de se briser entre eux. Elle ferma les yeux alors qu'il caressait sa joue, attendant impatiemment sa réponse. Les secondes parurent des minutes pour le commissaire qui finit, avec soulagement, par réceptionner sa commandante dans ses bras. La blonde venait de s'y jeter, les larmes aux yeux et le cœur en miettes. Elle le serra, la tête nichée dans son cou et ferma les yeux, profitant de cet instant où elle était sûre de ne pas le perdre.

Antoine souffla de soulagement, heureux qu'elle lui octroie à nouveau sa confiance. L'équilibre était de retour, mais il était fragile et il fallait désormais à tour prix le protéger de la menace d'un potentiel effondrement. La tâche n'était pas simple d'apparence, mais l'essai en valait la peine, il en était persuadé.

Une heure plus tard, Candice était toujours lovée dans les bras d'Antoine. Le silence régnait et la tendresse s'exprimait. La commandante profitait de légers baisers qu'Antoine déposait sur son crâne. Mutique, elle fixa la photo posée sur la table basse, des milliers de questions lui traversaient l'esprit…

« C'est drôle… murmura-t-elle sérieusement.

- De ? l'interrogea-t-il doucement.

- Bah je sais pas… On se connaît depuis dix ans et… j'ai l'impression de découvrir une nouvelle partie de toi…

- Mais je suis toujours le même…

- Hum… mais j'en reviens pas qu'en dix ans tu m'en ai jamais parlé !

- J'en voyais pas l'intérêt… Puis elle était plus dans ma vie alors…

- Quand même… C'était pas n'importe qui…

- Non c'est vrai… T'as raison… J'aurais dû t'en parler…

- Surtout quand tu l'as revu la dernière fois… Ça aurait peut-être évité tout ça…

- Je sais… Je suis désolé…

- Mais maintenant je comprends mieux certaines choses…

- De quoi tu parles ?

- Ton enchaînement de conquêtes… Le choix du bébé plutôt que moi… Ta réaction quand Jennifer est partie aussi…

- Ouais…

- C'est un peu comme si y avait eu deux Antoine… Celui d'avant et… celui d'après…

Il sourit doucement avant d'embrasser son front.

- Je dirais même qu'il y en a eu 3… confessa-t-il tendrement.

- 3 ? répéta-t-elle étonnée.

- Celui d'avant son départ… Celui d'après son départ… Et… Celui après t'avoir rencontré…

Elle sourit à son tour en resserrant son étreinte.

- Pourtant j'suis pas comme les autres…

- C'est-à-dire ?

- Bah Louise… Elle est quand même super jolie… Super fine aussi… Et jeune… Toutes tes conquêtes là… C'était des canons… Regarde par exemple Pascale ! Jeune et jolie… Et je parle pas de Jennifer, hyper jeune et super jolie… Ma sœur aussi qu'était mannequin… Moi à côté…

- Mais ça veut rien dire ça ! Au contraire…

- Bah si… Moi j'suis plus vieille que toi… Et je parle pas de mes kilos en trop et de mes quatre gosses.

- Mais justement… T'es pas comme les autres et c'est ça que j'aime…

- Hum… lâcha-t-elle peu convaincue.

- Puis toi… T'es très sexy… chuchota-t-il à son oreille pour la rassurer. Alors, arrête de douter… mon amour…

- Mon amour ? s'étonna-t-elle.

- Quoi ? T'aimes pas ?

- Si… mais c'est rare quand tu m'appelles comme ça…

- Eh bah moi j'aime bien…

- Hum… répliqua-t-elle simplement en souriant »

Candice resserra son étreinte, rassurée par ses mots. Mais Candice n'oubliait pas… Elle gardait en tête les mensonges, les doutes, les excuses, les non-dits… Pourtant, son commissaire était rempli de remords et entendait bien se faire pardonner. Alors il avait opté pour la douceur et la tendresse, espérant que cela panse ses plaies. Et visiblement, Antoine était prêt à tout… vraiment à tout…

. . . . .