Bienvenue dans l'œil du cyclone.
Titre du 26/01/2022 : Bienvenue dans l'œil du cyclone
Sagittaire : Yara Greyjoy (GOT)
Défi à l'unité d'Almayen n°4
Y : Yara Greyjoy
Yara Greyjoy
Sansa/Yara
Prénom 67 : Marina
Défi 8 de Sarah & son cerveau : écrire un Self insert
UA Challenge 115 : UA!Contes/OUAT
Quatre aspects d'… Arsène Lupin 1 : Gentleman : Écrire sur un personnage particulièrement élégant et bien élevé ou sur Aziraphale (Good Omens)
257) 50 nuances de personnages LGBT
11 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, défis à l'unité, alphabets, de secondaire à principal, ships rares, elles ont dit, Sarah & son cerveau, UA Challenge, quatre aspects, 50 nuances)
Pour une fois, ce n'était pas pour une leçon de conduite que Yara s'apprêtait à voir Sansa.
Ce qui l'arrangeait pas mal d'ailleurs, elle commençait à en avoir légèrement marre de la conduite et des leçons, elle n'en pouvait plus de la voiture et elle ne voulait qu'une seule chose, que ça s'arrête enfin, et qu'elle décroche pour de bon ce fichu permis à la noix apparemment tellement indispensable !
(Note de l'autrice : au moment où j'écris ces lignes, le 28 mars 2023, je ne l'ai pas encore, mais normalement si tout va bien au moment où je publierai ce chapitre, donc le regarde son calendrier 16 août, bordel ça file je sais même pas encore ce que je ferai à de ma vie ce moment-là, lol, hé ben je l'aurai. Je ferai un édit d'ici là à ce sujet. Edit : OUI JE L'AI. Et ça vous le saviez déjà mais bon j'aime le redire encore une fois.)
Elle savait bien que ce n'était pas demain la veille que ça arriverait, ce n'était pas comme si elle avait vraiment le temps pour ça non plus, entre ça, sa vie à Kintzheim et sa lutte contre la malédiction avec son amie Marina.
Sans oublier le fait qu'elle détestait viscéralement le fait de conduire.
Même si Sansa rendait ça moins pire.
Bref.
L'idée venait de la rousse qui, après le tumulte provoqué par sa plainte et le départ de sa mère du domicile conjugale, ressentait le besoin d'oublier un peu tout ça et d'aller se promener en ville avec une amie.
Et c'était à elle qu'elle avait pensé.
Oh bien sûr, elle avait passé du temps avec Jeyne aussi avant, mais Yara ne pouvait qu'admettre qu'elle se sentait touchée que la rousse l'ait choisie elle, alors qu'en théorie elle la connaissait à peine.
Sansa ne se souvenait pas d'elle, et pourtant, elle lui faisait assez confiance pour passer du temps en sa compagnie, alors qu'elle n'était pas arrivée depuis très longtemps en ville, et que vu ce qu'elle avait vécu, la louve aurait pu très légitimement avoir envie de se méfier de tout et de tout le monde.
Surtout d'une femme qui n'était rien pour elle.
Peut-être qu'une part d'elle-même savait la vérité, ou en avait en tout cas l'intuition, ou peut-être qu'elle avait juste envie de lui faire confiance, tout simplement, qu'elle considérait que Yara en était digne contrairement à d'autres.
C'était rassurant en un sens.
« Hey, la salua Yara en lui souriant.
- Salut Esgred, lui répondit Sansa en souriant également. »
Elle aimait entendre son ancienne petite-amie prononcer son prénom, même si ce n'était pas le bon.
Il lui tardait qu'elle se souvienne, enfin, qu'elle l'appelle à nouveau Yara et pas par celui qu'elle s'était certes choisie mais qui n'était rien de plus qu'un mensonge, une vaste imposture, une simple mascarade.
Un masque qui lui collait à la peau, la faisait suffoquer et qu'elle brûlait d'enlever, d'arracher tant elle ne le supportait plus.
Elle était fatiguée des mensonges, elle voulait juste…
Elle voulait juste que sa petite-amie la regarde comme elle le faisait avant, qu'elle se souvienne d'elle et de leur amour, de leur histoire.
Tu me manques Sansa, pensa-t-elle avec une tristesse qu'elle savait infinie.
Oh mon amour, si seulement tu savais à quel point tu me manques.
Et là où la fer-née voyait l'amour de sa vie, Sansa ne voyait qu'une connaissance, voire une amie si elle avait de la chance.
Et c'était suffisant.
C'était douloureux et c'était une des nombreuses choses qui lui brisait le cœur, mais c'était parfaitement suffisant pour l'instant, parce que la rousse ne la connaissait pas, et qu'elle avait souffert et que ce dont elle avait besoin c'était d'espace.
Alors elle attendrait, elle l'attendrait.
Elle l'attendrait des années s'il le fallait.
« Alors… comment tu vas ?
Question stupide, et manière totalement banale d'engager la conversation, et ça Yara le savait, sans compter le fait qu'on avait dû lui poser la question d'innombrables fois.
Pourtant, la rousse lui sourit.
Elle était rayonnante, loin de l'air effrayé et triste qu'elle affichait avant cela, elle était libre, enfin, à défaut d'être heureuse et guérie, et elle allait mieux, et ça se voyait.
Yara aurait juste aimé pouvoir intervenir plus tôt pour l'aider à sortir de cet enfer, voire que ça ne se produise jamais tout court, mais ce qui comptait le plus c'était qu'elle l'ait fait.
- Bien… Je crois. Je n'en suis pas toujours sure, les souvenirs sont toujours là, et je fais encore des cauchemars et rien de tout ça n'est fini, mais… ça va mieux.
- Tu es toujours suivie par ta psy ?
Oui.
Ros était la psychiatre de Kintzheim (et vu le bordel ambiant qui régnerait en ville une fois la malédiction brisée, elle allait sûrement besoin de l'aide d'Archie Hopper vu la masse de travail qui allait s'abattre sur elle… Yara se demanda distraitement si le psychiatre existait sur le même plan d'existence qu'eux, dans la même temporalité mais dans un autre monde et si le cricket était jamais devenu un psy dans cette version de l'univers. Sans doute pas. Et cette digression est déjà bien trop longue, je suis désolée.), et Yara n'était pas franchement surprise.
L'ancienne prostituée avait dû entendre les états d'âmes de ses clients à l'époque de nombreuses fois, maintenant elle le faisait à nouveau, mais en étant payée pour ça cette fois.
Sansa hocha la tête.
- Oui. Elle… elle m'aide bien. Et elle comprend ce que j'ai vécu vu qu'elle a subi quelque chose de similaire il y a plusieurs années.
Parce que bien évidemment, Ros elle aussi avait un passé tragique et douloureux.
C'était vraiment une manie…
Bien, maintenant que ça s'était passé.
- Qu'est-ce que tu voudrais faire ?
Les yeux de Sansa se mirent à pétiller.
- Rien.
Yara fronça les sourcils.
- Comment ça rien ?
- J'ai passé des jours éprouvants, alors je voudrais juste… Suis moi, je vais te montrer. »
§§§§
L'endroit était magnifique.
C'était un jardin, immense, superbe, semblable à ceux du Donjon Rouge, et quand Sansa s'allongea au milieu de l'herbe et des fleurs, Yara ne comprit pas vraiment trop où elle voulait en venir, mais malgré tout elle la suivit sans se poser de questions.
« Alors ?
- Je voudrais simplement rester là, allongée, dans le calme et le silence, loin du bruit et du tumulte de la ville et regarder les nuages.
Yara hocha la tête, approuvant cette idée.
Elle aussi elle était épuisée de devoir courir partout tout le temps sans jamais prendre le temps de se reposer.
Aujourd'hui elle avait l'occasion de le faire, en compagnie de la femme qu'elle aimait de surcroît, elle n'allait pas se priver d'en profiter.
Elles restèrent ainsi pendant plusieurs minutes, sentant la brise du vent les caresser et n'entendant rien à part le chant des oiseaux.
Ça faisait bien longtemps que Yara n'avait pas vécu un moment de paix comme celui-ci, et elle aurait aimé qu'il ne s'arrête jamais, qu'il dure pour toujours, qu'elle puisse enfermer ce moment dans une bouteille et le garder pour toujours avec elle.
Mais elle ne le pouvait pas, et il finirait de toute évidence par s'achever.
Mais pas maintenant.
Pas tout de suite.
Pas tant qu'elles ne l'auraient pas décidé.
- Esgred ?
- Oui Sansa ?
- Je n'ai pas été… très honnête avec toi. Il y a une autre raison au fait que je voulais qu'on se voit ici.
Yara la regarda avec un air confus.
- Laquelle ?
Est-ce que c'était à propos de Joffrey ?
Ou bien était-elle en train de prendre conscience que quelque chose clochait en ville ?
- C'est au sujet de mon père.
Yara dut serrer les poings pour s'empêcher de hurler.
Petyr Baelish n'avait jamais été un père pour elle, pas seulement parce qu'il n'était pas de son sang mais parce qu'il ne l'avait jamais protégé comme il aurait dû le faire.
Oh par le Dieu noyé, comme elle le haïssait.
Pourtant, elle se força à ravaler sa colère et sa fureur, ne montrant que le minimum à Sansa, que ce qu'elle pouvait lui dévoiler parce que tout le monde en ville savait désormais que Petyr Baelish était haïssable.
(Ils le savaient déjà avant, ils refusaient juste de le voir, ou on les en empêchait.)
- Qu'est-ce qu'il a fait cette fois ? Ne put-elle s'empêcher de laisser échapper.
- Ce n'est pas… ce n'est pas à ce sujet.
Yara devait l'admettre, elle nageait en plein brouillard, et elle le voyait bien, la rousse était hésitante, cherchait ses mots, alors c'est que ça devait être important, non ?
- Je t'écoute dans ce cas-là, qu'est-ce que tu veux me dire au juste ?
Sansa prit une grande inspiration.
- Je… Je sais que ça va sans doute paraître bizarre, ce que je vais te dire, mais je pense que… je pense que mon père n'est pas mon père. Que Petyr Baelish n'est pas mon père.
Yara la regarda alors avec un air stupéfait, mais pas pour les raisons que la Stark avait pu imaginer.
Et elle dut lutter de toute ses forces contre elle-même pour parvenir à ne pas laisser la rousse voir que c'était l'espoir qui l'animait désormais, un espoir qui lentement se mourait à petit feu, l'espoir que quelqu'un comprenne enfin la vérité ou au moins une partie de cette dernière.
Un espoir qui soudainement, en quelques phrases, renaissait brusquement de ses cendres.
Un espoir qu'elle n'aurait pas compris.
Alors Yara enfouit ses sentiments au fond d'elle-même, cacha son sourire soulagé, tout en acceptant de laisser son cœur chanter face à la merveilleuse nouvelle qu'elle venait d'apprendre.
La vie faussement parfaite de Littlefinger était en train de se fissurer morceau par morceau et elle serait là pour porter le coup de grâce ultime si besoin.
Sansa éclata alors d'un rire amer.
- C'est bien ce que je me disais, c'était complètement stupide de ma part de vouloir te parler de ça, je…
- Non, c'est bon, lui assura Yara, je… Qu'est-ce qui t'a fait venir à cette conclusion ?
Sansa avait essayé d'en parler à d'autres de ses amis, avant, de manière détournée, et elle en était arrivée à la conclusion suivante.
Personne ne pouvait s'imaginer que Petyr Baelish puisse ne pas être son père.
C'était à n'y rien comprendre, comment se pouvait-il qu'elle soit la seule à le voir dans toute la ville ?
Et Yara était la première à qui elle le disait d'une manière si frontale, sans doute parce qu'elle venait d'ailleurs et pouvait percevoir des choses que les autres ne voyaient pas, aussi parce que même si elle la prenait pour une folle, elle finirait bien par partir et quitter la ville (ce constat lui fit plus mal qu'elle ne l'aurait cru pour une raison qu'elle ne s'expliqua pas) et ce serait comme si elle n'avait rien dit.
Mais si elle la croyait, oh, si elle la croyait…
Ça pouvait absolument tout changer, tout bouleverser.
Allez.
C'était le moment ou jamais.
Celui où elle devait se jeter dans le vide sans regarder en arrière, sans reculer, sans hésiter un seul instant.
- Je ressemble à Ned Stark, lâcha-t-elle alors finalement, et ce fut comme si elle était désormais incapable de s'arrêter de parler. Et Robb aussi, et Bran, et Rickon et Arya, alors certes je ressemble peu à Eddard Stark mais je ressemble peu à Petyr Baelish aussi, et si j'ai raison je dois être la fille de Ned Stark aussi, je ne vois pas pourquoi je serais l'exception qui confirme la règle au sein de mon adelphie, et puis il y a le fait que nous ressemblons aussi à Jon Stark et aussi ma mère était amoureuse de Ned Stark avant alors que peut-être que je ne sais pas, elle a trompé mon père ? Qui n'est pas mon père ? Je ne sais pas je suis perdue mais la seule chose que je sais c'est que quelque chose cloche, que plus rien n'a de sens, et que je pense que Ned Stark est mon père. Mon vrai père.
À sa grande surprise, un sourire amusé se dessina sur le visage d'Esgred Miller.
- Est-ce que tu as pensé à respirer au moins une fois durant cette longue tirade ? Lui lança-t-elle avec amusement, et ce n'était ni un sourire narquois ou mesquin qu'elle affichait alors Sansa se mit à sourire elle aussi, reprenant sa respiration.
Mais maintenant, si elle avait un peu de mal à respirer, ce n'était pas parce qu'elle n'avait pas arrêté de parler pendant plusieurs secondes.
Non, c'était à cause du sourire de son interlocutrice qui l'avait éblouie.
Et alors, la révélation la frappa comme la foudre, violente et inattendue.
Elle était magnifique.
Ce n'était pas quelque chose qu'elle ignorait avant, mais maintenant, elle le voyait, elle le voyait vraiment, et son cœur battait vite, beaucoup trop vite pour son propre bien, juste parce qu'une jolie fille lui avait souri.
C'était à la fois exaltant et terrifiant.
- Je… oui, bredouilla-t-elle. Et…
- Je te crois, lui répondit aussitôt Yara, n'ajoutant pas le fond de sa pensée.
Je te crois parce que tu as raison.
Sansa la regarda avec stupeur.
- Quoi ?
- Je te crois. Tu as peut-être tort, mais… c'est ta ville. C'est ta famille. Ce sont les tiens, et si tu penses que ta mère a eu des enfants avec un autre homme que celui que tu considères comme ton père depuis que tu es né, alors… peut-être que tu as raison. Et on va essayer de découvrir la vérité à ce sujet, ensemble. Je te le promets. »
Bienvenue mon amour.
Bienvenue dans le monde merveilleux de la malédiction, et surtout, accroche-toi bien.
Elle se trouvait là une alliée inespérée, elle qui voulait justement faire faire des tests ADN sur certains habitants de la ville, voilà quelqu'un d'autre qui voulait faire de même.
Peut-être qu'elle pourrait mettre en place cette idée finalement…
A suivre…
