Chapitre 26 : Une nuit avec toi

Note : Attention ce chapitre contient des passages aussi chauds que la braise. Âmes sensibles s'abstenir de lire ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Bonne lecture.

Suite 88, Le Mark Hôtel, NY

Il était 21 heures du soir. Assis tous les deux autour de la table, Mlle Parker et Jarod savouraient leur délicieux dîner. Une odeur fumante et appétissante de viande emplissait la pièce. Le menu était composé d'une entrée de carpaccio de bœuf. En plat principal, du filet mignon de porc rôti avec ses pommes de terre sautées à la sauce au poivre. Et pour accompagner ce succulent plat, un vin rouge léger et fruité leur avait été servi. En dessert, un cœur coulant au chocolat. Le repas se passa dans une ambiance chaleureusement détendue, sans chamailleries ni piques verbales ni sujets sensibles. Il n'y avait que de la complicité, des rires, des conversations amicales, des sourires et des longs regards amoureux. Soudain, Jarod prit la main de la jeune femme dans la sienne. Elle ferma le poing, il caressa le dos de sa main.

« C'est notre tout premier tête-à-tête. J'avais hâte de passer cette soirée avec toi. C'est un moment que je ne suis pas prêt d'oublier.

- Je ne suis pas prête de l'oublier, moi non plus, tu peux me croire.

- Je suis ravi d'être là avec toi. Ça faisait si longtemps que l'on attendait ce moment. Et toi ?

- Oui.

- C'est un oui qui ressemble à un non. Pourtant, si je me rappelle bien, tu étais très enthousiaste à l'idée de passer la nuit ici.

- Je le suis toujours. C'est que je me sens…

- Intimidée ? Angoissée ? Nerveuse ?

- Tu sais, tu es le premier qui me fait cet effet-là. D'habitude, je contrôle toujours tout. Ce que je dis, ce que je fais, mes sentiments, mes émotions, mes pensées. Je fais en sorte que personne ne me voit réellement, mais avec toi, je n'y arrive pas. C'est comme si j'étais transparente et toi Jarod, tu me vois. Tu me vois vraiment.

- Je te vois, toujours, Parker. Est-ce que ça va ? Tu m'as l'air soucieuse.

- Jarod. J'appréhende un peu la fin de ce dîner. J'ai peur que malgré cette ambiance, ce décor, tout ne se passe pas comme prévu.

- Parker, on ne peut pas toujours tout prévoir. En ce qui me concerne, je trouve que la soirée se déroule très bien.

- Tu ne comprends pas ce que je veux te dire. Ne crois-tu pas que nous sommes en train de commettre une erreur monumentale ? avait dit la jeune femme en se levant de table.

- Non, je crois au contraire que c'est dans la logique des choses, il se leva à son tour pour la rejoindre. Qu'est-ce qu'il se passe ? Je vois bien que ça ne va pas.

- C'est que jusqu'à présent, j'avais du mal à réaliser que notre histoire prenait une tournure beaucoup plus romantique. Jusqu'à là, on se contentait de flirter et ça me suffisait.

- Ah ? Mlle Parker doute ? se moqua-t-il.

- Je t'en prie, ne te moque pas. Je suis très sérieuse, tu sais.

- Où veux-tu en venir ?

- Jarod, tu ne trouves pas ça bizarre ? Toi et moi, notre relation ? Pendant plus de cinq ans et jusqu'à ces dernières semaines, on avait instauré des règles, des limites à ne pas franchir, on était tantôt amis, tantôt ennemis. Et voilà à quoi se résumaient nos cinq dernières années, il y a encore peu de temps, tu me fuyais et moi, je te traquais et maintenant, on s'apprête à devenir amants. Notre relation est malsaine.

- Malsaine ? Pourquoi ? Parce qu'on est amoureux l'un de l'autre ? Les règles, c'est toi qui te les imposes. Les limites, elles ont déjà été franchies. On peut toujours arrêter là si tu refuses d'aller plus loin, mais c'est trop tard. Ne le vois-tu pas, Parker ?

- Jarod, que se passera-t-il après ?

- Si tu décides de ne pas poursuivre la soirée, je respecterai ta décision. On arrête tout. Mais décide-toi, une bonne fois pour toutes !

- J'ai peur de me tromper, de faire le mauvais choix.

- Je suis le mauvais choix ? C'est comme ça que tu me vois ?

- Non, bien sûr que non. Ce n'est pas ce que je voulais dire.

- Et qu'est-ce que tu voulais dire ? Qu'est-ce que tu veux, Parker ?

- C'est toi que je veux. Je sais que c'est toi que je veux.

- En es-tu sûr ?

- C'est plus fort que moi. Je ne peux pas m'empêcher de me poser des questions, mais ça ne veut pas dire que je ne veux pas être là, avec toi, ce soir, maintenant.

- Ferme les yeux. »

Les paupières closes, elle se laissa guider par Jarod qui l'entraîna vers la grande baie vitrée du salon. Mlle Parker ouvrit ses yeux. Mal à l'aise, elle resta silencieuse. Jarod à ses côtés, face à la fenêtre était tout souriant, il regardait le décor lumineux de la ville. Comment pouvait-il rester aussi calme ? La jeune femme admirait sa force de caractère, et malgré ses petites maladresses, il dégageait une telle assurance que ça en devenait effarant.

« Regarde. C'est une vue incroyable. Je passerai des heures à contempler toutes ces jolies couleurs. Ça m'apaise. Quand je me sens perdu, il me suffit de lever les yeux vers le ciel et pour moi, tout devient plus clair.

- Jarod. Et si ça ne marchait pas entre nous ? Tu finiras par me détester.

- Attends. J'ai besoin de te dire ce que je ressens. Parker, ça fait des mois que j'ai compris mes sentiments pour toi et je les ai acceptés. À moi aussi ça me fait peur. J'ai peur de ne pas correspondre à ton idéal, de nous, du Centre, de notre avenir, si possibilité il y a. Mais je refuse de la laisser me contrôler et de prendre le dessus sur ma vie. Peut-être qu'on se trompe et qu'on n'ait pas fait l'un pour l'autre ou bien, on l'est, je ne sais pas, mais ce que je sais, c'est que si on n'essaie pas, on finira par le regretter. Et je ne veux pas vivre dans le regret de ne pas avoir tout fait pour te garder.

- Jarod, quand est-ce que tu as su ? Comment l'as-tu compris ?

- Je l'ai toujours su, mais je n'ai été sûr que lorsque nous étions tous les deux sur cette île. Je crois que pour moi ce qui a été une vraie révélation de ce que j'éprouvais pour toi, c'était de te voir derrière ce paravent. Tu as réveillé en moi des sentiments qui étaient enfouis au plus profond de mon être. Des sentiments que je me refusais de ressentir pour toi, tout comme toi. Alors je ne sais pas si nous deux, ça fonctionnera ou pas. En revanche, je ferai tout pour que ça marche si tu me donnes cette chance. Et dis-toi bien que jamais je ne pourrai te détester. Tu pourrais me passer les menottes, à cet instant, me ramener au Centre, partir, me frapper, m'injurier, rien de ce que tu pourrais me faire ne me fera te détester.

- Je le sais bien, Jarod. Tu vois tout à l'heure, dans la rue, en me promenant, je voyais ces couples si amoureux et si heureux de l'être. Et je me demandais si on était vraiment comme eux. Comment peut-on savoir si ce qu'on ressent est vraiment de l'amour ou du simple désir ? Peut-être qu'on est seulement attiré l'un par l'autre. Je voudrais être sûre que ce qu'on s'apprête à faire ne soit pas une erreur. Jarod, cet écart de conduite pourrait nous coûter cher à tous les deux.

- Je n'ai pas toutes les réponses, Parker. Je sais que ce que je ressens pour toi va bien au-delà de l'attraction physique. C'est vrai, je ne vais pas te mentir en prétendant que je ne suis pas attiré par toi ou que je n'ai pas envie de te faire l'amour, mais je sais que nous deux, c'est plus fort que ça. J'adore passer du temps avec toi. J'adore t'écouter parler, t'entendre rire jusqu'au éclat. J'adore me promener avec toi. Ou encore te regarder. Juste te regarder. Je ne sais quoi te dire de plus pour calmer tes craintes. Je croyais qu'en t'offrant ce week-end, tu comprendrais que je suis réellement sincère avec toi. Je me trompais.

- Non Jarod, tu ne t'es pas trompé. Peut-être que je me pose trop de questions ou que j'écoute un peu trop cette petite voix que j'essaye désespérément de faire taire. Si seulement je ne l'entendais pas.

- Peut-être que tu ne devrais pas la faire taire, mais l'écouter. J'aurais dû m'en douter, en fin de compte, tu n'es pas prête. Je ne sais pas pourquoi tu te mets autant de barrières. J'aurais pu te rendre heureuse, tu sais... Je te laisse… Je vais faire un tour… Ne m'attends pas, je rentrerai sûrement tard !

- Non, attends ! Reste, je t'en prie. Reste Jarod, elle l'attrapa par le bras pour le retenir.

- Pourquoi ? Donne-moi une seule bonne raison de rester.

Sur un long regard, elle le saisit par le visage et plaqua sa bouche contre la sienne.

- Est-ce que ça répond à ta question ?

- Et que fais-tu de tes doutes ?

- Envolés ! Je veux que tu restes avec moi. Ne pars pas. Je t'en prie. Ne pars pas, Jarod.

- Tu veux poursuivre cette soirée, Parker ?

- Si tu le veux. Si tu me veux toujours.

- Bien sûr que je te veux toujours.

- Viens, Jarod ! »

Mlle Parker l'embrassa à nouveau. Ils s'installèrent sur le canapé. Elle avait sa tête qui reposait sur son épaule. Il effleura son bras. Pour la rassurer sur son amour pour elle, Jarod tenta d'évoquer leurs sentiments mutuels et leur éventuel avenir. Elle refusa d'entamer une conversation sur le sujet. C'était leur première soirée. Comment pouvait-il ne serait-ce qu'un instant envisager de parler de leur avenir ? Il souleva son menton avec son index.

« Qu'est-ce que tu ressens exactement pour moi, Parker ?

- Jarod, je croyais qu'on en avait parlé tous les deux. Tu sais ce que j'éprouve pour toi. Je tiens à toi.

- Je sais que tu tiens à moi, ce que je voudrais savoir, c'est si tu m'…

- Je t'ai déjà dit que je n'étais pas prête à te le dire. On s'était mis d'accord, l'autre jour, tu te rappelles ?

- Parker, ce n'est pas un crime de s'aimer et tu ne devrais pas avoir peur de l'entendre ou de me le dire.

- Qu'est-ce qu'il te prend ?

- Je voudrais m'assurer que tous les deux, nous soyons bien sur la même longueur d'onde. Une fois que nous aurons passé la nuit ensemble, on ne pourra plus revenir en arrière.

- Jarod, j'ai eu un instant de doutes, mais c'est fini. Et je suis sur la même longueur d'onde que toi. Regarde-moi, je n'ai pas pris la fuite. Je suis toujours là, avec toi.

- Mais ?

- Ne brûlons pas les étapes. D'accord ? Profitons de notre soirée. De notre week-end. Ne gâchons pas tout. Je t'en prie.

- Au moins, ce qu'il y a de réconfortant dans notre relation, c'est que l'on se connaît très bien toi et moi et peu importe nos réactions ou nos attentes, on ne sera jamais déçu. Il faut admettre le fait que nos rapports changent et évoluent, dans le bon sens.

- Oui, sans doute. Jarod, ne t'attends pas à ce que nous officialisions notre relation cela pourrait briser le charme et il n'y aurait plus rien de naturel. Sans compter que je ne me sens pas prête à officialiser quoi que ce soit.

- Eh bien, alors on va dire que ce n'est pas officiel, pour l'instant.

- On gardera notre liaison secrète. Personne n'a besoin de savoir. »

Alors que la musique se jouait sur un air romantique, Mlle Parker se leva, debout, elle lui tendit sa main. « Tu veux danser avec moi ? » Jarod accepta avec le sourire. Ils se positionnèrent l'un en face de l'autre. Il se rapprocha d'elle entourant de ses mains si viriles et si imposantes la taille de la jeune femme tandis qu'elle relevait ses bras juste au-dessus de sa tête pour les enrouler autour de la nuque du caméléon. Collés l'un à l'autre, ils se déhanchaient sensuellement, tout en bougeant sur une douce mélodie. Il pouvait sentir son corps contre le sien, n'hésitant pas à plonger ses yeux dans ceux de sa partenaire. Elle détourna son regard du sien. Plus rien ne comptait pour Jarod, il ne se concentrait plus que sur elle. Il se montra tout particulièrement attentif à la façon dont elle le scrutait, se frotter à lui, de le toucher. Ils appréciaient cette idylle parfaitement secrète entre eux. Et au bout du compte ni lui ni elle n'avaient prêtés attention à la fin de la musique. Elle passa ses mains de façon lascive dans la chevelure du beau brun, s'amusant à faire tournoyer les mèches du jeune homme. Jarod faufila sa main dans la fente de la robe de la jeune femme jusqu'en haut de sa cuisse. La Miss sentit ses doigts sur sa peau nue lui déclencher la chair de poule. Sa respiration s'accélérait à une telle vitesse qu'elle crût manquer d'oxygène.

Serrée tout contre lui, elle avait ses mains posées sur son torse, leurs visages, leurs corps, leurs lèvres étaient à peine à quelques centimètres l'un de l'autre. Hypnotisée, elle se perdait dans le regard du caméléon. Subjugué par sa beauté, Jarod resserra amoureusement son étreinte, inhalant l'odeur naturelle qui émanait de sa peau, entendant son cœur battre, sentant la tiédeur de son souffle. Blottis tout contre lui, elle se délectait dans ses bras. À cet instant précis, elle pouvait deviner ses pensées les plus intimes. L'effet qu'elle produisait sur Jarod le troublait. Mlle Parker, elle, était intimidée, le regard étincelant, les pupilles dilatées elle ne savait plus trop quoi dire ou quoi faire et leurs battements cardiaques se synchronisaient pour résonner à l'unisson. Alors qu'il évita de croiser ses yeux, elle se pencha vers lui et lui vola un baiser. Il en était surpris et quelque peu déstabilisé.

« Tu sais comment utiliser ton pouvoir de séduction sur un homme, toi !

- Disons que tu es incapable de me résister.

- N'en soit pas si sûr ! Je pourrais passer le pas de la porte, là tout de suite.

- Ah oui ? Alors pourquoi es-tu toujours là ?

- Je dois être sûrement un peu fou. Ou peut-être qu'effectivement, je suis incapable de te résister. J'ai beau être un caméléon, je n'en reste pas moins un homme. Un homme avec ses faiblesses.

- Et je suis une de tes faiblesses ?

- Ma seule faiblesse.

- Et ce soir qui ai-je en face de moi ? Le caméléon ou l'homme… Toi, Jarod ?

- Quand je suis avec toi, il n'y a plus de Caméléon. Il n'y a que moi. Parker, tu es la seule avec qui je peux être moi-même. Je n'ai pas besoin de faire semblant et de prétendre être quelqu'un d'autre. Tu me connais mieux que personne. Tu sais tout de moi. Tu fais partie de moi.

- Ça tombe bien parce que cette nuit, je ne veux que toi, Jarod.

- Et ça tombe bien parce que j'ai laissé mon costume de caméléon au placard !

- Alors, il n'y a plus que toi et moi, juste nous deux ?

- Il semblerait. Parker, ce que tu peux être incroyablement désirable.

- Jarod… Fais-moi l'amour.

- Oh !

- Oh ? Tu n'as pas envie de moi ? De me déshabiller ? De me prendre nue dans tes bras ? De poser tes mains sur moi ? De me faire l'amour ?

- Si bien sûr que si.

- Qu'attends-tu, Jarod ? Je suis là, devant toi.

- Parker, regarde-moi ! Es-tu vraiment sûr de ce que tu veux ? Je ne veux pas que demain, à ton réveil, tu éprouves le moindre regret.

- Je ne peux rien faire pour changer ce qui nous arrive. Tu l'as dit toi-même, c'est déjà trop tard. Jarod, je veux passer cette nuit dans tes bras. Je veux te sentir tout contre moi, je veux sentir ton corps près du mien, je veux sentir ta peau contre la mienne, je veux sentir ton cœur battre contre ma poitrine. Je veux t'entendre me dire que tu me trouves belle et que tu as envie de moi. Jarod, j'ai besoin de toi comme je n'ai jamais eu besoin de personne et je te veux ! Et toi ? Est-ce que tu me veux comme je te veux ?

- Et que se passera-t-il demain, Parker ?

- Demain est un autre jour, Jarod. »

Il la plaqua tout en la maintenant doucement contre le mur. Ses yeux avaient accroché les siens furieusement, viscéralement, il n'avait jamais remarqué jusqu'à là, les reflets verts qui illuminaient son joli regard. Alors qu'il posa ses phalanges sur ses joues fraîchement rosées, il se pressa tout contre elle. Elle avait ses lèvres à peine ouvertes, si tremblantes, si impatientes et si brûlantes que le jeune homme ne put se retenir de les prendre avec une telle voracité, explorant sa bouche. Leurs langues tourbillonnaient dans une danse charnelle. Profond, soutenu, humide et passionné voilà ce qu'était leur baiser. Un baiser qu'ils ne cessèrent de renouveler à leur guise. C'était insensé, absurde mais tellement enivrant. Elle qui jusqu'à présent avait passé toutes ses nuits seule dans un grand lit froid, cette nuit, ce serait dans l'effervescence de leur étreinte qu'elle fermerait ses yeux. Dans un empressement total, ses doigts avaient arraché fiévreusement les boutons de la chemise de Jarod la jetant sur le parquet. Elle plaça ses mains sur les hanches de son amant, les faisant remonter jusqu'à la base de son cou puis les déplaça de façon alternative sur le torse nu, ferme et énergique de son corps d'athlète. Ses pectoraux, ses abdominaux si avantageusement bien dessinés. Jarod recommença à embrasser tour à tour la bouche de la demoiselle, son cou, ses épaules, son décolleté. Il posa son front contre le sien.

« Parker, je voudrais tellement te dire à quel point je...

- Il y a une autre façon de me le dire, Jarod. Viens avec moi. Laisse-moi te montrer. »

Elle encercla de ses bras la taille de Jarod, l'invitant à la suivre dans la chambre et sans le lâcher du regard, elle lui lança un sourire dévastateur « Tu as le sourire le plus renversant que j'ai eu le bonheur de voir ! » Elle releva légèrement son pied et avec le talon haut de sa chaussure, elle referma la porte derrière eux. Mlle Parker s'engagea dans une action qui ébranla davantage le caméléon, elle se hasarda à défaire la ceinture du pantalon du jeune homme puis le bouton. Il l'arrêta dans son élan, retirant sa main pour la replacer gentiment sur son cœur. Il lui souriait. Elle ressentait le martèlement au niveau de sa poitrine. « Parker, laisse-moi faire. » Ses doigts atteignaient les bretelles de la robe qui lui collaient à la peau et sans trop séparer son corps du sien, il les faisait glisser sur ses épaules. La robe tomba au sol, elle se retrouva en sous-vêtements.

« Tu es magnifique, mon amour. Tu es si sexy et si parfaite.

- Parfaite ?

- Oui, Parker, tu es parfaite et j'ai très envie de te faire l'amour.

- Oh Jarod et moi, j'ai attendu ce moment toute ma vie. Je ne veux plus attendre. Ne me fais plus attendre. Je veux être à toi.

- Toute la nuit.

- Rends-moi heureuse, Jarod. »

Ils se dirigeaient tous les deux vers ce grand lit où elle s'allongea. Elle s'installa le plus confortablement possible. D'abord, Jarod commença par lui enlever ses chaussures à talons profitant de lui masser la plante des pieds puis embrassa ses orteils. « Comment, diable peux-tu passer toutes tes journées dans ces chaussures ? » Elle lui lança un sourire. Peu à peu, ses doigts filèrent sur la peau lisse, veloutée et presque entièrement dénudée de la jeune femme. Ses mains rejoignirent sa taille. Il lui retira avec délicatesse sa culotte en dentelle, la faisant descendre lentement le long de ses jambes. Il la jeta par-dessus son épaule. Une fois complètement dévêtus, ils partaient l'un et l'autre à la découverte de leur nudité. Tout près d'elle, il caressa sa longue jambe remontant doucement vers l'intérieur de sa cuisse, les yeux fermés, elle avait son cœur, qui palpitait au fur et à mesure que son plaisir grandissait. Il constata que la Miss tremblait à son touché. Il admirait les majestueuses courbes de son corps qui réagissaient à chacun de ses effleurements. C'était comme si elle avait atteint sa pleine conscience sexuelle. Un lâcher prise. Un laisser-aller à sa montée d'excitation extrême. Il étudiait les moindres détails de sa silhouette, comme pour photographier chaque petite parcelle d'elle. Alors qu'elle lui dévoilait sa poitrine gonflée, Jarod, lui, câlina l'un de ses seins, rond, ferme et bien dressé tout en titillant l'autre du bout de ses lèvres. Ses baisers, qui devenaient persistants et appuyés, descendaient vers le bas. Soudain, elle sentit sa langue aussi légère qu'une plume venir chatouiller une de ses zones érogènes. Elle avait la sensation d'avoir reçu une longue décharge électrique. Puis il ramena sa bouche vers la sienne. Durant ces longs échanges enflammés, elle ressentait ce besoin incessant de lui. Elle sollicitait chacun de ses baisers, ses yeux l'invitaient sans cesse, son corps tremblant suppliait celui de Jarod. Il était passionné, amoureux, fou d'elle. Et elle, elle avait le regard si débordant de désir. Jarod, au-dessus d'elle frôla son visage.

« Tu es mon véritable amour, celui que l'on ne rencontre qu'une fois dans sa vie. J'ai l'impression qu'on a perdu tant d'années à se courir après, à se chercher que te retrouver m'a fait prendre conscience que ma vie n'était rien sans toi. Je ne suis rien sans toi. Et désormais, Parker, je me souviendrai toujours de chaque partie de toi, de ton visage, de ton sourire, de ton regard, de tes baisers… Je sentirais toujours la chaleur de tes mains dans les miennes, le son de ta voix, l'éclat de ton rire… Je veux m'imprégner de toi parce que je ne veux rien oublier de toi, avait-il déclaré solennellement.

- Jarod, murmura-t-elle émue, les yeux inondés de larmes.

- Tu es nerveuse ?

- Un peu, avoua-t-elle timidement.

- Tout se passera bien. »

Sur un simple regard, Mlle Parker tout contre lui plaqua ses mains contre le bas de son dos. Ce dernier, étendu sur le corps de la Miss, déposa sa bouche sur la sienne encore toute frémissante. Il l'embrassa d'abord tendrement puis un peu plus sauvagement à tel point que les dents de Jarod venaient mordiller sa lèvres. Et sous les draps froissés, leurs baisers s'intensifiaient, leurs doigts s'entrelaçaient, leurs corps s'apprêtaient à fusionner, seuls leurs regards, et leurs caresses communiquaient. Alors que la jeune femme écartait ses cuisses pour accueillir son amant, Jarod, lui, maintenait les poignets, juste au-dessus de son visage pour s'enfouir dangereusement en elle. Il sentait son humidité, ce qui l'excita davantage. Il lui murmura des mots doux. Elle hurlait son contentement. Ce cri, un mélange de désir, de passion et de plaisir, qui sortait directement de sa gorge ou bien du fin fond de son être. Cette fois-ci, elle ne contrôlait plus rien. Elle le laissa prendre possession d'elle-même, s'abandonnant littéralement aux joies de l'amour. Sans rompre le contact visuel, il se retira doucement d'elle pour revenir à la charge, mais cette fois-ci, plus profondément. Tandis qu'elle enroulait ses longues jambes autour de la taille du caméléon, les serrant aussi énergiquement que possible, Jarod, lui, en profita pour capturer les lèvres de la Miss. La jeune femme avait le regard si lumineux. Ses yeux brillaient comme des diamants. Elle prononça son nom, à mainte reprise, le tenant de toutes ses forces, le suppliant de ne pas arrêter, elle voulait que ça dure encore et encore ! Tous ses muscles se resserraient quand tout à coup, la Miss rayonna, c'était comme si elle flottait hors de son corps. Elle était hors du temps. Plus rien n'avait d'importance. Elle n'avait jamais connu une telle excitation, celle qu'elle avait de bouillonner intérieurement, emplie d'une chaleur intense, cette chaleur qui lui donnait la fièvre. La jeune femme cambra son dos, rejetant sa tête en arrière. Jarod toujours aussi fou amoureux, s'engouffrait de nouveau en elle toujours plus fort, toujours plus vite, simultanément sa fréquence cardiaque augmentait. Elle s'agrippa avec férocité à son dos enfonçant ses ongles dans la chair du jeune homme. Et plus les coups de reins devenaient brutaux et plus ses ongles s'enfonçaient laissant de petites marques de leurs ébats sur sa peau. Elle poussa un soupir d'exaltation. À bout de souffle, il se sépara d'elle malgré lui.

« Mon amour, je ne te connaissais pas une telle ardeur.

- Et encore, tu n'as pas tout vu !

- Alors montre-moi.

- Dis-moi, tu as la forme, toi.

- Quand on a une femme telle que toi dans son lit, il vaut mieux l'avoir. Tu ne crois pas ?

- Si. Et c'est bien que tu te rendes compte que je ne sois pas une femme comme les autres. Pas comme toutes celles que tu as connu jusqu'à présent.

- Tu n'as jamais été une femme comme les autres, Parker.

- Et toi, Jarod, tu es vraiment exceptionnel.

- Je suis très heureux que tu t'en aperçoives. J'espère que tu ne dis pas ça uniquement à cause de mes performances.

- Eh bien, on va dire que ça y contribue. Jarod, crois-moi, tu es vraiment exceptionnel. Ou peut-être que tu ne l'es pas. C'est vrai, on vient de faire l'amour alors je ne suis pas très objective.

- Ah ! Laisse-moi te montrer à quel point je peux être exceptionnel.

- Alors toi aussi, tu as des talents cachés ?

- Tu me montres tes nombreux talents et ensuite, je te montrerai les miens.

- Comme tu l'as dit, Jarod, mes talents sont bien trop nombreux pour t'en faire la démonstration, maintenant. Il faudrait renouveler l'expérience plusieurs fois, avait-elle déclaré d'une voix chaude, prenante et attirante.

- Je suis prêt à renouveler l'expérience autant de fois que nécessaire.

- Tu en es sûr ? Tu pourrais le regretter !

- Puisqu'il le faut. » avait-il déclaré résigné.

Insatiable et le sourire aux lèvres, Mlle Parker roula pour passer juste au-dessus de lui. Son instinct primal refaisait surface. Elle n'avait qu'une seule envie assouvir son appétit sexuel et contrôler celui qui se trouvait en dessous d'elle. Ils prenaient un long moment pour se toucher mutuellement. Elle titillait ses lobes d'oreilles, son cou, ses tétons. Émoustillé, Jarod avança sa tête pour embrasser la lèvre supérieure de la Miss, celle-ci, en retour, embrassa la lèvre inférieure de son amant. Jarod, les mains posées sur les cuisses de la jeune femme, attrapa ses hanches se soumettant ainsi à son pouvoir et à sa domination. Ce qui n'était pas pour lui déplaire. Mlle Parker, ses doigts fins sur le torse de Jarod, ondulait langoureusement sur lui. Elle le sentait petit à petit grandir en elle, l'entendant gémir aussi discrètement que possible. Il ressentait cette sensation d'une caresse chaude et douce comme de la soie l'envelopper, mais ce n'était rien comparé aux émotions qu'elle suscitait en lui. C'était au-dessus de tout ce qu'il avait pu imaginer. Elle cessa de se balancer. « Pourquoi tu t'arrêtes, mon amour ? On était pourtant bien parti… Pourquoi ? » lui avait-il demandé. Elle prit une expression rieuse et sans répondre, elle se pencha sur lui. Il sentait son souffle au creux de son cou alors qu'elle lui susurra des mots à l'oreille, il en buvait de ses paroles. Elle approcha sa bouche de la sienne pour jouer avec, de manière assez coquine. Puis se redressa, et pour la plus grande satisfaction de Jarod, elle reprenait son geste tout en douceur. D'abord très lentement puis un peu plus vigoureusement, basculant sa tête d'avant en arrière en même temps qu'elle accélérait les mouvements de va-et-vient, incessants, étourdissants. Des mouvements qui devenaient de moins en moins contrôlables et qui provoquaient à son amant d'agréables frissons. Son plaisir était au-delà de toute limite à un point qu'il cria le prénom de la demoiselle. Il se raidit. Son corps tout entier vibrait. En son sens, pour lui, c'était l'extase à l'état pur. Jamais il n'avait connu un tel bonheur. Et dire qu'il avait attendu toutes ces années pour le découvrir avec elle. « Quelle joie d'y goûter ! » pensa-t-il. Alors qu'elle s'arrêtait progressivement, des perles de sueur coulaient le long de son dos. Ses cheveux mouillés et collés par la transpiration pendaient sur son visage. Ils étaient hors d'haleine et avaient du mal à reprendre leur respiration. Elle resta quelques minutes de plus dans la même position avant de déposer un baiser sur la bouche de Jarod. Finalement, elle s'allongea sur lui, laissant sa tête reposée sur la poitrine du jeune homme. Ce dernier la serra tout contre lui.

Après avoir fait l'amour, à plusieurs reprises, il s'empara de la bouche si délicieusement gourmande de la jeune femme, l'enlaçant amoureusement, caressant tendrement sa chevelure. Dans ses yeux, elle voyait, le rêve, l'amour et la liberté. Et avant de fermer ses paupières, elle murmura à l'oreille de son amant « Merci ! » Blottis dans les bras l'un de l'autre, ils avaient fini par s'endormir, trouvant le sommeil ensemble, éprouvant ainsi une sensation de bien-être et d'euphorie.

Elle avait enfin laissé tomber son masque de mépris… Du moins le temps d'une nuit. Une nuit, qui resterait gravée à jamais dans leurs mémoires. Il avait réussi à toucher son cœur, son âme, son amour de la plus belle des façons.