Chapitre 34 : Les murmures du cœur
The Mark Restaurant NY
Le lendemain dans la journée, Sydney et Jarod s'étaient attablés au restaurant de l'hôtel. Le psychiatre avait posé un bloc-notes et un stylo devant lui, prêt à entamer une discussion sérieuse et redoutée par le caméléon. Mlle Parker, étant absente pour le moment, Sydney se concentra exclusivement sur son patient. Après la crise émotionnelle intense qu'avait traversée Jarod, il était évident pour Sydney qu'il était temps d'élaborer un plan pour aider celui-ci à canaliser ses émotions de manière constructive. Pour ce faire, il avait établi un programme rigoureux. Ce programme, qui avait pour but de l'aider à retrouver un équilibre intérieur, contenait des séances de thérapie approfondies, des activités sportives intenses et une alimentation saine. Le psychiatre prévoyait des séances régulières de thérapie. Celles-ci permettraient à Jarod de s'exprimer librement, de mieux comprendre ses émotions et de travailler sur ses peurs. Sydney serait là pour l'écouter et le guider. Il lui proposa également de se livrer à des activités sportives afin de gérer son stress et de libérer les tensions accumulées. L'exercice physique aiderait Jarod de se sentir plus fort, tant physiquement que mentalement, contribuant à sa résilience émotionnelle. De même qu'il encouragea le jeune homme à pratiquer la méditation. Il lui expliqua alors que celle-ci pouvait être une excellente méthode de relaxation et de recentrage. En prenant le temps de se connecter avec lui-même, de calmer son esprit et de se détendre. Enfin, Sydney souligna l'importance d'une alimentation équilibrée pour son bien-être. Il lui suggéra de faire attention à ce qu'il mangeait, en favorisant les aliments nutritifs et en évitant les excès nocifs et qui contribuerait à maintenir l'énergie et à renforcer son système immunitaire.
« Te sens-tu prêt Jarod, à suivre ce programme de manière assidue, du moins dans un premier temps ? demanda Sydney.
- Il est temps que je prenne un peu plus soin de moi, et ce, de manière holistique.
- Je suis heureux de te l'entendre dire, Jarod. Ce programme global vise à te donner les outils nécessaires pour gérer tes émotions. Prendre soin de toi est une étape cruciale pour que tu puisses continuer à avancer. Sache que je serai là pour te soutenir tout au long de ce processus, t'encourager à rester persévérant et à croire en toi-même.
- Merci, Sydney. Je suivrai ce programme à la lettre ! Faites-moi confiance. » affirma Jarod, confiant et optimiste.
Salle de réunion, Le Mark Hôtel, NY
Deux jours plus tard, en fin d'après-midi. La première séance de thérapie débuta dans une pièce calme de l'hôtel. Celle-ci leur avait été mise à disposition, Sydney s'installa en face de Jarod. Les lumières étaient d'une faible intensité pour une atmosphère propice à la conversation introspective. Quant à Jarod, il était très nerveux. Le psychiatre commença par lui demander comment il se sentait et quels sujets il souhaitait aborder.
« Je me sens... Un peu perdu, en réalité. Tout cela devient de plus en plus difficile à supporter. J'ai l'impression de ne pas savoir qui je suis vraiment. Ma famille, ma mère… Tout cela est si flou, il prit une pause, souffla avant de reprendre. Et Mlle Parker, je ne sais pas où nous en sommes. Et bien sûr, il y a l'éternelle traque même si vous me laissez du répit, ce n'est pas le cas de Lyle et de ses chiens de garde.
- Comment décrirais-tu tes symptômes ?
Au début, ça allait. J'avais revu ma mère pour la première fois depuis que j'ai été séparé d'elle. J'avais le reste de ma famille. Et la relation entre Mlle Parker et moi avait fini par changer. J'étais bien, heureux, il attrapa le verre rempli d'eau et bu quelques gorgées. Et puis petit à petit, les choses se sont dégradées sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit. J'étais épuisé, presque sans énergie. C'était comme si j'étais dans le brouillard. J'agissais comme un automate. Je me sentais triste, dévalorisé, comme si rien de ce que je faisais n'était assez bien. Je n'arrêtais pas de remettre en question mes valeurs et mes compétences.
- Et aujourd'hui comment décrirais-tu ton état d'esprit actuel ? Sydney nota les informations dans son bloc-notes.
- Aujourd'hui, je sais que j'ai besoin de vous, de votre aide. Que je ne veux plus ressentir ce que j'ai ressenti ces derniers temps. Je me rends compte que tout ça a pris beaucoup trop d'importance.
- C'est important, Jarod. Ta famille, ton identité. Tu as toujours voulu savoir qui tu étais vraiment. Et ta relation avec Mlle Parker. C'est important, oui. N'en doute jamais. Bien. Quels sujets aimerais-tu aborder aujourd'hui ? Nous pouvons commencer par ta famille, ta mère, les parchemins, ou ta relation avec Mlle Parker, si tu le souhaites.
- Je pense que ma mère serait un bon point de départ. Je sais si peu de choses à son sujet, à part son nom, Margaret. Je ne sais rien sur elle. Elle reste un mystère pour moi.
- Très bien, explorons cela ensemble. Comment te sens-tu en pensant à elle ? Y a-t-il des pensées spécifiques qui émergent ? Prends ton temps, Jarod, interrogea le psychiatre.
- Je ressens un mélange de curiosité et d'angoisse permanente, il fronça les sourcils, s'agitant sur son siège. J'ai tellement envie de connaître son histoire. Les retrouvailles avec elle m'ont quelque peu perturbé. Pourtant, je croyais m'être assez préparé et me retrouver en face d'elle du jour au lendemain m'a bouleversé.
- De quoi avez-vous parlé ? A-t-elle pris le temps de t'expliquer qui tu étais ? D'où tu venais ?
- Non. Voyez-vous, Sydney, je me demande si elle sait réellement qui je suis. Peut-être ne suis-je pas son fils ? En fin de compte, je ne sais rien et je me sens dépassé, Sydney. J'ai peur de ce que je pourrais découvrir sur ma mère et sur moi-même. Peur que cela change tout. Finalement, je ne suis plus très sûr de vouloir savoir qui je suis vraiment, il versa une larme.
- Ces émotions sont tout à fait naturelles, Jarod. Il est normal d'avoir des pensées contradictoires face à l'inconnu. Je sais que tu te poses beaucoup de questions et que tu attends des réponses, mais tu devrais prendre le temps de faire connaissance avec elle. Et je suis sûr que le moment venu, tu les auras. Il y a-t-il autre chose dont tu voudrais me confier ? Ta relation avec Mlle Parker ?
- C'est une autre source d'inquiétude pour moi. J'ai peur de ne pas correspondre à ce qu'elle attend de moi et que si elle découvre des choses sur ma famille et sur moi-même, elle choisisse de rester au Centre plutôt que de rester avec moi. J'ai peur d'être abandonné encore une fois.
- Jarod, t'a-t-elle donné des raisons de douter d'elle-même ?
- Non. Enfin je… il hésita à se confier sur sa relation avec la jeune femme.
- Explique-moi.
- Non, je ne veux pas en parler, maintenant.
- C'est toi qui vois. Ces craintes sont compréhensibles, Jarod, mais elles ne sont pas justifiées. Bien que les sentiments de Mlle Parker soient complexes. Il me semble qu'elle est là. Qu'elle te soutient, non ? Je te suggère de lui faire part de tes inquiétudes. La communication ouvre la voie à une meilleure compréhension mutuelle. Au fait Jarod, as-tu commencé un peu d'exercice physique comme je te l'ai suggéré ?
- Je suis allé à la salle de sport ce matin. Ce n'était pas facile.
- C'est bien Jarod. Ne t'inquiète pas, d'ici une semaine, ça ira mieux. Je te laisse. Je dois repartir pour le Centre, il vaut mieux éviter d'éveiller les soupçons. Je reste joignable. Et n'oublie pas. La communication ! » Ils se serrèrent la main.
Suite 88, Le Mark Hôtel, NY
La première séance s'acheva ainsi, avant de quitter l'hôtel, le psychiatre l'encouragea à approfondir ses réflexions sur sa mère et sa relation avec Mlle Parker. Il lui fixa un autre rendez-vous. « On se revoit très vite ! » Après le départ de Sydney, Jarod remonta à l'étage, les pensées tourbillonnaient dans sa tête. Alors qu'il atteignit le couloir, il aperçut la jeune femme au loin, tenant deux nouveaux téléphones portables dans ses mains. Intrigué, la tête inclinée sur le côté, il s'approcha d'elle avec attention.
« Deux nouveaux téléphones ? Où est le tien ?
- Oui, en effet. Salut, Jarod. Tu ne t'en souviens pas ?
- Me souvenir de quoi ?
- Mon téléphone est hors service. Enfin, quoiqu'il en soit, j'ai pensé que cela pourrait être utile pour notre situation actuelle. Ils sont sécurisés et nous permettront de communiquer en toute discrétion et sans craintes. Qu'en penses-tu ?
- C'est une bonne idée. Mais en parlant de communication, Sydney m'a encouragé à me confier davantage, à exprimer mes émotions et mes préoccupations. Il dit que cela pourrait nous aider, toi et moi.
- Je t'écoute.
- Rentrons à l'intérieur. »
Jarod et Mlle Parker entrèrent dans leur suite, fatigués par une journée riche en émotions. Ils se dirigèrent vers le salon. Le caméléon se mit à préparer un thé pour eux. Alors qu'il remplissait la bouilloire d'eau qu'il alluma, il se tourna vers la Miss avec un petit sourire en coin. Pendant ce temps-là, Mlle Parker s'installa sur le canapé. Il sélectionna avec soin une variété de thés, préparant ainsi deux tasses. Près d'elle, il lui en tendit une qu'elle accepta volontiers, laissant échapper un soupir de satisfaction, elle apprécia la chaleur du liquide réchauffer ses mains. Jarod assit à côté d'elle, observa le tourbillon de la vapeur s'élever de sa tasse. Elle lui demanda comment s'était passé sa première séance avec Sydney. Il lui avoua que ça lui faisait remonter tellement de choses en lui. Il était venu le temps de lui parler, il ne pouvait plus esquiver la conversation, même s'il redoutait les conséquences de ses propos. La pression montait petit à petit en lui. Il se sentait acculé, incapable de trouver les mots justes pour exprimer ce qu'il éprouvait.
« Tu as quelque chose à me dire, Jarod ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Ce n'est pas si facile.
- Pourquoi ai-je l'impression que tu t'éloignes de moi ?
- Non, ne crois pas ça. En ce moment, c'est très compliqué, il posa sa tasse, elle fit de même.
- Parle-moi Jarod. J'ai besoin de comprendre ce qu'il t'arrive.
- Je suis effrayé, d'accord ? J'ai peur de ne pas être à la hauteur de tes attentes et de te décevoir, il lui prit les mains qu'il embrassa tendrement.
- Tu n'es pas le seul, Jarod, tu sais. Moi aussi, j'ai l'impression de ne pas être à la hauteur. Parfois, je me demande pourquoi tu es… Oh, non, tu ne m'as jamais déçu. Comment pourrais-je l'être ?
- C'est que je suis terrifié à l'idée de te perdre, de te voir choisir le Centre plutôt que moi. Et pourtant, tu es toujours là-bas.
- Oui, mais aujourd'hui, je suis là avec toi. Tu ne me fais pas assez confiance, c'est ça ?
- Un jour ou l'autre, c'est inévitable, tu me quitteras. Ce que je veux dire, c'est que tu seras obligée de faire un choix difficile entre le Centre et moi. Et je sais que c'est lui que tu choisiras.
- Peut-être. Qui peut savoir, Jarod ? Où tout simplement que c'est toi qui finiras par te lasser de moi. Tu sais, il y a bien longtemps que j'ai cessé de jouer la marionnette du Centre. Et toi, tu comptes bien plus pour moi que lui. Mais si tu continues à garder tes peurs pour toi, comment puis-je t'aider ?
- Comment puis-je savoir si tu es vraiment sincère avec moi. On ne fait jamais de projet tous les deux. J'ai besoin d'être sûr que tu ne fais pas que t'amuser avec moi.
- Oh, mais enfin, notre relation est toute récente, comment peux-tu envisager de faire des projets ? Je ne pensais pas que tu avais besoin d'une garantie. Je croyais que ma seule présence ici suffisait à te rassurer.
- C'est-à-dire que… il baissa la tête, laissant tomber les mains de la Miss.
- Bon alors, écoute-moi bien Jarod, elle posa son index sous son menton, le forçant à la regarder. Je ne peux pas te promettre quoi que ce soit. Je ne sais pas où tout cela va nous mener, je ne sais pas si dans trois mois, on sera toujours ensemble, je ne sais pas ce que l'avenir nous réserve, saches juste que je ne suis pas prête à abandonner notre histoire. Je ne suis pas prête à te laisser partir, quelles que soient les circonstances. Et je suis prête à prendre tous les risques pour toi, pour nous, mais ne me demande pas de penser à l'avenir. J'en suis incapable.
- Mais ça n'ira pas plus loin, c'est ça ?
- Jarod, je fais vraiment beaucoup d'effort pour que notre histoire ait une chance de fonctionner. Quant aux questions que l'on se pose, laissons-nous du temps pour y répondre. C'est tout ce que je peux te dire. Il y a une chose que je peux te promettre, c'est que je serai toujours là si tu as besoin de moi. Jarod. Notre relation est unique et difficile à définir, mais cela ne la rend pas moins réelle pour autant. » elle l'embrassa.
Salle de réunion, Le Mark Hôtel, NY
Trois jours s'étaient écoulés depuis la dernière séance. Le psychiatre accueillit le caméléon dans la même pièce toujours aussi apaisante. Jarod entra avec une expression radieuse sur son visage, il semblait plus décontracté et ses pas étaient plus dynamiques. Le sourire éclatant. Quant à ses yeux, ils étaient bien plus brillants, c'était comme s'il avait soudainement retrouvé la joie de vivre. Cette fois-ci, il était prêt à partager ses pensées les plus intimes avec Sydney.
« Bonjour, Jarod. Comment te sens-tu aujourd'hui ?
- Bonjour, Sydney. Je me sens mieux, plus serein. J'ai suivi votre conseil et j'ai parlé avec Mlle Parker, il prenait place sur la chaise en face du psychiatre, le dos bien droit, ses pieds touchaient le sol.
- Raconte-moi comment ça s'est passé.
- Au début, j'étais un peu nerveux et réticent. Je lui ai dit ce que je ressentais et je crois que tout compte fait, je me suis décidé à lui faire plus confiance, à nous faire plus confiance. Je me suis rendu compte que j'avais besoin d'être rassuré sur ses sentiments pour moi.
- Et comment a-t-elle réagi ? Sydney se leva pour ouvrir l'une des fenêtres de la pièce.
- Je dois admettre que j'ai été surpris par sa réaction. Elle m'a écouté attentivement, sans jugement. Elle a exprimé ses propres doutes, et elle m'a assuré qu'elle serait toujours là pour moi. Elle a ajouté également qu'elle était prête à prendre tous les risques pour moi.
- C'est encourageant, Jarod. Cela montre que Mlle Parker a également évolué et qu'elle est prête à remettre en question sa propre loyauté envers le Centre pour toi.
- Oui et c'est réconfortant de savoir que je peux compter sur elle. J'ai l'impression de me sentir plus proche d'elle, Sydney. Si je pouvais ressentir la même chose pour ma famille.
- Les relations peuvent évoluer de manière inattendue, Jarod. Ne tourne pas le dos à ta famille. Je sais que pour l'instant, c'est assez dur, mais crois-moi, elle t'aime. N'en doute pas. Nous en reparlerons la prochaine fois. Bien, je suis désolé d'écourter notre séance, mais j'ai un autre rendez-vous. On se revoit la semaine prochaine. Même heure ! »
Toit terrasse Le Mark Hôtel NY
Jarod était déterminé à se faire pardonner auprès de Mlle Parker pour sa mauvaise conduite et ses moments d'égarement au cours de ces derniers jours. Il voulait lui montrer à quel point elle comptait pour lui. Après mûre réflexion, il avait trouvé une idée de surprise originale afin de lui témoigner son amour. Le soir venu, et avec la permission du directeur de l'établissement, Jarod avait préparé une petite soirée en amoureux sur le toit terrasse de l'hôtel où ils résidaient. Il avait installé des guirlandes lumineuses qui scintillaient dans l'obscurité, sous les étoiles, l'atmosphère était magique. Une table élégamment dressée était ornée d'un bouquet de roses rouges et de bougies parfumées. Lorsque Mlle Parker arriva sur le toit, elle fut ébahie par la beauté de la scène qui s'offrait à elle. Jarod l'attendait, vêtu d'une chemise impeccablement bien choisie, un sourire sincère illuminait son visage.
« Jarod, c'est... Fabuleux ! Qu'est-ce que tout cela signifie ? les yeux grands ouvert, elle avait posé ses mains l'une sur l'autre sur sa poitrine.
- C'est ma façon à moi de te montrer à quel point je tiens à toi. Je sais que j'ai été plutôt désagréable ces derniers jours, mais je veux que tu saches que tu es la personne la plus importante dans ma vie. Et je m'en veux d'avoir cassé ton téléphone.
- Tu t'en souviens ?
- Je me souviens d'avoir été un parfait idiot.
- Je dois avouer que je ne m'attendais pas à une telle surprise. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? elle prit place à la table.
- Parce que tu es celle qui me comprend le mieux. Tu es celle qui est là pour moi, même quand je perds pied. Tu me soutiens et m'encourages. Je te suis reconnaissant pour tout ce que tu fais pour moi. Je voulais te faire plaisir. J'ai une autre surprise pour toi.
Ils échangèrent un regard aussi vif que leur sourire. Puis Jarod sortit de sa poche une petite boîte et la lui tendit. La jeune femme l'ouvrit avec empressement, son cœur se souleva tant elle se sentait faillir. Elle y découvrit un bijou qu'elle n'avait jamais reçu jusqu'à aujourd'hui. Un pendentif ! Oui, mais pas n'importe lequel ! Jarod éclata de rire en voyant son expression étonnée. Le pendentif en argent brillait sous les lumières tamisées. Il représentait un caméléon soigneusement ciselé, avec des détails minutieux qui rendaient chaque écaille visible. Le caméléon était en train de changer de couleur, illustrant parfaitement la nature adaptable et mystérieuse de leur relation. Il lui prit gentiment le collier et le passa autour de son cou. Lorsque le bijou se posa délicatement sur son décolleté, elle leva la tête vers Jarod, les larmes aux yeux. Il caressa sa joue avant de lui donner le baiser qu'elle avait tant attendu depuis le début de la soirée.
- C'est vraiment magnifique. Chaque détail est incroyablement bien travaillé. Merci, Jarod. Cette soirée et ce cadeau… Je ne sais pas quoi dire.
- Tu n'as pas besoin de dire quoi que ce soit. »
La soirée se poursuivait dans une ambiance joyeuse et romantique, remplie de rires, de confidences et de promesses. Jarod observa intensivement Mlle Parker, capturant chaque trait de son visage. Le silence planait autour d'eux. Tout à coup, il se mit debout devant elle, avec une voix grave et chaude, il prononça quelques mots.
« J'ai quelque chose à te dire, mais s'il te plaît, ne m'interromps pas. Depuis le moment où nos chemins se sont croisés, ma vie a pris un sens nouveau. Tu as illuminé chaque recoin de mon être d'une manière que je n'aurais jamais pu imaginer. Chaque instant passé à tes côtés, je suis devenu de plus en plus conscient de l'ampleur de mes sentiments pour toi. Tu es mon énigme la plus complexe et ma source d'inspiration infinie. À travers tes yeux, je trouve la force de me réinventer et de m'ouvrir à un futur rempli de possibilités. Chaque sourire que tu m'offres éclaire ma vie d'une lueur d'espoir et de bonheur indescriptible. Parker, je suis amoureux de toi, mon cœur est amoureux de toi. Tu as touché des parties de moi-même que je croyais perdues à jamais, tu as pansé les blessures de mon âme et tu m'as appris à croire en l'amour véritable. À tes côtés, je me sens complet, en harmonie. Parker, tu es l'amour de ma vie, celle avec qui je veux construire un avenir fait de complicité, de bonheur et de vérité. Je te promets d'être là, à chaque instant, à chaque détour du chemin. Mon cœur t'appartient tout entier, et mon amour pour toi grandit chaque jour un peu plus. Non... Ne dis rien, je voulais juste que tu saches ce que je ressentais vraiment pour toi. »
Elle resta silencieuse, incapable de trouver les mots justes pour lui dévoiler toute la pertinence de ses sentiments. Instinctivement. Elle se rapprocha lentement de Jarod, elle était si près de lui que leurs souffles se mêlaient. Et sans dire un mot, dans un geste de tendresse, elle leva la main pour effleurer doucement le front du caméléon, leurs regards communiquaient bien plus que des mots ne pourraient jamais le dire et sans plus attendre, elle scella leur amour par un baiser, collant ses lèvres aux siennes. Celles-ci se mouvaient en harmonie, échangeant un langage muet. Elle se sépara de lui. « Et toi, Jarod, tu as fait naître en moi une flamme qui brûle avec intensité, une flamme qui me pousse à vouloir être la meilleure version de moi-même. » Les mots qu'elle n'avait pu exprimer auparavant trouvèrent enfin leur voix.
Suite 88, Le Mark Hôtel, NY
Les jours suivants avaient été consacrés à aider Jarod à se remettre complètement. Sydney qui avait pris une chambre à l'hôtel d'à côté, suivait de très près son rétablissement. Quant à Mlle Parker, elle lui apporta son joli sourire, la chaleur de sa présence et son soutien inconditionnel, s'assurant que Jarod avait tout ce dont il avait besoin pour se rétablir au plus vite. Peu à peu, le caméléon retrouva sa force et son énergie. Il s'entraînait assez régulièrement, à la salle de sport de l'hôtel, faisant des exercices pour récupérer son endurance physique. Mlle Parker l'encouragea à rester positif. Sydney, lui, surveillait chacun de ses progrès. Le jour de son départ, le psychiatre était venu rendre visite à Jarod pour lui apporter quelque petites choses dont le caméléon raffolait, pour le féliciter d'avoir surmonté cette épreuve. À sa grande satisfaction, il découvrit Jarod assis sur le canapé du salon, Mlle Parker enlacée amoureusement dans ses bras. Heureux, il regarda cette scène si attendrissante. Prenant quelques instants pour observer leur complicité, il entra finalement dans la pièce avec discrétion, presque sur la pointe des pieds. En le voyant, Jarod et Mlle Parker se détachèrent doucement l'un de l'autre. Sydney tendit au jeune homme un sac, à l'intérieur duquel se trouvaient quelques-unes des friandises préférées du caméléon et bien d'autres surprises.
« Je vois que vous profitez de votre temps ensemble. Pardonnez-moi de vous interrompre. Je suis venu t'apporter quelque petites choses. Je sais que tu les apprécies tout particulièrement.
- Merci, Sydney. C'est très gentil à vous.
- Je te laisse entre de bonnes mains. Je sais maintenant que tout ira bien pour toi. Sache que si tu as besoin de moi, je serai toujours là.
- Merci, Sydney. Je ne sais pas quoi dire pour vous exprimer ma reconnaissance. Jamais je n'oublierai votre geste à mon égard.
- "Nous" n'oublierons jamais votre geste, corrigea Mlle Parker.
- C'est si peu de choses comparé à tout ce qu'on vous a pris. Et de vous voir heureux tous les deux m'apporte un peu de réconfort. Je suis très fier de toi, Jarod, de vous deux. J'ai confiance en toi, je suis sûr que tout finira par s'arranger avec ta famille. C'est un privilège de faire partie de votre histoire. Bonne chance, Jarod. À très bientôt, il serra la main du caméléon.
- Merci Sydney. Je vous raccompagne.
- Non, ne bougez pas tous les deux, je sais où se trouve la sortie. Nous, on se revoit bientôt au Centre. »
Une fois le psychiatre parti, Jarod s'était retrouvé seul en compagnie de Mlle Parker. Elle avait été à ses côtés tout au long de sa convalescence. Elle avait été très attentive à ses besoins, veillant sur lui jour et nuit, s'assurant qu'il ne manquait de rien, qu'il mangeait bien, qu'il prenait ses médicaments à l'heure fixe, qu'il se reposait suffisamment. Il se trouvait incroyablement chanceux de l'avoir auprès de lui. Elle avait accéléré sa guérison. Comme il disait, c'était le seul remède dont il avait besoin. Malgré le fait qu'elle avait été très soucieuse de l'état de santé de Jarod, elle avait gardé ses peurs et ses angoisses pour elle, mettant de côté ses propres préoccupations pour ne se concentrer que sur le bien-être de son amant. Jarod avait été très touché par toutes les attentions qu'elle lui avait portées pendant ces derniers jours. C'est à ce moment-là, qu'il sut qu'il pourrait toujours compter sur elle, et ce en toutes circonstances. Il avait apprécié ses gestes de gentillesse, comme lorsqu'elle lui avait apporté une tasse de thé chaud pour l'aider à se détendre ou lorsqu'elle lui parlait ou encore quand elle lui tenait la main. Elle s'était blottie contre lui, les paupières closes, ses bras entouraient la taille du caméléon, sa tête reposait sur la poitrine du jeune homme, elle essaya d'exprimer sa vulnérabilité. Elle soupira avant de prendre la parole.
« Je suis soulagé de te savoir hors de danger. Si tu me fais ça à nouveau, tu n'auras pas assez d'une vie pour te faire pardonner parce que je t'aurais tué avant !
- Tu as une drôle de façon d'exprimer tes sentiments. Je n'ai pas oublié que c'est grâce à toi si je m'en suis sorti.
- Sydney y est pour beaucoup aussi.
- C'est vrai.
- C'est important pour moi que tu comprennes à quel point je tiens à toi. Tu es la personne la plus importante pour moi. J'avais besoin de te le dire.
- Et si on regardait un peu, ce qu'il y a dans ce sac ? proposa Jarod.
- Attends-moi, je reviens dans quelques minutes. » elle s'était levée et quittée le salon après l'avoir embrassé.
La jeune femme entra dans la salle de bain, fermant la porte derrière elle. Elle avait été accablée par la peur et l'anxiété de ces derniers temps, et pourtant, il y avait quelque chose de différent dans sa démarche, quelque chose de gracieux, presque dansant. Elle fixait son image dans le miroir, les yeux encore rouges et bouffis et son visage marqué par la fatigue. Elle soupira posant ses mains sur le lavabo, cherchant à se calmer. C'est alors qu'elle sentait ses jambes faiblir sous elle, elle tomba à genoux sur le sol. C'était un éclat de joie qui la traversa alors qu'elle s'asseyait sur les carreaux froids de la salle de bain. Elle fondit en larmes. La Miss avait toutes sortes de pensées qui infestaient son esprit. Elle rejeta sa tête en arrière regardant le plafond, laissant échapper un rire presque hystérique. Elle ne savait pas combien de temps elle était restée là, assise parterre, mais quand elle se releva, elle avait l'impression d'être plus légère, plus heureuse. Elle se regarda de nouveau dans le miroir, toute guillerette. Les cernes sous ses yeux et les sanglots n'étaient plus qu'un vaste lointain souvenir. Elle avait la sensation d'avoir laissé tomber un sac de pierres qu'elle portait ces jours-ci. Elle se lava le visage, laissant couler l'eau fraîche sur sa peau. Une fois ressaisit, elle sortit de la pièce, le sourire aux lèvres. La pression était retombée.
« Te revoilà, je commençais à me demander ce que tu pouvais bien fabriquer dans cette salle de bain, il tapota le canapé avec sa main, l'incitant à venir le rejoindre. Viens, près de moi.
- J'avais besoin d'un petit moment pour moi. Alors qu'est-ce que Sydney a bien pu t'apporter ?
- Vas-y ! À toi, l'honneur, je te sens piqué par la curiosité, il en profita pour déposer de doux petits baisers dans son cou.
- D'accord, voyons, ce que nous avons là… Alors, nous avons des magazines, des livres… Une compilation de musique, du jazz. Encore des livres… Tiens, voilà quelque chose que tu adores !
- Quelque chose que j'adore plus que toi ? Ça m'étonnerait ! Peu importe ce que c'est, pour l'instant, je ne suis pas intéressé.
- Tu as décidé de diminuer ta consommation de sucrerie ? elle lui tendit un objet. Je suis curieuse de voir si tu peux résister à tes friandises préférées.
- Montre-moi ça ! Des Pez, vraiment ? Tu penses que ces petits bonbons colorés peuvent rivaliser avec... Autre chose ?
- Oh, je vois où tu veux en venir. Tu parles de cette petite douceur qui peut être encore plus délicieuse que les sucreries, elle arqua un sourcil, réalisant ce à quoi, Jarod faisait allusion. Sa bouche s'étira en un sourire charmeur.
- Exactement. Disons que je suis tenté par une autre sorte de sucrerie. Une douceur dont il est difficile pour un homme comme moi de se priver. Une douceur qui se trouve juste ici, à mes côtés.
- Tu sais, Jarod, cette douceur dont tu parles est partagée. Elle est tout aussi difficile à résister pour moi. C'est une délicatesse que je ne peux m'empêcher de goûter, encore et encore.
- Parker, tu es ma plus grande tentation, mon petit plaisir. Rien ne peut rivaliser avec le goût de tes baisers, la chaleur de ton étreinte. Je crois bien avoir été envoûté, leurs lèvres s'effleuraient.
- Oui, c'est l'effet que je fais aux hommes, en général. Je suis désolée de calmer tes ardeurs, mais ne devrais-tu pas minimiser tes efforts ?
- Je me sens en parfaite santé. Il est vrai que mon corps et ma tête n'ont pas tenu la cadence ces dernières semaines. Je crois que je voulais trop en faire. Mais aujourd'hui, je vais beaucoup mieux. Je t'assure. Et je veux profiter de chaque moment passé avec toi. Où est le mal ?
- Il n'y en a aucun. Mais n'oublie pas les recommandations de Sydney.
- Sydney m'a surtout dit de prendre un peu plus soin de moi et de pratiquer beaucoup de sport. Justement, il y en a un que je n'ai pas encore eu le plaisir de pratiquer lors de ma convalescence.
- Ah oui ? Lequel ? Est-ce dangereux ?
- Dangereux ? Non, je ne crois pas. C'est là tout le contraire, c'est très bénéfique. Je n'ai entendu dire que du bien sur ce sport. Selon certaines études, il diminuerait le risque cardiaque et l'hypertension, c'est un réducteur de stress. Il paraîtrait que le plaisir qu'il en découle augmenterait l'intelligence. J'ignore si ce point est vrai. Il faudrait le vérifier. D'après mes sources, il semblerait que ça contribuerait également à rendre les adeptes de ce genre de sport très amoureux et donc par conséquent très très heureux. Qu'en dis-tu, Parker ?
- Eh bien, ce que j'en dis… Si cette pratique peut contribuer à ton bonheur, qui suis-je pour m'y opposer ?
- Excellente réponse ! Tu sais que ça pourrait aussi largement contribuer à ton bonheur. Oui, vois-tu, c'est un art qui se pratique à deux. On pourrait faire ça ensemble ! Je suis sûr que ça te plairait, il passa sa main sous la chemise de la jeune femme.
- Vraiment ? À deux ? Comment être sûr que ça va me plaire ?
- Oh, crois-moi, ça va tellement te plaire que tu me supplieras de ne pas m'arrêter.
- C'est vrai que mon bonheur a été quelque peu mis à l'écart ces jours-ci.
- Laisse-moi y remédier !
- Attends ! Tu es sûr, Jarod ?
- Comme dans tous les sports, on va d'abord commencer par un petit échauffement. Tout en douceur.
- Ce serait plus prudent, en effet, il vaudrait mieux éviter de se blesser.
- Je suis tout à fait d'accord avec toi, ce serait dommage de se blesser en si bon chemin. Ensuite, rien ne nous empêche d'accélérer le rythme.
- Accélérer le rythme ? Mais à quelle vitesse ?
- Viens. Tu vas en juger par toi-même.
Il se leva du canapé, lui tendant la main, l'attira à lui puis la souleva, l'emmenant dans la chambre à coucher, là où un lit moelleux les attendait, prêt à les accueillir. Alors qu'il la déshabillait du regard, les doigts habiles de Jarod commencèrent à déboutonner lentement la chemise de Mlle Parker, dévoilant peu à peu l'onctuosité de sa peau. Chacun de ses mouvements était d'une sensualité, d'un désir qui ne demandait qu'à s'exprimer pleinement. Elle ne pouvait s'empêcher d'éclater de rire. Jarod se joignit à elle, laissant échapper son sourire irrésistible.
- Jarod, tu es fou, murmura-t-elle en enroulant ses bras autour du beau brun.
- Fou de toi, répondit-il, en l'embrassant fougueusement.
- Je vois ça !
- Tu sais quoi ?
- Quoi ?
- Je t'adore plus que les Pez, confessa Jarod.
- Et moi, autant que toutes les autres douceurs du monde. » elle l'embrassa à son tour.
Elle se sentait fondre sous l'étreinte de ses baisers, chaque caresse devenait un souffle de vie qui embrasait son être. Tous deux se laissèrent emporter par la passion et l'amour qui les unissaient.
