Chapitre 41 : Des mots pour des maux

Maison de Mlle Parker 431 Mountain Spring Drive, Blue Cove, Delaware, 01991

Le soleil matinal illuminait la maisonnée, réchauffant de ses doux rayons lumineux le salon de la jeune femme, Jarod, déjà debout à cette heure, s'était affairé dans la cuisine, préparant un délicieux petit-déjeuner pour sa bien-aimée. Un sourire béa éclairait son visage alors qu'il chantonnait joyeusement une petite mélodie. De son côté, près de la cheminée éteinte, Mlle Parker était allongée sur le tapis en velours, son corps enseveli sous un drap frais recouvrant partiellement sa peau nue, ses cheveux épars lui chatouillaient le visage. La jeune Miss toujours endormie, aussi paisiblement, ses longs cils voilaient ses yeux encore fermés. À petit pas et sans faire le moindre bruit, le caméléon, une rose rouge entre ses dents et un plateau dans ses mains sur lequel était composé le repas le plus important de la journée, selon lui, s'agenouilla à ses côtés, Avec précaution, il posa la fleur parfumée, près de sa tête, ému par sa beauté captivante, Jarod l'observa dormir, son souffle si régulier, si apaisé. Il sourit. Elle n'était pas si différente de cette fillette innocente, qui du haut de ses douze ans, portait en elle le poids de la culpabilité. Tout doucement, le beau caméléon s'approcha de la jeune femme, se pencha vers elle pour y déposer un tendre baiser sur son front avant de venir effleurer, furtivement, amoureusement, sa bouche avec la sienne, celle-ci légèrement coloré par le reste de rouge à lèvres. Ses baisers, quoique très agréables la tirèrent de son sommeil. Elle bougeait à peine, ses paupières papillonnaient alors qu'elle se réveillait lentement, ouvrant les yeux, un peu désorientée au début, mais se réjouissait immédiatement en voyant le visage de son amant.

« Bonjour, murmura-t-elle, les yeux mi-clos.

- Bonjour, ma belle, répondit Jarod tout en souriant, il pétillait d'affection. J'ai préparé un petit-déjeuner spécialement rien que pour toi, il tendit la main vers la rose et la lui offrit d'un geste gracieux. Pour toi, mon amour.

- Merci. Pour la rose et le petit-déjeuner. Tout cela a l'air très appétissant, elle se redressa.

- Il n'y a pas que le petit-déjeuner qui est appétissant, avait-il dit en lui lançant un clin d'œil malicieux. Notre nuit était, elle aussi merveilleuse. Et tu es vraiment incroyable et surprenante. Très surprenante.

- Oui, ça l'était, avait-elle approuvé de sa voix timide. Je ne m'attendais pas à ça.

- Moi non plus, mais ça me rend très heureux.

- Jarod, je pensais vraiment ce que je t'ai dit cette nuit. Je n'ai plus que toi. C'est étrange, parce que j'ai beau essayer de vouloir m'éloigner de toi, de te laisser t'en aller, je n'y arrive pas. Je reviens toujours vers toi. Tu me fais me sentir bien. Je me sens bien avec toi.

- Tu n'es pas obligé de t'éloigner de moi, si tu n'en n'as pas envie Parker. On pourrait même être plus proche.

- Plus proche que ce qu'on l'est déjà ?

- Beaucoup, beaucoup plus proche, il déposa des petits baisers sur toute la partie de son décolleté. On pourrait déjà commencer par passer plus de temps ensemble.

- Oh, oui. Peut-être. Jarod, as-tu l'intention d'informer ta famille que tu as un fils ? Comment crois-tu qu'elle va réagir ?

- Il faudra bien que je leur annonce, un jour. Je ne sais pas comment elle va réagir. Je suppose que tout le monde sera déboussolé mais content. Et toi, Parker ? Qu'est-ce que tu comptes faire avec le Centre maintenant que tu es au courant ?

- Je n'en sais rien. Confronter Lyle dès que j'aurai mis la main sur cette sale vermine !

- Hmm. Sois prudente quand même. Dis-moi, je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer tous ces cartons. Qu'est-ce que c'est ?

- Les dossiers de papa. Je n'ai pas eu le temps de tous les regarder. La plupart de ses boîtes sont encore fermées, elle l'embrassa. J'aurais besoin d'aide. Tu es libre ?

- Je suis ton homme !

- Oui, mon homme. » elle s'avança vers lui et l'embrassa de nouveau.

Le Centre Blue Cove Delaware

Broots et Sydney s'étaient hissés en catimini dans l'antre de Lyle, profitant de l'absence de ce dernier. La pièce était immergée dans une semi-obscurité et les stores étaient baissés. Oh quelle horreur, ça sentait le renfermé ! Ce qui confirmait que le jumeau de la demoiselle n'avait pas fait acte de présence dans les lieux depuis plusieurs jours. Le psychiatre poussa la porte derrière eux, il valait mieux ne pas attirer l'attention des Nettoyeurs. Chacun de leur côté, tous deux commençait à inspecter méthodiquement chaque coin, l'homme tout chauve alluma les lumières. Sydney, lui, se concentra sur les tiroirs du bureau, à l'inverse Broots qui explora les étagères et les recoins cachés. Le vieil homme ouvrit les compartiment, les uns après les autres, feuilletant les documents, les dossiers et les rapports. Quant à Broots, il souleva des objets sur les meubles, vérifiant un peu partout et même sous le tapis, espérant trouver quelque chose d'intéressant. En réalité, il ne savait pas quoi chercher. Ce qui le dérangeait c'était que personne n'était venu faire le ménage ici, c'était poussiéreux. Le silence régna dans la pièce, seulement troublé par le bruit du papier froissé et du bois qui grinçait. Sydney garda son calme et son sang-froid habituels, tandis que Broots montrait des signes d'inquiétude, essuyant de temps en temps la sueur de son front avec un mouchoir en tissu. Soudain, l'informaticien remarqua une pile de dossiers impeccablement empilés et en retrait. Il avait comme un pressentiment que quelque chose d'important s'y trouvait à l'intérieur de ces chemises. Il les consulta un par un, jusqu'à ce qu'il mette la main sur une feuille pliée en deux, dissimulée derrière les autres. Il déplia le document pour le lire, et ce, avec un grand intérêt, constatant qu'il s'agissait d'une autre évaluation psychologique. Intrigué, Broots le communiqua à Sydney. Ce dernier s'en saisit et l'examina scrupuleusement. Son contenu n'était pas très significatif en soi. C'était une énième évaluation faîte sur le bébé Parker. La première partie était consacrée au nourrisson, la deuxième et troisième partie de ce feuillet était un comparatif avec les aptitudes de Jarod lui-même et de son clone appelé J2. Sans trop réfléchir, il sortit une pochette plastique de sa poche et y plaça le papier, pour le protéger de tout dommage ou vol éventuel. Les deux amis échangèrent un regard lourd de sens. Broots posa sa main sur le bras du psychiatre.

« Attendez Sydney. J'ai eu le temps de réfléchir, vous savez. J'ignore si ce que je vais vous dire à un quelconque sens. Je me lance ! Hum. Cette histoire avec le petit Parker ça ne vous rappelle rien ? il rangea la paperasse.

- Je ne vous suis pas. De quoi parlez-vous ?

- Je veux parler d'Ethan. Il est bien le produit d'une insémination artificielle ?

- C'est exact, Broots ! Sydney effaça leurs empreintes sur le bureau.

- Et son père est le Major Charles et sa mère Catherine Parker ? Tous deux possédant des aptitudes ou des dons ? D'ailleurs, en quoi le père de Jarod serait… il haussa un sourcil.

- Où voulez-vous en venir ?

- Où je veux en venir ? Sydney ne faites pas l'autruche. Jarod est un véritable caméléon humain, il possède des capacités hors du commun et c'est le fils de ce Charles. Quant à Mlle Parker, elle a hérité du don de voyance de sa mère… De Catherine !

- Non, ce n'est pas un don de voyance, Broots. C'est un sens intérieur, un sixième sens si vous préférez.

- Quoiqu'il en soit, vous ne voyez pas là un rapport entre tous ? Parents et enfants ! Le Major et Catherine. Jarod et Mlle Parker ! Cette fois-ci, ils ont utilisé les gènes des enfants pour reproduire leur expérience. Sydney. Nous avons la réponse sous les yeux depuis le début. Elle l'a toujours été. C'est elle la mère ! » déclara Broots.

Maison de Mlle Parker 431 Mountain Spring Drive, Blue Cove, Delaware, 01991

La lumière du jour inondait le salon, où des anciens cartons étaient éparpillés dans toute la pièce. Assis côte à côte sur le sol, le jeune couple était absorbé par les souvenirs du défunt père de la jeune femme, Monsieur Parker. Avec une considération évidente pour ce dernier, ils ouvraient précautionneusement chaque boîte sur laquelle était écrit les mentions fragiles et/ou confidentielles. Chaque objet et document étaient pris entre leurs mains avec prudence, comme s'ils manipulaient de petits trésors témoignant du profond respect qu'ils éprouvaient pour la mémoire du père de la Miss, où plutôt, pour la vérité ! Des photos en noir et blanc révélaient des moments encore heureux suspendus dans le temps, des sourires figés et des visages aimés maintenant disparus. Des lettres jaunies par les années évoquaient une époque révolue, dévoilant des correspondances qui avaient été autrefois marquées par une sensibilité. Les dossiers, rigoureusement classés, renfermaient des secrets et des mystères sur la famille Parker, et les livres, aux pages usées, racontaient des histoires qui avaient jadis captivé l'esprit du défunt patriarche. Tandis qu'ils examinaient les nombreux objets chargés d'anecdotes, des pensées et des émotions surgissaient en elle, provoquant une vague de nostalgie dans le cœur de Mlle Parker. Elle ressentait, le fardeau de ses responsabilités, le poids de son héritage laissé par M. Parker. Cet héritage qui était bien plus qu'une simple accumulation de choses et d'autres, c'était le miroir d'un passé lointain, des liens avec son histoire familiale et une destinée déjà toute tracée.

« Regarde, Jarod. C'était une photo de mon père et moi quand j'étais enfant, elle affichait un léger sourire.

- Tu étais si mignonne et un si joli sourire.

- Et sur celle-là, je venais d'avoir douze ans. C'était le jour de mon anniversaire.

- Il manque la présence d'une personne, il prit le cadre.

- Oui, tout comme les photos qui au fil des années se sont faites bien plus rares.

- J'ai du mal à imaginer que tu aies été une adolescente presque normale après le décès de ta mère.

- Crois-moi, Jarod, j'étais loin d'être normale, même à l'époque. Après sa disparition, mon père et moi n'avons jamais vécu de moments heureux ensemble. Non, on n'a jamais retrouvé le bonheur, elle marqua une pause. Tu sais, en voyant ces objets, j'ai des bribes de souvenirs qui me reviennent. Des souvenirs que j'avais complètement oubliés jusqu'à maintenant.

- Vraiment ? Lesquels ? Tu veux m'en parler ?

- Des moments où j'étais avec une personne… Je ne distingue pas son visage. Je ne sais pas qui c'est. Ça pourrait être n'importe qui. De toute façon, ça n'a plus d'importance, tout est flou, comme si quelqu'un avait gommé ses souvenirs de ma mémoire.

- Quelqu'un comme Raines ? Pourquoi l'aurait-il fait ?

- Pourquoi pas ? N'est-ce pas ce qu'il a déjà fait avec toi ? Effacer l'entretien que tu as eu avec ma mère. Ça n'a pas de sens. Je ne sais pas exactement pourquoi il l'aurait fait. C'est quelque chose dont je n'arrive pas me rappeler. C'est juste frustrant.

- Ils reviendront avec le temps, Parker, quand tu te sentiras prête à les affronter.

- Peut-être. Mais pour l'instant, il y a autre chose qui m'intrigue, elle brandit une vieille clé qu'elle avait sortie d'un des cartons. À qui peut bien appartenir cette clé ? À mon père ? À ma mère ? Et à quoi peut-elle servir ?

- C'est une vieille clé. Elle semble plutôt bien entretenue. Et regarde, il y a une inscription dessus. On ne voit rien. À mon avis, elle doit ouvrir un coffre.

- Je n'arrive pas à lire l'inscription. D'après toi, elle ouvrirait quoi cette clé ? Un coffre de banque ? Tu crois que mon père aurait dissimulé des documents concernant le bébé ?

- Peut-être qu'elle peut nous mener à des réponses sur le projet Genius, sur ton histoire et sur la mienne. Le secret de nos deux passé.

- Ou de notre avenir ! Alors, debout ! Il nous faut trouver ce coffre, Jarod, elle se leva, tenant la clé fermement entre ses doigts. Des réponses nous attendent ! »

Le Centre Blue Cove Delaware

Sydney prit un instant pour considérer la chose, laissant planer un silence fatigant dans le bureau de Lyle. Il était vrai que la réflexion de Broots était assez pertinente. Il referma un tiroir, replaça la poubelle à sa place puis se mit face à l'informaticien, inspira avant de lui répondre :

« Vous n'avez pas tort, Broots. Les similitudes entre les paires que vous évoquez sont assez troublantes. Jarod, avec ses incroyables dons de caméléon et Mlle Parker, avec son sens intérieur, ont bien évidemment hérité de traits spécifiques de leurs parents respectifs.

- Donc, vous pensez que c'est plausible ? Que Mlle Parker est la mère du petit garçon ?

- C'est une possibilité que nous ne pouvons pas écarter. Toutefois, nous avons besoin de preuves concrètes pour confirmer cette hypothèse. Les conclusions hâtives pourraient avoir des conséquences graves.

- Beaucoup plus grave que d'avoir volé le patrimoine génétique de Jarod ?

- Mlle Parker est attachée à cet enfant, si nous allons la voir en lui soumettant l'idée qu'elle serait sa mère sans aucune preuve. Si plus tard, nous découvrons que ce n'est pas elle. Elle ne s'en remettra jamais.

- Et où pourrions-nous trouver ces preuves ?

- Nous allons continuer à fouiller. Pour le moment, nous allons garder cette hypothèse pour nous. Il vaut mieux éviter d'impliquer Mlle Parker dans nos recherches.

- Comment pouvons-nous enquêter sans attirer son attention ? Elle a des oreilles et des yeux partout ! il haussa les épaules.

- Eh bien, on va devoir se montrer plus discret.

- Et si elle est vraiment la mère du petit, que ferons-nous, Sydney ?

- Alors on la mettra, elle est Jarod au courant de la situation, mais notre priorité est de les protéger, tous les trois. Si nous découvrons qu'elle est effectivement bien la mère, nous devrons trouver un moyen de tous les aider afin de préserver au mieux leur sécurité.

- Vous avez raison. On ne peut pas laisser le Centre utiliser cet enfant comme une arme, tout comme ils l'ont fait avec Jarod ! »

Maison de Mlle Parker 431 Mountain Spring Drive, Blue Cove, Delaware, 01991

La décision de retrouver le coffre était lourde de conséquences, mais Jarod et Mlle Parker savaient que c'était le seul moyen d'obtenir des réponses sur le projet Genius et donc sur l'enfant. Déterminés, ils poursuivaient leur recherche espérant y trouver des indices. Au fur et à mesure qu'ils fouillaient les vieux cartons, une forte alchimie se faisait sentir entre eux. Jarod avait une autre idée en tête. Tout à coup, une photo de famille attira l'attention du caméléon. Mlle Parker pointa l'image d'elle-même enfant, aux côtés de ses parents, alors qu'elle n'avait que cinq ans. Les yeux de Jarod scrutaient l'image, il fut frappé par la ressemblance saisissante de la petite fille devenue femme et qui aujourd'hui se tenait là, devant lui et la mère. « Tu lui ressembles tellement. Les traits sont similaires, c'est indéniable. » Et de ce fait, elle répondit : « Cette ressemblance est beaucoup trop dure à supporter. Ça me fait peur. » Peur ? Avait-elle peur de finir comme sa mère ? De prendre l'ascenseur et de ne jamais en ressortir ? Parmi les anciens papiers, Jarod dénicha un mot griffonné en marge d'une vieille lettre datée : "Banque d'Outremer."

« Bingo ! J'ai trouvé quelque chose, s'écria un Jarod, exalté.

- Hmm… La Banque d'Outremer ? Ça me dit vaguement quelque chose. C'est quoi ? avait demandé Mlle Parker intriguée.

- C'est une banque suisse notoire, spécialisée dans la gestion des avoirs des personnes influentes et puissantes, expliqua Jarod. Je me souviens que le Centre utilisait cette banque pour dissimuler certains de ses fonds. Comment Parker, tu ignorais que le Centre et ton père ou devrais-je dire plutôt tes pères avaient un compte offshore ? Pourtant, tu aurais dû le savoir !

- J'aurais dû, oui ! Alors, tu penses que le coffre pourrait être à la Banque d'Outremer ? elle avait les yeux plein d'espoir.

- C'est plus que certain, affirma Jarod. Si cette clé appartenait effectivement à ton père, il est probable qu'elle ouvre un coffre-fort dans cette banque. C'est là que nous devons chercher.

- Prépare tes bagages petit génie nous partons !

- Un petit voyage en amoureux. Hmmm. Toi et moi en Suisse… Oh, je suis tout excité !

- Non, Jarod. Ce n'est pas ce genre de voyage que nous allons faire. On a des priorités, on n'y va pas pour notre plaisir personnel. On doit découvrir la vérité à notre sujet.

- L'un n'empêche pas l'autre, Parker. On ira à la banque et en revenant, on se promènera dans les rues de Genève. On pourrait même prendre toute une semaine pour visiter la ville ou rester enfermé dans la chambre de l'hôtel. Tu m'as dit ce matin que je te faisais du bien. Alors laisse-moi te montrer qu'il n'y a pas que du négatif dans notre relation. Je t'en prie.

- D'accord ! » avait-elle répondu après avoir réfléchi un bref instant.

Le Centre Blue Cove Delaware

Broots, tout à coup, éclata de rire. Sydney le regarda étonné. C'était la première fois qu'il montrait autant d'énergie à découvrir la vérité. Avait-il mis la main sur un quelconque document ou autre. L'informaticien le rassura. Non, une pensée lui avait traversé l'esprit. Sydney lui pria de la partager avec lui.

« Sydney, j'ai du mal a réalisé que Mlle Parker pourrait être maman. Vous la voyez vous, avec un nourrisson dans les bras ? Les petits pots, les couches-culottes, les nuits blanches et les pleurs. Ce serait bizarre, non ?

- Qui peut savoir, Broots ? La vie est souvent remplie de surprises.

- Oui, c'est vrai, admit-il, perplexe. Mais vous ne croyez pas que ce serait étrange ? Je veux dire, Mlle Parker... Une mère ? C'est difficile à imaginer.

- Certains êtres humains sont capables de grandes transformations lorsqu'ils deviennent parents. La maternité peut éveiller des émotions et des instincts insoupçonnés chez une personne. Mlle Parker a toujours été difficile à cerner, mais elle possède également un grand cœur. Et puis vous le savez mieux que n'importe qui.

- Quoi ?

- Qu'un enfant peut parfois changer la vie d'une personne.

- Ce serait une grande transformation, oui ! Vous pensez qu'elle serait prête à accepter cette réalité ?

- Je ne peux pas l'affirmer avec certitude, Broots, répondit Sydney avec honnêteté. C'est une révélation qui peut bouleverser sa vie, ses convictions, et remettre en question ses sentiments et son identité même. Mais je crois que si quelqu'un est capable d'affronter cette situation, c'est bien elle. Personne ne peut prévoir à l'avance la réaction qu'elle aura face à l'enfant. Peut-être que c'est quelque chose dont elle a envie inconsciemment.

- Et Jarod ? continua Broots, curieux. Il sait que c'est lui le père du bébé, mais il ignore que Mlle Parker pourrait être la mère. Comment réagirait-il s'il l'apprenait ?

- Jarod ! Je ne doute pas un seul instant qu'il sera heureux. Il a toujours voulu être père. Je crois que ça le toucherait profondément. Le lien qu'il y a entre eux est compliqué, vous savez. Toutefois, cela pourrait renforcer leur connexion ou la fragiliser davantage. Je ne suis pas sûr. Mais je suis convaincu que, quelle que soit la réalité, ils sauront y faire face ensemble. Pour l'instant, tant que nous n'avons pas toutes les pièces du puzzle, il est difficile de prédire ce qui se passera. »

Ils quittèrent le bureau de Lyle avec la même prévenance qu'à leur entrée, aussi discrètement que possible. Sydney la main dans sa poche, ses doigts gardaient précieusement le petit sac contenant le document, tout en prévoyant de le partager avec Mlle Parker et Jarod dès qu'il en aurait l'occasion. Il, referma la porte derrière eux sans laisser de traces de leur passage, s'éloignant dans les couloirs du Centre.

Banque d'Outremer-Rue du Mont-Blanc 15-1201 Genève, Suisse

Genève, localisée à la pointe sud du lac Léman, était entourée par les montagnes du Jura et des Alpes offrant les vues les plus spectaculaires du Mont-Blanc. Siège de l'Office des Nations Unies et de la Croix-Rouge, elle était un centre mondial de la diplomatie et du secteur bancaire. La ville-monde avait accueilli le jeune couple avec son charme et sa beauté intemporelle.

Mlle Parker et Jarod se rendirent directement à la Banque d'Outremer, une institution réputée pour sa discrétion et ses hommes d'affaires influents, située au cœur de la ville. Cet établissement de renom était niché dans une élégante bâtisse en pierre, affichant son nom sur une plaque dorée. Tous deux pénétrèrent à l'intérieur. Dans le vestibule, tout était luxueux, avec des boiseries somptueuses et des tapis feutrés. Ils se dirigèrent vers la section privée dédiée aux clients les plus prestigieux. Là, sur place, un homme très respectueux des finances les avait reçus avec courtoisie. Ils se présentèrent tout d'abord comme un couple marié, ensuite pour des clients fortunés à la recherche d'un coffre-fort pour leurs biens les plus précieux. Après une brève conversation avec le banquier, ce dernier leur fit visiter les lieux et les conduisit dans une salle sécurisée et réservée où étaient gardés les coffres. Dès qu'ils furent seuls, Jarod inséra la clé dans l'une des serrures. La porte s'ouvrit dans un grincement léger, laissant entrevoir un dossier épais et scellé. Avec précaution, ils le déposèrent sur la table près d'eux. La jeune femme commença à le feuilleter. Entre deux papiers, ils découvrirent un DSA (Digital Simulation Archive), un CD-roms, un dispositif de stockage de données utilisé pour protéger des enregistrements vidéo comme des simulations ou encore des informations sensibles et hautement confidentielles.

« Mais qu'est-ce que c'est ça ? Dis-moi que je rêve, Jarod ! Ce n'est pas le bon dossier que nous avons entre les mains, souffla-t-elle, frustrée et déçue.

- On a tout de même quelque chose. Un DSA. Parker, ce doit être un projet extrêmement important pour que ton père ait voulu le mettre à l'abri, ici.

Il inséra le DSA dans son lecteur portatif, une vidéo se jouait à l'écran. Une conversation entre Monsieur Parker, Raines, Lyle et trois autres individus, sûrement des membres du Triumvirat. Pendant ce temps, Jarod consulta le dossier plus en détail. Les premières lignes révélaient qu'il s'agissait d'un rapport sur le projet "Évolution", un volet secret du projet Genius. « Parker, écoute ça, avait dit Jarod. Le projet "Évolution" est un essai du Centre de créer des enfants exceptionnellement doués en combinant les ADN de personnes pourvues d'aptitudes uniques. » Mlle Parker frissonna à l'idée que ce projet malsain puisse être lié à Jarod ou même au petit garçon d'une manière ou d'une autre. « Ce n'est pas tout, Parker, poursuivit Jarod. Les sujets de ce projet ont été soigneusement sélectionnés parmi des individus dotés de capacités extraordinaires, et l'un des sujets principaux est désigné sous le nom de code 'Caméléon'." » Les yeux de Mlle Parker s'élargirent de stupéfaction tandis que ses oreilles bourdonnaient.

- Caméléon, autrement dit toi, Jarod ? elle réalisa petit à petit l'ampleur des paroles de son amant.

- Oui, moi, Jarod hocha la tête. Et ce projet évoque également un sujet féminin qui aurait été impliqué dans cette expérimentation génétique.

- Qui est ce sujet féminin dont tu parles ?

- Il n'y pas de nom. Ou plutôt il a été censuré. En revanche, on sait désormais que c'était une employée fidèle du Centre. C'est écrit-là.

- Était ? Elle est morte ?

- Ce sera à vérifier quand on aura son nom.

- Brigitte ?

- Non, ton père l'avait écrit lui-même dans sa lettre, elle n'avait servi que de mère porteuse.

- Une employée du Centre ? Mais enfin Jarod, ça pourrait être n'importe qui ? Ça pourrait être la comptable, la masseuse de Raines, ou la petite amie de Lyle ou moi ! Non… elle secoua la tête en riant, plaçant ses mains devant lui. Ne me regarde pas comme ça. Je plaisante. Ce n'est pas moi !

- Et pourquoi pas ? Ces autres femmes ne sont pas exceptionnelles. Toi, si. Tu as un don, je te rappelle.

- Jarod, mon père avait beaucoup de défauts, il a fait des choses monstrueuses, mais c'est mon père et il ne m'aurait jamais fait ça. Jamais ! Enfin, je suis sa fille.

- C'est ce qu'il avait fait à ta mère. Pourtant, elle était sa femme. Ce serait si épouvantable d'avoir un enfant avec moi ?

- Oh, non, je… Ça n'a rien à voir. Non, oublie cette idée ! Jarod, je sais que tu voudrais que ce soit le cas, mais ne laisse pas ton désir l'emporter sur la réalité.

- Comme tu veux. En-tout-cas, les pièces manquantes s'assemblent.

- Je suis lassée de ce jeu de piste. On ne fait que tourner en rond.

- On a avancé, Parker. Tu verras tout finira par s'arranger. Que faisons-nous maintenant ?

- Il va falloir retrouver l'identité de cette personne. On sait qu'elle travaille au Centre, ça devrait donc nous permettre de réduire notre champ de recherche. C'est mince comme indice. Ce ne sera pas facile, Jarod, mais c'est faisable. On va le retrouver !

- Merci pour ton optimisme, mon amour. Je ne faisais pas allusion à ça. Évidemment qu'il faudra retrouver cette femme. En fait, je parlais de nous.

- Qu'as-tu en tête ?

- Eh bien, si ma charmante épouse veut bien me suivre, on pourrait aller visiter Genève ou rentrer à l'hôtel et faire l'amour.

- Épouse, hein ? Le jeu est terminé, Jarod ! »

Quelques part dans les rues de Genève, Suisse

Après avoir quitté la Banque d'Outremer, Jarod et Mlle Parker s'accordèrent un moment de répit explorant les paysages envoûtants de la vieille ville, en flânant dans ses ruelles. Les façades des bâtiments séculaires semblaient leur conter des histoires passées. Tout en discutant, ils arrivèrent devant le majestueux siège des Nations Unies, symbole d'espoir et de coopération internationale. En contemplant cette imposante structure, Mlle Parker ne pouvait s'empêcher de penser aux secrets cachés derrière ces murs, tout comme ceux qu'ils cherchaient à dévoiler. Le soleil se mit à décliner, peignant le ciel de nuances chaudes d'orange et de rose. Alors qu'ils s'attablèrent dans un café en bordure du lac Léman avec une vue sur l'eau scintillante, songeur, Jarod observa la jeune femme. Elle lui pinça la joue.

« Ne me dis pas que tu es encore en train de penser au fait que je serai la mère du bébé ? elle le réprimanda, agacée par cette idée persistante.

- Non. Peut-être. Je crois que cette théorie mérite d'être creusée. Je sais que cela te perturbe, mais nous devons envisager toutes les éventualités.

- Non, non et non, Jarod ! C'est impossible, répéta-t-elle, essayant de dissiper toute trace de doute dans son esprit.

- Rien n'est impossible, Parker. Il suffit qu'ils aient prélevé un échantillon de ton sang et…

- Et quoi Jarod ? interrompit-elle. Que je me retrouve à être la mère de ton fils. C'est absurde et insensé, elle se sentait prise au piège par ces suppositions.

- Puis-je te poser une question.? Je voudrais que tu me répondes sincèrement… As-tu fait prélever et congeler tes ovules ?

- Enfin, Jarod. Je ne répondrai pas à cette question. Tu ne devrais même pas me la poser. Tu fais erreur ! Crois-moi, ce n'est pas moi la mère.

- S'il te plaît, Parker, je dois savoir, Écoute-moi, il n'y a que deux possibilités. La première, tu es stérile et tu ne peux donc malheureusement pas avoir d'enfant. J'en serai triste. Dans ce cas-là, la discussion est close. Il te suffira juste de me le confirmer. La seconde, le Centre a utilisé tes gènes combinés aux miens pour créer un embryon génétiquement modifié… Cet enfant est donc le nôtre ! J'en serai très heureux, Parker. Je te l'accorde, c'est vrai que c'est une situation peu conventionnelle, mais si j'ai raison… Je t'en prie, j'ai besoin d'une réponse. Ne m'oblige pas à aller chercher moi-même l'information que je te demande.

- Si tu fais ça, Jarod. Alors ce sera terminé entre nous ! Tu as compris, ce sera fini ! Cette fois-ci, ma décision sera irrévocable ! Je ne reviendrai jamais vers toi ! elle quitta la table après avoir jeté un gros billet, suivie de son amant, furieuse du manque de confiance. Il lui attrapa la main.

- Attends Parker. Tu… Tu n'es pas curieuse de savoir si cet enfant pourrait être le tien ? Pourquoi refuses-tu même de considérer cette éventualité ? Si ce n'est pas toi, alors qui ?

- Jarod, je t'en prie. N'insiste pas. Tu ne prends pas la bonne direction.

- D'accord. On laisse tomber cette hypothèse. On oublie tout. Cette conversation n'a jamais eu lieu !

- Et tu n'iras pas fouiller dans mon dossier médical ?

- Non. Si tu me dis la vérité et que tu ne me cache rien, je ne le ferai pas, tu as ma parole.

- Alors rentrons à l'hôtel ! » elle lui donna la main qu'il embrassa généreusement.

Hôtel Beau-Rivage, Quai du Mont-Blanc 13 1201 Genève, Suisse

L'Hôtel Beau-Rivage Genève se dressait dignement sur les rives du lac Léman, donnant sur le célèbre Jet d'Eau. Le bâtiment était un exemple de classicisme, avec une façade en pierre blanche et de grandes fenêtres encadrées de rideaux en soie. Le hall fastueux était orné de lustres étincelants et de mobilier luxueux. Après une longue journée chargée en émotions et en découvertes, Jarod et Mlle Parker regagnèrent leur suite privée. Celle-ci était décorée avec raffinement, alliant le charme du style classique avec des touches contemporaines. Les tons neutres des murs étaient relevés par des accents de couleurs douces dans les textiles et les œuvres d'art. Le salon était meublé avec des canapés et un coin repas, tandis qu'une petite bibliothèque était idéale pour la détente et la lecture. La chambre à coucher était tout aussi incroyable, avec un lit double recouvert de draps en satin. Des fleurs fraîches étaient disposées dans un vase sur une petite table de chevet en bois exquis, embaumant l'air d'une odeur délicate. Une grande salle de bains attenante avec une baignoire en marbre et une immense douche, invitant à la relaxation. Sans oublier la vue sur les montagnes environnantes. C'était magnifique.

Après avoir pris leur douche à tour de rôle, Jarod et Mlle Parker se retrouvèrent dans le salon. Chacun cherchant ses mots pour exprimer ce qu'ils éprouvaient ou leur impression sur la journée.. Le caméléon s'agitait sur le canapé, se levant pour se rasseoir juste après. Quant à Mlle Parker, elle, observa son comportement. Elle lui demanda ce qu'il pouvait trotter dans son joli petit crâne. C'est alors que Jarod annonça à la jeune femme son départ pour l'Ohio. Il partira demain à la première heure. Il devait informer sa famille qu'il avait un fils. Et qui sait peut-être qu'Ethan leur frère commun serait en mesure de l'aider. En-tout-cas, il l'espérait. Elle aussi, elle devait retourner à Blue Cove ! Il fallait qu'elle mette Sydney et Broots au courant de la situation actuelle. Il y avait urgence ! C'était décidé, demain à la première heure, chacun reprendrait le cours de sa vie. Jarod, debout, face à la fenêtre, le front appuyé contre la vitre, soupira. Elle s'approcha de derrière lui, passant les mains autour de sa taille, la tête reposée sur son dos. « Jarod, tu me sembles préoccupé. » Elle ne le connaissait que trop bien. Effectivement, il était préoccupé. Il se tourna vers elle. Il avait une chose importante à lui dire, une chose qu'il n'avait jamais dite à personne. Et ça le rendait extrêmement nerveux au point que ça la faisait sourire. Soudain, il se saisissait du visage de la jeune femme, ses pouces faisaient des mouvements de va-et-vient sur ses joues et d'une voix sérieuse, douce et chaleureuse, il lui avoua :

« Je ne sais pas quand je reviendrai, peut-être qu'on se verra le week-end prochain où dans quelques semaines, mais avant que je ne quitte cet hôtel, je veux que tu saches une chose, mon amour, il s'arrêta pour reprendre son souffle. Parker, tu es l'essence même de ma vie. Tu fais partie de moi. Aucun autre homme ne pourrait te donner plus d'amour que moi et aucun autre homme ne pourrait t'aimer plus que je ne t'aime. Et si, un jour, je te tiens à nouveau dans mes bras, sache que je ne te lâcherai plus jamais.

Mlle Parker était touchée par les paroles que son amant venait de prononcer, sa poitrine se resserrait, elle pouvait à peine respirer. Elle essaya de lui expliquer ce qu'elle ressentait pour lui, d'avouer à son tour son amour, mais les syllabes, restaient bloquées dans sa gorge, l'étouffer.

- Jarod, je... Je…

- Non, Parker, ne me dit pas que tu m'aimes parce que ce que tu ressens, je le ressens aussi et tes baisers, tes caresses, tes regards, tes sourires m'en disent bien plus que les mots ne peuvent me le dire. » il lui essuya une larme qui coulait sur sa joue.

Elle avait envie de lui livrer ses pensées, les plus intimes, mais incapables d'émettre un son, elle se tut. Comment pouvait-elle répondre à ces trois mots ? "Je t'aime". Trois mots magiques ! Non, elle ne savait pas le faire, néanmoins, elle savait qu'elle pouvait s'exprimer autrement, d'une manière qui ne nécessitait pas d'entendre sa voix. Elle colla son corps à celui du caméléon, le fixant sans le quitter une seule seconde du regard. Un sourire timide mais charmeur s'affichait sur ses lèvres, tandis que ses doigts s'étaient glissés sous la chemise de son homme, un geste qui allait au-delà du simple acte physique. Dans ce moment d'intimité, elle laissait entrevoir la véritable essence de son cœur. Chaque bouton défait était comme une barrière qui tombait, laissant place à la profondeur réelle de ses sentiments pour lui alors que le vêtement de son caméléon s'ouvrait peu à peu, elle posa sensuellement sa bouche sur son torse musclé revenant petit à petit vers ses lèvres, puis l'entraîna dans la chambre, faisant comprendre à celui qu'elle désirait que cette nuit, elle serait toute à lui, corps et âme. Jarod avait compris le message et tout en caressant tendrement son visage, il poussa vivement la porte avec son pied. Après avoir déboutonné la dernière pression de la chemise, elle se déshabilla très lentement. Mlle Parker lui prit la main et la posa sur sa poitrine. Il sentait les battements de son cœur et la chaleur de sa peau, elle tremblait de tout son être. Elle avait autant envie de lui, que lui d'elle. Il ne pouvait plus contrôler son impétuosité, il l'attira à lui dans une étreinte douce, sauvage et passionnée à la fois se donnant entièrement l'un à l'autre. Plus tard dans la nuit. Dans les bras l'un de l'autre, ils discutèrent échangeant leurs espoirs, leurs rêves, leurs doutes ou encore leurs peurs. Elle releva la tête alors que la pulpe des doigts de son amant descendait du haut de sa nuque vers ses épaules.

« Tu sais Jarod, même si au fond de moi, je l'espérais, je n'aurais jamais imaginé que notre relation prendrait une telle tournure.

- Moi aussi. Tu m'apportes tellement. C'est tout réfléchi ! Je ne pars plus, Parker. Je ne veux pas te quitter. Pas maintenant, pas demain, jamais.

- Mais tu dois t'en aller, il le faut.

- Je suis désolé, je t'avais promis que nous passerions la semaine ensemble.

- Chut, elle déplaça une mèche brune de ses cheveux avant de l'embrasser. Jarod. Ça n'a pas d'importance puisque tu viens de m'offrir une nuit inoubliable, dans son for intérieur, elle ne pouvait se résoudre à partir, de même que lui ne pouvait se résoudre à la laisser sans aller.

- Je regrette, Parker. Je ne veux pas te laisser partir.

- Alors ne me laisse pas partir… Enfin pas tout de suite.

- Non, pas tout de suite. On a encore quelques heures devant nous. Profitons-en !

- Jarod, dis-le moi encore une fois, s'il te plaît.

- Je t'aime, Parker. Je t'aime plus que les mots ne pourraient jamais le dire. Je t'aime plus que tout au monde.

- À part Thomas, personne ne me l'avait jamais dit avant, Jarod.

- Alors laisse-moi être celui qui te le dira et être le dernier à te le dire, encore et encore. Je t'aime, Parker, avec tout ce que je suis.

- Ah oui ? Prouve-le moi avec tout ce que tu es ! » ils éclatèrent de rire avant de céder à nouveau à leur amour.

Pour la première fois de sa vie, Mlle Parker avait l'impression d'être vraiment aimée, désirée, exister et de compter aux yeux de quelqu'un. Pourtant, malgré cette joie trop longtemps réprimée, cette nuit-là, elle n'avait pas fermé l'œil. La jeune femme n'avait pas cesser de penser aux propos tenus par son amant plutôt dans la journée, là-bas, au café. Elle ! Serait-il possible qu'elle soit la mère du petit caméléon ? Pourquoi se posait-elle la question puisqu'elle était sûre de ne pas l'être ? À moins que…