liste 2 : glace, forêt, valise

Une explosion avait secoué une petite île au large de Honolulu. La déflagration s'était ressentie dans la capitale d'Hawaii et le 5-0 avait été mis sur l'affaire. Danny, Steve, Chin et Kono avaient sauté dans un bateau et étaient arrivés sur les lieux près de trente minutes après les faits. La fumée était partout, des éclats de bois avaient été projetés à plusieurs mètres à la ronde et un feu se déclarait à certains endroits. Malgré le sentiment d'angoisse que leur inspirait la scène, ils étaient soulagés de ne pas trouver de restes humains au milieu des débris végétaux.

Chin réagit au quart de tour et alla éteindre les flammes avant qu'elles ne dévastent l'ensemble de l'île. Cette mission allait lui prendre un certain temps. Il fut donc décidé qu'il resterait là le temps nécessaire et que Kono allait rester avec lui pour analyser les restes de l'explosion sur place. Danny et Steve partirent explorer les environs afin de dresser un tableau complet de la situation. Un pressentiment saisit le chef du 5-0 alors qu'il s'éloignait avec son coéquipier mais il l'ignora.

Les deux hommes avançaient dans un silence tendu. Ils se sentaient mal à l'aise dans cette forêt. L'atmosphère était lourde. La poussière était comme accrochée aux feuilles et suspendue entre elles. La lumière ne parvenait pas totalement à atteindre le sol leur donnant l'impression d'avancer dans un nuage noir. Malgré qu'ils peinaient à voir où ils allaient ils avaient la sensation d'être observés. L'impression que ceux qui les surveillaient les voyaient parfaitement eux. Sans avoir échangé un mot ils s'étaient tous les deux mis à guetter les environs, à essayer de voir à travers ce nuage, de trouver d'où cette sensation pouvait venir, à repérer le danger dans les ombres.

Plus ils avançaient, plus la tension montait en eux. Ils se sentaient sous pression, prêts à dégainer au premier mouvement suspect. Après presque une heure de marche en spirales les deux hommes arrivèrent dans une clairière.

Malgré l'absence d'arbres à cet endroit, l'atmosphère était toujours aussi lourde. La lumière avait beau rayonner sur l'herbe, celle-ci était recouverte d'une couverture noire. Un voile de poussière était suspendu quelques mètres au dessus du sol comme un voile funèbre prêt à se refermer sur eux.

Au centre de centre clairière une valise était posée. Ils s'approchèrent précautionneusement, vérifiant autour d'eux les dangers potentiels alors qu'ils étaient complètement à découvert. Ils se sentaient toujours observés sans pour autant pouvoir l'expliquer. Rien ne bougeait autour d'eux. Il n'y avait aucun bruit. Aucun. Tout semblait mort.

Steve examina la valise avant de la toucher, cherchant un détonateur ou n'importe quel signe de danger. Elle ne semblait pas piégée. Il l'ouvrit, toujours alerte au moindre indice sur un piège potentiel, prêt à la refermer au moindre doute.

Mais rien. Aucun piège. Il ouvrit la valise et son regard tomba sur des dizaines et des dizaines de photos de son équipe et lui. En rouge, sur chacune des photos qu'il voyait était écrit "mort". Leurs visages étaient systématiquement barrés de rouge.

Le sang de Steve ainsi que celui de Danny, qui regardait par dessus son épaule, se glaça dans leurs veines devant ce message. Ils n'eurent pas le temps de réagir que quelque chose explosa dans la valise transformant toutes les photos en confettis. Sous les photos, deux mots apparurent "Tic Tac".

Steve et Danny échangèrent un regard avant de quitter la clairière en courant aussi vite que possible, toutes précautions oubliées.

"Chin ? Kono ? Vous m'entendez ?" Demanda le chef du 5-0 dans son oreillette. Sa voix laissait transparaître un sentiment d'angoisse qui était rarement perceptible chez lui.

"Oui, on est là."

"Partez ! Maintenant ! Retournez au bateau ! Vite !" Hurla Steve.

"D'acco…"

Chin ne put finir sa phrase, coupé par le bruit d'une forte explosion. Le tremblement de terre qui suivit le son fit tomber Steve et Danny au sol. Tous les deux avaient le coeur dans un étau. Ils savaient que leurs amis et collègues venaient certainement de se faire tuer. Ils le savaient, ils ne voulaient pas y croire, mais leurs esprits cartésiens n'imaginaient aucun autre scénario possible.

Ils n'eurent cependant pas le temps d'y réfléchir davantage, une arme automatique ouvrit le feu sur eux.