THEME 15 : Amour en chansons
Contrarié, éternel, perdu, je vous propose d'écrire à partir de la liste de chansons proposées. Vous pouvez soit faire une song fic soit les paroles peuvent servir de prompt ou de dialogue
Si le ciel sur nous peut s'écrouler.
EDITH PIAF : L'hymne à l'amour
Steve se précipita sans hésiter dans l'immeuble piégé. Il savait que celui-ci allait exploser, mais il savait aussi que Danny y était retenu prisonnier. Il ne pouvait pas l'abandonner, le blond était devenu le centre de son monde depuis qu'il le connaissait. Lentement, mais sûrement, il était devenu son collègue, son coéquipier, son ami, son meilleur ami et finalement celui qui avait volé son cœur. Alors lorsqu'il avait compris qu'il n'aurait peut-être plus jamais l'occasion de le voir, de se disputer avec lui, qu'il ne pourrait peut-être jamais lui révéler ses sentiments, encore moins goûter à ses lèvres ou à sa peau, il n'avait pas hésité. Malgré les cris de ses amis tentant de l'arrêter, il était parti en courant à l'intérieur.
Rapidement il entendit Lou l'insulter d'idiot dans son oreillette, mais aussi lui dire que leur suspect parlait. Danny devait se trouver au deuxième sous-sol, mais qu'il avait moins de cinq minutes pour le sortir de là. Steve dévala les escaliers et arriva dans un parking. Il hurla le nom du blond tout en courant à travers les allées. Finalement, il le trouva, ligoté, bâillonné, assommé entre deux voitures.
"Eh Danny, Danny réveille-toi. Je t'en supplie, réveille-toi." dit-il en le libérant de ses liens, puis en le secouant.
Lentement les yeux du blond papillonnèrent et se posèrent sur le brun qui soupira de soulagement.
"Steve, tu dois sortir maintenant ! Une minute !" hurla Lou dans son oreillette.
Le militaire regarda autour de lui, il n'y avait rien pour leur permettre de s'abriter. Il savait qu'ils n'auraient jamais le temps de sortir de là. Leur meilleure option était la cage d'escalier.
"Danny, vite, on doit bouger.
- Tu n'aurais pas dû venir, idiot. grommela le policier en se levant difficilement.
- Et te regarder mourir sans rien faire ? protesta Steve en pressant son ami vers les escaliers.
- C'est mieux que d'y rester tous les deux.
- Non, je ne pourrais pas continuer sans toi, je…"
Sa voix fut couverte par le bruit de l'explosion alors que tout se mettait à chavirer autour d'eux. Steve eut juste le temps de prendre Danny dans ses bras et de se jeter au sol, protégeant le corps du blond du sien.
Le ciel bleu sur nous peut s'effondrer
Et la Terre peut bien s'écrouler
Peu m'importe si tu m'aimes
Je me fous du monde entier
La douleur emplissait le corps de Danny. Sa tête pulsait comme si elle était sur le point d'exploser et il avait du mal à respirer. Sa cheville droite lui semblait brisée et il était couvert de sang. Un sang qui ne semblait pas être le sien. Danny ouvrit brusquement les yeux, son regard tombant sur le corps de Steve. Le brun était inconscient et visiblement mal en point, mais toujours vivant. En se concentrant, Danny parvenait à sentir son souffle contre sa peau. Il tenta de se dégager pour trouver la plaie du militaire, sans succès. Son cœur était serré, il ne voulait pas voir Steve mourir, il était la personne la plus importante de sa vie après ses enfants. Il aurait préféré que le brun reste à l'abri hors du bâtiment, même si son cœur s'était réchauffé en comprenant que ses sentiments étaient partagés.
Il l'appela dans un murmure, parvenant à bouger suffisamment son bras pour toucher sa main, mais il ne réagit pas. Plus le temps passait, plus la peur envahissait Danny. La peur de le perdre, de le voir mourir dans ses bras, de ne jamais lui avouer qu'il l'aimait aussi, d'avoir été la raison de sa mort. Les larmes se mirent à couler des yeux du blond et, alors qu'il peinait de plus en plus à respirer, un gémissement plaintif passa les lèvres du brun. Danny reprit confiance et l'encouragea à reprendre conscience.
"Tu… bien ? demanda Steve péniblement sans ouvrir les yeux.
- Ça irait mieux si tu n'étais pas en train de te vider de ton sang sur moi."
Danny sentit les lèvres de son partenaire s'étirer en un sourire contre sa peau, lui faisant faire de même malgré son inquiétude pour lui.
"Tu crois que tu peux bouger que je regarde ta blessure ?"
Steve grogna, mais se décala légèrement sur le côté. Chaque mouvement semblait être une épreuve. Danny l'aida comme il put en le poussant légèrement, espérant ne pas aggraver son état. Finalement, le brun glissa sur son flanc dans une plainte et Danny put se libérer. Il découvrit le corps de Steve avec horreur. Des débris l'avaient frappé au dos et surtout une tige métallique était fichée dans son flanc. Cette blessure saignait abondamment, mais ne semblait pas être à proximité des organes vitaux pour ce que Danny pouvait en juger. Le blond retira sa chemise et l'enroula autour de la tige pour compresser la plaie.
"Pars… sauve toi, souffla difficilement le brun.
- Jamais. Je ne te laisserai pas.
- Meurs pas… pour moi.
- Je t'aime, idiot, alors tu te bats et on ressort de là ensemble !"
Un léger sourire fleurit sur les lèvres de Steve, mais il fut immédiatement accompagné d'une grimace de douleur.
"J'aurais pré… féré… l'entendre… dans… d'autres… circons…"
Danny avait mal de voir Steve souffrir ainsi pour lui parler. Il fit alors la seule chose qui lui vint à l'esprit pour le faire taire. Quelque chose dont il rêvait depuis bien trop longtemps. Il posa ses lèvres sur celles du brun. Ce fut comme une explosion de bonheur dans son ventre lorsqu'il le sentit répondre faiblement.
"Tais-toi, économise tes forces." chuchota-t-il lorsqu'ils se séparèrent.
Le militaire acquiesça et Danny entreprit de faire son maximum pour le garder en vie.
Tant qu'l'amour innondera mes matins
Tant qu'mon corps frémira sous tes mains
Peu m'importe les problèmes
Mon amour, puisque tu m'aimes
Steve forçait ses yeux à rester ouverts alors que Danny tentait de contenir sa blessure. Il se savait en mauvais état, mais il savait aussi qu'il pouvait faire ce qu'il fallait pour que Danny ne meurt pas là. Il regarda autour d'eux, l'escalier était en partie écroulé, mais restait praticable.
"Danny…
- Chut, économise-toi.
- Non… trouver… oreillette… Lou…
- D'accord. D'accord. Je vais la chercher."
Il sentit les mains du blond manipuler sa tête avec délicatesse avant qu'il ne s'éloigne pour chercher dans les décombres. Il pria pour qu'il trouve l'objet, il fallait que Lou sache où les chercher, mais malheureusement ce fut un débris de composants électroniques que Danny trouva. Les mains du blond revinrent alors sur Steve qui ne put s'empêcher de fermer les yeux pour savourer leur contact sur son corps. Les doigts se saisirent de son téléphone portable, dans la poche de son jean, puis disparurent. Des lèvres se posèrent sur les siennes, brièvement.
"T'endors pas."
Steve sourit, mais n'ouvrit pas les yeux.
"Tu… continues… embrasser… pour ça ?
- Je vais essayer de faire fonctionner ton téléphone d'abord."
La main de Danny guida la sienne avec douceur pour déverrouiller le téléphone. Steve entendit son partenaire jurer, le téléphone protester, l'homme grommeler, l'appareil biper et finalement la voix de Lou s'élever.
"Steve ?
- Lou, c'est Danny.
- Vous allez bien ? Steve est vivant ?
- Steve est vivant, mais blessé, il perd beaucoup de sang. On est dans la cage d'escalier du deuxième sous-sol.
- OK, je vais faire de mon mieux pour vous envoyer les secours au plus vite, mais les terroristes ont laissé entendre qu'il pourrait y avoir une deuxième explosion dans l'immeuble. Pour l'instant, les secours n'ont pas le droit d'approcher."
Steve sentit le désarroi de ses collègues. Il comprit par le silence de Danny que s'ils restaient là, il allait mourir. Danny ne voulait pas le voir mourir, alors il allait se battre pour lui, pour eux, pour leur hypothétique avenir ensemble.
"Alors on… sort… dit-il d'une voix faible.
- Je t'en prie Steve, t'arrives déjà pas à parler et tu as une tige en fer dans le dos ! Comment espères-tu sortir de là seul ?
- Tu… avec moi… sinon… mourir… là…"
Le brun ouvrit les yeux pour regarder son amour. Il devait le convaincre. Survivre à la première explosion avait été miraculeux, ils n'auraient probablement pas autant de chances avec la seconde s'ils étaient toujours à l'intérieur de l'immeuble.
"Danny… j'ai peur qu'on n'ait pas vraiment le choix…
- Tenez une ambulance prête."
Le blond se pencha sur lui et l'embrassa tendrement.
"Tu as intérêt à survivre à ça.
- J'ferais… n'importe… quoi… pour toi."
J'irais jusqu'au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais
J'irais décrocher la Lune
J'irais voler la fortune
Si tu me le demandais
Je renierais ma patrie
Je renierais mes amis
Si tu me le demandais
On peut bien rire de moi
Je ferais n'importe quoi
Si tu me le demandais
Danny passa son bras sous celui de Steve et l'aida à se mettre debout. Le militaire était faible et se soutenait à peine. La cheville de Danny lui faisait un mal de chien, mais à aucun moment il n'envisagea de faire autrement. Il sortirait de là avec Steve ou ne sortirait pas. Marche par marche, avec de nombreuses pauses, ils remontèrent les deux étages.
Danny suait, grimaçait de douleur, mais surtout de peur. Steve était blanc comme un linge, il perdait énormément de sang et avait du mal à respirer. Le blond s'était placé derrière lui pour pouvoir continuer à comprimer sa blessure. Ce n'était pas le plus simple pour le soutenir, mais c'était le plus efficace pour le garder en vie. Ils firent de nombreuses pauses, mais ils montaient, ils s'approchaient de la sortie. Danny y croyait, ils allaient s'en sortir, ensemble.
Le téléphone de Steve sonna. C'était Lou.
"Notre gars a parlé. S'il dit vrai vous avez huit minutes pour sortir."
Danny leva la tête, la boule au ventre, mais le soulagement le gagna.
"Je vois la porte du rez-de-chaussée.
- Faites vite les gars."
Il raccrocha et encouragea Steve. Ils gravirent les cinq marches les séparant de la porte du palier, ouvrirent celle-ci et se figèrent. Les étages s'étaient effondrés juste après celle-ci, leur bloquant la voie par un mur de débris.
"NON !
- Danny… trouve… un chemin… laisse-moi… sauve-toi…
- Ne comptes pas là-dessus ! Jamais, jamais je te laisserai derrière."
Pour empêcher le brun de discuter davantage il scella leurs lèvres dans un baiser rageur, puis l'accompagna au sol.
"Récupére tes forces, je vais nous trouver un chemin pour nous deux."
Il ne le dit pas, mais sut que Steve avait compris : si le brun restait prisonnier des décombres, ils y mouraient ensemble.
Si un jour, la vie t'arrache à moi
Si tu meurs, que tu sois loin de moi
Peu m'importe si tu m'aimes
Car moi je mourrais aussi
Danny dégagea les débris aussi vite qu'il put, le désespoir l'animait. Ils étaient si près du but. Un chemin se dessina devant lui, ça allait être difficile pour Steve, mais pas impossible. Il n'avait pas le temps de faire mieux. D'après le terroriste, ils n'avaient plus que deux minutes. Il redescendit du tas de rocs sur lequel il était perché et aida Steve à grimper jusqu'au passage qu'il avait libéré. Le militaire était proche de l'évanouissement, mais tenait bon.
Avec une grimace, il s'allongea sur les débris et entreprit de ramper. Danny était juste derrière lui, l'encourageant et s'assurant que la barre en métal ne se coinçait nulle part.
Ils n'avaient que quelques mètres à parcourir ainsi, mais c'était une épreuve presque insurmontable pour Steve dont les forces déclinaient rapidement. Il perdit connaissance juste avant de passer de l'autre côté de l'éboulement.
Paniqué, Danny parvint à passer devant lui. Après avoir essayé de le ranimer, sans succès, il s'efforça de le tirer hors de là. Des larmes coulaient de ses yeux, des larmes de peur, de colère, de douleur. Sa cheville lui faisait mal, mais le pire était de voir la peau de celui qu'il aimait se déchirer à cause de ses actions, de voir le sang couler de ces nouvelles plaies tout autant que de celle avec la barre, de voir le brun si blanc et inanimé, de savoir que s'ils ne sortaient pas de là très vite la situation allait bientôt empirer.
Il parvint à l'extirper de l'éboulement, le portant à moitié sur lui. Il savait qu'il n'allait pas réussir à aller loin ainsi, Steve pesait trop lourd pour lui, mais il continuait. Il venait de passer la porte de l'immeuble lorsque la seconde détonation secoua le sol. Le souffle de l'explosion les projeta dans les airs. Danny ferma les yeux par réflexe, lorsqu'il les rouvrit il découvrit qu'il était allongé sur Steve. Il avait mal partout, particulièrement au flanc et à la cheville. Il n'entendait rien. Il sentait le sang couler hors de lui, la torpeur l'envahissait. Il ferma les yeux, se concentrant sur la sensation du corps de celui qu'il aimait contre lui.
Nous aurons pour nous l'éternité
Dans le bleu de toute l'immensité
Dans le ciel, plus de problème
Mon amour, crois-tu qu'on s'aime?
Dieu réunit ceux qui s'aiment
Lou et les ambulanciers se précipitèrent sur les deux hommes empalés sur une tige de métal. Ils étaient vivants, mais à peine. Les secouristes ne prirent pas le risque de les séparer et les transportèrent ensemble à l'hôpital. Lou monta avec eux, il allait veiller sur eux. Il y avait bien longtemps qu'il avait compris les sentiments que partageaient ces deux-là et espérait qu'ils allaient tous deux survivre car l'un ne pourrait vivre sans l'autre.
