Chapitre 7 : Manque

Chaque pas que faisait Draco Malfoy dans la maison était suivit par ceux d'Harry.

Harry qui supportait de moins en moins de le laisser partir.

Harry qui pleurait chaque fois que Draco avait le malheur de faire un pas en dehors de son champ de vision.

C'était invivable pour tous dans la maison. Draco le premier.

Il voyait toujours ses amis bien sûr, un jour sur deux.

Ce qui ne l'arrangeait pas était que sa petite amie se sentait du plus en plus négligée. Astoria lui en voulait parce qu'il ne la faisait pas passer au premier plan. Elle ne comprenait pas. Elle ne pouvait pas comprendre à quel point Harry était fragile.

Harry avait besoin de Draco et ce dernier s'en rendait bien compte. Il n'y avait qu'à voir tous les progrès que le petit brun avait fait.

D'accord, il n'acceptait d'être touché que par Draco. Et il était également le seul auquel il acceptait de s'adresser a l'oral. Mais c'était mieux que rien.

Pour se faire pardonner, le blond avait invité sa petite amie chez lui sur le temps où Harry serait chez son psy. Ce serait un moment rien que tout les deux, comme ils n'en n'avaient pas eu depuis longtemps.

—J'ai loué Retour vers le futur, c'est toujours ton film préféré, n'est-ce pas ?

—Au moins, tu n'as pas tout oublié sur moi.

La blonde l'avait regardé du coin de l'œil, un sourire au coin des lèvres tandis qu'elle acceptait le bras passé autour de sa taille pour monter les escaliers de l'illustre demeure Malfoy.

—Je suis désolé de t'avoir négligé, c'est juste compliqué. Harry est vraiment traumatisé.

Astoria soupira.

—Si on peut éviter de parler de lui aujourd'hui, je préférerais.

—Oui, je… Je comprend ma chérie, je suis désolé.

—Et arrête de t'excuser.

—Désolé… merde pardon… Je me tais.

Premier éclat de rire de ce début d'après midi, le couple s'était retrouvé.

Astoria était après tout une jeune fille simple et amoureuse qui s'était sentie délaissée. Rien d'irréparable pour celui qu'elle aimait.

Harry passait un moment moins amusant.

Snape était de plus en plus intrusif et il n'aimait pas ça du tout. Il voulait rentrer à la maison et retrouver Draco.

—C'est important Harry, tu comprends ? La date du procès approche et nous avons besoin de savoir ce qu'il s'est passé exactement.

Le psy eu droit à un regard noir de son patient. Les bras croisés, Harry était complètement fermé à cette discussion que Severus n'avait plus le temps de repousser.

—Je sais, tu n'as pas envie d'en parler. Je comprend, c'est ton histoire et elle t'appartient mais il faut que tu me donne quelques informations quand même. Tu n'es pas obligé de tout dire, d'accord ?

« J'ai pas envie de parler de ça ! »

Le stylo avait appuyé fortement contre le cahier. Severus devait changer d'angle d'approche.

Harry ne voulait pas parler de ce qu'il se passait exactement chez son Maître parce qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il avait le droit de dire ou non. Il savait que ce serait une faute grave de parler de choses qu'il n'était pas autorisé à aborder. Plus grave que tout ce qu'il avait pu commettre comme erreur jusque là. Mais Snape ne voulait pas comprendre.

—D'accord, je suis désolé, on ne va plus parler de ça pour l'instant. Et si on parlait de choses plus joyeuses ? Ton anniversaire, c'est jeudi n'est-ce pas ? Est-ce qu'il y a quelque chose de particulier que tu veuille faire ce jour ?

Le visage du plus jeune passa de la colère à la tristesse en un quart de seconde. Des larmes dans les yeux, il regarda son psy l'air perdu.

—Déjà ?

Sa voix avait résonné si clairement que Severus ne pouvait pas avoir de doute. Harry venait de s'adresser à lui verbalement.

—Tu avais oublié ? Tu fêtes ton anniversaire d'habitude ?

Le plus jeune eu du mal à retenir le sanglot qui l'étranglait, rendant sa gorge douloureuse.

Il avait envie de hurler pour se débarrasser de cette douleur. Mais il ne pouvait pas.

Son Maître avait promis d'être présent à chacun de ses anniversaires et ce, jusqu'à sa mort. Il avait promis qu'il ne serait plus jamais seul.

« Je veux le voir »

Cette fois ci, les lettres étaient tremblantes, et le pédopsychiatre prit un moment pour analyser son patient qui s'était recroquevillé sur sa chaise comme un jeune enfant.

—Tu parle de Tom Jedusor ?

Les yeux verts s'encrèrent dans les noirs avant que le garçon n'hoche la tête. Il ne pouvait pas ne pas le voir pour son anniversaire. On ne pouvait pas lui faire ça.

—Je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

L'information glaça le cœur d'Harry qui se mit à suffoquer. La tête dans les mains, il essayait de reprendre une respiration normale.

Ils étaient tous des menteurs. Tous.

Ils avaient dit qu'ils étaient là pour le protéger. Qu'ils étaient là pour son bien. Mais c'était faux. Personne ne voulait son bien à part son Maître.

De rage, il se leva d'un coup, ramassa son cahier et pris la porte de la sortie. Il passa devant Narcissa qui l'attendait dans la salle d'attente sans un geste pour elle. Severus essaya bien de le retenir mais il ne l'écouta pas. A tel point que Narcissa dû trottiner derrière lui pour le rattraper et ne pas le laisser seul dehors.

—Attend Harry, je n'ai pas encore ouvert la voiture.

Pendant que la blonde cherchait ses clés, Harry tapait du pied contre le bitume, des larmes sillonnant toujours le visage fin.

—Qu'est-ce qu'il s'est passé avec le docteur Snape, tu veux en parler ? Avait elle finit par demander en s'installant dans le véhicule.

Le brun détourna la tête en réponse. De toute façon, il ne pouvait pas lui parler. Il ne pouvait parler à personne. Enfin, c'était presque vrai. Mais ce n'était pas assez, ce ne serait jamais assez. Il avait besoin de son Maître. Cela faisait maintenant presque deux mois qu'on les avait séparés et cela devenait trop long. C'était insupportable.

Il fallait qu'il rentre faire un câlin à Draco. Le blond était assez doué pour le calmer.

Mais Narcissa semblait vouloir le torturer davantage en respectant toutes les limitations de vitesse. Ne pouvait-elle pas aller un peu plus vite ? Il n'y avait personne sur les routes à cette heure. Son pied se remit à frapper contre le plancher.

La voiture fut à peine garée qu'Harry fonça en dehors, jusqu'à la chambre de Draco où il avait couru avant de se figer.

Draco n'était pas seul dans son lit. Draco était nu. Draco était en train de pénétrer une… Fille. Aussi blonde que lui. Aussi pale que lui. Et Draco était à l'intérieur d'elle.

Le couple s'arrêta presque aussitôt après avoir entendu le grand bruit qu'avait fait la porte en s'ouvrant brusquement. Pourtant, il fallut un temps de réaction à tous.

Figée d'horreur, Astoria ne finit par se couvrir que lorsque Draco se dégagea finalement.

—Merde, Harry, qu'est-ce que tu fais là ?

Le blond enfilait son caleçon à toute vitesse, partagé entre honte et colère.

Pour une fois qu'il arrivait à trouver un moment d'intimité avec sa petite amie, il fallait qu'Harry s'immisce, encore. Alors qu'il était censé être chez son psy pendant encore une demi-heure au moins.

Le brun ne répondit cependant pas. Trahit, il couru dans le sens inverse.

Son cœur était à vif. Il était tout seul. Il ne s'arrêta pas de courir lorsqu'il dépassa finalement le portail du domaine, continuant sans s'arrêter, sans regarder où il allait. C'est dans un parc non loin de la maison qu'il finit par se poser pour enfin déverser ses sanglots sans complexes.

Il en avait tellement marre. Sa vie n'avait toujours était que souffrance en dehors du Manoir de son Maître.

—Harry ?

Le garçon se figea d'un coup. Il ne connaissait pas cette voix. La sécurité de la maison de sa famille d'accueil lui manqua d'un coup. L'homme était grand, commun, mais son aura ne lui inspirait rien de bon. On était loin de la classe de son Maître ou de la famille Malfoy.

—Je m'appelle Antonin. Antonin Dolohov, je suis un ami de ton Maître. Ça fait des jours que j'essaye de t'approcher. Il faut que tu vienne avec moi.

Un ami de son Maître ? Ce type ne lui inspirait pas confiance. Mais il n'avait plus rien à perdre. Il s'approcha donc essuyant les larmes sur ses joues jusqu'à ce que l'homme saisisse l'un de ses poignets fins pour l'entraîner à sa suite.

—On n'a pas beaucoup de temps. Monte là dedans.

Les portes de l'arrière d'une camionnette lui furent ouverte pour qu'il y monte et l'homme ferma derrière eux deux. Plus personne ne pouvait les voir désormais.

Ce n'était peut-être pas une si bonne idée de suivre cet inconnu finalement. Dans la semi-obscurité, le petit brun recula contre l'une des parois du camion où il colla l'entièreté de l'arrière de son corps.

Pendant ce temps, Dolohov ne s'intéressait pas du tout au gamin se trouvant en sa présence. Il pianotait sur ce qui semblait à Harry être un téléphone. L'homme pressa le combiné contre son oreille quelques secondes à peine.

—Je l'ai trouvé… Oui, il est avec moi… Je ne sais pas, quelques minutes.

Quelques minutes pour faire quoi ? Une sueur froide remonta le long du dos d'Harry qui cherchait déjà des yeux comment s'échapper de cet endroit. La main présentée très près de son visage lui fit faire un bond tel qu'il se cogna la tête.

—C'est pour toi.

Le jeune garçon regarda le téléphone l'air hébété avant de le prendre pour le porter à son oreille.

—Mon amour ?

Les yeux verts s'écarquillèrent de surprise.

—Maitre ?

—C'est moi. Oh mon amour tu m'as tellement manqué.

Harry mit sa main libre devant sa bouche souriante tandis que des larmes de soulagement et joie mêlées dévalaient ses joues déjà rougies de ses larmes précédentes.

—Je veux rentrer à la maison Maitre, quand est-ce que vous allez venir me chercher ?

—Ce n'est pas possible pour l'instant. Mais écoute-moi, nous n'avons pas beaucoup de temps. Est-ce que tu as été sage ?

—Je- j'ai essayé, je vous jure que j'ai essayé Maitre.

De nouveaux sanglots. Tom claqua de la langue.

—Est-ce que tu as regarder une femme ?

—Non Maître.

—Tu t'es touché ?

—Non Maître.

—Tu as touché quelqu'un d'autre ?

—Non Maître, pas comme ça, je… Je me suis fais un ami.

—Un ami tu dis ? Développe.

—Il s'appelle Draco, il a mon âge et il est gentil avec moi et… Et il voulait que je lui parle alors… Alors j'ai parlé mais j'étais tout seul et…

—Chut, le coupa l'homme. Il voulait que tu lui parle ? Tu n'as parlé à personne à part lui ?

—Non Maître. Je n'avais pas votre permission. J'ai le droit ?

Un silence de quelques secondes lui répondit, l'angoissant davantage. Il avait déçu son Maître, il le savait. Il n'aurait jamais dû parler à Draco, même si ça lui faisait plaisir. Son Maître était plus important que son blond. Un rire de bonheur familier lui parvint pourtant de l'autre côté du combiné.

—Tu es tellement parfait, j'y crois pas. Et tu ne t'es pas touché du tout ?

Le garçon rosi de plaisir sous le compliment.

—Non Maître mais c'est difficile, je pense tout le temps à vous. J'en ai besoin.

—Je comprend mon amour, je suis si fier de toi. J'ai demandé à Dolohov d'apporter quelque chose pour toi. Il va te le donner après. C'est un masseur de prostate comme tu aimes. Tu auras le droit de jouir en pensant à moi autant que tu veux jusqu'à nouvel ordre. Mais interdiction de te toucher autrement. Uniquement la prostate. Je me suis bien fait comprendre ?

—Oui Maître, merci !

Le cœur du garçon était plein de reconnaissance, ce qui fit sourire Tom. Il était toujours à lui. Il était rassuré. Il ne lui resterait qu'à enquêter sur ce Draco pour s'assurer qu'il ne représentait pas une menace et tout irait bien. Lorsqu'il sortirait, il pourrait retrouver son Harry en toute légalité et personne ne pourrait rien y faire. En attendant, il devait s'assurer que ses liens restent solidement attachés autour de son Harry.

—Mais et vous Maitre, qui va s'occuper de vous ?

—Ne t'occupe pas de ça amour, on se retrouvera bien assez tôt.

C'est le cœur rempli de joie qu'Harry rentra à la maison, son précieux cadeau contenu dans un sac à dos que lui avait donné ce Dolohov. Il lui avait dit que s'il réussissait encore à se glisser en dehors de la maison, il pourrait peut-être parler encore un peu avec son Maître.

Cette information le rassurait et il en avait oublié toute mauvaise émotion avant de se retrouver face au regard paniqué de Draco qu'il croisa près de la grande barrière et qui le serra extrêmement fort dans ses bras.

—Ou est-ce que t'étais ? Tu m'as fait peur !

Le blond ne voulait pas le lâcher. Draco avait paniqué lorsqu'il s'était aperçu qu'Harry avait quitté la propriété. Il n'était pas censé le faire seul. Il n'était même pas censé le faire du tout. Son père avait réussi à obtenir une mesure d'éloignement de la presse mais on ne savait jamais. Ces sales fouineurs pouvaient bien tenter quand même leur chance.

Le brun était plutôt gêné par cette intrusion, surtout qu'il bandait derrière son t-shirt trop large et son jean et que c'était très inconfortable. Il avait envie d'aller tester son nouveau jouet seul dans sa chambre. Pour autant, il se coula dans l'étreinte serrée de l'autre garçon et son odeur de pomme.

Cela empira son état.

Harry se dégagea un peu brusquement des bras de son blond préféré. Bander dans un jean n'était vraiment pas sa sensation préférée

—Ça va Harry ? Je suis vraiment désolé de ce que tu as vu et d'avoir réagi comme un con aussi. Mais pars plus comme ça ! Et… Oh, il faut qu'on prévienne ma mère, elle est en train d'appeler la police !

Harry n'eut pas le temps d'en placer une, Draco lui avait déjà attrapé le bras pour l'amener au Manoir Malfoy en courant. Narcissa était en effet au téléphone au moment où ils entrèrent. Elle avait l'air déboussolée. L'immense soulagement que témoigna son visage en voyant Harry le retourna un peu.

Personne ne s'était jamais inquiété pour lui de la sorte.

Peut être son Maître l'aurait il fait mais Harry ne lui donnait jamais aucune raison d'être inquiet.

C'est le moment où il se rendit compte qu'il était important pour cette famille qu'il avait hâte de quitter.

Pourquoi la vie était elle si dure ? Il aimerait tellement pouvoir garder les deux. Et il était toujours persuadé que Draco plairait à son Maître. Peut être qu'il pouvait avoir les deux ?

Narcissa, toujours livide, raccrocha le téléphone fixe après avoir indiqué que ce n'était plus la peine. Elle n'osait pas cligner des yeux tellement le regard d'Harry l'avait surpris. Il la regardait dans les yeux. Depuis une bonne minute maintenant.

Venait-il de faire un pas vers elle ?

La jeune femme se retint de l'étreindre comme elle aurait tant aimé le faire après la peur bleue qu'il venait de lui faire.


Ça fait un petit moment que je n'avais pas écrit sur cette histoire après un petit syndrome de la page blanche. Néanmoins, je ne me vois pas laisser une histoire sans fin alors un peu de motivation et voilà la suite ! Je ne sais pas à quelle fréquence je vais reprendre les postes mais je compte bien poster jusqu'à la fin. En espérant que ça vous plaise.