Disclaimer : Magnificent Century Kösem est l'oeuvre de Yılmaz Şahin .

Résumé : Recueil d'OS en UA!Moderne sur Magnificent Century : Kösem et qui ne sont pas axés sur Osman et Meleksima.

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Il était une fois

Ce qui brûle

Leurs vacances se sont passées à merveille. Ils doivent l'admettre, ils en avaient besoin : la routine enlise parfois les couples. Partir en famille, c'est bien mais à deux, c'est aussi important pour préserver la flamme. Par chance, leurs aînés sont assez grands pour veiller sur les plus petits et Yasemin, leur tante maternelle, ainsi qu'Humasah et Zulfikar, leur grand-tante et grand-oncle, sont tout proches. Nul doute qu'ils passent régulièrement pour s'assurer que tout va bien et pour permettre à Osman, à Mehmed et à Ayse de souffler et de ne pas être trop sollicités non plus. Ils méritent aussi de se détendre.

-Je suis heureux d'être venu ici. Dit Ahmed. Mais je te l'avoue, je veux rentrer à la maison. Les enfants me manquent.

C'était une promesse qu'ils s'étaient faite : visiter Tinos ensemble, l'île de naissance de la jeune femme. Ils ont retrouvé les vignes dans lesquelles elle aimait flâner enfant, les grains de raisin qu'elle picorait, la colline avec le superbe saule sous lequel elle s'asseyait avec sa chèvre, les joies d'être fille de fermier. La plage, l'océan céruléen, les vues depuis les montagnes, les marchés et leurs étals. Là, elle a retrouvé les saveurs de son passé, les couleurs de son enfance, mais par moment, son mari s'est demandé si elle était heureuse. Elle avait parfois une expression mélancolique. Avait-elle enterré des mauvais souvenirs ici qui ont refait surface ? Il sait que son arrivée en Turquie a été traumatique.

-Cela me rappelle juste la fille que j'étais avant. J'ai passé plus de temps sous le nom de Kösem que d'Anastasia. Cela me paraît loin.

-Cela ne te manque pas ? Ce prénom ?

-N'est-ce pas pour cela que le second nom d'Ayse est Anastasia ?

Ils emballent soigneusement leurs affaires, les cadeaux qu'ils rapportent à leur grande, très grande tribu. Ils s'imaginent déjà Osman dévorer le livre sur l'histoire de Tinos avec le petit marque-page souvenir. Ils ont essayé de trouver selon le goût de chacun et il va y avoir une longue soirée à montrer les photos.

-On devrait inviter ta sœur. Cela lui ferait plaisir de voir Tinos..=

-On peut essayer. Mais elle ne se souvient pas de tout. On a été séparées longtemps et elle a oublié une partie.

Le portable d'Ahmed sonne. Osman. Il décroche, sans doute veut-il savoir quand ils pensent arriver afin de préparer leur retour et ce qu'ils voudraient pour le soir, histoire de ne pas avoir à cuisiner.

-Osman ?

-Papa, Maman, vous allez bien ?!

La panique dans sa voix les effraye.

-Ou… Oui, nous allons bien. Pourquoi ça n'irait pas ?

-Vous êtes où ?

-A l'hôtel, pourquoi ?

Il entend son fils remercier le ciel.

-Osman, tu me fais peur, que se passe-t-il ?

-Mehmed vient de le voir à la télévision. L'aéroport de Mykonos, là où vous devez prendre l'avion, est en flammes !

Kösem s'empare de la télécommande, allume la télé et très vite, les nouvelles leur parviennent : en effet, l'aéroport est en proie aux flammes après une attaque terroriste revendiquée par l'état islamique. Tous les aéroports alentours sont fermés par mesure de sécurité. Ils la comprennent mieux, là, tout de suite, la panique de leur fils. Surtout lui dont la mère est morte dans un accident quand il était bébé : il n'en a aucun souvenir mais il sait que la vie bascule très vite.

-Osman. Rassure-toi. On va bien. On était en train de faire les valises. Ta mère et moi allons bien. Mais de ce fait, je ne sais pas quand on va rentrer… on va se renseigner. Mais rassure-toi. On va bien.

Bon, il va falloir voir pour les billets, il va falloir prolonger l'hôtel… Rester plus longtemps perd de sa saveur quand brûle le feu de la haine.

FIN