Hello !
En ce premier septembre, jour de rentrée à Poudlard, j'étais obligée de vous offrir un chapitre ! :D
Merci Aventure pour tes reviews, et merci Ahsoka1534 d'avoir ajouté l'histoire dans tes favoris. Je suis contente de vous retrouver :)
Bonne lecture !
CW : relation toxique (oui, encore, je sais :( )
CHAPITRE 14 - Spero Patronum
Les mois s'écoulèrent. Lentement. Ils étaient plongés dans une routine peu attrayante et perturbante. Les réunions de l'A.D. se poursuivaient en toute discrétion. Les entraînements de Quidditch s'étaient intensifiés. Après la défaite de Gryffondor contre Poufsouffle, Violet ne comptait pas perdre leur avance. Jamais, elle n'avait eu autant d'espoir, même si Erine leur manquait.
A deux mois des ASPIC, le rythme des devoirs et des évaluations était éprouvant. Rares étaient les nuits où Violet avait dormi plus de cinq heures, elles n'étaient qu'un lointain souvenir. D'autant plus, que l'agitation d'Erine au moment du coucher n'avait rien de normal. Violet avait tenté d'aborder le sujet, mais Erine était restée muette.
Elle était toujours aussi renfermée mais Luke ne l'avait pas plus arrachée.
Leurs discussions faiblissaient en intérêt malgré tous les efforts de Violet pour les entretenir. Elle avait questionné Erine au sujet des Oscars, mais sa meilleure amie était restée brève. Violet avait demandé si elles pourraient regarder Braveheart, qui avait obtenu l'Oscar du meilleur film, pendant les vacances. Erine avait simplement haussé les épaules en murmurant « si tu veux ». Elles étaient loin de leur engouement de l'année précédente, Erine n'avait plus cette même passion dans sa voix.
Même leurs anniversaires aux jumeaux et elle avaient paru ternes tant Erine n'avait pas eu son enthousiasme naturel. Ils n'avaient pas eu leur traditionnelle embrassade et s'étaient contentés de quelques mots.
Violet relativisait. Dans deux mois, ils quitteraient Poudlard. Dans deux mois, ils libéreraient Erine. Plus jamais, Luke ne l'approcherait. Deux mois, ce n'était plus rien.
En cette soirée de mi-avril, Violet rejoignait la Salle-Sur-Demande avec Holly et Luna. Cette dernière ne cessait de s'extasier de la popularité du Chicaneur depuis qu'Ombrage en avait interdit la lecture. Violet avait tenté de lui expliquer que les élèves le lisaient pour s'opposer à Ombrage et non pour le contenu, mais Holly l'avait fait taire d'un regard.
A leur arrivée, la majorité des membres de l'A.D. était déjà présente. Même Cho, qui avait rompu avec Harry – elle avait appris qu'ils s'étaient fréquentés quelques temps par pur hasard – était présente. La plus grande surprise était Erine. Elle était là, aux côtés de Roger et d'Anna, mais surtout entourée de Fred et George.
Violet inspecta la salle, suspicieuse. Luke n'était pas là. Sa meilleure amie avait-elle réussi à fuir son emprise ? Car, jamais, Luke n'aurait quitté Erine. Certainement pas à un endroit où leur groupe d'amis était présent.
Les interactions qu'Erine avait avec Fred et George semblaient concises, peut-être qu'elle profitait d'un semblant de liberté et que Luke ne tarderait pas. Violet s'avança pour les rejoindre.
— Prête à vivre ton moment de gloire ? l'interpella Harry.
— Que veux-tu dire ? demanda-t-elle en plissant les yeux invitant son frère à être plus précis.
— Nous allons pouvoir travailler sur les Patronus, lui apprit-il et elle comprit rapidement où il voulait en venir. Je n'ai pas d'Epouvantard, mais ce sera déjà plus simple d'apprendre sans, n'est-ce pas ?
— Je ne suis pas sûre d'être apte à enseigner un Sortilège aussi puissant et tu te débrouilles parfaitement bien Harry, répondit-elle et il parut exaspéré de sa modestie.
— Tu es excellente ! Olivier m'a parlé de ses notes aux ASPIC à Noël, nous ne doutons pas que tu en es en partie responsable. Les Patronus sont ton domaine. Je ne doute pas de toi et... Je suis là.
Harry lui sourit et elle lutta pour ne pas le prendre dans ses bras. Il parut saisir cette tentation car il posa une main sur son épaule. Il haussa un sourcil attendant une réponse claire et elle ne put qu'accepter.
— Ce n'est pas plus mal que nous n'ayons pas le matériel nécessaire, partagea-t-elle. Cela les obligera à se concentrer sur leur souvenir heureux. Il sera plus simple de les guider, il y a de fortes chances qu'ils parviennent à produire un Patronus corporel ainsi. Cette sensation les aidera lorsque le danger sera présent.
— J'étais certain que tu serais parfaite pour cette leçon.
Les mots la touchèrent. Elle était plus qu'épanouie d'avoir cette proximité avec Harry. Ils étaient loin de la relation fraternelle et de cette complicité dont elle avait toujours rêvé, mais, maintenant, il savait.
Il savait et ils pouvaient se parler. Tout restait une question de temps. Erine avait toujours eu raison, tout n'était pas parfait, mais ils y parviendraient.
Et Sirius leur avait promis, ils seraient bientôt réunis, comme une seule et même famille.
Harry invita les membres de l'A.D. à s'approcher d'eux. Il introduit le but de la leçon qui provoqua des bavardages enthousiastes. Le Sortilège du Patronus fascinait tout sorcier tant le résultat était resplendissant, mais surtout car il était complexe.
Quand Harry lui passa le relais, elle se sentit impressionnée. Tous les regards étaient figés sur elle, attendant une quelconque information. Elle avait bien aidé une grande majorité d'élèves depuis la création de l'A.D., mais leur enseigner était bien plus effrayant. Elle posa ses yeux sur ses trois meilleurs amis.
Comme à leur habitude, Fred et George commençaient à faire les pitres. Il valait mieux qu'elle trouve son courage rapidement avant qu'ils n'aient une nouvelle idée farfelue. Mais ce qui la motiva fut les yeux onyx d'Erine dans lesquels elle lut des encouragements distincts et son léger sourire lui prouvait qu'elle avait confiance. Tout n'était pas à leur maximum, mais Erine était là, plus qu'elle ne l'avait été ces derniers mois.
Elle prit une grande bouffée d'air et la rejeta, elle rassembla ses connaissances : celles apportées par Lyall, par son père, par sa propre expérience et par l'ouvrage reçu à Noël. Enfin elle fut capable de s'exprimer.
— Le Patronus est le Sortilège le plus admiré. Il est complexe mais la satisfaction une fois produit balayera toutes les difficultés pour le réaliser. Les Patronus sont une merveille de notre monde. Ils permettent de se défendre contre des forces très sombres, mais bien maîtrisés, ils peuvent aussi servir de messager.
Plus aucun son n'était présent dans la salle, ils étaient tous captivés par son discours et cela la rassura pour poursuivre.
— Il faut que vous gardiez en tête que votre Patronus est un protecteur. C'est un maître mot : Protecteur. C'est pour cette raison qu'il faut vous laisser envahir par toutes les ondes positives dont vous êtes capables. Faites-vous confiance, c'est bien là la magie de ce Sortilège. Il fera ressortir le meilleur de vous, vos compétences dont même vous n'avez pas encore conscience.
Elle posa ses yeux vers la personne la moins confiante de l'assemblée : Neville Londubat. Il avait baissé les yeux. Elle était certaine de ses pensées, il était persuadé de ne pas en être capable. Alors elle ajouta :
— Tout le monde ici est capable de le produire. Tout le monde. Ce ne sera peut-être pas simple, mais nous allons tout faire pour que vous fassiez connaissance avec cette partie de vous. Pour ce qui va suivre, je vous demande d'être attentifs.
Des bras se croisèrent, des yeux se plissèrent ou, au contraire, s'écarquillèrent. Certains s'approchèrent d'elle comme s'ils craignaient que sa voix ne porte pas. Elle prit donc garde à projeter sa voix et à prononcer ses mots avec intelligibilité.
— Il faudra focaliser vos pensées sur un souvenir heureux, le plus heureux que vous puissiez connaître. A ce souvenir, je vous conseille de transposer une idée qui vous donne de l'espoir ou une idée que vous aimeriez réelle. Quoi qu'il en soit, cela doit vous donner l'envie de vivre. Vous devez ressentir chaque émotion. Ce souvenir doit vous transcender.
Les yeux de ses camarades n'avaient jamais autant brillé. Ils étaient impatients d'entendre la suite et ainsi passer à l'action. Il était temps de passer à la démonstration.
— La formule est Spero Patronum. Comme beaucoup de sortilèges, mais plus particulièrement celui-ci, il est nécessaire de le prononcer avec détermination avec une idée claire de votre souvenir.
Elle pointa sa baguette vers l'espace libre qui la séparait du groupe. Comme elle leur avait conseillé, elle se concentra sur son souvenir. Il n'était pas très différent que celui dont elle s'était servi deux ans plus tôt.
Elle mentalisait toujours la plage de Dauphy's Sea et le bruit des vagues qu'elle y associait. Les mêmes personnes étaient présentes : Olivier, Erine, les jumeaux, son père, ses parents, Harry et Lyall. Ils étaient toujours là, mais bien plus accompagnés. Sirius y avait trouvé sa place et elle parvenait à le voir plaisanter avec son père. Elle avait réussi à inclure leurs marraines et Mary MacDonald qu'elle n'avait pourtant pas connues, mais qu'elle aurait apprécié avoir dans sa vie. Ruth et Sebastian étaient aussi là, Holly, Lee, ses camarades de Serdaigle, les Weasley, Tonks et même Fol Œil.
L'atmosphère était chaleureuse. Les éclats de rire contrastaient avec le claquement des vagues. Tout le monde était heureux. Son souvenir était puissant, car un sourire se dessina sur son visage. Elle profita de cette pleine possession pour prononcer la formule.
Des exclamations admiratives parcoururent l'immensité de la Salle sur Demande quand le loup argenté sortit de sa baguette. Il effectua un léger tour jusqu'à la trouver. Elle aurait aimé que son père soit là, tant elle était fière. Son loup ne cessait de grandir à chaque nouvelle incantation. Il finirait en loup géant si elle continuait ainsi. Elle sourit à l'animal qui était réel d'une certaine manière, puis elle le fit disparaître sous les applaudissements.
— Magnifique, commenta Harry avant qu'ils n'entraînent leurs camarades à commencer leurs tentatives.
Tous les deux passèrent à travers les différents groupes pour les conseiller ou les guider vers leur souvenir heureux. Elle ne pouvait s'empêcher de se moquer d'Harry quand celui devait répéter à maintes reprises qu'il fallait qu'ils prennent au sérieux le sortilège plutôt que penser à la forme que prendrait leur Patronus.
Elle lui murmurait quelques mots discrètement lui expliquant qu'elle aussi avait eu cette réflexion, mais Harry était très sérieux quand il s'agissait de l'Armée de Dumbledore.
Les premiers Patronus firent leur apparition. Ils virent la loutre d'Hermione tourner autour d'elle, puis le chien de Ron lui courir dessus, Cho parvint à produire un beau cygne qui volait à travers la pièce et une belette grimpa à la jambe de Marietta.
— OUAIS !
Violet se tourna vers ce cri aigu, qui ne pouvait appartenir qu'à une seule personne.
Elle sautilla vers Holly qui s'agitait d'excitation alors qu'une chouette se posait sur son épaule, ce qui eut le mérite de la calmer.
— Une chouette, Violet ! Comme Athena ! La claaaasse !
— Félicitations, bébé aigle !
La forme du Patronus convenait parfaitement à Holly. Violet était fière d'elle qu'elle puisse s'associer à la figure dont elle s'attachait depuis toujours. A côté d'elle, un lièvre s'échappa de la baguette de Luna et se faufila à travers la pièce.
— Bravo les filles ! les félicita Violet.
Elle continua de parcourir la salle, encourageant les plus perplexes et en félicitant ceux qui y parvenaient. Elle jetait des coups d'œil à Harry qui s'occupait de son groupe. Elle le vit rassurer Neville Londubat qui semblait perdre espoir sous des gouttes de sueur.
Anna et Roger s'entraidaient mutuellement. Violet s'arrêta près d'eux pour leur donner une idée du ressenti qui devait les parcourir. A peine quelques minutes plus tard, une petite souris se faufila entre les pieds de Roger et Anna caressa le museau d'une belle biche. Le cœur de Violet palpita par l'émotion, son père lui avait bien souvent raconté que le Patronus de sa mère était une biche.
Deux pies volèrent devant elle en se donnant des coups de bec. Elle ne fut pas surprise de constater que le Patronus des jumeaux avait la même forme, comment cela aurait-il pu être autrement ?
Elle suivit les deux oiseaux du regard. Une des pies se posa sur l'épaule d'Erine qui ne parvenait qu'à créer un léger filet argenté. Violet devait intervenir, dès maintenant. Sa meilleure amie ne sortirait pas d'ici tant qu'elle n'aurait pas rencontré son guide spirituel. Elle devait connaître sa joie d'autant plus que Luke n'avait toujours pas fait son apparition.
— Es-tu capable de vivre toutes ces émotions de joie ? lui demanda-t-elle en souriant.
Erine rendit un léger sourire à sa meilleure amie. Au fond d'elle, elle appréciait qu'elles partagent cet instant. Erine avait bien besoin d'une aide. Elle avait tout essayé, en vain. Aucun animal ne prenait forme. Mais elle était très douée en attaque, peut-être que la défense n'était pas son domaine.
Elle avait imaginé les vacances passées avec ses parents et Holly mais elle se doutait que cela n'était pas assez puissant. Elle s'était remémorée les instants avec Luke cherchant tout le bonheur, mais elle ne l'avait pas trouvé et elle en était honteuse. Mais cela était probablement dû au manque de concentration, il y avait énormément de bruits dans cette salle.
Elle se mentait à elle-même en essayant de ne pas inclure ses quatre amis, mais elle s'était promis de prendre la distance, qu'est-ce que cela signifierait si elle avait besoin d'eux pour produire un Patronus ? Elle réalisa que Violet attendait une quelconque réaction de sa part, elle attendait qu'elle accepte son aide.
— Je pense que je n'ai pas encore trouvé l'association parfaite. Comment as-tu trouvé la tienne ?
Sa meilleure amie saisit la baguette qu'elle lui tendait et elle commença à expliquer avec beaucoup d'émotions son cheminement. La passion de Violet lui manquait et son cœur se serra. Elle ne pouvait pas se laisser avoir comme ses sept dernières années. Elle devait apprendre à être sans eux et à s'impliquer un peu plus dans sa relation avec Luke.
— Ecoute-moi bien, d'accord ? elle haussa la tête et Violet se plaça derrière elle en s'approchant de son oreille pour lui murmurer. Ferme les yeux et laisse-toi guider par ta voix intérieure et non par ta raison. Pense au moment où tu t'es sentie la plus comblée.
Elle éteignit toutes les pensées qu'elle subissait jusqu'alors. Elle souhaitait vraiment réussir, rien d'autre ne devait être plus important.
Un souvenir qu'elle n'aurait jamais imaginé d'elle-même s'imprégna dans son esprit.
Le tournoi de Quidditich en fin de cinquième année.
Elle parvenait clairement à vivre à nouveau les liens qui les avaient tous unis, la joie de passer un excellent moment ensemble. Elle entendait les rires et les taquineries. Elle voyait Cedric... Elle voulut ouvrir les yeux pour échapper à son défunt camarade, mais le chuchotement de la voix de Violet reprit :
— Bien. Maintenant que tu l'as, tu dois y associer tous les éléments manquants pour en faire un instant unique, parfait. Entre nous, mes parents sont toujours là. Mais seule toi peut savoir ce qui y manque.
Un court instant, Erine songea à Luke. Sa visualisation devint floue. Elle s'apprêta à baisser la baguette, poussée par la culpabilité. Mais sa mei… Violet était tenace. Elle l'encouragea de sa voix douce exceptionnelle. Qu'est-ce qui pouvait bien manquer à ce souvenir ?
Probablement ce que le monde sorcier lui privait.
Ses parents apparurent dans les gradins et les prenaient en photo, ses grands-parents étaient là aussi. Elle voyait son oncle et sa tante ainsi que sa cousine Adèle. Tous les applaudissaient.
Ses deux mondes étaient réunis : le sorcier et le moldu.
Rien n'était caché, elle pouvait être elle-même.
— Vas-y, murmura Violet quand une esquisse de sourire prit place sur visage.
Pendant quelques secondes, elle profita de cette satisfaction. Elle aurait tant donné pour que cela soit réel. Quand elle ressentit cette envie de vivre qu'avait évoqué Violet, elle ouvrit les yeux et prononça :
— Spero Patronum !
Un court, elle crut avoir échoué. Elle n'était peut-être pas une puissante sorcière comme elle l'aurait aimé. Mais les applaudissements de Violet et les cris de sa sœur lui prouvèrent le contraire. Où était son Patronus ?
Comme s'il l'avait entendu, une petite abeille argentée se posa sur son nez avant de tourbillonner autour d'elle. Elle prit conscience de ce que ce petit insecte symbolisait, elle avait réussi. Elle observa ses amis et sa sœur se réjouirent pour elle. Elle se sentit presque heureuse.
— Et bien heureusement que la taille du Patronus ne détermine pas sa force sinon, je ne ferai pas long feu, plaisanta-t-elle.
Elle constata les différentes expressions de stupeur comme si elle venait de réveiller un mort. Elle revint rapidement dans la réalité. Qu'est-ce que Luke aurait pensé ? La petite abeille s'effaça aussitôt et Violet la prit dans ses bras, elle fut incapable de la repousser.
Elle ne pouvait refouler ce plaisir de sentir l'affection de son amie. Elle tenta d'analyser le message que la création du Patronus lui avait apporté, mais la voix alerte d'Harry l'en empêcha.
Violet se décrocha d'elle. Elles réalisèrent la présence de Dobby, l'Elfe de Maison dont la tête était enfouie sous une pile de chapeaux.
Violet écouta attentivement les mots de Dobby et les questions d'Harry. Dobby paraissait craindre les paroles qu'il allait prononcer, la peur monta.
— Est-ce qu'on nous a trouvés ? l'interrogea Harry. Est-ce que tu essayes de nous dire qu'Ombrage sait ?
Dobby approuva d'un hochement de tête et d'un petit couinement. Ombrage savait. Ombrage arrivait.
Toutes les personnes présentes se pétrifièrent de peur, inquiets pour leur avenir. Que se passerait-il si Ombrage les découvrait ? Harry ne parut pas penser à cette possibilité, il leur ordonna de partir sur-le-champ.
Alors que tous les Serdaigle prenaient la même direction, Holly les arrêta :
— On ne peut pas tous rejoindre les dortoirs se seraient bien trop suspects ! Les cinquième année retournaient à la salle commune, vous direz que vous étiez à la bibliothèque pour travailler, déblatéra-t-elle en balayant le couloir des yeux. Cho et Marietta allaient à la volière, il n'est pas encore trop tard. Anna, Roger, Erine et Violet allaient à la bibliothèque et restez-y le plus longtemps possible. Avec Luna et Emilia, on va aller aux toilettes des filles. Léo, va chez les garçons !
Personne ne la contredit et chacun exécuta ses ordres. A la bibliothèque, ils saluèrent Madame Pince avant de prendre place au fond de la bibliothèque. Ainsi, ils pouvaient reprendre leur respiration tranquillement. Ils sortirent leurs livres et plumes et firent semblant de travailler.
Violet devait admettre que la répartition de Holly était pertinente. Ils étaient à deux mois des ASPIC, rien de plus normal de les voir réviser aussi longtemps, tout comme les cinquième avec les BUSE. Marietta et Cho étaient régulièrement ensemble et la volière était proche de la Salle-sur-Demande. Sans compter Luna et Holly qui étaient inséparables et dont la présence aux toilettes ne pouvait être contestées si elles parvenaient à reprendre leur souffle rapidement. Il en était de même pour Emilia et Leo.
Du bruit se propagea dans les allées et ils virent quelques autres membres de l'A.D. se cacher aussi. Violet pria silencieusement pour que personne ne se soit fait attraper. Elle sortit de ses prières quand Anna s'interrogea :
— Quelqu'un nous a forcément dénoncé, murmura-t-elle. Est-ce que tout le monde était à la réunion ?
Violet compta les Serdaigle. Cela lui prit peu de temps pour se souvenir de l'absent du jour.
L'agitation et le silence d'Erine confirmaient sa supposition. Roger et Anna parvinrent à la même conclusion car leurs yeux s'étaient fixés sur sa meilleure amie.
— Sais-tu pourquoi Luke n'était pas là ? demanda Violet en tentant de garder son calme.
— Il avait probablement beaucoup de travail, murmura Erine en fixant son livre de Sortilèges.
— Il a plutôt intérêt à ne pas être responsable, déclara-t-elle sèchement.
Erine haussa les épaules. Des élèves de Serpentard arrivèrent, épiant chaque élève. Roger, Anna et Violet se turent, mais ils partageaient la même pensée.
Ils détestaient Luke Taylor.
En plus de consumer sa meilleure amie, cette bouse de dragon de Luke Taylor les avait trahis.
Luke avait trahi chacun des membres de l'Armée de Dumbledore. Il les avait dénoncés sans une pointe de remords. L'A.D. était dissoute et personne n'avait les moyens de poursuivre de tels entraînements. Par sa faute.
Il les avait dénoncés et s'était ensuivie une suite d'événements aussi improbables les uns que les autres. Dumbledore avait été renvoyé et Ombrage avait été nommée à la tête de Poudlard. Bien que Violet ne portait pas Dumbledore dans son cœur, elle était furieuse.
Poudlard méritait Dumbledore sûrement pas ce crapaud d'Ombrage.
Violet était au summum de la colère. Elle ne pouvait supporter plus longtemps cette bouse de dragon. Elle ne pouvait encore moins accepter que sa meilleure amie le fréquente encore.
Aujourd'hui, Violet était donc bien décidée à discuter avec Erine. Elle ne resterait pas sans rien dire cette fois. Elle s'était tue assez longtemps. Ils avaient bien assez attendu. Trop attendu.
Dans la salle commune des Serdaigle, elle trouva Erine assise près de Luke. Violet aurait pu croire qu'il culpabilisait, mais tout se lisait dans un regard et les yeux abysses de Luke brillaient de fierté. Il avait eu ce qu'il souhaitait.
Sans perdre une seule minute, elle fonça vers ce couple qui n'aurait jamais dû voir le jour.
La nuit précédente, Luke était resté à l'infirmerie. C'était Harry qui les avait informés du traître. Violet avait été prête à courir pour lui lancer tous les sorts qui traversaient son esprit et ce n'étaient pas les plus gentils, mais Holly l'avait retenue. Taylor était revenu en fin d'après-midi et les séquelles des sorts qu'Hermione avait lancés au parchemin étaient encore visibles. Son visage était encore marqué de pustules et le mot « CAFARD » était encore lisible à ceux qui en avaient connaissance. Violet avait au moins un moyen de se réjouir, mais devant eux, tout cela disparut.
— Je peux te parler ? demanda-t-elle à Erine, sans même adresser un nouveau coup d'œil à Luke.
— Je pense que tu peux attendre, déclara sèchement Luke et elle se retint de l'asséner de sortilèges.
— Tu penses en effet, mais je m'adressais à Erine, répondit-elle toujours sans le regarder sans quoi elle ne serait pas capable de contenir ses envies de meurtre. Cinq minutes, Erine, je t'en prie.
Les yeux onyx d'Erine oscillaient entre elle et Luke, mais Erine finit par murmurer quelques mots à l'oreille de Luke. Violet regretta de ne pas avoir l'ouïe d'un loup. Il hocha la tête et Erine se leva.
Toutes les deux se retrouvèrent dans leur dortoir. Violet lança un Sortilège d'insonorisation, refusant que leur conversation puisse être entendue. Elles s'observèrent, d'une distance qu'elles n'avaient jamais connue. Une boule élit domicile dans la gorge de Violet, mais elle ne pouvait laisser tomber.
Elles étaient toutes les deux, face à face. Aucune ne souhaitait s'asseoir dans ce lieu où elles s'étaient tant de fois confiées, où leurs plus grands secrets avaient été révélés. Ce même endroit où leur amitié était née sept ans plus tôt.
Un gouffre les séparait.
— Pourquoi restes-tu avec lui ? désamorça le silence Violet.
Elle ne souhaitait pas passer par quatre cheminettes. Elle en avait assez des non-dits et de tout prendre avec des baguettes, on voyait où cela les avait menés.
— Il ne mérite pas d'être traité ainsi, s'expliqua Erine avec calme. Ses parents sont au Ministère…
— Monsieur Weasley est au Ministère, contra Violet. Pourtant ni les jumeaux, ni Ron, ni Ginny ne sont allés nous dénoncer. Ils ne sont pas les seuls exemples.
— Ce n'est pas facile pour tout le monde, répondit sa meilleure amie d'une voix de moins en moins vivante ce qui lui pinçait le cœur.
— Non, c'est vrai, admit-elle. Mais jamais je n'aurais cru que tu serais de son côté.
— Sérieusement ? s'exclama Erine comme si elle sortait d'un état second. Il a raison, en fait ! Vous cherchez à penser ma place.
Ses yeux s'écarquillèrent tant la surprise la saisissait. Luke avait réellement essayé de lui mettre une telle idée dans la tête ? Luke avait réellement réussi à renverser une situation à son avantage ? Elle ne pouvait en revenir.
Pourtant, Erine semblait des plus sérieuses. Elle ne la décrochait pas des yeux et Violet crut y lire de la déception. Elle tenta d'analyser les moindres réactions, les moindres éclats de sa meilleure amie. Mais elle ne parvenait pas à la déchiffrer, tout semblait se contredire.
— Pardon ? demanda-t-elle prête à la faire répéter. Il t'a dit ça ?
— Oui.
Tout était pire qu'ils ne l'avaient tous pensé. Il ne s'était pas contenté de l'emprisonner physiquement. Il lui avait contaminé le cerveau d'idées invraisemblables. Il était complètement malade.
— Tu te rends compte de ce que tu dis ? Nous ne t'avons jamais forcé à quoi que ce soit, Erine ! Nous t'avons toujours soutenue, peu importe tes décisions ! Les seules fois où nous insistions étaient pour essayer de te faire ouvrir les yeux, mais JAMAIS nous n'avons voulu te forcer. JAMAIS ! Au final, c'était peut-être une erreur.
— La preuve maintenant, donc, répondit Erine d'une voix glaciale, trahie par des tremblements.
Violet fronça les sourcils. Quel était le sens de cette discussion ? Sa voix montait et elle se sentait de plus en plus fragile. Ses émotions la dominaient petit à petit. Ce n'était pas la solution, mais elle était incapable de contrôler ce qui allait suivre. Elle ne pouvait plus se taire.
— Je ne cherche pas à penser à ta place, reprit-elle le plus calmement possible. Je pensais juste que la loyauté t'était plus importante.
— Ce n'est pas qu'une question de loyauté, la contredit Erine en croisant les bras, mécanisme de défense de base. Il y a ce qu'il y a autour : ses parents, le stress des ASPIC, il aimerait entrer dans le monde du journalisme, mais c'est compliqué ces temps-ci. Il a beaucoup de pression, tu sais.
— MAIS POURQUOI TU PRENDS TOUJOURS SA DEFENSE ? POURQUOI ? APRES TOUT CE QU'IL A FAIT ! POURQUOI CONTINUES-TU A LE FREQUENTER ?
Elle ne réalisa qu'elle avait hurlé ces mots qu'au moment où Erine recula d'un pas. Elle venait de commettre une grave erreur. Elle avait agi de la pire manière. Elle avait crié. Elle avait remué les événements. Elle avait attaqué Erine. Elle la rendait responsable.
Cela n'avait jamais était son but, mais elle l'avait fait.
Elle regrettait la veille quand elles s'étaient rapprochées. Elle regrettait de ne pas avoir saisi ce moment. Tout ce qu'elles avaient gagné la veille s'émiettait dans cette conversation, au risque de tout perdre.
La tempête était sur le point de se déclencher. Erine fit un pas en avant, la fixant de ses yeux onyx. Violet ne s'était jamais sentie aussi ridicule, mais maintenant qu'elles y étaient, elle ne pouvait reculer. Si Erine leur reprochait des choses, c'était le moment. Les mots seraient posés.
— Tu n'as pas à t'énerver contre moi, déclara Erine. Et encore moins à me juger !
— Je ne te juge pas ! Je ne comprends juste pas pourquoi tu arrives à penser qu'on contrôle ta vie ! Nous sommes sacrément stupides à attendre pour te rattraper ! Ce garçon est complètement taré ! Il te coupe de tout, même d'Holly !
— Parce que comme moi, elle a l'idiotie de ne penser qu'à Luna et vous. Et maintenant, viennent s'ajouter Emilia et Leo. Elle n'est pas encore prête à comprendre que tout ne tourne pas autour de vous !
— Pardon ?
Elle était persuadée d'avoir mal entendu. Erine Green n'aurait jamais été capable de prononcer de tels mots. Violet enchaîna :
— Nous sommes tes amis. Nous sommes là pour toi ! Et lui, qu'est-ce qu'il a fait ? Est-ce qu'il te respecte ? Tout le monde a remarqué ton changement de comportement.
— Laisse tomber, tu ne comprends rien ! J'aime Luke.
Violet aurait pu tenter de contenir sa colère, mais ces trois derniers mots étaient de trop. Elle ne pouvait pas croire qu'Erine aimait Luke. Cela ne ressemblait pas à de l'amour. Peut-être n'était-elle pas une spécialiste, mais de tous les couples qu'elles connaissaient, jamais cela ne s'était passé ainsi. Ce n'était pas de l'amour, peu importe ce que sa meilleure amie pensait.
Elle aurait pu tenter de contenir ses émotions, mais la situation lui échappait. Tout lui semblait irréaliste.
— JE CHERCHE A COMPRENDRE POURQUOI TU DEFENS ET « AIMES » UN LACHE ET UN TRAITRE !
Tout comme un regard, la voix pouvait nous trahir. C'était ce qu'il venait de se passer. Elle ne pouvait masquer ses émotions.
Erine se mit à rire aux éclats, Violet mit cela sur le compte de la nervosité. Cette réaction était déroutante, Violet en était figée. Le rire se propagea dans tout le dortoir, dans un écho effrayant. Ce n'était que le début, mais Violet n'aurait jamais pu imaginer les durs mots qu'elle s'apprêtait à entendre.
— Le problème dans cette discussion, Violet, c'est qu'elle n'est pas à propos de moi. C'est à propos de toi. Tu ne penses qu'à toi et tes soi-disant problèmes, comme toujours. Mais en attendant, tu as l'attention de tout le monde. Harry avait raison d'en avoir après toi, tu as toujours eu une famille. Tout. Ton père ne pense qu'à toi. Tellement, que jamais tu n'accepterais qu'il soit avec quelqu'un parce que tu refuses de ne plus être son centre du monde. Tu es la huitième merveille du Monde d'Olivier et tu crois en avoir la possession, on l'a bien vu avec Rebekka. Les jumeaux te traitent comme un petit oiseau fragile et cela t'arrange. Mais cela ne s'arrête pas là. Tu es la petite protégée de Flitwick, une sorte de pierre précieuse pour une raison qui nous échappe à tous. Tu as tout autour de toi et tu n'acceptes pas que MOI, je n'ai pas d'yeux que pour toi.
Les mots d'Erine avaient été prononcés avec un détachement inconnu jusqu'alors. Violet accusait le coup. Elle ne pourrait retenir ses larmes indéfiniment, tant elle était frappée par cette méchanceté qui n'était pas l'habitude d'Erine.
Des larmes perlèrent dans les yeux de sa meilleure amie, mais elle ne savait plus quoi penser. Elle se souvint des événements de cet été et cela s'en rapprochait beaucoup trop. Elle ne pouvait que s'accrocher au fait qu'Erine perdait le contrôle, mais qu'elle leur reviendrait. Elle voulut répondre et lui demander de s'ouvrir. Elle n'en eut pas le temps. La voix d'Erine, tranchante, poursuivit :
— Ne t'en fais pas, les jumeaux sont exactement comme toi. Le seul qui sort un peu du lot est Olivier, mais il n'a que nous donc jamais il ne prendrait de distance. Mais tu sais quoi Violet, il y a autre chose.
Les tremblements de peur la parcourent. Elle craignait ce qu'Erine pouvait ajouter, elle songea qu'elle ne pourrait faire pire, mais elle n'était quand même pas certaine de vouloir en savoir plus.
— Tu peux arrêter, murmura-t-elle en fuyant les yeux onyx si sombres qui, ironiquement, lui rappelaient le côté obscur de Star Wars. J'ai compris.
— Non, écoute-moi bien, dit Erine d'un ton si froid que n'importe qui se serait plié à cet ordre. Ton vrai problème est que tu ne te rends pas compte que tout le monde n'est pas Peter Pettigrow. Tu ramènes encore tout à tes parents, comme tu l'as toujours fait ! Si tes parents n'ont pas été capables d'avoir confiance en la bonne personne, c'est leur problème et certainement pas le mien. S'ils sont morts, c'est simplement leur faute. Luke n'est pas Peter Pettigrow et je sais en qui je peux avoir confiance. Apparemment, tu n'es pas cette personne.
Ses larmes avaient débordé et coulaient en cascade sur ses joues. Les mots l'avaient poignardée. Elle aurait pu supporter les accusations et les reproches, mais les mots envers ses parents étaient de trop. Erine n'aurait jamais dû s'en prendre à eux.
Voyant qu'elle ne répliquait pas, Erine lui tourna le dos et se dirigea vers la porte. D'une force involontaire, Violet tenta de la rattraper :
— Erine... Reste...
— Non, refusa-t-elle sans même prendre la peine de la regarder. N'essaie pas de me suivre. Je préfère partir.
Violet resta plantée comme le Saule Cogneur, impuissante. Elle avait cru pouvoir réparer leur amitié et sauver sa meilleure amie, mais elle avait fait tout le contraire. Elle avait brisé le peu d'espoir qui restait.
Elle avait brisé Erine. Au lieu de l'aider à garder la tête hors de l'eau, elle l'avait noyée.
Les fils qui les avaient liés sept ans plus tôt dans cette même pièce s'étaient déchirés, et elles-mêmes par la même occasion. Il ne restait plus rien de leur amitié, que des souvenirs.
Elle eut l'envie de se gifler d'être aussi idiote. Erine avait raison, elle ne pensait qu'à elle. Elle était égoïste et égocentrique. Sa meilleure amie n'était allée mal que de rares fois mal et jamais elle n'avait été présente.
Violet était inutile. Finalement, c'était elle la plus toxique dans l'histoire.
Non.
Elle n'était peut-être pas la meilleure amie idéale. Elle ne serait peut-être plus jamais la meilleure amie d'Erine. Mais Luke était loin d'être innocent. Violet ne pouvait plus protéger Erine, mais elle devait tout faire pour qu'Erine ne soit pas seule.
Elle essuya ses joues rougies par les larmes et se moqua de son apparence. Elle claqua la porte contre le mur et détailla la salle commune du haut des escaliers de pierres blanches. Bien entendu, ni Erine, ni Luke n'étaient là.
Mais ceux à qui elle souhaitait parler y étaient.
Elle dévala les marches et avant même qu'elle ne les interpelle : Holly, Connor et Roger se retrouvèrent autour d'elle. Ils paraissaient inquiets. Son allure ne devait pas les rassurer.
— Que s'est-il passé ? demanda Holly dont la voix reflétait la crainte.
— J'ai tout gâché. Elle me déteste, avoua-t-elle en retenant un nouveau sanglot.
— Mais non, Violet... murmura Holly. Elle est juste contrariée.
— Non, je... mais elle se reprit ne voulant être plus égocentrique. Elle ne m'adressera plus la parole et je crains que ce soit de même pour Fred et George. Mais, elle vous a encore vous... Ne la laissez pas seule, elle doit savoir qu'elle a des personnes à qui s'accrocher.
Ils ne répondirent pas, mais ils acquiescèrent d'un hochement de tête. Violet avait confiance en eux.
Après l'heure du repas, Violet n'avait pas le cœur à retrouver la Tour des Serdaigle. Elle avait une boule au ventre ne serait-ce que penser au dortoir sans un mot d'Erine. Les larmes montèrent, mais elle s'arrêta net quand elle croisa Warrington et d'autres Serpentard.
Elle vit leur petit insigne sur leur torse ridiculement bombé. La fameuse Brigade Inquisitoriale qu'avait fondée Ombrage… Les membres avaient désormais plus de pouvoir que les Préfets et elle ne doutait pas qu'elle allait en faire les frais.
— Lupin ! J'enlève dix points à Serdaigle pour avoir un loup-garou parmi eux, prononça-t-il avec fierté et cela fit rire ses camarades.
— Je n'en suis pas un, tête de Troll ! grogna-t-elle, désespérée par aussi peu d'intelligence.
— Et bien pour m'avoir insulté alors.
C'était trop. Elle sortit sa baguette et la pointa vers Warrington.
— Quel sort souhaites-tu que je te lance ? grogna-t-elle. Oh… Pardon… Ton cerveau de troll des montagnes ne te permet pas d'en connaître un seul.
— Vingt…
— Points en moins pour Serdaigle, cracha-t-elle en le jugeant de haut en bas. J'ai compris. Ta seule défense est Ombrage, pathétique.
Le visage rouge, Warrington sortit à son tour sa baguette.
— Expelliarmus ! énonça-t-elle et elle rattrapa la baguette de Warrington. Franchement, Warrington, tu ne croyais tout de même pas être à la hauteur ?
Tous les Serpentard s'armèrent à leur tour. D'accord, elle s'était mise dans de belles capes. Et si Warrington la dénonçait à Ombrage… Et si elle lui retirait de nouveau son insigne… Qu'allait dire son père ? L'hyperventilation la guetta et les Serpentard explosèrent de rire.
— Alors, Loupin-Garou, un problème ? se moqua Warrington. Rends-moi ma baguette.
Tremblante, elle lui tendit et il lui arracha des mains. Des pas cognèrent contre la pierre de Poudlard, s'il s'agissait d'Ombrage, elle était fichue.
— VIOLET !
C'était Fred. Elle se tourna et les jumeaux constatèrent ses yeux rougis.
— Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? gronda Fred, prêt à en découdre.
— Rien, rien, se réfugia-t-elle près d'eux et les rires des Serpentard repartirent de plus belle, elle chuchota. Je les ai provoqués… Je vais avoir des problèmes…
— Tu n'en auras pas, lui promit George. Et les trolls, un seul mot à Ombrage et…
— Nous vous conseillerons de faire attention à ce que vous aurez dans votre assiette, les provoqua Fred.
— Vous croyez que vous nous faites peur ? bomba le torse Warrington.
— Pas du tout, dit Fred. C'est juste un conseil… d'amis.
Les yeux de Fred et George pétillaient de défi et de menace. Warrington et ses copains les observèrent avant d'opérer un demi-tour.
— Dernier avertissement, Loupin-Garou. La prochaine fois, c'en est fini pour toi.
— Répète, Warrington ! le provoqua Fred.
— On n'a pas entendu ! ajouta George.
Mais le Serpentard ne répondit pas. Hors de leur vue, Violet s'effondra en larmes dans les bras des jumeaux, les seuls qu'ils lui restaient.
— Tu vas bien ? demanda Fred et il fit non de la tête.
— C'est Erine… renifla-t-elle.
— On a voulu lui parler, enchaîna George et il avait l'air très contrarié. Elle nous a envoyé balader.
— Je sais…
Les jumeaux furent surpris. Elle leur raconta toute la dispute dont elle avait retenu chaque mot. Malgré leur bonne humeur et positivité habituelles, elle vit qu'ils culpabilisaient autant qu'elle. Violet espérait qu'Erine leur pardonne plus rapidement, on n'en voulait jamais très longtemps aux jumeaux Weasley. Sauf si Luke avait réussi à intégrer ses idées dans son cerveau.
Ils auraient aimé qu'Olivier puisse intervenir, Erine l'aurait écouté, ils en étaient certains. Mais la saison de Quidditch allait commencer, il ne pouvait plus se déplacer aux sorties de Pré-au-Lard.
— Ne t'inquiète pas, Violet. Elle a besoin de temps, mais elle reviendra.
Elle plissa les yeux vers George et constata que malgré sa crainte il semblait sûr de lui. Elle aurait aimé le croire, mais elle était persuadée que jamais son amitié avec Erine ne se réparerait.
Plus rien ne serait pareil, Erine lui avait très clairement fait comprendre.
Au sujet des Patronus...
J'ai utilisé les significations données sur le site french-fries, bien que pour Violet et Holly leur signification va plus loin que le symbole. Cela me permet aussi de parler des perso ahah. Bref, si vous avez des questions, même hors ce chapitre (de manière générale), j'y répondrai avec plaisir.
Loup : Bien évidement, le Patronus de Violet est lié à celui de Remus. Comme expliqué dans le Tome 2, Remus a toujours été son protecteur et elle la toujours considérait ainsi, presque comme un sauveur. De son passé, Violet garde un sens de la famille très prononcé et elle souhaite prendre soin de ceux qu'elle aime avec une grande force. Elle est dotée d'une intelligence que personne ne peut contester. C'est une personne très passionnée qui aime partager ce qu'elle aime et n'hésite pas à défendre ce pour quoi elle se bat et ce qui lui tient à coeur. Enfin, le Loup représente l'envie de liberté. Violet rêve bien entendu de vivre librement après tant d'années dans des mensonges et de manipulation. Elle aimerait pouvoir vivre sa vie comme elle l'entend.
Pie : La Pie symbolise l'intelligence ainsi que le bavardage. Les jumeaux, bien que dissipés, sont dotés d'une grande intelligence. Comme a pu le constater Violet, ils ont d'importantes facilités qu'ils ne souhaitent utiliser que dans leur propre intérêt. A quoi bon perdre de l'énergie s'ils n'y voient un réel objectif ? Ce sont des garçons très ambitieux avec beaucoup de ressources. Ils sont très malins et savent exactement ce qu'ils doivent faire pour réussir ce qu'ils souhaitent. Par ailleurs, la Pie est réputée pour annoncer le bonheur. Et les jumeaux souhaitent plus que tout apporter le bonheur et la joie partout où ils passent.
Chouette : La Chouette symbolise la clairvoyance, la sagesse, le discernement et la capacité de voir et d'entendre ce que les autres ne perçoivent pas. Holly est probablement celle qui est capable de prendre du recul sur toutes les situations. Bien qu'émotive et sensible, elle peut sans difficulté prendre compte de tous les aspects pour agir et prendre les meilleures décisions. Elle est la plus Serdaigle de nos Serdaigle.
Abeille : L'Abeille symbolise une multitude de choses. Tout d'abord, elle représente l'activité mais aussi la convivialité, la communauté. Elle invite à célébrer les événements heureux, ou tout simplement l'existence mystérieuse et merveilleuse de la vie. La taille du Patronus n'a jamais eu d'impact sur l'efficacité, au contraire les plus petits sont parfois les plus puissants. L'état d'Erine ne s'améliore pas et elle vit une période plus que difficile. Ici, elle est libérée de l'emprise de Luke. Elle n'a pas à se poser de questions sur ses agissements afin de le satisfaire. Par ailleurs, elle garde une partie d'elle en vie bien qu'elle et les autres ne le sachent pas encore. Erine a toujours été la vraie lumière du groupe et elle continuera de l'être. Elle est toujours qualifiée de la même manière, elle leur permet de rayonner et elle rayonne d'elle-même. Elle est de nature optimiste et aime profiter de chaque moment. Aucun autre Patronus n'aurait pu mieux lui convenir.
Voilà :)
Ce chapitre vous a-t-il plu ?
Déjà les Patronus ! Comment avez-vous trouvé Violet en tant que "professeure" ? Aviez-vous deviné certains des Patronus ? Pour information, certains des Patronus ou actions des Patronus, vous donnent des indices sur la suite eheh. Mais je ne dirai pas lesquels et ceux de qui, car cela ne concerne pas que notre bande d'ami-es. Bref, je veux juste vous faire mijoter ahah.
Et ce traître alors ? Je n'ai pas changé grand chose du canon, mais à ce sujet, j'étais obligée. Tout comme un autre point, mais on en reparlera. Quelles étaient les motivations de Luke à votre avis ?
Bon... La dispute entre Violet et Erine... C'était inévitable. Un mot à dire à ce sujet ? Pensez-vous que Luke aura gain de cause ? Pensez-vous que l'amitié entre Violet et Erine est terminée ? Ou que Violet ou Erine reviendra vers l'autre ?
Quelque chose à ajouter ? :)
Le prochain chapitre "Les abysses" n'est pas encore écrit. J'ai eu cette idée il y a deux semaines, j'espère avoir le temps de l'écrire pour vendredi prochain... sinon il sortira dans le week-end. Il sera exclusivement du POV d'Erine et reprendra quelques événements passés et se terminera après celui-ci. Ce sera des bribes de ce qu'elle a vécu pour mieux comprendre. J'ai hésité, mais sur Insta, certain-es étaient intéressé-es donc voilà :) Si vous le trouvez non pertinent, je le supprimerai.
A bientôt,
Blue.
