Voici la deuxième et dernière partie de cette conclusion-maison.
Nous avions laissé Liz alors que Sev venait de lui dire qu'il l'aimait de la pire façon possible et devant son insuccès, était parti furieux sans dire un mot. Quelques jours plus tard, Liz le relance et l'invite pour un souper en tête à tête. Sev propose d'aller au Boudoir qui, on s'en souviendra peut-être, est l'endroit de prédilection du sorcier lorsqu'il entreprend de sortir avec ses conquête et envisage un «happy ending».
Ils s'y retrouvent et choisissent une banquète discrète.
Chapitre 22
Severus l'observa s'asseoir et enlever son châle. Le décolleté de sa robe vert foncé montait presque jusqu'au cou. Sa couleur préférée mais une robe toute sage. Intéressant … Il regarda la jeune femme avec un mélange d'intérêt et de suspicion.
- Pour tout dire, je t'avoue que j'ai été un peu surpris de cette invitation.
Liz sourit.
- Arrête … Après ce que tu m'as dit ? Parce que tu m'aimes c'est bien ça ?
Il se crispa imperceptiblement, désarçonné qu'elle aborde la question aussi crument. Liz pour sa part sembla s'en amuser.
- Tu ne sais pas encore que les femmes adorent coincer les hommes dans de longues conversations sentimentales ? Si tu ouvres la porte, tu as intérêt à te tenir prêt.
Le soupçon d'inquiétude qu'elle vit passer dans son regard la fit sourire.
- Ce serait tellement tentant de te faire marcher … Mais t'inquiète. Pour ce soir, laissons les profondeurs sentimentales de côté.
- Tu crois peut-être que j'en suis incapable ? dit-il pince sans rire.
Liz leva un sourcil intrigué.
- Je ne sais pas. Tu l'es ?
- Je peux feindre, dit-il d'un air détaché.
- Ça je n'en doute pas. Mais tu sais ce n'est pas le plus important. L'essentiel c'est surtout combien de temps tu peux tenir.
Il fit mine d'y réfléchir.
- Comme pour n'importe quelle torture, je dirais que cela dépend de la motivation à la supporter.
Liz pouffa de rire.
- Et tu es motivé ?
Il la regarda un moment puis baissa les yeux sur la carte des boissons.
- Qu'est-ce que tu prends ?
Ils discutent un moment puis Liz aborde la véritable raison de cette rencontre.
- Je voulais te voir parce que je m'apprête à faire … quelque chose qui est disons, un peu dangereux.
Il prit une gorgée sans la regarder, attendant la suite.
- J'ai le choix entre être une potiche sans aucun pouvoir ou bien …
Severus attendait toujours, imperturbable.
- Ou bien je fais quelque chose qui me permettra de tenir les rênes. Du moins jusqu'à un certain point.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-il en fronçant les sourcils.
- En fait, mieux vaut que tu ne sois pas au courant, pour ta propre sécurité, dit-elle avec un sourire malin. Tu connais la chanson.
- Alors en quoi cela me concerne ? dit-il agacé.
- C'est juste qu'après ce que tu m'as dit l'autre jour … que tu as de l'affection pour moi, je me disais que vu ce que je m'apprête à faire… Parce que quand je suis partie tu t'es inquiété longtemps pour moi alors ...
Il la fixa l'air de dire qu'elle avait intérêt à arrêter de tourner autour du pot et cracher le morceau.
- Si jamais il m'arrivait quelque chose, je veux que tu me jures que tu ne te sentiras pas responsable.
Il se contenta de la fixer, insondable, sans qu'elle ne puisse rien deviner de ce qu'il pensait.
- Je veux dire, ce n'est pas une opération suicide. J'ai vraiment de bonnes chances que ça fonctionne. C'est juste que si jamais …
Elle baissa les yeux sans finir sa phrase.
- De toute façon sans toi je serais morte à l'heure qu'il est. Ou pas mieux que morte. Alors ce ne sera pas de ta faute même si c'est toi qui m'as fait avoir ce job. Si jamais je disparais, ce ne sera pas parce que j'ai tout raté mais au contraire parce que j'essayais de faire quelque chose de bien.
- Et qu'est-ce que tu essayes de faire ? demanda-t-il en la dévisageant sans émotion.
- Il y a des enfants sur la rue. Tu vois ce que je veux dire ?
Elle le regarda fixement.
- Je ne peux pas travailler là en sachant que je couvre le trafic d'enfant. Bordel, ça me rend folle. Il n'est pas question que je ne fasse rien. Je vais les sortir de là sinon je crèverai en essayant.
Severus haussa les sourcils comme quoi la cause était déjà entendue.
- Ce n'est pas ton travail. C'est celui des aurors.
Liz souffla un rire sans joie.
- Ces enculés se planquent au SAM. Tu sais ce que c'est ?
- Vaguement.
- C'est une vielle bâtisse de pierre. Au bout de la Rue des soupirs. C'est l'endroit où se retrouvent tous les dégénérés de la ville. Ce sont des dépravés, la pourriture de la sorcellerie. Tous le long de la guerre, ce sont eux qui tenaient la rue.
Rogue la regarda en coin. Il était notoire que sous Voldemort, les pires horreurs avaient eu lieu sur la Rue des soupirs.
- Les responsables ont été emprisonnés, dit-il.
- Et bien malgré tout le SAM se porte comme un charme.
- Dénonces-les dans ce cas, suggéra Rogue.
- Les aurors n'iront jamais. Ils ne peuvent rien faire. Ils n'ont jamais rien pu faire. Cet endroit est … protégé. De toute façon ils ne trouveront pas l'ombre d'un gamin. C'est à moi de le faire.
- Tu viens d'arriver, lui rappela-t-il.
- Justement, c'est le meilleur moment. Je ne me farci pas de putes, je ne fais pas la fête, je ne prends pas de drogue. Dès qu'ils verront que je ne joue pas leur jeu, ils se méfieront tout de suite alors c'est maintenant ou jamais.
Tout en dînant, Severus finit par comprendre qu'elle ne changera pas d'idée et il aborde un sujet plus pressant : finir la soirée ensemble dans une chambre à l'étage. Avec doigté Liz refuse, tout en ne niant pas son intérêt pour la chose et l'éventualité d'une rencontre plus intime à court terme. Sev en prend son parti avec une attitude plus conciliante que la dernière fois et ils se séparent dans les meilleurs termes.
Deux jours plus tard, Severus reçoit une lettre paniquée de Maria, l'assistante de Liz, qui lui écrit que sa protégée est disparue et a sûrement été enlevée. Inquiet, Sev se rend au bureau du représentant et Maria lui explique que deux sorciers qu'elle ne connaissait pas sont entrés sans rendez-vous puis que Liz est repartie avec eux et elle n'avait pas l'air trop rassurée. Depuis, plus de nouvelles. Maria est certaine qu'il s'agissait de gens du SAM parce qu'en sortant, Liz l'a regardé et a rapidement formé le mot avec les lèvres. Et puis les sorciers dégageaient quelque chose de … bizarrement pervers.
Severus sait dès lors à quoi s'en tenir. Il n'y a qu'une seule chose à faire, demander l'aide des aurors. Malheureusement de ce qu'il en sait, ils n'ont jamais réussi à entrer ce qui implique que l'endroit soit protégé par bien pire que de la simple magie noire. Le sorcier ne voit donc qu'une seule possibilité.
Il se rend au ministère et monte à l'étage des aurors où il est accueilli à bras ouvert par l'équipe, à l'exception d'Harry qui l'a assez vu pour l'année et qui se trouve une tâche urgente à accomplir. Pas de chance, c'est justement à lui que Rogue veut parler et les autres s'empressent de leur trouver une pièce où ils pourront discuter.
On les conduisit dans une salle de bonne taille où trônait une grande table aux couleurs des aurors. La salle de réunion sans doute. La porte se ferma derrière eux et Harry se tourna vers Rogue d'un air méfiant.
-J'ai besoin de vous, dit le directeur sans préambule.
Harry croisa les bras d'un air incrédule
- Vraiment ?
- Oui, dit Rogue comme si cela lui coûtait de le dire.
Harry n'en revenait pas.
- Sans blague … Vous êtes venu jusqu'ici persuadé que j'allais vouloir vous aider après tout ce que vous avez osé me dire dans la chambre de Salazar?
Rogue baissa la tête et serra les dents. Il garda le silence un long moment. Si longtemps que Harry se demanda s'il n'avait pas une attaque mais il finit par relever la tête et le fixa avec une étrange intensité.
- Je vous connais Potter. Je sais pertinemment que vous n'avez pas pensé un instant, pas un seul instant, qu'en chantant mes louanges au monde sorcier vous alliez faire de ma vie un véritable enfer. N'est-ce pas ?
- Quoi? dit Harry prit au dépourvu.
- Et non seulement vous n'avez pas réalisé mais vous n'en avez toujours aucune idée.
- Je ne comprends rien à ce que vous dites, dit Harry brusquement.
Severus se pencha vers lui d'un air hargneux.
- Pour gagner cette guerre, j'ai été forcé de vous confier mes souvenirs les plus privés et qu'avez-vous fait ? Vous les avez criés sur tous les toits à la minute où vous les avez sus. À la minute. Vous les avez même lancés au visage du Seigneur des ténèbres. Étiez-vous vraiment forcé de me trahir pour le vaincre ?
Harry hocha vigoureusement la tête.
- Je ne vous ai pas … . Je croyais que vous étiez mort !
- Et alors ?! Même si j'étais mort en quoi aviez-vous besoin d'étaler ma vie la plus privée devant le monde sorcier ? Mes secrets les plus intimes ! Que diriez-vous si tout ce que moi j'ai vu dans votre tête se trouvait dans les journaux Potter ? Je vais vous le dire. Il se pencha vers lui pour planter ses yeux dans les siens. Vous vous sentiriez trahi.
Harry haussa les sourcils, comprenant enfin d'où venait la rancune du sorcier à son endroit.
- Écoutez, je n'ai jamais voulu …
- Je sais Potter. Vous n'avez jamais voulu … et pourtant quelques jours plus tard vous parliez encore de moi sur toutes les tribunes, dit Severus l'air épaté.
Harry releva la tête.
- Je vous ai défendu !
- Mais sans penser un instant aux conséquences ! J'ai été traqué, pourchassé par les masses. Le sorcier le plus sexy d'Angleterre Potter. Vous n'avez aucune idée du cauchemar.
- Pour ça, je vous jure que je n'ai pas voté.
- Vous voyez, c'est ça. Cette attitude. Précisément, dit Rogue en serrant les dents. Les petites plaisanteries du genre qu'on se permet à mon sujet depuis cet article idiot, même encore aujourd'hui ! Et tout ça pour quoi ? Parce que vous avez décidé que vous deviez chanter mes louanges au sonorus pour être bien certain que tout le monde vous ait entendu.
- Je voulais vous aider!
- Je sais. C'est évident Potter. Sauf que vous ne m'avez pas aidé. Vous m'avez nui. Pourquoi ? Parce que vous vous êtes imaginé que j'étais comme vous. Que j'adorerais toute cette attention. Pourtant vous me connaissez assez pour savoir que je ne suis pas comme vous. Et c'est ce que je n'arrive pas à comprendre. Que vous n'y ayez pas pensé une seconde.
- Je voulais seulement …
- … Vous vouliez m'aider évidemment. Mais je n'avais pas besoin de votre aide. Peut-être que vous, vous auriez aimé vous faire traîner de force dans les galas tandis que vos admirateurs défonçaient les portes et que des sorcières en extase s'évanouissaient sur votre passage mais moi, pas du tout. Pendant des années, je n'ai pas pu sortir de chez moi. Des années Potter. Tout ça parce que vous n'y aviez pas pensé. Et c'est la raison pour laquelle je préfère me tenir loin de vous ; parce que vous avez cette tendance à ne pas penser. Surtout en ce qui me concerne.
- Je ne savais pas ! dit Harry brusquement. Écoutez, je suis désolé. Sincèrement. J'étais jeune et j'ai merdé. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise.
- Je vais vous aider. Voilà ce que je veux que vous me disiez.
- Vous aider à quoi, demanda Harry méfiant.
- Il faut entrer au SAM.
- Le SAM ?! Sur la Rue des soupirs ?
La plus totale stupéfaction se peignit sur les traits de Harry.
Pour les aurors, le SAM était l'image même de la gangrène. Après Voldemort, le ministère avait bouclé quelques têtes et fait un semblant de ménage mais faute de pouvoir être guérie, l'infection était retournée pourrir dans sa plaie et en ce qui le concernait, elle pouvait bien y rester.
- C'est le ministère des mœurs qui s'occupe de ces dépravés, pas les aurors ! Pour qui nous prenez-vous !
Il semblait sincèrement insulté.
- La représentante du ministère des mœurs a été enlevée par les dépravés en question et le plus probable, c'est qu'elle soit retenue au SAM ou qu'elle y ait été tuée.
Harry soupira brusquement.
- Écoutez, si c'est un enlèvement sûrement que je peux en parler aux autres et que …
- Non. Ils ne pourraient rien faire, dit Rogue sombrement. Personne n'a jamais pu entrer.
- Alors on ne pourra pas entrer non plus, dit Harry.
- Nous verrons, dit le sorcier d'un air résolu.
Comprenant qu'il était sérieux, Harry recula d'un pas.
- Mais enfin, pourquoi moi ?!
- Parce que si nous trouvons la représentante vous devrez ramener des aurors en renfort. Pour vous, ils viendront. Sinon … et bien, ils feront la même tête que vous et rien ne servira de les attendre.
- Vous ne pouvez pas me demander ça ! … Enfin c'est le pire de …, dit confusément le jeune homme qui n'arrivait pas à y croire.
- Harry.
Harry releva la tête incrédule. L'avait-il appelé … Harry ?
- Vous m'avez trahi malgré tout ce que j'ai fait pour vous, dit Rogue lentement. Sans le vouloir, mais vous m'avez trahi. Aujourd'hui je vous propose d'effacer l'ardoise en me rendant …
Il resta immobile un instant comme s'il empêchait toute émotion de paraitre.
- … En me rendant un service inestimable. Que je n'oublierai jamais.
Harry troublé, l'observa un moment en silence.
- Qui est cette femme ?
- La représentante, je vous l'ai déjà dit. Je sais qu'elle essayait de sauver les enfants de … Vous savez. Sans doute que ça n'a pas plu à certaines personnes.
Harry fit la grimace. Des enfants ? Sur la Rue des Soupirs ?!
- Non, ce que je veux dire c'est pour vous. Qui est-elle ?
Rogue détourna la tête, nullement intéressé à répondre.
- Qui est-ce ? insista-t-il.
- Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
- Ça me fait que j'aimerais bien savoir pour quelle raison exactement j'irais risquer ma vie avec vous dans la décharge la plus puante du monde sorcier ! dit-il à bout.
Rogue pinça les lèvres.
- Elle m'est … chère, dit-il mal à l'aise.
Pour ça Harry voulait bien le croire. Venir lui demander son aide devait lui avoir coûté encore d'avantage que demander celle de Dumbledore.
- Alors vous regrettez ce que vous m'avez dit je suppose. Parce que j'ai l'impression qu'aujourd'hui vous semblez très satisfait que je sois devenu auror.
- Non. Je vous redirais tout ce que j'ai dit au mot près. Vous auriez été un bon professeur et cela eut été le meilleur choix. Pour vous. Pour moi il est évident que je vous préfère ici. Hier comme aujourd'hui, ajouta-t-il.
- Vous êtes pas croyable …, dit Harry en secouant la tête. C'est bien vous qui disiez que je vous rendais un service inestimable que vous n'oublieriez jamais ?
- Si vous le souhaitez, je peux ajouter que je vous mentirai si une vérité peut sembler difficile à entendre, dit Rogue conciliant.
- Maintenant que vous en parlez, oui. Bonne idée. Franchement, ça ferait changement. Parce que depuis le début, peu importe ce que vous me dites c'est toujours de la pire façon possible.
- Très bien. Splendide choix de carrière Potter. Vous n'auriez pas pu trouver mieux, dit-il indifférent.
- Merci professeur. Heureux de vous l'entendre dire, dit Harry en feignant de le croire.
Ils se regardèrent en chien de faïence un moment.
- Le temps est compté, rappela Rogue. Que décidez-vous ?
Harry soupira craignant de sortir de cette expédition souillé à jamais mais le sorcier ne lui avait jamais rien demandé et tout bien compté, il lui devait clairement un renvoi de portoloin.
- Et quelle que soit votre réponse, j'accepte votre offre, grogna t'il.
Harry l'observa incertain de quoi il parlait.
- Pour …, il le regarda et eut un petit hochement de tête comme si l'affaire était trop personnelle pour être mentionnée ouvertement.
Harry le fixa étonné. Jamais il n'aurait pensé qu'il accepterait d'être parrain. Il approuva.
- Et bien … C'est heu, super, dit-il incrédule.
- Alors ? coupa Rogue comme pour prévenir tout emportement sentimental.
- Je vais forcément le regretter mais bon, d'accord. Je vous dois bien ça, dit-il en acceptant à contre-cœur.
Rogue approuva de la tête.
- Merci. Je ne l'oublierai pas.
Harry soupira. Il n'oublierait sûrement pas non plus ce qu'il verrait là-bas.
- Je vais dire aux autres que je vous accompagne pour vérifier … quelque chose et que si jamais je découvre quoi que ce soit de louche, je les appellerai. Mais si nous n'avons pas besoin d'eux, j'apprécierais qu'ils ignorent que nous nous sommes rendus dans cet endroit ... Ça ne paraitrait pas vraiment approprié que nous allions ensemble …, vous voyez.
Rogue retint à grand peine une remarque sarcastique sur le fait que de sa part à lui, nul n'avait jamais eu à redouter qu'il se mette à crier les informations sensibles sur les toits mais il eut la bonne grâce de la fermer.
- Évidemment, approuva Rogue comme si c'était ridicule de le mentionner.
Et c'est ainsi que nos deux héros sortent du ministère pour transplaner sur la Rue des Soupirs.
C'est aussi le moment où nous nous retrouvons devant le fameux chapitre que je me sens parfaitement incapable d'écrire et la raison principale pour laquelle je n'ai pas réussi à finir la fic.
On aura une meilleure idée de mes difficultés en suivant les sorciers dans leur tentative pour arriver à entrer. (Damoiselles, damoiseaux, gare à vous)
Harry et Sev s'approchent de la vieille bâtisse en pierre noircie. C'est un bâtiment rectangulaire des plus ordinaire et sans charme. Il n'y a pas de porte mais l'intérieur est si noir qu'on ne peut rien voir. Un sorcier à moitié saoul les hèle en criant des insanités puis hilare, il pose sa bouteille de grès sur son entrejambe en mimant une copulation. Harry ne se sent pas du tout rassuré mais Rogue prend la tête et passe la porte. Il disparait avalé par l'ombre et avec une pensée pour Ginny, Harry le suit. Contre toute attente, ils entrent sans encombre mais se retrouver devant un mur décrépit qui laisse apparaître de grosses roches jaunes sous le mortier à moitié tombé.
Chapitre 23
- Je pourrais utiliser un sortilège de bélier, proposa Harry.
- Non … attendez, dit Rogue.
- C'est un sortilège très puissant, assura-t-il, seuls les aurors maîtrise ce …
Severus leva la main pour le faire taire. Il fit tourner sa baguette et marmonna un moment tandis qu'il posait la main sur le mur. Il se figea en fronçant les sourcils. Il recommença le sortilège et une grimace de dégoût se peignit sur son visage.
- Il faut arroser la porte de …
Harry le dévisagea.
- De quoi ?
- De fluide … personnel.
Un air de totale stupeur se peignit sur les traits de l'auror.
- Je ne vais pas … non ! Pas question ! dit Harry horrifié.
Rogue le fixa quelque seconde.
- Restez ici.
Il tourna les talons.
Il revint accompagné du grossier sorcier qui les avait insultés. Ce dernier releva sa robe avec un sourire pervers et entreprit de s'astiquer en sortant une langue concupiscente.
- Vous l'avez mis sous l'impérium ? s'indigna Harry.
- Je ne lui fait aucun mal Potter, au contraire, dit-il en désignant le sorcier qui s'en donnait à cœur-joie.
- C'est toujours un sortilège impardonnable !
- Pourquoi croyez-vous que personne n'a encore réussi à pénétrer les défenses de cet abominable endroit ? Parce quiconque ayant la moindre décence en est incapable ! Les règles ne s'appliquent pas ici.
- Mon devoir est de combattre les forces du mal au cas où vous l'auriez oublié !
- Nous n'avons pas affaire aux forces du mal. Le mal n'est le mal que lorsqu'il est infligé de force. Lorsqu'il est désiré, voulu, il prend une autre forme. Une forme plus … répugnante.
Le sorcier termina son office avec un râle satisfait. Le liquide visqueux fut aspiré par le mortier et le mur s'ouvrit comme une vulve qu'on écarterait. Le sorcier se tourna vers Severus.
- Balance le gallion.
Rogue lui lança la pièce et l'homme sortit en titubant.
- Vous auriez pu me dire qu'il le faisait pour de l'argent, dit Harry troublé.
Il évalua le jeune homme d'un regard froid.
- Ça n'aurait rien changé. Les règles ne s'appliquent pas ici, répéta-t-il. Je ne sais pas ce que nous allons trouver dans cet horrible endroit et ce que nous devrons faire mais si vous décidez de me suivre, vous avez intérêt à être prêt à affronter ce qui se trouve derrière ce mur Potter. L'êtes-vous ? Sinon vous feriez bien d'attendre dehors.
Harry déglutit sans répondre et Rogue se le tint pour dit.
- Attendez au moins 20 minutes avant d'aller chercher vos copains aurors, ordonna-t-il en se détournant.
Harry se revoyait devant la grotte de Voldemort avec Dumbledore qui faisait couler son sang sur la pierre. Le pire mage noir de tous les temps avait beau avoir ensorcelé le lieu, il n'avait rien de la dépravation ignoble de cet endroit. On se serait cru devant une hideuse reconstitution.
Mais une représentante du ministère était prisonnière de cet horrible cloaque, elle allait se faire tuer et s'il était devenu auror, ce n'était certainement pas parce qu'il était du genre à se défiler en pareil cas.
- Je viens, dit-il plus ou moins sûr de lui.
Rogue le regarda en silence un instant puis il hocha la tête.
- Il faudra peut-être passer par-dessus certaines règles, vous en êtes conscient ?
Harry opina du chef.
- Bien. Tenez-vous prêt. … À tout.
Rogue fit plusieurs mouvements compliqués de sa baguette.
- Cela devrait l'empêcher de se refermer. Venez.
Ils traversèrent pour se trouver dans une nouvelle pièce fermée. Par contre cette fois ils n'eurent pas à jouer aux devinettes. Un renflement souleva le mur et avec un POP sonore, un pénis énorme en jailli. À sa suite, une bonne dizaine d'appendices jaillirent de même en faisant le tour de la pièce. Certains étaient en marbre, d'autres en pierre brute, d'autres en velour et un était même en métal assorti de pointes arrondies. On aurait dit qu'une frise dépareillée les avait cernés de ses glands menaçants. Ce qu'ils devaient faire pour passer le mur était tout à fait clair.
- Potter ? demanda Severus en le regardant.
Harry se détourna. Inutile d'y penser. Jamais il ne survivrait à une telle infamie et sans doute que sa santé mentale non plus s'il avait le malheur de voir Rogue s'en charger.
Ils ne sont pas encore entrés mais déjà, on aura compris la nature de mes difficultés.
En fait, j'ai bien peur que les charmes qui protègent le SAM soient tellement efficaces qu'ils fonctionnent jusque sur moi. Mes lectrices et lecteurs savent que je ne redoute pas le crado et même le gore s'il le faut mais là, sincèrement, c'est trop horrible.
Le problème auquel nous faisons face c'est que la logique de l'histoire exige qu'il y ait une raison pour que le SAM soit unanimement méprisé mais qu'en même temps, le monde sorcier soit incapable de s'en débarrasser. Pour cela, il faut que l'endroit soit trop épouvantable pour que des gens normaux puissent s'en approcher de trop près.
Évidemment on pourra supposer qu'il aurait été facile d'éviter ce lieu maudit mais le fait est que non. Au fil des chapitres, nous avons visité tous les tronçons importants de la Rue des Soupirs à l'exception de la vieille bâtisse où se cache le SAM. Autrement dit, c'est la dernière pièce du casse-tête et donc sans lui, impossible de vraiment conclure la visite. De plus, il était prévu depuis le début que cette petite excursion dans le monde de la prostitution sorcière se termine à cet endroit donc c'était forcé.
L'idée c'était de laisser le SAM dans l'ombre puis de terminer l'histoire avec une apothéose dont il serait le théâtre, le dévoilant dans toute sa crudité. De prime abord la stratégie m'a semblée bien ficelée mais c'était sous-estimer l'ignominie de ce que j'avais créé.
Je n'avais pas pensé que faire vivre de telles aventures à Sev et Harry me donnerait l'impression de commettre un sacrilège. Comment diantre pourrait-je confronter mes chers personnages à de pareilles dépravations ? Severus passe encore mais Harry ? Notre Harry. Un jeune père de famille parfaitement innocent ?
Vous ne voulez pas lire ça et par conséquent c'est sûrement une bonne chose que je ne sois pas arrivé à l'écrire.
Par contre, puisque j'interviens présentement en tant qu'autrice, nous pouvons certes en parler de façon raisonnable et de cette manière éviter de rendre notre déjeuner.
De la manière dont je vois les choses, l'histoire du SAM serait assez ancienne. Depuis les temps les plus reculés, on imagine bien que ce ne sont pas tous les hommes qui s'intéressent aux bordels classiques. Les hommes gays par exemple seraient bien en peine de trouver une seule raison valable pour aller y perdre leur argent. Aux époques où l'homosexualité était considérée inacceptable, les hommes se rencontraient dans les latrines, les bains, les boisés et autres lieux publics ou abandonnés.
J'imaginerais qu'en des temps plus anciens, la bâtisse où se trouve le SAM était l'un de ces lieux de rencontre. Un bâtiment désert au bout de la Rue des prostituées, difficile de faire plus discret. Même s'il ne s'y passe rien de mal, l'endroit a bientôt si mauvaise réputation que les bonnes gens ne s'en approchent guère aussi, on peut s'y rencontrer en toute discrétion sans risquer d'être vu.
Dieu merci avec le temps, l'humanité devint un peu plus clairvoyante et les personnes qui n'étaient pas de strictes hétéros obtinrent, peut-être pas le droit d'exister mais à tout le moins, le droit de vivre. C'est à cette époque que les gens relégués à la vieille bicoque s'aventurèrent en terrain découvert et posèrent les fondations de ce qui deviendrait plus tard le tronçon le plus joyeux de la Rue des Soupirs, le Petit village.
Bien vite la vieille bâtisse fut délaissée par les habitués qui avaient mieux où aller mais ceci, à une exception près. Ceux qui ne juraient que par l'extrême préféraient toujours ce refuge clandestin, appréciant qu'il n'y règne aucun tabou.
Avec le temps, le bouche à oreille attira de nouveaux partisans amateurs de plaisirs interdits mais personne ne prit en considération la règle d'or des délices léonins : ils ne durent pas. Car l'extrême n'est extrême que peu de temps. Assez vite, l'extravagante nouveauté devient l'ordinaire et pour rester excessif il faut aller plus loin. Puis encore plus loin et de plus en plus loin, si bien qu'à force de transgresser toutes les limites on finit par transgresser celle du bon sens et on en vient au point où une autrice de bonne volonté finit par ne plus pouvoir écrire quoi que ce soit et doit abandonner sa fic.
Autrement dit à l'époque où se passe l'histoire, le SAM permet à ce que l'humanité a de pire de réaliser ses désirs les plus tabous et ses fantasmes les plus noirs.
Par exemple les maléfices du hall d'entrée impliquent qu'ils ne puissent être franchis que par des initiés. On pense bien qu'Igor, l'élégant représentant de la Haute, ne s'occuperait pas lui-même d'ouvrir la deuxième porte. Plus tard, nous aurions appris que ces petites fantaisies sont disposées là au bénéfice des membres les plus sadiques qui peuvent en profiter pour humilier leurs esclaves en les forçant à ouvrir les portes. Une petite friandise de bienvenue en quelque sorte.
Pour ce qui est du reste, vous serez bien aise d'apprendre que je n'en sais pas plus que vous. Que trouve-t-on à l'intérieur du redoutable SAM ? Si vous réussissez à passer la deuxième porte, vous le saurez. D'ici là nous allons simplement tenir pour acquis que Severus et Harry ont réussi à trouver un moyen d'entrer sans pour autant être traumatisés à jamais et nous ne voulons rien savoir de plus.
Un choix judicieux qui nous permet de nous tourner vers une histoire un peu moins malsaine ; quoi qu'à peine.
Car comme d'autres représentants avant elle, Liz est en voie de découvrir ce qui attend les agents du ministère qui osent se mêler des affaires du quartier. Tandis qu'elle moisit dans une cellule qui doit sans doute servir de donjon, nous apprenons qu'elle a tenté d'intriguer pour intervenir sur le trafic d'enfant. Malheureusement, elle n'a pas rusé de façon assez maligne et paie donc aujourd'hui le prix de son imprudence.
Lorsque la porte s'ouvre enfin, Azazel entre dans toute sa gloire. Elle est nue et entièrement peinte. Partout sur son corps, on distingue des gueules ouvertes et des crocs sanglants. Pour qu'il n'y ait aucun doute, le peintre a ajouté des déchirures sur son ventre comme si elle avait été éventrée et a même reproduit des entrailles sanguinolentes au travers. Liz a un frisson d'horreur. Elle avait toujours espéré ne pas finir en amuse-gueule pour loup-garou mais finalement c'est sans doute ce qui l'attend. Azazel est accompagnée de deux esclaves tout en muscle qui attrapent la représentante par les bras et la mènent sans douceur dans un couloir sombre qui débouche sur un escalier. Tandis que les esclaves se débarrassent de leur fardeau en le jetant dans les marches, ils soulèvent leur maîtresse avec révérence pour la descendre sur leurs épaules. Liz quelque peu amochée s'empresse de se relever et de descendre avant de recevoir un coup de pied ou quelque chose de pire.
Tandis qu'ils s'enfoncent sous terre, Azazel lui apprend qu'elle sera le clou du spectacle de ce soir. Elle lui a préparé ce qu'on appelle une partouze pleine lune. Un divertissement qui se fait de plus en plus rare car les loups-garous indésirables ne sont plus aussi faciles à trouver qu'au temps de Greyback, mais occire une représentante du ministère ne se fait pas tous les jours non plus alors elle n'a pas lésiné sur les frais. Les frais de Liz bien entendu.
Ils s'engagent dans un tunnel qui ouvre sur une petite pièce dont le devant est fermé par une grille de fer ouvragé.
Ainsi se terminerait le chapitre 23.
Les esclaves déposent Azazel par terre puis ils retiennent Liz tandis que la reine du SAM ouvre les portes et s'avance dans ce qui ressemble à une grande arène circulaire. Les portes se referment et au travers les grilles, Liz peut voir que le sol de terre battu est entouré par un muret de pierre assez haut. Au-dessus, hors de sa vue, il doit y avoir des estrades ou des bancs pour les spectateurs.
Azazel s'avance au milieu de l'arène et lève les mains au-dessus de sa tête d'un ait triomphant. Liz s'attend à des applaudissements et des cris mais seul le silence lui répond. On dirait qu'il n'y a pas un chat.
Chapitre 24
- Bienvenus, bienvenus mes chers amis à une soirée que vous n'êtes pas près d'oublier ! cria Azazel survoltée. Un délice qu'on ne peut plus guère se permettre mais enfin vous verrez de vos yeux ce que vous avez appelé de tous vos vœux. La Partouze Pleine lune !
Azazel leva les bras comme si on l'acclamait. Elle agissait comme si elle était devant un public en délire mais encore une fois, seul un silence pesant lui répondit. Un silence bizarre.
Trois sorcières nues mais entièrement peintes avec les mêmes motifs sanglants qu'on voyait sur Azazel, apparurent dans l'arène et se mirent à courir en faisant des moulinets avec leurs baguettes. La terre battue se couvrit aussitôt de mousse, de fleurs et de gros rochers. Des arbres poussèrent et se couvrirent de feuilles en un instant tandis que des bosquets agrémentaient leurs grosses racines tordues. En quelques minutes, on se serait cru dans une clairière moussue au milieu d'une vieille forêt.
À tout prendre, c'était très joli. Les sorcières étaient peintes avec art, le décor était soigné et visiblement, il y avait une petite mise en scène. Franchement, Liz ne se serait pas attendue à ça de la part du SAM. Il fallait voir le bon côté. Puisqu'il fallait se faire éventrer, c'était quand même chouette que ça soit dans un joli décor. Leur office accompli, les sorcières se faufilèrent derrière les arbres, laissant Azazel seule en scène.
- Laissez-moi vous présenter, ceux qui vous offrirons ce soir la performance de leur vie !
Sous-entendant, leur dernière.
Deux grands esclaves vêtus de pagnes noirs s'avancèrent entre les arbres. Ils tenaient entre eux un homme blond et maigre qui devait être enfermé là depuis un moment si on se fiait à la saleté de ses vêtements et à son air perdu.
- Un présent du loup-garou que vous connaissez tous, Cro ! Un homme à qui il vaut mieux ne pas déplaire, dit Azazel en admirant la prise.
Dans un silence malaisant, les esclaves le placèrent au milieu de la clairière et restèrent derrière lui. De là où elle était, Liz voyait que le jeune homme regardait les estrades avec une expression craintive.
Deux autres esclaves sortirent du boisé en tenant un homme d'une cinquantaine d'année aux cheveux long et gris et aux vêtements de style un peu « bum ». Il regardait autour de lui avec effroi. Azazel le montra de la main.
- Une denrée rare. Un vagabond. Qui tout simplement vagabondait. Et qui ne vagabondera plus jamais.
- Qui êtes v…,
Un esclave le saisit par la gorge et le cri du pauvre homme chut misérablement en gargouillis.
- Et pour votre plus grand plaisir il a emmené avec lui, une friandise !
Deux autres esclaves s'avancèrent de la forêt en trainant un homme d'une trentaine d'années tenu beaucoup plus fermement. Il était aussi noir que l'autre était gris et semblait aux abois.
- PAPA ! hurla-t-il en voyant le vagabond.
- Charlie ! cria l'autre.
Pendant un moment ils tentèrent d'échapper à leurs geôliers, visiblement pour se rejoindre, mais ce fut en vain. Tous deux semblaient encore plus terrifiés, sans doute parce que soudain ils l'étaient pour quelqu'un qui leur était cher. Ils furent placés de chaque côté du jeune homme blond.
- Mesdames, messieurs, nos loups-garous ! dit Azazel en les désignant fièrement.
Il n'y eut pas le moindre applaudissement dans l'assistance. Il n'y avait que le silence. Un silence gluant.
Liz s'étonna qu'Azazel montre autant de réserve. Elle l'aurait imaginé déculotter les prisonniers pour leur infliger d'extravagants outrages ; pas simplement les présenter. À son avis, ça n'augurait rien de bon. Si cette cinglée considérait qu'il était inutile d'épicer le truc, c'était sûrement parce que la suite le serait tellement qu'en ajouter aurait été exagéré.
Un esclave s'avança pour ouvrir la grille et l'autre poussa Liz qui passa la porte en tremblant. Elle regarda tout de suite du côté des estrades. Elles étaient bourrées de monde. Une centaine de personnes au moins. Certains étaient masqués, d'autre avaient relevés leurs capuches mais d'autres gardaient le visage découvert. Liz repéra Igor qui lui fit un sourire désolé. Dommage semblait-il dire mais il ne fallait pas interférer avec mes petits plaisirs. L'assemblée dégageait une excitation contenue que Liz percevait sans peine. Son silence devait servir à intimider les victimes ce qui d'ailleurs fonctionnait parfaitement. Elle aurait préféré cent fois un tapage de bon aloi à ce mutisme lourd et menaçant.
On la plaça devant les loups et Azazel s'avança.
- Il y a bien longtemps, commença-t-elle, au temps où les sorciers et les moldus cohabitaient encore, les loups-garous vivaient en bandes et se cachaient dans les forêts près des villages. Quand un village soupçonnait la présence d'un repaire de loups-garous dans les parages, ils leur tendaient un piège machiavélique.
Les trois sorcières peinturlurées sortirent du boisé. La première tenait devant elles un gros flacon de verre rouge. Elle tendit le flacon à l'assemblée afin de le faire admirer tandis que les deux autres femmes commençaient à déshabiller Liz. Azazel marcha lentement autour de la jeune femme.
- Les villageois choisissaient une femme. Une femme traitresse qui devait payer ses crimes. Ils la menaient au milieu du village, la déshabillait et l'enduisaient d'une huile magique.
Liz fut laissée nue et la sorcière versa toute la bouteille d'huile sur sa tête puis elles entreprirent de la frictionner vigoureusement. L'huile avait une odeur musquée vaguement écoeurante et Liz retint un haut le cœur.
- Puis ils menaient la traitresse au fond des bois et la laissait attachée à un arbre.
La jeune femme se laissa entraîner sans résister. À quoi bon ? Elle n'était pas la première à passer par là. S'il y avait déjà eu des brèches dans leur petit numéro, aujourd'hui il n'y en avait sûrement plus alors elle n'allait pas leur faire le plaisir de se débattre. Les sorcières l'attachèrent sans serrer les liens plus que nécessaire. Elle s'étonna un moment puis elle comprit. C'était forcément plus amusant si la victime se sauvait en hurlant.
- Ce piège fonctionnait tellement bien que le lendemain au pied de l'arbre, on trouvait le cadavre de la traitresse et ceux de tous les loups-garous des environs, dit la reine d'une voix mystérieuse. Personne n'est jamais resté pour voir ce qui se passait lors de cette nuit mais vous, vous verrez TOUT !
Un sorcier masqué s'avança à la balustrade.
- IL EST L'HEURE ! cria-t-il.
- Et ce que vous verrez, c'est l'effet que produit l'odeur d'un millier de louves-garous en chaleur sur nos invités, dit Azazel avec un sourire machiavélique.
Liz en resta bouchebée. Quoi ?! Ces bêtes enragées allaient s'entretuer pour arriver à la défoncer !? Elle réalisa soudain que finalement, se faire dévorer aurait été un moindre mal.
Les loups furent emmenés dans différents coins de l'arène et attachés avec des chaînes et des colliers de cuir. Les regarder se tordre comme de beaux diables pour briser leurs liens avant les autres devait sans doute être follement divertissant.
- NON ! hurla Charlie. Pourquoi vous faites ça ?! Pourquoi ?
Liz s'empressa de tenter de se libérer avant que ces monstres … Les portes de métal se refermèrent avec un claquement et elle tourna vivement la tête. Derrière les dentelles de fer de la porte, Azazel lui envoya un clin d'œil en agitant la langue.
Le dénommé Charlie criait des malédictions au public silencieux qui l'observait avec intérêt.
- Arrête ! Tu leur fais plaisir, cracha le jeune homme blond que Cro avait sacrifié au SAM.
Liz se demanda une seconde ce qu'il avait bien pu faire pour mériter ça puis elle continua à se débattre avec ses liens.
Alors on dira peut-être avec raison que je me ramolli mais encore une fois, j'éprouve d'importantes difficultés à insuffler à cette scène toute l'intensité et l'horreur qu'elle mérite. Sans doute parce que la dernière année, j'en ai eu mon content. Alors réussir à mettre en scène cette tuerie jubilatoire, surtout celle du père et du fils, est vraiment au-dessus de mes capacités du moment.
Par contre de la manière dont je voyais les choses, j'aurais tout fait pour tenter de vous traumatiser de mon mieux. Ici ce n'est pas très travaillé mais je voulais vous faire aimer d'amour ce duo père-fils des plus sympathiques. Ils auraient un eu un bien plus grand rôle que ce qu'on voit ici. Au début ils n'y croient pas, ils font des blagues et on voit quelle relation géniale ils ont ensemble puis ils réalisent que c'est sérieux et tandis qu'ils attendent l'abominable transformation, ils se seraient dit ce qu'on peut se dire lorsque l'on s'aime et qu'on sait qu'on va mourir. Des paroles d'amour et des aveux émouvants qui prennent aux tripes. Puis ils se transforment et même s'ils s'adorent ils se battent, ils se déchiquètent, ils s'entredévorent avec une violence déchaînée où le gore le plus infernal est à l'honneur.
Un contraste crève-cœur, à la fois magnifique et horrifiant qui nous aurait rendues malades de douleur. Sans blague, je le sentais vraiment bien. Alors évidemment dans un tel cas, que je n'arrive pas à l'écrire est peut-être la meilleure chose qui puisse nous arriver.
Mais revenons à Liz qui est bien malgré elle la raison de ce déchainement de passion bestiale. La pauvre se détache de ses liens, se fait poursuivre, échappe aux pénis rougeoyants (pour la beauté de la chose on ira avec les canidés de ce côté) et réussi à s'en tirer jusqu'à ce que – on s'en doutait – les aurors arrivent enfin.
Tandis qu'ils lancent des sortilèges de contention sur les spectateurs pris au piège, Severus transplane dans l'arène et stupéfixe les loups-garous qui restent encore debout (je n'avais pas décidé lesquels). Réalisant qu'il vient de la sauver, Liz lui saute dans les bras et se blotti contre lui. Il l'enveloppe avec sa cape puis lui demande si elle n'a rien. Que des égratignures. Les loups ne tentaient pas de la hacher menu mais de la baiser à mort. Sauf que pour ça ils devaient d'abord éliminer la concurrence alors ils n'avaient pas encore réussi à lui faire grand-chose. De la balustrade, Harry demande comment se porte la représentante. Liz le reconnait et impressionnée d'avoir été sauvée avec l'aide du grand Harry Potter, elle lui répond elle-même. Sev qui n'est pas des plus enchanté de cet échange s'empresse d'annoncer qu'il la ramène chez-elle sous bonne garde. Tandis que les aurors rassemblent leurs prises, Severus l'emmène dehors et ils transplanent près de son bureau.
Une fois là bas, Severus se dit que Liz a vite repris le dessus. Elle vient d'échapper à une tentative d'assassinat fomentée sur son lieu de travail mais elle ne semble pas troublée outre-mesure. Évidemment elle n'en est pas à ses premières armes en frais de tentative de meurtre mais tandis qu'elle leur fait du thé son calme lui semble tout de même exceptionnel. En ce qui le concerne, il est loin de se sentir aussi serein.
Elle vient s'asseoir près de lui avec le thé, rayonnante. Il lui demande ce qui la rend aussi gaie. Elle assure qu'elle est enchantée d'être vivante et l'en remercie mais il semble à Severus que quelque chose ne colle pas.
Liz prit une gorgée de thé et le regarda comme si elle l'invitait à lire en elle. Dans ses yeux il y avait … Il y avait de la fierté. Il y avait même de la jubilation. En fait, elle rayonnait de contentement.
Soudain, il fut saisi d'un doute affreux. Il la fixa un long moment. Elle ne baissa pas les yeux et il comprit tout.
- Tu savais que je viendrais, dit-il d'une voix blanche. Tu avais tout planifié.
- Oui, dit-elle sans manifester la moindre gêne.
Il la regarda en silence. Incapable de croire à une aussi odieuse machination. Mais elle ne cherchait pas à le cacher et il voyait dans ses yeux que tout cela n'était que trop réel.
Elle avait provoqué ses ennemis afin qu'ils l'enlèvent. Tout ça pour qu'il vienne à sa rescousse au péril de sa vie et prenne les coupables la main dans le sac. Et ça avait marché parfaitement. Comme elle l'avait prévu, ils finiraient tous à Azkaban pour crime contre le ministère tandis qu'elle-même restait insoupçonnable. Débarrassée d'eux, elle avait maintenant le champ libre pour mener la rue à sa guise.
Il pâlit en réalisant à quel point il s'était fait avoir.
- Tu t'es servi de moi, dit-il d'une voix blanche.
Malgré le danger dans lequel elle se trouvait, elle ne sembla pas le moins du monde effrayée.
- Disons que j'ai fait coïncider divers intérêts, dit-elle d'un ton léger.
Il se leva et reposant sa tasse, elle fit de même. Il s'approcha d'elle alors qu'une aura glacée l'entourait comme un halo. Il s'arrêta quand son nez toucha presque le sien et elle eut tout loisir d'observer que ses yeux meurtriers étaient devenus aussi noir que de l'encre.
- Des … intérêts, dit-il avec une lenteur menaçante.
Elle haussa les épaules d'un air raisonnable.
- Si j'avais voulu te manipuler j'aurais couché avec toi au boudoir. Là j'aurais été sûre que tu serais venu en courant mais je t'ai laissé le choix.
- Le choix … vraiment ?
- Je voulais savoir si c'était vrai que tu m'aimais, dit-elle nullement impressionnée. Tu ne t'imaginais pas que j'allais te croire sur parole ?
D'un mouvement vif, il la saisit par la gorge et la poussa brusquement contre la bibliothèque. Il l'étranglait mais elle ne fit pas un geste pour se défendre.
- Je risquais gros. Si tu avais menti, j'étais morte, croassa t-elle la gorge serrée. Mais je voulais savoir.
Les narines du sorcier palpitèrent comme celle d'un prédateur qui s'apprête à déchiqueter une bête. Sans avertir, il la gifla si brutalement que sa tête frappa l'étagère.
- Tu as failli me faire tuer ! siffla-t-il tellement hors de lui qu'il lui venait des envies d'assassinat.
Malgré le filet de sang au coin de sa lèvre, Liz le fixait toujours sans la moindre peur.
- C'est ce qui fait tout le piquant de l'affaire, dit-elle la gorge toujours enserrée dans sa main cruelle.
La lueur de fureur vacilla dans l'œil du sorcier, incertain d'où elle voulait en venir.
- Tu as prouvé ta sincérité alors tu as gagné ce que tu désires le plus, dit-elle avec un éclat de folie dans l'œil.
- Tu t'imagines peut-être que je veux encore de toi ? gronda-t-il.
Elle eut un sourire malin.
- Ce n'est pas moi que tu veux. Ce que tu veux le plus c'est …
Il soutint son regard tandis qu'un frisson d'excitation involontaire montait le long de son échine.
- La vengeance, chuchota-t-elle.
La chair de poule couru sur le bras du sorcier qui d'un seul mot, venait de se faire renverser. Se venger. En effet. C'était exactement ce qu'il désirait le plus en cet instant. En fait il sentait monter en lui une extraordinaire soif de vengeance qui exigeait d'être assouvie. Cela n'avait rien d'une vengeance froide pleine de ressentiment. C'était une vengeance chaude, brûlante. Immédiate. Exacerbée par la peur, par la mort, par la violence ou elle l'avait jeté.
Dans ce bâtiment putride, son cœur s'était mis à battre comme il n'avait plus battu depuis des années. De longues années où il s'était englué dans le confort et l'admiration du monde. Bien loin de l'attrait du danger qui l'avait poussé chez les mangemorts puis des risques qu'il avait dû courir pour en sortir. Mais ce soir, il ressentait cette excitation de nouveau. Une sève brûlante de violence courait dans ses veines. Quelqu'un allait devoir payer. Et cher.
Liz le regardait avec un sourire machiavélique. Elle l'avait emmené exactement là où elle le voulait parce qu'elle le comprenait. D'accord elle s'était servie de lui mais y avait-il une autre façon de le faire jouir davantage ? De le redonner à lui-même ? De réveiller la bête féroce qu'elle ne devinait plus qu'à peine ? Le fait était qu'elle comprenait les secrets de ses désirs les plus malsains. Elle l'avait conduit face à eux et ce soir, ils seraient exaucés.
Elle le tenait en son pouvoir et il adorait cela
En plus il l'avait sorti de là tellement vite qu'Azazel n'avait pas eu le temps de lui faire vraiment mal. Comme elle s'était faite à l'idée de souffrir mer et monde, maintenant elle était gonflée à bloc alors il avait intérêt à être prêt.
Il l'était.
Il la saisi par les cheveux et la mordit férocement au cou, la faisant saigner et tout lui revint d'un coup. Les états incomparables dans lesquels il l'avait mise, l'amant foudroyant qu'il avait été et aujourd'hui … avec des années d'expériences en sus …
Il releva sa jupe sans douceur pour s'enfoncer sauvagement aussi loin que la nature le lui permit. Tandis que les livres tombaient autour d'eux, il laissa son corps le venger et dire tout ce qui ne franchirait jamais ses lèvres. Il la frappa de son désir comme il l'eut frappé avec des coups. De toute son agressivité, il récupéra ce qui avait toujours senti être à lui. Il la jeta par terre au milieu des livres, la frappa, la griffa puis jubila de sentir son plaisir éclore sous sa cruauté. Il se consuma en elle, se laissant brûler d'un ravissement brutal. Puis sans avertir, il la repoussa loin de lui et resta à genoux un moment. Il se releva hébété puis recula contre le mur et se laissa glisser par terre.
Il se ramassa sur lui-même, la tête penchée sur ses genoux et fondit en sanglot.
Liz salement amochée, se releva à demi et l'observa en silence un long moment. Il avait toujours eu ce don de chavirer sans avertissement. Autrefois à la lanterne magique il l'avait souvent surprise par ses revirements en la laissant chaque fois plus touchée qu'elle ne l'aurait cru. Au début elle pensait avoir affaire à un fou puis elle avait compris qu'il pleurait un amour perdu dont elle-même n'était qu'un pâle reflet. Mais ce soir, il s'agissait de tout autre chose.
Il n'était pas ébranlé parce qu'elle l'avait entraîné dans un plan machiavélique ni même parce qu'elle s'était servie de lui. Il était bouleversé parce qu'être accueilli dans ce qu'il cachait de pire déglaçait son cœur méfiant.
Elle s'approcha à quatre pattes pour s'asseoir contre le mur près de lui. Il tourna la tête vers elle et elle ressentit comme un coup au cœur. Ce regard qu'il avait … Cela lui rappelait quelque chose mais elle aurait été bien en peine de dire quoi.
Il détourna la tête et renifla d'un air perdu, un geste qui lui parut étrangement adorable. Il eut l'air de réfléchir un instant puis il fouilla dans sa poche et la pointa de sa baguette. Il se mit à psalmodier des mots sans suite qui éparpillèrent la brume qu'il avait jeté dans son esprit et lui rendit les souvenirs dont il l'avait privée.
Aussitôt, les larmes lui vinrent aux yeux.
Elle se rappela son sourire. Comment il s'était confié avec innocence et lui avait ouvert son cœur. La cabane de couverture qu'il avait fait pour elle. Les papillons. Et surtout cette impression enchantée d'être auprès de son meilleur ami. Il avait été magique. Il l'avait envoûté.
- Je t'aime depuis ce soir-là, dit-il simplement.
Il caressa sa joue, donnant l'impression qu'il devenait ce jeune garçon qui ne craignait pas d'aimer. Liz se releva doucement et passa une jambe par-dessus lui pour se retrouver contre lui. Elle prit son visage entre ses mains et le fixa incrédule. Elle ne voyait pas l'homme dur et impénétrable qu'il avait toujours été, elle voyait l'ami qu'elle avait aimé. L'homme de qui elle était tombé amoureuse en un instant. Tout ce temps il lui avait caché qui il était vraiment et ce soir, il le lui révélait enfin. Parce qu'elle le comprenait et parce qu'elle l'aimait dans ce qu'il était de pire, il lui accordait enfin ce qu'il était de mieux.
Alors son cœur se mit à battre pour lui.
Elle l'embrassa doucement et sa tendresse fit fondre toutes ses réserves. Ses caresses la réchauffèrent, son souffle la fit frissonner. Sa présence l'arrimait à l'existence et s'unir à lui n'était plus un jeu ; c'était quelque chose de vrai. Alors elle s'abandonna à l'amour et lorsque la légilimencie les emporta dans son allégresse incomparable, elle réalisa que c'était lui. Que ça avait toujours été lui. Et qu'elle le voulait. Terriblement.
Épilogue
Liz tendit le parchemin officiel du ministère des mœurs. Son patron l'avait signé et tout était en ordre. Néanmoins l'auror qui gardait les donjons l'observa longuement et passa même sa baguette dessus, sans doute pour s'assurer que ce n'était pas un faux. Liz se dit qu'ils ne rigolaient pas avec la sécurité. Mais bien sûr, ça n'avait rien de surprenant. Ils avaient coincé Igor le pédo, la Pustule, Azazel et d'autres sorciers qui leur échappaient depuis des années, sans compter un beau paquet de détraqués. Un gigantesque coup de filet.
Liz soupira tandis que le gardien retournait le papier dans tous les sens. Bordel, elle avait déjà eu assez de difficulté comme ça pour convaincre Oswalts de la laisser mener une entrevue … Elle avait dû lui promettre qu'elle réussirait à lui avoir des infos juteuses mais ce, à condition d'être toute seule. Sur la Rue des soupirs l'omerta était la loi alors personne ne parlerait jamais s'il y avait un auror ou qui que ce soit d'autre dans la pièce. De cette façon, elle pourrait obtenir des infos grâce à des méthodes … dont il vaudrait mieux que personne n'ait connaissance. Après tout, l'important c'était de pouvoir boucler tout ce beau monde à jamais. La manière, qui s'en souciait ?
Le gardien eut enfin l'air convaincu et il roula le parchemin en l'observant d'un air suspicieux.
- Attendez ici.
D'un tour de baguette il fit disparaitre le champ de force bleu qui se reforma derrière lui et disparu dans le couloir de pierre grise. Il revint quinze minutes plus tard.
- Suivez-moi.
Il l'entraina dans le couloir jusqu'à une porte de fer qu'il ouvrit. À l'intérieur de la petite pièce de pierre grise se trouvait deux chaises. L'une était pour elle et sur l'autre était assise Azazel qui avait perdu une bonne part de sa superbe. On l'avait revêtue d'une longue chemise à rayure mais elle était toujours peinturlurée. La peinture s'était craquelée et tombait par plaques de-ci de-là, laissant des marques de couleurs fades. Liz se dit que franchement, elle l'avait déjà vu sous un meilleur jour.
En la voyant, Azazel cracha par terre.
- Alors qui d'autre tu as dénoncé salope de vendue. Traitresse.
Liz attendit que la porte se soit refermée derrière elle.
- Moi ? J'ai dénoncé personne. Je ne me souviens de presque rien du tout. Ils ont dit que c'était un choc traumatique quelque chose comme ça.
Azazel lui jeta un regard dégoûté.
- Heu … c'est moi ou tu as l'air de t'imaginer que c'est ma faute ce désastre ? dit-elle insultée. Juste rappeler que c'est toi qui as invité tes petits copains à venir me voir me faire déchiqueter.
- Il me semblait que tu ne te souvenais de rien.
Liz haussa les épaules l'air innocent.
- Des flashs …, dit-elle en fixant Azazel.
La reine des dépravés la fixa à son tour. Elle n'avait rien oublié du tout, évidemment. Elle saisit la chaise et la retourna pour s'asseoir dessus à califourchon.
- Severus Rogue m'aime bien comme tous les journalistes le savent et son copain Harry Potter est venu avec lui. Ce n'est pas pour tourner le fer dans la plaie mais c'est le genre de détail qu'il aurait fallu prendre en compte. Au moins il n'y a pas de honte. Si Voldemort n'avait aucune chance contre ces deux-là, tu n'en avais clairement pas non plus.
Azazel soupira ennuyée mais évidemment, ça aidait à faire passer la pilule.
- Tu sais, j'ai été vraiment surprise du SAM. Moi j'ai vu ce trou quand c'était Beaugosse qui tenait le truc et franchement, c'est vraiment mieux maintenant. Plus artistique. Non mais je te donne ce qui te reviens. Sérieusement, tu as fait du bon boulot.
Azazel croisa les bras, un rien plus méfiante.
- Tu te crois maligne pas vrai. Madame a fait une thérapie de merde. Madame s'imagine qu'elle vient faire sa loi. Laisse-moi te dire que tu te mets le doigt dans le tréfond du cul. Tout ce que t'as réussi à faire, c'est couper une tête mais il y en aura une autre et elle t'arrachera la tienne.
Azazel la fixa avec une haine tout ce qu'il y avait de sincère.
- T'es pas mieux que morte, cracha-t-elle.
Liz approuva.
- T'as raison. Cent pour cent. Si je fais comme les autres connards, c'est exactement ce qui va m'arriver. Tu sais ce qu'ils font les connards ? Ils s'imaginent que s'ils n'aiment pas quelque chose, il suffit de frapper dessus jusqu'à ce que ça disparaisse. Sauf que malheureusement ça n'a jamais marché. Jamais. Le truc que tu voulais voir disparaitre devient juste encore plus fort et tu te le ramasses en plein dans le trou de balle puissance quatre.
Liz haussa les épaules d'un air impuissant.
- Si ça n'a jamais marché pourquoi personne ne s'en rend compte? Franchement, entre toi et moi, ça reste un mystère. Mais le truc c'est que nous on est pas forcé d'agir comme des connards. Qu'est-ce que t'en dis ?
Azazel releva la tête pour la toiser méchamment.
- Tu peux te foutre tes sermons dans l'orifice que tu préfères. Qu'est-ce que tu veux ? Déballe ton putain de sac.
- Je veux que tu travailles pour moi, dit Liz en l'observant.
Azazel la dévisagea un instant puis éclata de rire en se foutant de sa gueule.
- T'as raison, dit Liz. T'es qu'une tête. Je te coupe, je suis coincée avec une nouvelle. Mais comme dans ta foutue tête de merde, il y a un minimum de cerveau, je me dis qu'on pourrait peut-être s'entendre.
- Alors ça y est. Tu as enfin appris à m'apprécier à ma juste valeur.
Liz fit la grimace.
- T'embrouilles pas. Je t'apprécie pas plus qu'une chaude fesse qui fait puer du con. T'es qu'une putain de salope démoniaque. Sauf que par les temps qui courent, c'est exactement ce qu'il me faut alors il y a peut-être moyen de parler business.
Azazel se recula dans sa chaise en croisant les bras.
- Vas-y. Il faut vraiment que j'entendre ça, dit-elle narquoise.
- Tu restes à la tête du SAM mais à mes conditions.
- Qui sont ?
- Je veux plus voir d'enfants sur la Rue.
Azazel pouffa moqueuse.
- Ton super plan c'est de la merde. Les foutus pédos font rouler le business et même si tu t'en débarrasses ils iront s'installer deux portes à côté alors ça ne changera rien.
- Exactement, dit Liz sans en prendre ombrage. De toute façon on ne veut pas qu'ils partent parce qu'on veut savoir où sont ces fumiers et ce qu'ils font.
Azazel la dévisagea gravement.
- Alors c'est quoi ton putain de plan. Accouche.
- Il m'est arrivé un truc une fois avec un client. Il m'a donné du polynectar et je me suis retrouvé dans le corps d'une fillette de dix ans.
Aazel saisit tout de suite l'idée et haussa un sourcil moqueur.
- Alors tu te doutes sûrement pourquoi ton plan foireux n'a aucune chance de marcher. Parce qu'une grosse bite dans un petit cul ça fait un mal de chien ! Personne ne voudra faire ça.
- Personne sauf les foutus de masos qu'on trouve à la pelle dans ton putain de trou !
La sorcière battit des cils, incrédule.
- Non mais attends un peu. Tu veux faire quoi au juste ? Transformer les masos en gamins et les envoyer se faire enculer sans que les pédos le sache ?
- Exactement.
Azazel la dévisagea interdite.
-Tout le monde y trouve son compte. Les salopards de pédos enculent des gamins, les masos se font péter le micro-troufion par des sadiques et tout plein d'enfants ne se feront jamais violer. C'est gagnant-gagnant et gagnant.
- Faire semblant d'être un gamin c'est facile à dire mais c'est pas si simple. Faut être crédible, objecta-t-elle.
- On les forme.
- On les quoi ?
- Les masos, ils auront une formation. Pour bien jouer leur rôle.
- Des cours pour apprendre comment bien se faire violer ?
- Bha ouais. En gros c'est ça.
- Jamais entendu parler d'une idée aussi débile, dit Azazel en croisant les bras.
- Là tu me fais de la peine. Pourtant les idées débiles ça vous connait au SAM. Mais ça n'a rien de cinglé, ça peut marcher.
- Alors pourquoi personne l'a jamais fait ?
- J'imagine qu'on attendait qu'un représentant du ministère finisse par faire son job …, supposa Liz. Et un représentant qui ait aussi un réservoir de masos pervers sous la main. Sans oublier, quelqu'un qui soit plus intéressé à protéger les gamins qu'à profiter des bordels et surtout qu'il soit prêt à crever en cas d'échec. Une combinaison assez rare sans doute.
En fait la véritable raison pour laquelle personne n'avait jamais rien envisagé de tel, c'était que le ministère ne pouvait pas endosser des plans aussi crades. Entrainer des masos à jouer les faux gamins pour aller se faire défoncer par des pédophiles en rut, ça ne paraissait pas trop bien dans un formulaire. À vrai dire, un gouvernement qui fournissait les pédos ça ne paraissait pas bien du tout. Et c'est pourquoi on allait faire les choses dans les règles de la Rue des Soupirs. On allait opérer sous le manteau et financer le truc avec les pots de vins.
- Et si je dis oui … tu me ferais vraiment sortir d'ici ?
- Si tu acceptes de prêter serment et d'avoir des tatouages un peu … spéciaux. Ouais. Je te ferai sortir. Tu reprendras ta vie de dépravée exactement comme avant. Aussi malsaine que tu voudras. Parce que pour que ça marche, le SAM ne doit pas changer. Personne ne doit se douter de rien. Tu comprends ? Tes cinglés j'en ai rien à branler. Moi tout ce que je veux, c'est qu'il n'y ait aucun gamin là-dedans. Plus un seul. Jamais. Si tu marches, je dis que je me souviens soudain que tu as essayé de me faire sortir en douce en espérant me sauver d'une mort atroce et tu es libre comme l'air. Avec les remerciements du ministère.
Azazel baissa la tête et réfléchit un moment puis elle haussa les épaules.
- Il faudrait mettre le Gros hors circuit mais …
- C'est qui le Gros.
- Il emmène des gamins depuis trois ans. Si je me fournis ailleurs il fera des problèmes.
Liz sentit monter un haut le cœur mais réussi à garder son calme.
- T'as qu'à me le donner, dit-elle faussement indifférente. Les aurors se chargeront de cette sous-merde.
- Te le donner ? Moi je dirais que c'est plutôt le genre de sous-merde qui se vend. Et cher.
- Moi ce que je dis c'est que plus je te parle, plus j'ai envie de te laisser pourrir ici, dit Liz qui n'arrivait plus à cacher son aversion. Voilà ce qu'on va faire. Commence par me prouver ta bonne foi en me donnant ce gros salopard ensuite, si tout se passe bien, ta vie de débauche redevient possible. Sinon et bien malheureusement, je devrai trouver quelqu'un d'autre.
- Si je te donne le Gros où je vais trouver les gamins moi ? Ton école à troufions a délivré aucun diplôme je te signale.
- Et c'est pour ça qu'en sortant d'ici la première chose que tu vas faire, c'est de me trouver des foutus masos prêt à vivre l'expérience la plus incroyable de leur vie et pour un beau pactole en prime. En attendant tu peux rien faire. Tu es sous surveillance alors tout le monde doit attendre sagement mais très bientôt les livraisons reprendront et le donjon pourra rouvrir.
- Putain tu les connais pas ces trouduc … Tu crois qu'ils vont m'attendre ? Ils iront se servir ailleurs qu'est-ce que tu penses.
- Ça nous laisse tout de même un délai non ? Il n'y pas de comptoir à pédos à tous les coins de rue.
- Sans doute pas mais nous on perd une tonne de blé à chaque jour qui passe.
- C'est ça ou chaque jour qui passera ne te rapportera pas une noise et te semblera extrêmement long. Bordel, tu t'en fous de tous ces gamins ou quoi ?
Azazel haussa les épaules.
- C'est le métier. Tu sais ce que c'est.
Liz eut envie de lui vomir dessus mais elle la boucla.
- Dernière chose, je veux aussi que tu me donnes les gamins qui sont déjà là.
- Non mais bordel, charrie pas tout de même.
- Non-négociable.
- Et qu'est-ce que tu vas faire avec ces petits mignons dis-moi ? Hein ?
- Les manger en ragoût qu'est-ce que tu crois.
Azazel sourit en coin.
- Trois-cent gallions chaque.
Évidemment, elle pouvait tenter de les avoir pour rien mais si elle voulait établir les bases d'une relation d'affaire, il fallait tout de même se montrer bon joueur … si on pouvait dire ça d'une telle transaction.
- Cent. Tu te rembourseras avec mon versement du mois. Fricot prenait 500, l'inflation et tout disons 700.
- Tu délires ! Tu viens de foutre le bordel dans le business. Laisse-moi le temps de me refaire ! Et 600 c'est plus qu'assez !
- 500 pour le premier mois et après c'est 650, dernière offre. J'ai une école à de gamins violés à faire rouler si tu te souviens bien.
- Ça c'est si tu te fais pas descendre avant, siffla la sorcière.
- Visiblement tout le monde est content alors je vois pas de raison, dit Liz avec un sourire.
Azazel lui lança un regard indéfinissable.
- Deux-cent-cinquante chaque.
- Deux-cent-cinquante, accepta Liz Pour combien de gamins ?
- Qui dit que j'ai des gamins ? En fait qui dit que je ne te fais pas marcher depuis tout à l'heure ? Y'a pas grand-chose à faire ici. On se diverti comme on peut, dit-elle avec un sourire méchant.
Évidemment, Azazel aurait été folle de se compromettre avec elle sans aucune preuve de sa bonne foi. Et elle était loin d'être folle … enfin, façon de parler.
Liz se leva.
- Le Gros, dit-elle … Et en passant, la Pustule est foutu Les aurors le voulait depuis un sacré bail alors il est fini.
Azazel haussa les sourcils.
- C'est drôle que tu dises ça parce que justement, la Pustule m'a dit qu'après-demain, le Gros passerait au Marais avec des moldus.
- La Marais ? En Bas de la côte ?
- C'est peut-être que des rumeurs. C'est la Pustule qui gère, moi je me mêle pas de ses trucs, dit-elle l'air innocent.
- Je n'en doute pas, mentit Liz en ouvrant la porte de fer. Si c'est un bon tuyau, on se reverra très bientôt.
- J'en orgasme d'impatience, l'assura la sorcière.
Liz sortit en ressentant un soulagement immense. On y était. Elle allait avoir le SAM dans sa poche. Tout devenait possible.
Elle sortit des donjons et reprit l'ascenseur.
Mais d'abord, il fallait sortir cette furie des griffes des aurors. Ce qui ne serait sans doute pas très difficile. Ensuite des preuves de sa bonne foi, Azazel en aurait tout plein et très vite. Parce qu'il était crucial que tout fonctionne parfaitement entre elle et le SAM. C'était la clef en fait. Si ça fonctionnait avec les cinglés, ça fonctionnerait avec tous les autres parce qu'on saurait qu'on pouvait lui faire confiance. C'étaient les règles du jeu et il fallait les comprendre si on voulait jouer.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Le couloir était plein de gens. Elle réalisa que c'était la pause-déjeuner et décida de sortir pour marcher un peu. La journée était splendide et elle se mit à déambuler sans but, question de réfléchir.
Car aussi répugnant que soit le SAM, dans cette histoire il devenait son allié le plus précieux. Peu importe à quel point ça la dégoûtait, elle allait traiter ce trou à rat aux petits oignons. Ils allaient l'adorer parce que non seulement elle les laisserait faire mais elle allait les aider. Avec elle aux commandes, le SAM allait prospérer. Évidemment, c'était triste pour les victimes. Il faudrait tolérer l'esclavage, il y aurait des partouzes-pleine-lune, des paumés qui se feraient écorcher, des moldus torturés, des femmes violées et dieu sait quoi encore mais on était sur la Rue des Soupirs et la Rue des Soupirs parfois … c'était comme ça. Au moins il n'y aurait pas d'enfant parce que ça, elle n'aurait pas pu le supporter. Mais si les gamins n'étaient pas de la partie, le reste … c'était dommage mais c'était ainsi.
Et ça, c'était la bonne attitude à adopter. Un truc visiblement difficile à comprendre pour le reste du monde.
Le problème avec les bonnes gens c'était qu'ils croyaient que le mal devait forcément être détruit. Selon eux, il n'existait pas d'autres options acceptables car quiconque tolérait le mal devenait complice de ce même mal.
Mais elle, sans qu'elle sache très bien pourquoi, elle n'avait pas peur du mal. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait adoré un métier qui faisait peur à tout le monde et qu'elle avait si aisément survécu au SAM version mangemort. Même en bas de la côte, elle s'en était mieux tiré que la plupart des camées. Elle avait un don pour composer avec le pire. Elle s'y sentait à l'aise. Elle aimait marcher parmi les fauves.
Son cœur se mit à battre plus fort quand elle songea que c'était exactement pour cette raison que Severus était parvenu à la séduire. Elle aimait la bête féroce en lui. Elle aimait qu'il ait une part mauvaise, cruelle, violente. Il l'avait senti et c'est pourquoi il l'avait aimé. Avec elle, sa cruauté devenait quelque chose de bien aussi peu importe à quel point il voudrait lui faire mal, il n'y arriverait jamais. Et s'il osait essayer, elle le lui ferait payer si chèrement qu'il finirait par se coucher à ses pieds.
Et il l'aimerait pour ça.
Et c'est exactement pour cette raison que le SAM l'aimerait aussi.
Tellement qu'avec le temps, il se loverait sur son sein comme un serpent vicieux et c'est en toute confiance qu'il lui confierait son venin … Et alors, alors seulement, elle pulvériserait ce ramassis de monstruosités en le faisant exploser jusqu'à la moelle. Il se viderait de ses immondes souillures qui dévaleraient la rue jusqu'en Bas de la côte pour sombrer dans la rivière et disparaître puis elle brûlerait ses os et jetterait ses cendres dans le caniveau. Elle anéantirait le moindre débris de son pouvoir et tout ce qui resterait de cette atrocité serait un cratère puant qu'elle comblerait pour en faire un parc où les chiens viendraient pisser sur la mémoire répugnante de ces abominables parasites. Cette pourriture allait crever et serait tellement morte qu'il n'en resterait aucun vestige.
Voilà comment on venait à bout d'un mal qui avait réussi à prospérer dans des proportions aussi dramatiques.
Et à partir de là des partouze pleine lune, il n'y aurait plus. Il n'y aurait plus d'esclaves, plus de paumés écartelés, plus de femmes violées et plus de moldus torturés parce qu'il n'y aurait plus rien. Elle deviendrait la première représentante à avoir finalement fait son boulot. Et ce, sans trahir personne parce que peu importe votre projet, la loi de la Rue est souveraine et doit s'appliquer en tout temps. Selon cette loi, anéantir n'est pas trahir mais dénoncer, oui. Ce qui fait que non seulement le ministère n'aurait personne à arrêter, il n'aurait même pas vent de cette affaire. Simplement on finirait par remarquer que le SAM avait cessé d'exister sans qu'on sache trop pourquoi.
Bien sûr ce serait un peu dommage qu'elle ne puisse pas récolter ses lauriers mais les lauriers du ministère elle n'en avait rien à foutre. Elle préférait de loin le respect de ses véritables pairs. Un respect sincère et idéalement, pimenté d'un rien de terreur. C'était toute la reconnaissance dont elle avait besoin.
Comment elle ferait exactement ? Elle ne savait pas encore et c'était parfait comme ça. Se mesurer au chaos exige une souplesse de tous les instants. Suivre un plan précis, c'était la meilleure façon de se faire couillonner. Et elle sentait dans toutes les fibres de son être que pour faire exploser le SAM l'inspiration ne lui manquerait pas.
Bien sûr il y avait loin entre apprivoiser Azazel et exterminer son royaume. Peut-être des années. Mais le premier pas était fait et elle donnerait tout ce qu'elle avait pour pouvoir se rendre jusqu'au dernier. Il allait falloir de la ruse, de la patience et surtout, pas le moindre soupçon d'éthique ; n'en déplaise aux bonnes gens. Mais au final elle baiserait ces foutus salopards tellement profond que les foutus salopards ne s'en remettraient jamais.
Et alors, elle aurait fait quelque chose de bien. Même si pour ça, il fallait commencer par faire le mal. Mais ici ça ne faisait rien. Sur la Rue des Soupirs les règles n'étaient pas les mêmes qu'ailleurs. C'était un autre monde. Un monde où le blanc et le noir n'avaient pas la même couleur.
Ainsi en allait-il pour elle. Et ainsi en allait-il pour Sev.
Elle sourit par devers elle en songeant à lui.
Elle tourna le coin et se rendit compte qu'elle se trouvait sur le Haut-Pavé. Là où tout avait commencé. Aussitôt elle fut saisie d'une émotion puissante. C'était sa Rue. La rue la plus belle, la plus indomptable, la plus terrible d'Angleterre. Et maintenant cette Rue était à elle. Sev la lui avait offerte. À son corps défendant certes mais il la lui avait donnée. Et il la détestait ... Liz pouffa de rire toute seule en revoyant la tête de déterré qu'il faisait dès qu'elle mentionnait cet endroit.
En fait d'une certaine façon, il lui avait offert un cadeau de mariage. Un étrange présent pour un étrange mariage. Il l'avait lié à lui en la liant à cette rue alors à tout prendre c'était très romantique. Elle songea à la façon dont il la regardait désormais. Avec amour. Il avait choisi de vivre dangereusement. Il avait laissé tomber l'armure pour pouvoir l'aimer. Comment résister quand un tel homme déposait ses armes à vos pieds ? Et pourquoi résister de toute façon ? Peut-être bien qu'avec le temps elle finirait par le croire. Peut-être même qu'elle finirait par enlever sa propre armure et par lui remettre ses propres armes. … Mais quelque chose lui disait qu'il préférerait qu'elle les garde. Il aimait le danger. Et elle le comprenait parfaitement. La chaleur lui rosit les joues et elle ressentit soudain une formidable envie de le voir. Sauf qu'elle devait plutôt aller voir Oswalt et entreprendre les démarches qui lui permettrait de faire libérer l'autre cinglée. Qu'à cela ne tienne … Entre deux urgences il fallait choisir la plus importante.
Elle transplana devant un petit manoir au faîte d'une colline. Un sombre bâtiment avec un charme à l'ancienne. Elle s'ému à l'idée que malgré toutes ces années, elle était la première de ses conquêtes à y mettre les pieds. Elle grimpa la volée de marche et frappa à la porte qui s'ouvrit par magie. Elle entra dans le hall sombre et s'avança de quelques pas tandis que ses yeux s'ajustaient à la pénombre. Une baguette cruelle s'enfonça entre sa mâchoire et sa gorge. Elle ferma les yeux pour en savourer l'inclémence. Le corps de l'assaillant se pressa contre le sien et elle s'y lova.
- Tu aurais dû avertir, dit Sev.
- C'est la pause-déjeuner, expliqua-t-elle.
- Tu as faim ? demanda-t-il en faisant glisser sa baguette le long de sa gorge.
- Affamée, approuva-t-elle.
Elle se cambra contre lui et lentement la baguette glissa sur son corsage en y faisant sauter tous les boutons.
- Qu'est-ce que tu aimerais manger ? murmura-t-il.
Elle se retourna.
- Un sorcier, dit-elle avec un regard non-équivoque.
Il sourit. De ce sourire sincère qu'il lui avait un jour offert dans une cabane de couverture, ce sourire qu'elle était seule à connaître. Elle chercha à cacher son trouble mais il ne le lui permit pas. Il retint son visage de sa main et s'enfonça dans son regard, lisant en elle l'émotion qu'il venait de faire naître. Elle tenta de le repousser mais elle n'était pas de taille. Il s'ouvrit à elle et elle perçu son désir, un désir ardent de dominer. Elle batailla un instant, résistant à l'injonction de se soumettre mais il était trop fort. Pourtant il ne la força pas. Il lui insuffla plutôt l'envie de lui plaire. Liz perçu le danger mais il était trop habile. Trop puissant. Trop tentant. Comme si c'était plus fort qu'elle, elle capitula et s'en remit à lui ; jouissant de se trouver à sa merci.
Severus ferma les yeux, brisant le charme.
Ils se regardèrent un instant, comprenant qu'ils n'avaient rien vu encore et prenant la mesure de tout ce qui leur restait à découvrir.
- Tu sais que tu vas me payer ça, dit-elle calmement.
- J'espère bien, dit-il repentant.
Liz pouffa et tandis qu'il la prenait dans ses bras pour la mener à l'étage, elle réalisa qu'un nouveau chapitre de sa vie commençait. Un chapitre qui en frais d'extrémités, n'aurait certes rien à envier aux autres. Mais un chapitre qui, peut-être qui sait, serait à nul autre semblable ; un chapitre qui serait le plus magnifique et le plus terrible, tout à la fois.
Et voilà. Cette fic aura finalement reçu son point final.
J'espère que malgré la forme peu orthodoxe, cette conclusion vous aura plu. Je me dis que d'autres fics pour lesquelles j'ai les éléments pour la fin pourraient peut-être bénéficier eux aussi d'une telle stratégie. Mais je doute à savoir si ça en vaut le coup. Une conclusion du genre est-elle plus intéressante que de laisser les choses en l'état ? Je crains que malgré de bonnes intentions, j'ai pu fait pire que bien. Car rassembler des extraits sans pour autant écrire l'histoire s'est peut-être tout compte fait avéré une expérience frustrante ; surtout que certains textes ne sont pas vraiment terminés.
Comme je ne peux pas savoir, ce serais bien sûr extrêmement apprécié si vous pouviez me laisser un petit mot là-dessus. Promis, ce n'est pas pour vous arracher des reviews que vous n'aviez pas l'intention d'écrire. Juste un oui ou un non sans explication et je vous en serai infiniment reconnaissante ; sans compter de futurs lecteurs qui grâce à vous n'auraient pas à subir de finale aussi navrante ou bien alors pourraient enfin avoir une conclusion. Tout dépend évidemment de votre avis sur la question.
Ceci dit, un grand merci de m'avoir lu !
