Saluuuut ! Comme on se retrouve !

Bee-gets : Hey ! Oui, Satsuki mérite mieux, c'est sûr... mais avec la conjoncture des événements, elle est condamnée à épouser quelqu'un qu'elle n'aimera pas. Tu t'attendais à autre chose ? Tu pensais que j'allais lui faire subir pire ? Je trouve qu'ils souffrent déjà beaucoup tous les deux. Et Akashi n'était pas là pour une démonstration de cruauté en public.

Shadow : Hello ! Bon, pour la promesse, il faudrait déjà que Seijuro monte sur le trône. Bye !

Akashi la fraise : Merci !

Bonne lecture !

Exploration

« Et si Seijuro était le sixième prince ? »

Nash fut plus impatient de partir au Japon pour ses deux années de master que d'assister à sa remise de diplôme. Il ne s'y rendit que pas pure formalité, ayant validé sa licence avec à peine la moyenne générale. Ni ses parents ni sa sœur ne vinrent le voir récupérer son bout de papier.

L'étudiant s'en alla dès qu'il le pu, déjà tourné vers les nouvelles études qui l'attendait. Durant ces deux années, il allait vivre à Kyoto, dans un tout petit appartement proche du musée.

Il emménagea plusieurs mois avant la rentrée, celle-ci ayant lieu en avril, et accumula les petits baito pour vivre. Cela lui permit d'améliorer encore son niveau en japonais.

Nash avait laissé aux Etats-Unis sa famille et ses amis. Ces derniers, quand il les appelait en visio, avait du mal à le reconnaître. Le jeune homme n'avait plus rien à voir avec le jeune rebelle qu'il était au lycée. Mais pour rien au monde il n'aurait fait marche arrière.

Il n'avait aucun ami de son âge au Japon et préférait passer son temps à la bibliothèque, sur internet ou au musée. Les employés du lieu le connaissait si bien qu'il avait à peine besoin de se présenter au guichet. Tout le monde le saluait.

Depuis quelques jours, l'estampe de Seijuro était exposée. C'était sa fierté. Un travail de restauration devait encore être réalisée. L'estampe n'était visible en avait première que quelques semaines avant de rejoindre les ateliers.

Avant que ses études ne reprennent, Nash assista à quelques fouilles avec les amis de ses parents.

C'est lui qui insista pour retourner visiter la tombe de Shirogane Kozo, le précepteur des enfants de l'empereur Masaomi. La crise sanitaire avait beaucoup ralenti les fouilles et cette grande tombe n'avait pas encore pu être sondée. En outre, une analyse topographique du sol avait déjà démontré qu'il existait un enfoncement sous la tombe, probablement un lieu pour accueillir les cendres du défunt.

Nash retrouva avec plaisir les fresques ornant les murs de la tombe. Il se souvint avec émotion du jour où il était entré pour la première fois, le jour où il s'était pris de passion pour ces quelques années de l'histoire du Japon.

Il observa les grandes fresques représentant les princes suivant un cours de calligraphie avec leur précepteur.

Il y avait six princes sur la fresque. Aucune découverte depuis 2019 n'était parvenue à établir le nombre d'enfant qu'avait eu l'empereur. Il avait eu six concubines dont l'une était morte, pendue au cerisier de la cour en 1489. Chaque concubine aurait pu lui donner un enfant.

C'était la théorie privilégiée. Mais on se demandait encore pourquoi les traces de ce sixième enfant avaient été effacées.

Nash dévisagea la fresque et nota quelques ressemblances entre les traits du sixième enfant et l'estampe de Seijuro. Leurs yeux étaient vraiment très similaires : tous deux d'un rouge profond.

Nash sursauta quand un gros bruit résonna dans la tombe.

-Oups…

Les deux japonais, amis de ses parents, qui l'avait accompagné étaient à la recherche des cendres de Shirogane Kozo. Ils découvrirent l'emplacement de l'urne, sous une dalle de la tombe.

Mais il y en avait une deuxième.

La première urne, en ivoire, contenait les cendres du précepteur, comme indiqué sur le bouchon scellé. L'autre, contenaient celle d'un dénommé Nijimura Shûzo. Ce nom fit froncer les sourcils de Nash.

Il était fort probable que ce dernier ait un lien de parenté plus ou moins étroit avec Nijimura Gen, le sculpteur. Entre temps, Nash s'était renseigné sur les travaux de ce dernier. Il avait vendu principalement à Iga et effectué quelques gros œuvres en dehors, tels des statues de boudha pour des temples.

Nash avait appris qu'il avait eu deux fils et une fille. Nijimura Shûzo serait-il l'un d'entre eux ? Mais pourquoi ses cendres étaient-elles dans la tombe de Shirogane Kozo ? Avait-on pu les placer là après le décès de Shirogane ? Mais encore une fois, pourquoi Shûzo n'était-il pas enterré avec sa famille, à Iga ?

L'étudiant était perplexe.

Il était impensable d'ouvrir les urnes, ce serait de la profanation. Mais quand on bougeait l'urne de Shûzo, un bruit raisonnait, comme s'il y avait quelque chose à l'intérieur. Une pierre ? Un gros bout d'os ? Les chercheurs l'ignoraient et rechignaient à envisager d'ouvrir le contenant scellé. Ils allaient devoir attendre de mettre la main sur un scanner assez puissant pour aller visionner l'intérieur de l'urne.

En mars, Nash reçu un appel de l'historien du musée, celui qui lui avait permis d'aller voir l'estampe de Seijuro. Il lui annonça que le travail de restauration avait montré quelque chose de très intriguant : pour reconstruire le parchemin, on avait ajouté de la matière sur les extrémités abîmées et tenté de reprendre les kanjis effacés. Il y en avait plusieurs possible, mais seuls quelques-uns fonctionnaient et formaient un texte logique.

Et cela impliquait d'ajouter le nom de l'empereur et d'appeler le noble Akashi Seijuro.

-Pourquoi porte-t-il le nom de l'empereur ?

-Nous l'ignorons.

Nash réfléchit à toute allure. Seijuro, sur l'estampe, portait l'emblème impérial, le fameux chrysanthème. Ce n'était pas un hasard. Il repensa à la tombe de Shirogane et à la représentation des six princes.

-Et si Seijuro était le sixième prince ? proposa Nash.

-Je vois qu'on a la même hypothèse…

-Eh bien, les autres princes ont pris le nom de leur mère. Mais si Seijuro est le fils de Shiori, alors celle-ci n'avait pas de nom. Du moins, d'après ce que j'ai lu, c'était une geisha.

-C'est exact.

-Et Seijuro aurait pu prendre le nom de son père. Si cette estampe a été réalisée hors de la cour… peut-être en secret… c'était peut-être une façon pour lui de revendiquer le trône.

Un petit chapitre pour se remettre en jambes avant de reprendre le cours de l'histoire des princes !