Auteur ; Tina-chou alias sasunaru-Tina

Le roi que j'ai choisi

20 Retrouvaille sous la pluie

Le matin se levait à peine sur l'horizon encore embrumé du village où il s'était arrêté. Aladdin regardait par-dessus son épaule l'auberge où il avait séjourné il y a encore plusieurs semaines avec Morgiana. Cette dernière avait proposé de se séparer pour retrouver Alibaba, mais entre temps, apparemment, Morgiana avait rencontré quelques personnes en cours de route et avait dû interrompre les recherches.

Mais aujourd'hui, il le sentait au plus profond de lui, le temps pressait, il devait absolument retrouver son candidat, avant qu'il ne soit trop tard.

Une mauvaise impression lui étreignait le cœur, il ne pouvait s'empêcher de croire que quelque chose s'était passé et avait atteint Alibaba. Et ce malgré le fait qu'il semblerait avoir renoncé à son rôle de candidat. Le regard déterminé, Aladdin laissa son bâton jouer dans les airs et une nué de Rukh blanc vinrent l'entourer et former une sorte d'oiseau géant. Aladdin n'hésita pas une seconde et vint s'installer au centre. L'oiseau, ressemblant à un aigle géant, poussa un crie mué avant de prendre son élan et faisant battre ses ailes, s'envola et atteignit en un rien de temps les airs. L'oiseau monta de plus en plus haut, défiant la gravité. De là où se trouvait Aladdin, ce dernier pouvait voir en contre bas, les maisons devenir aussi petite que des fourmis. Il sourit en imaginant la tête que Morgiana et Alibaba auraient fait en voyant un tel spectacle. D'habitude, ils voyageaient sur son turban, mais ce dernier avait fini par perdre de sa forme et Aladdin avait dû s'en séparer.

L'air était frais, la brume se dissipait alors qu'Aladdin prenait de plus en plus d'altitude. L'oiseau sembla rester un moment immobile, semblant attendre les ordres du Magi.

Aladdin s'en aperçu et tendant sa main vers l'avant, il ordonna à l'oiseau, d'un ton déterminé et sur.

-Retrouve le Rukhs d'Alibaba et rejoint-le !

Loiseau sembla chercher un moment, puis fila comme le vent dans la direction opposée. Cela surpris un instant Aladdin, mais il finit par faire confiance à son oiseau de Rukh et se réjoui à l'idée que d'ici peu, il allait le retrouver…. Son si cher Alibaba.

Cependant, quelque chose le tracassa, la dernière fois qu'il avait cherché le Rukh d'Alibaba, ce dernier était resté introuvable. Mais il laissa vite de côté ses interrogations, trop existé que finalement, le sort fonctionne et qu'il le mènerait à son ami.

« Vite, vite, vite…. Plus vite…. ! »

Ne cessait-il de penser, le temps urgeait, il pouvait le sentir, il devait arriver à temps… Le plus vite possible. Il devait absolument arriver avant que son rêve ne devienne réalité.

Car au fond de lui, il savait que ce n'était pas qu'un simple rêve et il s'en voulait de ne pas l'avoir pris au sérieux plus tôt. S'il arrivait trop tard…. Il ne pouvait se l'imaginer.

Il allait retrouver Alibaba et tout irait bien, il arriverait à le faire revenir, à le convaincre que c'était lui qu'il choisissait et personne d'autres.

Il avait eu du temps pour y réfléchir depuis la visite impromptue de Yunan à l'auberge.

Il avait tourné et retourner tous les scénarios possible et imaginable pour faire revenir Alibaba à ses côtés, candidat ou pas…. Finalement, il s'en fichait. Ce qui comptait pour lui, s'était de poursuivre sa vie et de partager encore bien des moments avec son meilleur ami, car c'est ce qu'était Alibaba, son précieux et meilleur ami.

Il fallait qu'il le retrouve, il ne voulait pas le perdre, pas une nouvelle fois.

Puis, alors qu'il imaginait le visage souriant d'Alibaba, l'accueillant avec les bras ouvert, l'appelant par son prénom, l'oiseau le sortit de son songe éveillé en s'arrêtant net et tombant à pic en direction du sol. Aladdin fut surpris un instant, s'accrochant comme il pouvait aux plumes de Rukh pour ne pas se retrouver à contre gravité face à la vitesse de descente de son oiseau.

Finalement, l'oiseau ralentit à quelques mètres du sol et Aladdin put souffler, ne s'était pas aperçu qu'il retenait sa respiration lors de la chute.

-Merci mon cher oiseau. Dit Aladdin alors qu'il lui caressait sa grosse tête. Il se laissa glisser au sol et l'oiseau s'évapora en lumière et laissa son maître seul au milieu d'une ruelle déserte.

C'est à peine que le reste de la lumière des Rukhs disparu que Aladdin remarqua que des gouttes tombèrent du ciel. Il tendit la main et réalisa que l'averse prenait rapidement de la force. Il ne comprit pas tout de suite pourquoi l'oiseau l'avait déposé dans une ruelle vide, il ne savait pas où il était, mais à première vue, personne ne se trouvait ici. La pluie ruisselait maintenant sur lui, mais cela ne perturba en rien le jeune Magi, qui d'un regard rempli d'espoir cherchait avec assiduité une silhouette connue.

Mais plus il cherchait, moins il ne trouvait et la déception peina de plus en plus le jeune homme. Il sentit le découragement tomber au fond de son estomac, déçu de ne pas pouvoir voir ce qu'il cherchait tant.

Il n'y avait personne dans la ruelle, que des maisons en briques et bois. Il n'y avait pas l'ombre d'un chat, le silence, interrompit par le bruit de l'averse était la seule chose qui lui prouvait qu'il ne rêvait pas.

Mais rien…. Mais pas âmes qui vivent. Tout était fermé et c'était normal.

Puis, soudain, Aladdin chercha avec espoir l'enceigne d'une auberge, d'une caverne ou quoique ce soit qui permettrait à quelqu'un de passer la nuit.

Mais le peu d'espoir qui était revenu à cette idée retomba net lorsqu'il réalisa que seul l'enseigne d0un magasin pendait à l'entrée d'une petite boutique, semblant être une épicerie lorsque celle-ci était ouverte.

Il était déçu, mais il ne comprenait pas pourquoi son oiseau aux Rukhs l'avait amené ici, si Alibaba n'y était pas. Ils ne pouvaient s'être trompé à ce point.

Puis, alors que Aladdin se décida à marcher, un bruit attira son regard dans le fond d'un passage entre deux habitations.

La pluie tombait comme jamais, l'empêchant d'avoir une visibilité nette., mais il en était sur, ce bruit, seule un être vivant pouvait le faire. C'était le bruit d'un corps qui tombe lourdement.

L'espoir renaissant, Aladdin se précipita, ne réfléchissant pas une seconde à savoir s'il s'agissait d'un voleur, un briguant de passage ou autre. Il n'avait dans la tête et l'esprit que l'image de son ami. Et plus l'espoir prenait de l'ampleur, plus ses pas se firent rapide.

Le cœur battant, il arriva à quelques mètres à peine de l'individu. Ce dernier avant le dos tourné et se relevait difficilement.

Le cœur battant, l'espoir brillant dans les yeux, Aladdin tendit sa main et timidement, il se sentit un peu comme un enfant face à la silhouette, qu'il n'arrivait pas à voir clairement, mais lui semblait familière. Il en était sûr, ce ne pouvait être autrement…. Alibaba était juste là, à quelques pas de lui. Il était vivant….

D'une voix timide, et plus basse que ce qu'il pensait, le nom de son ami franchit ses lèvres, sa gorge le serrait par l'émotion trop forte.

-Alibaba…. C'est toi ?

-….

La silhouette ne bougea pas, elle se cramponnait au mur près d'elle, et se remettait debout. Il semblait qu'elle n'avait pas entendu l'appelle. Alors Aladdin se rapprocha encore un peu et son cœur manqua un battement lorsqu'il reconnu pour de bon son ami, ses cheveux blonds, sa silhouette de jeune homme. Même s'il ne portait plus les mêmes habits que la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Il en était sûr et certain. C'était son Alibaba.

Aladdin retint son envie forte de lui sauter dessus, trop heureux de le retrouver. Lui qu'il l'avait cherché si longtemps. Qui pensait même à ne plus jamais le revoir. Enfin, enfin le destin semblait lui sourire à nouveau. Il se trouvait là, à quelque pas maintenant de lui. Il pouvait presque le toucher, sentir sa chaleur.

Mais il refreinait son envie de le serrer fort contre lui. Se souvenant des derniers mots de son ami.

Sa main retomba et la pluie ne fut que la seule témoin de ce moment.

Mais finalement, Aladdin releva la tête et d'un regard déterminé, il prit la parole, la silhouette d'Alibaba ne bougea pas, c'était sa chance. Il devait le convaincre.

-Tu sais, peux m'importe ce que tout le monde veut et attend de nous, qu'on soit candidat, Magi…. Peu m'importe tout cela ! Moi, tout ce que je veux, c'est qu'on soit ensemble. Je veux vivre à tes côtés et qu'on puisse continuer de voyager ensemble. Avec Morgie et vivre encore pleines d'aventures, découvrir le monde. Je veux le faire avec toi ! Alors….

La pluie s'abattait avec plus de force que lorsqu'il était arrivé et le vent qui se levait n'arrangeait rien.

La silhouette d'Alibaba ne bougeait toujours pas, ni sa tête, ni son bras, ni ses doigts qui accrochaient fermement le mur près de lui. Rien ne montrait à Aladdin que ce dernier l'écoutait. C'était sans doute pour cela que cela lui faisait mal. Il lui parlait, mais ne semblait pas l'écouter.

-Alibaba…. S'il te plait…. REGARDE-MOI ! Je suis là pour toi.

La silhouette ne bougeait toujours pas et Aladdin sentit son cœur se serrer dans sa poitrine, une douleur muette s'imprégnait en lui peu à peu, la douleur de la solitude et du rejet.

-Alibaba…. Je t'en prie, tourne-toi ! J'veux au moins voir ton visage.

Les secondes passèrent sans que rien ne bouge.

Mais alors qu'Aladdin s'apprêtait à avancer un peu plus et à empoigner ses épaules pour le faire pivoter de force. Un murmure atteignit ses oreilles. L'espoir et la joie se ravivant subtilement alors que des larmes coulaient sur ses joues, mélangé de l'eau de pluie.

-Aladdin….

Enfin, ce n'était qu'un murmure, mais enfin…. Il obtenait le son de sa voix. C'était lui, faible, mais bel et bien lui.

-Ali-baba… Je…. Je suis si heureux !

Mais alors qu'il s'apprêtait à lui sauter dessus. Le corps de son ami bougea et Aladdin sentit son propre corps se stopper face à la surprise et l'horreur qui croisait son regard.

Il ne l'avait pas remarqué avant, mais c'était perceptible maintenant. Les yeux doré, lumineux et plein de vie d'Alibaba était terne, avait perdu de sa lumière et de sa teinte dorée. Il ressemblait à un mort face à lui.

Puis, avant qui l'un ou l'autre n'ait le temps de dire quoique ce soit, le corps d'Alibaba vacilla.

Aladdin n'eut que pour réflexe que tendre la main, s'apprêtant à rattraper son corps avant qu'il ne chute pour de bon mais ne put pas, le crie de désarroi brisant le silence de la ruelle avec sa voix déchirée. Appelant le nom de son ami avec désespoir, oubliant la joie d'i peine quelques instants.

-Alibaba !

A suivre