Bonjour à tous et à toutes,
Continuons donc nos petites aventures, mes bons amis ! Aujourd'hui, Lady Malefoy accepte de nous laisser pénétrer dans son antre… Quelle faveur !
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Dans les épisodes précédents : "En juillet 2004, Lady Malefoy apprend, de la bouche même d'Astoria, l'existence de son petit-fils Scorpius, potentiel héritier de Sang-Pur. Quelques semaines plus tard, la cadette Greengrass décède dans d'étranges circonstances et les médias s'empressent de dévoiler de nombreux détails concernant la jeune Lady et sa descendance. Narcissa, qui en a profité pour solliciter la garde de Scorpius, voit sa requête débouter quelques mois plus tard, au profit de son fils, Draco.
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Bonne lecture et à bientôt !
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Chapitre 108 – Narcissa
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fin juillet 2005
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- Madame Malefoy, vous avez tout pris en note ?
Narcissa hocha la tête, les lèvres pincées, dévisageant le Chef du Service des Brevets Saugrenus dans lequel elle purgeait son LARD depuis un peu plus de trois ans. Un claquement sourd résonna quand il ferma son dossier.
- Très bien. Je vous laisse donc avec le jeune Lord Higgs pour que vous puissiez finaliser les termes du contrat que nous validerons dès que possible.
Le petit homme dégarni se leva, serra la main de Terence, qu'il poussa vers la sortie avec l'ancienne Lady Malefoy devenue simple secrétaire subalterne. D'un geste guindé, elle guida le jeune homme vers le placard à balais qui lui servait de bureau et l'invita à s'asseoir.
A l'instant où elle ferma la porte, ils se saluèrent avec davantage de chaleur.
- Narcissa ! Je n'imaginais pas avoir la chance de travailler avec vous en venant ici !
- C'est inespéré, Terence ! Inespéré !
Ils se sourirent. Avec la Trace qu'elle portait, chacune de leur entrevue nécessitait des semaines de préparation. Ils avaient enfin une occasion d'échanger un peu plus librement, sans éveiller le moindre soupçon.
Le jeune homme récupéra sa baguette de secours dans le holster caché sous sa robe de sorcier et lança un sort de brouillage. Il en profita pour faire disparaître la table qui servait de bureau qu'il remplaça par un petit salon aussi cosy que possible dans cet espace réduit. L'aînée, quant à elle, invoqua un thé aux relents de rose et de violette.
- Comment vous portez-vous, Terence ?
Il lui sourit avec déférence.
- Très bien, Narcissa. Très bien… Je ne pense pas que vous soyez déjà au courant, la Presse ne le publiera que la semaine prochaine mais, je vais avoir un enfant avec Ginevra.
- Vraiment ? Félicitations, Terence... Connaissez-vous déjà le sexe ?
- Pas encore mais, cela ne devrait plus tarder… Entre nous, je n'y attache plus autant d'importance maintenant que j'ai reconnu Ashley. Il restera l'aîné, quoi qu'il en coûte et je ne le renierai pas.
- Regrettez-vous… ?
- Je n'irai pas jusque-là mais… avoir admis avoir eu un enfant hors mariage avec celle qui partage aujourd'hui la vie du Survivant n'est pas…
Il hésita sur la suite de sa phrase. Narcissa vint à sa rescousse.
- Vous êtes devenu un personnage public.
- En effet... Vous savez à quel point la discrétion est essentielle à ma carrière et je ne suis plus aussi libre de mes mouvements désormais…
- Oui, et j'imagine que la présence de Bolton [1] à la section Justice des Enfants n'aide pas, s'agaça Narcissa.
- Non. Ses lois imbéciles m'interdisent de donner mon nom à mon fils. Vous vous rendez compte ? Et tant qu'Ashley ne porte pas mon nom, impossible de l'inscrire au Registre…
- Vraiment ? C'est inadmissible !... D'autant plus que, si je ne m'abuse, il ne sera pas possible d'inscrire vos autres enfants si l'aîné n'y est pas, n'est-ce pas ?
- En effet… Sa politique est parfaitement délétère. Elle est en train de détruire notre société !
- Je ne vous le fais pas dire, Terence… J'ose espérer que l'élection d'Edgar fasse bouger les choses… Il a déjà permis d'alléger mon LARD et d'obtenir des tâches un peu plus… gratifiantes… Ce n'est pas encore la panacée mais, il a le mérite d'avoir rendu ma situation moins… précaire… ajouta-t-elle.
- Il est plus que temps qu'Eleonor prenne sa retraite si vous voulez mon avis…
Elle hocha la tête une fois de plus et Terence prit une longue gorgée de thé.
- … Entre nous, les choses auraient été plus simples si mon épouse avait pu féconder spontanément…
- Vous voulez dire que ?
- Qu'il a fallu l'aider… Ne faites pas semblant de ne pas savoir, Narcissa. La Presse s'est repue de ses difficultés passées et nous n'aurions pas attendu un an après notre mariage si cela avait été possible autrement…
Elle ne répondit rien et sirota à nouveau son breuvage herbacé. Il reprit avec aigreur.
- Si seulement les Médicomages n'étaient pas si frileux, aucune sorcière n'aurait à endurer ce qu'elle a vécu mais…
Il ne termina pas sa phrase et fronça les sourcils, songeur.
- J'espère bien qu'Edgar arrivera à faire bouger les lignes, oui. Les Arts Sombres méritent qu'on s'y intéresse !
- Vous prêchez à une convaincue, Terence, valida Narcissa en souriant.
Ils profitèrent d'une minute de calme, chacun perdu dans ses propres pensées. Deux petits avions en papier s'engouffrèrent difficilement par les interstices de la porte. La secrétaire contrariée récupéra les notes de services et y jeta un oeil désabusé.
Elle lissa les papiers et les posa de côté, réprimant une moue. Terence lui offrit un sourire de soutien. Elle hésita, entrouvrit la bouche et la referma, attendant quelques secondes de plus.
- Cela fera bientôt un an… susurra-t-elle alors sans le regarder.
Le jeune homme hocha la tête lentement.
- Nous avions orienté l'enquête des Aurors vers votre fils et Miss Granger mais il semblerait que des personnes plus haut placé aient rapidement choisi d'enterrer cette piste, rappela-t-il en tapotant l'accoudoir de son fauteuil de l'index.
- C'est… décevant…
- En effet… Ce qui nous a causé le plus de soucis est cet acharnement de la Presse sur Lord Greengrass, continua-t-il en croisant les mains sur ses genoux.
- Pourtant, il n'a toujours pas été arrêté.
- Non. Il n'y a aucune preuve contre lui. Faute de mieux, j'ai décidé de tenter de faire accuser Ignatus Fawley.
- Qui ?
- Ignatius Fawley. Le comptable des Greengrass… et des Nott.
- Oh. Théodore ?
Terence hocha la tête.
- Un charmant jeune homme.
- Oui. Charmant, confirma Narcissa, le regard rêveur. Ce qui lui est arrivé est affreux. Absolument affreux…
Il opina à nouveau du chef, plissant les yeux avec intérêt. La femme se reprit. Il n'avait pas besoin de savoir qu'elle appréciait tant le jeune homme et à quel point son absence lui manquait.
- Hum. Donc vous pensez que cet Ignatius… Fawley ? Oui ? Sera condamné pour la disparition d'Astoria ?
- Sans aucun doute et probablement assez rapidement. Gawain [2] m'a soufflé que ses Aurors avaient trouvé suffisamment de preuves pour confirmer sa passion amoureuse pour cette toute jeune femme, ce que tous trouvent bien déplacé pour un homme de cet âge…
- Bien. J'imagine que c'est le mieux que nous puissions espérer pour clore ce chapitre, répondit la blonde en s'enfonçant dans son fauteuil.
Terence approuva en silence et but une nouvelle gorgée de thé. Elle reprit.
- … Concernant l'autre mission que je vous ai confiée…
- Je ne l'ai pas oublié Narcissa mais, nous étions d'accord. Nous ne pouvons pas nous précipiter.
- Certes… Cependant, il n'est pas plus possible de faire perdurer la situation indéfiniment, Terence. ajouta-t-elle avec calme.
- Malheureusement, je ne peux rien faire tant que je ne sais pas où elle est. Depuis qu'elle a quitté Sainte-Mangouste, elle n'a été aperçue qu'à deux ou trois reprises et il est impossible de savoir où elle vit.
- Terence. Mon petit-fils l'appelle Maman, maintenant ! chuchota-t-elle avec hargne. Elle porte mon nom. Mon nom !
- Je comprends, Narcissa. Soyez-en assurée.
- Il doit bien y avoir des informations dans les Registres du Procès pour la garde de Scorpius ! s'agaça encore la blonde.
- Non. Je vous assure, Narcissa. Il n'y en a aucune trace. Tous les documents auxquels j'ai eu accès ont été censurés. J'imagine qu'elle est hébergée dans un lieu incartable et sous le sceau du Secret.
- La Trace de Draco n'a apporté aucune information ?
- Aucune d'intérêt. Ses déplacements se sont limités à ses lieux de travail, à l'appartement de Kensal Road - qui est surveillé comme le Felix Felicis sur le feu par le Ministère - et le Chaudron Baveur. De toute manière, sa Trace a été levée le mois dernier. C'est une voie sans issue.
Narcissa serra les poings et maîtrisa sa respiration du mieux qu'elle put. Terence la scruta longuement.
- Par contre, j'ai une autre proposition à vous faire…
Elle retint une grimace contrariée, pinça les lèvres et redressa ses épaules.
- Je vous écoute ?
- Que diriez-vous si nous étions en capacité d'aider Lucius à quitter Azkaban ?
La respiration de Narcissa se bloqua dans sa gorge. Elle n'osait imaginer son époux libéré, même dans ses rêves les plus fous. Il avait été tellement difficile de le voir toucher le fond. Il lui restait encore au minimum cinq longues années à tirer et elle continuait, chaque jour, à se demander s'il survivrait aussi longtemps.
Ses cheveux avaient suffisamment repoussé maintenant pour ne plus donner l'impression qu'il était atteint de pelade mais il restait cachectique. Il n'avait que la peau sur les os et elle était convaincue qu'un rien pouvait le briser.
- A quoi pensez-vous précisément ? demanda-t-elle la voix rauque.
- Avec le frère de mon épouse nous avons créé - par hasard - un produit tout à fait fascinant…
- Je vous écoute ?
- Il permet de ralentir l'ensemble des fonctions vitales, sans être pour autant létal. Je dois dire que je commence à peine les tests sur les êtres humains mais, les animaux et les créatures que j'ai soumis à son usage quotidien sont tous en parfaite santé et ont retrouvé l'ensemble de leur intégrité à l'arrêt du produit.
- Mais. Vous ne pensez pas que Weasley devinera qu.
- Non. Je l'ai écarté du projet avant qu'il ne comprenne l'intérêt de notre création.
Elle se pencha en avant, à l'écoute, les lèvres entrouvertes, les doigts crispés sur ses genoux.
- Au vu des résultats actuels, je suis convaincu que l'administration de ce produit pourrait permettre une révision de la condamnation de Lucius et une réduction de peine, pour raison médicale... Les Médicomages auront trop peur pour son pronostic vital.
- Oui mais le Magenmagot n'est pas favorable aux Sang-Purs et, encore moins aux disciples du Lord Noir !
- Détrompez-vous. Le Push-it Up le libérera pour défendre sa position humaniste. C'est la droite ligne d'Edgar actuellement et il a plus de poids que vous ne semblez le penser auprès des Membres d'Ordre et Justice…
Narcissa tenta de maîtriser sa respiration qu'elle soupçonnait prête à devenir erratique.
- Que. Que voulez-vous en échange, Terence ?
- Rien. Je vous assure. Rien de plus que notre accord actuel…
Elle le dévisagea longuement. Elle savait que Lucius et Terence entretenaient des liens étroits par le passé mais elle était toujours surprise de voir à quel point le jeune homme semblait attaché à son époux.
- … Et l'assurance de collaborations futures fructueuses, ajouta-t-il avec un sourire séducteur auquel elle ne put s'empêcher de répondre en miroir.
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Bolton [1] : Eleonor Bolton, conseillère particulière, initiatrice du programme de Rédemption Pénitentiaire sous le mandat de Shackelbott. Première apparition, CQAP, chapitre 18.
Gawain [1] : Gawain Robards, chef du bureau des Aurors.
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Alors, verdict ?