Disclaimer : Nous ne tirons profit, en aucune façon, de cette histoire. Les personnages de Marvel appartiennent à leurs propriétaires. Nous ne retirons rien de l'histoire qui suit et tous les droits de création des personnages leur appartiennent. En revanche, l'histoire nous appartient.
Rating : T
Genre : Romance / Drama / Angst / Comfort
Personnages : Tony Stark ; Loki ; la plupart des personnages vus dans les films du MCU
Situation temporelle : Démarre en 2012, après que Loki a récupéré le Tesseract dans Avengers Endgame


Bonjour tout le monde !

Suite et fin de la bataille de Sokovie ! C'est globalement très proche du film, même si on va avoir un invité supplémentaire qui va avoir son importance ! (Qui ça peut bien être, on se le demande... Comme s'il pouvait y avoir le moindre suspense à ce sujet !) Mais ça veut également qu'on approche dangereusement (très, très dangereusement) de la fin de ce premier tome !

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Makiang4, Marguerite Roxton Jones, Egwene Al'Vere et Amy, merci beaucoup pour vos review !

Amy : C'est toujours un plaisir de te voir rattraper tes chapitres de retard et tous les commenter, sans exception. Et ça nous touche de te voir aussi admirative, qu'on arrive à te toucher et provoquer des émotions. Plus que toutes les scènes déjà scriptées car tirées des films, ce sont toutes ces discussions, tous ces échanges qu'on rajoute entre les personnages qui nous importe le plus. Savoir qu'on arrive à transmettre ce qu'on veut est un superbe compliment !


Bonne lecture !

Ju' et Kae


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CHAPITRE 37

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« Cette chose, toutes choses dévore :
Oiseaux, bêtes, arbres, fleurs
Elle ronge le fer, mord l'acier :
Réduit les dures pierres en poudre
Met à mort les rois, détruit les ville
Et rabat les hautes montagnes. »

Le temps était la réponse traditionnellement donnée à cette énigme bien connue. Mais il en existait une autre, que bien peu avaient le courage de donner.

La guerre.

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« La Sokovie part faire une balade. »

Tony vacilla, perdant de l'altitude et laissant du même coup s'échapper les trois robots qu'il poursuivait.

« Quoi ? » croassa-t-il d'une voix étranglée.

« Une partie de la ville de Novi Grad vient de s'envoler dans les airs. Selon mes premières analyses, la masse rocheuse est propulsée par l'appareil en vibranium dont le cœur se trouve dans l'église. »

Nan, même en l'entendant de nouveau, même assorti d'explications, il ne comprenait toujours pas ce qu'il entendait. Abandonnant la traque, il s'éleva dans les airs, voulant constater de ses propres yeux ce que lui racontait son IA.

« Vous voyez ça ? La beauté même. L'inéluctabilité. L'ascension… avant la chute. »

La voix d'Ultron semblait résonner partout autour d'eux, sans qu'il ne puisse en déterminer la source avec précision. Il en comprit la raison en croisant une armure esseulée poursuivant un homme sans défense. Chacun des minions d'Ultron se faisait le relais de la voix de leur maitre, son message et ses promesses de mort répandues à travers toute la ville. De rage, il pulvérisa l'armure, mais cela n'empêcha pas le psychopathe de métal de poursuivre.

« Vous, les Avengers, vous êtes mon météore, ma terrible et fulgurante épée, et la terre va s'ouvrir sous le poids de votre échec. Eradiquez-moi de vos ordinateurs, retournez ma propre chaire contre moi, peu m'importe. Quand la poussière retombera, les seuls êtres vivants de ce monde seront faits de métal. »

Si on omettait le ton grandiloquent, le tableau que leur peignait Ultron était un écho sinistre des cauchemars qu'il faisait depuis la bataille de New-York, et il se força à éloigner ces images de sa tête. Non, il ne laisserait pas la vision destructrice d'Ultron devenir réalité. Il s'y refusait.

Laissant la ville derrière, il plongea sous la masse rocheuse, observant de ses propres yeux les gigantesques propulseurs, les scannant sous tous les angles.

« Friday, parle-moi chérie… »

« Le cœur de vibranium émet un champ magnétique, c'est ce qui maintient l'intégrité du roc. »

Super. Y toucher reviendrait donc à fragiliser toute la structure rocheuse, qui tomberait par conséquent en miettes. Mauvais plan donc.

« Et s'il tombe ? » demanda-t-il par acquis de conscience, pensant aux quelques centaines de personnes qui n'avaient pas encore évacué la ville en contrebas, ou tout simplement qui en étaient encore trop proches.

« Un impact immédiat fera des milliers de morts, et si l'altitude augmente, l'humanité s'éteindra. »

Formidable. Absolument for-mi-da-ble. C'était encore pire que ce qu'il pensait. Lançant tous les scans auxquels il pouvait penser pour trouver le moyen de faire atterrir la cité en un minimum de dégâts, sous attention fut détournée quand il vit un immeuble à la lisière du roc vaciller et clignoter en rouge sur son écran.

« Monsieur, cet immeuble est occupé, au dixième étage. »

Laissant tout en plan, il s'envola vers l'immeuble en question, pulvérisant une fenêtre et se précipitant dans l'appartement. Il trouva un couple accompagné d'un jeune garçon dans le salon, terrifiés et tremblant de tous leurs membres.

« Salut ! » lança-t-il d'une voix joyeuse, forçant outrageusement sur l'humour, mais même lui avait conscience d'à quel point sa voix était tendue. En une fraction de seconde, il analysa la situation. Trois personnes à secourir, et il savait qu'il n'aurait pas le temps de faire plusieurs aller-retours. Et c'est en posant son regard sur l'espace salle de bain qu'il fut pris d'une illumination.

« Okay… dans la baignoire ! »

Moins de trente secondes plus tard, il s'éloignait du bâtiment avec son précieux chargement, juste avant que celui-ci ne s'effondre. Malheureusement, il ne pouvait pas perdre du temps à les ramener au sol, d'autant qu'il doutait que le reste de la ville de Novi Grad soit réellement un endroit sûr. Tout ce qu'il pouvait faire, c'est les déposer dans l'un des bâtiments « sécurisés » accueillant les civils, en attendant qu'ils fassent définitivement la peau à Ultron. Toutefois, tandis qu'il sauvait trois sokoviens, les robots n'avaient pas cesser leurs attaques meurtrières, loin de là. Et c'est impuissant qu'il entendit l'avertissement de Friday, incapable d'y réagir pour l'instant.

« Ennemi en vol, en direction du pont. »

« Captain, v'la des ennemis, » transmit-il prestement. Mais il fut surpris de ne recevoir aucune réponse. « Steve ? » insista-t-il, inquiet.

« Les ennemis sont déjà arrivés ! »

« Merde… »

« On s'en sortira sans toi, » répliqua aussitôt Cap, devinant qu'il allait se porter à leur secours. « Occupe-toi plutôt de faire atterrir la ville, c'est la priorité. »

C'était un crève-cœur. Savoir ses amis en difficulté à l'autre bout de la ville, affrontant les hordes d'ennemis, luttant potentiellement pour leur vie… et les laisser délibérément se débrouiller sans lui, c'était terrible. Mais il avait également conscience qu'il était le mieux placé pour mettre en terme à cette crise, quand chacun d'entre eux était capable de mettre à terre les marionnettes d'Ultron. Chacun d'entre eux était létal, dans le sens le plus littéral du terme. Ils s'en sortiraient. Ils devaient s'en sortir.

« Reçu cinq sur cinq Cap. »

« Nous autre on a une seule mission : mettre ces choses en pièces. S'ils vous amochent, vous les amochez. S'ils vous tuent… vous vous relevez. »

Décidément, si Captain America n'était pas très doué quand il s'agissait de prendre la parole en public, il savait trouver les mots quand ça importait vraiment. C'était bien la raison pour laquelle Steve était le chef d'équipe, et lui le porte-parole devant les politiques et les journalistes. Lui remportait l'adhésion de la foule, les manipulant et le menant exactement où il le souhaitait. Steve était celui qui leur parlait avec sincérité, leur redonnant du courage et de la motivation. Et il faudrait que ça suffise aujourd'hui encore.

Abandonnant l'équipe derrière lui, il s'envola en direction de la falaise, déterminé à examiner de plus près les propulseurs et en extraire toutes les informations possibles. Ces engins étaient la clé qui lui permettrait de faire atterrir la ville avec un minimum en dégâts.

« Friday, tu me fais la totale : scanners, infra-rouges, scans thermiques, spectrométrie de masse, tout ce à quoi tu peux penser, je veux savoir exactement à quoi on a à faire. »

« Examens en cours patron. »

Peu à peu, il vit apparaitre sur l'écran une représentation en trois dimensions de la structure interne de la masse rocheuse, des propulseurs, ainsi que de l'axe de vibranium. D'une simple impulsion mentale, il fit disparaitre les petites lumières clignotantes, symbolisant chacune des vies présentes sur ce maudit caillou volant. Il n'avait carrément pas besoin de penser à ça pour le moment !

« C'est bon, on est okay ici, » annonça Clint quelques minutes plus tard, lui faisant pousser un soupir soulagé.

« Bah pas ici, on est loin d'être okay, on n'est pas okay du tout ! » s'exclama Steve en réponse, son cri ne cachant pas sa voix essoufflée.

« On va arranger ça, » lui répondit aussitôt l'archer.

« Friday, coupe de nouveau les communications, j'ai besoin de me concentrer, » demanda-t-il à son IA à contre-cœur. Un début d'idée commençait à germer dans son esprit, mais pour ça il avait besoin de plus d'infos. « Allez, parle-moi ma belle. »

« Les anti-graviteurs ont été piégés, » lui répondit Friday, et Tony jura silencieusement. « Si vous les touchez ils s'inverseront à pleine puissance, et la ville n'atterrira pas en douceur. »

« L'axe est fait de vibranium… » réfléchissait-il à voix haute. « Si Thor arrivait à le frapper… »

« Il le fissurerait, ça ne suffirait pas. L'impact serait quand même dévastateur. »

« Si on l'obturait de l'autre côté, on doublerait la poussée du cœur atomique. »

« Ça pourrait vaporiser la ville… et tous ses occupants. »

Putain. Putain de merde. Il… Bordel. Son esprit tournait en boucle sur ces quelques mots, disque enrayé, serveur planté, annuler, redémarrer. Sauf que c'était plus simple à dire qu'à faire, et il ne parvenait pas à faire comme si sa seule possibilité d'action à l'heure actuelle revenait à condamner à mort des centaines, pour ne pas dire des milliers de personnes.

Et comme une mauvaise nouvelle n'arrivait jamais seule, il reçut bientôt une communication de Steve.

« La prochaine vague va attaquer, où tu en es Tony ? »

« Oh, pas bien loin, » marmonna-t-il. Mais c'est pas comme s'il pouvait garder sa seule option viable pour lui, hein ? « Mais je peux faire exploser la ville, ça évitera au moins l'impact… à condition que vous dégagiez à temps. »

« J'attendais une solution, pas un plan de sauvetage. »

« Tu crois que je le sais pas ? Sauf que le rayon d'impact s'élargit de seconde en seconde : il va falloir prendre une décision. »

oOoOoOoOoOoOoOo

C'est invisible que Loki apparut dans une petite ruelle déserte de Novi Grad. Ne connaissant pas la ville, ni même la région ou le pays au sens large, il avait été obligé de se téléporter à plusieurs reprises pour s'approcher de sa cible. Quand bien même il ait vu la cité s'envoler à la télévision, il ne s'était toutefois pas attendu à sentir le sol trembler sous ses pas à l'instant où il y poserait le pieds. Qui plus est, quoi qu'il apprécie voler à l'occasion, la sensation de se sentir emporté dans les airs contraint et forcé était des plus désagréable.

Ne sachant exactement quelles étaient les forces en présence et si elles pouvaient le détecter malgré son invisibilité, il tissa de nombreuses couches des sorts autour de son corps, le rendant indétectable à toute forme de senseurs, humains, mécaniques ou magiques, et altérant ses traits par la même occasion. Son seul potentiel allier en présence étant Stark – et qui plus est son nombre d'ennemis inconnu – on n'était jamais trop prudent. Une nouvelle fois – et pas la dernière craignait-il – il se demanda ce qu'il faisait là.

Au travers de ses longs siècles d'existence, il avait connu nombre de champs de bataille. Mais il ne s'était jamais réellement habitué à ceux-ci. Et si les carcasses métalliques étaient les plus nombreuses à joncher le sol, ce dernier n'était pas exempt de corps pour autant. Pour ces gens comme pour beaucoup d'autres, il était trop tard.

Leur tournant le dos, il quitta sa ruelle. Il savait ne pouvoir user de ses pouvoirs pour localiser Stark, l'humain devant évidemment arborer son armure. Sa seule option était donc de suivre les bruits de lutte qu'il percevait depuis sa position pour trouver les Avengers et donc Stark, en espérant ne pas tomber sur son frère à la place. Un plan bien faible, mais le seul qu'il était en mesure d'élaborer sans davantage d'informations. Lui qui moquait Thor pour se jeter tête baissée dans les ennuis sans y réfléchir à deux fois, le voici à l'imiter. Quelle déchéance !

« Stark, si vous survivez, il est fort possible que je vous tue moi-même, » maugréa-t-il à voix basse.

D'un simple geste de la main, il vit voler en éclats un robot lui fonçant dessus par mégarde.

« C'est même plus que probable… »

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Steve n'avait pas répondu à son annonce. En même temps, qu'y avait-il à répondre, en toute honnêteté ? Pas grand-chose. Il savait que Natasha était avec lui, et il espérait que l'espionne parviendrait à lui faire entendre raison. Pas tant concernant leur évacuation, mais à propos de son plan de fortune. Tony n'était pas stupide, il savait pertinemment qu'aucun membre de l'équipe n'accepterait de partir de son plein gré en laissant les civils derrière. Ils étaient tous bons pour couler avec le navire… Putain de merde, s'il avait frôlé beaucoup trop souvent la mort ces dernière années, jamais il n'aurait pu envisager que ça se termine de cette façon.

« Patron, un nouveau canal sécurisé vient de s'ajouter à nos communications, » le prévint tout à coup Friday, le sortant de sa torpeur.

« Bordel, qu'est-ce que c'est que ça encore ? » jura-t-il. « On nous pirate ? Qui ? Ultron ? »

Mais ce n'est pas le son métallique de l'androïde qui raisonna dans son casque, mais une voix si familière qu'il en aurait eu presque envie de pleurer. Ou d'éclater de rire peut-être.

« Ravi que la vue vous plaise Romanoff. Et le plus beau reste à venir. »

Peut-être bien un miracle ou deux, c'est ce qu'avait dit Fury en les quittant hein ? Sans perdre une seconde, Tony pris de l'attitude et se retrouva à survoler la ville. Et avec elle, un gigantesque héliporteur.

« Pas mal hein ? Je l'ai sorti de la naphtaline avec quelques vieux amis. Il est un peu rouillé mais il tiendra le coup. »

Vieil engin, tu parles ! Il était flambant neuf oui !

« Fury, espèce de salopard. »

« Steve ! » s'exclamèrent simultanément plusieurs voix faussement outrées, à commencer par la sienne.

« C'est un si vilain mot dans votre bouche Rogers. »

Même sans le voir, Tony pouvait deviner le sourire sur les lèvres du borgne, sourire qui gagna ses propres lèvres, et probablement celles de chacun de ses petits camarades par la même occasion.

« Il faut faire embarquer tout le monde, » ordonna finalement Steve d'une voix ferme, forçant tout ce joli petit monde à reprendre ses esprits. « La priorité, c'est de sécuriser les points d'extractions. On est loin d'avoir exterminé tous les robots, et ils vont s'en donner à cœur joie. »

Diverses marques d'assentiment se firent entendre. Se détachant du vaisseau principal, Tony vit les canots de sauvetage rejoindre la ville. Poursuivis par des armures d'Ultron, s'il était nécessaire de donner raison au Cap. Transmettant l'information, il s'envola dans cette direction, prêt à toutes les éclater.

« Tony, garde ton plan de destruction de la ville sous le coude. Une fois les civils évacués, on pourra le mettre en œuvre. »

« Reçu cinq sur cinq Cap. »

Mais alors qu'il allait dégommer les premiers robots venus à sa rencontre, ils furent fauchés par des rayons d'énergie ressemblant étrangement aux siens, tandis que la voix de son meilleur ami s'invitait à son oreille.

« Génial ! Cette fois ils vont aimer mon histoire. »

Voyant Rhodey virevolter devant lui pour éviter les tirs ennemis, il dégomma le robot prêt à l'abattre en traitre. Il s'en était fallu de peu.

« Surement. Si t'es encore là pour la raconter. »

« T'as peur que je puisse pas tenir la distance ? » vint lui répondre Rhodey d'une voix moqueuse.

« Je peux la tenir à ta place si ça t'arrange. »

« Toujours des promesses… »

L'échange de pics familières, s'il ne fit pas complètement disparaitre son stress – il doutait que ce soit possible – eu au moins le mérite de le faire redescendre en pression. Et dire que même pas dix minutes avant il pensait que tout était foutu ! Maintenant ils avaient des renforts solides, un moyen d'évacuer les civils pris au piège, et son plan d'atomisation de ce foutu caillou volant n'allait pas faire des milliers de victimes en explosant. Youpi joie.

Un plan qui demandait encore quelques ajustements. Sans cesser de se battre – parce que c'est pas comme s'il pouvait se permettre de se poser tranquillement dans un coin pour y réfléchir plus calmement – il discutait avec Friday de la meilleur façon de mettre tout ce bordel en œuvre.

« Je sais, il faut un bouclier thermique. Je pourrais…Merde, » jura-t-il, repoussé par une explosion… et détruisant immédiatement celui qui avait osé lui tirer dessus. « Je pourrais surcharger l'axe par en-dessous. »

Du coin de l'œil, il vit l'un des canots de sauvetage être la proie des ces foutues armures, avant que l'un des propulseurs du vaisseau n'explose.

« Je lance les calculs. »

Ignorant Friday, il se dirigea sans attendre vers le canot, sachant que Rhodey avait pris en chasse les responsables. Se plaçant sous l'embarcation, il vint la soutenir pour la remettre d'aplomb, accompagnant son mouvement jusqu'à ce qu'elle soit solidement arrimée à l'héliporteur.

« Le bouclier thermique ferait l'affaire avec une puissance suffisante, » lui annonça Friday à ce moment-là. Rapidement, il parcourut son écran, mais à première vue ça semblait réalisable. Mathématiquement réalisable en tous, car pour ce qui est de la réalité…

S'efforçant de ne pas penser à tout ce qui pouvait potentiellement mal tourner avec ce plan suicidaire. Il contacta les autres.

« Thor, je vais avoir besoin de toi pour détruire ce foutu caillou ! »

« On a plus le temps, il se dirige vers le cœur ! »

Fais chier ! Ils y étaient presque. Tournant sur lui-même, il constata néanmoins que les robots étaient bien moins nombreux dans le ciel qu'ils ne l'avaient été quelques minutes plus tôt. Parce qu'ils arrivaient enfin à bout de ces tas de métal, ou parce qu'Ultron leur réservait une autre surprise de son cru ? Peu importe, il allait quand même devoir jouer le jeu et laisser Rhodey ici, en espérant qu'il s'en sorte seul avec les quelques agents du SHIELD présents à bord des canots.

« Rhodey, embarque les survivants à bord de cette navette. »

« Vas-y Tony, je gère, » lui répondit son ami.

« Les autres, direction l'église. Avengers, tâchez de mériter votre salaire. »

« Parce qu'on est payé ? » ironisa Clint, ne récoltant qu'un reniflement moquer de sa part.

Il atterrit dans la vieille bâtisse délabrée en même temps que Vision, interceptant d'un même geste des robots à deux doigts d'atteindre le cœur. Tous deux s'étaient placé d'instinct dos à la machine, et à l'aide de Thor formèrent rapidement un cercle autour de celle-ci. Avant qu'ils ne se retrouvent débordés, ils furent rejoints par Sonic, rapidement suivi de Steve. Clint et Maximoff fille finirent par arriver, profitant d'une accalmie pour passer à travers une brèche et les rejoindre. Malgré tout, ils étaient loin d'être au complet.

« Natasha ? » appela-t-il. « Toi et Bruce, c'est pas le moment de jouer au docteur. »

« Ah, très drôle Tony, mais on n'est pas tous capable de voler. »

« Moi non plus je ne sais pas voler, et je suis déjà là ! » se moqua l'archer à ses côtés, tirant une flèche sans même prendre le temps de viser. Flèche qui fit mouche évidemment. Pfff, frimeur !

« Je t'emmerde Clint ! »

Ce dernier n'eut pas le temps de répliquer que l'espionne mit heureusement fin à cette conversation en arrivant au volant d'un camion utilitaire – probablement l'un des seuls trucs à pouvoir circuler dans les rues à l'heure actuelle – et se joignant au cercle formé par le reste de l'équipe.

« On protège quoi ? » demanda-t-elle. Il est vrai qu'à part Thor, Vision et lui, les autres n'avaient pas encore eu l'occasion d'investir les lieux jusqu'à présent.

« Voilà ce qu'on protège. Si Ultron arrive à s'emparer du cœur, on a perdu. »

« Charmant. »

C'est sur ces quelques mots que débarqua finalement Hulk en bon dernier – ce qui n'était pas si étonnant quand on y pensait, le géant vert étant dépourvu d'oreillettes. Et généralement peu enclin au travail d'équipe et à l'entraide – L'équipe était donc enfin au complet. Et Ultron ne s'y trompa pas, puisqu'à une quinzaine de mètres de leur position il s'était élevé dans les airs, les toisant avec ce qui aurait probablement été du mépris si ce type possédait la moindre expression faciale digne de ce nom.

« Alors mon pote, c'est tout ce que t'as dans le ventre ? » s'exclama Thor avec défi.

Pour toute réponse, Ultron se contenta de lever un bras en l'air. Et s'il n'y avait plus qu'une poignée d'armures volantes, il y avait des dizaines, pour ne pas dire des centaines, de robots qui s'agglutinèrent en une masse compacte et flippante aux côtés d'Ultron.

« C'était nécessaire ? » commenta Steve. Tony était bien d'accord, mais il aurait tout à fait été capable de provoquer Ultron de la même façon que le dieu l'avait fait, alors il préférait la fermer.

« Voilà ce que je peux faire de mieux, et c'est exactement ce que je voulais : chacun des vôtres contre chacun des miens. J'aimerai bien savoir comment vous compter me vaincre. »

Une bonne question ça. Ils étaient neuf, contre des centaines. Et aussi doués soient-ils, ils ne faisaient clairement pas le poids. Il cligna des yeux, revoyant un bref instant les terribles images de sa vision. Mais quand il regarda tout autour de lui, nul regard fixe, nulle paire d'yeux atrocement vide, mais un air décidé et prêt à en découdre qui ornait le visage de chacun de ses compagnons, y compris Vision et les jumeaux. Alors advienne que pourra. D'une manière ou d'une autre, c'est ici que tout se terminait.

« Et bien, comme l'a dit le vieillard : ensemble. »

Hulk rugit, la horde robotique s'éleva contre eux. Tony et les autres se mirent en position. Il tira.

Les jeux étaient faits.

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Loki s'était dangereusement approché de l'épicentre de la bataille, ce qu'il regrettait lourdement à présent. Si l'arrivée providentielle du SHIELD avait un temps permis de faire pencher la balance en faveur des Avengers, les forces ennemies s'étaient à présent regroupées, acculant les héros dans une bâtisse formant une piètre défense s'il en est une. Mais connaissant les individus en question – plutôt bien pour deux d'entre eux en tous cas, et l'un d'eux était un bon stratège malgré ses innombrables défauts, il devait le reconnaitre – il se doutait qu'ils n'agissaient pas par choix mais par obligation. Quant à savoir ce que Stark et ses compagnons mijotaient à rester cachés ici… Avait-il par le passé mentionné à quel point il détestait n'être en possession que d'une partie des informations ? La peste soit de ce mortel pour s'attirer ainsi pareils ennuis. A croire qu'il cherchait sciemment à épuiser sa patience !

Toutefois, ce n'était pas tant les Avengers que les robots les entourant qui attiraient son attention. Le dieu avait déjà visité de nombreuses planètes à la science avancée – plus que Midgard en l'occurrence – et nombre d'entre elles avaient fait de la technologie une par constituante de la société, au point même que certaines d'entre elles étaient totalement dépourvues du moindre être vivant. C'était là une réalité qu'il concevait sans mal pour en avoir été témoin par lui-même à de multiples reprises. Pour autant, voir ces créatures mécatroniques primitives grouillant comme des insectes rampants sur le sol avait le don de le mettre mal à l'aise. Dépourvues de toute forme de consciences ou d'individualité, elles n'avaient été conçues que dans le seul but de tuer, action plus grossière encore que ne l'était leur difforme carcasse.

S'il entendait parfaitement Ultron pérorer depuis sa position – parce que cette créature à peine plus sophistiquée que les autres ne pouvait décemment être qu'Ultron – il ne pouvait entendre les humains lui répondre, trop éloigné qu'il était. Mais qu'il soit damné si jamais il s'approchait de lui-même !

Comprendre le sens de l'échange devint bien vite superflue quand la marée de métal se précipita en avant, engloutissant la bâtisse de pierre. Tout le quartier raisonna bien vite des bruits de lutte, acier crissant et pierre broyée, ponctué d'explosions en tous genres. De sa position, il pouvait apercevoir les rayons d'énergie issus de l'armure de Stark ainsi que les éclairs de Thor, accompagnés de rayons lumineux dorés et d'arabesques rouges et noires dont il ignorait l'origine.

Pris par son observation attentive, il faillit manquer les robots qui fonçaient sur lui – sans le voir bien entendu, mais il n'en était pas moins sur leur trajectoire. Sans y réfléchir plus avant, il pulvérisa les cinq armures, ce qui malheureusement ne manqua pas d'attirer l'attention sur lui. Si l'ennemi n'avait pas décelé sa présence, il avait conscience que quelque chose avait détruit leurs camarades, et un petit contingent se dirigeait vers lui.

Fuir ou combattre ? Le choix aurait dû être simple, d'autant qu'il n'était qu'en surface concerné par l'issue de ce combat – à savoir la survie de Stark, et peut-être aussi celle de Thor par la même occasion – et il savait que cette paire d'imbéciles saurait faire face à l'ennemi. Probablement. Et n'avaient de fait guère besoin de son aide. Tout du moins, sa présence n'était pas suffisamment nécessaire pour qu'il prenne le risque de se faire prendre. Pourtant, il ne bougea pas. Puisqu'il n'était malheureusement pas question de tuer Stark tout de suite et que sa patience vis-à-vis de ce dernier commençait très sérieusement à s'amenuiser, il tenait là un excellent moyen de faire passer sa colère. Ces créatures seraient de bien piètres adversaires, mais elles feraient l'affaire. Pour l'instant.

Il écarta les mains, concentrant le pouvoir entre celles-ci. Même sans le voir, les armures ralentirent jusqu'à s'immobiliser, devinant sans en comprendre l'origine le danger présent dans cette petite ruelle d'apparence inoffensive.

Le dieu sourit.

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Vision se chargeait d'Ultron tandis que le reste de l'équipe s'occupait de ses robots. Mais quand l'androïde parvint finalement à balancer le robot par une ouverture dans le mur, Tony ne perdit pas de temps et déchargea les rayons les plus puissants qu'il avait en stock. A côté de lui, Thor en faisait de même avec Mjöllnir, et Vision également avec… la pierre qu'il avait dans le front. Normal donc.

Quand tous trois relâchèrent finalement la pression, la figure d'Ultron n'était plus que l'ombre de ce qu'elle avait été. Le métal avait partiellement fondu, dégoulinant en gouttes argent sur ce qui lui servait de peau, tandis que plusieurs morceaux avaient tout simplement cédé ou volé en éclats, laissant voir les câblages, l'électronique, et les étincelles produites par son système en train de disjoncter.

« En fait, tout bien réfléchi, je me demande si… »

Mais sa tentative de capitulation digne fut coupée nette par un coup de poing magistral de Hulk. Apeurés par la perte brutale de leur leader, la poignée d'armures restante leur tourna le dos pour fuir par les airs.

« Ils essaient de quitter la ville ! » s'écria Thor.

« Faut même pas en laisser passer un, » insista-t-il. Ils l'avaient vu, Ultron était capable de parler à travers d'autres armures, et il ne manquerait plus qu'il transfert sa conscience dans l'une d'entre elles si son enveloppe actuelle le lâchait. Alors tous leurs efforts n'auraient servi à rien. « Rhodey ? »

« J'suis là ! Oh non, vous n'allez pas quitter la ville. War Machine passe à l'action ! »

Rassuré par la présence de Rhodey, mais également par celle de Vision qu'il avait vu prendre la même direction, il retourna vers l'église où les autres en terminaient également.

« Faut qu'on évacue. Même moi, je trouve que ça sent le roussi. Embarquez dans les canots, » ordonna Steve. « Je rassemble les retardataires, je vous rejoindrai. »

« Et le cœur ? » souleva Clint, et il n'avait pas tort. Après être parvenu tant bien que mal à le protéger pour éviter que Novi Grad ne fasse une chute incontrôlée, ce serait bête d'échouer maintenant à cause d'un minion d'Ultron désœuvré décidant de faire un peu de zèle.

« Je le protégerai, » assura alors Maximoff avec fermeté. « C'est mon rôle. »

Tony la regarda d'un air suspicieux, mais elle soutint son regard sans ciller. Bien. Il ne lui pardonnait pas – loin, très loin de là – mais au moins la gamine semblait vouloir faire les choses correctement cette fois. Il hocha la tête, imitant les autres et donnant implicitement son accord.

« Tony, prépare-toi à faire exploser ce caillou. »

« Chef, oui chef ! »

Laissant le groupe se séparer, Tony décolla et prit de l'attitude pour s'éloigner de la masse rocheuse et en avoir une vue d'ensemble. Et désormais sans ennemi à combattre, l'inquiétude soigneusement mise de côté refit surface. Tony essayait d'oublier que sous ses pieds il y avait plusieurs dizaines de kilomètres de vide. Lui qui n'avait jamais été sujet au vertige se trouva pris d'un bref malaise. Pas tant à cause de la peur de sa propre chute – une inquiétude qu'il n'avait pas gardée plus longtemps que la durée de son premier vol – mais plutôt par celle de la ville. Ses derniers calculs remontaient à dix minutes minimum et la situation n'était pas allée en s'arrangeant depuis. Et s'il ne pouvait pas regretter qu'ils aient attendu pour prendre une décision, puisque ça avait permis de sauver tous les civils, Tony commençait à se demander si le prix à payer de ce choix ne serait pas trop lourd à porter.

« Friday, au rapport ! » aboya-t-il.

« Patron, au vu de l'attitude qui va en augmentant, le niveau d'énergie est en dessous du… »

« Faut tout reconfigurer, » la coupa-t-il aussitôt. « On a une seule chance. »

« Calculs en cours… »

Tandis que Friday procédait à ses petits ajustements, Tony alla se placer sous la masse rocheuse, cherchant à localiser l'endroit exact où pointait l'axe de vibranium, et le centre de toute la machinerie. Quand il l'eut trouvé, il découpa au laser une portion de la plaque de métal du coffrage, s'engageant à l'intérieur de l'appareil pour l'observer d'un peu plus près. Et ce qu'il voyait… Ce qu'il voyait, c'était encore pire que ce qu'il avait imaginé. Et alors qu'un curseur sur son écran indiquait la puissance nécessaire à une implosion totale, Tony doutait de plus en plus que son armure et son réacteur soient capables de la fournir. Mais avait-il un autre choix qu'essayer ?

« Thor, j'ai besoin de toi dans l'église, » appela-t-il par les com'.

« Ça y est, ce sont les derniers ? » entendit-il le dieu demander, pas à lui-même vraisemblablement.

« Oui, tous les autres sont dans le transporteur, » lui répondit alors Steve. Ce qui était quand même une sacrée bonne nouvelle, peut-être l'une des meilleures de cette foutue journée qui n'en finissait pas. Parce qu'on ne pouvait décemment pas dire que sa propre annonce serait du même acabit.

« Et Thor ? »

« Quoi ? »

« Si ça marche… on va peut-être pas s'en tirer. »

« Peut-être pas en effet. »

Il n'y avait pas de peur dans sa voix et Tony se demanda comment, lui-même étant mort de trouille. A l'idée d'échouer… comme à l'idée de réussir d'ailleurs, et de ce que l'un ou l'autre impliquerait comme conséquences. Mais après tout, sa propre voix était calme en apparence, alors peut-être que le dieu aussi avait peur, même s'il le cachait. Au fond, c'était une idée presque rassurante.

Presque.

Il laissa passer une petite minute, plus de temps qu'il n'en fallait pour que le dieu gagne sa position.

« Thor, tu es en place ? »

Silence. Et pas de grésillement sur la ligne comme ça arrivait souvent quand le dieu utilisait ses pouvoirs, pas plus que du vent prouvant qu'il était encore en train de voler. Et surtout, pas la moindre réponse de qui que ce soit d'autre.

« Thor, tu me reçois ? Réponds merde ! »

Et puis…

« Pietro est mort. »

L'information arriva d'un seul coup, brutale et sans pitié.

« Quoi ? »

Tony n'était pas certain de savoir si ce « Quoi ? » étranglé venait de lui ou de quelqu'un d'autre, mais à vrai dire il s'en foutait. Comment ça l'autre emmerdeur aux cheveux blancs était mort ? Maintenant qui plus est, alors que les combats étaient pour ainsi dire terminés ? Tony ne comprenait pas. Et il n'avait pas le temps de comprendre.

Face à lui, tout autour de lui, il sentait la terre gronder, tandis que de l'axe en vibranium sourdait un bruit lancinant et répétitif. Ils n'avaient plus beaucoup de temps.

Et alors même qu'il formulait mentalement cette idée, il fut brutalement écrasé contre la paroi de métal par une pression dingue qu'il n'avait pas anticipé. Il ne lui fallut qu'une fraction de seconde pour comprendre. Quelqu'un avait atteint le cœur, l'avait activé. Ce que ça signifiait pour Maximoff, il l'ignorait. Mais ça signifiait surtout que la poussée des propulseurs s'était brutalement inversée, précipitant les ruines de Novi Grad vers le sol.

« Tony ! » s'écria Steve.

« Je sais, » gronda-t-il d'une voix haletante face à l'effort fourni pour regagner la brèche.

Il coupa les communications. Il ne pouvait pas se permettre de se demander si ses amis avaient eu le temps de rejoindre les canots de sauvetage, s'ils étaient sains et saufs ou encore perchés sur ce maudit caillou en chute libre. Il ne pouvait juste pas.

Se plaçant face à l'ouverture, Tony déchargea toute la puissance de son réacteur ark pour solliciter l'axe de vibranium et le surcharger d'énergie. La position était difficile à tenir, aussi enfonça-t-il directement ses poings dans l'acier du coffrage pour s'y agripper. Des arcs d'énergie pure se propageait le long de l'axe de vibranium, ce qui aurait sans doute été un spectacle magnifique à contempler si la situation n'était pas aussi critique. Parce que la terre continuait de descendre, et lui avec, sans qu'il ne puisse rien faire pour l'en empêcher. Car il n'avait pas besoin des infos que lui communiquait Friday pour comprendre qu'il n'avait pas la puissance nécessaire.

Il devait essayer.

« Friday, coupe toutes les fonctions qui ne sont pas liées directement aux systèmes de vol ou de survie, et redirige l'énergie vers le réacteur. »

« Patron, une telle manœuvre compromettrait votre survie lors de l'implosion, et les chances que ça fonctionne… »

« Fais ce que je te dis, obéis ! »

Tout son armement fut déconnecté, et il sentit le surcroit de puissance affluer à sa poitrine. C'était présent, il le sentait… mais insuffisant. Il… il ne pouvait pas y arriver. Bordel, il ne pouvait pas le faire. Peu importe la puissance de son réacteur ou même celle de son armure. Il n'était pas fait pour empêcher un putain de morceau de Terre de retourner à sa matrice.

Il avait échoué.

« Tony, je suis en position dans l'église ! »

La voix de Thor n'était qu'un bruit de fond. Lointain, détaché. Inaccessible.

Il ferma les yeux. Muettement, il demanda pardon à ses coéquipiers. Il n'osait pas les appeler, n'arrivait pas à leur dire qu'il avait échoué. Il devait faire face à ses échecs, seul.

Un frisson parcourut son épiderme, glissant le long de son dos, la chair de poule hérissant les poils de ses bras. Un frisson bien trop commun, qui n'avait rien à voir avec la peur. Il rouvrit les yeux. Cligna quelques fois pour évacuer les quelques larmes qu'il n'avait pas conscience d'avoir versées. Devant lui, la colonne de vibranium n'était plus seulement traversée d'électricité, mais de lumières vertes et or douloureusement familières.

Loki.

Il ne savait pas comment, il ne savait pas pourquoi, mais il était certain que le dieu était présent et lui venait en aide. Il pouvait presque l'entendre ricaner dans sa tête, raillant sa faiblesse de mortel et l'enjoignant à se remuer un peu. Pour être poli. Sans pouvoir s'en empêcher, Tony laissa éclater un franc éclat de rire, vaguement hystérique sur les bords, mais oh combien libérateur.

Ils allaient y arriver, tous les deux. Magie et technologie alliés dans un but commun. Quelle ironie ! Ce n'était pas Omega non. Mais ils allaient quand même sauver le monde. Ensemble.

« Tony ? » répéta le dieu de la foudre à son oreille, avec de l'urgence dans la voix.

« Thor, à mon signal… » se reprit-il tant bien que mal en se forçant à se concentrer, la voix rauque et un peu vacillante.

Un seul essai. Ils n'auraient droit qu'à un seul essai.

Il pouvait le faire.

Il devait le faire.

« Maintenant ! »

La machine explosa. La terre implosa.

Et pour Tony, ce fut le noir.