Skin white as snow, lips red as blood, hair black as ebony
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Une petite pluie fine tombait sur les jardins de Vert-Bois-le-Grand ce matin-là, en accord parfait avec l'humeur mélancolique du Roi des Elfes.
Parce qu'il avait rêvé d'elle la nuit précédente, ses pas l'avaient guidé auprès d'une statue entourée de fleurs, à la lisière de la forêt.
Les heures passèrent sans avoir le moindre effet sur lui tandis qu'il semblait mener une conversation silencieuse avec la statue, son visage d'albâtre incliné sur la silhouette assise au sol, une bienveillance infinie dans son regard blanc et froid.
Thranduil sentit la présence de Bard longtemps avant son arrivée dans la clairière.
S'il avait remarqué la discrétion naturelle dont Bard savait faire preuve à l'époque où son propre cœur battait dans sa poitrine (sans nul doute un art qu'il avait perfectionné au cours de ses longues heures de chasse, songea Thranduil en serrant les dents), l'Archer était désormais aussi silencieux qu'une ombre dans le moindre de ses déplacements, en tous points semblable à un Elfe.
Malgré tout, Thranduil savait toujours lorsque Bard se trouvait à proximité. Ainsi qu'il l'avait déjà pensé, c'était comme si un fil invisible les reliait l'un à l'autre, que cela leur plaise ou non.
« Delilah est morte lorsque Tilda avait quatre ans. Ses poumons étaient malades, elle n'arrivait plus à respirer correctement. Elle est partie doucement, sans que je puisse rien y faire. »
La voix de Bard était teintée d'émotion, Thranduil pouvait presque la sentir vibrer contre sa propre peau.
Il vit Bard s'asseoir auprès de lui sans lui demander la permission et nota du coin de l'œil le regard de l'Archer qui flotta sur la statue puis sur la bague qui ornait son index.
Un soupir lui échappa malgré lui. Si Bard faisait un pas dans sa direction, il n'avait aucun intérêt à le repousser bien au contraire. Si l'Archer devait devenir son époux, ils allaient devoir apprendre à se connaître et évoquer leur passé, un jour ou l'autre. Autant débuter maintenant.
« Mereneth a été faite prisonnière lors d'une bataille contre des Orques, à Gundabad. Un instant, elle était là et la seconde d'après, elle avait disparu dans la forteresse. »
Thranduil sentit le regard de Bard peser sur la statue, formulant dans son esprit une question qu'il semblait ne pas oser poser.
« Il n'y a aucun corps. Je n'ai pas pu l'enterrer. Il n'y a que cela », expliqua-t-il en désignant la silhouette de pierre d'un regard fatigué.
« Vous n'avez pas pu lui dire au revoir », observa Bard à voix basse.
Thranduil put percevoir la profonde empathie qui émanait de lui. Sans nul doute, Bard faisait le parallèle avec sa propre situation : il avait lui aussi perdu son épouse mais il avait eu la possibilité de lui faire ses adieux et de disposer de son corps selon les rites funéraires de son peuple.
Un sourire triste se peignit sur les lèvres closes de l'Elfe et il sut que Bard pouvait le voir.
« Il est étrange de s'imaginer dire au revoir aux êtres les plus chers à notre cœur, n'est-ce pas ? Même après des millénaires d'existence en ces terres, je ne m'y habitue pas. »
À son grand étonnement, Thranduil sentit la main de Bard se poser sur la sienne et ses doigts enlacer doucement les siens, exerçant une simple pression dessus. Il ne put s'empêcher de songer combien la main de Bard était tiède contre sa peau et ce que cela signifiait.
« Je suis désolé pour votre épouse, Thranduil », murmura Bard et Thranduil sut que chaque mot de cette phrase était empreint de vérité.
« Je le suis aussi pour la vôtre, Bard », répondit-il avec la même honnêteté, soudain conscient des points communs qu'ils partageaient malgré eux.
Un silence paisible s'installa entre l'Homme et l'Elfe durant lequel le seul contact entre eux fut la main de Thranduil lovée dans celle de Bard, tandis que la pluie tombait toujours avec légèreté et délicatesse sur la forêt aux arbres verts.
« Vous semblez fatigué, adar. »
Thranduil laissa Tauriel l'enlacer doucement et profita de cette étreinte, les bras de la jeune Elfe autour de sa taille et son visage contre son dos. Elle était arrivée aussi silencieusement que Bard dans la pièce et s'était blottie contre Thranduil comme elle avait pris l'habitude de le faire depuis leur retour de Dale, une saison auparavant. Thranduil posa une main sur celles de Tauriel, les caressant avec un sourire qu'elle ne vit pas.
Tauriel avait été une enfant très tactile avec Legolas et avec lui, cherchant les câlins et les étreintes. En un sens, elle lui avait toujours fait penser aux chats qui dormaient au sein du palais et qui cherchaient la compagnie des Elfes pour quelques caresses.
Lorsqu'elle était devenue adulte et, surtout, lorsque Thranduil avait fait d'elle la capitaine des gardes, l'attitude de Tauriel avait changé et les étreintes avaient fini par disparaître, rendant leur relation plus protocolaire. Cela avait profondément chagriné Thranduil, qui avait néanmoins compris que Tauriel ne voulait pas être considérée comme privilégiée compte tenu de la relation qu'elle entretenait avec le roi et le prince de Vert-Bois-le-Grand.
Enfant, son comportement n'avait rien eu de condamnable : Tauriel avait été une Elfe orpheline et Thranduil l'avait instinctivement prise sous son aile alors que lui-même essayait de surmonter son deuil. La présence de cette jeune Elfe intrépide, gourmande et câline avait apporté la lumière que Mereneth avait emportée avec elle lorsqu'elle avait disparu et Legolas avait été ravi de cette petite sœur d'adoption, ayant souffert d'être un enfant unique.
Maintenant que Legolas était parti et que Tauriel avait perdu l'être que son cœur avait choisi, tous deux avaient reconstruit ce lien qui leur avait longtemps manqué. Les étreintes, les sourires et les conversations étaient revenus lentement, à leur rythme, sur la pointe des pieds, afin de ne pas troubler l'équilibre fragile qu'ils avaient retrouvé.
« Pourquoi penses-tu cela ? » répondit simplement Thranduil.
Tauriel se détacha de son étreinte et fit le tour pour se placer entre Thranduil et la fenêtre devant laquelle il se tenait et depuis laquelle il observait les jardins.
« Parce que je vous connais », répliqua-t-elle avec la même simplicité.
Elle effleura la peau sous les yeux de Thranduil du bout des doigts, là où elle était marquée de légers cernes qui n'existaient pas habituellement.
« Est-ce à cause du rituel ? »
Thranduil chercha le regard de Tauriel et y lut une vive inquiétude.
Il lui avait tout expliqué, sans omettre le moins détail. Elle était sa plus proche famille et méritait de savoir pour quelle raison Thranduil dormait parfois plus longtemps que d'ordinaire. Du reste, Thranduil avait besoin d'un témoin pour la cérémonie de fiançailles et son choix s'était naturellement porté sur Tauriel. Il savait que Bard avait – évidemment – choisi Sigrid et il avait donc dû lui expliquer la contrepartie du rituel qu'avait accompli le Roi des Elfes pour le ramener à la vie. À ce jour, il ne connaissait pas l'opinion de la princesse de Dale sur le sujet.
« C'est possible, en effet. Cependant, il n'y a aucune raison de t'inquiéter. Je pense qu'il s'agit d'un effet secondaire normal. La magie à laquelle j'ai fait appel était puissante. Peut-être est-ce naturel tant que Bard et moi ne seront pas officiellement fiancés, qui sait ? »
Il vit Tauriel froncer les sourcils elle n'était pas convaincue.
« Cela fait beaucoup d'hypothèses et pas la moindre certitude. »
« Laissons le temps faire son œuvre. Ne t'inquiète pas », répéta-t-il d'une voix qu'il voulut rassurante. « Je suis bien plus endurant que tu l'imagines, et même plus encore. »
Même si Tauriel avait toujours les sourcils durement froncés, elle ne manqua pas de se blottir dans les bras de Thranduil et de le serrer contre elle. C'était comme si elle saisissait la moindre opportunité de rattraper toutes les étreintes qu'ils avaient manquées au cours des siècles écoulés.
« Je le sais, adar. Je ne veux pas vous perdre. Jamais. »
Thranduil savait parfaitement ce qu'impliquaient de telles paroles. Tauriel avait enduré le rejet de son père d'adoption, la mort de l'élu de son cœur et le départ de son frère le même jour elle craignait assez naturellement la prochaine épreuve et doutait sans doute de sa capacité à la surmonter.
Il referma ses bras autour d'elle, caressant doucement ses longs cheveux cuivrés.
« Je n'irai nulle part, iellig. »
Ce fut le pas discret de Galion qui ramena père et fille à l'instant présent. Thranduil relâcha Tauriel et tourna la tête vers l'Elfe qui patientait à l'entrée de la chambre.
« Il est l'heure, Votre Altesse. »
Thranduil hocha la tête, adressa un regard à Tauriel qui acquiesça à son tour et tous deux quittèrent la pièce, suivis par Galion.
La cérémonie de fiançailles se déroula dans la bibliothèque. Galion avait fait interdire l'accès à cette partie du palais plusieurs jours auparavant et Thranduil avait songé qu'il s'agissait d'un lieu neutre et sans ambiguïté. En vérité, il ignorait tout à fait quel lieu aurait été propice afin de se fiancer secrètement au Seigneur de Dale. Il avait songé à une clairière, au sein de la forêt mais il avait abandonné cette idée suite à l'incident avec l'ours. Il craignait que Bard ne pense qu'à cela durant la cérémonie.
Galion avait été nommé maître de cérémonie par Thranduil. Il était son bras droit depuis des siècles – depuis la mort d'Oropher il avait secondé le tout jeune roi de Vert-Bois-le-Grand sans jamais faillir. Ce rôle revenait théoriquement aux parents des fiancés mais Thranduil et Bard ne les avaient plus auprès d'eux et ils avaient, de surcroît, passé l'âge d'obtenir l'accord parental.
La cérémonie fut aussi sobre que le lieu choisi. Galion prononça les vœux de circonstance en Sindarin et les traduisit au fur et à mesure en Ouistrain à l'attention de Bard et de Sigrid. Thranduil et Bard durent, à leur tour, énoncer à voix haute des vœux précis dont ils avaient pris connaissance quelques jours auparavant.
Galion leur remit à chacun un anneau en argent, simple et délicat, sans la moindre fioriture afin de ne pas attirer l'attention dessus.
Thranduil fut attentif à l'atmosphère qui les entourait tandis qu'il glissait l'anneau le long du majeur de la main droite de Bard. Quand il chercha le regard de l'Archer, il vit que ses yeux étaient rivés sur le bijou qui ornait désormais son doigt. Il put sentir combien Bard semblait démuni, perdu et perplexe face à la situation qu'il était en train de vivre et il s'en sentit profondément désolé. Il perçut aussi l'émotion de Sigrid, postée derrière Bard. La jeune femme demeurait calme, une expression impassible sur le visage. Il avait surpris quelques sourires entre Tauriel et elle mais rien de plus. Les évènements actuels devaient être encore plus étranges pour elle…
Thranduil lui-même se surprit à ressentir des émotions contradictoires tandis que Bard prenait sa main dans la sienne et qu'il glissait un anneau similaire au sien le long de son majeur.
Ils étaient dorénavant fiancés, et ce pour une période d'une année. À l'issue de ce délai, Bard aurait le choix de s'unir de façon définitive au roi des Elfes ou bien de renoncer à son existence, mettant dans le même temps un terme à celle de Thranduil.
Ainsi, seules cinq personnes dans toute la Terre du Milieu étaient au courant des fiançailles du roi de Vert-Bois-le-Grand et du roi de Dale et toutes étaient liées par ce secret qu'elles ne devaient en aucun cas trahir avant la fin des dites-fiançailles.
L'unique trace de cette union étaient les discrets anneaux qui ornaient le doigt de chacun des promis.
Bard avait annoncé à Thranduil qu'il partirait le jour-même des fiançailles. Puisque la cérémonie s'était tenue dans la matinée, il lui restait suffisamment de temps pour regagner Dale en compagnie de Sigrid, du guérisseur et des quelques autres personnes qui avaient été présentes lors du voyage initial.
« Comment ferez-vous pour subvenir à vos besoins ? » demanda franchement Thranduil, alors qu'ils se réunissaient une dernière fois dans les jardins du palais, sur le banc qu'ils avaient eu l'habitude d'occuper au fil des semaines.
Bard esquissa un léger soupir.
« Je chasserai dans les bois alentours – rassurez-vous, je ne franchirai pas vos frontières. Cela fera de la viande pour les familles de Dale », expliqua-t-il d'un air volontairement détaché.
Thranduil soupçonnait qu'il se montrait pragmatique afin de dissimuler les véritables émotions qui s'emparaient de lui à l'idée de ce qu'il était devenu.
Dans tous les cas, la solution de Bard ne lui plaisait pas. Que ces animaux soient sous sa protection ou non, il ne comprenait toujours pas, après des millénaires d'existence, que l'on puisse les tuer pour se nourrir de leur chair. Il y avait bien d'autres choses comestibles qui ne souffraient pas qu'on les mange, alors pourquoi aller jusque-là ?
« Je ne reviens pas sur ma proposition, sachez-le. »
Bard plongea son regard vert et brun dans celui de Thranduil. Un sourire dépourvu de la moindre joie se peignit sur ses lèvres.
« C'est trop me demander pour l'instant, Thranduil. Je ne suis pas encore prêt à… Je ne sais pas si je serai prêt un jour à accepter d'en arriver là. Je peine encore à croire que je doive… »
« Je tenais simplement à vous le rappeler, au cas où vous douteriez. »
Une profonde lassitude s'était emparée de Thranduil au fil de la matinée et une part de lui espérait que cette conversation touche à sa fin tant il aspirait au repos. Une autre part de lui, en revanche, n'acceptait pas que Bard le quitte ainsi et aussi tôt.
« Prenez le temps qu'il vous faudra. La moindre des décisions à venir vous concernant, et nous concernant, vous appartient entièrement. J'ai pris bien trop de décisions pour vous ces derniers temps sans en mesurer les conséquences. »
Thranduil sentit que ses paroles avaient trouvé un écho chez Bard à la façon dont son regard s'illumina. Une profonde tristesse, empreinte de compassion, envahit les prunelles aux couleurs de la forêt. Thranduil sentit le métal froid de l'anneau contre sa peau lorsque Bard prit son visage entre ses mains avec une infinie douceur.
« Arrêtez de penser que vous avez commis des erreurs », dit Bard d'une voix soudain très calme, comme s'il voulait rassurer Thranduil. « Tout ne s'est certainement pas déroulé comme vous l'aviez imaginé et il me faudra clairement du temps pour accepter les changements auquel je dois faire face mais n'oubliez pas que vous m'avez sauvé la vie. Vous avez fait des sacrifices importants pour moi alors que vous ne me deviez rien, et je crois que vous n'en avez pas conscience. Je vous dois ma vie, Thranduil. J'ai la moitié de votre cœur à l'intérieur de moi et je vous promets d'en prendre soin, au moins le temps que dureront nos fiançailles car je suis pour l'instant incapable de me projeter plus loin. »
Bard sembla aussi surpris que Thranduil de l'étendue de sa tirade. Il ne parlait jamais autant.
Tous deux se dévisagèrent longuement, conscients que leurs visages étaient très proches l'un de l'autre et incapables de prononcer le moindre mot supplémentaire.
Thranduil eut l'impression de se perdre dans ce regard teinté de bienveillance et de douceur, bien loin de la colère et du dégoût que Bard lui avait parfois témoigné au cours des semaines écoulées. Son cœur se serra à l'idée qu'il n'avait pas envie, une fois de plus, de voir Bard partir.
Une pensée lui traversa soudain l'esprit alors que les images de la cérémonie du matin lui revenaient.
« Prenez soin de Sigrid », murmura-t-il, inapte à regarder ailleurs que dans les yeux de Bard. « C'est une jeune femme très résiliente et très courageuse mais elle a besoin de son père, même si elle ne vous le montre pas. Promettez-moi que vous veillerez sur elle. »
Bard ne répondit pas. Son regard scruta celui de Thranduil, comme s'il était à la recherche de réponses silencieuses.
Thranduil sentit la caresse de ses doigts sur son visage, comme s'il était à cet instant l'objet le plus précieux de tout Arda puis, sans un mot, Bard inclina le visage et posa ses lèvres sur les siennes, les unissant dans un baiser des plus chastes. Pris au dépourvu par ce geste qu'il n'attendait pas de la part de Bard, Thranduil ferma les yeux et se laissa faire, concentré sur ce contact qu'il n'avait plus connu depuis de longs siècles.
Il ne savait pas s'il appréciait le fait de recevoir un baiser parce qu'il venait de Bard ou parce qu'un tel geste lui avait profondément manqué. Il s'agissait sans doute d'un mélange des deux.
Il aurait voulu disparaître dans cette étreinte tant elle lui semblait naturelle – l'était-elle parce qu'ils partageaient le même cœur ? Avait-il développé des sentiments pour Bard avant même de lui sauver la vie ? Thranduil savait que les temps à venir lui permettraient de soulever des questions qu'il n'avait pas encore osé aborder et même si cette perspective ne l'enchantait guère, cela était nécessaire afin d'y voir plus clair.
Les lèvres de Bard quittèrent les siennes et Thranduil sentit un vide immense le saisir au plus profond de son être. Pourquoi ce baiser ? Pourquoi maintenant ? Il aurait voulu poser ces questions mais les mots ne franchirent pas ses lèvres.
Il aurait voulu, une fois de plus, que Bard demeure auprès de lui.
Mais Bard était un roi, lui aussi, et son peuple l'attendait. Du reste, ce n'étaient pas les envies égoïstes et personnelles de son cœur qui primaient sur son devoir en tant que souverain. Bard allait partir et lui-même allait devoir s'occuper de son domaine qu'il avait délaissé ces derniers temps.
« Merci », dit simplement Bard avec un sourire qui creusa de légères fossettes dans ses joues désormais dépourvues de barbe – Thranduil se fit la réflexion que sa barbe n'avait plus jamais poussé depuis qu'elle avait été rasée, après son retour dans le monde des vivants : ceci avait-il un lien avec les changements survenus à l'intérieur de lui ?
Les mains de Bard quittèrent le visage de Thranduil et l'Elfe se sentit de nouveau gagné par un vertige alors que la peau tiède de Bard contre la sienne lui manquait déjà.
Bard se leva, inclina la tête dans sa direction, une main sur le cœur pour le saluer à la manière des Elfes. Ce geste avait soudain un sens bien différent, quand on pensait à ce qu'il y avait dans la poitrine de l'Archer…
Thranduil lui répondit de la même manière, après s'être levé.
Surplombant les jardins depuis le balcon de sa chambre, il regarda Bard quitter le royaume de Vert-Bois-le-Grand, chevauchant aux côtés de sa fille et de ses hommes. Tauriel était à ses côtés et l'enlaçait avec tendresse, visiblement consciente du tourment qui habitait son père.
Une moitié du cœur serrée à l'intérieur de la poitrine, Thranduil observa les silhouettes s'éloigner vers la forêt, jusqu'à ce que la chevelure de Bard, noire comme l'ébène, ne soit plus qu'un point indistinct à l'horizon.
FIN
adar : père
iellig : ma fille
