Oh la la...
Après 15 ans d'abstinence, j'ai replongé. Je tiens à dire que je ne suis absolument pas fière de cette fanfiction, il fallait qu'elle naisse dans la douleur histoire d'évacuer la frustration post saison 2.
Donc si les coutumes n'ont pas changé, je ne suis pas l'heureux géniteur de Good Omens (sinon on serait jamais diffusé sur prime hein.) Je ne suis pas non plus à l'origine de la chanson, toute la gloire revenant à Five fingers death Punch pour ce moment pleinement venu de la douleur de Rampa.
Bref sur ces divagations, j'vous laisse vous faire votre propre idée.
Il ouvrit les yeux et fronça les sourcils. Son appartement était plongé dans l'obscurité, une bouteille a moitié pleine trônait sur la petite table attenante, toutes ses sœurs étaient visiblement mortes au combat. Il se frotta les yeux et tenta de rassembler ses idées. Il ne se rappelait pas comment il était arrivé là, il ne se rappelait pas comment il avait retrouvé son appartement. Le dernier souvenir qu'il gardait était celui du volant de la Bentley s'écrasant à plusieurs reprises sur son crâne. Pourquoi ? Dieu seul savait. Et ce n'était pas peu dire. Il se tata le visage, le corps, tout semblait à sa place. Il allait bien.
Il claqua des doigts et fit apparaître une cigarette qui s'alluma presque instantanément. Le démon croisa les jambes et rejeta la tête en arrière en inhalant la fumée. Il allait même très bien.
Les jours s'écoulèrent comme si le monde, le ciel et l'enfer avait enfin accepté de lui foutre la paix qui lui était due. Il avait pris la Bentley pour s'élancer à travers Londres sans réel but précis. Il s'arrêta et sifflotant entra dans le café en pensant à ce qu'il pourrait mettre en place pour faire chier au maximum les bobos Londoniens. La serveuse vint se planter face à lui la mine renfrognée et les bras croisés.
- six expressos dans un grand mug?
Il haussa un sourcil.
- Oui, exactement...
Elle se détourna sans demander son reste et il s'installa confortablement, fermant même les yeux savourant cette étrange sensation de plénitude.
- Mr Rampa !
Il ne sursauta pas, ce n'était pas son genre, mais intérieurement il fronça les sourcils. Cette intonation lui paraissait étrangement familière mais impossible de remettre une image dessus.
Il ouvrit les yeux et il lui fallu quelques secondes.
- Maggie...
- Mr Rampa ! Comment allez vous ?
Il haussa un sourcil étonné.
- Je vais bien merci... de... demander...
Elle lui jeta un regard inquiet qu'il ne comprit pas.
- Vous êtes sûre ?
- Bah évidemment quelle question.. Pourquoi ça n'irait pas ?
Sa voix tremblota anormalement.
- Et bien... La disquaire eu l'air soudainement penaud, ça faisait des mois qu'on ne vous avait pas vu, on se disait que ça n'avait probablement pas due marcher entre vous... Mais je suis ravie de voir que vous allez bien ! En plus vous savez, Muriel est adorable, un peu étrange par moment mais adorable.
Rampa la regardait se demandant distraitement combien de temps il avait dormi cette fois ci, se disant qu'elle allait finir par lui faire croire que ce n'était manifestement pas suffisant aux vues de la migraine que son babillage éveillait chez lui.
-Maggie, je vais très bien merci de vous en inquiéter, je pourrais vous en dire beaucoup plus mais je ne suis pas sûre que vous vouliez l'entendre.
La petite blonde afficha une expression qu'il n'aurait su interpréter et il était intimement persuadé que sur son visage s'étalait le même air surpris, et il n'aurait su dire pourquoi. Ils restèrent la de longues secondes à se regarder comme deux poissons hors de l'eau, est ce que les baleines avaient cette expression lorsqu'elles étaient hors de l'eau? Avant que Nina ne revienne et ne pose le mug devant lui d'un geste sec avant de croiser les bras sur sa poitrine, l'air toujours aussi renfrognée. Il lui jeta un regard interloqué ne comprenant pas pourquoi elle lui portait autant d'animosité.
- Vous me rappelé Lindsey, c'est toujours plus simple de fuir que d'affronter la réalité. Lâcha-t-elle avant de tourner les talons.
Il l'a regarda s'éloigner et ne su que répondre. Il posa ses yeux sur le visage défait de Maggie.
- Je suis désolée, Susurra-t-elle d'une petite voix, ce ne sont pas nos affaires mais...
Elle baissa les yeux, contemplant ses chaussures avec un soudain intérêt.
- Mais?
- Il nous paraissait si fragile quand il s'agissait de vous, j'ai peur qu'on ait brisé quelques choses, Nina elle... Elle pense simplement que vous avez été... Vous?
Rampa lui jeta un regard glacial.
- Vous avez raison ce ne sont pas vos affaires. Je suis comme je suis et je n'ai aucun compte à rendre.
Il attrapa la tasse et englouti son contenu d'un trait avant de se lever jetant négligemment un billet sur la table avant de sortir.
Il se dirigea vers la Bentley, son humeur avait brusquement changé, lui qui se sentait si bien en arrivant était soudainement profondément agacé et cela ne s'arrangea pas lorsque son regard s'égara sur la devanture de la librairie miteuse qui faisait face au café. Il avait toujours détesté les livres. Pas pour rien qu'en d'autres temps il avait convaincu des fanatiques de se lancer dans l'autodafé histoire d'emmerder les autres emplumés.
Il monta rageusement dans la voiture et claqua la porte si fort qu'elle couina de désapprobation. Après tout elle demandait aux hommes comme elle l'avait fait avec eux à l'époque de la suivre et pourtant elle les laissait derrière elle sans la moindre explication.
Cet état de fait l'agaçait tout particulièrement, sans qu'il ne puisse mettre le doigt dessus. Il secoua la tête et démarra le moteur, dans un vrombissement il se mit en route et sans réfléchir laissa la Bentley errer dans les rues Londonienne à toutes vitesse. Il pouvait bien profiter de rouler tant qu'il était là, il adorait ça, écouter la musique hurlante, couvrant le moteur mugissant, rien n'était fait pour durer après tout autant savourer. Une étrange sensation l'envahie à cette pensée, mais de nouveau il secoua la tête comme pour chasser un cauchemar qui semblait vouloir se rappeler à lui.
Ce ne fut que quand la nuit eut été bien installé que la Bentley consentit à revenir se garer sagement devant son immeuble à sa place qui l'attendait comme toujours. Il entra dans l'appartement sans grand enthousiasme, râla pour la forme sur ses plantes et alla s'écrouler sur l'un de ses sofas étrangement exténué. Pourtant le sommeil lui refusa l'entrée, impossible de trouver cet imbécile de Morphée et de se glisser dans ses bras chaud, il resta la affalé tantôt a fixer le plafond, tantôt les yeux obstinément fermés à attendre que son cerveau lâche l'affaire. Mais il ne savait pourquoi celui ci semblait pris dans un étrange délire, comme si quelque chose lui échappait, un détail, une évidence. Lorsque la lumière s'infiltra dans le salon il se résigna à cesser de lutter et se leva mettant son insomnie sur le compte des expressos, ignorant son sens commun qui lui rappelait qu'il était un démon. Passablement agacé il regagna sa Bentley et augmenta encore un peu plus le son de la radio, au moins il n'entendait plus son cerveau mouliner.
Les jours ce suivirent et se ressemblèrent, s'il avait due faire le plein de sa voiture il aurait probablement été à l'origine de la fortune d'un nouveau prince saoudien, mais par un miracle de son cru la voiture n'avait plus touché à une goutte d'essence depuis plus de 90 ans. Elle était d'ailleurs la seule a arborer à l'intérieur de sa trappe à carburant des petites médailles ressemblant étrangement à celle des alcooliques anonymes.
Un matin, après un mois et demi de tour et détour, il réalisa qu'un certain ennuis l'affligeait. Grimaçant il se décida à aller rendre une petite visite de courtoisie à ses anciens collègues. Il n'avait plus remis les pieds en enfer depuis une éternité, enfin pas depuis qu'il avait due rendre compte de l'évolution du petit antéchrist en fait, pourtant rien n'avait changé. Rien d'étonnant, les grosses entreprises ne changent pas d'un claquement de doigt.
- Salut, j'viens voir Belzébuth ! Lâcha-t-il d'un ton décontracté à l'attention du démon qui attendait l'air un peu benêt à l'entrée du service administratif. Il leva ce qui lui servait de sourcil et grogna quelque chose d'inintelligible.
- Belzébuth, couillon ! L'air pas très intelligent, la tronche couverte de mouche, duc des enfers ?
La chose démoniaque leva les épaules en grommelant et s'éloigna d'un pas lourd. Rampa tapa du pied l'air agacé, ils n'avaient pas inventé l'eau chaude mais tout de même. Non malgré tout ce qu'on peut en croire rapport à la passion démonique de faire bouillir les gens, ils n'étaient pas à l'origine de cette invention, le paradis leur ayant volé l'idée de justesse. Enfin non, à sa belle époque Lucifer, archange en chef, adorait simplement les bains à bulle. Comme tout les anges il se fichait bien de la température mais disait-il, l'eau chaude apportait une petite fumée qui lui donnait un air mystérieux et le plaisir de laisser sur les miroirs des petits mots salaces à destinations des utilisateurs suivant de la salle de bain angélique. Tombé parce qu'il posait trop de questions, mouais.
La créature re-paru suivi d'un démon aux cheveux long et à l'air agacé.
- Rampa, toi ici...
- On se connaît ?
L'autre leva les yeux aux ciels, enfin au plafond.
- Bien sûr ! on a combattu l'un a côté de l'autre dans la grande guerre, tu devait surveiller mes arrières.
Rampa fit une moue dubitative.
- Et on s'est vu il y a quoi ? Six mois ?
Alors là...
- Furfur... Bon ok laisse tomber, j'suppose que c'est normal. Viens avec moi.
Sans trop réfléchir il le suivi, quelque chose clochait, il avait la sensation que quelque chose lui échappait toujours, un goût étrange sur sa langue, non plutôt sur ses lèvres.
- Entre.
- Ah, Rampa.
La femme qui le fixait froidement avait les cheveux court, un tailleur noir serré et l'air revêche.
- Belzébuth ? C'est quoi cette tête ? Franchement je sais pas pourquoi t'as changé, mais je pensais pas que ça pouvait être pire.
La démone se pinça l'arrête du nez.
- Je. Ne. Suis. Pas. Belzébuth. Je suppose que c'est déjà plutôt bon signe.
- Bon signe? Quoi qu'il y ait eu du changement et que je sois pas au courant? Dagon c'est toi, oui en même temps c'est toujours mieux que ta tronche de poisson avarié, sans vouloir être désobligeant, bon c'était pas aussi dégueulasse que celle d'Hastur mais il était temps...
- Shax ! je suis Shax ! Le coupa-t-elle furieusement.
- Shax...
Elle le fixa attentivement, alors qu'il fronçait les sourcils répétant son nom qui roula sur sa langue amplifiant l'étrange saveur qui régnait toujours, il en était sur maintenant uniquement sur ses lèvres mais il n'arrivait pas à savoir pourquoi.
- Shax ! Dit il comme si brusquement ça lui revenait.
- Il était pas censé ne pas se rappeler du tout, grogna Furfur.
- Notre seigneur m'a dit que ça pouvait arriver, j'espère juste qu'il ne faudra pas faire trop d'ajustement, c'est agaçant, y a des moyens plus direct de régler le souci. J'veux bien qu'il ait été utile à une époque mais là...
Rampa les regardait sans comprendre.
- Est ce que quelqu'un peut m'expliquer ce bordel ?
Shax roula des yeux.
- Tu es en bonne grâce ici malgré toutes tes incartades. Et même si je ne comprends pas qu'on t'offres encore autant, j'ai pas vraiment le choix.
Elle vint se planter face à lui et posa ses mains sur ses épaules. Il tenta de se dégager de son emprise, sans qu'il ne sache pourquoi dans son cerveau quelque chose semblait s'affoler comme un animal pris au piège. Des images floues se matérialisaient dans un bordel sans nom. Furfur dans une loge de théâtre tendant ce qui ressemblait à un polaroid. Shax assise prêt de lui dans la Bentley. Shax derrière un carreau brisé le menaçant visiblement. like a rollercoaster. Maggie lui disant qu'il fallait parler de ce qui était important. Le malaise le gagnait il avait l'impression qu'un étrange brouillard se levait et son crâne lui faisait mal, comme une maison qu'il connaissait, il voyait ou était les meubles mais ils n'étaient plus là. Une douce lumière, un sourire se dessina.
- Ça suffit Rampa, écoute moi !
Ses yeux se figèrent dans ceux de Shax, la voix de la démone était devenue grave et résonnait autours de lui et à l'intérieur de lui.
- Écoute moi ! Si tu es tombé c'est parce qu'elle t'as donné des ailes sans t'apprendre à t'en servir, nous sommes fort puisque nous n'en sommes pas mort. Écoute moi, Rampa, tu vas bien, tu vas très bien et ce parce que tu en as fini avec tout ça. Maintenant dors.
Il s'écroula.
Il se réveilla en sursaut, dans l'obscurité de l'appartement. Il eu la désagréable sensation d'avoir déjà vu ça quelque part. Il secoua la tête se réinstalla pour se ré-endormir, mais quelque chose le dérangeait, l'étrange impression qu'une lumière s'était allumée dans l'appartement. Il ouvrit à nouveau les yeux mais seule l'obscurité régnait en maître. Il les referma. La lumière était toujours là.
- Rampa...
Il sursauta, les démons ne sursautait pas. Pourtant le murmure qui se glissait jusqu'à ses oreilles lui avait glacé le sang. Les yeux grands ouverts, il attendait le souffle coupé. Le chuchotement ce fit à nouveau entendre. Cette voix...
Il se leva et fit frénétiquement le tour de l'appartement cherchant d'où elle pouvait provenir. Alors qu'il rentrait dans sa chambre il eut l'impression de voir de nouveau le halo de lumière. Il s'approcha le cœur battant de sa table de chevet, ouvrit le tiroir. Il était vide. Enfin presque, il tendit la main et retourna le polaroid qui était posé face caché. Ses yeux se posèrent sur la photo, a gauche son image affichait un large sourire, il serrait la main de l'homme sur la droite de la photo.
- Rampa...
Il ouvrit brusquement les yeux. La lumière du soleil baignait l'appartement. Il se leva sans réfléchir et se rua dans la chambre, d'un geste brusque qui arracha la face du tiroir il l'ouvrit gardant dans la main le morceau de contre plaqué. Il regarda frénétiquement à l'intérieur. Il n'y avait rien.
D'un geste rageur le démon envoya volé le morceau du meuble qui alla fracasser l'un des carreaux de la fenêtre. Sans y porter attention Rampa s'assit sur son lit et se saisit la tête à deux mains, tirant comme un forcené sur ses cheveux. Il fallait qu'il se rappel, il ne comprenait pas, qu'est ce qui pouvait lui échapper à ce point. Il hurla, son crâne se mettant à fumer. Il quitta l'appartement sans cessé de pester, les dispositifs incendies se déclenchèrent sur son passage et une fois qu'il fut à l'extérieur il était entouré d'une brume qui n'était pas sans rappeler l'éternel brouillard du périph Londonien.
La Bentley hésita sur l'itinéraire à prendre, mais elle ne se risqua pas à s'arrêter même lorsque Rampa oublia de faire passer les feux miraculeusement au vert. Elle ratatina son train arrière roulant plus vite que l'avant pour éviter le bus à impérial qui arrivait tout klaxon hurlant.
La voiture s'arrêta dans un frisson de soulagement qui parcouru sa carrosserie devant un vieux pub d'Édimbourg. Il se souvenait être déjà venu à Édimbourg en d'autres temps, une histoire de pilleur de tombes. Il avait bien rigolé. Il avait eu mal à la tête.
Il passa la porte distraitement, le patron pâlit en le voyant entré. Rampa haussa un sourcil, mais ne chercha pas à comprendre d'avantage.
Il s'installa à une petite table en retrait et accueilli avec satisfaction le verre de scotch qui lui fut servi sans la moindre question.
Un léger brouhaha produit par les quelques poivrots qui l'entourait créait un doux ronronnement en fond sonore, l'air était chargé de fumée et d'une odeur rance d'alcool et ce léger relent de désarroi lui allait très bien.
Un homme se leva et passa à côté de lui. Il fronça les sourcils et grimaça en entendant les premiers accords de guitare retentir. La chanson ne semblait pas vraiment adaptée au lieu.
Cause I'm alright, Thanks for asking
There's a million things I'd love to say but you don't wanna hear
Yeah, it's alright, I don't need your blessings
Un sifflement retentit dans son crâne
« je te pardonne »
Le monde sembla soudain bien plus embrumé, un homme titubant vint s'asseoir face à lui. Il écarquilla les yeux en prenant conscience qu'il se trouvait à cet instant précis face à son exacte réplique. Enfin en nettement plus bourré.
Il s'entendait grommeler.
- Je te pardonne... Je te pardonne mais va te faire foutre l'angelot !
Son double s'effondra sur la table dans un concert de lamentation incompréhensible.
- Il est là.
Il tourna la tête en entendant les mots du patron. Il se tenait toujours derrière son comptoir, l'air franchement agacé et épuisé.
- Faites quelque chose, ça fait dix jours que j'essaye de m'en débarrasser, les flics sont venus, les pompiers sont venus rien y fait, on m'a dit que vous pourriez peut-être...
Il cru s'étouffer en reconnaissant les deux silhouettes qui faisaient face au patron.
- Rampa, tu es ridicule, lève toi. Tu pues tellement la mort, même mes mouches ne voudraient pas de toi.
- Bezébul ? S'entendit il baragouiner, t'es pas sur flafla du cenfore ?
- Mon dieu, vous autres démons vous avez vraiment le sens du dramatique..
- Ta gueule Jim personne t'as demandé la couleur du ciel !
- Bon allé, on l'embarque on avisera plus tard, souffla Belzébuth.
I've never seen an angel
But I know the devil, and he told me I'm fine.
Il frissonna
« Ecoute moi Rampa tu vas bien, tu vas très bien, et ce parce que tu en as fini avec tout ça »
- Oh Rampa, franchement... Bon je suppose que j'ai pas grand chose à dire sur le sujet, soupira Belzébuth coulant un regard tendre à Gabriel.
- Tu es sûre que ça va marcher ?
- Ça à bien fonctionné avec toi mon ange...
- Pas éternellement.
- Rien ne dure éternellement...
Alors qu'ils discutaient ils avaient chacun saisit l'un des bras du Rampa semi comateux qui se lamentait toujours et le traînait derrière eux.
- Ça durera le temps qu'il faudra, on leur doit bien ça pour tout ce qu'ils ont fait pour toi... Et Shax me doit un service pour sa promotion.
J'ai toujours su qu'il y avait du bon en toi. Souffla Gabriel l'air attendrit.
Et alors que le souvenir semblait s'évanouir cette phrase tournait en boucle dans la tête de Rampa.
Roll, roll, roll, guess I sleep when I'm dead.
La chanson se tut. Le patron sorti de derrière son bar l'air résigné, ouvrit le juke box et en sorti un vinyle qu'il jeta sur une pile d'autres vinyle tous identique avant de le remplacer avec la conviction de l'homme qui essaye de remplir une passoire d'eau.
- J'en peux plus, on aurait au moins pu garder everyday en plus ça aurait fait une variation...
Le démon resta de longues heures a fixer le fond de son verre, la chanson tournait encore et encore et il avait la sensation qu'elle tentait de lui dire quelque chose, d'accrocher une petite aspérité dans sa mémoire qui lui semblait si lisse. D'ouvrir le tiroir d'un meuble qui avait disparu. Il eu un flash. Un tiroir ouvert, un polaroid posé au fond.
Ce n'était pas sa table de chevet. C'était un secrétaire. Un secrétaire au style désuet, poussiéreux et recouvert d'ouvrages. Où pouvait il avoir vu cela... Lui qui détestait les livres. La devanture miteuse d'une librairie lui apparu à l'esprit.
Il se rua à l'extérieur, le chemin jusqu'à Londres lui paru interminable. Il avait l'impression d'être sur le point de saisir quelque chose, quelque chose d'important, quelque chose de précieux. En même temps une part de lui semblait lutter pour garder les portes, enfin plus exactement les tiroirs de sa mémoire fermés.
C'est dans une agitation mentale qui lui échappait qu'il se précipita jusqu'à la porte de la librairie. Il l'ouvrit à la volée et s'arrêta net. Son cœur s'était figé, submergé par un sentiment de détresse, son être lui hurlait de faire demi tour de partir aussi vite que possible, de rouler jusqu'à en crever. Mais il ne pouvait pas, c'était plus fort que lui comme un ordre impérieux.
Il marcha jusqu'au secrétaire d'un pas incertain. La petite photo était la, il l'a retourna et sans hésiter son regard se posa sur le visage rond au sourire solaire sur la droite de la photo.
- Oh Mr Rampa, je suis désolée... Vous n'auriez pas due... Je n'ai pas eu le choix...
Il leva la tête et vit le regard horrifié de Muriel, juste avant que son regard ne tombe sur le visage revêche du Métatron.
- Toi ! Espèce de vieille enflure !
Il fit un pas en avant mais son souffle se coupa.
- Non Rampa.
Shax était là elle aussi, pourtant ce n'était pas sa voix qui s'échappait de sa gorge.
- Il semblerait que ton idée ne fonctionne pas aussi bien que tu le pensais. Tu es vraiment beaucoup trop borné.
Mon idée... Siffla-t-il de plus en plus agacé et perdu.
- Il est vrai que tu as fais quelques écarts dans ton rôle de démon, mais je t'ai toujours bien aimé et j'ai toujours regretté tes nébuleuses.
Lucifer ?
- Oui, Rampa. Puisqu'il semblerait que tu refuses de m'écouter, il est peut être temps que tu entendes... Les nouvelles. Après tout a quoi bon continuer a essayé d'appliquer un plan qui n'a plus lieu d'être.
- Je comprends de moins en moins.
- Ton ami Aziraphale est mort. Coupa froidement Métatron.
Rampa vacilla, les meubles de la maison était réapparu en une demie seconde, la demie seconde suivante ils semblaient s'être embrasés.
- Pardon ?
- Il est mort. Métatron haussa les épaules. Les risques du métier. Pendant que tu comatais tu as raté quelques événements. Le second avènement raté... Ton ami à voulu guider les hommes lui même sur le chemin de la sagesse. Et bien... Tu as déjà vu des vautours affamés. Ça pas été beau à voir. Ils avaient bien préparé leur coup, a croire que la résurrection de Jésus ne leur avait pas tant plus que ça. Ils l'ont décorporé et ils ont réussi à tuer son âme. Bref il est mort.
Le démon s'était affaissé sur lui même au fur et à mesure de la tirade glacial du Métatron. Il ne pouvait y croire.
- C'est n'importe quoi...
La bouche de Dieu grogna, glissa la main sous sa veste avec agacement et jeta un fin cercle d'argent qui n'émettait qu'une très faible lumière devant Rampa.
- Ils nous l'ont déposé dans une église prêt du lieu du second avènement.
Rampa tendit la main en direction de l'auréole. Sa lèvre tremblotait alors qu'il la prenait entre ses doigts craignant de la casser a chaque contact. Elle était si froide, froide comme la mort.
- Aziraphale...
Il n'y avait aucun doute c'était son essence qu'il sentait pulsé faiblement.
Shax s'approcha de lui.
- Je te propose pour la dernière fois de répondre à ta faveur et d'effacer son existence de ta mémoire, j'espère que cet événement t'aidera à te résigner et ne plus lutter.
Il avait envie de vomir, il avait oublié Aziraphale, parce qu'il avait voulu l'oublier. Et maintenant Aziraphale était mort, il n'avait même pas bougé le petit doigt pour le sauver. Parce qu'il ne se souvenait plus de lui. C'était de sa faute. Il aurait due hurler, ce dire qu'il ne pouvait pas, envoyer promener Shax, Lucifer, Métatron et toute la création en se disant qu'il devait porter le deuil de son ange. Mais il était faible. Il était un démon. Il était lâche. Il leva les yeux vers Shax et acquiesça simplement.
- Alors écoute moi Rampa. Tu vas bien, tu vas très bien. Tu ne veux plus chercher à te rappeler. Parce que tu n'as rien à te rappeler. Maintenant dors.
Alors qu'il s'effondrait il cru entendre le chant d'un rossignol raisonner par la fenêtre ouverte de la librairie.
