i'm yours - Isabel LaRosa
Parfois, je voudrais réussir à t'atteindre. Plus le temps file, plus j'ai l'impression de me perdre dans un nouveau vide. Celui-ci est moins sombre, plus surprenant. Je rêve de te stimuler de la même façon. Nos âmes pourraient se mélanger, ne devenir qu'une. Nous pourrions être une entité à part entière. Je souhaite que nos âmes se confondent alors même que jamais nos corps ne se sont unis.
Tu profites, seul centre de l'attention, de ton triomphe. Tu as gagné, tu as vaincu celui que personne n'a réussi à vaincre.
Je suis gracié de ta main, ton pardon suffit à ce que les autres fassent de même. Celle qui doit devenir mon épouse me regarde au loin, elle voit bien que je n'ai d'yeux que pour t'admirer.
Tu embrasses les survivants, pleures les morts, acclames tes alliés, mais je sais que tu ne rêves que de tranquillité. Je vois ton corps tendre vers le château, impatient d'un peu de solitude, alors même que tous réclame ta présence. Moi y compris.
Je devrai partir, me faire petit, me faire oublier de ce monde le temps qu'il faut pour devenir respectable. Je devrai encadrer les journaux contenant tes interviews dans mon salon, plein de reconnaissance envers toi.
Mais je n'en ai pas envie. Tout ce que je veux faire, c'est t'amener avec moi dans n'importe quel lieu clos et isolé. Je voudrais courir vers toi, te prendre la main et fuir, sans un regard en arrière. Je désire te faire comprendre ce qu'il se passe dans ma tête, dans mon cœur, tout au fond de mon âme.
Le courage, c'est normalement toi. Moi, je suis le peureux, mais fier Draco Malfoy. Le perfide, mais aussi le brisé.
Je voudrais t'inviter quelque part, t'apprendre les différentes facettes de ma personnalité. Montrer que je suis riche, dans tous les sens du terme.
La fête se termine, j'aide à ramasser débris et cadavres. Je te perds du regard. J'espère que tu peux souffler quelque part.
Je rentre chez moi, les aurors t'ont parlé. Je suis encore un homme libre ce soir.
Les jours défilent, les semaines passent, quelques mois se terminent. Je ne laisse pas tomber, je fais tout pour montrer que j'ai choisi mon camp et que je ne veux rien de plus que vivre sereinement. Même les plus sceptiques commencent à baisser leur garde. J'apprécie, mais il me manque ta présence.
Je collectionne les journaux dont tu fais la une, faute de les encadrer. Tu souris toujours, tes yeux ne suivent jamais. Quelques fois, tu es avec tes amis, le trio d'or ou toute ta troupe. D'autres, tu es seul et crispé devant l'objectif.
Je t'ai envoyé une lettre hier, de remerciements. Je n'ai pas osé écrire autre chose, j'ose à peine espérer que tu la lises. Ou même que tu y répondes.
Pourtant, c'est ce que tu as fait, et je pourrai promettre que j'en ai fait trembler ma maison.
Tu en as mis du temps. Je ne veux pas de remerciements, j'ai fait ce qui était juste. Comment va ta femme ?
Tu penses donc que je me suis marié, que j'ai condamné une femme à vivre avec un homme qui ne lui rendra rien de ses sentiments ?
Je t'ai répondu dans l'heure, envoyant une requête qui va certainement être rejetée.
J'ai osé.
Les jours défilent et je suis en émoi. J'attends, je suis impatient et ma solitude n'aide pas. Je ne fais rien pour y remédier, ça me fait penser à toi. Alors même si ça me tord l'estomac, ça me rend plus heureux que tout ce que j'ai vécu jusqu'à présent.
Foutu Potter.
Finalement, pas moins de dix jours après ma lettre, voilà la tienne dans mes mains.
Une partie de cartes ? Veux-tu donc à ce point être battu à ton propre jeu ?
Donne-moi une date et une heure. Je viendrai.
J'en ai mal au cœur, j'en ai l'angoisse qui monte. Je suis plein d'adrénaline, elle coule dans mes veines comme de la lave et enflamme mes sens. Tu as dit oui.
Étant donné que je suis maintenant moins occupé que toi, puisque je ne suis plus à la botte de personne ; je te réponds à nouveau dans l'heure.
Si Merlin le veut, tu seras dans mon salon dans une semaine.
Quelques jours passent, et je reçois un simple oui de ta part. Il suffit à me rendre euphorique. Je suis si loin de celui que j'étais.
Tu m'as sauvé oui, mais tu m'as aussi tué. Tu as tué une version de moi qui n'a duré que trop longtemps. Peut-être que mes sentiments viennent de là. Je fais tout de même dans le malsain, je ne suis pas un enfant de cœur.
Ma maison est toujours d'une propreté absolue, mais pour ton arrivée, pour tout ce que je prévois, je dépose des petites choses sur les meubles, derrière les rideaux, près de la chambre.
Mon jeu de cartes favori est posé sur un plateau argenté dans le petit salon. À côté de lui, trône une théière. Je récupère deux tasses et des biscuits que je rajoute au travail de mon elfe de maison.
J'entends la sonnerie, je sais que c'est toi. Je me retiens d'aller ouvrir. Souviens-toi, je reste fier.
Tu es là, devant moi. Ton regard me couvre entièrement. Aucune haine, je dirai même aucune malice. Nous sommes comme revenus à zéro, comme les deux âmes abîmées que nous sommes, nous nous reconnaissons.
Je ne désire rien d'autre que ces regards, ils sont déjà tant pour moi.
Je t'invite à t'asseoir, tu le fais, et nos regards ne se lâchent pas. Je cherche la paix dans tes yeux, je peux clairement y voir la mienne. Vois-tu la tienne dans les miens ? C'est ce que je voudrais.
Je distribue les cartes, sans parler, je ne veux pas de mots. Apparemment, toi non plus, nous jouons sans nous intéresser à notre adversaire. Lors de mon premier point, je te vois sourire, d'un sourire amusé et cela m'amène à faire de même.
À un moment, je ne compte plus les points, je fais des erreurs, et toi aussi. Mon roi prend une reine et un as, tu réussis avec ton sept à prendre deux cartes mineures de cinq et de deux. Je remarque que toi non plus, tu ne comptes plus. Nous jouons dans le vide, sans but. J'aime ce moment. J'aime encore plus quand nous constatons que tu as tous les points de la famille de cœur, je trouve ça drôle.
Nous nous arrêtons naturellement à la fin de nos tasses de thé, à la fin des biscuits, à la fin du jeu de cartes. Je sens que tu cherches tes mots, tandis que je cherche mes gestes.
Nous n'avons jamais parlé d'autre chose que de la haine, que de la guerre. De la pitié, de la reconnaissance, de la valeur de l'Homme. Aucun de nous ne veut partir sur ce terrain-là. Je voudrais juste montrer que je voudrais faire partie de ta vie, être là même de façon mineure. Toi, je ne sais pas ce que tu veux me dire.
- Je ne sais pas pourquoi, mais je ne veux pas discuter avec toi.
- Tu veux partir ? Je demande alors.
- Non.
- Alors que veux-tu qu'on fasse ? Jouer encore ?
- Je ne sais pas. Je ne veux pas rentrer, pas avec ce que je vois dans tes yeux.
- Qu'est-ce que tu y vois ?
- Je m'y vois, moi. Je vois Harry. Que vois-tu dans les miens ?
- Du désir, mais je ne sais pas vers quoi.
- Moi non plus. Envers la nouveauté, l'attrait de l'inconnu, de différent de l'horreur.
- Soit. Ce qu'Harry veut, Harry l'a.
Tu ne tiques pas quand je prononce ton prénom, et je sais que je suis perdu. Hésitant, j'ose tendre une main vers toi, comme pour se serrer la main. Tu la prends, mais au lieu de la serrer, tu la tournes et observes ma paume.
Tu te lèves, m'entraînes avec toi. Je ne me sens plus maître de moi-même, tu m'englobes.
Nous contournons la table, et nous voilà face à face. Tu ne parles toujours pas.
Très vite, la situation dérape. Y avais-tu pensé avant moi ? En même temps ? Ce que j'ai aimé avec cet acte rapide, Harry, c'est que personne ne s'y attendait. C'était impossible de se dire que c'était nous deux. Harry et Draco, qui cherchent à coucher ensemble, et non pas Potter et Malfoy, qui cherchent à s'entretuer.
Oh, j'y avais déjà pensé, entre deux rêves de fuite, de toi et moi dans la campagne. Toi comme un bûcheron et moi presque comme une femme aigrie au foyer. Mais jamais je ne me serai dit que ça viendrait de ton initiative. Je n'ai jamais réussi à te lire de cette façon. Je n'ai toujours que deviner les émotions qui se rapprochaient des miennes, sur le champ de bataille, dans les toilettes.
Je ne cherche pas à comprendre, je crois que toi non plus. C'est ça qui est bien, on ne se prend pas la tête tandis que nos corps se rapprochent. Encore moins quand ta main lâche la mienne pour rejoindre ma hanche.
Je me laisse faire quand tes lèvres se posent sur mon front, quand tu me demandes dans un souffle si je suis d'accord de faire l'amour. De faire l'amour avec toi, comme si c'était un crachat, comme si je ne devais pas le vouloir. Pourtant, je le veux, depuis ce champ de bataille, Merlin sait que je le veux.
Alors je te réponds que oui, je suis d'accord, et nos lèvres se scellent pour ne s'ouvrir que dans quelques soupirs. Ta deuxième main rencontre ma nuque, et les miennes s'accrochent à ton dos. Tu descends ta bouche vers la mienne, et je penche le visage pour leur permettre de s'unir.
Rien n'a de sens, rien n'est logique, mais je trouve agréable de ne rien contrôler, de ne pas se préoccuper des conséquences. Après tout, il n'y a des conséquences que lorsqu'on décide qu'il y en a.
Toujours dans ton dos, je fais remonter ton pull doucement, pour te laisser le temps de faire marche arrière. Au lieu de ça, tu t'éloignes pour le retirer toi-même complètement.
Je n'ai pas le temps de te regarder, de t'admirer, car tu reviens à l'attaque. Je déboutonne ma chemise, de peur que tu ne la déchires pas, et tu en profites pour retirer ton pantalon, spectacle dont je ne manque rien.
Je m'approche de toi, à nouveau, et par un simple regard, je t'entraîne à ma suite, vers ma chambre. Nous avons abandonné nos vêtements derrière nous, je pense que c'est le plus beau des désordres.
Mon pantalon tombe à mes pieds sur le pas de ma porte, je vois du coin de l'œil ton caleçon le rejoindre. J'enjambe le tout, sans me retourner vers toi, encore intimidé de te voir dans ta tenue d'Adam, après tout ce qui a chargé notre passé.
Par la position de mon corps, debout devant le lit, légèrement penché en arrière, tu comprends que tu peux venir te coller à moi. Ton torse touche mon dos, tes mains trouvent l'élastique de mon sous-vêtement et jouent avec pendant que je te laisse tout l'espace désiré sur mon cou, que tu couvres de baisers.
Mes mains partent explorer ton corps comme elles le peuvent, je caresse le côté de tes cuisses, je les laisse remonter jusqu'à ta taille, dont je sens encore la marque d'un caleçon légèrement trop serré.
C'est sensuel, érotique mais pas concret, pas profondément sexuel. Chacun de nos gestes ressemble à des excuses, à une compréhension étrange, comme si nous étions complémentaires sans le savoir, sans nous connaître, à agir comme si nous n'avions rien.
Je me retourne, me laisse tomber doucement sur le lit, alors tu me suis, me surplombes.
Nos bouches se retrouvent à nouveau, puis nous stoppons tout pour nous regarder, nous assurer que l'autre le veut toujours, que l'ivresse du moment n'a pas encore laissé place au regret. Ce n'est pas le cas, alors avant qu'on ne passe aux choses sérieuses, tu m'enlèves mon dernier bout de tissus avec un regard appréciateur qui me fait prendre confiance. Je pose pour toi sur le lit, prêt à ce que tu me rejoignes enfin complètement. Et tu le fais.
Tu le fais si bien que je ne peux résister à te donner un coup de hanche puissant, t'arrachant un râle tout en te faisant basculer sur le dos. Je te chevauche sans perdre de temps, et je regarde tout ce que je me suis retenu de voir jusque-là. Ton torse, le mouvement que fait ta respiration et la façon dont cela fait bouger ton ventre parsemé de légers abdominaux. Ton visage, sans lunettes, ou pendant que je me demande où tu les as laissées, tu en profites pour prendre le dessus sur moi. Je descends vers ton sexe, constate son apparence, le fait qu'il est déjà dressé, tout comme le mien, et qu'il repose contre ton nombril. Ta position change, et je vois que tes bras sont repliés derrière ta tête, tu es nonchalant et confiant. C'est à la fois une évidence et une surprise venant de toi.
Je suis confiant moi aussi, et je souhaite te le montrer. J'arrête mon admiration, bien que chacun de tes regards fasse tressauter mon sexe, et me concentre sur ton torse. Je l'embrasse, m'attarde sur les endroits qui te font gémir. Qui aurait pensé que tes côtes soient une de tes zones érogènes ?
Je descends jusqu'à l'endroit où se trouve ton excitation et m'arrête, parce que je ne veux pas le faire aujourd'hui, et tu ne dis rien à ce sujet. Si j'en crois ton corps, et ton regard, j'ai fait du bon travail.
Tu me fais tomber lourdement sur le dos, mais reste de côté. Je me pose des questions, jusqu'à ce que je te voie te tenir sur un seul bras, pour laisser l'autre venir caresser mon corps dans son intégralité, avec douceur. Contrairement à moi, tu t'attardes sur mon sexe, fais quelques va-et-vient. Tu prends le temps d'observer mes réactions, et je te vois durcir à chaque nouveau soupir.
Je finis par te demander de venir, je veux à la fois que ça dure à jamais, et à la fois que ça se finisse vite, que je puisse m'en souvenir, en parler avec toi.
Tu obéis, et d'un coup de baguette, je me lubrifie. Tu n'as pas eu besoin de parler pour que je comprenne que pour cette première fois, tu mèneras la danse. Nous ayant épargné les complications liées à la condition humaine, je te tends un préservatif, et te laisse l'enfiler. Je sens que tu as ce besoin de contrôle, que ça n'aille pas trop loin, que notre rapport soit vif et passionné, mais pas dangereux, pas du genre à t'enflammer. En bref, c'est une première fois.
Tu me souris, tes yeux brillent, ton sexe est dressé et tout ça pourrait être ridicule. Ça pourrait, mais je suis ému, et heureux et je suis certain que mes yeux brillent aussi. J'ai l'impression de faire quelque chose pour moi, pour la première fois dans tous les sens du terme.
Je te rends ton sourire alors que tu écartes mes jambes, et que j'enroule celles-ci autour de tes hanches. Notre proximité devrait être bizarre, ça n'a aucun sens, nous deux, sans avoir échangé un seul mot. Il n'en est rien. Je suis à l'aise, toi aussi. Je souris, tu souris. Je pourrai éclater de rire tant ma poitrine est gonflée d'euphorie.
Nous sourions toujours lorsque tu me pénètres, et je ne pense même pas à me crisper à l'intrusion, même si la douleur me rappelle à l'ordre une fois que tu es dedans. Je perds mon sourire, grimace même, mais mes yeux, je le sais, gardent la même lueur.
Tu embrasses mes joues, à nouveau mon front, tu traces des cœurs de ta main gauche contre mon bras, et je me concentre sur toi.
Nous restons quelques minutes comme ça, parce que ce n'est pas grave, parce que dans le sexe, tant qu'il y a consentement, tout est ok, tout est sensuel, tout est bon, même les pauses.
Tu restes dur, sans bouger à l'intérieur de moi, et je m'amuse à me demander si je fais garrot, ou si me voir nu, sous ton corps, suffit à te garder excité. Je souris de nouveau, et tu commences à bouger. Très doucement les trois premières fois, lorsque je te dis oui de la tête, que j'appuie mon consentement par mes bras qui t'encerclent, tu accélères.
Parfois, je voudrais réussir à t'atteindre, je pense toucher au but. Je repense à toi dans ton triomphe, qui n'en prenais pas la gloire, mais la peine, à ton air sur les journaux, à ces mois sans se voir, alors même qu'avant, nous n'avions rien. Cette invitation pour jouer aux cartes sur un coup de tête, parce que c'est ma passion, au même titre que toi, tu l'es. Cet amas de cœurs, dont tu pourrais faire une maison. Ce dérapage vers le sexe, qui n'a eu aucun signe précurseur. Cette histoire, cet acte, n'a pas de sens.
Penser à toi dans tous ces moments, te voir m'observer pendant tes mouvements, tantôt brutaux, tantôt rapides, tantôt lents et fluides. Savoir que tu es là, sur moi, dans moi. La sensation que m'apporte ta simple pénétration, accompagnée du frottement de ma queue contre ton ventre, car je te tiens au plus près de moi. Je perds la tête, j'espère jouir après toi.
C'est ce que je fais, Harry. J'ai tenu quelques secondes après toi, mais savoir que Draco Malfoy a provoqué un orgasme à Harry Potter, ça vaut bien une jouissance.
Nous sommes essoufflés, toi plus que moi et aucun de nous deux ne bouge. Toujours pas de mots, seulement des regards, et pour le moment, ça me va.
Tu embrasses mon front, j'embrasse le tien, j'embrasse ton épaule, tu embrasses chastement mes lèvres.
Tu roules sur le côté, et sans te nettoyer, sans me nettoyer, sans t'endormir, sans te rhabiller, sans même aller dans la salle de bain, tu t'en vas.
Je t'attends, persuadé de ton retour, et je suis satisfait de te voir apparaître à nouveau, mon jeu de cartes dans les mains.
- Jouons une partie, s'il te plaît.
Je réponds par l'affirmative, et ignorant ma fatigue et mon envie d'aller aux toilettes, je distribue les cartes que tu m'as tendu.
La partie est étonnamment courte, et encore une fois, je te vois ramasser toutes les cartes de cœurs, alors même que bien souvent, ça me laisse l'avantage.
À la fin, tu récupères simplement tes cartes, et vas dans la salle de bain. Je te suis. Nous nous lavons, et enfilons à nouveau nos vêtements, récupérés par la magie. Ni toi, ni moi ne voulions retourner dans le salon.
Tu as repéré mon bureau, dans un coin de ma chambre, et tu as décidé d'y aller, sans m'autoriser à te rejoindre. C'est mal me connaître, car même pas cinq minutes plus tard, j'étais à côté de toi, admirant le château de cartes que tu as construit.
- Tu as vu Draco ?
- Vu quoi ?
- Je t'ai construit un palais de cœurs.
Intrigué, je me penche et constate que chacune des cartes du château est, en effet, ornée de cœurs.
- Tu aimes les cartes n'est ce pas ?
- Je les aime, oui.
- Tu aimes les belles demeures aussi.
- C'est vrai.
- As-tu tendance à apprendre à aimer les bâtisseurs ?
- Je peux facilement me laisser tenter.
- Si tu regardes bien notre situation, je t'ai déjà tout offert.
- Sur un plateau d'argent.
Je souris, lui aussi, car oui, mon bureau est vraiment en argent.
Décidément, cette histoire n'a aucun sens. Cette journée ne trouve aucune logique dans mon cerveau, aucun de mes neurones n'arrive à faire un lien entre notre nous d'avant, notre nous séparer, notre nous des lettres, celui des cartes, celui de l'amour, et celui du palais de cœurs.
Mon amour, je porte un toast. À notre première vraie rencontre.
