Hello ! Nouveau chapitre, qui j'espère vous plaira ! Il marque la reprise régulière des publications qui, je le rappelle, auront lieu tous les dix jours :D
Pensez à bien lire ma petite note de fin de chapitre, elle concerne un sujet assez important dont je souhaite vous parler !
Bonne lecture !
– Silence ! s'exclama Kingsley Shacklebolt depuis sa place au centre de l'Assemblée du Magenmagot. Maître Zabini, je vous prie de vous asseoir ! Monsieur Potter, je serai contraint de vous faire sortir de la salle si vous ne vous calmez pas immédiatement !
Blaise serra les mâchoires et s'exécuta sous le regard moqueur de Percy Weasley. Il rêvait de sortir sa baguette et faire exploser son crâne de parfait petit lèch…
– Calme-toi, Blaise, tu risques de perdre toute ta marge de progression, lui murmura Hannah Abbot à l'oreille.
Elle l'accompagnait pour la quatrième fois à une audience et Harry était également à leurs côtés pour le dernier jour. Tout se jouait en dernière minute et ils avaient été forcés de ramener l'Élu, le Survivant, pour espérer changer les choses.
Ils espéraient avoir enfin gain de cause. Cela faisait des jours que ça durait, des semaines. Dès le début de l'année, Blaise était revenu à la charge pour accélérer la prise en charge de leur dossier. Un mois plus tard, les choses n'avaient pas beaucoup avancé. Malgré son exploit d'avoir réussi à convaincre Muriel Prewett de supporter leur cause, ils restaient perplexes. Le chemin avait été long et tortueux et il avait dû céder à son chantage, mais elle était désormais de leur côté.
– La séance est suspendue le temps que les Membres du Magenmagot prennent leur décision, annonça Kingsley en abattant son martelet sur son pupitre. Rendez-vous demain à neuf heures pour la délibération.
Blaise soupira et ramassa ses affaires pour quitter la salle d'audience. Il était déçu. Il aurait aimé pouvoir débattre plus longtemps, il avait encore des pages complètes d'arguments à leur présenter. Si seulement Amos Diggory n'avait pas monopolisé la parole pendant une demi-heure…
Un brouhaha particulièrement oppressant s'éleva dans l'auditorium et il s'empressa de le quitter. Il s'agissait de l'une des audiences les plus importantes de l'année. Elle avait duré six jours et il s'agirait, si tout allait bien, de leur dernière réunion.
Harry et lui étaient prêts à faire appel si besoin et il était persuadé que ce serait aussi le cas de Hannah. Elle était tout aussi investie qu'eux.
Blaise s'était quelque peu rapproché d'elle en quelques mois. Il ne l'avait pas du tout fréquentée durant leur scolarité et devait avouer le regretter au fil des semaines passées à ses côtés pour travailler. Elle avait très récemment intégré son cabinet d'avocat et ils collaboraient désormais sur la majorité de leurs missions.
Il pouvait même admettre être devenu ami avec elle. Ils finissaient parfois leurs journées de travail dans un bar, ou bien chez l'un et l'autre. Il avait ainsi appris à connaître Londubat par extension. Il se rappelait encore de la grimace que son ancien camarade avait tenté de cacher à sa fiancée quand Blaise était entré chez eux la première fois.
Harry posa brusquement sa main sur son épaule, alors que Blaise marchait vers les cheminées de l'Atrium. Il avait à peine réalisé être entré dans les ascenseurs du Ministère, trop plongé dans ses pensées. Il se répétait déjà toutes les prises de paroles des différents intervenants du Magenmagot et la façon dont il pourrait démonter leurs arguments s'ils venaient à encore refuser leur proposition de loi.
– Zabini, nous allons boire un verre à Grimmaurd avec Hannah, tu te joins à nous ? lui dit-il quand il se tourna vers lui. Parkinson peut venir aussi.
Blaise jeta un rapide coup d'œil à sa montre et soupira. Il n'avait aucune raison de refuser et cette soirée lui ferait probablement du bien. Il se savait capable de s'enfermer dans son bureau toute la nuit jusqu'à s'endormir, afin d'éplucher tous les documents qui concernaient l'affaire.
– Je vous rejoins là-bas ? abdiqua-t-il avec un hochement de tête. Le temps de rentrer, de me changer et de prévenir Pans', nous devrions être là d'ici une demi-heure.
– Parfait, acquiesça Harry en sortant sa baguette, prêt à partir. À tout à l'heure, vieux.
Puis, il disparut dans l'une des cheminées de l'Atrium.
Blaise resta figé devant une cheminée alors que les dernières paroles de Potter bourdonnaient dans son esprit. Vieux. Il ne se rappelait pas être devenu si proche de lui. Ils ne s'appelaient même pas par leurs prénoms. Leur relation était restée strictement professionnelle depuis la fin de la guerre. Cordiale, certes, mais pas amicale pour autant. Ils avaient chacun leurs intérêts à se côtoyer et ils s'y étaient toujours tenus.
Quels étaient ces intérêts désormais ? Blaise n'avait plus le même ressenti qu'auparavant. Leur combat était le même, ils s'accordaient depuis un moment pour que Justice soit faite et non plus pour se servir de l'un et l'autre.
Blaise se souvenait très bien des mois qui avaient suivi la guerre, d'à quel point il avait été heureux d'avoir Potter à ses pieds, le suppliant de l'aider à libérer Théodore.
Il se sentit mal en se remémorant le sentiment de pouvoir qu'il avait ressenti. Il avait eu l'impression d'avoir l'ascendant, que Potter dépendait de lui. Peut-être était-ce le cas, à l'époque.
Potter s'était servi de lui pour ses talents d'avocat. Blaise s'était servi de lui pour son nom et sa renommée. Ils en avaient profité tous les deux et avaient eu gain de cause.
Désormais, les choses étaient différentes, plus saines. Ils collaboraient, ils s'écrivaient, ils complotaient. S'ils profitaient des compétences de l'autre, cela n'avait plus rien de… malsain. Ils n'aspiraient plus à faire libérer Théo ou bien Drago, ils voulaient que les choses changent drastiquement. Pour tous.
Blaise cligna des yeux en entendant l'une des cheminées sur sa droite s'allumer et il se décida enfin à bouger. Il entra dans celle qui lui faisait face et disparut dans les flammes vertes. Il avait encore la tête remplie des voix des intervenants de l'audience.
Il réapparut dans le séjour de son appartement et se débarrassa aussitôt de son manteau, qu'il envoya s'accrocher dans l'entrée. En sortant de la cheminée, il manqua de tomber à la renverse en se prenant les pieds dans un carton rempli de livres.
Il gémit de douleur et sautilla sur place en se massant le pied. Foutus orteils. Foutus cartons. Foutues chaussures d'avocat.
– Blaise ? C'est toi ? s'enquit Pansy depuis la cuisine.
– Oui, grogna-t-il en reposant son pied à terre.
Il prit une longue inspiration pour calmer sa douleur avant de reprendre.
– Je croyais que nous attendions d'être certains d'avoir la maison avant de commencer les cartons, lança-t-il en entendant sa femme arriver.
Pansy entra dans le salon, la lèvre inférieure coincée entre ses dents. Il leva les yeux au ciel.
Cela faisait deux mois qu'ils voulaient déménager. Ils voulaient quelque chose de plus grand, de plus éloigné de la ville. Ils voulaient changer d'air et ne plus vivre dans ce que Pansy nommait si bien "taudis".
Ils ne regrettaient pas d'avoir choisi leur appartement à la sortie de la guerre, ils avaient voulu d'une résidence proche du Ministère. Seulement, désormais que leur vie était plus stable, ils avaient besoin de renouveau et leur petite maison en Écosse ne suffirait pas. Pansy avait formellement refusé qu'ils y passent leur vie. Elle voulait une maison, une grande et belle maison. Un manoir, s'ils en trouvaient un. Ils en avaient largement les moyens.
Elle voulait un endroit qu'elle pourrait décorer comme elle le voulait, où elle pourrait inviter autant de monde qu'elle le souhaitait, où elle pourrait recevoir les soirées de charité de sa fondation. Elle voulait un endroit où son mari pourrait faire du Quidditch sur son temps libre, où il pourrait avoir son propre bureau et non pas travailler sur un coin de table, où il pourrait lui faire l'amour dans chaque pièce sans se lasser.
Et Blaise voulait lui offrir le monde.
Alors Pansy s'était occupée des visites. Il lui faisait confiance, il savait qu'elle choisirait la maison de leurs rêves, celle dans laquelle ils vieilliraient.
Et elle l'avait enfin trouvée, une semaine plus tôt. Cela avait suffi à égayer son quotidien bien trop sombre pendant quelques jours. Ils avaient voulu l'acheter aussitôt, mais les propriétaires leur avaient bien fait comprendre que leurs noms ne suffiraient pas à ce qu'ils l'obtiennent si facilement. Ils devraient encore attendre. Leur dossier était béton, mais Blaise savait reconnaître la rancœur quand il la voyait et le regard du propriétaire l'avait trahi.
Il priait toutes les divinités du monde pour que le rêve de sa femme ne tombe pas à l'eau. Ce serait bien trop d'un coup. Il doutait qu'elle parvienne à le surpasser.
– Je voulais me changer les idées, avoua-t-elle en défaisant son chignon.
Il ne se retint pas de la déshabiller du regard à ce geste et un sourire tout sauf innocent prit place sur les lèvres de son épouse.
– Comment ça s'est passé ? demanda-t-elle alors pour changer de sujet, tout en s'approchant de lui.
Elle s'accrocha à son cou alors qu'il haussait les épaules. Il entoura ses hanches de ses bras et l'embrassa sur le bout du nez.
Il n'avait aucune envie de parler de l'audience pour le moment. Il aurait voulu se plonger dans un verre, voire une bouteille, mais il s'était – encore – promis d'arrêter de boire pour la nouvelle année. La journée avait été longue, trop longue.
Cependant, il savait que cette discussion serait inévitable. Au regard que Pansy lui lança, il sut qu'elle ne le laisserait pas changer de sujet aussi facilement qu'elle l'avait fait. De plus, si elle acceptait de venir chez Potter, il lui faudrait être un minimum renseignée sur le déroulé de la séance.
– Je ne sais pas vraiment, avoua-t-il donc avec une grimace. Ils ne laissent rien voir, c'est limite s'ils se foutaient pas de la gueule de notre projet. Et le Ministre n'a pas cessé de me lancer des regards d'alerte quand je contredisais un des membres du Magenmagot, mais je les ai ignorés.
Elle passa ses doigts dans ses cheveux pour masser doucement le bas de son crâne. Il se retint de fermer les yeux tant c'était agréable. C'était exactement ce dont il avait besoin pour se détendre.
– Tu ne risques pas ta place dans l'Assemblée ? demanda-t-elle avec inquiétude.
– Pas quand je suis celui qui plaide. Il ne peut rien me reprocher tant que je suis du côté opposé. Il va probablement me convoquer pour me mettre la pression quant à ses prochaines décisions, mais ça ne devrait pas aller plus loin.
Elle hocha la tête, avant de la laisser reposer contre son torse en fermant les yeux.
– Et toi ? Tu es restée ici toute la journée ? s'inquiéta-t-il en levant une main jusqu'à sa joue pour qu'elle la regarde.
Depuis Noël, Pansy travaillait de moins en moins. Elle avait presque abandonné sa fondation et confiait la plupart de ses missions à son assistante, Pia Moretti. Celle-ci avait été embauchée juste avant les fêtes, après que Pansy ait réalisé qu'elle ne pourrait pas tout gérer seule.
Seulement, désormais, Blaise se demandait qui était vraiment à la tête de la fondation.
– Non, je suis passée donner un coup de main à Pia pour la distribution des prospectus sur le Chemin de Traverse. Je suis rentrée il y a deux heures et j'ai…
Elle se coupa. Il fronça les sourcils quand il la vit blottir son visage contre sa chemise.
– Que se passe-t-il ? Tu as reçu une réponse de Drago ? De Granger ?
Elle secoua la tête contre lui, ses épaules soudainement secouées de soubresauts. L'inquiétude grimpa. Elle se mettait si souvent dans de tels états ces derniers temps qu'il était difficile pour Blaise de juger la gravité de la situation.
Il ne reconnaissait plus sa femme, il ne reconnaissait plus celle qu'il avait épousée. Elle était constamment à fleur de peau, elle dormait bien plus que d'habitude et mangeait peu. C'était à peine si elle souriait et il était d'autant plus rare qu'elle lui envoie des remarques sarcastiques. Cela lui brisait le cœur.
Il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il était perdu.
– Toujours pas, murmura-t-elle d'une voix tremblante. J'ai envoyé d'autres lettres, en fait. Je me suis dit que… Je me suis dit qu'en leur rappelant que mon anniversaire arrivait, ils accepteraient enfin de me répondre.
Blaise ferma les yeux et serra les mâchoires. Une boule d'anxiété prenait doucement place dans son estomac et il posa son menton sur le haut du crâne de sa femme.
Il s'y était attendu. Pansy n'aurait pas pu s'empêcher de le mentionner à Drago. Elle prévoyait de célébrer ses vingt-six ans en France depuis des semaines. Elle qui était persuadée que les choses se passeraient bien pendant les fêtes était tombée de haut. Très haut.
Blaise la berçait jusqu'au sommeil presque tous les soirs, lorsqu'elle était prise de crises de pleurs en réalisant qu'elle n'avait toujours reçu aucune réponse de la part de Drago ou Granger. Il l'avait plusieurs fois ramenée à la raison lorsqu'elle avait émis son envie de se rendre en France pour régler les choses. Blaise savait qu'il s'agissait de la pire des idées. Il fallait leur laisser du temps. Il l'avait appris à ses dépends toutes les fois où Drago lui en avait voulu, quelles qu'en soient les raisons.
C'était ce qu'il avait décidé de faire. Il restait silencieux, absent, pour leur laisser de la place. Il s'était promis d'être présent le jour où ils reviendraient vers eux, où ils les pardonneraient. S'ils le faisaient.
Peut-être était-ce idiot, peut-être était-ce naïf de penser que cela résoudrait les choses. Pourtant, Blaise n'imaginait pas d'autre façon de régler tout ça. Il était tout simplement incapable de dépenser autant d'énergie que sa femme à courir après deux personnes détruites par leur passé. Il était fatigué. Il avait fait de son mieux et il continuait chaque jour de se battre pour rendre Justice.
– Ils finiront par répondre, Pans', chuchota-t-il à sa femme en la berçant contre son cœur.
Lorsqu'il l'entendit éclater en sanglots contre lui, Blaise comprit qu'ils n'iraient pas rejoindre Potter chez lui. Il serra son épouse contre son torse tout en les dirigeant vers leur chambre.
D'un coup de baguette, il défit les draps de leur lit et l'y allongea, avant de s'asseoir à son côté. Elle se recroquevilla sur elle-même une fois installée et le cœur de Blaise se serra dans sa poitrine.
Définitivement plus la même. Elle semblait détruite.
– Que dirais-tu de commander quelque chose pour le dîner ? proposa-t-il avec douceur.
Il caressa sa joue avec son pouce sans se préoccuper des larmes qui la dévalaient. Pansy hocha lentement la tête et il se pencha vers elle pour l'embrasser sur la tempe.
– Je reviens tout de suite, murmura-t-il avant de se lever.
Elle le retint par la main et le tira jusqu'à lui pour l'embrasser. Le baiser avait le goût des larmes.
– Merci, chuchota-t-elle en posant son front contre le sien. Merci d'être là.
Il déglutit difficilement. L'émotion le prenait aux tripes. Il se contenta de l'embrasser une nouvelle fois, avant de retourner dans le séjour pour envoyer un Patronus à Potter et sortir chercher leur dîner.
Lorsque son aigle argenté s'échappa par la fenêtre, Blaise transplana, bien décidé à passer la soirée à réconforter son épouse. Il n'y avait rien de mieux à faire de toute manière, n'est-ce pas ?
oOo
La nuit était tombée depuis deux heures déjà et Drago attendait patiemment le retour d'Hermione pour dîner. Il avait une demande à lui faire, une question à lui poser. Une chose qui le taraudait depuis un moment déjà.
Cela faisait des semaines que cette question lui tournait dans la tête, mais il n'avait jamais osé la lui poser. Mais désormais, il sentait qu'il le pouvait, qu'il en avait le droit. Ils se connaissaient mieux, ils discutaient même parfois. C'était bien. Il le pouvait. Il voulait savoir quel métier elle exerçait et il considérait qu'ils étaient assez proches pour en avoir l'autorisation. Elle ne lui en voudrait pas. N'est-ce pas ?
Comme chaque soir, il avait préparé leur repas en choisissant parmi les livres de la bibliothèque la recette parfaite. Cette fois-ci, il avait opté pour un bœuf bourguignon, un mets français dont les images lui avaient donné l'eau à la bouche. C'était le plat parfait autour duquel on pouvait avoir une discussion. Le plat parfait pour sa question.
La viande avait cuit à feu doux pendant trois heures et une odeur délicieuse flottait dans la maison. Drago avait mis la table sur l'ilot central, comme il le faisait tous les soirs. Après tout, comme Hermione l'avait si bien dit, il était idiot de mettre la table dans la salle à manger pour seulement deux personnes. De plus, il était bien plus agréable à leurs yeux d'être installés face à face sur les chaises hautes de la cuisine.
Il jeta un œil à l'horloge de la cuisine qui affichait sept heures pile. Une seconde plus tard, il entendit la porte d'entrée s'ouvrir et la voix d'Hermione parler à Albert. Il sourit. Leur routine se déroulait à merveille. Tout était en place, ils étaient dans les temps. C'était bien.
Bientôt, alors qu'il retirait la cocotte du feu pour la poser sur un dessous de plat, Hermione passa la porte de la cuisine et leurs regards se croisèrent.
– Bonsoir, dit-elle avec un petit sourire. Ça sent merveilleusement bon.
– Merci, répondit Drago, alors que ses joues prenaient une teinte rosée. J'avais envie de quelque chose de chaud et réconfortant, avec la neige qu'il y a dehors.
– C'est parfait, sourit-elle en s'installant.
– J'ai gardé quelques morceaux de viande et de légumes pour Albert.
Le visage d'Hermione s'illumina et Drago comprit qu'il avait encore eu raison de le faire. Elle réagissait ainsi tous les soirs, comme si elle n'arrivait pas à croire qu'il puisse l'aider, qu'il puisse être si serviable et gentil.
Cela faisait beaucoup réfléchir le jeune homme. Réagissait-elle ainsi parce qu'il était un Mangemort, son ancienne Némésis ? Ou n'avait-elle simplement pas, ou plus, l'habitude que qui que ce soit lui prête tant d'attention ?
Il ne put s'empêcher de se le demander une nouvelle fois alors qu'Hermione guidait Albert vers le garde-manger où reposait la gamelle pleine que Drago lui avait préparée.
Il la fixait toujours lorsqu'elle revint s'asseoir et commença à déguster son repas. Elle lui sembla fatiguée. La semaine touchait à sa fin et elle avait l'air d'avoir eu une dure journée. Sa question lui revint alors en tête. C'était le moment.
Ses angoisses revinrent aussi, à son plus grand dam. Il se sentait bien bête de ne jamais lui avoir posé la question. Comment avait-il pu passer à côté de cela après des mois de cohabitation ? Elle le trouverait probablement ridicule de n'avoir jamais demandé.
Elle ne lui en avait pas parlé non plus. Peut-être n'avait-elle pas envie d'en parler ? Peut-être avait-elle honte ? Après tout, son emploi n'était certainement pas magique, elle craignait donc peut-être qu'il la juge à ce propos. Pensait-elle vraiment cela de lui ?
Il en eut mal au crâne, mal au ventre. Son anxiété prenait le dessus. Il réalisait que les choses ne pouvaient pas être parfaites entre eux, qu'il avait peut-être trop d'espoir quant à une amitié idyllique. Peut-être n'étaient-ils même pas amis, après tout.
Tout d'un coup, plus rien n'allait. Ça n'allait pas. Ça n'allait pas.
Il avait espéré pour rien. Ces derniers jours n'avaient été qu'une illusion, qu'un mensonge, qu'un rêve utopique. Elle ne se confiait pas à lui, elle n'avait pas confiance en lui, elle avait même peur de lui !
Elle le détestait. Il ne valait rien comparé à elle, il…
– C'est délicieux, fit-elle alors, ce qui suffit à sortir Drago de ses ruminations.
Il leva les yeux de son assiette et les fixa dans le regard d'Hermione. Elle souriait toujours. Elle avait même fermé les paupières pour savourer le goût et la tendresse de la viande. Le cœur de Drago ralentit, ses angoisses s'envolaient.
Alors il se lança.
– Hermione, commença-t-il avant de se racler la gorge. Où est-ce que tu travailles ?
Elle rouvrit les yeux et Drago croisa son regard caramel. Il brillait d'une joie, d'une satisfaction qui fit un bien fou au jeune homme. Elle fronça légèrement les sourcils et Drago se mordit l'intérieur de la joue.
– J'ai ma propre librairie au village, lui apprit-elle en baissant la tête sur son assiette.
Drago sourit. Elle ne l'avait pas mal pris ! Elle lui avait même répondu ! Et en plus de cela, il réalisait qu'il aurait presque pu deviner la réponse tout seul.
Hermione Granger, libraire. C'était si évident, si adapté.
– J'aurais dû te le dire plus tôt, reprit-elle en jouant avec les carottes qui restaient dans son assiette. Je n'y ai même pas pensé, peut-être que je pensais que Pansy t'en avait parlé.
Il comprit qu'elle se sentait mal de ne pas lui avoir dit et se décida à changer de sujet.
– Tu as beaucoup de clients ? demanda-t-il en lui resservant des légumes.
Il la connaissait assez pour savoir qu'elle ne se contenterait pas d'une seule assiette. Elle leva la tête et il y lut un certain soulagement.
– Pas tant que ça, surtout des habitués, répondit-elle alors en reprenant son repas. Les journées sont assez calmes, surtout après les fêtes.
Il hocha la tête. Il avait réussi. Il se sentait encore mieux, encore plus en confiance désormais. C'était bien.
– Hermione Granger, libraire, sourit-il avec amusement. Il faut croire que les choses n'ont pas changé tant que ça.
oOo
Le brouhaha de la salle d'audience était de retour, à la différence que la pièce était bien plus remplie. La partie réservée au public était pleine à craquer et l'on pouvait entendre des chuchotements s'élever dans les gradins.
Les spéculations sur les résultats de ce procès étaient variées. Certains pensaient que le Magenmagot refuserait strictement la proposition de loi, ou bien étaient persuadés qu'elle serait acceptée, quand d'autres parlaient d'un compromis.
Harry était assis entre Blaise et Hannah, qui semblaient tous les deux au bord du craquage émotionnel. À sa gauche, Hannah relisait inlassablement ses notes comme si elle espérait qu'une solution ou une réponse apparaîtrait sous ses yeux. Blaise, quant à lui, dévisageait les membres du Magenmagot un par un, dans l'espoir de lire sur leur visage un quelconque indice sur l'issue de l'audience. Mais rien. Ils ne laissaient rien entrevoir, comme s'ils avaient tous été formés à l'Occlumancie dans la nuit.
Harry se passa une main sur le visage et tenta de se concentrer sur autre chose que le bruit ambiant. Il était angoissé, il craignait que leur bataille soit encore perdue.
Il grimaça en réalisant qu'il pensait toujours ainsi. En combats, en duels, en batailles. Pourquoi les choses ne pouvaient-elles pas être plus simples ? Pourquoi ne parvenait-il plus à être optimiste ?
Il vit Blaise lever les yeux vers Pansy, qui était installée dans les gradins, et son cœur se serra. Il aurait aimé que Théo soit là, il aurait aimé pouvoir se calmer en croisant son regard. Il aurait aimé… Il aurait aimé que tout ce cirque prenne fin et que son mari soit enfin reconnu comme totalement innocent des crimes dont on l'accusait.
Harry serra les poings sous son pupitre et inspira un grand coup. Il le retrouverait dans quelques heures. Il lui fallait être patient, juste un peu.
Il pouvait entendre la voix de Théo le lui répéter.
"Sois patient, Harry James Potter ! On dirait un enfant de quatre ans devant un paquet de plumes en sucre ! Par Salazar, tu es intenable."
Et il l'était. Sa jambe tressautait sous ses mains et il remontait ses lunettes sur son nez toutes les dix secondes. S'ils remportaient cette première audience, ils étaient certains de pouvoir faire bien plus. Tout pourrait rapidement changer.
Après ce qui lui parut être une éternité, Kingsley se leva de son siège de président du Magenmagot et se racla la gorge. Le silence tomba dans la salle. Harry sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine et se demanda si les autres ne pouvaient pas l'entendre eux aussi. Il était au bord de la crise de nerfs. Il aurait préféré être chez lui.
Comment expliquer qu'il avait été capable de vaincre un Basilic à douze ans, mais qu'il était incapable de rester calme face à une Assemblée de foutus politiciens ?
– L'ensemble du Magenmagot et moi avons pris notre décision, s'exclama Kingsley.
Les chuchotements reprirent, mais Harry n'y prêta pas attention. Son regard était fixé dans celui de l'ancien membre de l'Ordre du Phénix. Les yeux du Ministre pétillaient, sans qu'il ne comprenne vraiment pourquoi. Était-ce bon signe ?
– À partir du 15 février 2006, la peine minimale des individus portant la marque des Ténèbres sera réduite à dix ans, annonça-t-il.
Harry n'en crut pas ses oreilles. Le public explosa en cris de révolte et de joie, alors qu'il restait immobile sur sa chaise. Le monde bougeait autour de lui, mais il ne voyait plus que des formes et des couleurs.
Ils avaient réussi.
Et voilà pour aujourd'hui !
Comme je vous l'ai dit au début du chapitre, je souhaite aujourd'hui vous parler de quelque chose d'assez important pour moi et pour cette histoire ! Pour la troisième année de suite, un "sondage" a été organisé sur le Reddit Dramione anglophone, dans lequel les lecteurs de fanfictions élisent leurs dramiones préférées dans différentes catégories. Cette année, Basorexie va donc "concourir" pour certaines catégories et je compte sur VOUS pour voter pour mon histoire ! Pour cela, il vous suffira de vous rendre sur mon Linktree (lien dans ma bio, ou tout simplement en allant sur leur site et en ajoutant un slash avec ovafrogster) et de cliquer sur le premier lien. Ce lien mène à une seule catégorie, mais en remontant dans la publication principale, vous devriez retrouver les autres catégories dans lesquelles se trouve Baso (Forced Proximity, Marriage Law, Most Promising WIP, Post-War, Slow Burn and Best Ensemble Cast).
Alors je compte sur vous ! Si vous aimez mon histoire, c'est un super moyen de me le faire savoir et de me soutenir !
Enfin, bref ! Merci pour votre lecture d'aujourd'hui ! Merci à Lyra et Damelith pour leur aide et soutien ! On se retrouve dans dix jours pour la suite !
N'oubliez pas de laisser un commentaire et de suivre l'histoire pour me soutenir !
