Et voilà l'épilogue, le même soir que les trois derniers chapitres ! On se retrouve en bas pour le mot de la fin. Bonne lecture !

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Épilogue

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Juin 1999,

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« Vous comprenez maintenant pourquoi, Miss Weasley et Mr Potter, on ne peut toucher à la tombe de ma sœur.

— Mr Macmillan, l'histoire de votre sœur est bien triste, mais je vous rappelle que c'est sa tombe qui a attaqué notre filleul et qu'il est resté deux jours à Saint-Mangouste.

La jeune amie de Mr Potter est remontée avec nous tout à l'heure. Elle est comme Ernie me l'avait décrite : elle regarde chacun dans les yeux quand elle parle, elle ne baisse jamais le regard, elle montre sa sympathie sans se lamenter, elle veut des réponses et des solutions. Dire que je suis en face de la personne qui a monté et tenu la résistance face à des Mangemorts en plein Poudlard. Mr Potter est bien moins impressionnant à côté de Miss Weasley.

— Avez-vous compris l'histoire de ma sœur ? j'insiste, incapable d'en dire davantage, l'étranglement des souvenirs douloureux revenu bien trop vite.

— Nous ne sommes pas sûrs de comprendre, Mr Macmillan, reprends Mr Potter en jetant un regard hésitant à Miss Weasley. Nous avons besoin d'enlever toutes les tombes des Black du jardin du 12, Square Grimmaurd. Notre filleul s'est fait attaquer par la tombe de votre sœur, et les Briseurs de Sorts que nous avons fait venir n'ont pas réussi à lever les maléfices.

Pourquoi ai-je tenu à tant parler ? J'ai été stupide, je leur ai fait perdre leur temps. Ils n'ont pas connu Melania comme je l'ai connue. Ils n'ont pas essayé de protéger leur petite sœur contre leur propre famille ni contre elle-même. Ils… ils ont pu écouter les souvenirs pleins de tracas d'un vieil homme, ils peuvent même compatir à la situation, mais ils ne pourront jamais me dire si j'aurais pu… l'aider mieux. Cette époque doit leur paraître si lointaine de toute façon.

— Ernie, mon arrière-petit-fils, me disait que vous aviez l'esprit plein de ressources, Mr Potter et Miss Weasley, faites honneur à vos réputations, je reprends avec un ton que j'espère digne et amusé malgré ma douleur. Je ne vous ai pas raconté la vie de ma sœur pour vous divertir, mais pour vous faire comprendre qui elle était, comment les choses s'étaient passées à son époque, et d'en venir à la même conclusion que moi lorsque la tombe m'a attaqué huit ans plus tôt.

— La tombe vous a attaqué vous aussi ? s'étonnent-ils en même temps et cela m'arrache un sourire triste.

— J'ai longtemps pensé que la tornade s'était déclenchée lorsque j'avais touché l'épaule d'Arcturus, mais c'est en réalité au moment où mon pied s'est posé sur le bord de la tombe de ma sœur que la tornade s'est déclenchée.

— Vous en êtes certain ? Mais vous êtes le frère de Melania ! insiste Miss Weasley.

— Et alors ? La tombe a aussi attaqué sa fille, Lucretia, qui est décédée l'année suivante. Lucretia n'a jamais voulu du 12, Square Grimmaurd. Elle a eu la chance d'en sortir dès son plus jeune âge et puis plus tard, lorsqu'elle a décidé d'épouser un Magizoologiste qui habitait en Roumanie. Et pourtant, lorsque ses parents sont décédés en 1991, Walburga était déjà décédée elle aussi, et c'était à elle de gérer le tout comme Sirius Black était à Azkaban. Le 12, Square Grimmaurd – dont elle ne voulait pas entendre parler et c'est d'ailleurs sûrement pour cette raison que la bâtisse est toujours debout aujourd'hui – et la maison de campagne d'Arcturus bien sûr.

— Que sont devenus la maison et les livres d'Arcturus Black ? Il pourrait y avoir des contre-sorts dans les livres, reprend Mr Potter et je vois alors l'Auror devant moi.

— Lucretia a tout vendu.

— Tout vendu ? À qui ?

— Au ministère qui lui en proposa un prix médiocre mais immédiat. Dans ses dernières années, elle était obnubilée par la sécurité matérielle de ses neveux et par le fait de doter sa nièce.

— La doter ? grimace Miss Weasley.

— La tradition de la dot s'est perdue, et nous savons tous et toutes que c'est une bonne chose, même si vu mon âge, vous vous doutez bien que ma propre épouse avait elle-même apporté une belle dot. Myrina était déjà folle de rage qu'on nous pousse à nous marier avant la fin de son diplôme, elle ne s'est pas appesantie en plus sur cette dot. C'était déjà plus une tradition qu'autre chose dès les années 20 - enfin, il me semble -, mais vous pourrez remercier Mrs Weasley de ma part d'avoir utilisé autrement la dot que ma nièce avait mise de côté pour sa fille.

— Mrs Weasley ? Lucretia… Tatie Lu ? bredouille Miss Weasley en écarquillant ses yeux bruns.

— La tante de la Maison en Coquillages, l'épouse de l'oncle de votre mère, j'approuve avec émotion. Regardez, il est ici sur la tapisserie. Ignatius Prewett. Un drôle de phénomène, si vous voulez mon avis, qui n'aimait que Lucretia et leurs créatures magiques. Il a fait son bonheur, c'est déjà beaucoup. Mais sa mort, puis la mort de vos grands-parents, Mr Potter – mais si, Charlus et Dorea Potter – la mort ensuite de Regulus, puis la mort de vos parents et l'emprisonnement de Sirius, furent très éprouvants pour elle. Le décès de ses parents et l'attaque de la tombe ont été de trop et quelque chose a vrillé en elle. Elle perdait la tête sur ses derniers moments, je semble apprendre doucement à Miss Weasley.

Le silence s'installe un instant durant lequel Mr Potter regarde avec inquiétude sa jeune amie. Elle a le regard vide des êtres hantés par le deuil. Je n'ose plus rien dire.

C'est Mr Potter qui, après un hochement de tête de Miss Weasley, se racle la gorge avec hésitation avant de reprendre la parole.

— La tombe, pourquoi attaque-t-elle tous ceux qui s'en approchent ? Notre filleul ne voulait rien faire de mal. Il a un an, c'était de la curiosité.

— Je vous ai raconté toute l'histoire de Melania, Mr Potter, vous devez avoir compris qui a protégé la tombe de ma sœur quitte à y laisser sa vie, non ?

— Je… Son fils ?

— Voyons, non. Son fils Orion fut l'ultime Black paranoïaque, mais il s'intéressa peu à sa mère du jour où il fit son choix entre elle et son épouse. Et puis il est décédé bien avant elle. Non, qui était assez fou de ma sœur et fou tout court pour protéger ainsi sa tombe ?

— Son époux. Arcturus Black, approuve à mi-voix Miss Weasley avec amertume en jetant un coup d'œil mauvais à Mr Potter.

Elle a le même regard las et exaspéré que Myrina quand je disais ou faisais une idiotie. Je devrais me faire tout petit et pourtant cela me fait sourire.

— C'est exact. Alors, Mr Potter et Miss Weasley, à présent, que pensez-vous devoir faire pour pouvoir déplacer la tombe de ma sœur ? Pour répondre à la question de votre lettre, bien sûr que j'accueillerai son cercueil avec plaisir dans notre caveau familial sur le domaine des Macmillan. Je pense que son âme sera bien plus apaisée sur nos landes écossaises.

— Il faut également déplacer les maléfices, propose Harry Potter à tout hasard de toute évidence.

— C'est-à-dire ? Quel est le maléfice ? Où est le maléfice ? C'est de la Vieille Magie, Mr Potter.

— Le maléfice est dans le corps de son époux, ou plutôt, il relie les deux corps, comprend enfin Harry Potter en se rappelant sans doute du propre sacrifice auquel sa mère a consenti pour le protéger. On ne peut toucher la tombe de Melania si l'on ne touche d'abord à Arcturus. Il faut réunir les deux corps et les transporter ensemble, jusqu'à l'endroit que vous désirerez. Et puis les astres doivent avoir une influence sur le sortilège, non ? »

Je crois que mon sourire perd quelque peu cet air peiné lorsqu'Harry Potter prononce cette idée et qu'il y consent par la même occasion. La sérénité emplit même progressivement mes yeux bleus qui brillent des souvenirs de toute une vie que je viens d'évoquer aujourd'hui.

Peut-être ma sœur et son époux pourront-ils enfin connaître la paix grâce à ces jeunes personnes encore perdues dans une vie qui leur en demande trop.

Une paix que je n'ai jamais réussi à apporter à ma douce Melania.

Elle me manque. Le temps s'égrène si lentement. Si seulement…

— Votre sœur a manqué de sœurs, Mr Macmillan, murmure Miss Weasley.

C'est ce que Myrina disait aussi. Sous ma main, son visage brodé par les fils noirs et or de la tapisserie m'hypnotisent de regrets. Elle était si gentille, si… si…

— Mais elle avait des amies, je proteste à moitié.

— Des amies dont elle avait peur du jugement, dont elle s'est isolée, avec lesquelles elle a rompu tout lien à cause de son mari et du racisme des Black...

— Et du sien, je reconnais difficilement en enlevant ma main de son visage tissé. Je sais... je sais... mais si j'avais...

— Votre sœur n'a ni manqué d'un frère, ni de votre soutien, ni surtout pas d'hommes dans sa vie et autour de sa vie, Mr Macmillan.

Myrina aussi disait cela.

Je m'étais promis de rester digne et voilà que je me lamente. Myrina me dirait que je suis pathétique. Non, ce n'est pas vrai : c'était la seule à écouter mes inquiétudes et mes regrets pour ma petite sœur.

Je pense un instant à ce livre moldu que Myrina aimait tant et qu'elle m'avait fait promettre d'offrir à la bonne personne. J'imagine que Ginevra Weasley l'a déjà lu, et puis elle a déjà trouvé son Darcy - elle regarde Mr Potter avec ce regard que j'avais moi-même pour Myrina - mais je crois que je le lui offrirai un jour. Ou bien à Mr Potter, il pourrait en avoir davantage besoin…

Il est temps pour moi de partir – j'ai bien assez abusé de leur patience. Je me lève, le corps enfin plus léger que lorsque je suis entré dans cette bâtisse. Je tends devant moi ma main dévorée par les ans et les rides pour serrer celle de Miss Weasley puis celle de Mr Potter, comme un ultime accord dans cette vieille maison qu'ils veulent rénover et s'approprier. J'espère que la gangrène de la bâtisse s'est enfin essoufflée. Je le crois, puisque toutes les pièces que nous avons parcourues ont été vidées, en particulier ce Grand Salon dont les murs étaient autrefois recouverts de la vieille tapisserie. Tapisserie à présent reléguée au grenier que nous venons de quitter. La demeure semble suffisamment apaisée pour accepter un nouveau départ avec une nouvelle famille.

« Je crois que Melania et Arcturus pourront enfin se libérer des chaînes de leurs tourments et du pouvoir du 12, Square Grimmaurd grâce à vous, Miss Weasley et Mr Potter. Et je ne pourrai jamais vous en remercier assez. »

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Et voilà la fin de l'histoire de Melania. Bravo Miss MPREG, tu avais pensé à Tomas Macmillan (que vous pouvez retrouver brièvement dans L'éclat de l'espoir) comme narrateur de cette histoire ! Tu n'étais pas la seule sur la bonne piste d'ailleurs, bravo à toutes celles qui ont mené l'enquête !

Un immense merci pour vos lectures, et votre patience face à ma mauvaise manie de retarder la publication alors que l'histoire est déjà entièrement écrite. Bon, j'ai revu l'épilogue au moins trois fois, sans compter les relectures qui se comptent par dizaine, et je reviendrai très sûrement un jour pour le modifier encore (j'ai toujours des passages que je trouve grinçants dans mes fanfics, mais faut bien avancer à un moment donné !), mais tout est là, et je peux dorénavant passer à la suite !

Merci à toutes les revieweuses, Titou Douh, Miss MPREG, FelicityCarrow, Aselye, à celles qui ont mis cette histoire en favoris depuis ma mise à jour, et à toutes celles (et ceux?) qui ont lu mon texte. C'est grâce à vous que j'ai réussi à finir de publier (sinon, j'aurai vraiment oublié to-ta-le-ment). N'hésitez pas à me faire signe que vous êtes passé par là, je serai ravie de vous répondre, et de pouvoir mettre un pseudo sur les "nombre de lectures" hihi. Mais vous avez aussi évidemment le droit à l'anonymat !

Plein de bisous, et à très vite pour Nec Spe Nec Metu aka ma fanfic niaise sur Aristote Parkinson et son inconnue ! :D