Disclaimer : Ils sont à Tokita/Yadate/Tomino je les emprunte et j'essaye de ne pas les abîmer, en tout cas, ils ne se sont encore jamais plaints.
Genre : Tranche de vie
Rating : K +
Acteurs: Heero, Duo, Relena, Quatre, Wufei, Trowa.
Début d'écriture : 01/02/2022
Tous les moyens sont bons.
Chapitre trois
En surveillant sa ligne, son esprit vogue vers Duo. Peut-il aller le voir ? Peut-il en savoir plus sur le dossier ? Il faudra qu'il sonne à Quatre pour avoir le nom de l'avocat également.
C'est ce qu'il fait samedi soir en arrivant chez lui.
— Salut, Quatre, tu as eu le temps de t'occuper de Duo ?
— Salut Heero et oui, j'ai contacté un avocat et j'ai eu aussi Wufei qui m'a dit de ne pas m'en mêler. Je ne vais pas me rétracter, mais j'ai précisé à l'avocat que s'il pouvait faire sans me faire passer à la barre, je préférai.
— Vous le lâchez !
— Heero, ne monte pas sur tes grands chevaux. Il y a un moment qu'il ne joue plus au coursier pour moi et qu'il ne veut plus aller sur le terrain avec Wufei. Bien avant de travailler pour toi.
— Oui, il travaillait comme plongeur à Sank.
— Et faisait des cambriolages la nuit pour avoir un emploi chez toi, ajoute Quatre.
— Je ne lui ai jamais demandé ! s'indigne Heero.
— Je te crois. Je n'en ai même pas douté. Je crois qu'il aurait continué même si tu ne l'avais pas engagé.
— Je te rappelle qu'il ne cambriolait pas, mais entrait par effraction, il n'a rien volé ! Je reviens de chez un client où il a même fait une réparation avant de repartir.
— Je n'ai jamais douté non plus de son honnêteté toute relative dans ce dossier. N'empêche qu'il aurait pu agir autrement.
— Je sais bien. Je peux avoir le nom de l'avocat pour me mettre en rapport avec lui ?
— Oui, mais il ne te dira pas tout, il est lié par le secret professionnel à Duo. C'est maître Nuffel.
— Merci pour tout Quatre, je le note.
Il fait directement une petite recherche afin de trouver son numéro, il lui sonnera lundi. Il veut pouvoir voir Duo, pas interférer dans sa défense.
µµµ
Lundi entre deux clients, il fait le numéro qu'il a noté. Il tombe sur la secrétaire qui lui annonce qu'il est au tribunal, mais qu'il peut retenter sa chance cette après-midi.
À Nouveau entre deux clients vers quatorze heures trente, il appelle :
— Je vous passe Maitre Nuffel.
— Merci.
— Allo oui !
— Maître Nuffel, je m'appelle Heero Yuy, je suis un ami de Messieurs Winner et Maxwell. Avez-vous pu le voir ? J'aurai aimé savoir le chef d'accusation réel ?
— Oui, j'ai pu le voir et je ne peux pas parler de son dossier avec vous. Mais, je vais faire mon possible pour qu'il n'y ait qu'une peine d'intérêt général. Pour ça, j'ai besoin de trouver un garant, il ne peut pas rester vivre à l'hôtel non et il faut qu'on soit sûr qu'il ait un emploi.
— Je ne vais pas le virer et je peux l'héberger.
— Alors, il a de bonnes chances. Envoyez-moi votre adresse et une déclaration sur l'honneur d'emploi et d'hébergement. Je fais le reste.
— Merci.
— Je ne fais que mon travail.
Dès le soir, Heero rédige les documents demandés, il y joint des photographies de sa maison et de la chambre d'ami que Duo utilisait quand il dormait chez lui. Il met aussi une copie de son contrat de travail en précisant que c'est un CDI et qu'il ne tient pas à le virer. Il est même probable que le dossier puisse passer inaperçu dans les journaux s'ils ne font pas de vagues. Alors, il sonne une nouvelle fois à Quatre.
— Oui Heero ! dit-il d'une voix lasse en décrochant.
— Ne t'en fais pas. Je te sonne pour te prévenir que je crois que pour Duo, moins il y a du bruit autour de son affaire mieux c'est, alors je ne te demanderai pas de venir témoigner. Merci de payer les frais.
— Heero, ne le prends pas comme ça.
— Il ne vous aurait pas lâché lui, dit-il en raccrochant.
Oui, il était déçu par ses frères d'armes.
µµµ
Trois jours plus tard, Heero sonne à nouveau à l'avocat. Il veut savoir comment le procès va se dérouler, quand il va passer. Il a besoin de Duo ici, Robert ne suffit pas, il est moins rapide que Duo, moins débrouillard et le travail commence à s'accumuler ici en soirée pour lui. Il doit bien l'admettre aussi, son ami lui manque. Si parfois il a râlé de ne pas pouvoir travailler parce qu'il restait discuter, il mettait de la vie dans son existence, ce qu'il disait n'était jamais futile.
Cette fois, il sonne directement dans l'après-midi :
— Bonjour, Heero Yuy, c'était pour savoir si les documents que je vous ai envoyés pour Duo Maxwell convenaient et si vous aviez une date pour le procès.
— Il sera ravi de savoir qu'il vous manque. Je l'ai encore eu au téléphone tout à l'heure. Il réalise vraiment l'énormité de ce qu'il a fait et du préjudice qu'il a pu créer chez des gens n'ayant pas eu sa vie. Son enfance va jouer en sa faveur. Son repentir également. Et oui, les documents conviennent. On passe devant le juge d'instruction demain, je vais plaider pour une remise en liberté sous caution que Monsieur Winner veut bien payer et un bracelet électronique si vous pouvez fournir à son surveillant les places et adresses où il doit travailler au moins deux jours à l'avance.
— Je remercierai Monsieur Winner et je peux le faire sans problème. Je prépare le travail au moins quinze jours à l'avance.
— Si tout se passe bien, il pourra sortir vendredi soir si vous venez le chercher avec le planning pour la semaine à venir et prochaine.
— Je prépare ça ce soir et je vous l'envoie directement que vous puissiez le montrer au juge.
— C'est contraignant pour vous. Vous devez signaler à l'avance tous ses déplacements qu'il soit seul ou accompagné. Un restaurant devra être prévu plus sur un coup de tête.
— Je peux le laisser seul chez moi si je dois aller chercher un repas chez le traiteur ?
— Oui, mais il ne pourra pas faire de dépannage à la dernière minute. Admettons qu'il veuille courir derrière un voleur ou un animal qui se sauve, il devra s'en abstenir.
— OK pour les dépannages, je les ferai. Pour l'autre exemple, c'est dans sa nature de porter secours, ça sera plus difficile, mais avec un peu de chance le cas ne se présentera pas.
— Il y aura sûrement aussi du travail d'intérêt général, animaux ou enfants ?
— Le tout lui convient.
— Je vais regarder si je peux l'envoyer où il manque d'aide. Avec un bon dossier, il sera vite dehors.
— Encore merci.
— C'est surtout grâce à votre implication et j'espère pour la caution de Monsieur Winner qu'il se tiendra à carreau. Tant qu'il n'aura pas purgé sa peine, l'état peut la saisir au moindre écart.
— Je lui ferai bien comprendre les tenants et aboutissements pour tout le monde.
— Bien, je vous envoie les conclusions à la fin de l'audience que vous puissiez vous arranger. Bonne fin de journée Monsieur Yuy.
— Également.
Encore une chance que la justice est plus rapide. Il a besoin de son ouvrier en chef.
µµµ
Toute la journée du lendemain, il est impatient, il trouve qu'elle n'avance pas. Il fait un placement quand son téléphone sonne. En voyant que c'est le numéro de l'avocat, il s'isole en s'excusant auprès de son client.
— Monsieur Yuy, je vous écoute.
— Vous avez l'air pressé, je ne vous retiendrais pas. Nous avons gagné la partie. Vous pouvez passer à la prison dés seize heures, tout sera prêt. Monsieur Maxwell aura été mis au courant de ses conditions pour purger sa peine de deux ans plus une année de probatoire.
— Trois ans en tout et pour tout.
— Oui, je n'ai pas trop voulu insister pour réduire sa peine, c'est mieux que la prison.
— Je trouve aussi.
— Je vous ai envoyé une copie que vous ayez les termes du contrat qu'il va signer et le nom de son agent de probation.
— Merci pour tout, j'étais en plein travail.
— Je vous laisse, au revoir.
— Au revoir.
Heero raccroche et regarde sa montre, il est quatorze heures, s'il veut être libre pour seize heures, il doit se remettre au travail. Il lui reste quatre fenêtres à sécuriser et mettre le système en action. Quand il aura ramassé ses outils, tout ranger, il doit encore expliquer le fonctionnement. Il espère avoir fini pour quinze heures trente. Il voudrait prendre une douche et se changer avant d'aller chercher Duo.
Il y a aussi Robert, mais il peut lui dire de mettre tous ses documents dans la boîte aux lettres, ils ont fonctionné ainsi quand il n'était pas rentré avant lui.
Pourquoi est-il aussi fébrile ? Il ne va que chercher son ami. Il a une impatience qu'il ne se connaissait pas.
Arrivé à la prison, il se dirige vers la grande porte, sonne et attend qu'on lui ouvre. Il est surpris quand il entend :
— Ce n'est plus l'heure des visites, prenez un autre rendez-vous.
— Je suis Monsieur Yuy, on m'a dit de passer chercher Monsieur Maxwell, il est libéré sous caution et bracelet électronique.
— Oh, je vous ouvre, attendez quelqu'un. On va venir vous chercher.
Il entend le clic de l'interphone et voit la porte s'ouvrir lentement. Il se retrouve dans un sas, des barreaux partout. La pierre est à nu, presque noire. Un maton apparaît pour lui ouvrir une grille et lui fait signe de le suivre. De sas en sas, ils finissent dans une salle.
— On va venir, mettez-vous à l'aise.
Se mettre à l'aise, il y a une table et 4 chaises, il décide d'en prendre une et il attend en regardant ses mains.
La porte s'ouvre après une dizaine de minutes sur Duo dans sa tenue de travail qu'il avait sur le dos quand il a été arrêté et un autre maton.
— Voici les documents à signer, lisez-les. Dedans il y a le nom de l'agent de probation, sonnez lui quand vous arrivez chez vous. Le bracelet est activé, vous pouvez vous rendre à son hôtel pour y récupérer ses affaires et puis chez vous. Vous avez compris ?
— Oui, je lis et si j'ai des questions, je vous les pose ou à l'agent du conditionnel ?
— À lui.
— OK.
Heero commence à lire les quatre pages qui reprennent tout ce que lui a dit l'avocat. Il y a en plus le nombre d'heures de travaux d'intérêt général à exécuter. L'obligation de ne pas quitter le pays, même avec autorisation. En voyant mille heures d'intérêts généraux, Heero réalise qu'on tient à donner une leçon à Duo, ça, c'est certain. Presque cent vingt jours à raison de huit heures par jour.
Depuis le début de sa lecture, Heero sent le regard de Duo sur lui, c'est vrai qu'il ne lui a pas dit bonjour ni rien d'autre. Alors, il le regarde et lui met une main sur l'avant-bras et lui sourit.
— Je suis désolé, Heero.
— On en discutera à la maison.
— Merci.
Il reprend sa lecture, il y a un listing d'adresses où il peut se présenter, mais rien n'est encore fait. Ils devront faire les démarches à deux ou Duo seul. En tout cas, il n'aura pas beaucoup de loisirs, c'est certain. Il ne peut pas être en dehors de son domicile ou lieux de stage entre minuit et six heures du matin. Heero fronce des sourcils.
— Il y a un problème Ro' ?
Heero veut parcourir la liste des stages sur l'autre page avant de répondre. Il y a bien un travail de veilleur de nuit dans un home pour jeunes. On voudrait lui faire faire un travail de jour suivi d'un travail de nuit, c'est inhumain.
— Non, on en discutera après.
— Au moins, tu vas me laisser le choix de ma vie.
— Tu l'as toujours fait. Je ne vois pas pourquoi tu changerais ça ! lâche-t-il en le fusillant du regard.
Le garde recule d'un pas alors que Maxwell sourit.
— Laisse-moi finir ma lecture.
— Oui, Patron.
Yuy secoue la tête et retourne à son papier. Il lui reste une page à lire qui le concerne, il y a ses obligations comme sa responsabilité ainsi que la partie caution, si Duo ne reste pas dans le droit chemin, Quatre perdra cent cinquante mille crédits. Jusqu'à combien Quatre aurait-il payé ? Il aurait bien envie de lui poser la question, mais il ne va pas le fâcher. Pour lui, c'est de l'argent bloqué sans intérêt, mais de l'argent qu'il récupérera, il a suffisamment foi en Duo pour ça, tant mieux. Lui n'aurait pas su sortir cette somme sans mettre sa société en danger, il aurait dû demander, et il n'aime pas ça, pas plus que Duo. Ce qui est sûrement la raison pour laquelle son ami n'est jamais revenu lui demander un emploi et pas par fierté.
— Je dois signer la dernière, c'est tout ?
— Oui.
Yuy le fait et rend les documents. Il sait qu'il en a une copie dans un mail.
— Voilà, je vous laisse Monsieur Maxwell. Bonne fin de journée.
Les deux hommes se lèvent et suivent le maton jusqu'à la sortie en silence. Arrivé dehors, Duo s'étire, respire et sourit. Heero lui regarde son ami avant de dire :
— Où est-il ton bracelet ?
Maxwell remonte un rien son pantalon.
— C'est cool, ça disparaît facilement et pas trop voyant pour les clients.
— Hn, allons à ton hôtel, dit-il en ouvrant la camionnette de travail.
— C'était quoi le problème ? interroge Duo en montant côté passager.
— Il y a un travail de veilleur de nuit dans un home pour jeunes délinquants.
— Je n'ai jamais eu besoin de beaucoup d'heures de sommeil.
— Moi non plus, mais je n'en ai pas profité pour faire des infractions, lâche Heero en mettant le contact.
— Je n'y voyais pas de problèmes parce que je ne volais rien. C'est la psychologue qui m'a montré un film sur les dégâts que ça peut occasionner chez des gens normaux.
— Nous sommes normaux !
— Oui Ro', mais notre passé fait qu'on n'aborde pas la vie de la même manière. On a trop eu l'habitude d'être déraciné pour être attaché aux biens matériels. Regarde Quatre, il a dû s'entourer de gens pour faire la guerre, il gardait son petit confort en mission.
Heero plisse les yeux comme à la recherche de souvenirs, acquiesce et enclenche la première. Il prend la direction de l'hôtel de Duo.
— Il y a quoi d'autre comme lieux d'intérêts généraux ?
— Une SPA, un centre équestre, un foyer pour femmes battues, une école de devoirs, mais je ne sais pas les horaires et s'ils seront compatibles avec ton travail. Une plaine de jeux pour enfants défavorisés.
— La SPA, le centre équestre, gardien de nuit et la plaine de jeux, j'essayerai de trouver mon bonheur là-bas.
Heero se gare devant l'hôtel.
— Dépêche-toi, dit-il.
— Tu ne viens pas avec moi ? s'étonne Duo.
— Duo, tu vas être seul sur les routes, si tu n'as pas compris la leçon, si tu n'as pas de respect pour l'argent de Quatre et ce que j'ai mis en place, alors il faut mieux que je te ramène à la prison directement.
— Je me dépêche.
À Suivre…
