Notes de l'autrice :

Les personnages appartiennent bel et bien toujours à S. Meyer.

Cette fanfiction est en cours d'écriture.

Si vous voyez une faute quelconque (orthographe, grammaire, syntaxe, etc) n'hésitez pas à me prévenir ! Je veux m'améliorer et fournir un travail propre :)

Autre point important : je compte écrire cette fanfiction au jour le jour je rédigerai en fonction de mon imagination, de mes inspirations, des idées qui me passeront par la tête et des états d'âme par lesquels je passerai. Dîtes-vous qu'à l'origine, je rédige cette histoire pour tuer le temps lorsque je ne travaille pas et pour m'aider à passer des temps qui me sont compliqués. De ce fait, je ne sais absolument pas dans quelle direction ira l'histoire et comment elle terminera, du moins quand elle se terminera ! Je m'amuse à broder et figurez-vous que j'adore ça.

N'hésitez pas à laisser une petite review à la fin de ce chapitre !

.

.

.

.

.

.

What are we made for?

.

.

.

.

CHAPITRE QUATRE

.

.

.

.

POV Edward

- Je comprendrais que la réponses soit non, Edward... sache que je ne t'en voudrais pas. Vraiment.

Je regardai Kate, bouche bée. Mon monde vient de s'écrouler en quelques minutes tout juste le temps de son annonce et de ses explications, en fait. Il a fallu que je fasse une énième erreur dans ma vie et cette fois-ci, ni Bella, ni Jasper, ni mes parents ne pourront me venir en aide. Quoi que ? L'espoir fait vivre.

.

Quelques heures plus tôt...

Les jours et les semaines se sont écoulés depuis cette fameuse soirée que j'avais passé à essayer de réconforter Bella en lui tenant compagnie lors de ce dîner et quelque part, elle m'avait réconforté aussi. Je n'avais jamais eu envie de lui parler de la manière dont on s'était quittés, Tanya et moi. Seuls les garçons le savaient, parce qu'aucun être humain ne peut être seul à 100% et que leur jugement ne m'aurait pas fait peur. Celui de Bella non plus, vous me direz.

Non, celui de Bella m'attristerait. Mais fort heureusement, il n'en est rien.

J'avais commis une terrible erreur avec Tanya, c'est comme ça.

Est-ce que je regrettais mon acte ? Bien sûr. Blesser autrui n'est pas un plaisir pour moi.

Est-ce que je reviendrais en arrière ? Oui. J'ai passé presque un an à pleurer sur son répondeur pour qu'elle me pardonne, choisissant de m'arrêter avant de vraiment lui fiche la trouille. Mon but n'était pas de lui gâcher la vie et j'ai fini par respecter entièrement son choix de ne plus être avec moi.

Est-ce que je voudrais qu'elle me revienne ? Non. Soyons honnêtes, j'ai tiré une leçon de tout ça et je peux affirmer aujourd'hui sans amertume aucune qu'elle comme moi sommes mieux ainsi.

Est-ce que je l'aime encore ? Bien sûr que non. Cela dit, je garde un souvenir très tendre d'elle. Je doute qu'elle puisse dire la même chose...

Aujourd'hui, je suis avec Kate. Enfin, je crois... peut-on dire ça lorsque nous fréquentions quelqu'un depuis un peu plus d'un mois ? Nous faisions tout ce qu'un couple faisait sans nous dire les fameux petits trois mots. En fait, j'aime ça. Ce genre de relation me plaît. Elle avait été jusqu'à me proposer de venir à Forks avec moi pour mon anniversaire. L'idée m'avait charmé après tout, Kate est une chouette nana qui plaira pour sûr à mes parents. Elle s'exprime bien, elle est cultivée, elle a de la conversation et elle a un métier qui lui permet de toujours avoir quelque chose à raconter. Presque la belle-fille idéale. J'avais donc accepté sans y voir d'ombre au tableau.

- Joyeux anniversaiiiiiire ! Joyeux anniversaiiiiiire ! Joyeux aaaaa-nniversaiiiiiire, Edward !

Je fronçai mes sourcils et je redressai ma tête comme un ours mal léché le ferait. Qui ose me réveiller comme ça ? Mon menton pivote et je vois Bella chanter comme une bienheureuse en tapant dans ses mains.

- Putain Bella, à quoi tu joues ? m'énervai-je en plissant mes yeux fatigués et encore trop sensibles à la lumière naturelle du soleil.

- Je t'avais dit qu'il n'aimerait pas ça, Bella, soupira Jasper en croisant ses bras, déjà bien habillé pour sa journée.

- Exactement comme l'année dernière, compléta Emmett, appuyé sur l'encadrement de la porte de ma chambre ouverte, à l'aide de son épaule immense, lui aussi déjà en uniforme et plutôt amusé de la situation.

- Ça va, laissez-moi tranquille, c'est un jour important pour lui alors je chante si je veux et quand je veux !

- Non, Bella. Tu chantes si je veux et il se trouve que j'en n'ai pas envie, grognai-je en me tournant dos à eux dans mon lit pour les ignorer et me rendormir un peu.

- Ouais, bon. En tout cas, il est 8h passées, fit-t-elle, presque amère.

Mes yeux s'ouvrirent grand et je me levai comme si mon matelas m'avait brûlé les fesses.

- Merde ! Je dois récupérer Kate à 8h30 pour l'aéroport !

Je m'empressai de m'accaparer la salle de bain pour me préparer et c'est avec une coupe de cheveux approximative que je retrouvai Kate à son appartement – à 8h40. Ça va, j'ai été plus retardataire que ça par le passé.

Nous nous sourîmes lorsqu'elle m'ouvrit et me laissa entrer. Je déposai même un petit baiser sur sa bouche.

- Alors, pourquoi est-ce que tu voulais que je passe un peu plus tôt ?

- Tu veux un café ? me demanda-t-elle, déjà repartie dans la cuisine pendant que j'étalai mes fesses dans son canapé en cuir.

- M'oui, répondis-je en haussant mes épaules, seulement couvertes de mon tee-shirt blanc.

Je compte bien rester à l'aise dans mes vêtements, pour prendre l'avion tout à l'heure. Quoi qu'il en fut, Kate m'apporta un café noir, comme je l'aime habituellement.

- Tu voulais que je t'aide avec tes valises ? fis-je après une gorgée de ma boisson chaude.

- Je ne les ai pas faites, lâcha-t-elle en croisant ses bras.

Je levai le nez vers elle. Elle était restée debout, près du canapé. Sans café pour m'accompagner, ni rien du tout. Et pourtant, ni son visage ni le ton de sa voix ne m'indiquèrent qu'elle était en colère. Au contraire, ses traits semblent aussi doux que sa voix.

- Tu ne veux plus venir ?

- Je ne peux plus venir.

- Mais pourquoi ?

Elle soupira. Elle n'avait pas l'air l'air en colère : elle avait l'air inquiète.

- C'est compliqué, Edward, je...

J'attendis simplement qu'elle poursuive mais rien ne lui vint. Et pour m'être fait plaquer un joli nombre de fois, je finis par connaître le refrain de cette chanson Kate n'aura été qu'un couplet de plus.

- Quoi ? Tu as rencontré quelqu'un d'autre, c'est ça ? fis-je calmement et dans toute la bienveillance possible, seulement désireux de clos ce sujet si tout ça ne doit nous mener nulle part.

- Non, se renfrogna-t-elle. Je suis enceinte.

Ma mâchoire s'était probablement décrochée à cette annonce et je devais avoir l'air d'un idiot complètement hébété. Si on était dans un cartoon, une mouche serait entrée dans ma bouche. J'ai forcément mal entendu.

- Je suis navrée, Edward. Il n'y avait pas de bonne manière de te dire ça de toute façon.

Ma bouche se referma tandis que je la fixai toujours droit dans les yeux, mais je ne pipai mot. Je peux vous dire que mon café va refroidir, l'envie m'est passé.

- Je me suis dit que... si tu n'avais pas envie de faire partie de tout ça, tu n'aurais pas envie que j'entre dans ta famille en me présentant à tes parents.

Elle n'a pas tort dans sa réflexion. Elle voulait se protéger. À partir de là, je retrouvai ma langue.

- Ça veut dire que tu comptes le garder ? lui demandai-je calmement pour ne pas la brusquer.

Elle hocha le menton.

- Bien.

Je me levai du canapé.

- Je suis désolé, Kate, je... il me faut du temps et je ne veux pas rater mon avion. Ne crois pas que je me sauve, d'accord ?

- Je comprendrais que la réponses soit non, Edward... sache que je ne t'en voudrais pas. Vraiment.

Cependant elle hocha le menton, pinçant ses lèvres subtilement maquillées.

- Je te promets qu'on en reparlera à mon retour. Là, je veux juste digérer la nouvelle.

Sans lui laisser le temps de me répondre, je sortis de son appartement sans claquer la porte.

Ce n'est pas contre elle que je suis énervé, c'est contre moi-même. J'ai été bête au point de tromper Tanya et aujourd'hui j'ai été bête au point de faire un enfant à une femme que je connais depuis un mois.

La première décision que j'ai prise a été d'appeler un taxi et de me rendre à la ISB : la International School of Brooklyn, où travaille Bella. Un satané collège où de satanés mouflets ont, en plus des cours basiques qu'on enseigne au collège, le choix entre des cours intensifs de Français ou d'Espagnol. Ugh. J'ai peu de bons souvenirs du collège.

J'entrai dans le grand bâtiment en briques rouges qui caractérisaient bien Brooklyn par la porte elle-même peinte d'un rouge vif. Depuis le hall – vide à cette heure-ci – j'entendis la musique distordue d'un orchestre d'enfants en train de répéter dans une salle de bon matin.

- Bonjour ! Excusez-moi, savez-vous où je peux trouver Isabella Swan ? Je suis un ami, fis-je en m'approchant d'une femme qui passait justement par-là.

Elle était petite, avec des cheveux d'un brun plus terne que celui de Bella, avait un épais classeur jaune dans les bras, et était visiblement surprise de me voir.

- Et vous êtes ?

- Edward. Je suis désolé, c'est assez urgent.

- Très bien. Suivez-moi, elle se trouve à la bibliothèque, m'intima-t-elle en s'avançant dans le couloir pour que je la suive.

- Vous êtes amis depuis longtemps avec Isabella ?

Je fronçai légèrement les sourcils. Pourquoi me demander ça ? Et pourquoi m'avoir demandé mon prénom, d'ailleurs ?

- Oh, euh... quelques années, disons.

Néanmoins, je souris lorsque je la vis en faire de même, me jetant un coup d'œil par-dessus son épaule.

Nous passions les portes en bois et entrions dans la grande et calme bibliothèque. Bella y était, en train de remettre de l'ordre dans tout ça. En tant que principale adjointe, elle en faisait beaucoup dans cette école, voire trop. Ce n'est pas son rôle de trier les livres dans l'ordre alphabétique, tout comme ce n'est pas son rôle de repeindre le mur d'un des couloirs que des garnements aient saccagé en gribouillant dessus et tout comme je sais que ce n'est pas son rôle d'être là aujourd'hui. Elle n'est pas censée travailler, elle est juste là pour donner un coup de main. Elle n'est même pas payée pour ça. Mais son implication lui ressemble bien.

Elle aussi, fut surprise de me voir.

- Edward ? Quelle surprise !

- Ce cher monsieur voulait te voir, sourit la jeune femme.

Et moi, je souris en hochant légèrement le menton. J'étais un peu gêné et avec tout le respect du monde, j'aurais bien aimé qu'elle s'en aille. Et Bella sembla le comprendre.

- Oh, oui. Dans ce cas, peux-tu aller voir monsieur Garrison au sujet du père de Julia, s'il-te-plaît ? Dis-lui que je l'ai eu au téléphone et que tout est réglé concernant les cours créatifs. Merci, Jessica.

Oh, c'est donc elle, Jessica ? J'avais déjà entendu son prénom à la maison, sortant de la bouche de Bella lorsqu'elle parle du boulot.

Cette fameuse Jessica sortit donc de la bibliothèque sur un sourire, nous laissant seuls.

- Juste le père très directif d'une élève très gentille qui estime que sa fille devrait suivre beaucoup plus de cours de mathématiques et beaucoup moins de cours créatifs. Plus aucun, en fait. Ce que je trouve stupide. C'est... Edward, tout va bien ? se coupa-t-elle, se rendant probablement compte de l'expression sur mon visage.

- Non, pas vraiment.

Je m'assis lourdement sur la chaise près de la table où elle avait posé les bouquins à trier. J'aurais pu lâche ma bombe maintenant et tout lui raconter, mais je n'en avais pas le temps.

- Ça te dirait de venir avec moi chez mes parents ? Kate ne vient plus.

- Quoi ? Que je vienne chez tes parents ? À Washington ?

J'acquiesçai silencieusement.

- Mais tu n'es pas censé décoller bientôt ? demanda-t-elle en regardant sa montre.

- Oui. Ça veut dire que ça te laisse... deux petites heures pour préparer une valise pour un week-end de trois jours. Je suis désolé, Bella, ça fait court, mais s'il-te-plaît. Viens. Je t'expliquerai tout.

Elle ne peut pas dire non. Elle ne peut pas.

- Tu as de la chance que je sois la meilleure pour faire une valise, Edward, soupira-t-elle, ce qui me fit sourire de soulagement. La clé, c'est de tout rouler en boudin et d'en fourrer un maximum dans les chaussettes.

Elle me fit un clin d'œil et mon sourire s'élargit doucement. Me voilà plus serein. Je n'avais pas envie d'affronter mes parents tout seul après ça.

- Merci. Vraiment. Tu veux que je t'aide à finir et qu'on reparte ensemble à l'appartement ?

- Ne t'embête pas, va faire ce que tu as à faire et on se retrouve juste après que j'aie fini. Allez, file ! Je serai à l'heure pour aller à l'aéroport, fais-moi confiance, me promit-elle en se remettant au travail.

- Merci encore, Bella. On se retrouve à la maison.

Je la remerciai d'un geste tendre et amical sur le bras, que je frottai doucement. Peu de gens aurait fait ça pour moi. C'est d'ailleurs à ce moment-là que la porte de la bibliothèque se fit entendre et Jessica refit son apparition. Je saluai cette dernière d'un sourire et d'un hochement de tête et je m'extirpai d'ici.

- À la maison ? Tu habites avec lui ? Bella, tu m'as caché ça !

Ce fut les mots de Jessica que j'entendis et qui, visiblement, n'a même pas attendu que je referme la porte pour se prononcer. Et très franchement, je me fiche d'en entendre davantage alors je me sauvais. J'avais d'autres préoccupations que la subalterne décomplexée de ma colocataire.

Arrivant dans l'avion, je posais mes fesses dans mon siège en soupirant tandis que Bella faisait de même. Je l'adore, mais c'est une pipelette. Elle avait rencontré une vieille dame dans l'aéroport qu'elle connaissait manifestement. Enfin, vieille... je lui donnais soixante-dix ans, peut-être soixante-quinze. J'avais assisté à une accolade et j'étais bien gêné.

- C'était Madame Curtis.

Je haussais mes épais sourcils et je hochai mon menton pour ne pas la vexer en lui laissant penser que je m'en fiche. Disons que j'étais juste un peu ailleurs.

- Elle travaillait à la direction de la fac dans laquelle on s'est rencontrées, Alice et moi. Mon Dieu... elle détestait Alice. Garde ça pour toi, mais elle disait qu'elle représentait tout ce qui n'allait pas chez les jeunes filles, pouffa Bella. Alice buvait beaucoup... elle rencontrait quelques garçons... elle fumait, aussi, et elle n'était pas tendre avec les plus faibles. Elle n'était pas grande mais elle dirigeait tout, crois-moi. Son groupe la suivait partout Léna en faisait partie.

Je souris doucement. Léna, la colocataire d'Alice avec un très fort accent de je ne sais où. Je savais qu'elles n'étaient pas amies depuis hier seulement mais j'ignorais leur histoire. Et entre nous, les mots de Bella ne m'étonnent pas d'Alice. C'est une femme qui sait ce qu'elle veut et qui n'a honte de rien, surtout pas de rentrer dans le tas.

- Une fois, elle a essayé de faire boire un bouc pendant une soirée étudiante, grimaça-t-elle. À la même soirée, elle a cogné une de ses fausses copines avec un pistolet autobronzant. Madame Curtis voulait briser les petits royaumes des sororités qu'elle trouvait très toxiques, surtout pour les femmes.

J'arquai l'un de mes sourcils. Même si l'avis de cette dame me semble juste, c'est l'avant-dernière partie qui m'intrigue.

- Comment vous êtes devenues amies, avec elle ? Elle t'a renversée un jour avec sa voiture et sa dette est d'être ton amie à vie ? Ne le prends pas mal Bella, mais vous êtes aux antipodes l'une de l'autre.

- Oui, c'est vrai... elle disait qu'elle aimait mes conseils et que j'étais comme une maman pour elle. Ce qui fait qu'elle a toujours voulu me protéger. Quand James m'a quittée, elle était prête à aller lui régler son compte.

J'éclatai de rire, Bella me suivant.

- Et la connaissant, je suis sûr qu'elle aurait eu le dessus, me moquai-je gentiment.

Nos heures de trajet dans l'avion se seront bien passées. J'avais eu plus de temps qu'il n'en fallait pour pour rapporter à Bella concernant cette histoire de bébé qu'il allait falloir que j'annonce au moins à l'un de mes parents – du moins, si j'en ai le courage. Il va falloir que je puise très profondément pour trouver ce dernier. Et Dieu sait où il se trouve.

Je lui parlais de Kate, de sa manière de prendre les choses, de la décision qu'elle a manifestement prise le garder, de ma propre manière de voir les choses, de ma panique évidente et de ma peur. Je lui parlais également de mon incapacité à devenir père. Que deviendrait cet enfant avec un père qui met du beurre dans son bacon le matin et qui vit en soûlant les gens ? Je ne pourrai pas élever un enfant correctement de sorte à ce qu'il soit fier de m'appeler papa.

Bien sûr, Bella passa son temps à essayer de me rassurer. Elle parla même plus que moi. Elle se veut réconfortante et positive, disant des choses qui me laissent penser qu'elle me surestime un peu. Elle me croit mieux que je ne le suis réellement, ce qui fait d'elle quelqu'un de très naïf. Sans vouloir être péjoratif, cela va de soi. Bella est simplement... comment dire. Elle voit toujours son verre à moitié plein et son bon cœur l'a plusieurs fois conduite dans des guet-apens. Rien de bien grave cela dit : vous voyez les hommes qui demandent un peu d'argent pour rentrer dans leur État avec leurs trois enfants ? Dîtes-vous qu'elle s'est faite extorquer 700 dollars, ce jour-là. Sa naïveté de l'a jamais mise en danger physiquement, heureusement.

D'ailleurs, à cette pensée, tandis que nous marchions dans l'aéroport dans le but d'en sortir, je me rappelai qu'il fallait que je l'avertisse d'une petite chose.

- Surtout, si mon père te parle d'argent, tu refuses. Tu refuses qu'il t'en donne et tu refuses de lui en prêter.

Ma remarque parut la surprendre, pendant qu'elle traînait sa valise.

- Pourquoi me parlerait-il d'argent ?

- Disons qu'il est assez roublard. Gentil, mais malin. Et ne le prends pas mal, mais tu es assez naïve, insistai-je.

Elle s'arrêtera, me forçant à faire de même afin de ne pas la perdre.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Je ne suis pas naïve ! se plaint-elle en tapant du pied comme une enfant.

Je soupirai.

- Très bien. Bella, je dois te dire que tu t'es toujours trompée concernant mon âge. J'ai 32 ans. Je ne t'ai jamais corrigée parce que ça m'arrange qu'on me pense plus jeune.

Sa bouche aux lèvres rosées s'entrouvrirent pour former un joli « o » comme si je venais de lui annoncer que je travaillais secrètement pour la NASA.

- Attends, c'est vrai ?

- Non, Bella, c'est pas vrai ! Putain, tu vois à quel point tu es naïve ? Ne fais pas confiance à mon père, point. Dépêche-toi, il est presque 17h30.

J'attrapai son bras pour l'intimer à avancer sans non plus la malmener, le but n'étant pas de la forcer comme si c'était une punition mais plutôt de lui faire comprendre qu'on était attendus. En effet, mes parents nous attendaient pour le souper. Il nous fallait nous dépêcher.

C'était sans compter sur ma famille. Alors que je m'apprêtais à nous frayer un chemin à travers la foule de gens là pour accueillir et récupérer leur proche, une pancarte attira mon attention. Elle était blanche mais avait une feuille noire collée dessus les lettres blanches et orange indiquaient le mot « PornHub » sur la première ligne, la deuxième juste dessous indiquant « casting gay ». Évidemment, le propriétaire des mains qui tenaient cette pancarte ne pouvait être nul autre que mon frère jumeau.

Anthony.

Mon sang ne fit qu'un tour. Je m'approchai pour lui arracher son bout de carton, honteux d'attirer l'attention de cette manière, tandis qu'il riait comme un adolescent. Je jetai ça dans la poubelle juste à côté de lui.

Il n'a jamais grandi...

- Mon frère ! Bon anniversaire ! exclama-t-il en me prenant fermement dans ses bras.

- Merci. Mais pour avoir fait mon coming out récemment, sache que je me suis senti offensé, souris-je en le serrant brièvement.

- Allez, ferme-la, râla-t-il en me repoussant d'un léger coup de poing dans le bras. Et voilà cette jolie Kate !

Comme le grand être social d'1m88 qu'il est, il s'approcha de Bella pour l'étreindre moins brutalement qu'avec moi.

Je me raclai légèrement la gorge.

- Non, c'est Bella. Kate n'a pas pu venir.

- Mais je suis quand même ravie de te rencontrer, moi aussi, fit Bella presque timidement.

- Oh, enchanté Bella... Kate n'a pas pu venir ? fit Anthony à mon attention.

- Non, elle a eu un empêchement.

Et je lui ai envoyé une putain de photo de Kate – qui est blonde et grande – par téléphone pour la lui montrer, comment pouvait-il la confondre avec Bella qui est brune et petite ? Quel con.

Je vis Bella pincer ses lèvres en toute connaissance de la situation et moi je soupirai en passant à un autre sujet :

- Mais c'est pas grave. Bon, on y va ? Il faut encore qu'on rentre à la maison et qu'on s'installe.

Et nous déguerpîmes de cet aéroport pour nous installer dans le taco de mon frère qui me rappela d'ailleurs celui de Bella. Ça leur fait un point commun dont ils discutèrent durant trente minutes sur l'heure de trajet que nous avions pour arriver jusqu'à Forks, en profitant pour me fustiger pour toutes les fois où je critiquais la vieillesse de leurs voitures. Je les critiquerai tant qu'elles mettront leur vie en danger, c'est comme ça. Hormis ce détail, nous parlions un peu de la ville avec elle. Je lui promis de l'emmener à La Push pour lui montrer une « plage sur laquelle il pleut » comme dirait Jasper et mon frère lui promis de l'emmener manger au restaurant qui font les meilleurs burgers de Forks.

Je soupirai lorsque mon frère se gara enfin dans l'allée de mes parents. Je ne revenais pas assez souvent ici et je le regrettais, mais le prix du billet d'avion n'est pas donné, alors mes venues sont devenues un événement à chaque fois.

- Tu as grandi dans une maison adorable, Edward !

C'était la voix de Bella, qui d'ailleurs sortit de la voiture. Naturellement, une pluie toute fine nous tombait sur la tête alors que nous faisions comme elle et le ciel n'était pas des plus bleus.

Je la vis rabattre sa capuche jaune sur sa tête avant de s'approcher de la maison, probablement pour mieux l'observer mais son sort en voulu autrement puisqu'elle dérapa et finit lourdement sur les fesses. Heureusement que je lui avais dit de porter un pantalon en jean.

Si le réflexe de mon frère est de courir vers elle pour l'aider à se redresser, le mien est de rire. Un rire gentil, elle le sait.

- Il pleut, donc l'allée est grasse, l'informai-je.

- Merci, Sherlock, grogna-t-elle en passant ses mains sur son ciré, veillant à ne pas l'avoir trop sali.

Je pris alors nos valises du coffre de la voiture et Bella nous suivit, Anthony et moi, jusqu'à la porte que mon frère ouvrit sans même frapper. C'est comme ça, à la maison. Les enfants entrent comme ils veulent, comme dans un moulin.

- Regardez qui j'ai ramené ! s'exclama Anthony après que nous ayons ôté nos manteaux à l'entrée.

Nous nous approchions de la salle à manger. Il avait beaucoup de bruit dans l'ensemble de la maison : le son élevé de la télé qui diffuse des clips musicaux la voix de ma petite sœur, Amanda, qui semble très agacée par son interlocuteur et prête à s'en prendre à son téléphone portable la voix de ma mère qui baragouine quelque chose que je ne comprends pas et un chat noir qui miaule à mes pieds. La maison est vivante, c'est le moins que l'on puisse dire.

J'attrapai le chat dans mes bras. Je ne suis pas particulièrement un de leurs plus grand fans mais eux m'aiment pour une raison que j'ignore.

- Je te présente Monsieur Moustache, fis-je à Bella qui fondit littéralement devant ce vieux chat qu'elle caressa.

J'en profitai pour tourner le menton vers mon frère.

- Amanda a pu venir aussi ?

- Ouais, ce n'était pas prévu mais elle est là.

J'adore ma sœur. Elle est était un peu notre opposé sur le plan physique, elle était naturellement blonde aux yeux foncés. Elle a seulement vingt ans, soit dix ans de moins que nous et avec Anthony, nous la couvions plus que notre propre mère. Elle est trop jeune pour souffrir.

- C'est ma petite sœur, soufflai-je à Bella.

Cette dernière sourit, visiblement excitée de rencontrer ce petit bout de femme dont je lui avais déjà parlé par le passé et que j'essayais de protéger par téléphone et à 3000 kilomètres de distance.

- Qui t'embête ? l'interrompis-je en m'approchant d'elle dans la salle à manger.

Elle se tourna vers moi, surprise, et raccrocha sans prévenir la personne au bout du fil.

- Riley, mais ce n'est rien.

Elle fit un mouvement de la main pour chasser l'air et passer à autre chose.

- C'est qui, Riley ?

- Edward, ne commence pas, tu me fais honte.

- C'est qui, Riley ?

Cette fois-ci c'est à mon frère que je posai la question, à laquelle il répondit sans même que j'aie à insister. Tant qu'on le laissait zapper les chaînes de télévision en paix, il s'en fiche.

- Son mec.

- Anthony ! cria Amanda.

- Il a l'air d'être un mec bien, en tout cas, ironisai-je en lui adressant un clin d'œil que je voulais complice avant de reposer Monsieur Moustache par terre. D'ailleurs, je te présente Bella.

J'attrapai cette dernière par l'épaule que je frottai doucement jusqu'à me rendre compte que je nous présentai comme un couple. Un petit dérapage.

- Oh, Bella ! s'enthousiasta Amanda en s'approchant pour l'étreindre brièvement. Désolée, je pensais que t'appelais Kate...

- Kate n'a pas pu venir, informai-je comme auprès d'Anthony sans en dire d'avantage.

- Oh, Bella, ma puce ! Tu es là !

Ma mère attira mon attention. Elle est la seule que j'avais prévenu à la dernière minute. Elle portait son tablier pour se protéger durant la cuisine qu'elle était visiblement en train de faire depuis que nous sommes arrivés. Elle s'approcha de mon amie avec un grand sourire très chaleureux comme elle avait toujours su être. Ma mère sait accueillir les autres et se faire apprécier.

- Je suis Elizabeth. Le voyage n'a pas été trop dur ? Tu as vu où tu allais dormir ?

- Tout a été à merveille, madame Masen. Je n'ai pas encore vu où j'allais dormir mais je tiens à vous remercier de m'accueillir ce week-end. Vous avez une maison absolument adorable !

Je souris et je passai ma main sur l'omoplate de Bella pour attirer son attention.

- Viens, on va monter nos affaires.

Elle hocha timidement le menton et se dirigea silencieusement vers les escaliers. Discrètement, je me penchai vers ma mère.

- T'as pas oublié que Bella est végétarienne ?

- Pour qui me prends-tu ? J'ai essayé de cuisiner des lasagnes végétariennes.

Je la remerciai d'un clin d'œil complice et je me retournai pour rejoindre Bella. Ma mère n'est pas une grande cuisinière... ce soir, elle essaie, et je trouve ça adorable. Et je l'en remercie silencieusement.

Après une (très) courte visite de ma chambre, la cheffe de famille nous appela gracieusement de sa voix tonitruante pour nous prévenir que le dîner allait refroidir. J'adore ma mère, mais elle peut parfois être aussi raffinée d'une paire de Dr Martens. J'avais simplement déposé nos valises au pieds de mon lit simple en prévoyant d'aider Bella – qui n'avait pas vraiment vu la pièce – à s'installer après manger.

Nous étions tous autour de la table. À vrai dire, il ne manqua que mon père mais je ne préférai pas demander d'explication à ma mère devant Bella. Dieu sait ce qu'il a encore fait et il vaut mieux la préserver de ça.

Les lasagnes de ma mère furent franchement bonnes, Bella ne mentit pas en la tarissant d'éloges. Je fus même impressionné, à dire vrai. Le dîner se passe tranquillement et après une part de gâteau au chocolat brûlé sur le dessus, ce qui lui ressemble davantage, mon frère retourna regarder sa chaîne sportive. Et c'est quand je vis Amanda et Bella discuter entre elles comme deux sœurs que je me dis que c'était le bon moment de discuter avec ma mère.

Je la retrouvai dans la cuisine avec l'ensemble des assiettes à desserts sales.

- Ça va, maman ?

Elle sourit brièvement tandis qu'elle remplit progressivement le lave-vaisselle.

- Oui, mon cœur. Et toi ?

Je hochai brièvement le menton sans forcément sourire. Je posai les assiettes sur le comptoir, qu'elle rangea tranquillement dans le lave-vaisselle.

- Tu pourras appeler la compagnie d'électricité et mon opérateur téléphonique pour résilier mon contrat pour moi, demain ? me demanda-t-elle avec une moue désespéré.

J'acquiesçai en souriant légèrement.

- Tu es sûr que ça va ? Et avec tes colocataires, alors ?

Encore une fois, je hochai le menton en appuyant mes fesses contre le comptoir. Je ne savais pas trop comment aborder les choses. J'avais l'impression d'être une mauvaise graine de 14 ans qui n'osait pas annoncer sa bêtise à sa mère. Sauf, bordel, ce qu'il m'arrive avec Kate est bien pire qu'une mauvaise note.

- C'est plutôt avec Kate que ça ne va pas vraiment.

Elle leva le nez de sa tâche ménagère.

- Oh, mon lapin... c'est pour ça qu'elle n'est pas venue ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Il s'est passé que j'ai encore merdé, soupirai-je en détournant le regard vers un point imaginaire en face de moi.

Je ne préférai même pas la regarder dans les yeux.

- Elle est tombée enceinte. C'est le genre de merde que je ne vais pas pouvoir régler.

Je sursautai quand elle reposa un peu brusquement ses dernières assiettes à desserts sur le comptoir. Son regard est noir.

- Attends, tu as fait quoi ?

- Je sais, maman.

- Tu... as... fait... quoi ? fit-elle avec colère en me donnant entre chaque mot un coup de torchon lui ayant servi à s'essuyer les mains plus tôt, me forçant à m'écarter d'elle.

- C'est pas vrai, Edward ! Je savais qu'aller habiter à New York t'apporterait des ennuis ! C'est une ville à problèmes !

J'attrapai son torchon pour qu'elle cesse de s'en prendre à moi. Elle n'a jamais vraiment digéré que je déménage dans une ville aussi loin d'elle.

- Et comment tu vas faire pour élever cet enfant, hein ? La dernière fois que je t'ai eu au téléphone, tu pouvais à peine payer ta part du loyer !

- Je... je sais pas. J'espérais que toi ou papa m'envoie un peu d'argent...

- Un peu d'argent ? Tu as vu dans quel taudis je vis avec ta sœur, Edward ? Tu penses que je vais pouvoir t'envoyer « un peu » d'argent ? Et puisqu'on parle d'argent, qu'est-ce que tu fais de ton travail ? En plus de ne pas te permettre de payer ton loyer, il t'oblige à suivre des horaires complètement incompatibles avec le rythme d'un enfant !

- Tu crois que je n'y ai pas pensé, maman ? C'est pour ça que je t'en parle, je suis complètement perdu. Kate m'a laissé le choix de m'impliquer ou non dans tout ça sans m'en vouloir mais tu m'imagines vraiment ne pas assumer un enfant ? J'essaierai de faire ce qu'il faut avec ou sans ton aide, j'espérais juste au moins un peu de réconfort.

Elle soupira en passant sa main sur son front, silencieuse pendant quelques instant suivant mes mots.

- Excuse-moi, mon cœur. C'est juste que... un petit bébé est en jeu. Tu vas devoir trouver une solution avant qu'il ne naisse.

Je croisai mes bras sur mon torse, à la fois pensif et inquiet. Je ne pouvais qu'être d'accord avec elle.

- Je chercherai un boulot qui paye mieux et je laisserai tomber mon bar. Tant pis. Je n'en sais rien, mais je ferai ce qu'il faut.

- Et j'essaierai de t'envoyer un peu d'argent quand je pourrai... si je peux. Et si vraiment ça ne va pas, mon cœur, dis-toi que tu peux revenir ici avec lui. La vie est moins chère, ici, et tu trouveras du travail en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Tout le monde t'adore, tous les commerçants t'accueilleront à bras ouverts.

Je pinçai mes lèvres. J'avais pensé à cette solution dans l'avion mais je sais que Kate ne quittera jamais New York. Et dans ce cas hypothétique, je sais que je ne verrai mon enfant que deux ou trois fois part an. C'est hors de question, je dois être près de lui.

- Oui, c'est vrai, mentis-je en soupirant pour terminer cette conversation – pour le moment. Est-ce que... peux-tu garder ça pour toi ? Bella est au courant mais j'aimerais qu'Amanda et Anthony ne sachent rien pour l'instant. Je leur annoncerai dans quelques semaines, quand j'aurai les idées plus claires.

Elle secoua son menton de haut en bas, compréhensive. Je vois déjà mon frère et ma sœur m'assommer de question et je n'avais pas envie de ça pour l'instant. J'ai envie de me remettre de mes émotions et de trouver des solutions. Et entre nous, j'ai honte.

- Merci, maman.

Lorsque je quittai la cuisine avec un léger sourire, je vis que rien n'avait changé : Bella parlait toujours avec ma sœur, si ce n'est que mon frère participait à leur discussion malgré la rediffusion de son match.

- Bella, tu veux venir t'installer avec moi ?

Elle acquiesça vivement, toute guillerette.

- Officiellement, tu veux dire ? blagua Anthony.

- Connard, râlai-je en suivant Bella jusqu'à l'étage.

Une fois dans ma chambre, je réalisai qu'elle n'avait pas changé depuis mon adolescence. Le lit simple comportait toujours la même housse de couette à carreaux verts, le même bureau en bois était toujours dans le même coin avec la même lampe beige.

- Non, Edward, c'est pas vrai.

Je levai le nez vers Bella qui sembla surprise, tandis que j'étais en train de sortir quelques vêtements de ma valise. Elle était debout face au mur près de mon lit, devant une affiche.

Aïe.

OK, un poster d'une quarantaine de centimètres représentant une femme bien connue dans les années 2000.

Je souris en m'approchant d'elle, mon bas de pyjama en main.

- Je trouvais Alyssa Milano très, très, très belle quand j'étais jeune.

- Je ne veux même pas savoir pourquoi c'est collé ici.

- Et tu ne veux pas non plus savoir dans combien de moments intimes elle m'a accompagné.

- Seigneur, Edward, tu vas me faire vomir. Je vais prendre une douche et me laver les oreilles pour me sentir moins souillée, fit-elle en allant dans la salle de bain de ma chambre avec ce qui doit être son pyjama.

Je ris discrètement en décrochant l'affiche de cette chère comédienne de Charmed. Il était temps de passer à autre chose après tout, je n'ai plus quinze ans. Merci pour ce que tu m'as apporté, Alyssa. Je jetai ça dans la corbeille.

Je préparais nos lits et Bella sortit de la salle de bain avec des cheveux mouillés, un bas de pyjama à carreaux bleu et son vieux tee-shirt désignant le nom du célèbre groupe de Kurt Cobain.

- Hey, c'est...

- Quoi ?

Elle regarda son tee-shirt sans comprendre pourquoi je le pointais du doigt. Elle semblait avoir oublié que je lui avais déjà fait l'amour dans ce tee-shirt. Ce soir-là, elle n'avait pas de culotte et portait juste ce tee-shirt trop large pour elle. C'était vraiment une bonne soirée quand j'y pense.

Je fis un mouvement comme pour chasser l'air et lui faire comprendre de passer à autre chose.

- Rien, je vais prendre une douche. Prends le lit, je vais prendre le divan.

Bien sûr, quand je revins vingt minutes plus tard, elle était dans le divan.

- Bella, je t'ai dit de prendre le lit.

- Je suis l'invitée, alors je prends le divan, se rebella-t-elle.

Je soupirai sans lutter davantage : j'allais droit au but en l'attrapant dans mes bras comme la princesse qu'elle n'est pas.

- Justement, t'es bien gentille de m'avoir accompagnée ici. Tu prends mon lit, lui ordonna-je en la déposant sur le matelas.

Elle ricana et se glissa rapidement sous ma couette tandis que j'en fis de même. C'est alors qu'elle alluma ma télévision que je repliai ma fine couverture sur mon ventre nu, sur le divan. Comme tous les soirs, je me couchais torse nu avec au moins les fesses couvertes. J'avais un bas de pyjama, en l'occurrence.

- Merci encore de m'avoir accompagné, Bella. Je te revaudrai ça.

Je la vis souris et l'entendis poser la télécommande sur la table de chevet en bois.

- Ça va, Edward. Ça me fait plaisir. En plus, j'avais envie de rencontrer la famille qui a vu naître un être aussi aigri que toi dès le matin.

Je souris tout seul. Oui, c'est vrai que je vois le mal partout, que je fais confiance en aucun site internet et à peine aux banques. Je suis conscient d'être le tonton de mauvais poil et sceptique de notre appartement.

Pour le coup, c'est sur une pensée positive que je m'endormis.