Bêta : Mokonalex
Note de l'auteur : J'ai écrit cette histoire il y a presque quinze ans. Il manquait juste la fin, donc je l'ai terminée pendant les fêtes de fin d'années 2022/23. Et ma bêta l'avait en otage depuis janvier. Elle vient de se décider de commencer à la corriger...
Il y a huit chapitres. Ils sont de taille moyenne surtout au début. Vers la fin, un peu moins... on ne se refait pas.
C'est un SNARRY, comme toujours. Et bourré d'humour...
Vous allez découvrir que Lord Voldemort a encore eu une idée saugrenue et que Severus et Harry vont en faire les frais, poussés par Albus et Minerva. Et nos deux oiseaux favoris vont décider de se venger et de mettre en place une incroyable comédie qui va donner à Albus, Minerva et Poppy des sueurs froides. Comédie ? Vraiment ?
Albus Dumbledore attendait impatiemment le retour de son Maître des Potions. Celui-ci était, comme souvent en ce moment, à une réunion de Mangemorts. Elles étaient de plus en plus rapprochées. Le Seigneur des Ténèbres mijotait un mauvais coup et l'Ordre du Phénix était sur les dents. Le vieux Directeur se leva pour la énième fois de son fauteuil sculpté et commença à arpenter nerveusement son bureau. Il s'approcha d'une fenêtre et regarda distraitement au travers. La nuit était claire malgré l'absence de lune, le temps était beau après tout on n'était qu'en octobre, de belles journées étaient encore attendues. En soupirant, le Directeur prit un sorbet citron dans la glacière cachée dans l'un des meubles de bois foncé et entreprit d'en ôter délicatement l'emballage. Un « vlouff » de cheminette et une lueur verte le tirèrent de sa rêverie.
— Ah ! Minerva ! Je ne vous attendais pas à cette heure… il est quand même plus de minuit. Tout va bien à la tour des Gryffondors ?
— Bien entendu, Albus, pourquoi voudriez-vous qu'il en soit autrement ?
— Chère Professeur McGonagall, je m'attends à tout en ce moment, et surtout au pire, je vous l'avoue. Les nouvelles ne sont guère bonnes, je le crains. Nos espions sont formels, Voldemort prépare un mauvais coup, et sa cible est Harry Potter, j'en ai bien peur. Nous n'allons plus pouvoir le laisser sortir de l'école. Il va être obligé de rester ici pour les vacances de fins de trimestres et pour cet été, j'hésite encore. Les Dursley sont si… enfin bref, je n'ai aucune confiance en eux. Ils seraient capables de mettre le garçon à la porte au pire des moments. Il aura pourtant fini ses études. Ça va être problématique, vraiment.
— Ça, c'est de votre faute ! Je vous avais bien dit qu'il ne fallait pas le laisser là-bas, mais vous n'en faites toujours qu'à votre tête ! Nous aurions très bien pu l'élever ici à Poudlard. Il aurait eu une enfance normale ! Et vous auriez eu tout le temps pour l'entraîner vous-même au lieu de compter sur des professeurs de défense tous plus idiots les uns que les autres ! Ombrage ! Pfff ! Lockhart ! Pitié ! Les deux seuls corrects ont été Severus l'an dernier et Remus Lupin il y a quatre ans.
— Je sais… je sais… Mais je comptais sur la protection du sang de sa mère, soupira le vieil homme entre deux bouchées de sorbet citron.
— Ça ne le protégeait pas de ce qu'il y avait dans la maison, Albus ! Harry n'a pas besoin d'avoir peur des Mangemorts dehors, quand il a presque l'équivalent à l'intérieur !
— Minerva… vous exagérez !
— À peine ! répondit la vieille femme d'un ton moqueur, puis changeant de sujet. Severus n'est pas rentré ?
— Non. J'espère que tout va bien. Il devait rapporter à Tom la potion que celui-ci lui avait commandée. Je ne sais vraiment pas ce qu'il a l'intention de faire avec, mais bon…
— Je me demande, moi, pourquoi il a insisté pour que Severus demande à reprendre son poste de Maître des Potions cette année. Le malheureux était si content l'an dernier quand vous lui avez enfin proposé la Défense Contre Les Forces du Mal ! J'ai cru qu'il allait pleurer !
— Je n'avais personne sous la main, Minerva et il me faisait des yeux de cocker. Que vouliez-vous que je fasse ? Et de toute façon avec la malédiction sur ce poste, ce n'était que pour un an… alors…
— J'espère que ça va bien se passer cette année. Cette petite Tonks est bien gentille mais de là à l'engager comme professeur, c'est un peu poussé.
— Kingsley me l'a recommandée avec ferveur. Et puis c'est la fiancée de Remus, elle bénéficiera de ses conseils avisés, je ne me fais pas de souci pour elle. Je m'inquiète plus des plans de notre ami Tom.
— Albus ? Quelle est cette fameuse potion qu'il a commandée à Severus ? s'inquiéta Minerva McGonagall en conjurant un plateau portant deux tasses de thé et de la tarte au citron.
— Une potion pour permettre aux hommes d'avoir des enfants.
— Pardon ?
Minerva, qui se versait du thé, interrompit son geste. La théière continua de se déverser et le mug déborda. Agacée, la Directrice des Gryffondors lança un Evanesco pour éponger les dégâts et reposa sa baguette sur la table. Albus jeta le bâtonnet de sa glace dans la poubelle de son bureau et poussa un soupir.
— Tom a exigé que Severus mette au point une potion qui puisse permettre aux hommes d'être « enceints ». Cela lui a pris presque un an et elle est au point. Médicomagiquement, c'est une grande avancée. Les couples gays pourraient avoir des enfants bien à eux. Severus va devenir riche avec cette invention et reconnu comme l'un des plus grands Maîtres des Potions du Monde Magique. Mais je doute que Voldemort ne soit animé que par la philanthropie, Minerva.
— Vous pensez qu'il veut prendre lui-même cette potion ?
— Non. Voldemort est un être asexué. Il est incapable d'aimer ou de désirer une femme ou même un homme. Que ferait-il de cette potion ? Je pense plutôt qu'il a l'intention de la faire prendre à quelqu'un.
— Il veut un héritier ? s'horrifia Minerva McGonagall.
— Non, je ne crois pas. Si cela avait été le cas, il pouvait choisir d'inséminer artificiellement une femme, même les Moldus y arrivent très bien et Bellatrix aurait été plus que ravie d'être volontaire. Il veut piéger un ou des hommes. Le tout est de savoir pourquoi et qui. Renverser le Ministère ? Se venger d'un Mangemort précis ? Ou de quelqu'un qui aurait refusé de prendre la Marque des Ténèbres ? Tom vise un homosexuel sans aucun doute, mais qui et dans quel but ?
— Vous connaissez des sorciers gays, Albus ?
— J'en connais, mais pas suffisamment jeunes pour être des cibles potentielles. Nous en côtoyons peut-être sans savoir. Ce n'est pas écrit sur la figure des gens, chère amie.
Albus s'assit à son bureau et se servit une tasse de thé. Puis il prit la plus grosse part de tarte au citron comme toujours, sous l'œil goguenard du professeur de métamorphose.
— Vous avez déjà entendu parler du diabète, Albus ?
— Un peu… c'est un truc moldu, non ? suggéra-t-il entre deux bouchées.
— Bénissez Merlin d'être un sorcier, Albus, sinon vous seriez à la diète depuis longtemps !
Le vieil homme éclata de rire et balaya de sa main baguée les miettes qui s'étaient déposées dans sa barbe. Un bruit de bottines claquant sur les marches de pierre se fit alors entendre. Les deux professeurs tournèrent aussitôt la tête vers la porte en ogive menant vers l'escalier à vis. Le Professeur Rogue fit son entrée, vêtu de sa lourde cape de Mangemort et l'air épuisé. Minerva se leva aussitôt.
— Asseyez-vous, Severus. Vous voulez boire quelque chose ? Du thé ?
— Si vous aviez plus fort, ça serait formidable, soupira le Maître des Potions en s'effondrant dans le fauteuil des visiteurs.
Le Professeur McGonagall se précipita vers le minibar caché dans la bibliothèque et entreprit de servir un verre de Vieil Ogden au monstre des cachots. Albus, pendant ce temps, scrutait le visage pâle aux traits tirés du professeur Rogue.
— Racontez, Severus. Pas trop de Doloris cette fois-ci ? Vous voulez qu'on appelle Pompom ?
— Non, Albus, il ne m'a rien fait. Il était trop content que la potion soit terminée. Je suis dans ses bonnes grâces pour l'instant. Bella et Lucius en crèvent de jalousie d'ailleurs. Je sens que je vais le payer… sans tarder.
— Bon. C'est une bonne chose que vous soyez intact. Que veut-il faire de cette potion ?
Minerva McGonagall déposa un verre rempli d'un liquide ambré dans la main de la terreur des cachots qui murmura un petit merci étouffé. Elle alla ensuite s'installer sur une chaise près d'Albus.
— Pour la potion, il n'a encore rien dit, mais je crains le pire, vu la mission qui vient de m'être confiée. J'ai peur de ne pouvoir y arriver, Albus, c'est au-delà de ce que je peux accepter de faire.
— Allons, allons… Severus, vous en avez vu d'autres ! Vous y arriverez très certainement, le rassura le Directeur de Poudlard en se penchant pour tapoter la main que Severus avait posée sur le bureau.
— Attendez de savoir ce que c'est, Albus, avant de crier victoire. Je vous assure que je n'ai nulle envie de la mener à bien.
— Mais qu'est-ce donc ? demanda Minerva les sourcils froncés et la tasse de thé fumante à la main.
Severus se pinça l'arête du nez entre deux doigts et ferma les yeux.
— J'ai reçu l'ordre de séduire Monsieur Potter.
— PARDON ? s'horrifia la vieille femme.
— QUOI ?
Albus Dumbledore en resta momentanément sans voix.
— Severus, mon garçon, donnez-nous les détails, parce que j'avoue que je ne comprends pas.
— Très bien. Drago Malefoy a raconté au Seigneur des Ténèbres que Monsieur Potter aurait une préférence pour les garçons, ce qui n'est nullement prouvé, ceci dit entre nous, car j'ai entendu dire qu'il était sorti avec Miss Weasley. D'ailleurs pendant nos séances d'Occlumancie j'ai aperçu une scène un peu chaude avec Miss Chang dans ses souvenirs, il y a deux ans. Donc je ne sais pas d'où ces ragots proviennent. En bref, le Seigneur des Ténèbres ne pouvant atteindre Potter par la force, a décidé d'utiliser votre arme favorite, Albus. L'amour.
— Minerva ? interrogea le Directeur. Vous connaissez les penchants d'Harry ?
— Pour Miss Chang, je ne suis pas au courant, mais si Severus a vu des souvenirs, ça doit être exact. Pour Miss Weasley, oui, je confirme, ils sont bien sortis ensemble. Tous les Gryffondors sont au courant, ce n'était pas un secret. Mais je crois que c'est fini depuis la fin de l'année dernière juste avant les vacances. Mais bon… sans certitude, je ne suis pas dans le secret des Dieux.
— Il semble que Monsieur Malefoy ait commis une petite erreur, soupira le vieux Directeur. Mais poursuivez, Severus, que venez-vous faire là-dedans ?
— Je n'en sais rien, Albus, franchement. Il n'a même pas demandé à Drago, non. De toute façon ils se détestent tant que c'était peine perdue. Je dois séduire Potter, le rendre complètement accro. D'ailleurs il m'a suggéré d'utiliser de l'Amortentia pour favoriser la chose.
— Et quel est le but de tout ça ? Que vous l'ameniez à Vous-Savez-Qui plus facilement ? s'énerva McGonagall.
— C'est ce que je pensais au début… mais il y a cette histoire de potion de grossesse masculine, j'ai bien peur qu'il ne veuille en faire prendre à Potter.
— Il est complètement malade !
— Eh bien, je vous dirais Minerva, qu'il est un peu étrange depuis son retour. Je ne sais pas si le rituel performé par Queudver était au point finalement. Le rat n'a jamais été une lumière, vous le savez… pour suivre Potter, Black et Lupin, fallait pas en être une, hein ! ricana Severus amèrement. Parfois j'ai l'impression que ça l'amuse ce genre de bêtises. Le Seigneur des Ténèbres n'a que des idées tordues en ce moment.
— Bon, il veut écarter Harry de la lutte. Il sait qu'il ne peut pas l'atteindre physiquement, donc il a choisi de l'occuper avec autre chose. Un Harry amoureux, voire enceint, se désintéressait du combat contre Voldemort, surtout si l'objet de ses pensées est un Mangemort. Pas mal vu… il n'est pas si fou que ça… soupira Albus Dumbledore.
— Mais, pourquoi Severus ? poursuivit Minerva en désignant de la main le Maître des Potions qui finissait son verre.
— Les indiscrétions de Monsieur Malefoy, je présume. Sinon il aurait demandé certainement à Miss Parkinson, répondit Albus.
— Je précise qu'il ne m'a même pas demandé si ça me convenait. Non. C'était un ordre ! Séduire Potter, et puis quoi encore ? Une femme, j'aurais compris, mais lui, LUI, encore en plus ! JAMAIS ! C'est clair, net et définitif, je refuse ! Même pas en rêve, ou devrais-je dire en cauchemar ! pesta le Maître des cachots avec violence.
— Severus, si vous refusez quelle est la punition prévue ? s'inquiéta le Directeur sa tasse de thé presque froid à la main.
— Un tournoi de Doloris pour la mise en bouche, je présume, ensuite quelques Diffindo et un Avada Kedavra pour le dessert. Rien que du classique, persifla Severus, en faisant une grimace significative.
— Je vois. Vous n'avez donc pas vraiment le choix, Severus.
— ALBUS ? Vous n'allez pas autoriser ça quand même ? Je refuse qu'un élève de ma Maison devienne l'objet sexuel d'un des professeurs de cette école ! Est-ce que c'est clair ?
— Du calme, Minerva, la rassura le Directeur. Severus n'est pas d'accord non plus, il vient de vous le dire. Je crois que si Harry avait été une demoiselle, ça aurait peut-être été plus simple pour lui. Nous avons ici un double problème.
— Expliquez ! exigea Minerva McGonagall.
— Harry et Severus semblent préférer le sexe féminin, ce qui est le premier problème. Et si la mission n'aboutit pas, Severus en fera les frais : second problème.
— Et bien ils n'ont qu'à faire semblant ! s'énerva-t-elle. Mais Harry ne sera pas un jouet pour ce dépravé de Vous-Savez-Qui ! Et puis quoi encore !
Albus regarda Minerva avec un grand sourire.
— Minerva, vous savez que vous êtes géniale quand vous voulez ?
— Bien entendu ! s'enorgueillit le professeur en lissant les mèches s'échappant de son chignon.
— Severus, la solution est là. Il faut gagner du temps et donc faire semblant, parce que je ne doute pas que les élèves de votre Maison vont se faire un plaisir de vous espionner pour tout rapporter à Tom.
— Ok, soupira la terreur des cachots, mais je vous laisse le soin de l'apprendre vous-même à Potter. Et je vous souhaite bien du plaisir. Sur ces bonnes paroles, Albus, Minerva, je vais me coucher, j'ai mon compte pour ce soir.
Et le visage fermé, Severus Rogue sortit de la pièce, dans une envolée de cape sombre, comme à son habitude. Lorsqu'il eut refermé la porte derrière lui, Minerva soupira.
— Albus, je n'ai pas l'impression que ça va être si simple, moi. Si Harry est aussi ravi de faire semblant que Severus… déjà qu'ils supportent à peine d'être dans la même pièce.
Albus, le regard étincelant, se mit à rire doucement en lissant sa longue barbe.
— Oh, je suis certain qu'ils vont nous donner du spectacle, un peu trop peut-être…
— Que voulez-vous dire ? Passez-moi le reste de tarte, je voudrais bien y goûter, vieux gourmand ! Vous avez encore presque tout mangé !
— Tout simplement, je pense qu'ils vont se faire prier, ça c'est sûr… Mais ils cèderont, vous verrez… ils feront semblant, au pire.
— MMMmmm… Je n'aime pas votre assurance, Albus. Pas mauvaise cette tarte au citron. Vous savez quelque chose ou vous en rajoutez ?
— Non, non, ni l'un ni l'autre, mais Severus et Harry ne nous laisseront jamais tomber, n'est-ce pas ? Ils vont se faire un peu tirer l'oreille et puis, ils obéiront… comme toujours.
— Et si Severus doit donner de la potion de grossesse à Harry, hein ? Comment ferons-nous ? Vous y pensez ?
— Nous verrons, nous avons un peu de temps. Nous trouverons une solution.
— NON MAIS, ÇA VA PAS, NON ? JAMAIS ! VOUS ENTENDEZ ? JAMAIS ! JE REFUSE DE FAIRE MÊME SEMBLANT ! SI CE PERVERS M'APPROCHE, JE LE TUE !
Harry Potter venait d'apprendre la bonne nouvelle. Et bien entendu, elle n'était pas à son goût.
— Vingt points en moins pour Gryffondor, Potter, je n'ai rien d'un pervers ! Surveillez votre langage ou c'est la retenue. Et si vous n'êtes pas content, allez demander des comptes au Seigneur des Ténèbres.
— D'ACCORD ! Où est-il ce con ? On y va ! Je vais lui faire passer l'envie de se foutre de moi, celui-là ! Il commence à me courir sur le râble ! Et d'abord, d'où ça sort cette idée ? Et pourquoi vous ? Hein ?
— Calme-toi, Harry, commanda Albus Dumbledore au jeune homme rouge de colère dont les yeux d'émeraude étincelaient derrière des lunettes rondes. Il semblerait que Monsieur Malefoy ait raconté à Voldemort que tu préférais les garçons.
— D'où ce crétin sort ça encore ? Il m'a pourtant vu avec Ginny l'an dernier. Et pourquoi Rogue ? Vous êtes gay ?
— Professeur Rogue ! Monsieur Potter, s'il vous plaît ! insista Minerva qui regardait la scène avec désolation.
— M'en fous ! s'énerva l'Élu qui arpentait nerveusement le bureau directorial en fulminant. Théoriquement, je dois coucher avec lui, alors, hein ! C'est n'importe quoi, n'importe quoi !
— Je suis d'accord avec vous, Potter, c'est n'importe quoi. Et mes préférences sexuelles ne sont pas un sujet de discussion.
— Ah ouais… Et les miennes ? On y pense, aux miennes ? gronda Harry.
— Monsieur Potter, tenta Minerva, il s'agirait juste de faire semblant… un peu comme dans les films moldus, vous savez bien. Le tout serait que Monsieur Malefoy en soit persuadé. Il faudrait juste jouer la comédie.
— Je ne suis pas un acteur moldu, Professeur McGonagall, gémit Harry en secouant la tête. Rien que de songer même à faire semblant, j'en suis malade. Pensez-donc, je devrais laisser ce…. Groumph… me prendre dans ses bras, me toucher, BEURRRRRCK ! Oubliez !
— Harry, reprit doucement le Directeur. Je comprends très bien ce que tu peux ressentir.
— J'EN DOUTE ! VOUS N'ÊTES PAS À MA PLACE !
— Mais il faut que tu saches que si Voldemort n'est pas persuadé que la mission qu'il a confiée au Professeur Rogue est en bonne voie, il le tuera. Et tu ne voudrais pas avoir sa mort sur la conscience, non ?
Harry toisa la terreur des cachots qui, stoïquement, supportait l'humiliation. Sa colère retomba quelque peu.
— Non. C'est vrai. Je ne l'aime pas, mais je ne lui veux pas de mal. Je ne souhaite pas sa mort.
— C'est bien aimable à vous, Potter, ricana Severus, les bras croisés sur sa poitrine et le regard méprisant. Votre grandeur d'âme me surprendra toujours.
— Je retire ce que j'ai dit, je souhaite sa mort ! râla le jeune Gryffondor.
— Harry… Severus, ça suffit ! Nous n'en sortirons pas si vous ne cessez pas vos enfantillages, soupira le Directeur de Poudlard.
— Inutile, Albus, ça ne marchera jamais, je vous l'avais dit. Et je refuse d'utiliser de l'Amortentia. Je préfère un Avada Kedavra plutôt que d'être poursuivi par un petit crétin drogué.
— Parce qu'en plus, vous vouliez utiliser un philtre d'amour sur moi ? Espèce de pervers !
— Ce n'est pas mon idée, Potter ! C'est celle du Seigneur des Ténèbres ! Je ne suis pas du tout intéressé par vos maigres appâts. Vous n'avez pas les attributs nécessaires !
— Vous non plus !
— Bien, nous sommes au moins d'accord sur quelque chose !
— Merlin… si en plus il faut qu'Harry prenne la potion, c'est foutu, gémit la professeure de métamorphose.
— Quelle potion ? s'inquiéta Harry, soudain suspicieux.
— Nous n'en sommes pas sûrs, Potter. Alors inutile d'en parler.
— Autant tout lui dire, Severus, Harry en saura autant que nous, ainsi, répliqua Albus en jouant avec une plume qu'il venait de prendre sur son bureau.
— Je veux savoir !
— Je sais, Harry. Vois-tu… Voldemort a demandé à Severus de créer une potion qui permettrait aux sorciers gays d'avoir des enfants, je veux dire de tomber enceints. Et la potion a été fabriquée avec succès. Voldemort n'a pas dit ce qu'il comptait en faire, mais étant donné la mission qu'il a confiée à Severus hier soir, nous nous demandons s'il ne souhaite pas l'utiliser sur toi.
— HEIN ? Sur moi ? Pourquoi faire ? Il est malade, complètement cinglé ! Moi ? Enceint ? Et puis quoi encore, et de qui ?
— Je suppose que je serai aussi désigné d'office pour cette corvée ! constata le Professeur Rogue avec mépris.
— Harry, nous n'en savons pas plus. Nous ne sommes d'ailleurs sûrs de rien, ce ne sont que des spéculations, mais tu comprends notre inquiétude. Ça va être difficile, si c'est bien ça que Tom a dans la tête.
— Je suis dans une bouse de dragon colossale.
— Bienvenue dans la même bouse que moi, Potter !
— Professeur Dumbledore, reprit Harry soudain plus calme. Qu'est-ce qu'on peut faire ?
— Donner le change à Monsieur Malefoy, pour commencer. Je suis désolé, mais vous allez devoir jouer la comédie. Cela nous donnera du temps pour comprendre et trouver une parade.
— Mais… mais… toute l'école va croire que… Merlin, non, pas ça ! Vous imaginez… ma réputation, Rita Skeeter va avoir un orgasme en apprenant ça, et même pour Ro… le Professeur Rogue, pareil, c'est terrible ! Il va passer pour un monstre.
— Je sais, Harry, mais on n'a pas trop le choix.
— Est-ce qu'on a un délai ?
— Un mois, Potter ! répondit Severus d'un ton las.
— Dans un mois ma vie est foutue, quoi !
— Cessez donc de gémir et de ne penser qu'à votre misérable petite personne, Potter ! Vous n'êtes pas le centre du monde. Ma carrière d'enseignant est en jeu, je vous signale que j'ai des chances que les parents d'élèves demandent mon renvoi si ça marche. Dans le cas contraire, le Seigneur des Ténèbres se chargera de réduire notablement mon espérance de vie, de la façon la plus douloureuse possible !
— Ok. On fait comment, Monsieur Je-sais-tout ? demanda Harry pour annoncer une trêve momentanée.
— Albus ? Une idée ? Parce que moi je sature, là… soupira celui que les élèves appelaient le bâtard graisseux.
— Montrez-vous le plus possible ensemble. Harry, essaie de traîner vers les cachots de façon à être vu des Serpentards, enfin surtout de Monsieur Malefoy et de ses amis. Essayez de vous retrouver à Pré-Au-Lard samedi après-midi. Severus, faites un effort et cesser d'insulter Harry, soyez gentil avec lui en cours, enfin ce genre de choses quoi…
— Merlin… Ayez pitié de moi… grinça Severus Rogue en levant les yeux vers le plafond
— Nan. Ayez pitié de nous, ouais… poursuivit Harry sur le même ton. Voldemort me le paiera, je vous jure qu'il va me le payer ! C'est sa dernière magouille, il est allé trop loin ! Et ce petit con de Malefoy et ses mensonges, il va me le payer cher aussi, celui-là !
— Croyez bien tous les deux que nous sommes navrés Minerva et moi, mes enfants. Je suis toujours émerveillé de voir que je peux compter sur vous en toute circonstance. C'est extraordinaire !
— N'en rajoutez pas, vieil homme ! Vous poussez le bouchon un peu loin ! Venez, Potter, il paraît que nous devons donner le change et nous exhiber dans les couloirs afin de créer la suspicion. N'est-ce pas, Albus ?
— Heu… Professeur Dumbledore, rajouta Harry en se levant à la suite du Professeur Rogue. Est-ce que je peux dire à Ron et Hermione que c'est juste une comédie ?
— Malheureusement, Harry, je crains que non. Ton ami Ronald est connu pour son indiscrétion et j'ai bien peur qu'il ne commette un impair et ne dévoile le pot aux roses. Je préfèrerais que cela ne sorte pas d'ici… que ça reste entre nous quatre.
— Je comprends, dit alors Harry, à présent complètement démoralisé.
Il suivit le Professeur Rogue, la tête basse, et marmonna un vague « au revoir » en franchissant le seuil de la porte. Lorsque la lourde porte ferrée fut refermée, Minerva poussa un soupir à fendre l'âme.
— C'est d'une cruauté inimaginable, Albus ! Ces pauvres enfants, obligés de se prêter à cette mascarade. Ils vont être la risée de l'école, des journaux. Je parie que les beuglantes et les plaintes vont pleuvoir, le Ministère va s'en mêler…
— Et ce sera parfait. Il faut que cela fasse du bruit, très chère, sinon Voldemort ne marchera pas. S'il devient trop confiant, il risque de baisser sa garde et de faire une bêtise et je l'attends au tournant.
— Oui, mais Harry et Severus ?
— Minerva, on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Et puis comme disent les Moldus : À la guerre comme à la guerre.
